Gestion Fin Uomat
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Avril 2025
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entreposées les machines utilisées dans le processus de production... En En outre, elle doit pouvoir disposer à tout moment de ressources
comptabilité, ces éléments particuliers de l'actif d'une entreprise sont financières mobilisables immédiatement pour combler les dépenses de
appelés actifs immobilisés. fonctionnement quotidiennes. Ces besoins de financement à très court
terme représentent des besoins de trésorerie. En ce sens, la trésorerie
Le financement de ces actifs immobilisés doit logiquement se faire grâce correspond à la part des ressources financières dont dispose l'entreprise
à des ressources que l'entreprise détiendra aussi sur une longue qui n'a été utilisée ni à l'acquisition d'immobilisations, ni au financement
période. En Conséquence, le financement de l'actif immobilisé de l'actif circulant.
suppose que l'entreprise dispose de ressources à long terme autrement
appelées ressources stables. En conséquence, l'entreprise, pour faire face à ses dépenses
quotidiennes, doit disposer d'un certain montant financier mobilisable
Une fois que l'entreprise a acquis les immobilisations qui lui sont immédiatement qui est comptabilisé à l'actif du bilan.
indispensables, elle va devoir financer son activité quotidienne c'est à
dire, entre autres, financer la constitution de ces stocks de matières
premières qui seront utilisés tout au long d'une période donnée pour être
intégrées dans le processus de production.
gestionnaire. Elle est nécessaire et indispensable au pilotage de ❖ Le long et le moyen terme, il s’agit de la prévision des
l'entreprise. emplois stables et des ressources durables qui les
financent.
Elle fait partie intégrante du contrôle de gestion et fournit aux ❖ Le court terme qui concerne la prévision des besoins du
dirigeants de l'entreprise des éléments qui faciliteront à priori la prise de cycle d’exploitation.
décision et qui, à termes, permettront de corriger les objectifs de
l'entreprise par une confrontation entre les prévisions et les réalisations L’objectif de ce cours est de s’intéresser à la dimension prévisionnelle
Les objectifs de la gestion financière sont en apparence contradictoires : pour :
En premier lieu la sécurité de l’entreprise, c'est-à-dire non seulement la - Initier les étudiants au maniement des principaux outils
solvabilité, la capacité de faire face aux échéances, mais aussi la flexibilité, afin de déterminer la rentabilité d'un investissement, choisir un
c'est-à-dire une structure financière laissant suffisamment de souplesse à projet d'investissement en fonction des critères économiques et
la gestion, en fournissant les fonds nécessaires à l’exploitation courante, financiers.
avec ses aléas, et à l’acquisition d’équipements. - Savoir construire une prévision financière.
D’un autre côté, la rentabilité de l’entreprise par réduction des intérêts et
autres frais bancaires, et par optimisation de l’emploi des capitaux
propres.
En fait, ses deux objectifs sont aussi complémentaires puisque les
capitaux disponibles pour assurer la sécurité de l’entreprise sont
contingentés par ses résultats et les opportunités de croissance
(rentabilité).
CHAPITRE I : MODALITES DU CHOIX DES la rentabilité n'a de signification qu'en fonction du montant des capitaux
INVESTISSEMENTS investis.
Les cash-flows sont le résultat de prévisions de chiffres d’affaires, des 1.1.2. La valeur résiduelle
différents coûts d’exploitation et des impôts. Ils sont dégagés de façon
continue tout au long d’un exercice. Afin de simplifier les calculs, on A la fin de la durée de vie, les biens ont une valeur résiduelle. Cette valeur
considérera qu’ils sont dégagés en fin d’exercice. Ils sont aussi calculés est à prendre en compte pour le choix des projets.
en tenant compte de la fiscalité (IS, TVA...) Elle est égale à la valeur vénale nette des impôts sur les plus-values. Elle
doit être ajoutée au cash-flow de la dernière année du projet
Cash-flow = Recettes induites du projet – Dépenses induites du projet
= Produits encaissables - Charges décaissables 2. LES CRITERES DE CHOIX D’INVESTISSEMENT EN
= capacité d’autofinancement d’exploitation UNIVERS CERTAIN
Comme on peut écrire aussi : Ces méthodes considèrent que le cadre de décision est reconnu et que
l’avenir est prévisible. Elles comparent la dépense initiale aux recettes
CAF d’exploitation = résultat net + Dotations d’exploitation. attendues dans les années à venir.
On a donc : Cash-flow = Résultat net + Dotations Mais cette comparaison doit se faire à la même date, en général, la date
0. La technique d’actualisation (traduction économique de la valorisation
Les cash-flows prévisionnels correspondent au flux de trésorerie net du présent par rapport au futur) permettra notamment de comparer des
engendré chaque année par l’exploitation du projet, leur détermination projets d’investissement à durée de vie différente. Toutefois, il convient
se fait au niveau du compte de produits et charges prévisionnels. de choisir un taux d’actualisation qui est lié à des facteurs subjectifs
(attentes et exigences de l’investisseur) et objectifs (coût de capital,
rentabilité des actifs ...)
