Cours de Droit Civil (Obligation) - 1
Cours de Droit Civil (Obligation) - 1
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- Le salarié est tenu d’accomplir un travail pour l’employeur etc.
La notion d’obligation et de droit personnel interviennent constamment dans la vie
sociale.
Les obligations peuvent naître de deux façons :
- Volontairement : là ce sont les particuliers eux mêmes qui ont voulu s’engager.
Dans ce cas, l’obligation à sa source dans le contrat.
- Involontairement : ici la source de l’obligation est la responsabilité civile. Il en
est ainsi principalement lorsqu’une personne a causé un dommage. Elle est
alors tenue de payer des dommages-intérêts.
Le contrat et la responsabilité civile constituent les sources principales des obligations.
Une fois née, l’obligation acquiert une certaine valeur économique pour le créancier.
Ainsi, elle peut être cédée et cesse d’exister lorsqu’elle est exécutée. Elle constitue un
bien.
II- L’INTERET DE L’ETUDE DES (OBLIGATIONS) DROITS PERSONNELS
Cette étude a un intérêt économique, technique et politique.
1- L’INTERET ECONOMIQUE
La quasi-totalité des rapports économiques entre les hommes est réglée par le Droit
des Obligations qui permet :
- De monter une opération : contrat d’entreprise, de crédit, de travail, etc.
- D’organiser le marché : entente, concession, etc.
- D’échanger les biens : contrat de vente, cession de créance, location, etc.
- De réparer les dommages causés par une activité économique…
Le droit des obligations est la base du droit des affaires.
2- L’INTERET TECHNIQUE
Le droit des obligations est la partie du droit la plus ancienne et la plus élaborée. Aussi
sa connaissance est essentielle pour comprendre d’autres branches du droit.
Ainsi, le droit commercial ou le droit du travail par exemple se sont formé à partir du
droit des obligations et ceux-ci ne peuvent être compris que si les principes généraux
du droit des obligations ont auparavant été étudiés.
3- L’INTERET POLITIQUE
Le droit des obligations est le reflet de la structure libérale et capitaliste de la société
moderne, car il est individualiste et assure la libre concurrence.
Dans notre étude, nous nous limiterons aux généralités sur les droits personnels
(CHAPITRE I) et au CONTRAT (CHAPITRE II), laissant de côté la Responsabilité civile et
le régime général des obligations.
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CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE DROIT DES OBLIGATIONS
L’objet de l’Etude :
Le droit personnel est un droit qu’une personne a envers une autre personne. Par
exemple : une banque a une créance de 100 000 F contre M. Groto. Le droit personnel
s’oppose au droit qu’une personne peut avoir directement sur une chose, par
exemple le droit de propriété, qui est un droit réel.
En comparant le droit personnel au droit réel, on comprendra mieux la particularité
du droit personnel. D’autre part, rechercher plus précisément ce que sont ces droits
personnels.
L’intérêt de l’Etude :
L’opposition droit personnel – droit réel est une distinction fondamentale sur laquelle
repose un nombre important de solutions pratiques. Particulièrement pour
comprendre quels sont les droits d’un créancier et pourquoi, il prend des garanties.
LE PLAN
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Ces prérogatives peuvent s’exercer sur un bien ou à l’égard de certaines personnes.
C’est la distinction entre les droits réels et les droits personnels. L’ensemble de ces droits
est réuni dans le patrimoine de leur titulaire.
La distinction droits réels – droits personnels constitue la Summa divisio du droit
patrimonial.
Cette section comprend deux paragraphes.
PARAGRAPHE 2 : Le Patrimoine
A- Composition du patrimoine
B- Unité du Patrimoine
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B- Les droits réels et les droits personnels n’ont pas la même efficacité
a- Le droit réel est un droit absolu alors que le droit personnel est relatif.
- Mme SONARA est propriétaire d’un appartement qu’elle habite. Son droit de
propriété qui est un droit réel, s’impose à tous, et chacun doit le respecter et
ne pas en gêner l’exercice. Ainsi, nul ne peut entrer dans son appartement
sans autorisation.
Le droit réel est absolu car il s’impose à tous (ERGA OMNES)
- M. MANDE doit 10 000 à M. SONARO. Celui-ci a le droit d’exiger le
remboursement de cette somme. Mais il ne peut la réclamer qu’à M. MANDE.
Seul celui-ci est tenu de rembourser.
Le droit personnel est relatif car l’exécution de l’obligation ne peut être demandée
qu’à une ou des personnes déterminées.
b- Le droit réel s’exerce directement sur une chose alors que le droit personnel
est suspendu à la bonne volonté de celui qui doit la prestation.
- Si M. SONARO prend une hypothèque (qui est un droit réel) sur un immeuble
appartenant à M. MANDE pour garantir le paiement de sa créance, il a un droit
directement sur l’immeuble hypothéqué. Ses droits sont plus forts.
- Il peut faire saisir l’immeuble et se payer avant tous les autres créanciers. Il a de
ce fait, un droit de préférence.
- Il peut faire saisir l’immeuble même lorsqu’il a été vendu à une autre personne.
Il a un droit de suite.
Le droit réel est doté de deux attributs.
Le droit de préférence, le pouvoir d’exclure de la chose tous ceux qui ne
peuvent se prévaloir que d’un droit de créance.
