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Syllabus Maitre Vicky Bibole 023024

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I

PLAN DU COURS

Ière PARTIE : EVOLUTION DES IDEES ET FAITS EN MATIERE REPRESSIVE


CHAPITRE I : LA PERIODE DES REACTIONS INSTINCTIVES
SECTION 1 : La période de la vengeance privée
§1.Traits distinctifs de la vengeance prive
§2.Limitation de la vengeance privée
SECTION II : La période de la vengeance publique
§1.Traits distinctifs de la vengeance publique
§2.Critiques du système de la vengeance publique
CHAPITRE II : LA PERIODE DES REACTIONS RATIONNELLE ET
HUMANITAIRES
SECTION I : Le courant utilitaire
§1.Les différentes doctrines
§2.Le droit pénal de la révolution et de l’empire
SECTION II : La doctrine de la justice absolue
§1.La doctrine de KANT
§2.La doctrine de Joseph DEMAISTER
§3.Influence de ces doctrines sur le Droit positif
SECTION III : L’école classique et l’évolution du Droit Pénal jusqu’à la fin du
19ème siècle
§1.L’Ecole classique
CHAPITRE III : LA PERIODE SCIENTIFIQUE
SECTION I : L’Ecole positiviste et son influence sur le Droit Positif
§1.La conception de l’Ecole positiviste
§2.L’influence de l’Ecole positiviste sur le Droit Positif
SECTION II : Les doctrines postérieures au positivisme
§1.Les doctrines
§2.L’Evolution du Droit Pénal depuis le 20ème siècle
SECTION III : L’histoire du code pénal congolais
§1.L’époque de l’E.I.C.
§2.La période coloniale
§3.La période de l’indépendance jusqu’à nos jours
IIème PARTIE : LA THEORIE GENERALE DE L’INFRACTION
II

CHAPITRE I : LA LOI PENALE


SECTION I : Les lois pénales sont d’ordre public
SECTION II : Le caractère légaliste de la loi pénale
§1.Enoncé du principe
SECTION III : Le caractère strict de la loi pénale
SECTION IV : L’application de la loi pénale dans le temps
§2.Le principe de la non rétroactivité
§3.Les exceptions au principe de la non rétroactivité
SECTION V : Application de la loi pénale dans l’espace
§1.Le principe de la territorialité de la loi pénale
§2.Exception au principe de la territorialité
§3.De la territorialité des lois pénales en Droit International
SECTION VI : L’application de la loi pénale quant aux personnes
§1.Le principe
§2.Exception au principe
CHAPITRE II : LA NOTION DE L’INFRACTION
SECTION I : Définition de l’infraction
§1.La distinction de l’infraction pénale et des notions voisines
§2.Les éléments constitutifs généraux de l’infraction
SECTION II : La classification des infractions
§1.La classification fondée sur la gravité de l’acte
§2.La classification fondée sur la nature des infractions
§3.La classification fondée sur le mode matériel d’exécution
§4.La classification fondée sur l’époque de la découverte de l’infraction
CHAPITRE III : LES AUTEURS DES INFRACTIONS ET LEURS VICTIMES
SECTION I : Les auteurs des infractions
§1.Définition
§2.Les personnes morales
§3.La responsabilité pénale du fait d’autrui
§4.Le statut ou la qualité de l’auteur
SECTION II : Les victimes des infractions
§1.Définition de la victime
§2.L’erreur sur la personne
III

§3.Le consentement de la victime


§4.Situation ou qualité de la victime
CHAPITRE IV : L’ELEMENT MATERIEL DE L’INFRACTION
SECTION I : Définition de l’élément matériel de l’infraction
SECTION II : La tentative punissable
§1.La notion de tentative punissable
§2.L’infraction tentée ou la tentative proprement dite
§3.L’infraction manquée
§4.L’infraction impossible
§5.Cas non assimilé aux infractions manquées ou impossibles
§6.Infraction incompatible avec la notion de tentative punissable
SECTION III : Le cumul d’infraction et la récidive
§1.Le cumul des infractions
§2.La récidive
CHAPITRE V : L’ELEMENT MORAL
SECTION I : Notion de l’élément moral
§1.La nécessité de la conscience
§2.La nécessité de la volonté
SECTION II : Les formes de l’élément moral
§1.Le dol
§2.La faute pénale
§3.La faute dite contraventionnelle
CHAPITRE VI : LA PARTICIPATION CRIMINELLE
§1.Conditions
§2.Sanctions de la coaction
SECTION I : La complicité
§1.Définition
§2.La répression de la complicité
IIIème PARTIE LA THEORIE GENERALE DE LA PEINE
CHAPITRE I : NOTION GENERALE
SECTION I : Définition
§1.Commentaire de la définition
§2.Différence entre peine et mesure de sûreté
IV

§3.Différence entre peine et condamnation civile prononcée par les


juridictions civiles
§4.Le caractère de la peine
§5.Les fonctions de la peine
§6.La nomenclature des peines
SECTION II : L’étude sommaire des peines
§1.Les peines corporelles
§2.Les peines privatives de liberté
§3.Les peines restrictives de liberté
§4.Les peines pécuniaires
§5.Les peines privatives des droits
CHAPITRE II : LES CAUSES DE VARIATION DE LA PEINE
SECTION I : Les causes exclusives de l’infraction
I. Les causes de non imputabilité
§1.Les notions
§2.La minorité
§3.La démence
§4.La contrainte
§5.L’ignorance et l’erreur
II. Les causes de justification
§1.L’ordre de la loi et le commandement de l’autorité légitime
§2.La légitime défense
§3.L’état de nécessité
§4.Le consentement de la victime
SECTION II : Les causes d’exemption de la peine
§1.Notions d’excuses absolutoires
§2.La portée des excuses absolutoires
SECTION III : Les causes d’atténuation de la peine
§1.Les circonstances atténuantes
§2.Les excuses atténuantes
SECTION IV : Les circonstances aggravantes
§1.Définition
§2.Caractéristiques des circonstances aggravantes
V

§3.La classification des circonstances aggravantes


§4.Le cumul des circonstances atténuantes et des circonstances
aggravantes

CHAPITRE III : SUSPENSION ET EXTINCTION DE LA PEINE


SECTION I : Les mesures de suspension de la peine
§1.Le sursis
§2.La libération conditionnelle
SECTION II : Les mesures d’extinction de la peine
§1.Le décès
§2.La prescription
§3.La grâce
§4.L’amnistie
SECTION III : La cause d’effacement de la condamnation

Lorsqu’on fait une Etude, on se rend compte que le droit pénal


est le produit de nombreux facteurs hétérogènes. Il y a d’une part les
idéologies et d’autres parts des structures politiques, les circonstances ou
les évènements économiques et sociaux.
Ex : le capitalisme et le socialisme.

Il y a un droit propre aux Pays capitalistes et un droit propre aux


pays socialistes, le colonialisme avait aussi un droit pénal colonial. Il existe
également des doctrines pénales.
1

INTRODUCTION

SECTION 1 : LES NOTIONS GENERALES

§1. Définition et caractère du droit pénal

Le droit pénal au sens restreint peut se définir comme étant une


branche du droit public qui détermine les infractions et les sanctions
applicables aux auteurs de celles-ci. Cette définition peut être présentée
d’une autre manière, le droit pénal est un droit de fond. Le droit pénal
réglemente les conditions et l’étendue de la sanction pénale. Le droit
pénal positif c’est le droit écrit. Son objet consiste à déterminer les
infractions c’est-à-dire pour ce qui est du droit pénal relevant du droit
positif et les peines applicables dans une société donnée. Une infraction
est un acte antisocial c’est-à-dire qui porte atteinte à l’ordre et à la
tranquillité publique. Et par son cation il faut entendre d’abord une peine
ou une récompense pour assurer l’exécution d’une loi.

C’est une peine ou une récompense attachée à une interdiction ou à un


ordre. C’est une peine établie pour réprimer un acte. (Dans le cadre de ce
cours) L’objet est de déterminer les infractions et les sanctions applicables
aux auteurs des infractions.

En droit pénal, la sanction vise le châtiment, c’est-à-dire une certaine


souffrance qu’on cause à l’auteur de l’infraction. Toute règle du droit est
assortie d’une sanction.

Mais en droit pénal la sanction est plus rigoureuse qu’en droit civil, il ne
faut pas confondre la sanction pénale avec la sanction civile. Le droit
pénal a un autre aspect qui s’appelle la procédure pénale. Celle-ci est
l’ensemble de règles de forme.

La procédure pénale est l’aspect pratique pour arriver à imposer l’aspect


pénal.

§2. Les caractères du droit pénal

1. Le droit pénal est nécessaire à la Société


2

Toute la société réagit contre la criminalité, pour cela il faut qu’il y est un
ensemble de règles pour harmoniser la vie en société. Cet ensemble de
règles cherche à contenir des limites aux réactions de la société. Ainsi en
matière d’accident de roulage, les gens cherchent à brûler le véhicule.

2. La permanence ou la stabilité et la variation du droit pénal

Le droit pénal est permanent dans le temps et dans l’espace. Dans le


temps on prendrait comme exemple : le droit pénal congolais d’avant la
colonisation. Il existait une façon de réprimer les actes antisociaux.

Dans l’espace, il a des crimes ou délits naturels tels que le meurtre, le vol,
le viol, l’incendie qui sont réprimés dans n’importe quelle société à travers
le monde.

Les délits naturels sont des délits condamnés dans toute société et qui ont
permis l’unification du droit pénal entre les nations. Il y a donc une
tendance vers le droit pénal international. Au point de vue du droit pénal
positif c’est-à-dire propre à chaque Etat, il existe de différences entre le
droit de ces Etats. Ainsi le droit pénal congolais diffère du droit pénal
britannique et vice versa parce que cela devient une loi propre à chaque
pays.

3. Le droit pénal est évolutif

Le droit pénal connaît une certaine évolution, il doit s’adapter à l’évolution


juridique, économique et sociale d’une société donnée. Ainsi par ex :
l’anthropophagie était réprimée par, si l’on remarque, une nouvelle forme
d’acte anti social non défini par le code en vigueur. Le droit pénal a
toujours existé que ce soit avant, pendant ou après la colonisation et
chaque fois que la société évolue, ce droit évolue aussi.

§3. LES SCIENCES PENALES

On trouve les nouvelles infractions. Ces sciences ont pour objet la


recherche de la criminalité.

Il y aussi les mesures de sûreté qui s’ajoutent à la notion de peine. C’est


ce qu’on appelle le droit criminel. Mesure de sûreté est un terme
3

technique qui exprime les mesures qu’on peut même appliquer avant la
commission de l’infraction pour arrêt le délinquant sur la pente de la
criminalité.

Ex 1 : Conduire sous l’ivresse, ou conduire sans respecter le code de la


route.

Ex 2 : Le cas des mendiants, le mendiant vile s’il ne reçoit rien.

1. DOMAINE ET OBJET DES SCIENCES PENALES


A. LE DROIT PENAL ET SON DOMAINE

Le droit pénal est subdivisé en plusieurs matières qui sont le droit pénal
général, le droit pénal spécial enfin la procédure pénale.

Le droit pénal général c’est un ensemble des règles applicables à toutes


les infractions. C’est la théorie générale des infractions et des peines. Le
code pénal prévoit le droit pénal général dans sa première partie appelée
livre I. celui-ci comporte 42 articles. Ex : la théorie de la tentative de
l’infraction comme la tentative de meurtre, de vol ou de viol.

Le droit pénal spécial c’est l’Etude de différentes infractions. Etude faite


d’une manière particulière et approfondie, il correspond au code pénal II.
Ce sont les articles 43 à 220 du code pénal congolais.

B. LA CRIMINOLOGIE

Elle a pour but la recherche des facteurs de l’infraction pour en dégager


les lois. C’est aussi l’étude scientifique du phénomène criminel. Considéré
en lui-même, la criminologie a pour objet le crime qu’elle considère
comme un phénomène social, une réalité humaine. Pour le juriste, le crime
est une abstraction juridique ; le droit étudie ce qui doit être et la
criminologie étudie ce qui est. Pour l’examen de faits criminels, il y a une
méthode : d’abord il faut une observation de nombreux faits, de cas à
examiner qu’on va essayer de classer pour déterminer l’apport de
l’individu dans la commission du crime, ainsi on va définir le facteur du
crime.
4

Comme facteur, il y a d’abord l’individu lui-même et à ce niveau on a


comme facteur (cause) du crime : l’hérédité. Il y a également les troubles
mentaux, l’alcoolisme.

2ème facteur de la criminalité : on peut envisager aussi le milieu dans


lequel le criminel vit en commençant par la famille, l’éduction familiale.

L’école, le milieu professionnel. Le domestique a tendance à voler là où il


travaille, la proportion au crime sera moindre chez les professionnels que
chez les individus moins spécialisés. Il y a aussi le problème de
l’inadaptation au milieu. Toujours en ce qui concerne le milieu où vit
l’individu, il faut aussi envisager le niveau de vie. Plus le niveau de vie est
bas, plus les complexes antisociaux se développent chez les individus. Le
niveau de vie crée l’envie, la jalousie et la méchanceté. Il y a également la
situation géographique où vit le criminel. En ville nous avons la criminalité
intellectuelle et au village, la criminalité musculaire. La criminologie fait
appel à la sociologie et à la psychologie, à la biologie et à la médecine, à
la psychiatrie et à la psychanalyse, à la statistique. Bref à toutes les
sciences de l’homme. En tant que science, la criminologie recourt, parce
qu’elle se recherche encore, aux méthodes appliquées pour chacune des
sciences auxquelles elle recourt.

