ÉPREUVE ZÉRO DE PHILOSOPHIE – PROBATOIRE 2025
PREMIÈRE PARTIE : ÉVALUATION DES RESSOURCES (09 pts)
Texte : Marcien TOTA, *Essai sur la problématique philosophique dans l’Afrique actuelle*,
1971
1. 1. Définition des concepts (3 pts)
- Science : Ensemble de connaissances rationnelles, vérifiables et systématiques obtenues
par l'observation, l’expérimentation et la démonstration logique.
- Principe : Fondement de base, idée première ou règle essentielle sur laquelle repose un
raisonnement, une discipline ou un comportement.
- Homme : Être doué de raison, de conscience et de liberté, capable de pensée autonome et
de jugement personnel.
2. 2. Thème et problème philosophique du texte (2 pts)
- Thème : La relation entre la science, la philosophie et l’autonomie de la pensée humaine.
- Problème : La science et la philosophie peuvent-elles se fonder sur une même exigence :
celle de penser par soi-même ?
3. 3. Thèse de l’auteur (1 pt)
L’auteur soutient que la science et la philosophie ont en commun le principe fondamental de
l’autonomie de la pensée, c’est-à-dire la capacité de chaque homme à penser par lui-même,
indépendamment de toute autorité.
4. 4. Structure logique du texte (3 pts)
- Postulat : La science et la philosophie partagent le même fondement : la pensée autonome.
- Arguments :
• Les sciences sont issues de la philosophie par spécialisation.
• Le principe de pensée personnelle s’oppose à toute autorité.
• Ce qui a de la valeur pour l’homme provient de sa propre pensée.
- Conclusion : Penser par soi-même est une exigence incontournable pour toute entreprise
intellectuelle, qu'elle soit scientifique ou philosophique.
DEUXIÈME PARTIE : ÉVALUATION DE L’AGIR COMPÉTENT (06 pts)
Sujet : « La science comme la philosophie, ne peut suffire à contenter le cœur de l’homme. »
(Auguste Valensin)
Problématique : Les connaissances rationnelles sont-elles suffisantes pour répondre aux
besoins profonds de l’être humain ?
Introduction
L’homme est un être doué de raison, mais aussi de sentiments, de désirs et d’aspirations
spirituelles. Si la science et la philosophie cherchent la vérité et la compréhension du
monde, Auguste Valensin affirme qu’elles sont insuffisantes pour combler le cœur humain.
Dès lors, peut-on dire que la science et la philosophie suffisent à contenter l’homme dans
toute sa profondeur ? Ne faut-il pas rechercher ailleurs ce qui apaise les élans du cœur et de
l’âme ?
Développement
5. 1. Thèse : La science et la philosophie ne suffisent pas à combler l’homme (3 pts)
La science, bien qu’elle éclaire le monde matériel, reste silencieuse sur les questions de
sens, de finalité et de transcendance. De même, la philosophie, bien qu’elle interroge l’être,
le bien et le vrai, se heurte à l’infini des aspirations humaines. Comme l’écrivait Blaise Pascal
: « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. » L’homme ne se satisfait pas
uniquement de savoir ou de comprendre ; il a besoin d’aimer, d’espérer, de croire. Le cœur
humain cherche la consolation, le salut, la communion, ce que ni la science ni la philosophie
ne peuvent pleinement lui offrir. La foi, l’art ou la spiritualité comblent souvent cette
dimension affective et existentielle.
6. 2. Antithèse : La science et la philosophie sont des réponses suffisantes (3 pts)
Pour d'autres penseurs, la science et la philosophie sont précisément ce qui élève l’homme.
Elles libèrent de l’ignorance, de la superstition et de la peur. Le progrès scientifique
améliore les conditions de vie, et la philosophie offre des réponses rationnelles aux grandes
questions de l’existence. Spinoza écrivait : « Le salut réside dans la connaissance. » L’homme
peut ainsi trouver dans la raison une forme de paix intérieure. Epicure, de son côté, montre
que la philosophie peut conduire à l’ataraxie, c’est-à-dire la tranquillité de l’âme.
7. 3. Synthèse : Un dépassement nécessaire par d'autres voies (3 pts)
Si la science et la philosophie sont essentielles, elles ne suffisent pas à elles seules à
contenter le cœur de l’homme. Celui-ci a besoin d’une dimension plus existentielle, plus
intime. Nietzsche affirmait : « L’homme a besoin de ce qui l’élève au-dessus de lui-même. »
L’art, la religion ou l’expérience mystique comblent cette soif de sens et d’absolu. Il ne s’agit
donc pas de rejeter la science ou la philosophie, mais de reconnaître leurs limites et de les
compléter.
Conclusion
La science et la philosophie sont des conquêtes majeures de l’esprit humain, mais elles ne
répondent pas à toutes les attentes du cœur. L’homme, dans sa complexité, a besoin de
vérité, certes, mais aussi d’amour, d’espoir et de transcendance. En cela, Valensin a raison :
il faut aller au-delà de la seule rationalité pour répondre pleinement aux aspirations
humaines.