Le droit de suite, la faculté pour le titulaire du droit réel d’exercer ce droit
en quelques mains que se trouve la chose.
- M. SONARO est titulaire d’un droit de créance envers M. MANDE. En cas de
non-paiement, M SONARO peut saisir les biens M. MANDE, mais il n’a aucun
droit directement sur eux. Il ne fait que se substituer à M. MANDE en
convertissant ses biens en (monnaie) argent pour pouvoir recouvrer le montant
de sa créance. Le droit personnel appelé droit de créance est le pouvoir qu’a
une personne d’exiger d’une autre personne l’exécution d’une prestation.
Ainsi :
- S’il existe d’autres créanciers impayés, M. SONARO devra partager à égalité
avec eux le prix de vente.
- Si entre temps, M. MANDE a vendu ou donné tous ses biens, M. SONARO ne
pourra pas les faire saisir, car il ne peut faire saisir que ceux qui sont dans le
patrimoine de son débiteur. L’exécution d’un droit personnel dépend en partie
de la bonne foi de M MANDE (dans notre exemple).
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PARAGRAPHE 2 : LE PATRIMOINE
L’ensemble des droits personnels et réels d’une personne se regroupent dans son
patrimoine.
La notion de patrimoine n’a pas exactement le même sens dans le langage courant
que dans le langage juridique. Ainsi, lorsqu’on dit communément d’une personne
qu’elle a un patrimoine important, on entend qu’elle est fortunée, on désigne un actif.
Or le terme juridique de patrimoine désigne un contenant composé d’un actif et d’un
passif.
Le patrimoine est l’ensemble des biens et des dettes d’une personne qui ont une
expression pécuniaire, ou encore : c’est l’ensemble des biens, des charges et des
droits d’une personne évaluable en argent.
Deux conséquences découlent de cette définition.
A- LE PATRIMOINE EST COMPOSÉ DES DROITS ET DES DETTES AYANT UNE EXPRESSION
PÉCUNIAIRE.
Le patrimoine ne comprend que les droits pouvant faire l’objet d’un commerce
juridique. Il ne comprend pas les droits extrapatrimoniaux liés à la personne.
Les droits et dettes d’une personne forment un tout, une universalité. En
conséquence, l’un quelconque des biens d’une personne répond de l’une
quelconque de ses dettes.
Ainsi M. MANDE doit 10 000 CFA à M. SONARO. En cas de non-paiement celui-ci
pourra saisir l’un quelconque des biens de M. MANDE car ceux-ci forment un tout.
Les biens d’une personne répondent de ses dettes. Selon le code civil « Quiconque
s’est obligé personnellement est tenu de remplir son engagement sur tous ses biens
mobiliers et immobiliers présents et à venir. »
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SECTION II : LES DROIT PERSONNELS / LES OBLIGATIONS
Le droit personnel appelé droit de créance est le pouvoir qu’a une personne d’exiger
d’une autre personne, de donner, de faire ou de ne pas faire quelque chose.
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- L’obligation est un LIEN DE DROIT DE NATURE PECUNAIRE
- L’obligation et un LIEN DE DROIT ENTRE DEUX PERSONNES AU MOINS.
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A- Classification des obligations en fonction de l’objet.
On peut considérer qu’il y en a trois : une classification du Code Civil et deux autres
issues de la doctrine.
a- La classification du Code Civil
Dans les articles 1101 à 1126, le Code Civil a distingué trois types d’obligation. L’objet
de l’obligation est constitué par la prestation que doit fournir le débiteur à son
créancier. Celle-ci varie suivant chaque obligation. Soit donner, Faire ou NE PAS FAIRE.
En classant les obligations suivant leur objet, on distingue :
1- L’obligation de donner
C’est l’obligation qui a pour objet le transfert de la propriété d’une chose ou la
constitution d’un droit réel.
Donner, ne signifie pas faire une donation, mais transférer la propriété d’un bien. Le
sens du mot latin DARE.
Lorsqu’il s’agit d’un corps certain, l’obligation de donner est en général exécutée au
moment même où elle est née, puisque les contrats translatifs de propriété produisent
par eux-mêmes transfert de propriété.
Exemple : la vente, la donation opère un transfert immédiat
Mais cette obligation ne se révèle que lorsque le contrat translatif de propriété
n’entraine pas par lui-même transfert de propriété.
- Soit parce qu’une clause du contrat l’a retardée ; par exemple la vente, il peut
y avoir une clause de réserve de propriété jusqu’au paiement complet du prix.
- Soit parce que la chose n’est pas individualisée ; par exemple la vente de
chose de genre.
L’obligation de donner est susceptible d’exécution forcée.
2- L’obligation de faire
Il y a obligation de faire lorsque le débiteur doit accomplir une prestation positive. Par
exemple réparer une serrure, faire un meuble…
Lorsqu’elle présente un caractère personnel, par exemple peindre un portrait.
L’obligation de faire n’est pas susceptible d’exécution forcée. En cas d’inexécution,
le créancier a pour seul droit d’obtenir des dommages-intérêts. (Art. 1142C.Civ).
3- L’obligation de ne pas faire
Il y a obligation de ne pas faire lorsque le débiteur doit s’abstenir de certains actes,
actes qu’il pourrait accomplir si cette obligation n’existait pas.