 Différence entre criminologie et droit pénal

Par ailleurs, en criminologie le crime est considéré comme un processus


(abstraction) tandis qu’en droit pénal, il est considéré comme un résultat
(une réalité).

 L’existence des liens entre le droit pénal et la criminologie

Les deux sciences ont le même objet à savoir le crime.

Ainsi la criminologie ne peut amorcer ses études que lorsque le droit pénal
s’applique. Donc la criminologie a besoin des données que le droit pénal
lui accorde. Et le droit pénal pour sa part tire profit des conclusions
dégagé »es par les études criminologiques. Le législateur a toujours le
regard tourné vers les travaux des criminologues. C’est ainsi que
5

beaucoup de pays ont pu modifier leurs régimes pénitentiaire grâce aux


résultats obtenus par les chercheurs criminologues.

Question : quand est-ce que le pénaliste tire profit des études faites par le
criminologue ?
R:
- Au moment de la lege ferenda, c’est-à-dire au moment de
l’élaboration de la loi
- Au moment de l’individualisation de la peine
- Et en matières pénitentiaires : on essaye de soigner le criminel qui
est considéré comme un malade.
C. CRIMINALISTIQUE

C’est l’Etude des méthodes qui permettent de dépister un coupable en


examinant soit le criminel soit la victime. On peut trouver les traces chez
le criminel, mais l’examen de la victime donne beaucoup de
renseignements sur l’auteur du crime.

La criminalistique recouvre de nombreuses disciplines et tourtes ont un


but commun c’est-à-dire la découverte de la vérité. Dans la criminalistique
nous avons :

1. La police scientifique : elle regroupe la dactyloscopie, c’est dire la


recherche des empreintes digitales, ensuite l’anthropométrie qui
s’intéresse à la photographie et à des mensurations. Dans la police,
elle regroupe aussi la graphologie, c’est l’examen de l’écriture,
2. La balistique : examen et l’étude des armes pour déterminer la
trajectoire du projectile.
3. La médecine légale qui est une branche de la médecine qui aide la
justice à découvrir la vérité. Ex : en cas de noyade on peut trouver
des goûtes d’eau dans les poumons du noyé.
La médecine légale peut aussi se spécialiser dans un domaine
précis. Ex : toxicologie.
4. La psychiatrie : elle permet d’expliquer l’acte d’un individu considéré
comme normal mais qui révèle des tares mentales qui ont
déterminés son geste criminel.
6

D. LA PENOLOGIE

L’objet de la pénologie est d’examiner l’efficacité des peines et des


mesures de sûreté en vue de combattre la criminalité.

La branche la plus importante de la pénologie s’appelle la science


pénitentiaire qui étudie les peines. Leur nature et leur mode d’exécution.
7

RAPPORT DU DROIT PENAL AVEC LES AUTRES DISCIPLINES


Le rapport entre le droit pénal et les sciences humaines spécialement la
sociologie. Ici, il est question de ne pas ignorer le contexte sociologique
quand on fait le droit pénal. De même les sciences pénales ont besoin de
la médecine sous les diverses formes. Ex : la médecine légale et la
psychiatrie. Le droit pénal fait également appel à la psychologie. Il y a de
rapports importants entre le droit pénal et la morale tout comme il y a une
différence entre leurs domaines respectifs. La différence provient du fait
qu’il y a des devoirs de la morale qui ne sont pas sanctionnés par le Droit
Pénal. Ex : le mensonge simple est condamné par la loi morale tandis qu’il
ne l’est pas par le droit pénal sauf si le mensonge d’une manière générale
est fait sous serment. Il y a seulement un petit nombre de préceptes
moraux qui obtiennent l’appui du droit pénal.
Ex 1 : le délit naturel comme le vol et le meurtre.
Il existe des actes sanctionnés pénalement sans que la morale soit
troublée. Par ex : le refus de céder la priorité pour l’automobiliste.
Ex 2 : la contrebande. C’est-à-dire la fraude fiscale à douane. Il y a
certainement des liens qui existent entre le droit pénal et l’état des
mœurs d’un pays. Le droit pénal est un droit moralisateur par le fait de
l’exemplarité de la peine et aussi par son aspect moderne d’un droit
éducatif.
- Le rapport entre le droit pénal et les autres branches du droit.
Le droit pénal est un droit sanctionnateur. Les autres branches du droit
comportent elles aussi des sanctions. Mais ce qui caractérise la sanction
pénale c’est sa particulière gravité c’est-à-dire son caractère rigoureux.

Les autres branches du droit ont besoin du droit pénal pour venir en
renfort à leurs propres sanctions.
Le droit pénal n’est pas un prolongement des autres branches du droit
parce qu’il est un droit autonome qui constate l’existence d’une infraction
selon ses propres règles.

Le Droit Pénal et le Droit Civil


8

En premier lieu il y a le droit civil qui recourt à la sanction pénale pour


renforcer la sanction civile jugée insuffisante. Par ex : en matière
d’abandon de famille, en matière d’adultère.

- Le Droit Pénal et le Droit Commercial

Le droit commercial recourt au droit pénal surtout en matière de faillite. Si


dans ce domaine l’individu peut, sur le plan civil être déchu de la qualité
de commerçant, il peut être poursuivi pénalement s’il a lui-même
occasionné sa faillite (banqueroute).

- Le Droit Pénal et le Droit du travail

Dans le droit du travail on prévoit les peines pour le non-respect du code


du travail, on peut envisager la fermeture de l’Entreprise et le paiement
d’une amende qui est la sanction pénale.

- Le Droit Pénal et le Droit Administratif

Le droit administratif se tourne aussi vers le droit pénal pour obtenir des
fonctionnaires, la bonne marche des services publics. Certains
manquements des fonctionnaires sont érigés en infraction (le
détournement, la corruption).

- Le Droit Pénal et le Droit Constitutionnel

En plus de sanctions à caractère politique prévu par le droit constitutionnel


comme la non éligibilité, il y a des sanctions pénales en cas d’atteinte à la
sûreté de l’Etat.

- Le Droit Pénal et le Droit Fiscal

Si on a violé la loi fiscale, on peut payer non seulement la majoration à


100% mais on peut y adjoindre aussi des peines d’amende et
d’emprisonnement.

2. LA PLACE DU DROIT PENAL DANS L’ORDRE JURIDIQUE

Ceux qui situent le Droit Pénal dans le droit public soutiennent que le droit
pénal confié à l’Etat le soin de poursuivre et de réprimer les infractions au
nom de la société dont l’ordre est troublé par l’action du coupable tandis
que ceux qui considèrent que le droit pénal est une branche du droit privé
9

soutiennent que le droit pénal s’apparent au droit privé du fait que le


particulier joue un rôle dans la poursuite d’une infraction.
10

1ère Partie : EVOLUTION DES IDEES ET FAITES EN MATIERE


REPRESSIVE

CHAPITRE I : LA PERIODE DES REACTIONS INSTINCTIVES

Elle s’étend des origines jusqu’au milieu du 18 ème siècle. Cette période est
caractérisée par l’idée que tout système répressif consiste à une réaction
brutale et spontanée contre le phénomène criminel.

SECTION I : LA PERIODE DE LA VENGEANCE PRIVEE

Durant cette période, il y a une réaction de la victime et de ses proches, la


notion d’Etat n’existent pas encore, la réaction est privée. Dans notre pays
le Congo, la période de la vengeance privée a existé avant la colonisation.

§1. TRAITS DISTINCTIFS DE LA VENGEANCE PRIVEE

En cette période, il y avait une justice pénale familiale et une justice


pénale des clans c’est-à-dire que la répression était réservée soit au pater
familias soit au clan. Dans le 1er cas en envisageant la situation où
l’offenseur et la victime appartenaient à une même famille. Cette justice
était caractérisée par le pouvoir absolu de vie et de mort du pater familis.

La justice entre clans consistait dans la guerre privée jusqu’à la mort de


l’offenseur. Ce système présentait l’avantage de garantir ne fut-ce que
sommairement l’ordre public par des représailles. Il y avait même la
notion de l’abandon noxal c’est-à-dire le clan de l’offenseur pouvait le
livrer au clan de l’offensé et la composition c’est-à-dire le fait de payer les
amendes au clan de la personne offensé.

§2. LIMITATION DE LA VENGEANCE PRIVEE

La 1ère cause : c’est le caractère épuisant de luttes interminables de clans.

2ème cause : la formation des cités, c’est-à-dire le regroupement de


plusieurs clans sous l’autorité supérieure des chefs des clans.

3ème cause : les facteurs religieux : qui ont contribué à l’abandon de la


vengeance privée, on s’est rendu compte que Dieu n’autorisait toujours
pas de recourir à la guerre pour venger les offensés.
11

LES FORMES DE LA VENGEANCE PRIVEE

- Il y avait un certain contrôle de l’autorité supérieur sur les guerres


privées.
- Le droit d’asile et de trêves de Dieu qui suspendaient la guerre en
certains lieux et époque.
- L’abandon noxal, c’est la remise du coupable aux mains du groupe
auquel appartient la victime.
- La composition : ici une amende est fixée pour échapper à la
vengeance de l’offensé. Le montant de la composition était versé
d’abord à la victime. Plus tard l’autorité a commencé à mettre une
faible main dessus, puis plus tard encore elle s’est appropriée de la
totalité. Toutes ces limitations ont fini pour supprimer la notion de la
vengeance privée et l’Etat a pris en charge le problème de la
répression.

SECTION II : PERIODE DE LA VENGEANCE PUBLIQUE

Pendant cette période l’Etat a pris en main le monopole de la répression


non pas dans l’intérêt de la victime mais dans l’intérêt de toute la société.
Tous ces systèmes reposent sur l’idée de vengeance, il n’est pas encore
question de justice, d’utilité ou d’amendement. Cette période se distingue
de la précédente par trois caractères.

1° La nécessité de l’intervention Etatique :

La victime n’a plus le droit de se faire justice elle-même. Elle doit


obligatoirement se faire représenter par le pouvoir central pour obtenir
justice.

2° Le transfert de la répression :

L’action cesse d’être l’action privée de la justice et de son clan pour


devenir une action publique.

3° Le caractère de sanction sociale de la peine :


12

La peine cesse de se confondre avec la réparation de dommages subis par


la victime. Mais elle devient la sanction de l’atteinte au corps social de
toute la société.

C’est à partir de ce moment qu’on va distinguer la peine de dommage –


intérêts.

§2. CRITIQUE DU SYSTEME DE VENGEANCE PUBLIQUE

1° Le droit est hétérogène dans ses sources. A l’époque pris en


considération, il y avait des textes disparates, diverses dispositions à
caractère répressif. Aujourd’hui, la source principale du Droit Pénal, c’est
le Code Pénal complété par des règles provenant d’une législation
spéciale.

2° Le droit était très rigoureux. A cette période qui correspond à l’ancien


régime en France, la répression reposait sur le châtiment corporel. Ainsi la
peine de mort était fréquemment appliquée et son exécution était souvent
accompagnée de supplices. La torture précédait la condamnation en vue
d’arracher l’aveu du suspect.

3° Le droit était générateur des inégalités. La condition sociale du prévenu


et de la victime jouait un rôle essentiel tant en ce qui concerne la
détermination du juge compétent qu’en ce qui concerne la nature de
peines applicables.

4° Le droit était arbitraire, c’est le défaut le plus grave de ce système. Le


Code pénal de l’ancien régime n’était pas fixé par la loi mais il dépendait
du bon vouloir du Roi et du Juge. L’arbitraire du Roi procédait de cette idée
que toute justice émane du Roi. C’est le système de justice retenu. Le roi
pouvait arrêter le procès dirigé contre le coupable. Il pouvait infliger lui-
même de peines. Il pouvait également délivrer de lettres de cachet à
l’absence de tout fait punissable. En fin le Roi pouvait gracier ou amnistier
selon son bon vouloir ou son plaisir. Quant au juge, il pouvait définir les
infractions à leur greffe c’est-à-dire punir les faits non prévus par le texte.
Ils avaient la possibilité de choisir parmi les peines en usage dans le
royaume. Ils choisissaient les peines qui leur paraissaient convenables. Ils
13

avaient le pouvoir de modifier les peines prévues par les textes dans les
sens de l’atténuation ou de l’aggravation de la peine.
14

CHAPITRE II : LA PERIODE RATIONNELLE ET


HUMANITAIRE

Cette période va du milieu du 18ème siècle à la fin du 19ème siècle. Elle est
appelée rationnelle parce qu’elle substitue une réaction sociale contre le
crime et l’instinct de la vengeance, une politique criminelle fondée sur la
raison. La période est appelée encore humanitaire parce que la réaction
rationnelle contre le crime a entrainé un endurcissement notable de la
répression. On peut, pendant cette période, relever trois courants :

- Le courant utilitaire
- Le courant de la doctrine de la justice absolue
- Et la tendance éclectique qui concilie les deux premières tendances.

SECTION 1 : LE COURANT UTILITAIRE

§1. LES DIFFERENTES DOCTRINES

Les doctrines sont fondées sur l’utilisé sociale de la répression, et cet


utilitarisme en matière pénale pose les limites et les mesures de la
répression dans le sens de l’utilité. La question est de savoir pourquoi la
société doit punir ceux qui violent les dispositions légales ? La punition
doit être utile pour la société. La conséquence de cette façon de voir les
choses est que la société doit supprimer les sanctions qui ne sont pas
nécessaires. Ce qui explique l’effort de recherches de philosophes
encyclopédistes de l’époque. Parmi ces philosophes nous avons :
BECCARIA (Italien) et BENTHAM (Anglais).

BECCARIA (CESARE BONESANE).

Il était économiste et criminalité, Italien né à MYLAN en 1738, il est mort


en 1794, il a public en 1864 un ouvrage très célèbre : le traité de délits et
des peines. Ce livre constitue le point de départ du droit pénal moderne.

