ENCG FES 2022-2023
RECHERCHE SUR :
LES PRATIQUES
ANTICONCURENTIELLES EN
DROIT MAROCAIN
Groupe : G2 / Sous-groupe 11
- Abdelmoughit El-Mansouri
- El-ASSRY SAAD
- EL-ASERY NISSRINE
- EL MALLEM KAOUTAR
- EL-OTHEMANY LOUBNA
- EDAHBI WALID
- EL HASSOUNI ZAINAB
INTRODUCTION:
Une pratique anticoncurrentielle est un comportement émanant d'une entreprise,
d'un groupe d'entreprises ou d'un commerçant, et qui fausse, entrave ou annihile
la concurrence entre entreprises ou entre commerçants. Les pratiques
anticoncurrentielles sont interdites par les articles (6-10) de LOI N° 104-12
RELATIVE A LA LIBERTE DES PRIX ET DE LA CONCURRENCE. Alors
quel est le champ d'application de cette loi ? et quel sont les pratiques
anticoncurrentielles en droit marocain ?
I. Le champ d'application :
Selon l’article 1 de la loi N° 104-12 La présente loi s’applique :
1. À toutes les personnes physiques ou morales qu’elles aient ou non leur
siège ou des établissements au Maroc, dès lors que leurs opérations ou
comportements ont pour objet ou peuvent avoir un effet sur la
concurrence sur le marché marocain ou une partie substantielle de celui-
ci.
2. À toutes les activités de production, de distribution et de services, y
compris celles qui sont le fait de personnes morales de droit public
lorsqu’elles agissent comme opérateurs économiques et non dans
l’exercice de prérogatives de puissance publique ou de missions de
service public.
3. Aux accords à l'exportation dans la mesure où leur application a une
incidence sur la concurrence sur le marché intérieur marocain.
II. Les pratiques anticoncurrentielles en droit marocain :
Les pratiques anticoncurrentielles interdites par la loi 104-12 sont :
Ententes
Abus de position dominante / la dépendance économique
Prix abusivement bas
1. Ententes ou cartels :
L’article 6 de la loi 104-12 interdit les accords dont l’objet ou l’effet est de
restreindre, d’empêcher ou de fausser le jeu de la concurrence sur un marché
au Maroc. L’article 6 contient trois éléments d’infraction :
Il faut qu’il y ait une forme d’accord ou de pratiques concertées entre
des entreprises ;
Dont l’objet ou l’effet est de restreindre, d’empêcher ou de fausser le
libre jeu de la concurrence ;
Et si cet accord est susceptible d’affecter un marché au Maroc.
1.1- Accords ou pratiques concertées :
Pour que l’article 6 de la loi 104-12 soit appliqué, il est nécessaire d’avoir
un accord ou une pratique concertée.
Les accords peuvent être horizontaux ou verticaux. Un accord horizontal
est un accord entre concurrents ou entreprises au niveau de la production
ou de la distribution. Les accords verticaux sont des accords entre
entreprises opérant à des niveaux de production différents, par exemple,
des accords entre un fabricant et un grossiste ou entre un grossiste et un
détaillant.
1.2- Restriction, prévention ou distorsion de la concurrence :
Pour être en infraction par rapport à l’article 6 de la loi 104-12, l’accord
doit avoir pour objet ou effet de restreindre, d’empêcher ou de fausser le
jeu de la concurrence sur un marché au Maroc.
1.3- L’accord doit affecter un marché au Maroc :
L’accord ou la pratique concertée doivent avoir un effet sur le marché
marocain ou une partie substantielle de celui-ci. L’article 6 s’applique à
toutes les activités sur le marché marocain, mais aussi dans le cas
d’empêchement ou blocage de la commercialisation sur le marché
marocain.
2. Abus de position dominante/la dépendance économique :
L’article 7 de la loi 104-12 vise à prohiber l’exploitation abusive par une
entreprise ou un groupe d’entreprise :
D’une position dominante
D’une situation de dépendance économique dans laquelle se trouve un
client ou un fournisseur ne disposant d’aucune autre alternative
équivalente.