Par exemple : l’obligation de non concurrence.
b- Les classifications doctrinales
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- Dans l’obligation de moyens, le débiteur n’est tenu à rien de plus que de mettre au
service du créancier, les moyens dont il dispose. Ainsi, le médecin ne promet pas de
guérir le malade, mais de le soigner de son mieux.
β- L’obligation de résultat est celle qui a pour objet, un résultat définitif. Ainsi, le
transporteur a l’obligation de livrer la marchandise à destination. Dans le transport de
voyageurs, on dit que le transporteur est tenus de transporter le voyageur s sain et
sauf.
L’intérêt de la distinction d’une obligation réside dans la condition de mise en
œuvre de la responsabilité. Il touche surtout à la preuve de la faute.
- Lorsqu’il s’agit d’une obligation de moyens, le débiteur n’est responsable
que si sa faute est prouvée, que si son attitude a été incorrecte.
- Lorsqu’il s’agit d’une obligation de résultat, le seul fait que le résultat promis
n’a pas été atteint, suffit à engager la responsabilité du débiteur.
Définition
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Le fait juridique est un évènement matériel dont la survenance produit des effets
de droit.
Exemple La banquier s’engage à payer les chèques de son client si son compte est
provisionné, parce qu’il a passé une convention de compte de dépôt bancaire.
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β- il se peut qu’une obligation naisse entre deux personnes à la suite d’un acte licite
accompli volontairement par l’une, sans accord préalable avec l’autre.
Exemple : le mur clôturant une propriété s’effondre à la suite d’une tempête. Le
propriétaire étant en voyage, un voisin décide de sa propre initiative de faire réparer
la clôture.
Cette intervention entraine des obligations à la charge des deux personnes. Le
propriétaire absent doit, en particulier, rembourser les dépenses que son voisin a faites.
Les deux personnes sont liées par un quasi-contrat et les obligations qui résultent de
cette situation sont des obligations quasi-contractuelles.
Parfois, la loi oblige une personne à accomplir une prestationdans une situation
déterminée. Il s’agit alors d’obligations légales. Ainsi, par exemple : l’article 646 C CIV
énonce que tout propriétaire peut obliger son voisin au bornage de leurs propriétés
contigües.
Dans ces trois cas, l’engagement se forme sans convention et les obligations qui en
résultent sont des obogations non contractuelles.
2- Les obligations conventionnelles
Elles sont dites volontaires parce que c’est la personne elle-même qui décide de
s’engager par un acte juridique. Généralement par un contrat. L’accrod conclu
marque la volonté commune des contractants. C’est donc volontairement que le
débiteur s’engage vis-à-vis du créancier :
- Soit parce qu’il est animé d’une intention libérale,
Exemple : le donateur s’appauvrit sans contre partie ;
- Soit, parce qu’il obtient en contre-partie, une autre prestation qu’il estime plus
avantageuse,
Exemple : le vendeur préfère le prix de venteà la propriété de la chose vendue.
Les obligations nées d’un contrat sont appelées obligations contractuelles ou
conventionnelles.
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Le chapitre II porte sur le CONTRAT
CHAPITRE II : LE CONTRAT
PLAN
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- Dans un premier sens : l’acte juridique est toute expression de volonté destinée
à produire des effets de droit. Il s’opose au fait juridique. Exemple : un testament
est la manifestation d’une volonté destinée à produire des effets de droit. Ces
effets sont voulus par l’auteur de l’acte.
- Dans un second sens : l’acte désigne le support, le papier, l’intrument qui
constate cette volonté. C’est l’INSTRUMENTUM.
Exemple : le testament peut être un acte notarié, le papier du notaire qui
constate la volonté du testateur.
Lorsqu’on parle d’acte notarié, d’acte sous-seing privé, d’acte d’huissier… le terme
acte est employé dans ce second sens.
Un contrat d’assurance par exemple, qui est un acte juridique, est à la fois :
- Un accord de volonté entre deux personnes et,
- Un papier sur lequel sont inscrts les termes de cet accord.
Dans cette étude, le terme ACTE JURIDIQUE est employé dans son premier sens :
comme expression ou manifestation de volonté destinée à produire des effets de
droit.
Il existe plusieurs types d’actes juridiques qui correspondent chacun à différentes
hypothèses.
A- L’ACTE UNILATERAL
Le testateur décide seul, l’acte est unilatéral. Dans cette hypothèse, une volonté
agisssant seule produit des effets juridiques. L’auteur de l’acte est une personne seule.
Les actes unilatéraux sont nombreux et divers. Exemples : testament, résiliation,
émancipation, reconnaissance d’enfant naturel, etc.
Les effets des actes unilatéraux :
- Ils peuvent modifier une situation préexistante.
Exemple : en résiliant un bail, je modifie une situation juridique en émancipant un
mineur, je le rends capable.
- Ils ne peuvent pas créer une obligation à la charge de leur auteur.
En un mot, les actes unilatéraux peuvent modifier une situation juridique, mais ils ne
peuvent jamais créer une obligation.
B- L’ACTE CONVENTIONNEL
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Il permet à deux ou plusieurs personnes de créer entre elles des obligations. Des
droits personnels, et d’organiser ainsi à l’avance de façon certaine, leurs rapports.
Le contrat permet de prévoir et d’organiser le futur.
Définition Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes
s’obligent envers une ou plusieurs autres à donner, à faire ou à ne pas faire
Art.1101 CCIV quelque chose.