- La première idée dominante de BECCARIA est que le droit de punir


reconnu à la société n’est autre que le droit de légitime défense que
chaque individu cède au pouvoir social en entrant dans la société.
Chacun ayant le droit de repousser l’agression par légitime défense
15

il le confie à la société qui l’exerce à la place de tous. Ce droit doit


avoir pour limite l’utilité sociale.
- Deuxième idée : les peines ne peuvent dépasser sans être injustes,
les limites de la stricte nécessité de la défense. Leur but doit être
non pas de tourmenter un être sensible ni dépasser un délit commis
mais d’empêcher le coupable de recommencer et détourner les
autres de suivre son exemple :
Proposition de BECCARIA : il a condamné l’atrocité et l’arbitraire que
l’on retrouvait dans les peines de l’ancien régime. Il a trouvé que
l’atrocité n’est pas ce qu’il y avait de la certitude des peines.

Il a demandé l’abolition de la torture, suppression de la peine de mort et la


disparition d’autres supplices infligés aux condamnées. Contre l’arbitraire,
BECCARIA a demandé la suppression de la grâce royale. Le grand apport
de BECCARIA est d’avoir affirmé le PRINCIPE DE LA LEGALITE DES DELITS
ET DES PEINES. D’après ce principe, personne ne peut être puni pour des
faits qui n’étaient pas précédemment prévus par la loi pénale, ni frappée
d’une peine qui n’était pas prévue par le texte pour l’infraction considérée.

Adage : Nullum crimen, nulla poena sine lege.

L’utilitarisme de BECCARIA était teinté d’un certain humanisme.

 J. BENTHAM : Ouvrages : - La théorie de peines et des


récompenses
- le traité de législation pénale

BENTHAM était philosophe et juriste consulte Anglais, né à Londres (1748


– 1832). Pour lui le fondement du droit de punir repose sur l’utilité sociale
mais il lui confère une expression mathématique et rigoureuse. Il est parti
de l’idée que dans sa conduite, l’homme est mû par son intérêt, il est donc
égoïste. A partir de cette analyse, il a réclamé que la répression
n’intervienne que s’il peut en résulter un avantage positif. Ce qui justifie la
peine c’est son utilité ou sa nécessité.

- Il a affirmé que la peine doit être infligée de telle manière que sa


perspective la fasse redouter plus que le délit ne se fait désirer.
16

- Il a réclamé la substitution de l’emprisonnement aux peines


corporelles. Pour lui l’emprisonnement présenté un double
avantage : séparation et l’intimidation d’une part, la correction et la
réformation d’autre part.

§2. LE DROIT PENALE DE LA REVOLUTION ET DE L’EMPIRE

La révolution française marque un tournant décisif dans l’histoire du droit


pénal. Cette révolution qui a fait triompher les idées de BECCARIA, c’est le
code de 1791. Dans ce code, il y a de l’utilitarisme et les idées
humanitaires, cela a conduit à un échec.

- 1° Le droit pénal de la Révolution : il est caractérisé par l’esprit


révolutionnaire, il y a affirmation des droits de l’homme, la
déclaration des droits de l’homme a posé le principale de la légalité
de peines et de délits. Pendant cette période, on définit d’une
manière précise les infractions pénales et les peines applicables,
autrement dit on a codifier le droit pénal. C’est le code pénal
français de 1791.
- En 2ème lieu on a supprimé l’arbitraire du juge dans l’application de
peines, le législateur révolutionnaire a enlevé au juge répressif le
pouvoir d’appréciation. Cela entraîné le système de peines fixes, le
juge devient un distributeur automatique de peines prévues par la
loi.
- En 3ème lieu la révolution a remédié à l’atrocité de peines de l’ancien
régime notamment la suppression de supplices et la peine privative
de liberté, la peine la plus utilisée. Ce droit pénal de la révolution a
abouti à un échec et les raisons sont les suivantes :
o Le système de fixité rigoureuse de peines a conduit parfois a
des injustices plus graves car il ne tenait pas comme de la
culpabilité du délinquant, en d’autres mots il n’existait pas
l’individualité de la peine.
o Il y a eu adoucissement excessif de pénalités. Cela conduit au
code de 1810. Ce code reste influencé par de préoccupations
utilitaires, il est marqué des idées plus répressifs de BENTHAM,
17

les rédacteurs de ce code ont cherché de faire une œuvre


intimidante d’abord par la multiplication des infractions punies
de peines criminelles ensuite assimilation de la tentative à
l’infraction consommée... application à la complicité de même
peines prévues par l’acte principal. solidarité de tous les
participants à une même infraction pénal malgré sa grande
sévérité, il n’y a pas de rupture avec le droit pénale de la
révolution, parce que le droit pénal de 1810 est resté fidèle au
principe dégagé à partir de la révolution, ce code de 1810
maintient le principale de la légalité de peines et de délits, il
abandonne la fixité relative qui permet au Juge de choisir
entre un minimum et un maximum.

§1. LA DOCTRINE DE KANT (1724-1804)

Pour KANT, la peine n’a d’autres buts que l’établissement de l’ordre moral
qui a été troublé par le crime. Le mal ayant été causé par le crime, il est
nécessaire qu’une souffrance vienne compenser ce mal, cela pour donner
satisfaction à la morale. Le devoir de l’Etat est donc d’assurer cette
compensation.

§2. LA DOCTRINE DE JOSEPHE DEMAISTER (1753-1821)

Il va dans le sens de KANT, il donne à l’idée de la justice un sens religieux,


pour lui le pouvoir social est le représentant temporel de la providence, il
doit rétribuer les mérites et les fautes des hommes en tant que
représentant de la divinité. Pour lui l’infraction est considérée comme un
péché et la peine comme la pénitence.

§3. INFLUENCE DE CES DOCTRINES SUR LE DROIT POSITIF

A voir dire les doctrines de la justice absolue, elles n’ont pas eu un


rayonnement marquant sur la législation écrite. Ces doctrines ont quand
même eu une incidence directe sur le droit positif parce que l’idée de la
justice devait être utilisée pour tempérer les excès de rigueur de
l’utilitarisme.
18

CHAPITRE III : LA PERIODE SCIENTIFIQUE

Elle commence à la fin du 19ème siècle jusqu’à nos jours, son ouverture
correspond au triomphe de l’idée selon laquelle les faits humains et
sociaux doivent être étudiés d’une manière expérimentale.

Les faits sociaux sont étudiés à l’instar des phénomènes de la physique,


de la biologie, de la mathématique...

Il y a une école qui ouvre la période scientifique c’est l’école positiviste


dont l’auteur généralement cité est A. COMTE. La psychologie d’A. COMTE
réclame l’application de la méthode expérimentale aux sciences humaines
et sociales.

SECTION 1 : L’ECOLE POSITIVISTE ET SON INFLUENCE SUR LE


DROIT POSITIF

L’école positiviste est née d’un double phénomène :

- L’échec de la politique criminelle classique


- La nouvelle méthode de connaissance du phénomène criminel
suivant laquelle les faits sociaux sont susceptibles d’explication
c’est-à-dire d’observation et d’expérimentation scientifique.

Le fondateur de cette école l’Italien CESAR LOMBROZO d’origine juive. Il


fût professeur de médecine et il a écrit un ouvrage intitulé : l’homme
criminel. Il a eu des continuateurs en Italie en la personne notamment
d’HENRICO FERRI qui a écrit un livre intitulé : la Sociologie criminelle. Mais
le disciple de LOMBROZO donnera un autre titre l’ouvrage de celui-ci : Le
criminel né. Il y a eu ensuite comme continuateur de LOMBROZO, Raphaël
CRATOPRATO et LACASSAGNE (F).

§1. LA CONCEPTION DE L’ECOLE POSITIVISTE

A. ANALYSE POSITIVISTE DU PHENOMENE CRIMINEL

Dans l’école classique, le crime était considéré comme un acte libre et


éclairé accompli par un homme réputé intelligent et toujours maître de
son comportement, exception faite des délinquants qui agissent dans
19

l’état de démence ou sous l’effet de la contrainte. Pour les positivistes, le


crime ne résulte pas d’une libre décision du délinquant, il est le produit
des causes divers combinées qui déclenchent automatique
l’accomplissement de l’acte criminel. C’est ce qui laisse voir un certain
déterminisme dans l’analyse positiviste du phénomène criminel. L’école
positiviste a été conduite à réexaminer le problème de la responsabilité
pénale, à rechercher les causes véritables de la délinquance et à reposer
une classification scientifique du délinquant.

Concernant la responsabilité pénale, l’école positiviste a nié le libre arbitre


et a adopté un déterminisme rigoureux.

Pour les positivistes les causes sont de deux sortes :

- Les causes dues au criminel lui-même, à son hérédité, à sa


constitution biologique et à son tempérament.

A propos de ces causes endogènes, il y a des auteurs qui les considèrent


comme fatales et d’autres qui trouvent qu’on peut y apporter des
améliorations grâce à l’Education. HENRICO FERRI mènera ses recherches
sur les causes exogènes c’est-à-dire les causes extérieures à la personne
criminelle, les causes qui tiennent soit au milieu physique soit au milieu
fatal.

- Il y a également de causes liées au milieu purement social comme


l’habitat par ex. (la proximité de voisinage).

En ce qui concerne la classification des délinquants, FERRI a établi cinq


catégories de criminels :

1. Le criminel né
2. Les criminels aliénés (déments) causes endogènes
3. Des criminels d’habitudes (cleptomanes) causes exogènes
4. Des criminels d’occasion (Ex : la faim)
5. Des criminels passionnels (causes endogènes et exogènes)
B. LA POLITIQUE CRIMINELLE POSITIVISTE
20

La politique criminelle classique reposait essentiellement sur la rétribution


de la faute commise. Elle consistait en une peine déterminée d’après la
gravité de l’infraction commise et la responsabilité morale de son auteur.
Les positivistes eux proposent un changement radical de la politique
criminelle :

- En 1er lieu, ils ont réclamé l’introduction de moyens répressifs


nouveaux adoptés à chaque catégorie criminelle ;
- Ensuite, ils ont voulu lutter contre la criminalité par les moyens
répressifs qui devaient être complétés par des institutions
préventives que FERRI a appelle le substitut de la peine.

Sur le plan répressif, les positivistes ont répudié radicalement la peine


rétributive des classiques, ils ont proposé la substitution de mesures de
défenses aux peines classiques, ils ont reproché à la peine classique son
uniformité à l’égard de tous les délinquants qui avaient commis la même
infraction et l’incidence de la responsabilité morale sur la gravité et même
l’existence de la sanction pénale. Les positivistes ont estimé que les
mesures de défenses devaient être déterminées en fonction de la
catégorie de délinquants à laquelle on les appliquait. Ils ont substitué aux
notions classiques de gravité de l’infraction celle de la responsabilité
morale et celle de l’état dangereux du délinquant. Pour ceux, il faut
intervenir et sanctionner à partir du moment où l’on remarque un certain
penchant vers la criminalité chez un délinquant.

Sur le plan de la prévention, les positivistes pensaient que les mesures de


défenses devaient être complétées par des mesures sociales en vue soit
de faire disparaître les causes générales de la criminalité, soit d’écarter les
tentations auxquelles succombe le criminel. Pour FERRI, il faut combattre
le vagabondage par la police, de même l’abandon des enfants toujours par
la police.

§2. L’INFLUENCE DE L’ECOLE POSITIVISTE SUR LE DROIT POSITIF

Le positivisme est à la base des réformes de beaucoup de codes étrangers


notamment le code italien. Il a aussi influencé le code Français, d’abord
21

par l’individualisation de la peine, à ce niveau on fait la distinction entre le


délinquant primaire et le récidiviste. Il y a également atténuation de la
peine pour le délinquant primaire.

Comment la peine est-elle atténuée ? Elle est atténuée en faisant appel à


la notion de sursis à l’exécution de la peine. C’est une faveur accordée au
délinquant primaire, le récidiviste trouve la sanction aggravée. Pour ce qui
est de multirécidiviste, on a prévu des mesures d’élimination telle que la
relégation.

Les positivistes ont prévu l’institution de la libération conditionnelle, cette


institution a introduit une certaine indétermination dans la sentence
pénale.

Les positivistes ont prévu également une législation sur le mineur


délinquant. Cette législation a créé un régime particulier pour le mineur,
régime différente de celui de majeur. Il fallait donc adapter le droit pénal
aux différentes catégorie de délinquants.

SECTION II : LES DOCTRINES POSTERIEURES AU POSITIVISME

Après la réflexion des positivistes, il y a eu éclosion des courants de


pensées sous grand retentissement. Dans tous les cas il a eu la doctrine
de la défense sociale nouvelle qui a essayé de dominer les autres
courants.

§1. LES DOCTRINES

A. SYNTHESE DU CLASSICISME ET DU POSITIVISME

On peut distinguer le néoclassicisme, le positivisme critique et le


pragmatisme.

1. LE NEO-CLASSICISME

Il est également appelé le néo-éclectisme des branches scientifiques


(choisies dans les différentes sciences de l’homme).

A propos du néo-éclectisme, on retient l’ouvrage intitulé : de


l’individualisation de la peine, écrit par SALE ILLES. La tendance
22

néoclassicisme s’est montrée d’accord avec le positivisme sur deux


points :

1. La nécessité d’individualisation de la peine.


2. Utilité de mesures de prévention à côté de mesures de répressions.

Mais le néoclassicisme a voulu réintroduire dans le droit pénal l’idée de


fonction utilitaire de la peine. Pour elle la peine doit rester un châtiment en
même temps qu’elle doit devenir un instrument de prévention.