Avec : Si le TIR est égal au taux d’actualisation, le projet est neutre à l’égard de
la rentabilité globale de l’entreprise. Par contre, si le TIR est inférieur, la
I : l’investissement initial ; réalisation du projet entraînera la chute de la rentabilité globale de
CF : cash-flow ; l’entreprise.
n : durée de vie,
t : taux d’actualisation. Lorsque plusieurs projets sont en compétition, l’application des deux
méthodes peut parfois conduire à des conclusions différentes. La VAN
La valeur actuelle nette mesure l’avantage absolu susceptible d’être retiré est une fonction décroissante du taux d’actualisation. Les VAN de deux
d’un projet d’investissement. Elle dépend donc de l’importance du projets se coupent en un taux-pivot pour lequel les VAN sont égales. Le
capital investi dans le projet. Elle constitue : croisement des courbes provient du fait que les échéanciers des cash-
flows sont différents. Le choix dépendra des objectifs de l’investisseur.
- Un critère de rejet pour tout projet dont elle est négative ; Celui ayant des besoins de trésorerie privilégiera les investissements
- Un critère de sélection entre deux projets, sera retenu celui dont générant des flux de trésorerie les plus immédiats. Au contraire,
la VAN est la plus forte. l’investisseur n’ayant pas des besoins de trésorerie privilégiera une
rentabilité meilleure mais plus éloignée.
1.4. Le Taux Interne de Rentabilité (TIR)
1.5. L’Indice de profitabilité (IP)
Le taux interne de rentabilité TIR est le taux pour lequel la valeur actuelle
nette est nulle. Autrement dit, c’est le taux qui rend égaux le montant de Il mesure le profit induit par un franc du capital investi. Il mesure
l’investissement et les cash-flows induits par ce même investissement. l’avantage relatif susceptible d’être retiré d’un projet d’investissement. Il
constitue un critère de rejet pour tout projet dont l’indice est inférieur à
1. Pour deux ou plusieurs projets, sera celui dont l’indice de profitabilité
est le plus élevé.
Le TIR constitue :
L’utilisation du DRC en tant que critère de sélection n’est valable que Si, dans le cas de l’hypothèse pessimiste le projet s’avère rentable, il peut
pour des projets à durée de vie identique. alors être accepté sans problème car le risque devient alors très faible.
Dans le cas contraire, la décision dépend du degré d’aversion pour le
N.B : Lorsque des projets ont une durée de vie différente, les critères risque du décideur.
utilisés précédemment deviennent non pertinents. En effet, l’hypothèse Mais, cette analyse peut être affinée en recourant aux probabilités,
sous-jacente à l’utilisation de ces critères est que les cash-flows dégagés chacune des hypothèses pouvant être probabilisée, dans ce cas, on peut
par l’investissement sont capitalisés (réinvestis au fur et à mesure de leur calculer l’espérance mathématique E(VAN), la variance et l’écart-type de
sécrétion. la VAN d’un projet.
Dans le cas de la VAN, de l’IP et du DRC, ce réinvestissement se fait au L’espérance mathématique peut alors représenter une mesure de la
taux qui correspond au coût moyen de financement, ou du taux de rentabilité du projet, tandis que la variance (ou l’écart-type) permettra
rendement minimum attendu par les actionnaires. Mais, dans le cas du plutôt d’apprécier le risque que représente le projet.
TIR, le taux calculé est un taux de rentabilité marginal, souvent très élevé,
qui ne correspond qu’à un investissement ponctuel. Cette nuance peut Néanmoins, le recours aux probabilités est plus ou moins complexe
entraîner des discordances entre les résultats obtenus par les différents selon que les cash-flows sont ou non interdépendants.
critères. En outre même, ces discordances peuvent être dues à une
répartition différente des cash-flows ou par des durées de vie inégales 2.1. Décisions uniques
des projets.
Lorsque les variables (cash-flows) sont indépendantes, l’espérance
2. LES CRITERES DE CHOIX D’INVESTISSEMENT EN mathématique de la VAN est égale à la VAN des espérances
AVENIR ALEATOIRE mathématiques des cash-flows.
En situation d’incertitude, certains événements sont connus mais leur Mais, le critère de l’espérance ne tient pas compte de la dispersion et
réalisation n’est pas certaine alors que d’autres sont inconnus. Dans le donc du risque attaché à la distribution de probabilités. C’est pourquoi,
cas des premiers, il est possible de leur attribuer une probabilité le recours au calcul de la variance permet de mesurer le risque du projet
d’occurrence parce qu’ils sont scientifiquement connus. La prévision des et de le comparer à la norme fixée en la matière.
cash-flows peut être réalisé » à partir de plusieurs hypothèses relatives à
l’environnement. Ainsi, généralement on établit une hypothèse Si la variance ou l’écart-type est supérieur à cette norme, le projet peut
optimiste, une hypothèse moyenne et une hypothèse pessimiste. être rejeté. Entre plusieurs projets, on est finalement amené à comparer
les différentes espérances mathématiques en tenant compte du risque lié
A chacune de ces hypothèses correspond une série de cash-flows à partir à ces projets.
de laquelle on applique les différents critères d’évaluation.
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2.2. Décisions séquentielles (Variables interdépendants) Ce cadre de décision prenant en compte le risque et les réactions des
autres acteurs est précisément celui étudié dans la théorie des jeux.
La décision n’est pas toujours unique, elle peut apparaître sous la forme Plusieurs critères peuvent alors s’appliquer au choix d’investissement.
de choix successifs alternant avec une série de conséquences possibles.