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Le contrat est synallagmatique lorsqu’il y a réciprocité des prestations et
interdépendance. Lorsqu’à l’obligation de l’un des contractants correspond une
obligation incombant à l’autre contractant.
b- Contrats unilatéraux
Dans certains cas, le contrat ne fait naître d’obligation qu’à la charge d’une seule
partie. Le contrat est alors unilatéral.
Dans un contrat de donation, un accord est nécessaire entre celui qui donne. Le
DONATEUR et celui qui reçoit Le DONATAIRE. Mais alors que le DONATEUR s’engage à
transférer la propriété d’une chose au DONAITAIRE, celui-ci ne contracte aucun
engagement.
Le contrat de donation est un contrat unilatéral.
a- Contrats aléatoires
Le contrat est aléatoire lorsque son obligation est soumise à un évènement
indéterminé, incertain, un aléa, donc au hasard.
Ex : Primus vend sa maison en viager à Secondus ; Secondus versera une rente à Primus
jusqu’à la mort de celui-ci. Date à laquelle il deviendra propriétaire.
Secondus ne connaît pas l’étenndue de son obligation parce qu’il ne connaît pas la
date de la mort de Primus. Il ne sait donc pas pendant combien de temps il devra
verser la rente, par conséquent quel est le montant de sa dette.
Le contrat aléatoire est celui dont l’étendue des obligations dépend d’un
évènement incertain.
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b- Le contrat commutatif
Le contrat est commutatif lorsque le contractant est en mesure d’évaluer ce qu’il
donne et ce qu’il reçoit dès la conclusion du contrat : l’étendue de chacune des
prestations est connue de manière certaine.
Le contart est dit commutatif parce que les contractants connaissent
l’exacte étendue de leurs obligations.
a- Contrat successif
Le contrat est successif lorsque le débiteur ne peut se libérer que par des prestations
échelonnées dans le temps.
Ex : le contrat de travail est un contrat successif car le salarié exécute son obligation
en fournissant un travail tout au long de la durée du contrat.
b- Contrat instantané
Le contrat est instané lorsqu’il est exécuté en une seule fois, les obligations s’éteignant
dès la naissance du contrat.
Si tôt conclu, le contrat est exécuté.
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SECTION II : LES CONDITIONS DE FORMATION DU CONTRAT
PLAN
PARAGRAPHE 1 : LES CONDITIONS D’EXISTENCE DU CONTRAT
A- LE CONSENTEMENT
B- L’OBJET
C- LA CAUSE
PARAGRAPHES 2 : LES CONDITIONS DE VALIDITE DU CONTRAT
A- L’ABSENCE DE VICES DU CONSENTEMENT
B- LA CAPACITE DE CONTRACTER
Primus vend à Secondus une maison à 10 000 000 FCFA. Ce contrat, qui constitue un
acte juridique important, ne peut avoir effet que s’il satisfait à certaines exigences.
- La société ne peut reconnaitre et protéger une convention liant Primus et
Secondus, que s’il y a un accord effectif marquant la volonté commune des
deux contractants et respectant les intérêts généraux de la société.
- L’accord liant Primus et Secondus doit être un accord valable exprimant
réellement la volonté de chacun. Il ne faut pas que l’un des contractants utilise
des moyens violents ou profite de l’incapacité de l’autre pour contracter à des
conditions avantageuses.
C’est pourquoi la loi prévoit :
Des conditions d’existence du contrat :
- Le consentement de la partie qui s’oblige ;
- Un objet certain formant la matière de l’engagement ;
- Une cause licite de l’obligation.
A- LE CONSENTEMENT
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Le consentement est l’élément essentiel du contrat. Il marque l’accord de volonté des
contractants. Pour que l’accord se réalise, il est nécessaire que les deux volontés se
rencontrent et que les deux parties entrent en contact. On doit donc distinguer deux
démarches successives dans la formation du consentement : L’OFFRE et
L’ACCEPTATION.
a- L’offre
L’offre est la proposition de contracter
1- Différentes formes d’offre
L’invitation à contracter peut être faite à une personne déterminée ou à toute
personne susceptible d’accepter, c’est-à-dire au public.
Lorsqu’un commerçant présente dans un étalage des marchandises avec indication
de leur prix, il fait une offre à sa clientèle. Il en est de même lorsqu’un industriel adresse
des catalogues ou des tarifs à ses clients. La proposition doit être ferme et précise. S’il
s’agit d’une offre de vente, il est nécessaire de préciser l’objet à vendre et le prix qui
est demandé.
2- Effets juridiques de l’offre
Tant qu’elle n’a pas été suivie d’acceptation, l’offre n’a pas d’effet juridique et peut
donc être rétractée.
Un commerçant qui a explosé un article dans sa vitrine peut modifier le prix marqué
sur l’étiquette ou retirer l’article aussi longtemps qu’un client ne s’en est pas porté
acquéreur au prix affiché.
Cependant, s’il est précisé que l’offre est valable pendant un certain délai, elle doit
être maintenue pendant tout ce délai. On admet, d’autre part, qu’une offre suppose
normalement un délai raisonnable d’acceptation et ne peut être rétractée aussitôt
après avoir été formulée.
b- L’acceptation
L’acceptation est la réponse qui réalise l’accord de volonté des contractants et
permet la conclusion du contrat. Elle n’est soumise à aucune forme, il suffit qu’elle soit
suffisamment précise. Un contactant peut communiquer son accord par lettre ou
oralement. Parfois, un simple geste non équivoque peut manifester clairement la
volonté d’accepter une proposition.