3. LE POSITIVISME CRITIQUE

Cette école a retenu du positivisme, le déterminisme du crime et elle a lié


la liberté humaine et la responsabilité morale mais repoussant certaines
conclusions pratiques du positivisme. Elle a soutenu qu’on devait
maintenir à la peine son rôle d’intimidation collective.

4. LE PRAGMATISME

C’est l’essaie de conciliation qui a eu le plus grand retentissement. C’est la


tendance qui a été inaugurée par l’union internationale du droit pénal. Les
représentants sont : le belge PRINS, le Hollandais VAN HAMEL et
l’Allemand VANLISZT.

 Les méthodes de travail de cette union :


1. Ne pas chercher à percer le mystère philosophique du livre arbitre.
2. Se laisser guider par les données de l’expérience.

L’union internationale du droit pénal reproché à la politique criminelle


d’être exclusivement orientée vers la prévention individuelle assurée par
l’élimination du délinquant.

Pour l’union internationale du droit pénal, l’efficacité commande que l’on


n’attribue pas à la peine un but défini mais que l’on puisse jouer de toutes
les fonctions qu’elle est apte à remplir suivant les cas.

 Les fonctions de la peine :


1. L’intimidation (pour le délinquant et pour la société)
2. L’expiation c’est-à-dire le paiement de la faute commise
23

3. L’élimination, il faut mettre hors d’état de nuire le délinquant, soit


par la mort, soit par l’exil soit par l’interdiction.
4. L’amendement ou la réformation : qui est en fait le repentir du
criminel.

L’union a approuvé le maintien de nombreuses acquisitions de la doctrine


positiviste notamment :

1. L’utilité de compléter les sanctions répressive par les institutions


préventives
2. La nécessité de l’individualisation de la peine

Pour ce qui est du classement des délinquants, l’union a proposé une


autre classification en trois catégories :

- Les délinquants d’occasion,


- Les délinquants d’habitudes,
- Et les délinquants normaux mentaux

Enfin l’union a retenu des positivistes, la nécessité de tenir compte de


l’état dangereux de certains sujets. Pour cela elle a préconisé à côté de
peines proprement dites, l’adoption de mesures préventives spécifiques
appelées les mesures de sûreté. Les mesures de sûreté se distinguent des
peines par leur durée indéterminée par ailleurs elles peuvent constituer
une grande menace contre les libertés individuelles.

B. LE MOUVEMENT DE LA DEFENSE SOCIALE NOUVELLE

C’est un dépassement des écoles classiques et positivistes. Le terme


même de défense sociale au sens large n’est pas un terme nouveau, il se
remonte à la psychologie d’ARISTOTE. Il faut reconnaître que ce terme a
pris un relief particulier avec l’école positiviste qui nie le libre arbitre et la
responsabilité morale. Cette école positiviste a par ailleurs assigné au
droit pénal non la mission de punir les fautes mais celle de la défense
sociale.

L’expression défense sociale a été utilisée abondamment par l’union


internationale du droit pénal (L’U.I.D.P.) dont PRINS cofondateur a publié
24

en 1910 un ouvrage intitulé : la défense sociale et les transformations du


droit pénal.

Le professeur GRAMATICA a donné une nouvelle impulsion à cette idée de


défense sociale.

Celle-ci se présente comme un mouvement de rénovation des institutions


répressives dans une perspective humaniste.

Cette défense sociale est divisée en deux tendances : celle extrémiste de


GRAMATICA et celle modérée de MARC ANSEL.

a) La tendance extrémiste représentée par GRAMATICA

Il a publié le principal de la défense sociale en 1960 et traduit en Français


en 1964. Il explique le fondement du droit de punir de l’Etat qui consiste
selon lui dans le perfectionnement de l’homme. Il en résulte un système
nouveau de défense sociale fondé sur la subjectivité de l’individu. Il s’agit
là d’une nouvelle vision car d’après le système traditionnel le droit pénal
était objectif c’est-à-dire fondé sur la notion de l’infraction. A partir de ces
idées GRAMATICA a demandé l’abolition de notions d’infraction et de
responsabilité pénale pour les remplacer par la notion nouvelle d’anti-
sociabilité subjective. Sur le plan de la sanction pénale, le système de
GRAMATICA est également novateur, il entreprend la lutte contre la peine,
il préconise à la place les mesures de défense sociale qui sont à la fois
curatives et préventives.

Il a préconisé un monde sans prison. En ce qui concerne la procédure,


GRAMATICA a proposé une nouvelle procédure qu’il appelle procédure de
défense sociale. La nouvelle procédure ne sera plus accès sur la preuve de
l’infraction mais sur la mise en évidence de la personnalité du délinquant.
On a constaté qu’il est allé trop loin, c’est ainsi qu’on a convoqué un
congrès et créer la société internationale de défense sociale, ils ont
déclaré ceci : laissons les gens réfléchir sur la défense sociale mais leurs
idées les engagent eux-mêmes. C’est alors qu’est née la tendance
modérée de la défense sociale.

b) La tendance modérée de la défense sociale


25

Cette tendance modérée est représentée par MARC ANSEL (Français). Il a


écrit la défense sociale nouvelle. Cette tendance modérée de la défense
sociale ne prétend pas éliminer le droit pénal mais plutôt le transformer
compte tenu de services de l’homme qui projettent la lumière sur l’origine
et la nature du phénomène criminel. Cette tendance a conservé les
notions d’infractions et les notions de délinquant comme base de la
théorie de l’incrimination. En quelque sorte elle veut concilier le droit
pénal et la criminologie.

(Le Droit pénal fournit les notions de base à la criminologie : le point


commun entre criminologie et droit pénal est le crime). La tendance
d’ANSEL s’oppose à la fois à la doctrine classique, elle rejette la méthode
théorique qui voit dans le crime une entité juridique abstraite. Pour elle, le
crime doit être considéré comme un phénomène humain concret. C’est ce
qui l’a conduit à demander la DEJUDICISATION u droit Pénal c’est
l’abandon de fictions juridiques et des excès de la technique juridique.
C’est le cas à titre d’exemple de la théorie de la criminalité d’emprunt. La
défense sociale nouvelle se sépare également de la doctrine classique
parce qu’elle nie la valeur d’intimidation collective de la peine et l’idée de
rétribution morale des fautes. Par contre elle met l’accent sur la
prévention spécial et sur les mesures de la profilatrie sociale. Pour ce qui
est du positivisme elle a rejeté le déterminisme RIGOUREUX. Pour elle il
existe chez tout homme un certain sens de responsabilité du devoir et de
la faute que le traitement pénal a pour but d’éduquer. Elle condamne le
recours à l’élimination comme mesure de défense pour faire une place
essentielle à l’idée de resocialisation du délinquant. Pour cette raison on
l’a appelé le mouvement politique criminel humaniste (MPCH). Cette
tendance a également rejeté la classification simpliste de FERRI. On a
demandé l’analyse individuelle de la personnalité de chaque délinquant à
la lumière des sciences nouvelles. La tendance modérée de la défense
sociale avait suscité des critiques ce qui a donné lieu au Nézo classicisme
nouveau qui cherche un compromis entre droit pénal et la défense sociale
nouvelle.
26

§2. L’EVOLUTION DU DROIT PENAL DEPUIS LE 20ème SIECLE


JUSQU40 NOS JOURS

On retient deux périodes :

- 1ère se situe entre les deux guerres c’est-à-dire de 1918 à 1945.


- La 2ème période se situe après la 2 ème guerre. La 1ère période est une
période léthargie, de stagnation voire de régression. La seconde
période a connu beaucoup de réformes du Droit pénal. En occident,
la construction du droit pénal contemporain est dominée par
l’affrontement de deux grandes séries de tendance. Les tendances
objectives et les tendances subjectives. Pour les premières le droit
pénal doit être la sanction d’un acte prévu. Cette sanction doit
tendre à la rétribution de la faute commise et à l’intimidation,
l’intimidation aussi bien du délinquant que de malfaiteur éventuel.

Pour les tendances subjectives elles s’inspirent du positivisme et de la


défense sociale. Ce qui compte ce n’est pas le délit mais le délinquant et
son état dangereux. Par conséquent la sanction doit tendre non pas à
rétribuer et à intimider mais à réadapter le délinquant à la vie sociale pour
le détourner de la récidive.

SECTION III : L’HISTOIRE DU CODE PENAL CONGOLAIS

§1. L’POQUE DE L’EIC

Il y a eu d’abord la politique du gouvernement indirect c’est-à-dire on a


maintenu le droit pénal traditionnel des populations locales. Mais ce droit
pénal traditionnel avait fait l’objet de beaucoup de critiques. On reprochait
à ce droit notamment ceci :

- Il était considéré comme une justice à caractère local ;


- Aspect barbare et brutal de la répression.
- Droit arbitraire des autorités coutumières. Tout cela a suscité la
réaction de l’opinion internationale qui a critiqué l’E.I.C. en disant
que le nouvel Etat était incapable de garantir les conditions
27

normales pour son développement. La solution a été vite trouvée et


a consisté à l’abandon de ce système.

LA PROMULGATION DU CODE PENAL CONGOLAIS

Par le décret du 7 janvier 1986. Ce code a organisé la justice répressive. Il


est d’inspiration européenne. Il n’était pas imposé à l’ensemble de la
population locale qui est resté soumise à la fonction de chefs traditionnels
en application de la loi et de la coutume. Néanmoins il était applicable aux
indigènes en trois cas :

- Le 1er cas : si une infraction était commise au préjudice d’un non


indigène et de l’Etat.
- 2ème cas : si l’infraction était commise dans l’Etablissement de l’Etat,
dans l’Etablissement d’un non indigène ou dans un périmètre d’un
Kilomètre au tour de l’établissement de ce non indigène.
- 3ème cas : si l’infraction était connexe à une infraction imputable à un
non indigène.

Ce code se caractérisait par de très larges pouvoirs donnés aux tribunaux


pour l’application de peines. Il se distinguait par la simplification très
marquée.

Un autre code sera promulgué par le décret du 26 mai 1888. L’art 87


alinéas 1 de ce code est resté jusqu’aujourd’hui car il a posé le principe de
la légalité de délits et de peines. Il s’agit ici d’une influence des idées de
Beccaria mais autre chose était son implication. En réalité pour une
infraction qui était commise par un indigène au préjudice d’un autre
indigène malgré l’existence de ce principe, le M.P. pouvait renvoyer
l’affaire chez le chef coutumier en vue de l’application de la coutume.

Le décret du 27 avril 1889 a promulgué le code de procédure pénale qui


prévoyait les principes généraux du droit pénal. Ce code a été complété
par après notamment par le décret de juillet 1891 sur la répression de la
traite. Ensuite le décret de 1896 qui a ajouté l’infraction d’anthropophagie.
La même année il y a eu un autre décret qui a réprimé les preuves de
28

culpabilité ou de prison. De plus en plus le code Pénal a été complété et le


pouvoir reconnu aux juridictions coutumières s’amoindrissait.

§2. LA PERIODE COLONIALE

Pendant toute la colonisation, il n’y a pas eu de réforme profonde du code


pénal congolais mais le décret du 30 janvier 1940 n’est venu que
coordonner le décret du 26 mai 1886 et du 27 avril 1889. Il n’a rien
apporté de neuf. Le législateur de 1940 a modifié la numérotation des
articles et a mis ensemble le livre I et le livre II ainsi que l’incorporation
des dispositions prises depuis la vielle époque de LEOPOLD II. Le C.P.C.
comporte deux livres dont le 1 er va de l’article 1 à 42 et le second de
l’article 43 à l’art. 220. Ces livres sont divisés en sections. Ce code est le
plus ancien de toute l’Afrique noire, il a été élaboré par les juristes Belges,
il s’inspire de la législation Belge aussi bien qu’à ses principes généraux
que dans la répression des infractions particuliers.

Dans l’application du code pénal congolais, il est permis de faire recours à


la servitude pénale et à la doctrine Belge mais il ne s’agit pas d’une copie
servile du Code pénal Belge. Le législateur colonial a fait des adaptations
et des implications. Il s’agit d’un code qui répond à la répression de
certaines infractions propres au Congo et ces infractions sont notamment
les épreuves superstitieuses et les pratiques barbares. Deuxièmement la
violation simple de domicile, la répression de la banqueroute, le stellionat,
le détournement de la main d’œuvre, les atteintes à la liberté du
commerce et de la navigation, le racisme et le tribalisme. Que faut-il
penser de ce C.P.C. du temps de la colonisation ? Mr WALEF, rapporteur du
décret de 1940 a fait un rapport défavorable en ces termes : le Code pénal
congolais est la partie la moins bonne de toute la législation coloniale alors
que tant de lois du Congo se distinguent par leur originalité, leur caractère
pratique, le code pénal est une œuvre sommaire accomplis hâtivement.

§3. LA PERIODE DE L’INDEPENDANCE JUSQU’A NOS JOURS

Le code pénal congolais a été plusieurs fois complété et modifié. D’abord il


y a eu de nouvelles infractions qui ont fait leur entrée dans le code pénal.
29

Par ex : la provocation directe à la désobéissance des lois. Ensuite


l’outrage envers l’emblème nationale et enfin l’offense contre le chef de
l’Etat et envers les chefs d’Etat étrangers.

En 2ème lieu il y a eu le code de justice militaire où l’on a réprimé par ex : la


lâcheté devant l’ennemi. D’une manière générale le Code pénal congolais
est marqué par l’intimidation et la rétribution, cela se manifeste par des
peines très lourdes. Il y a eu également multiplication des infractions
punissables de la peine de mort. A titre d’exemple le meurtre et
l’assassinat ont été confondu alors qu’auparavant le simple meurtre était
puni d’emprisonnement.

