LE MODELE OSI
• Introduction
Les modèles conceptuels sont un passage obligé pour quiconque souhaite
aborder une nouvelle discipline.
L’art graphique implique de s’intéresser aux théories des couleurs et du
dessein. La physique implique de s’intéresser à des modèles théoriques tels
que ceux de Einstein.
La mise en réseau informatique ne fait pas exception à la règle. Elle repose
elle aussi sur un modèle conceptuel qui permet d’envisager une chaîne
d’évènements complexe représentant les différents aspects du déplacement de
données sur un réseau. Ce modèle est le modèle OSI.
• QU’EST-CE QUE LE MODELE OSI
A la fin des années 1970, l’ISO (International Standards Organization) commença à
élaborer un modèle de mise en réseau appelé modèle OSI (open system
interconnexion).
En 1984, ce modèle devint la norme internationale pour les communications en
réseau, fournissant un cadre conceptuel pour décrire les événements qui se succèdent
quand les données se déplacent d’un endroit à un autre dans un réseau.
Le modèle OSI définit les communications en réseau sous la forme d’une série de
sept couches fonctionnant au sein d’une pile. Chaque couche est responsable d’un
aspect particulier du déplacement de données.
Le modèle OSI schématise le fonctionnement d’un certain nombre d’événements
importants qui ont lieu au cours d’une communication en réseau.
Il définit un certain nombre de règles élémentaires pour un certain nombre de
processus typiques de l’environnement de réseau.
• Ainsi, il explique :
- comment les données sont converties sous un format adapté à
l’architecture de réseau utilisée.
- Comment les PC ou les autres éléments du réseau établissent les
communications.
- Comment les données sont envoyées entre les ordinateurs du réseau et
comment le séquençage et le contrôle des erreurs sont gérés.
- Comment les adresses logiques des paquets sont converties en
adresses physiques utilisables par le réseau.
LES COUCHES DU MODELE OSI
1) La couche 1 : couche physique
Elle se préoccupe de résoudre les problèmes matériels. Elle a pour fonction de gérer la
transmission brute des bits de données sur un canal de communication.
A ce niveau, les données sont représentées en bits. Cette couche normalise l'utilisation
des câbles (type, tension, longueur...), les communications hertziennes (fréquence,
amplitude...), les fibres optiques ...
Les problèmes de conceptions peuvent être d'ordre mécanique, électrique, fonctionnel ou
encore une défaillance du support physique (se trouvant sous la couche physique).
2) La couche 2 : couche liaison de données
Cette couche reçoit les données brutes de la couche physique, les organise en trames, gère les erreurs,
retransmet les trames erronées, gère les acquittements (ACK) qui indiquent si les données ont bien été
transmises, à la manière d'un accusé de réception. Puis, elle transmet les données formatées à la couche
réseau supérieure.
La couche Liaison de donnée transforme les bits bruts venant de la couche Physique en liaisons exemptent
d'erreurs avec la couche Réseau.
Elle a également pour but de fractionner les données de l'émetteur en Trames qui seront émise les unes après
les autres et reconnues par des bits spéciaux permettant de les remettre dans l'ordre, ce
sont les bits de
reconnaissances. Le récepteur envoie automatiquement un accusé de réception pour
chaque trame reçue, ce sont les trames d'acquittements.
La spécification IEEE 802 subdivise la couche de liaison de données en deux sous-
couches : les sous-couches LLC (Logical Link Control : Contrôle du lien logique)
et MAC (Media Access Control : Contrôle d’accès au support).
La sous-couche LLC établit la liaison entre l’ordinateur émetteur et
l’ordinateur récepteur et la maintient quand les données se déplacent à
travers le support physique du réseau.
La sous-couche LLC fournit également des points d’accès de service, ou
SAP (Service Access Point), qui sont des points de référence et dont ils
peuvent se servir pour communiquer avec les couches supérieures de la pile
OSI sur un nœud récepteur donné.
La sous-couche MAC détermine comment les ordinateurs communiquent sur
le réseau, et quand et comment un ordinateur peut en fait accéder au support
de réseau pour envoyer des données.
3) La couche 3 : couche réseau
Son rôle est de transmettre les trames reçues de la couche 2 en trouvant un chemin
vers le destinataire.
Cette couche gère les sous réseaux.
Elle contrôle le trafic. Cette couche permet aussi de connecter des réseaux
hétérogènes. La couche réseau contrôle l'engorgement du sous réseau.
On peut également y intégrer des fonctions de comptabilité pour la facturation au
volume, mais cela peut être délicat. L'unité d'information de la couche réseau est le
paquet
4) La couche 4 : couche transport
Cette couche est responsable du bon acheminement des messages complets au
destinataire.