Le principe est que le silence ne vaut pas acceptation.
Le silence ne peut pas être considéré comme une réponse (positive) affirmative.
Contrairement à l’adage « Qui ne dit mot, consent », une personne n’est pas engagée
juridiquement par son silence. Seules certaines circonstances particulières permettent
de donner au silence le sens d’une acceptation. Le principe subit donc quelques
exceptions :
- Le silence peut valoir acceptation s’il se situe dans le cadre de rapports
d’affaires
Un commerçant reçoit chaque mois des fournitures dont il a besoin. Il n’a
pas besoin d’accepter la commande, le contrat est renouvelé tacitement.
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- La loi prévoit que le contrat d’assurance est prolongé en cas de silence
de l’assuré.
1- Les pourparlers
L’accord qui marque la conclusion du contrat peut résulter de discussions au cours
desquelles chacun des contractants tente d’obtenir les conditions les plus
avantageuses.
Ainsi, lorsque deux personnes marchandent sur une foire, les conditions du contrat sont
librement débattues.
Chaque fois que cette discussion est possible, on dit que le contrat est un contrat de
gré à gré ou de libre discussion.
2- Discussion non possible pour tous les contrats
Lorsqu’une personne désire assurer un immeuble contre l’incendie, elle reçoit de la
compagnie d’assurances un texte imprimé fixant toutes les conditions, générales et
spéciales, applicables à ce type de contrat. Il n’est pas possible d’obtenir une
modification de ces conditions.
Un tel contrat constitue un contrat d’adhésion. Le contractant n’a le choix qu’entre
deux possibilités : ou il refuse de contracter ou il accepte globalement toutes les
conditions et adhère à la convention.
B- L’OBJET
a- Définition
Le contrat a pour objet les obligations qu’il fait naître à la charge des contractants.
L’objet de l’obligation est la prestation qui a été promise.
L’étude de l’objet permet de répondre à la question :
À quoi nous nous sommes engagés ? QUID DEBITUR ?
Par exemple : dans un contrat de vente, l’objet du contrat est à la fois le transfert de
la propriété et le paiement du prix.
b- Les conditions de l’objet
L’objet d’un contrat doit répondre à plusieurs conditions.
1- Il doit être certain
Si l’objet du contrat n’est pas suffisamment précis, il n’y a véritablement pas
consentement car on ne peut fixer la portée exacte de l’engagement souscrit.
Un individu qui s’engage à livrer du café ou du riz, sans autre précision, ne s’engage
pas véritablement.
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2- Il doit être possible
Un contrat ne peut porter sur des choses qui ne sont pas dans le commerce ou qui
sont hors de l’atteinte de l’homme : « à impossible nul n’est tenu ». Ex. : une personne
s’engage à transmettre la propriété d’un bien qui a été détruit.
3- Il doit être licite
Tout contrat doit respecter l’ordre public et les bonnes mœurs. L’objet du contrat doit
donc être permis par la loi.
On ne peut pas vendre son corps, son nom ou des droits familiaux.
Exemples
On ne peut valablement s’engager à fournir de la drogue.
C- LA CAUSE
L’étude de la cause permet de répondre à la question :
Pourquoi me suis-je engagé ? CUR DEBITUR ?
La cause du contrat est la raison qui conduit le débiteur à s’engager et le décide à
contracter. La loi fixe deux exigences.
a- L’engagement doit avoir une cause
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Il ne suffit pas qu’un accord soit conclu. Il faut que le consentement exprime la volonté
réelle des contractants. Il doit donc être exempt de vices et émaner de personnes
capables de s’engager.
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Un commerçant engage un caissier en ignorant que cette personne a été
condamnée pour vol et abus de confiance. La jurisprudence estime que l’erreur dont
est victime le commerçant porte sur une qualité essentielle de la personne et peut
entrainer la nullité du contrat.
b- Le Dol
On admet en général qu’un commerçant peut vanter sa marchandise et par une
publicité habile, en exagérer les qualités ou la valeur. Mais un contractant ne peut
pas se livrer à des manœuvres ou utiliser des artifices susceptibles de tromper l’autre
partie. De tels agissements constituent un dol.
Pour qu’il y ait dol, il faut que la tromperie ait été déterminante et qu’elle ne
corresponde pas à une habilité permise dans le commerce. Ainsi, le commerçant qui
présente habilement une vente ne commet pas un dol.
c- La Violence
Lorsqu’une personne souscrit à un engagement sous la menace d’un danger, son
consentement n’exprime pas une volonté libre. La violence constitue un vice du
consentement.
- La violence suppose une contrainte exercée sur une personne en vue
de l’amener à contracter. Cette contrainte peut être physique ou
morale.
- La violence émane normalement du cocontractant, mais elle peut
également émaner d’une autre personne ou résulter de circonstances
extérieures.
- La violence doit être déterminante et entrainer la conclusion d’un
contrat que la victime n’aurait pas accepté sans contrainte.