Soit le cas d’une entreprise placée en situation d’oligopole et assurant
Le décideur est confronté à plusieurs opportunités, chacune pouvant 20% de la production du marché, le reste se partageant entre les autres
entraîner des événements différents auxquels il est possible d’attacher concurrents de taille équivalente. Pour accroître sa part de marché, elle
des probabilités de réalisation. Le décideur peut répondre à chaque doit choisir entre trois stratégies d’investissement :
événement au moyen d’une décision appropriée qui, elle-même, aura un
certain nombre de conséquences (événements) également prévisibles, et 1. Lancement d’un produit nouveau,
pondérables, et ainsi de suite. La connaissance des probabilités associées 2. Lancement d’une campagne de publicité agressive,
à chaque événement et du résultat engendré par chaque opportunité 3. Politique de réduction des coûts.
(décision) rend possible le calcul de l’espérance de gain associée à chaque
décision. C’est le principe de l’arbre de décision. La réaction de la concurrence peut être forte, moyenne ou faible. En
fonction de ces paramètres, les dirigeants peuvent établir une matrice des
Un arbre de décision permet une représentation visuelle de la série de résultats possibles en termes de VAN par exemple.
choix successifs. Deux contraintes doivent être respectées :
- Contraintes d’exclusivité : les décisions doivent être exclusives
les unes des autres.
- Contraintes d’exhaustivité : l’ensemble des décisions possibles
doit être envisagé.
On sélectionne le projet qui procure le plus petit des résultats les plus
élevés On choisit donc la deuxième stratégie
On ne peut que constater que ces critères conduisent à des choix différents, car ils sont
Si S1=1500, S2=1300 et S3=1100, on choisit la troisième stratégie. personnels et dépendent des appréciations des individus.
3.4. Critère de Laplace Bref, quelle que soit la situation, l’utilisation des critères de choix ne peut pas prévaloir
dans la décision en raison de leur de fiabilité. Tout aussi importantes sont l’expérience
La meilleure décision est celle pour laquelle la moyenne arithmétique des du décideur, de son équipe et les impératifs stratégiques.
résultats prévisionnels est la plus élevée (toutes les situations étant
équiprobables).
CHAPITRE II : MODALITES DU CHOX DE CAF = résultat net + dotation de l’exercice (autres que celles relatives à
FINANCEMENT l’actif et passif circulant de trésorerie) – reprise sur amortissement et sur
provision (autres que celles relatives à l’actif et passif et à la trésorerie) +
valeurs nettes d’amortissement des immobilisations cédées – produits de
Une fois le choix du projet d’investissement est effectué, il reste bien
cession d’immobilisation.
souvent pour l’entreprise à déterminer le meilleur mode de financement.
La CAF est un indicateur potentiel de la capacité de l’entreprise à générer
L’un des principaux paramètres de la décision de financement est le
des flux par sa propre activité, elle ne prend pas en compte les décalages
choix des sources de financement qui permettent de mieux réaliser les
financiers et les variations de stocks. La CAF est un flux de fonds et non
objectifs de l’entreprise, notamment la maximisation de sa valeur et la
un flux de trésorerie.
minimisation du coût de son capital.
L’autofinancement présente le surplus monétaire généré par l’entreprise
Pour que le choix soit pertinent, il est indispensable de connaître, au
et conservé durablement pour assurer le financement de ses activités. Le
préalable, l’ensemble des sources de financement possibles ainsi que
niveau de cette ressource est fonction de la CAF et de sa politique de
leurs caractéristiques.
dividendes.
1. LES DIFFERENTES SOURCES DES MODES DE
L’autofinancement permet :
FINANCEMENT
- Le financement de l’actif économique (Ensemble des
Pour financer ses activités, l’entreprise peut faire appel à différentes immobilisations + BFR).
sources de financement. De façon générale, on distingue trois grandes - Le remboursement de dettes financières.
formes de financement - D’accroître la capacité d’endettement en améliorant le ratio
DLMT/CAF
1.1. Le financement par fonds propres - Calcule de ratio de remboursement de la dette calculé d'après la
CAF, plus la CAF est importante, plus le ratio est important.
1.1.1. La capacité d’autofinancement
L’autofinancement (n) = CAF (n) – Dividendes distribuées au cours de
La CAF représente l’ensemble des générées par l’entreprise au cours de l’exercice (n)
l’exercice, du fait de ses opérations courantes.
L’autofinancement est une ressource potentielle, ce n’est pas la
La CAF est la différence entre les produits encaissables et les charges trésorerie.
décaissables.
Deux composantes au sein de l’autofinancement :
1. L’autofinancement de maintien.
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2. L’autofinancement de croissance.
Il revient à émettre de nouvelles actions contre un apport d’argent à
L’autofinancement de maintien permet, de renouveler le potentiel de l’entreprise. Cette augmentation du Capital est accompagnée d’un droit
production c’est le rôle de l’amortissement, et de faire face au risque de de souscription préférentielle qui consiste à accorder aux anciens
dépréciation d’actif c’est le rôle des provisions. actionnaires une priorité pour souscrire de nouvelles émissions d’actions.
1. Renouveler le parc des immobilisations. En effet, ce d. Par transformation des dettes en Capital
renouvellement normal s’accompagne généralement de la vente
du matériel placé. Ce procédé fait passer le préteur d’un statut de créancier à un statut
2. La recherche de sources de financement. Dans certains cas, d’actionnaire, elle consolide en conséquence la structure financière et
l’entreprise est contrainte de vendre des actifs qui ne sont pas améliore la capacité d’endettement de l’entreprise.
nécessaires à son activité pour trouver de nouveaux capitaux.