L’émission des chèques sans provision est passée de 2 ans maximum à 10


ans maximum de la peine. C’est également le cas de la corruption et du
détournement. On a ajouté des peines accessoires aux peines principales
comme la confiscation de tous les biens et le non exercice des fonctions
publiques. En plus on a élargi la notion des fonctionnaires aux agents de
services privés. Le législateur a aussi introduit dans le droit pénal, la
procédure de flagrance dans le but d’intimider davantage. Pendant la
colonisation le code pénal congolais était caractérisé par une certaine
discrimination raciale. Exe : l’art. 3 parlant de poursuites des auteurs des
infractions commises à l’Etranger. Cet article ne visait que les indigènes.
L’article concernant le viol, l’âge était fixé par la couleur de la peau : la
fille noire 14 ans tandis que la blanche 16 ans. Vers la fin de la
colonisation on s’est mis à effacer certains traits de la discrimination
raciale.

IIème PARTIE : LA THEORIE GENERALE DE L’INFRACTION

CHAPITRE I : LA LOI PENALE

CHAPITRE II : NOTION DE L’INFRACTION

CHAPITRE III : LES AUTRES DES INFRACTIONS ET LEURS VICTIMES

CHAPITRE IV : L’ELEMENT MATERIEL DE L’INFRACTION

CHAPITRE V : L’ELEMENT MORAL


30

CHAPITRE VI : LA PARTICIPATION CRIMINELLE


31

IIème PARTIE : LA THEORIE GENERALE DE L’INFRACTION

CHAPITRE I : LA LOI PENALE

Définition : la loi pénale est celle qui détermine les infractions et qui les
sanctionne d’une peine. Cette loi pénale présente certains caractères.

SECTION 1 : LES LOIS PENALES SONT D’ORDRE PUBLIC

Elles sont d’ordre public parce qu’elles protègent les intérêts essentiels
d’un pays. Par ex : la protection de personnes et de leurs biens.

En plus de personnes et des biens, les lois pénal »es d’un pays protégé
également l’organisation politique de ce pays. Les lois pénales protègent
enfin les libertés publiques comme la liberté d’expression, la liberté d’aller
et de revenir, la liberté de réunion etc...

 Les conséquences de ce caractère d’ordre public :


o Il n’est pas permis de déroger aux lois pénales par des
conventions particulières (ou ne peut pas dans les conventions
personnelles, en disant en cas de non-paiement je prendrai
votre fille en mariage).
Ex : on ne peut pas passer un contrat en vertu duquel on
s’engage à ne pas dénoncer ou porter plainte contre celui qui
a commis une infraction.
o On ne peut pas déroger à la loi pénale parce qu’il est d’intérêt
public qui veut que les infractions soient recherchées et leurs
auteurs punis.
o On ne peut pas s’exonérer par contrat de sa responsabilité
pénale
o On ne peut pas s’engager à commettre une infraction par ex :
s’engager à voler des casiers de simba pour son patron qui
veut ouvrir un bistro.

SECTION II : LE CARACTERE LEGALISTE DE LA LOI PENALE

Le droit pénal n’est possible que s’il ne repose sur une loi. La loi pénale a
un caractère légaliste parce que la source même du droit pénal c’est la loi.
32

D’une manière générale mis à part la loi, le droit pénal n’a pas d’autres
sources.

§1. L’ENONCE DU PRINCIPE

NULLUM CRIMEN, NULLA POENA SINE LEGE

Traduction littérale : Pas de crime, pas de peines sans loi.

Ex : l’homosexualité en droit congolais : il n’y a pas un texte légal qui le


prévoit, par conséquent on ne peut pas parler de sanction.

La constitution u Congo dit : « Nul ne peut être poursuivi ou détenu qu’en


vertu de la loi ».

Dans toutes les constitutions que notre pays a connues, il a toujours été
reconnu que nul ne peut être poursuivi ou détenu qu’en vertu de la loi. Le
même principe se retrouve dans la déclaration universelle des droits de
l’homme à l’article 11. De même le code pénal congolais en son article 1 er
stipule : « nulle infraction ne peut être punie de peines qui n’étaient pas
prévues par la loi ». Cette disposition remonte déjà au décret du 27 avril
1889, on la retrouve également dans la charte coloniale en son article 7
alinéa 2 et art 9. L’article 1 er du code pénal ne vise que la légalité des
peines. Malgré sa rédaction les auteurs sont unanimes pour reconnaître
qu’il sous-entend la légalité des délits. Les seuls faits antisociaux qui
peuvent donner lieu à l’application de la peine sont ceux qui sont décrits
par la loi. Ex : l’homosexualité est répréhensible sur le plan moral mais sur
le plan légal cela n’est pas prévu en droit pénal congolais.

Qu’est-ce qu’il faut entendre par la loi ?

La loi au sens strict est un acte qui émane du pouvoir législatif. Avant
l’indépendance cet acte s’appelait décret, aujourd’hui il se nomme loi. En
plus de la loi au sens strict du terme, on exige également la loi au sens
large. C’est-à-dire les ordonnances, les arrêtés et les règlements. Il faut
noter à titre d’exemple l’ordonnance loi n°82, 86 du 25 février 1982 sur la
réforme administrative. A l’ordonnance précitée il y a eu un complément
contenu dans l’ordonnance-loi du 25 février 1982.
33

Au 1er point : l’assemblée régionale peut faire des règlements


d’administration et police et les sanctionner des peines ne dépassant pas
30 jours de servitude pénale et (de 200 Zaïres d’amendes) ou l’une de ces
peines seulement.

Au 2ème point : le gouverneur de région en cas d’urgence peut prendre des


règlements de police et les sanctionner des peines qui ne dépassent pas
15 jours de servitude pénale et (100 Zaïres d’amendes ou l’une de ces
peines seulement.

Au 3ème point : le commissaire S/Régional tout en veillant à l’exécution des


lois, des règlements ou des décisions de l’autorité supérieure peut dans
les limites des dispositions législatives ou réglementaires édictés par
l’autorité supérieure, prendre des règlements et les sanctionner des
peines qui ne dépassent pas 15 jours de S.P.P. et 50 Zaïres d’amende.

Au 4ème point : le conseil de ville fait de règlement d’administration et de


police qui ne peuvent être contraires au règlement et dispositions pris par
l’autorité supérieure et les sanctionne des peines qui ne dépassent pas 15
jours de S.P.P. et 50Z d’amande ou l’une de ces peines seulement.

Au 5ème point : le commissaire urbain en cas d’urgence peut prendre des


règlements de police et les sanctionner des peines qui ne dépassent pas
15 jours de SPP et 25 Z d’amendes ou l’une de ces peines seulement.

Au 6ème point : le conseil de Zone prend des règlements d’administration et


de police qui sanctionne des peines ne dépassant pas 7 jours de SPP et 25
Z d’amende ou l’une de ces peines seulement.

La loi au sens technique du terme signifie ou veut dire la loi formelle


émanant du conseil législatif. Au sens large les ordonnances, les arrêtés
les règlements sont également des lois pour autant qu’ils créent des
infractions et les sanctionnent ; à l’exception du principe de la légalité de
droit pénal, il y a lieu de noter la coexistence du droit pénal coutumier
avec le droit pénal écrit. Le 1 er aspect de la définition de la loi pénale exige
qu’on ne crée pas d’infractions en dehors de celles prévues par la loi. Pour
le juge il est interdit d’ajouter des infractions qu’il juge être telles.
34

Dans chaque cas, le juge doit constater l’existence de tous les éléments
constitutifs exigés par la loi pour qu’un fait soit punissable.

PRINCIPE DE LA LEGALITE DES PEINES

Ici le législateur est seul compétent pour déterminer la nature et le taux


de la peine autrement dit c’est la loi qui doit préciser la nature et le taux de
la peine. Par nature, il faut entendre par ex : l’emprisonnement, la peine
de mort, les travaux forcés etc.

Quant au taux de la peine, il s’agit de la quantité de la peine, du nombre


de jours, de mois, d’années...

La constitution tout comme les autres actes internationaux de droit de


l’homme interdisent la torture. Il y a un problème qu’il faut soulever : Que
peut-il arriver quand le législateur édicte une loi, précise la nature mais
oublie le taux ?

R/ Le juge pourra dans ce cas y suppléer en vertu de l’ordonnance loi


66/269 du 2 mai 1966 qui fixe d’une manière générale la peine
d’emprisonnement à deux mois. Le juge ne peut prononcer une peine au-
delà du maximum légal. Ex : le témoin défaillant est puni de deux mois
d’emprisonnement et pas plus. La condamnation à une peine d’amende
est nulle si pour une infraction le code prévoit l’emprisonnement.

Ex : l’infraction d’abus de confiance est punie de peine d’emprisonnement.


Le juge ne peut pas condamner à une amende, si la loi ne l’a pas prévu.

Pour certaines infractions la loi prévoit la peine d’emprisonnement et la


peine d’amende. Si le juge ne donne qu’une de ces peines, c’est illégal
parce que la loi prévoit les deux.

Ex : coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention


de la donner. Art 48 organe ou la perte de l’usage d’un membre.

Article 84 : extorsion, article 86 : la banqueroute, article 116 : fausse


monnaie.
35

Le juge ne peut se dispenser de donner une peine sous prétexte qu’il est
inopportun de condamner ni d’acquitter, dès lors que le fait est établi.

SECTION III : LE CARACTERE STRICT DE LA LOI PENALE

La loi pénale est d’une interprétation stricte. Interpréter c’est préciser le


sens de la loi. Le juge interprète la loi pénale parce qu’il rencontre
quelques fois des lois obscures et ce n’est pas la faute du juge mais c’est
plutôt la faute du législateur. La loi est générale mais elle ne peut pas
envisager toutes les situations. C’est ce qui amène le juge à interpréter la
loi pour en préciser le sens. D’une manière stricte, le juge ne peut pas
remédier aux lacunes, la loi pénale ne s’abroge pas. Aussi longtemps qu’il
y a une loi qui existe, elle doit être appliquée, contrairement aux lois
civiles. Interpréter la loi qui existe, elle doit être appliquée, contrairement
aux lois civiles interpréter la loi d’une manière stricte n’est que le
corollaire produit du principe de la légalité. Ex : l’infraction de la grivèlerie
qui consiste à demander d’être servi dans un restaurant de luxe alors
qu’on n’a rien en poche. Quand on vous demande de payer vous dites, je
n’ai rien.

Est-ce qu’en interprétant ce fait, on dira qu’il y a eu vol. Pour que le vol
existe, il faut qu’il y est une soustraction frauduleuse d’un bien mobilier
appartenant à autrui. Mais dans le cas d’espèce, il n’y a pas vol car on a
été servi en présence du propriétaire, ce n’est donc pas une soustraction
frauduleuse. Il en est de même de l’escroquerie et de l’abus de confiance.
Dans les deux cas il s’agit de la non remise d’une chose prêtée ou
empruntée. On ne peut interpréter qu’un texte qui est ambigu et obscure.
Cette interprétation consiste à retrouver le sens exact de la loi et sa
portée. C’est-à-dire ce que le législateur a voulu signifier et le fait qui
recouvre la définition ou le fait qui ne rentre pas dans cette définition.

Quels sont les moyens d’interprétation ?

Il faut tenir compte du contexte, tenir compte des faits et chercher la


raison d’être juridique du texte, la raison légale (la Ratio legis) à fin de
savoir pourquoi on a été amené à adopter cette loi. Pour l’interprétation
36

on remonte parfois aux travaux préparatoires de la loi, le cadre historique


ou sociologique dans lequel cette loi a été élaborée. On peut recouvrir
aussi au droit comparé, le juge ne doit pas interpréter par analogie (aller
d’une ressemblance à une autre ressemblance). Dans le cas du doute du
juge, on applique le principe : le doute profite à l’accusé : IN DUBIO PRO
REO. L’interprétation stricte de la loi pénale ne signifie pas interprétation
restrictive. Il y a une nuance entre interprétation stricte et interprétation
restrictive.

L’inter prestation qui nous intéresse est exégétique c’est-à-dire se basant


sur l’origine et qui veut qu’on se limite à ce qui a été initialement prévu
par la loi. A l’époque du code pénal congolais fin du 19 ème siècle, la
projection cinématographique était inconnue, cependant l’article 175 puni
l’outrage aux bonnes mœurs par la parole obscène, les images, les écrits,
les gestes. Par interprétation exégétique, les images à l’époque était
celles qu’on collait aux murs car la cinématographique n’existait pas à
l’élaboration du code pénal.

En France quelqu’un voulait bénéficier gratuitement de l’électricité, il a été


surpris et traduit en justice, il s’est défendu en disant que cela n’était pas
prévu par les articles du code pénal de 1810. (Trouvez la solution qui a été
appliquée).

L’interprétation au Congo est un problème capital, le droit pénal congolais


comporte des lacunes graves sur des points essentiels. Le juge congolais
doit interpréter mais il le fait toujours à l’avantage du prévenu. Cette
interprétation est basée sur les principes généraux du droit de la
législation Belge.

SECTION IV. L’APPLICATION DE LA LOI PENALE DANS LE TEMPS

Ici le grand principe est la non rétroactivité de la loi pénale. L’hypothèse


est celle-ci : entre le moment où l’infraction est commise est commise et
celui de poursuite et du jugement il y a un changement des lois.

Ex : En octobre 2000 on commet une infraction, mais poursuivi aujourd’hui


en février 2001 or au mois de décembre il y a eu changement des lois.
37

Le Code pénal congolais livre II en son article 1 er dit : « nulle infraction ne


peut être punie de peines qui n’étaient portées par la loi avant que
l’infraction ne fût commise. »

Nul ne peut être poursuivi pour une action ou une omission qui ne
constitue pas une infraction à la loi au moment où elle a été commise et
au moment de poursuite (art. 115 constitution). Le principe retenu ici est
la non rétroactivité de la loi pénale.