B- LA CAPACITE DE CONTRACTER
Toute personne ayant, en principe, la capacité de contracter, l’incapacité de
contracter est donc l’exception. L’incapacité générale d’exercice protège certaines
personnes -Mineurs, interdits, prodigues et faibles d’esprits- et entraine une incapacité
de contracter.
Pour être engagées dans les liens d’un contrat et devenir débitrices ou créancières,
ces personnes doivent :
- Soit être représentées : cas des mineurs ou de l’interdit
- Soit être assistées : cas du mineur émancipé, du prodigue ou du faible
d’esprit.
A défaut de cette représentation ou cette assistance, on estime que le consentement
de l’incapable a été vicié et son engagement peut être annulé.
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SECTION III : LA FORME DU CONTRAT
PLAN
PARAGRAPHE 1 : LE PRINCIPE DU CONSENSUALISME
A- LE PRINCIPE
B- LES LIMITES AU PRINCIPE
PARAGRAPHE 2 : LA PREUVE DU CONTRAT
A- LE PRINCIPE : LA PREUVE PAR ECRIT
B- LES EXCEPTIONS A L’EXIGENCE DE L’ECRIT
Le contrat est avant tout la rencontre de deux volontés, donc une réalité d’ordre
purement psychologique, quelque chose d’immatériel : « LE NEGOCIUM ». Mais le plus
souvent pour marquer leur accord, ce NEGOCIUM, les parties font un écrit sur lequel
elles transcrivent les engagements négociés auxquels elles ont consenti. Elles y
apposent leurs signatures pour bien marquer qu’elles ont voulu s’engager. C’est
« l’instrumentum ».
Le contrat cesse alors d’être un simple rapport abstrait entre deux personnes.
L’accord des volontés prend une forme tangible et concrète car il prend la forme
matérielle d’un écrit. Il est alors constaté par un acte instrumentaire :
« L’INSTRUMENTUM ».
Cet écrit est la forme que revêt le contrat. Celle-ci pose deux questions :
- L’existence d’une forme est-elle une condition de validité du contrat ?
peut-on faire un contrat, donc créer des obligations juridiques sans que
l’accord revête une forme matérielle ? le principe du consensualisme.
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Deux conceptions s’opposent : Le consensualisme et le formalisme
- Si l’on adopte le principe du consensualisme, l’échange purement
verbal des consentements suffit. Celui-ci ne doit revêtir aucune forme.
- Si l’on adopte le principe du formalisme, il faut que l’échange des
consentements revête certaines formes pour que le contrat soit valable.
La forme est une extériorisation qui permet à la volonté de se concrétiser. Ce peut
être un écrit, un geste, un rituel…
Le formalisme, le plus souvent l’exigence d’un écrit, peut présenter des inconvénients :
- Il ralentit les affaires et dans une certaine mesure crée une bureaucratie
- Il soumet la validité de certains actes à des questions de pure forme, ce
qui peut être dangereux. Ex. : un contrat peut être annulé parce qu’il
n’y figure pas une mention accessoire.
Mais le formalisme peut présenter des avantages :
- Il permet aux parties de réfléchir et leur donne l’occasion de mieux
examiner les obligations qu’elles contractent. Il est un facteur de
sécurité.
- Il peut être la base d’une bonne information des tiers :
Ex. : c’est parce que les statuts d’une société sont rédigés que les tiers peuvent en
prendre connaissance.
A- LE PRINCIPE : LE CONSENSUALISME
En droit français c’est le principe du consensualisme qui est adopté. Ce principe est
déduit de la théorie de l’autonomie de la volonté en vertu duquel un acte juridique
n’est soumis à aucune forme particulière pour sa validité. Le consentement a à lui seul
le pouvoir de créer des obligations.
Ainsi, il suffit qu’il y ait accord des volontés des contractants pour que le contrat soit
formé, même si l’accord résulte d’un simple accord verbal.
Les obligations sont créées par la seule volonté des parties.
Aucune forme n’est nécessaire.
Dès lors les juges ont pu voir dans certains rapports entre individus un contrat, bien
qu’aucun écrit ne soit rédigé. Ainsi entre le malade et son médecin, le juge décèle un
contrat par lequel le médecin s’engage à soigner avec diligence le malade. Il n’y a
aucune forme.
La forme n’est pas une condition pour que le contrat soit formé.
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Ce sont des contrats pour lesquels la loi exige sous peine de nullité, par exception au
principe du consensualisme, une certaine forme.
• Parfois l’acte doit être obligatoirement passé devant notaire
Ex. : l’hypothèque – la vente d’immeuble- le contrat de mariage…
• Parfois le contrat doit être un simple écrit mais avec certaines mentions qui
doivent y figurer. Ex. : l’énonciation du chiffre d’affaires est obligatoire dans la
vente d’un fonds de commerce.
En l’absence des formes requises, le contrat solennel est nul.
- L’opposabilité aux tiers
Dans de nombreuses hypothèses, la loi soumet certains contrats à des formalités, sans
lesquelles ceux-ci ne sont pas opposables aux tiers.
• Certains contrats sont soumis à des formalités de publicité :
Publication des ventes d’immeubles et des hypothèques à la conservation des
hypothèques ;
Publication du nantissement du fonds de commerce au Registre de Commerce et
de Crédit Mobilier ;
Signification d’une cession de créance au débiteur…
• D’autres contrats doivent être enregistrés : bail, cession de parts sociales etc.