3. Le recentrage des activités. L’entreprise cède des usines, des L’augmentation de capital n’implique aucune charge financière
filiales ou des participations dès lors qu’elle décide de revenir à ultérieure. En effet, les dividendes ne constituent pas un droit sauf la
son métier dominant. Dans ce cas, les sommes en jeu peuvent partie statutaire.
être considérables.
Nous allons nous intéresser surtout à l’augmentation de capital en
1.1.3. L’augmentation de Capital numéraire puisque c’est la seule qui procure à l’entreprise des nouvelles
ressources financières. Ainsi, de manière générale et dans le cas de
L’augmentation de capital peut être réalisée par plusieurs modalités l’apport en numéraire, l’augmentation de capital est réalisée par création
d’actions nouvelles (ou de parts sociales) ayant le même nominal que les
a. Par un apport en numéraire anciennes.
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La fixation de ce prix d’émission se situe, en principe, entre deux limites Il s’agit de subventions accordées par les organismes publics à certaines
: activités d’intérêt général. Elles sont assimilées à des fonds propres du
fait qu’elles ne sont pas remboursables. Elles restent une source de
- Une limite inférieure qui est la valeur nominale, financement exceptionnelle. L’entreprise doit connaître les conditions
- Une limite supérieure qui est la valeur de l’action d’octroi de ces subventions et chercher à en bénéficier.
ancienne avant l’augmentation du capital.
1.2. Les quasi- fonds propres
Entre ces deux limites, le niveau choisi dépend de la notoriété de
l’entreprise, de ses perspectives de développement, de l’état du marché Ce sont des sources de financement dites hybrides. Elles présentent, à la
financier. fois, les caractéristiques des fonds propres et des dettes. On en trouve
les titres participatifs, les prêts participatifs et les titres subordonnés.
a. La prime d’émission
1.2.1. Les titres participatifs
Le prix d’émission détermine la prime d’émission :
Prime d’émission = Prix d’émission – Valeur nominale. Ce sont des titres de créances, mais qui ne sont remboursables qu’en cas
de liquidation de la société ou après expiration d’une durée assez longue.
b. Le droit de souscription En cas de liquidation, elles ne sont remboursables qu’après toutes les
autres dettes.
Les actionnaires anciens ont un droit préférentiel de souscription. Ainsi, Leur caractère résulte du fait que leur rémunération comporte une partie
à chaque action ancienne est attaché un droit de souscription. Les fixe (comme les dettes) et une partie variable (comme les fonds propres)
actionnaires qui ne souhaitent pas souscrire peuvent céder leurs droits. indexée sur le résultat.
D’autre part, si les actions de l’entreprise sont cotées, les droits de
souscription le seront aussi. 1.2.2. Les prêts participatifs
Le droit de souscription assure l’équité de l’opération à l’égard des
actionnaires qui ne souscrivent pas à l’augmentation de capital. Ce sont des créances de dernier rang accordées par les établissements de
crédit aux PME qui souhaitent améliorer leur structure de financement
Théoriquement, la valeur du droit de souscription est :
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et augmenter leur capacité d’endettement. Ils peuvent être assortis d’une I.3.2. L’emprunt obligataire
clause de participation aux résultats.
Il se fait par appel public à l’épargne. Ainsi, l’entreprise n’est pas financée
1.2.3. Les titres subordonnés par un seul prêteur mais par l’ensemble des investisseurs qui ont acheté
les obligations émises. Toutefois, seules les sociétés de capitaux peuvent
Ce sont des obligations dont le remboursement n’est pas envisagé, ne émettre des obligations.
peut être effectué qu’après désintéressement de tous les autres créanciers
(à l’exception des détenteurs des titres et prêts participatifs). L’obligation est un titre de créance qui se caractérise par :
1.3. Le financement par endettement à long terme - Une valeur nominale, c’est là ou est calculée l’intérêt,
- Un prix d’émission, c’est le prix auquel l’obligataire (le
Le financement par endettement est le complément classique du prêteur) devra payer le titre ;
financement par capitaux propres. On distingue les emprunts classiques - Un taux d’intérêt nominal qui est généralement fixe et
souscrits auprès des établissements de crédit, les emprunts obligataires qui permet de déterminer le montant des coupons
souscrits auprès du public et le crédit-bail. annuels versés aux obligations ;
- Un prix de remboursement, c’est la somme qui sera
I.3.1. L’emprunt bancaire remboursée à l’obligataire.
Dans ce type de financement, l’entreprise a pour seul interlocuteur la Avec :
banque prêteuse, ou le pool bancaire si le financement est accordé par - Prime d’émission = nominal fixé – prix d’émission
plusieurs banques réunies. Ces financements peuvent être utilisés
- Prime de remboursement = prix de remboursement –
immédiatement et en totalité, mais ils peuvent être mis à la disposition nominal fixé
de l’entreprise, cette dernière utilisant les fonds au fur et à mesure de ses
besoins.
On peut distinguer quatre catégories d’obligations :
Les modalités de remboursement de ces emprunts peuvent être de trois
- Les obligations ordinaires représentent un simple droit
sortes :
1. Remboursement par amortissements constants de créance sur l’entreprise émettrice. Elles donnent droit
2. Remboursement par annuités constantes à un intérêt payable annuellement et à un
remboursement à une date connu ou non à l’avance.