2.1- Abus de position dominante :
La position dominante : La position dominante est une position
de force économique qui permet à l’entreprise qui en bénéficie
d’empêcher le maintien d’une concurrence effective sur le
marché en cause, en lui conférant le pouvoir de se comporter de
manière appréciablement indépendante de ses concurrents et,
finalement, des consommateurs.
Le marché marocain ou une partie substantielle de celui-ci : Pour
que l’article 7 de la loi 104-12 s’applique, la position dominante
doit exister sur le marché marocain ou une partie substantielle de
celui-ci. Dans la pratique, la condition de détenir une partie
substantielle du marché marocain ne devrait pas poser problème
dans la mesure où les entreprises dominantes sont généralement
les plus grandes entreprises nationales ou des groupes
multinationaux.
2.2- L’abus :
Le simple fait de détenir une position dominante ne constitue pas une
infraction de l’article 7, seul l’abus d’une telle position est illicite.
L’article 7 de la loi 104-12 contient une liste non exclusive d’abus :
Refus de vente
Ventes liées
Conditions de vente discriminatoires
Imposer directement ou indirectement un caractère minimal au prix de
revente d’un produit ou d’un bien, au prix d’une prestation de service ou à une
marge commerciale
2.3- La dépendance économique :
L’article 7 de la loi 104-12 énumère de situation d’exploitation abusive
comme on vient de le citer ci-dessus, la position dominante et aussi la
dépendance économique. La dépendance économique est conditionnée par
la qualité de la victime. La partie dépendante, dans les relations entre un
fournisseur et un distributeur, peut être soit le fournisseur soit le
distributeur, selon les modalités du cas concret.
3. Pratiques des prix abusivement bas :
L’article 8 de la loi 104-12 prohibe, les offres de prix ou pratiques de prix de
vente aux consommateurs abusivement bas.
L’article 8 énumère les conditions de cette pratique, il s’agit :
Pratiques de prix de vente aux consommateurs abusivement bas par
rapport aux coûts de production, de transformation et de
commercialisation ;
Ces pratiques de vente abusivement bas doivent avoir pour objet ou
peuvent avoir pour effet d’éliminer à terme d’un marché ou
d’empêcher d’accéder à un marché, une entreprise ou l’un de ses
produits.
Il est à préciser que les dispositions de l’article 8 de la loi précitée ne
s’applique pas en cas de revente en l’état.
4. L’exception :
Le législateur marocain a prévu à l’instar des autres législations européennes
en la matière, des exemptions aux article 6 et 7 de la loi 104-12.
L’article 9 de la loi 104-12 énumères les cas de pratique ou les dispositions
de l’article 6 et 7 ne s’applique pas :
Qui résulte de l’application d’un texte législatif ou réglementaire pris
pour son application.
Les pratiques dont les auteurs peuvent justifier qu’elles ont pour effet
de contribuer au progrès économiques et / ou technique et qu’elles
réservent aux utilisateurs une partie équitable du profit qu’en résulte,
sans donner aux entreprises intéressées la possibilité d’éliminer la
concurrence pour une partie substantielle des biens, produits et
services en cause. Ces pratiques ne doivent imposer des restrictions à
la concurrence que dans la mesure où elles sont indispensables pour
atteindre cet objectif de progrès.
Les accords d’importance mineure qui ne restreignent pas
sensiblement le jeu de la concurrence, en particulier les accords entre
petites et moyennes entreprises.
L’article 10 de la loi 104-12 : Tout engagement, convention ou clause
contractuelle se rapportant à une pratique prohibée en application des articles 6
et 7 ci-dessus est nul de plein droit.
Cette nullité peut être invoquée par les parties et par les tiers ; elle ne peut être
opposée aux tiers par les parties ; elle est éventuellement constatée par les
tribunaux compétents à qui l’avis ou la décision du conseil de la concurrence, s'il
en est intervenu un, doit être communiqué.