§1. LE PRINCIPE DE LA NON RETROACTIVITE

Il faut pour qu’il y est infraction une peine, une disposition légale édictée à
l’avance, autrement dit une loi pénale nouvelle ne doit pas réprimer les
actions antérieures à sa promulgation.

Ex : Tirer un chèque sans provision avant l’indépendance était une


infraction punie de peines allant jusqu’à deux ans maximum
d’emprisonnement. En 1967 une nouvelle loi modifie la 1 ère et sanctionne
le tireur de chèque sans provision à une peine de 10 ans maximum. Celui
qui a commis l’infraction pareille avant l’indépendance ne doit pas se voir
appliqué la loi de 1967 selon le principe la loi pénale ne rétroagi pas.

Pourquoi a-t-on proclamé ce principe ?

C’est éviter l’arbitraire que ce principe a été maintenu. En effet c’est


vraiment de l’arbitraire que de condamner quelqu’un et le faire subir une
peine qui n’était pas antérieurement prévue par un texte légal.

(L’analyse de ce principe nous faite voir que l’article 1 er envisage deux


situations :

1. C’est le cas où une loi pénale nouvelle érige en infraction et prévoit


une peint pour un fait qui n’était pas punissable au moment des
perpétrations.
ex : l’infraction de non-assistance à la personne en danger du 4
juillet 1978, date à laquelle cette disposition a été inscrite dans
notre code pénal.
38

Les gens ayant commis pareille infraction avant cette date ne


peuvent pas subir la peine prévue en 1978.
2. Le fait au jour où il a accompli, a été rendu plus fortement
punissable par une loi nouvelle.

La sanction va consister en celle la moins sévère en vigueur à la


commission de cette infraction.

En cette matière, il y a eu une servitude pénale plus célèbre qui est sortie
de la cour militaire en 1963 du 2 mars. Le 2 mars 1963 revue juridique
page 50.

§2. LES EXCEPTIONS AU PRINCIPE DE LA NON RETROACTIVITE DE


LA LOI PENALE

Les exceptions dont il est question ici admettent la rétroactivité des lois
pénales autrement dit dans de cas exceptionnels, les lois pénales
deviennent applicables aux faits antérieurs à leur promulgation. Il s’agit :

1. Des lois interprétatives

Ce sont des lois qui interprètent des dispositions légales pré existantes.
Cela provient du fit que l’œuvre du législateur qui précise le sens d’une loi
considérée ambiguë ou obscure. La loi interprétative n’a pas pour but de
modifier un texte pré existant mais seulement d’en fixer le sens. Elle
s’applique même à de faits antérieurs à sa promulgation mais à deux
conditions :

§2. LES EXCEPTIONS AU PRINCIPE DE LA NON RETROACTIVITE DE


LA LOI PENALE

Les exceptions dont il est question ici admettent la rétroactivité des lois
pénales autrement dit dans de cas exceptionnels, les lois pénales
deviennent applicables aux faits antérieurs à leur promulgation, il s’agit :

1. Des lois interprétatives

Ce sont des lois qui interprètent des dispositions légales pré existences.
Cela provient du fait que l’œuvre du législateur qui précise le sens d’une
39

loi considérée ambiguë ou obscure. La loi interprétative n’a pas pour but
de modifier un texte pré existant mais seulement d’en fixer le sens. Elle
s’applique même à des faits antérieurs à sa promulgation mais à deux
conditions :

- Il faut que les faits soient commis sous l’empire de la loin


interprétée.
- Que ces faits n’aient été jugés irrévocables. Ici la loi interprétative
fait corps avec la loi.
2. Les lois de compétence et de procédure

Ces lois s’appliquent aux faits antérieurs à leur publication

Ex : une loi nouvelle qui change la compétence d’une fonction ou qui


modifie la procédure à suivre s’applique au procès en cours. Ex : avant
1978 il n’y avait que 3 cours d’appel : KIN, L’SHI et KISANGANI et dans
chacun de province en 1978-1979 les affaires qui venaient du TGI de
KANANGA étaient jugées en appel par la CA de Lubumbashi. Mais après
Kananga a eu sa CA. Pourquoi les lois de compétence et de procédure
doivent-elles rétroagir ? Ces lois rétroagissent parce qu’elles sont
considérées comme meilleures par rapport aux lois anciennes. Et elles
tendent à améliorer la situation du prévenu. Il faut relever par ailleurs que
ces lois soulèvent le problème de la prescription de l’action publique. La
prescription consiste à limiter la durée de poursuites à un an, à 3 ans et à
10 ans selon le cas, selon le taux de la peine prévue par la loi. Ainsi par
ex : Pour l’abus de confiance, la peine maximum est de 5 ans. La
prescription sera de 3 ans. Pour les peines, la prescription va de 5 ans à 10
ans selon qu’il s’agit de la peine de SPP ou de la peine capitale. Pour les
peines courtes de moins d’un an, la durée de la prescription est d’un an.
Pour les peines moyennes, la durée est de 3 ans. Pour les peines graves,
la durée est de 10 ans.

Au Congo, la prescription est considérée comme une règle pénale qui ne


rétroagit pas. Les règles de procédure sont les règles de forme, leur
prescription atteint directement l’inculpé, son sort est directement lié à la
prescription.
40

3. LES LOIS MODIFIANT LES EFFETS D’UNE CONDAMNATION

Ces lois s’appliquent immédiatement au condamné en cours d’exécution


de la peine. C’est le cas notamment des lois sur le régime pénitentiaire.
Pourquoi ces lois rétroagissent-elles ? La nouvelle loi est considérée
comme prise dans l’intérêt de condamné.

4. LES LOIS PENALES PLUS DOUCES (FAVORABLES AU


PREVENU)

A ce sujet il y a 8 cas où les conflits de lois se posent :

1- La loi nouvelle abaisse le maximum de la peine. Celle-ci est


considérée comme favorable au prévenu et si on doit choisir entre
les deux, le choix est clair.
2- La nouvelle augmente le maximum de la peine, dans ce cas il y a
application de la loi ancienne, parce que la nouvelle est défavorable
au prévenu.
3- La loi nouvelle maintient le maximum de la peine mais augmente le
minimum, défavorable) on applique la loi ancienne qui est plus
douce.
4- La loi nouvelle maintient le maximum de la peine mais diminue le
minimum, elle est favorable par conséquent on l’applique.
5- La loi nouvelle augmente le maximum et le minimum, elle est donc
défavorable d’où on applique la nouvelle.
6- La loi nouvelle diminue le maximum et le minimum favorable d’où
on l’applique.
7- La loi nouvelle diminue le maximum et diminue le minimum. Elle est
favorable d’où on l’applique.
8- La nouvelle loi augmente le maximum mais diminue le minium. Elle
est défavorable d’où on applique l’ancienne loi.

REMARQUES : Le législateur peut refuser l’application de la loi plus douce


c’est-à-dire sa rétroactivité, il peut le faire parce qu’il est souverain. Le
législateur peut spécifier que la loi pénale abrogée continuera à
s’appliquer à toutes les infractions commises pendant le temps où elle
41

avait force obligatoire. Mais il faut une disposition formelle pour maintenir
la loi ancienne plus sévère.

SECTION V : APPLICATION DE LA LOI PENALE DANS L’ESPACE

Ici nous allons poser le principe et en relever les exceptions par la suite :

§1. LE PRINCIPE DE LA TERRITORIALITE DE LOI PENALE

L’article 2 du code pénal congolais livre 1 stipule : « l’infraction commise


sur le territoire de la République est punie conformément à la loi ». Ce
principe énoncé par cette disposition montre bien que les lois pénales sont
territoriales. En vertu du caractère territorial des lois pénales il y a lieu de
noter :

1- Que toutes les infractions commises au Congo sont punies


conformément à la loi congolaise, quelle que soit la nationalité de
l’auteur qui peut être national ou étranger ; quelle que soit aussi sa
résidence.

Pourquoi est-ce que les lois pénales sont territoriales ?

Ce principe est inhérent à la souveraineté de l’Etat à qui incombe la


mission de maintenir l’ordre public et la sécurité.

2- Les lois pénales congolaises ne peuvent être appliquées aux


infractions commises en dehors des frontières de la RDC. C’est ce
qu’on appelle la non intervention de la loi pénale congolaise à
l’étranger.
- Puisque la loi pénale vise l’intérêt de la société, la tranquillité de la
société.
- Le MP ne sera pas en mesure d’avoir toute l’information sur la
commission de l’infraction.
3- Les infractions commises à l’Etranger ne troublent pas la paix et la
sécurité du territoire congolais, il n’y a donc pas nécessité sociale à
réprimer.
42

4- Le juge du lieu de l’infraction est mieux qualifié pour juger le


coupable parce qu’il peut facilement réunir les preuves contre
l’auteur de l’infraction.

Qu’est-ce qu’il faut entendre par territoire ?

Le territoire congolais comprend le sol, le sous-sol, les rivières, les fleuves,


les lacs, les rivages, les ports et les rades mer (bassins de vastes
dimensions qui ont une issue sur la mer). Il y a également la mer
territoriale, la haute mer et l’embouchure, la couche d’eau au-dessus
même des aéronefs immatriculés au Congo et portant l’emblème
nationale, on l’appelle aussi territoire mouvant.

§2. L’EXCEPTION AU PRINCIPE DE LA TERRITORIALITE

Cette exception est donnée par l’article 3 du code pénal congolais. Le 1 er


aspect du principe ne souffre d’aucune exception, c’est seulement le
second qui vise l’infraction commise à l’Etranger. A titre exceptionnel, les
infractions commises à l’étranger sont punies par la loi pénale congolaise
sous quelques conditions :

1- La loi pénale s’applique à toute personne, c’est-à-dire congolais ou


étrangers ;
2- L’infraction doit être prévue par la législation pénale congolaise
actuelle. Il faut que cette infraction soit d’une certaine gravité. C’est-
à-dire punissable d’une peine SPP dépassant 2 mois.
3- Cette disposition de l’article 3 est facultative et ce caractère
facultatif découle de l’argument du texte. L’alinéa 2 de cette
disposition donne la possibilité de poursuite uniquement à
l’appréciation du MP. L’alinéa 3 limite le pouvoir du PP, lorsque
l’infraction lèse un particulier et lorsque cette infraction est
punissable d’une peine ne dépassant pas un maximum de 5 ans.
Soit à la plainte de la partie lésée soit à une dénonciation officielle
fait par l’autorité du pays où l’infraction a été commise.
43

4- L’article 3 est également limité par l’application des dispositions


légales d’extradition. Pour ces infractions, s’il y a des dispositions
qui autorisent l’extradition, l’art. 3 ne se fait pas appliquer.
5- La personne doit être trouvée sur le territoire congolais. Se trouver
ici signifie qu’elle est mise sous la main de la justice.

Il ne suffit pas que le délinquant soi présent et que sa présence soit


constatée mais il faut que le pouvoir judiciaire ait posé contre lui des actes
qui supposent sa présence. Si cette personne a fait l’objet d’une
interrogation portant sur l’infraction commise à l’étranger un simple
renseignement émanant du pouvoir auditif ou de la police judiciaire qui
indique sa présence dans le pays ne suffit pas. Il faut que la présence soit
le résultat d’un moyen régulier de procédure qui a trait à cette infraction.
La cause du retour de l’inculpé sur le territoire national est indifférente.
Elle peut être soit accidentelle soit volontaire, soit forcée.

6- Il faut l’inculpé n’ai pas été jugé définitivement à l’étranger.

En cas de condamnation, il ne faut pas qu’il ait subit sa peine ou qu’il ait
obtenu une grâce ou encore que la peine ait été prescrite.

Au Congo il sera à nouveau poursuivi parce qu’il n’a pas exécuté


intégralement sa peine à l’Etranger. (Le cas d’un ressortissant qui a subit
la partie de la peine à l’étranger) et cela hormis le cas où la peine était
portée par la grâce, par l’amnistie ou par la libération conditionnelle. Celui
qui a été arrêté à l’Etranger, jugé mais acquitté ne fera plus l’objet de
poursuite au Congo.

A cette disposition il y a un complément à l’article 3 du code pénal livre II,


alinéa 1er : « toute personne qui, hors du territoire de la RDC, s’est rendue
coupable d’une infraction pour laquelle la loi congolaise prévoit une peine
de SPP de plus de 2 mois peut être poursuivi et jugé au Congo, sauf
application de dispositions légales sur l’extradition ».

A l’alinéa 2, la poursuite ne peut être intentée qu’à la requête du MP.

A l’alinéa 3 quand l’infraction et commise contre un particulier et que la


peine maximum prévue par la législation congolaise est 5 ans au moins
44

cette requête doit être présidée d’une plainte de la partie offensée ou


d’une dénonciation officielle de l’autorité du pays où l’infraction a été
commise.

Alinéa 4 : toutefois, pour les infractions autres que celles du titre 8 du CPC
livre II (qui traite des atteintes à la sûreté de l’Etat) et de 2 premières
sections du titre 3 du CPCL II qui traitent de la contrefaçon de la
falsification et imitation de signes monétaires.

Section 2 : qui traitent de la contrefaçon ou falsification de sceaux,


timbres, coupons, marque etc. Pour ces infractions aucune poursuite n’a
lieu si l’inculpé justifie qu’il a été définitivement jugé à l’étranger. En cas
de condamnation, s’il prouve qu’il a subi sa peine ou obtenu sa grâce ou
encore la peine a été prescrite.