3. Remboursements in fine.
- Les obligations convertibles confèrent à leurs titulaires le
droit de demander la conversion de leurs titres en actions
dans les conditions prévues au moment de l’émission de
l’emprunt. La conversion peut avoir lieu au cours de
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périodes déterminées ou à tout moment. Ces obligations Au terme de la période irrévocable, l’entreprise a le choix entre :
présentent un attrait spéculatif, ce qui explique que le - Lever l’option d’achat et donc devenir propriétaire du
taux d’intérêt soit inférieur au taux normalement bien ;
pratiqué. - Prolonger le contrat de location (à des conditions plus
- Les obligations remboursables en actions (ORA) avantageuses) ;
présentent, pour les obligataires, un risque plus élevé que - Restituer le bien
les obligations convertibles. C’est pourquoi, leur taux
d’intérêt est plus avantageux. Par contre, en raison de a. Crédit-bail mobilier
leur nature, les ORA sont considérées comme des quasi-
fonds propres voire des fonds propres. Il porte sur les machines ou sur des véhicules, le contrat prévoit :
- Les obligations à bon de souscription d’actions - La durée de la période irrévocable.
(OBSA)sont des obligations accompagnées de bons de - Le montant et la période irrévocable.
souscription qui donnent droit de souscrire à des actions - La pouvoir de rachat.
à un prix fixé à l’avance, au cours d’une période
déterminée. En émettant des OBSA, l’entreprise atteint b. Le crédit-bail immobilier
trois objectifs :
➢ Obtenir des fonds à un coût inférieur au coût Il porte sur les immeubles à usage professionnel, ses caractéristiques :
normal du marché, en raison de l’attrait - Longue durée de contrat.
spéculatif des bons ; - Indexation des loyers et de la valeur résiduelle.
➢ Programmer une augmentation future de capital, - Pré-loyers.
adaptée à son plan de financement ;
➢ Réduire les frais relatifs à ces opérations. Les avantages du crédit-bail :
1.3.3. Le crédit-bail - Facilité et rapidité d’obtention.
- N’affecte pas la capacité d’endettement.
C’est un contrat de location portant sur un bien meuble ou immeuble
assorti d’une option d’achat à un prix fixé à l’avance. - Une assurance contre le risque technique.
- Permet aux PME rentables de financer leur
Le temps qui sépare la date de conclusion du contrat de la date à laquelle développement (faible capacité d’endettement même
peut être exercée l’option est la période irrévocable. Elle correspond s’ils sont rentables).
généralement à la durée fiscale d’amortissement du bien. En principe, le
contrat ne peut être résilié pendant cette période.
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2. LE CHOIX DES SOURCES DE FINANCEMENT La recherche d’indépendance et de sécurité financière est obtenue par
une réduction de l’endettement. En revanche, le développement et la
Le choix d’une structure de financement optimal peut être schématisé rentabilité de l’entreprise sont facilités par le recours au crédit. Il s’agit
par le souci de minimiser les coûts de ressources mise à la disposition de de faire l’équilibre par un taux d’endettement qui assurera en même
l’entreprise. Ce choix intervient dans le cadre de certaines contraintes qui temps la rentabilité et la sécurité.
limite le champ des possibilités.
On démontre que le recours aux dettes pour financer l’entreprise accroît
2.1. Les contraintes de l’équilibre financier la rentabilité des capitaux propres de cette dernière, c’est ce qu’on appelle
effet de levier.
Elles sont issues de la déontologie financière :
a. La rentabilité économique
1. Règle d’équilibre financier minimum : c'est-à-dire les emplois
stables doivent être financés par les ressources stables. La rentabilité économique (en anglais return on Investment, ROI ou
2. Règle de l’endettement maximum : le montant de dettes de return on assets, ROA) indique ce que gagne l'entreprise du fait de ses
financement ne doit pas excéder le montant des fonds propres. activités courantes, par dirhams de capital investi, mais sans tenir compte
Ce principe s’exprime dans le ratio d’autonomie financière de la structure financière. Elle est égale au rapport entre le résultat avant
(DLMT /Capitaux propres) qui doit être inférieur à 1. charges financières et impôts et le total de l’actif
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La détermination des décaissements nets actualisés effectués à partir CHAPITRE III : LE PLAN D’INVESTISSEMENT
d’un tableau d’amortissement induit par les sources de financement. Le ET DE FINANCEMENT
décideur choisira la source de financement qui se matérialisera par la
somme des décaissements réels la plus faible. La source avantageuse
Le plan de financement est un document prévisionnel est un outil de
est celle qui entraîne les décaissements réels les plus faibles.
synthèse de la politique financière du long terme. Etabli, en général pour
une durée de 3 à 6 ans, il récapitule les différents flux annuels résultant
c. Le critère des excédents de flux de liquidité
des besoins et des ressources de l’entreprise.
On s’intéresse aux flux de liquidité dus à la réalisation du projet
Il est donc l’expression financière du projet d’investissement, il permet
d’investissement et à la manière dont il est financé.
aussi d’assurer l’adéquation entre le montant des dépenses
prévisionnelles et le montant des moyens financiers pour les réaliser. Il
d. Le critère de la VAN ajusté
n’est rien d’autre qu’un tableau de flux prévisionnel établi à un horizon
temporel pluriannuel.
L’étude de la rentabilité des projets d’investissement se fait généralement
abstraction faite de l’incidence du mode de financement sur cette
Le plan de financement présente donc :
rentabilité. Plus précisément, elle faite dans l’hypothèse d’un
financement à 100% par fonds propres.