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Les parties pour donner date certaine à un contrat sous-seing privé peuvent faire
enregistrer. La date d’enregistrement s’impose aux tiers.
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SECTION IV : SANCTION DES CONDITIONS DE VALIDITE DU CONTRAT / LA NULLITE
PLAN
PARAGRAPHE 1 : REGLES GENERALES
A- EXPOSE
B- TABLEAU DES CAUSES DE NULLITE
PARAGRAPHE 2 : LA SANCTION : LES NULLITES
A- L’ACTION EN NULLITE
B- LES EFFETS DE LA NULLITE
CONDITIONS DE FORMATION DU
CAUSES DE NULLITE
CONTRAT
Le contractant est incapable
- S’il est mineur et fait un acte de disposition par
1- CAPACITE
exemple.
- S’il est majeur sous tutelle
a- Absence de consentement : Primus vendait une
maison alors que Secondus voulait acheter un terrain.
2- CONSENTEMENT
b- Vices :
- Erreur
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- Violence
- Dol
a- Impossible
b- Indéterminé
3- OBJET c- Illicite
• Ordre public : Ex. : une femme ne peut s’engager
à se prostituer
• Ordre public économique : Ex. : Un contrat de
travail ne peut fixer un salaire inférieur au SMIG.
a- Absence
4- CAUSE
b- Illicite : Ex. bail consenti en vue de créer une maison
de tolérance
- Si le contrat est solennel, l’absence de forme le rend
5- FORME nul.
- Si le contrat doit être obligatoirement rédigé par écrit.
A- L’ACTION EN NULLITE
L’action en nullité obéit à des règles différentes suivant qu’il s’agit d’une nullité
absolue ou d’une nullité relative.
a- L’action en nullité absolue
1- La nullité absolue peut être réclamée par tout intéressé. Ainsi, chacun des
contractants a qualité pour exercer cette action.
2- La nullité absolue peut être réclamée pendant un délai de trente ans. Passé ce
délai, l’action est éteinte par prescription.
b- L’action en nullité relative
1- L’action en nullité relative ne peut être exercée que par la personne que la loi
entend protéger.
2- Cette action bénéficie d’une prescription abrégée. C’est un délai de dix ans, à
compter de la conclusion du contrat, que la nullité relative peut être demandée
en justice.
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3- Avant l’expiration de ce délai, il est possible de renoncer à exercer l’action en
nullité relative. Cette renonciation confirme le contrat. Le contrat confirmé est
consolidé et cesse d’être annulable.
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SECTION V : LES EFFETS DU CONTRAT
PLAN
PARAGRAPHE 1 : L’EFFET OBLIGATOIRE DU CONTRAT
A- LE CONTRAT S’IMPOSE AUX CONTRACTANTS
B- LE CONTRAT S’IMPOSE AU JUGE
PARAGRAPHE 2 : L’EFFET RELATIF DU CONTRAT
A- LES PARTIES AU CONTRAT
B- L’OPPOSABILITE AUX TIERS
C- LA STIPULATION POUR AUTRUI
Le contrat valablement formé donne naissance à des obligations qui produisent des
effets juridiques les contractants sont désormais liés.
L’obligation contractuelle dans ses effets présente deux caractéristiques :
• Elle a force obligatoire : les contractants sont tenus de s’y conformer
• Elle a un effet relatif : l’obligation ne concerne que les seuls contractants.
Primus, architecte, s’engage envers Secondus à lui construire une maison.
- Primus est tenu de construire une maison pour Secondus conformément
Exemple aux engagements pris. Il doit exécuter son obligation. Ce rapport est
obligatoire.
- Seul Primus est tenu : Secondus ne peut pas demander au fils de Primus
qu’il exécute l’obligation de son père. Seul Primus est obligé. Ce rapport
est relatif.
Le contrat a force obligatoire, mais uniquement entre les contractants.
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Comme Primus s’est engagé à construire une maison pour Secondus par contrat
légalement formé, il est tenu d’exécuter cette obligation sans pouvoir modifier
Exemple
le contrat. La situation est ainsi approximativement la même que si une loi
ordonnait que Primus construise une maison pour Secondus.
L’effet obligatoire du contrat s’impose non seulement aux contractants mais aussi au
juge.
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Le contractant est tenu de se conformer à ce contrat même si celui-ci ne lui convient
plus. Cette règle permet d’assurer la sécurité des transactions car ainsi les
contractants savent exactement au moment de la conclusion du contrat à quoi ils
se sont engagés et ce qu’ils peuvent attendre du contrat. Le contrat est bien une loi
pour eux.
Le contrat est un lien intangible que les parties ne peuvent modifier.
2- L’intangibilité du contrat peut apparaitre parfois inéquitable et très dure pour le
débiteur.
Il en est ainsi lorsque des évènements ultérieurs à la conclusion du contrat viennent
bouleverser l’économie d’un contrat.
Une hausse des tarifs de l’électricité par exemple, déséquilibre un contrat de
prestation de services dont le coût a été calculé en fonction des précédents tarifs de
l’électricité.
Dans cette hypothèse, les circonstances économiques du contrat ont changé et
rendent l’exécution de celui-ci très difficile et très onéreuse pour l’un des contractants.