A l’alinéa 5 sauf dans le cas prévu dans le titre 8 et les 2 premières


sections du titre 3 du livre II du code pénal, la poursuite n’a lieu que si
l’inculpé est trouvé au Congo.
45

Que va-t-il se passer si l’inculpé a bénéficié d’une mesure de


classe sans suite ?

A propos du classement sans suite, tous les auteurs ne sont pas unanimes.
MINEUR considère le classement sans suite comme un acquittement. Alors
que le classement sans suite est une simple décision administrative
différente de la décision juridictionnelle. Le classement sans suite n’a pas
la valeur d’un jugement, c’est une mesure administrative. MINEUR prétend
que l’inculpé qui a bénéficié à l’étranger d’un mesure de classe sans suite
n’est plus susceptible de poursuite parce que cette mesure lui favorable.

7- Pour certaines infractions, les poursuites ont lieu si l’inculpé n’est


pas trouvé au Congo.

C’est le cas des infractions qui portent atteintes à la sûreté intérieure et


extérieure de l’Etat. Il en est de même de la falsification des signes
monétaires, de la contrefaçon de sceaux, timbre, pinson, marque ...
L’application du principe de la territorialité, de décisions administratives
telles que les arrêtés du gouverneur, le règlement des bourgmestres, des
commissaires de distinct ou des autorités locales n’ont pas de forces
obligatoires que dans les limites de la circonscription pour laquelle ils ont
été édictés.

§3. DE LA TERRITORIALITE DES LOIS PENALES EN DROIT


INTERNATIONAL

Dans ce domaine, il existe d’abord ce qu’on appelle les conventions


internationales. Ici les Etats peuvent passer des conventions entre eux, au
terme desquelles il est possible de juger au Congo un individu arrêté quel
que soit le territoire où il a commis l’infraction. Comme exemple de
convention internationale, il y a la convention sur la répression des
publications obscènes à Paris du 4 mai 1910 ratifié par le Congo, par la
Belgique en 1928 avec notification de continuité le 23 mai 1962 du
secrétaire général des Nations Unies.

Il y a eu également la répression de la circulation et le trafic des


publications obscènes par la convention de GENEVE du 12 septembre
46

1923 ratifié par la Belgique, par le Congo en 1929. Voir dans le bulletin
officiel de 1929 page 1059 avec notification de continuité le 23 mai 1963
du secrétaire général de l’ONU en 1962. Monsieur congolais de 1963 p.
160.

3ème Convention : répression du génocide (bulletin officiel de 1959 p. 24


37. Avec notification de de continuité le 23/05/1962 du secrétaire général
de l’ONU.

Il faut noter que ce système constitue, un système de répression


universelle et son application est restreinte parce que difficile. A côté des
conventions internationales, il y a ce qu’on appelle la procédure de
l’extradition. L’extradition est le fait de livrer un malfaiteur par un pays où
il est trouvé que nous appelons en droit l’Etat requis à un autre pays où il
a commis une infraction qu’on appelle l’Etat requérant pour y être
poursuivi.

Cette extradition doit faire l’objet d’un traité entre les deux pays.
Autrement dit, il doit y avoir la réciprocité. Il faut noter à cet égard que,
d’une manière générale, un Etat ne livre pas ses propres nationaux. Les
infractions politiques ne peuvent pas donner lieu à extradition parce qu’il y
a une autre notion qui intervient, celle du droit d’asile. Il y a en 3 ème la
coopération des polices de différents pays. Il existe une police qu’on
appelle inter-police (c’est-à-dire police internationale) dont le siège est à
PARIS. Son but est d’organiser un meilleur rendement de la justice par
l’entraide internationale. Elle facilite la recherche d’un malfaiteur sur le
plan international.

SECTION VI : L’APPLICATION DE AL LOI PENALE QUANT AUX


PERSONNES

§1. LE PRINCIPE

Ici le principe est l’égalité de tous devant la loi pénale, autrement dit la loi
pénale doit être la même pour tous.

La loi pénale s’applique à tous sans distinction de race, de tribu, de


religion, de sexe, de nationalité, etc.
47

Cette égalité concerne l’incrimination, la peine, les circonstances


aggravantes, les causes de justifications etc.
48

§2. L’EXCEPTION AU PRINCIPE

La loi pénale s’applique de manière déclinatoire, on constate en effet un


traitement de faveur pour certaines catégories de personnes. Il y a
également des inégalités lorsqu’il s’agit d’une certaine catégorie de
personne.

A. LES EXCEPTIONS QUI DECOULENT DE LA CONSTITUTION


1. LE PRINCIPE DE L’INVIOLABILITE

Ce principe énoncé d’une manière générale par les constitutions que nous
avons connu dit que : la personne du Président de la République est
inviolable, c’est-à-dire le Président de la République ne peut pas faire
l’objet des poursuites pénales pour les infractions de droit commun c’est-
à-dire il n’est pas pénalement responsable de ses actes. Cette disposition
c’est inspirée de la loi, de la constitution belge qui dit que la personne du
Roi est inviolable. La loi fondamentale congolaise stipulait la même chose
en ce qui concerne le chef de l’Etat.

2. LE PRINCIPE DE L’IMMUNITE

Selon le principe reconnu dans la constitution aucun membre du conseil


législatif ne peut être poursuivi, arrêté, détenu ou jugé en raison du vote
ou des opinions émises par lui dans l’exercice de ses fonctions. Cette
immunité est étendue aux membres des assemblées régionales, de
conseil de commune, de ville etc. pour leurs avis, vote pendant la session.
Mais ils sont responsables pour les infractions commises en dehors de leur
mandat. Ainsi un OPJ ne peut arrêter un parlementaire ni instruire à sa
charge pendant les sessions parlementaires sauf en cas de flagrance. En
dehors de sessions les poursuites sont subordonnées à l’autorisation du
bureau du conseil législatif sauf en cas de flagrance et d’atteinte contre a
vie ou l’intégrité physique personnelle et pour l’infraction de corruption.
49

B. EXCEPTION AU PRINCIPE EN VERTU DU DROIT


INTERNATIONAL PUBLIC
1. LE CAS DE CHEFS D’ETATS ETRANGERS

Ils bénéficient de l’inviolabilité et de l’irresponsabilité pénale pendant leur


séjour au Congo. Il s’agit là du respect de la souveraineté des autres Etats.

2. LES AGENTS DIPLOMATIQUES ETRANGERS

Ils bénéficient des immunités diplomatiques qui comprennent l’inviolabilité


et l’irresponsabilité pénale selon la convention de VIENNE. Qui jouissent de
ces immunités diplomatiques ?

Il y a d’abord les ambassadeurs, les nonces, les ministres


plénipotentiaires, les chargés d’affaires, les conseilleurs, les secrétaires
d’ambassade ainsi que les membres de leurs familles.

Les revendications de l’immunité par ces diplomates va du jour où ils sont


accrédités jusqu’à la cessation de leurs fonctions. Les immunités
s’étendent aux locaux, véhicules, bagages et correspondances et biens.
Tous leurs effets ne peuvent pas faire l’objet de perquisition. Le Congo a
adhéré à la convention de vienne le 07 juillet 1961. (Dans le journal ... du
15 sept. 1975).

3. LE CONSEIL

Les consuls ne sont pas couverts par les immunités diplomatiques parce
que leur mission n’a pas de caractère représentatif. Ils sont là pour les
intérêts avant tout commerciaux, ils sont cependant sous une protection
particulière qui découle de la 2 ème convention de VIENNE du 24 avril 1965.
Le Congo y a adhéré le 07 juillet 1965. A cet égard le circulaire du parquet
général de la République du 15.05.1966 stipule que l’arrestation d’un
consul doit être autorisée par le procureur général du ressort. Il faut l’avis
du procureur de la République pour perquisitionner chez le consul, et cette
perquisition est pratiquée par le soin du substitut du Procureur de la
République sauf en cas de flagrance.
50

4. LES MEMBRES DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES

Ils ont le même statut que les membres des missions diplomatiques, il
s’agit donc des fonctionnaires et des experts de l’ONU et de ses
institutions spécialisées. La convention de l’ONU sur les immunités et sur
les privilèges date du 08 septembre 1964. Le Congo ya adhéré le 08
septembre 1964. Les représentants des Etats membres et les experts de
l’OUA jouissent également des mêmes privilèges et immunités. Le texte
qui régit les experts et représentants des Etats membres est contenu dans
les conventions d’ACCRA qui a été signé en octobre 1965.

CHAPITRE II : LA NOTION DE L’INFRACTION

SECTION 1 : DEFINITION DE L’INFRACTION

L’infraction est toute violation d’une loi pénale sanctionnée par une peine
prévue par cette même loi pénale. D’une manière encore plus large (Prof.
GASSIN) l’infraction est toute action ou omission qui porte atteinte à
l’ordre public, à la paix ou la tranquillité sociale et que la loi sanctionne
pour cette raison pour une peine ou une mesure de sûreté. L’infraction
n’est pas seulement commise par action mais encore par omission. La
définition de GASSIN ajoute que l’infraction porte toujours atteinte à
l’ordre social comme à la paix et comme à la tranquillité publique. C’est
pour cette raison que la loi sanctionne le comportement d’une telle peine.

§1. LA DISTINCTION DE L’INFRACTION PENALE ET DES NOTIONS


VOISINES

Celui qui cause un dommage à autrui doit réparer ce préjudice.

1. DISTINCTION DE L’INFRACTION PENALE ET DU DELIT CIVIL

La différence entre ces deux notions porte sur trois points :

La différence entre ces deux notions porte sur trois points :

1. La source : le délit civil, c’est tout fait quelconque de l’homme qui


cause dommage à autrui. Tandis que ‘infraction c’est un fait prévu
51

par la loi c’est-à-dire un fait qui figure sur la liste limitative du code
pénal.
2. Le résultat : le délit civil suppose toujours un dommage dont le juge
apprécie l’ampleur pour fixer la réparation. Tandis que l’infraction
peut n’avoir infligé aucun préjudice. La sanction pénale est prévue
par un texte légal.
3. La sanction : pour le délit civil, la sanction est civile par ex :
l’indemnisation de la victime. Cette sanction civile profite toujours à
la victime tandis que pur l’infraction pénale, la sanction consiste en
une peine et cette peine peut être un châtiment ou une souffrance
infligée à l’auteur de l’infraction. Cette peine vise la protection de la
société et la resocialisation du délinquant. Juridiquement la peine ne
concerne pas la victime, l’amende est versée dans la caisse du
trésor public.
La distinction sous ces trois points relève trois situations :
1. La situation dans laquelle il y a des infractions pénales sans délit
civil. Par ex : le non-respect du signal stop non suivi de collision.
(il n’y a pas de résultat).
2. Il y a des cas où on est devant un délit civil sans infraction
pénale. C’est le cas d’un conducteur faisant marche arrière cogne
et écroule mur d’une maison. (parce que les éléments constitutifs
de l’infraction ne sont pas réunis pour constituer l’infraction de
destruction méchante. Cette hypothèse de fait n’entre pas dans
l’hypothèse légale).
3. Cas où il y a infraction pénale accompagnée d’un délit-civil. Ex :
infraction des coups et blessures. Lorsque l’infraction est
accompagnée d’un délit civil les deux actions sont rapprochées à
cause de l’unité de juridictions répressives et civiles.

Lorsque l’action civile est née de l’action pénale, il y a prééminence de


l’action pénale sur l’action civile. L’autorité au civil de la chose jugée au
criminel suppose qu’il y a eu deux procès simultanés par ex : un procès
civil portant sur une parcelle située à la Katuba, un citoyen revendique la
propriété à une veuve, il s’en suit d’un faux en écriture, il y a deux procès,
52

pénal et civil. Et bien dans ce cas le sort du procès pénal détermine celui
du procès civil. Lorsque le pénal tient le civil en état il y a obligation pour
le juge civil de surseoir à statuer jusqu’à ce que le juge pénal ait rendu sa
décision sur l’action publique.

2. DISTINCTION DE L’INFRACTION PENALE ET DU DELIT


DISCIPLINAIRE

C’est un délit interne à un groupe social par ex : au Barreau, le non-


respect de la règle de la profession pour un avocat.

Il en est de même des médecins, des pharmaciens, des fonctionnaires etc.

La différence porte également sur trois points :

1. La source : le délit disciplinaire est tout fait quelconque qui porte


atteinte aux intérêts collectifs d’un groupe déterminé sans que ce
fait soit désigné à l’avance d’une façon précise tandis que pour
l’infraction pénale, elle entre dans une énumération légale limitative.
2. Le résultat : le délit disciplinaire ne peut perturber qu’un ordre
juridique particulier au groupe considéré tandis que l’infraction
pénale perturbe l’ordre public général.
3. La sanction : la sanction disciplinaire est prononcée par l’organe
disciplinaire de groupe corporatif, la sanction pénale est infligée par
une juridiction étatique.

Dans tous les cas, il y a un rapprochement entre ces diverses notions,


d’abord on peut se trouver devant une infraction pénale sans délit
disciplinaire par ex : un vol commis par un vagabond.

Deuxièmes, c’est le cas où il y a des délits disciplinaires sans infraction


pénale. Ex : tous les avocats : publicités pour un avocat.

Enfin l’infraction qui est en même temps un délit disciplinaire. Cas d’un
médecin qui se rend coupable d’un avortement. Ici l’action pénale est
menée séparément de l’action disciplinaire.

§2. LES ELEMENTS CONSTITUTIFS GENERAUX DE L’INFRACTION


53

La présentation traditionnelle relève trois éléments qui constituent une


infraction :

- L’élément légal,
- L’élément matériel
- L’élément moral

L’élément légal signifie que le fait doit être prévu et puni par la loi.
L’infraction constitue donc une violation de la règle pénale c’est-à-dire du
texte légal.