- Les futurs emplois durables auxquelles l’entreprise devra
Le critère de la VAN ajusté consiste à tenir compte de l’effet qu’aurait le faire face pendant les années en question.
mode de financement sur les flux de liquidité (VAN) générés par le - Les futures ressources durables dont disposera
projet. Ce critère est utilisé pour choisir entre diverses combinaisons l’entreprise pour chacun de ces mêmes années.
dettes/fonds propres. Pour chaque type de financement, il est possible
d’établir un tableau des encaissements et des décaissements échelonnés 1. LES OBJECTIFS DU PLAN DE FINANCEMENT
dans le temps et de calculer pour chacun la VAN. L’entreprise choisira
le financement pour lequel la VAN est la plus élevée. Le plan de financement permet une réflexion sur la rentabilité optimale
et l'équilibre financier d'une entreprise, en particulier en ce qui concerne
:
- La définition des moyens d'exploitation à mettre en
œuvre pour atteindre les objectifs de production et qui
sont retenus au moindre coût, c'est à dire nécessitant le
moins de capitaux possibles ;
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3. ELABORATION DU PLAN DE FINANCEMENT Dans ce cas, les intérêts n'apparaissent pas en emplois puisqu'ils sont
déjà comptés dans le calcul de la CAF.
3.1. Les emplois stables
Quant à l'inscription des emprunts nouveaux, elle peut être modifiée en
Ils sont les besoins à financer prévisionnels. Ce sont pour l’essentiel les cours d'élaboration du plan en fonction des hypothèses et des choix
investissements et les autres besoins qui leur sont plus au moins liés. successifs de financement étudiés.
Elles correspondent au montant approximatif de toutes les dépenses Il ne s'agit pas réellement d'un investissement mais plutôt d'une
liées aux investissements prévus et aux choix retenus. L'évaluation de amputation des ressources de d'autofinancement de l'entreprise. Il est
l'enveloppe globale doit être prudente pour éviter un dépassement de donc tout à fait possible d'inscrire en ressources, une CAF nette de
budget qui dégraderait la trésorerie courante de l'entreprise. C'est dividendes versés aux actionnaires au lieu de faire figurer le paiement des
pourquoi, dans la pratique, il arrive que le montant des investissements dividendes en emplois.
soit majoré.
5. Prêts
2. Les besoins supplémentaires de financement du cycle
d'exploitation Une entreprise peut consentir des prêts, c’est un investissement financier
au même que les participations.
Pour produire et vendre davantage, l'entreprise est amenée à faire croître
ses stocks ainsi que le volume global de crédit accordé aux clients, même 3.2. Les ressources
si les délais de paiement restent inchangés. D'où des besoins de
financement supplémentaires qui ne sont que partiellement compensés Les ressources durables représentent l’ensemble des ressources
par l'augmentation du volume du crédit fournisseurs. susceptibles de financer les besoins stables prévisionnels.
On retrouve encore l'interdépendance entre empois et ressources, ou 3.3. Les relations entre la trésorerie et le plan de
entre investissement et financement. financement
L'augmentation de capital par apport en numéraire est inscrite pour le 4. L’AJUSTEMENT DU PLAN DE FINANCEMENT
prix d'émission. Les frais relatifs à l'opération sont inscrits en frais
préliminaires. 4.1. La notion d’avant-projet
4. Les emprunts à long et moyen terme Le plan de financement dans sa présentation finale doit témoigner d’un
équilibre jugé satisfaisant par la direction de l’entreprise. Pour y parvenir,
Les emprunts indivis sont inscrits pour leur valeur nominale, alors que il faut généralement élaborer un certain nombre d’avant-projets qui
les emprunts obligataires le sont pour leur prix d'émission. servent de base à la réflexion.
5. Les cessions d'éléments de l'actif Lorsqu’on aboutit à un excédent de ressources sur les besoins, aucun
financement complémentaire n’est à envisager. L’excédent de ressources
Certains détiennent des éléments de leur actif qui ne sont pas ou plus va entraîner un accroissement de disponibilités. Le problème se pose
utiles à leur fonctionnement. Dans la mesure où ils peuvent être vendus surtout dans le cas inverse, c’est à dire lorsque le plan de financement
dans des conditions satisfaisantes, ils peuvent constituer une source de fait apparaître un besoin de financement sur quelques années ou sur la
financement potentielle. Ce peut être le cas lors d’investissements de totalité de la durée de prévision.
renouvellement qui rendent disponibles les actifs remplacés.
Toutefois, l’estimation des valeurs vénales doit être prudente.
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4.2. L’équilibrage du plan lorsque les ressources sont CHAPITRE IV : LA GESTION DU BESOIN EN
limitées FONDS DE ROULEMENT D’EXPLOITATION
Dans une telle situation, généralement toutes les ressources financières 1. Les limites de l’analyse statique du besoin en fonds de
sont mobilisées et la capacité de financement est saturée. Dès lors, roulement (B.F.R.)
l’entreprise ne peut qu’envisager de renoncer à certains investissements
si le plan regroupe plusieurs projets d’investissement. Il faut alors tenir Le B.F.R. est au cœur de la problématique de l’équilibre financier de
compte de leur impact sur le calcul des flux prévisionnels d’exploitation. l’entreprise. Elle est définie comme la différence entre les besoins
C’est donc à la fois la partie ressources et la partie emplois qu’il faut financiers générés par l’activité de l’entreprise (stocks, créances
reconsidérer. commerciales, autres créances à court terme, donc l’actif circulant hors
trésorerie), et les ressources financières nées de cette même activité
4.3. L’équilibrage avec possibilité de compléter les (essentiellement le crédit fournisseurs, dettes fiscales et sociales et autres
ressources financières dettes à court terme, donc le passif circulant hors trésorerie).