Peut-on dans ce cas réviser le contrat ? Le contractant peut-il dire « j’augmente le prix
de mes services en raison de l’augmentation des tarifs de l’électricité » ?
La réponse est négative. Le contrat ne peut jamais être révisé à la suite de
modification rendant l’exécution du contrat plus difficile.
3- Dans certains cas le contrat peut être modifié en cours d’existence et adapté
à une situation économique nouvelle.
La modification est possible lorsque les parties elles-mêmes prévoient l’adaptation du
contrat au moment de la conclusion de celui-ci, à certains changements
économiques et lorsque la loi donne à un contractant le droit de réviser le contrat.
-Les clauses contractuelles
- Les clauses de révision :
Elles prévoient l’évènement qui donnera lieu à révision et les modalités de la révision.
Par exemple : une clause indique que le prix de vente des produits sera fixé par expert
en cas d’augmentation des matières premières.
- Les clauses d’indexation :
Elles sont très importantes en pratique car elles permettent de remédier au
phénomène de dépréciation monétaire.
Les clauses d’indexation ou d’échelle mobile permettent de faire varier le prix en
fonction d’un indice. Pour être valable l’indice doit être en rapport avec l’objet du
contrat.
β - La loi
Elle permet dans certains cas à un contractant de demander la révision du contrat.
Ainsi par l’introduction de clauses contractuelles, les contrats peuvent s’adapter à la
conjoncture économique.
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B- LE CONTRAT S’IMPOSE AU JUGE
Le juge ne peut pas modifier le contrat valablement formé même s’il lui semble injuste.
Ainsi, si un changement de circonstance économique rend le contrat très difficile, le
juge ne peut le modifier à sa guise. Il doit se prononcer d’après les termes du contrat
et il ne peut les interpréter suivant son sens personnel de l’équité.
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La représentation est le mécanisme juridique par lequel une personne, le
représentant passe un contrat pour une autre personne, le représenté qui se
trouve directement engagée.
Mais une personne ne peut en représenter une autre que si elle en a le pouvoir. Ce
pouvoir peut être légal ou conventionnel.
• Représentation légale : le représentant tient son pouvoir de la loi
Exemple : le tuteur représente le mineur. Le tuteur tient son pouvoir de la loi.
• Représentation conventionnelle : le représentant tient son pouvoir d’une
convention passée avec le représenté. Celui-ci donne le pouvoir (la
procuration) de faire un acte juridique à sa place.
Cette convention est le contrat de mandat.
La représentation permet d’assurer la protection des incapables et de confier la
conclusion de contrats à des personnes compétentes.
b- Les héritiers
Primus, commerçant décède avant d’avoir entièrement remboursé sa dette auprès
de sa banque BA. Son fils Tersius hérite de l’ensemble du patrimoine de son père. S’il
accepte la succession, il devient propriétaire du fonds de commerce mais Tersius est
tenu de rembourser le solde de l’emprunt contracté par son père. Il se dégage de cet
ensemble les principes suivants :
1- Les héritiers ou légataires universels recueillent l’ensemble des droits
patrimoniaux appartenant au défunt. Les contrats conclus par le défunt
profitent à ses héritiers.
2- Les héritiers sont tenus, en contrepartie, de payer toutes les dettes qui étaient
à la charge du défunt.
3- Exceptionnellement, certains contrats ne se transmettent pas au décès du
contractant. Ce sont ceux qui ont été conclus en considération de la personne
des contractants. Exemple :
- Les contrats liant les artistes, les comédiens, etc.
- Le contrat de mandat
- Le contrat de travail pour le salarié seulement.
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L’acquéreur d’un fonds de commerce, par exemple, n’est pas tenu de rembourser
l’emprunt contracté par le vendeur pour moderniser le magasin. Il n’est pas obligé de
s’approvisionner auprès des mêmes fournisseurs que son vendeur.
Ces contrats n’ont aucun rapport juridique avec le bien transmis et n’engagent pas
l’acquéreur.
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a- Exception au principe de la relativité : la stipulation pour autrui.
Primus a contracté une assurance en cas de décès au profit de son fils.
Ce contrat fait naître plusieurs obligations.
- Primus l’assuré, s’engage à payer une prime annuelle de 54 000 FCFA
- L’assureur s’engage à verser un capital de 1 500 000 FCFA en cas de
décès de l’assuré.
Cette somme doit être versée au fils de Primus, qui est étranger à la convention, mais
bénéficie directement du contrat.
En concluant ce contrat au profit de son fils, Primus a stipulé pour autrui.
La stipulation pour autrui met en jeu trois personnes :
- Primus le stipulant
- La compagnie d’assurances est le promettant
- Le fils de Primus est le tiers bénéficiaire.
La stipulation pour autrui est une convention conclue entre le stipulant et le promettant
par laquelle celui-ci s’engage envers une troisième personne, appelée tiers
bénéficiaire.
b- Formation du contrat
Le contrat est conclu entre le promettant et le stipulant. Le tiers bénéficiaire n’est pas
partie au contrat. Il doit seulement accepter le bénéfice de la stipulation.
c- Effets de la stipulation pour autrui
Le bénéficiaire est directement créancier du promettant. Il peut l’attaquer en justice
s’il n’exécute pas son obligation. Il n’est pas obligé de faire intervenir le stipulant.
La stipulation pour autrui est une convention qui permet de rendre créancier un
tiers au contrat.
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