Le rôle principal de la couche transport est de prendre les messages de la couche session,
de les découper s'il le faut en unités plus petites et de les passer à la couche réseau, tout en
s'assurant que les morceaux arrivent correctement de l'autre côté.
Cette couche effectue donc aussi le réassemblage du message à la réception des morceaux.
Cette couche est également responsable du type de service à fournir à la couche session, et
finalement aux utilisateurs du réseau : service en mode connecté ou non, avec ou sans
garantie d'ordre de délivrance, diffusion du message à plusieurs destinataires à la fois...
• Cette couche est donc également responsable de l'établissement et du
relâchement des connexions sur le réseau. Un des tous derniers rôles à
évoquer est le contrôle de flux. C'est l'une des couches les plus
importantes, car c'est elle qui fournit le service de base à l'utilisateur,
et c'est par ailleurs elle qui gère l'ensemble du processus de connexion,
avec toutes les contraintes qui y sont liées. L'unité d'information de la
couche réseau est le message.
5) La couche 5 : couche session
Cette couche permet aux utilisateurs de machines distantes d'établir des sessions entre eux,
ceci leurs permettant ainsi le transport de données.
Elle permet notamment les transferts de fichiers en contrôlant et gérant les erreurs. Elle
assure aussi le "contrôle du jeton" : cette couche fournit un "jeton" que les interlocuteurs
s'échangent et qui donne le droit d'effectuer une opération.
Enfin, cette couche gère la "Synchronisation". C'est à dire qu'elle insère des points de
reprise dans le transfert des données de manière à ce qu'en cas de panne, l'utilisateur ne
reprenne le transfert qu'au niveau du dernier point de repère.
6) La couche 6 : couche présentation Cette couche s'intéresse à la syntaxe et à la
sémantique des données transmises : c'est elle qui traite l'information de manière à la
rendre compatible entre tâches communicantes.
Elle va assurer l'indépendance entre l'utilisateur et le transport de l'information.
Typiquement, cette couche peut convertir les données, les reformater, les crypter et
les compresser.
7) La couche 7 : couche d’application
La couche d’application fournit l’interface et les services qui prennent en charge les
applications destinées à l’utilisateur.
Elle est également responsable de l’accès général au réseau. Cette couche fournit les
outils que l’utilisateur voit réellement.
Elle offre également les services relatifs aux applications de l’utilisateur, comme la
gestion des messages, les transferts de fichiers et les requêtes de bases de données.
Parmi les services d’échange d’informations gérés par la couche d’application
figurent le Word Wide Web, les services de courrier électronique et les applications
de bases de données.
TRANSMISSION DE DONNEES AU TRAVERS DU MODELE OSI
Le processus émetteur remet les données à envoyer au processus récepteur à la couche
application qui leur ajoute un en-tête application AH (éventuellement nul).
Le résultat est alors transmis à la couche présentation. La couche présentation transforme alors
ce message et lui ajoute (ou non) un nouvel en-tête (éventuellement nul).
La couche présentation ne connaît et ne doit pas connaître l'existence éventuelle de AH ; pour
la couche présentation, AH fait en fait partie des données utilisateur.
Une fois le traitement terminé, la couche présentation envoie le nouveau "message" à la
couche session et le même processus recommence.
Les données atteignent alors la couche physique qui va effectivement transmettre les
données au destinataire.
A la réception, le message va remonter les couches et les en-têtes sont
progressivement retirés jusqu'à atteindre le processus récepteur :
• Le concept important est le suivant : il faut considérer que chaque couche est
programmée comme si elle était vraiment horizontale, c'est à dire qu'elle dialoguait
directement avec sa couche paire réceptrice grâce aux protocoles. Au moment de
dialoguer avec sa couche paire, chaque couche rajoute un en-tête et l'envoie
(virtuellement, grâce à la couche sous-jacente) à sa couche paire.
Conclusion
Au niveau de son utilisation et implémentation, et ce malgré une mise à jour du
modèle en 1994, OSI a clairement perdu la guerre face à TCP/IP.
Seuls quelques grands constructeurs dominant conservent le modèle mais il est
amené à disparaître d'autant plus vite qu'Internet (et donc TCP/IP) explose.
Le modèle OSI restera cependant encore longtemps dans les mémoires pour
plusieurs raisons.
C'est d'abord l'un des premiers grands efforts en matière de normalisation du monde
des réseaux. OSI marquera aussi les mémoires pour une autre raison : même si c'est
TCP/IP qui est concrètement utilisé, les gens ont tendance et utilisent OSI comme le
modèle réseau de référence actuel.