A ce stade de l’avant-projet, si un déficit existe, l’entreprise va être Le B.F.R. est dit d’exploitation lorsque, pour son calcul, on se limite
confrontée au choix des ressources complémentaires dont elle a besoin. uniquement aux éléments directement liés au cycle d’exploitation :
Comme généralement, les flux d’autofinancement prévisionnels sont
déjà comptés en totalité et qu’il est difficile de procéder à une - Pour une entreprise commerciale, les besoins
augmentation de capital à ce stade, il s’agira surtout de distinguer la part d’exploitation à financer sont représentés par exemple
des besoins qui pourra être financée par des emprunts et la part qui sera par le stock de marchandises pour la durée de stockage,
financée par du crédit bancaire à court terme (sur une année par
et le crédit <<clients>> pendant la durée de ce crédit.
exemple). Les ressources correspondent au crédit accordé par les
fournisseurs.
En fait, le choix d’endettement va faire intervenir un certain nombre de
- Pour une entreprise industrielle, les besoins
critères tenant au coût et à l’équilibre financier, c’est à dire à la rentabilité
correspondent par exemple au financement des stocks
et au risque.
de matières premières, d’encours de fabrication et de
produits finis, ainsi qu’au crédit consenti aux clients. Les
ressources sont représentées par le crédit
<<fournisseurs>>.
de l’actif circulant hors trésorerie sont supérieurs aux ressources du - Le calcul des coefficients de pondération ;
passif circulant hors trésorerie, il y a un besoin net à financer. - Le calcul du B.F.R.
Les éléments constitutifs du B.F.R. (stocks, comptes clients, 2.1. Les temps d'écoulement ou ratios de rotation
fournisseurs, etc.) sont des éléments essentiellement <<liquides>> : les
stocks sont vendus et renouvelés, les créances commerciales sont Comme cela a été présenté précédemment, les ratios de rotation des
encaissées et remplacées par d’autres et les dettes fournisseurs sont éléments composant le B.F.R. d'exploitation sont calculés â partir du
réglées et remplacées par de nouvelles. bilan et des données d'exploitation tirées du compte de produits et
charges.
Ce caractère (liquide) n'empêche pas que le B.F.R. se renouvelle de
manière permanente et engendre un besoin de financement permanent. Rappelons que le calcul des ratios doit respecter les principes suivants :
- Le numérateur et le dénominateur doivent être cohérents
2. La prévision du B.F.R. d'exploitation : le B.F.R. nécessaire ; ainsi, par exemple, les créances et les dettes
d'exploitation enregistrées toutes taxes comprises, elles
En raison des limites soulignées plus haut, les analystes financiers ont doivent être rapportées au chiffre d'affaires et aux achats
cherché à conforter l’analyse statique du B.F.R. par une analyse T.T.C. ;
dynamique. Celle-ci consiste à apprécier le B.F.R. prévisionnel, compte - Les ratios sont exprimés en jours sur la base d'une année
tenu des contraintes de l'entreprise (pratiques et usages de la de 360 jours.
concurrence) et des objectifs qu’elle se fixe en matière de politique
d’approvisionnement (rotation et niveau des stocks, crédit TE = poste de situation / flux d’activités correspondant x 100
<<fournisseurs>>, etc.) et de politique de vente (crédit <<clients>>).
Selon la nature de l’activité, le numérateur et le dénominateur seront
Par ailleurs, l’analyse dynamique repose sur le lien <<naturel>> à établir différents :
entre l’activité (chiffre d’affaires) et le B.F.R. ; ce lien facilite les
prévisions du B.F.R. compte tenu de l’évolution prévisionnelle du chiffre ➢ Stock de marchandises (entreprise commerciale)
d’affaires.
Temps d’écoulement = Stock moyen de marchandises / Achats
Il convient maintenant de développer la méthode du B.F.R. nécessaire revendus de marchandises x 360j
(méthode dite des experts comptables). Sa mise en œuvre passe par trois
étapes : ➢ Stock moyen de matières premières
- Le calcul des délais d'écoulement à partir du bilan et du Temps d’écoulement = Stock moyen de matières et fournitures
compte de produits et charges ; consommables / Achats consommés correspondants x 360j
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➢ Stock moyen de produits finis Pour les assujettis à la TVA, sous le régime de la déclaration mensuelle,
nous aurons : Temps du crédit sur TVA collectée= 15j+30j=45j
Temps d’écoulement = stock moyen de produits finis / Production
vendue au coût de production x 360j Durée de financement de la TVA déductible : 15j+ 30 j+30j=75j (sur
➢ Créances clients biens et services)
Durée du crédit <<clients>> = en cours clients / Ventes T.T.C x 360j 3. Analyse des situations possibles du BFR
➢ Dettes fournisseurs Le BFR peut être nul, positif, ou négatif. En pratique dans la majorité
des cas, il est positif
Durée du crédit <<fournisseurs>> = en cours <<fournisseurs>> /
Achats T.T.C x 360j 3.1. Le besoin en fonds de roulement est positif
2.2. Les coefficients de pondération L’entreprise doit financer les besoins de son cycle d’exploitation : s’il
s’agit d’une entreprise commerciale, elle doit financer l’achat de
Les éléments d’exploitation sont regroupés en besoins de financement marchandises, leur stockage et le crédit accordé aux clients au moment
(stocks, crédit clients, TVA déductible, etc.) et en ressources de de la vente ; par contre, elle bénéficie d’un crédit fournisseurs.
financement (crédit fournisseurs, organismes sociaux, TVA collectée,
etc.) ; pour chaque élément, on calcule le pourcentage qu’il représente Dans le cas d’une entreprise industrielle, le BFR est généralement plus
par rapport aux chiffres d’affaires hors taxes, puis on multiplie le rapport important que celui d’une entreprise commerciale, il est d’autant plus
obtenu par le délai d’écoulement spécifique à l’élément envisagé, de grand que le cycle d’exploitation est long.
manière à obtenir le nombre de jours de chiffres d’affaires hors taxes L’entreprise industrielle doit financer un cycle d’exploitation plus au
qu’il représente. moins long selon les secteurs d’activité et bénéficie d’un crédit accordé
par le fournisseur. En général, les besoins nés du cycle d’exploitation
2.3. Calcul du BFR nécessaire compte tenu de l’incidence excèdent les ressources engendrées par ce dernier ; ces besoins nets se
de la TVA renouvellent en permanence, d’où la nécessité de les financer par des
ressources permanentes (capitaux propres, emprunts ou encore
La TVA collecté au cours d’une période donnée doit être déclarée avant concours bancaires à court terme).
l’expiration du mois suivant cette période. La TVA payé sur les biens et
services au titre d’une période donnée est déduite de la TVA collectée
avec décalage d’un mois. Ce décalage ne s’applique pas à la TVA sur les
achats d’immobilisations qui est déductible le mois même.
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Cette méthode fait l’objet des mêmes critiques que la précédente. En 2. LE BUDGET DE TRESORERIE
plus, elle suppose que le BFR et la trésorerie observés au bilan
correspondent à des niveaux optimums. Le budget de trésorerie est le principal instrument de prévisions
financières à court terme ; il permet d’établir pour des périodes plus ou
Dans la pratique, les méthodes les plus fiables de prévision et les plus moins longues (année, mois, semaine, jour) les prévisions des flux
employées sont le budget de trésorerie et la méthode des emplois- financiers et d’envisager les ajustements nécessaires pour combler les
ressources (elles l’objet des sections suivantes). insuffisances ou pour placer les excédents de trésorerie.
1.2. Les ajustements nécessaires 2.1. La méthode des encaissements des encaissements
décaissements : le budget mensuel
Une fois les prévisions établies, on pourra apprécier la trésorerie
prévisionnelle qui sera soit négative (décaissements> encaissements), Le budget est un moyen de prévision et de contrôle de la trésorerie de
soit positive (encaissements> décaissements). L’entreprise devra alors l’entreprise.
prévoir les ajustements nécessaires.
Il est un état qui indique mois par mois, ou même semaine par semaine,
Dans le premier cas (déficit de trésorerie), il convient d’envisager les les recettes et les dépenses prévisionnelles de l’entreprise, ainsi que le
actions destinées à combler le déficit et à rétablir l’équilibre (demande de montant de ses besoins en trésorerie ou de l’encaisse disponible.
concours bancaires de trésorerie, réajustement des délais de règlement
des clients et des délais de paiement des fournisseurs, augmentation de Le budget de trésorerie s’appuie sur des données établies avec rigueur.
la rotation des stocks, etc.) Une distinction est établie entre les recettes et les dépenses d’exploitation
(vente de marchandises, de produits finis, achat de matières premières,
Dans le second cas (trésorerie abondante), l’entreprise devra envisager règlement des salaires, etc.) et hors exploitation (cession
soit le d’immobilisations, remboursements d’emprunt, etc.).
Placement à court terme des disponibilités oisives ou encore le paiement
anticipé de ses dettes, etc.
C’est ainsi qu’il est possible d’adopter la méthode des budgets flexibles.
Elle consiste à établir des budgets variables en fonction de plusieurs
hypothèses, en général au nombre de trois :
Cette méthode permet d’introduire une certaine souplesse dans les BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE
prévisions budgétaires et par conséquent anticipe plusieurs solutions
possibles. 1. BEKAHIA .R et OUDAD .H , Finance d’entreprise tome 1
Analyse et diagnostic financiers, Gaëtan morin éditeur Maghreb,
2.3. Le budget de trésorerie par la méthode des emplois 1997.
ressources 2. CHARREAUX .G, Gestion financière, Litec, Paris, 1996.
3. MOLLET. A, Gestion financière épreuve n° 4 DECF, Foucher,
La méthode consiste à établir des situations mensuelles prévisionnelles, 2003-2004.
à déterminer le fonds de roulement, le BFR et, par différence, la 4. RIVERT. A, Gestion financière analyse et politiques financières
trésorerie nette de l’entreprise, TEcnosup,2003.
Prévisionnelle correspondante. Lorsqu’il existe des éléments hors 5. KEISER. A_M, Gestion financière, Editions ESKA, 2003.
exploitation, on peut déterminer séparément le FR, le BFR et la
trésorerie d’exploitation et hors exploitation.
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