L’élément matériel c’est le fait même de donner la mort qui constitue la


violation. L’élément moral c’est ce qui exige que le fait soit imputable à
son auteur, celui-ci ne peut être puni que s’il est coupable.

 Cas de l’article 44 : « L’homicide commis avec l’intention de donner


la mort est qualifié de meurtre... ».

L’élément légal c’est l’article 44, l’élément matériel : le fait de donner


volontairement la mort à un être humain.

L’élément moral ici consiste dans le fait de vouloir donner la mort. Cette
présentation a été critiquée par des auteurs qui considèrent que l’élément
légal n’existe pas. Un élément fait partie du tout nécessairement or
l’article 44 que nous venons de voir ne fait pas partie du meurtre. L’article
44 est un texte incrimination qui ne peut pas être inclus dans l’infraction.
Le texte est extérieur à l’infraction qu’il définit c’est à dire existe avant
l’infraction.

SECTION II : LA CLASSIFICATION DES INFRACTION DES


INFRACTIONS

§1. LA CLASSIFICATION FONDEE SUR LA GRAVITE DE L’ACTE

La classification tripartie de l’infraction se réfère à la gravité de peine. La


contravention : c’est l’infraction la plus légère. En générale, les infractions
sont punies d’une amende ou de 2 mois de SPP.

Par ex : la contravention aux codes de la Route.


54

Vient au 2ème niveau le délit qui est une infraction aux gravités moyennes :
normalement la peine maximum est de 5 ans SPP c’est le cas du vol
simple.

Au 3ème niveau, nous avons le crime. C’est une infraction extrêmement


grave dont la peine maximum est la peine capitale. Le délit a un sens
général qui correspond à l’infraction et au sens technique qui signifie
infraction de gravité moyenne.

Le crime est une infraction extrêmement grave, c’est le sens technique du


terme ; tandis que le sens général du mot crime c’est la délinquance.

§2. LA CLASSIFICATION FONDEE SUR LA NATURE DES INFRACTIONS

- Les infractions de droit commun


- Les infractions politiques
- Les infractions militaires
1. Les infractions de droit commun, ce sont toutes les infractions qui ne
sont pas politiques et qui ne sont pas militaires
2. Les infractions politiques : elles présentent un caractère multiforme,
il y a d’abord :
- Les infractions politiques par nature : ce sont celles qui portent
atteintes à l’organisation politique de l’Etat. Article 128 code pénal
livre II. Ici il s’agit des atteintes à la sécurité intérieure et extérieure
de l’Etat ; c’est le cas lorsqu’il s’agit des complots de changer le
régime politique en place. L’auteur doit avoir voulu uniquement
porter atteinte à l’ordre politique et cela en dehors de toute violation
des règles de droit commun.

Les actes dirigés contre l’administration et le pouvoir judiciaire ne sont pas


des infractions politiques.

- Les infractions complexes : sont des violations aux droits politiques


et aux droits communs.
55

Ce sont des infractions de droit commun qui sont commises sous


l’influence d’un mobile politique. C’est le cas d’attentat à la vie d’un
homme politique.

- Les infractions connexes : ce sont les infractions de droit commun


commises à l’occasion d’un évènement politique. Ex : vol d’armes
dans un armurier au cours d’une insurrection. (évènement
politique).

En cas de doute pour déterminer si une infraction est politique ou non, on


se réfère à un double critère :

- Le critère objectif, une infraction est politique lorsque le mobile est


politique.
- Le critère qui dit qu’une infraction est politique quand le mobile de
son auteur est politique même si cette infraction est par son objet de
droit commun. Les infractions politiques au Congo étaient d’abord
de la compétence de la Cour de Sûreté de l’Etat et actuellement
elles sont de la compétence de la cour d’ordre militaire. Les
infractions politiques ne peuvent pas faire l’objet d’une extradition,
leurs auteurs bénéficient du droit d’asile.
3. Les infractions purement militaires : ce sont les infractions qui ne
peuvent être commises que par les militaires ou par les personnes
soumises aux lois militaires. Nous avons la loi 72/60 du 25
septembre 1972 qui forme le code de justice militaire.

Ex : la désertion : le fait de quitter la caserne sans autorisation.

En ce concerne les personnes non militaires mais soumises aux lois


militaires, nous avons les aumônes militaires et les civils qui travaillent au
département de la défense nationale.

A propres des infractions militaires, il faut signaler qu’il existe aussi des
infractions mixtes qui peuvent être commises par les militaires tout
comme les non militaires. Il s’agit des infractions qui peuvent être
commises par les militaires tout comme les non militaires. Il s’agit des
infractions qui peuvent être commises en dehors de la vie militaire mais
56

qui peuvent prendre une gravité particulière en raison de la discipline


stricte imposée aux militaires.

Par ex : de voies de faits imposés par un supérieur. L’auteur peut être un


civil ou un militaire.

Ex : vol des effets militaires.

L’article 106 du code militaire stipule (à titre illustratif) :

« Les juridictions militaires connaissent sur le territoire de la république,


les infractions d’ordre militaire en application du livre III du présent code ».
Elles connaissent les infractions de toute nature commises par les
militaires. Ceux-ci sont punis conformément aux dispositions du code
pénal ordinaire : Ex. : un militaire commet l’adultère en dehors du camp.
On le juge par les juridictions militaires mais en applications du droit
commun.

 L’INTERET PRATIQUE DE CES DISTINCTIONS :


1. Sur le plan de l’organisation judiciaire. Il y a une organisation
judiciaire propre aux juridictions militaires.
2. L’intérêt se présente au niveau des règles de compétences et de
procédure particulière, les juridictions militaires jugent tout fait
constituant une infraction de droit commun non prévu, que son
auteur soit militaire. En d’autres termes la compétence des
juridictions militaires est reconnue à partir de la qualité de militaire
de l’auteur d’une infraction. Il y a des peines qui ne sont appliquées
qu’aux infractions militaires. Ex : la peine de dégradation. Que va-t-il
se passer lorsqu’une infraction est commise par un militaire avec la
complicité des civiles. (l’article 130 du code militaire). Les tribunaux
de droit commun sont compétents dès lors que l’un des co-auteurs
ou auteurs n’est pas justiciables des juridictions militaires sauf
pendant la guerre ou dans une zone opérationnels sous l’Etat
d’urgence ou de siège ou si l’un des complices de co-auteurs est un
étranger.
57

§3. LA CLASSIFICATION FONDEE SUR LE MODE MATERIEL


D’EXECUTION

Ici, on distingue les infractions d’action (ou de commission) et les


infractions d’inaction (d’omission) les infractions d’action consistent en la
commission d’un fit positif, elle suppose une action. Par ex : le meurtre, le
faux en écriture...

Les infractions d’omission consistent en une abstention. C’est le cas à titre


d’exemple d’un témoin défaillant, la non assistance à une personne en
danger. Le fait pour un fonctionnaire qui par corruption s’abstient à
accomplir un acte de son devoir. Le fait de ne pas s’opposer à la
commission d’une infraction contre l’intégrité corporelle. La discussion
avait un intérêt dans le temps. Elle portait sur l’existence des infractions
d’omission d’une part et les infractions de commission d’autre part. Il y
avait la théorie de l’infraction de l’omission par commission. Ici l’adage qui
prévalait « qui peut et n’empêche pèche ».

Cette théorie consistait à assimiler une omission à une action positive


c’est le fameux arrêt sur la séquestré de POITIER.

Une jeune fille souffrant des troubles mentaux qui était enfermée par ses
parents dans une pièce sans air, sans lumière. Le tribunal correctionnel a
condamné les parents pour coups et blessures volontaires. La C.A. de
POITIER les a acquitté parce que les parents n’ont pas posé un acte positif.

LES INFRACTIONS INSTANTANEES ET CONTINUES

Les infractions instantanées sont celles qui s’exécutent en un instant plus


ou moins long. La durée de l’exécution y est indifférente à la réalisation de
l’infraction. C’est-à-dire la durée d’exécution ne compte pas. Ex : le vol,
peu importe le temps qu’on a pris pour voler, mais on a volé.

Les infractions continues ou infractions successives. Ce sont celles qui


supposent de part leur nature non seulement une continuité dans leur
exécution mais une réitération persistante de la volonté coupable.
58

Ex : la détention arbitraire. Il y a persistance de la volonté de détenir,


manifestation du renouvellement de l’intention criminelle de l’auteur.
C’est le cas également de la tenue d’une maison de débauche prévue à
l’article 174 du code pénal livre II.

L’abandon de famille est une omission permanente délictueuse


caractérisée par une volonté persistante de se maintenir dans un état
contraire à la loi.

- Le port illégal de décoration


- Le recel des choses

A côté des infractions continues, nous avons les infractions permanentes.


Celles-ci constituent une variété des infractions instantanées, elles en sont
rapprochées et son traitées comme telles. Les infractions permanentes ont
des effets qui s’étalent dans le temps sans qu’il y ait réitération de la
volonté coupable, l’élément matériel se réalise en un seul trait de temps.
Ce sont les conséquences de l’infraction qui se prolonge pendant un temps
plus ou moins long ; elles sont soumises à toutes les règles qui régissent
des infractions instantanées. A titre d’exemple, la bigamie (décret du 25
juin 1946). L’élément matériel se réalise en un trait de temps mais ce sont
les conséquences qui perdurent.

Les infractions collectives par unité de but. Elles sont constituées des
actes matériels multiples qui sont reliés entre eux par une même
résolution criminelle. Ex 1 : au cours d’une lutte (boxe) une personne
blesse plusieurs victimes à la fois.

Ex2 : un fonctionnaire qui a la caisse de l’Etat et qui fabrique des fausses


factures pour détourner des fonds. (Il y a infraction de faux, usage de faux
et le détournement). Le bus est de détourner l’argent mais l’individu y va
par trois réactions.

Ex3 : Un étudiant qui va dans une bibliothèque et vole le tome 1 d’une


collection, une semaine après il rentre dans la même bibliothèque pour
voler le tome 2, puis le tome 3. S’il est attrapé, on ne va pas traiter
59

chaque vol séparément mais tout sera considéré comme une seule
infraction.

A l’opposé des infractions collectives par unité de bus, on a des infractions


simplement répétées. C’est dès qu’il manque l’unité de résolution
criminelle. Il y a des infractions simplement répétées qui sont considérées
comme infractions instantanées.

INTERET PRATIQUE DE LA DISTINCTION CONTINUES ET


INFRACTION INSTANTANEES

1. A trait à la prescription de l’action publique

Pour les infractions instantanées (permanentes) la prescription court à


partir du moment où le fait initial a été commis sans tenir compte du
prolongement des effets de l’infraction tandis que pour les infractions
continues la prescription ne court que dès l’instant où la volonté du
coupable réitérée a pris fin. Ainsi pour la détention arbitraire la
prescription va courir dès que la victime sera libérée. Pour la maison de
débauche, la prescription commence à courir le jour où l’on ferme la
maison de débauche.

2. C’est l’application de la loi pénale nouvelle pour l’infraction


instantanée, la loi pénale plus sévère ne concerne pas l’infraction
instantanée antérieure ou l’infraction permanente antérieure à sa
promulgation.

Pour l’infraction continue, la loi pénale nouvelle plus sévère s’appliquera


dès lors que la volonté coupable réitérée et ses effets ont persisté au-delà
de l’entrée en vigueur de la nouvelle-loi.

3. LES INFRACTIONS SIMPLES ET LES INFRACTIONS D’HABITUDE

L’infraction consiste en un fait matériel unique. Ex : le vol.

L’infraction d’habitude suppose plusieurs faits semblables dont chacun,


pris isolement ne serait pas punissable. Ex : l’exercice illégal de l’art. de
guérir, décret du 19 mars 1952, article 17 du code pénal livre II.
60

Cette infraction d’habitude ne tombe sous le coup de la loi pénale que


quand l’acte illégal se répète. Ex : le recel de malfaiteurs, article 22 alinéa
4. Le proxénétisme. Art 174 point 4. Est proxénète celui qui
habituellement exploite la prostitution d’autrui.

C’est la juridiction pénale qui donne le sens à l’habitude dont parle le


législateur, c’est-à-dire il y a habitude si il y a commission du deuxième
acte semblable.

INTERET PRATIQUE DE CETTE DISTINCTION

1. La prescription de l’action publique ne court, pour l’infraction


d’habitude, qu’à partir du second acte.

En effet, avant le second acte, l’infraction n’est pas encore réalisée, il n’y
a pas encore d’habitude. Quant à l’application de la loi pénale plus sévère,
elle s’applique à une infraction d’habituée à partir du moment où le
second acte se situe après l’entrée en vigueur de la loi nouvelle.

4. LES INFRACTIONS SIMPLES ET LES INFRACTIONS COMPLEXES

L’infraction complexe suppose par ses éléments constitutifs spécifiques,


des actes matériels différents. Ex : l’escroquerie. Le premier acte est posé
par l’escroc sous forme des manœuvres frauduleuses. C’est-à-dire un faux
nom ou fausse qualité. Le deuxième acte c’est l=a remise de quelque
chose par la victime.

INTERET PRATIQUE DE CETTE DISTINCTION

1- C’est surtout la prescription de l’action publique. Pour les infractions


complexes, l’action publique ne court qu’à partir du jour où les
divers actes matériels ont été accomplis.
2- La compétence de juridictions, chacun de tribunaux répressifs dans
le ressort duquel s’est passé un de ces actes matériels est
compétent.
5. LES INFRACTIONS MATERIELS ET LES INFRACTIONS FORMELLES

Les infractions matériel sont celles dans lesquelles le résultat repr2sente


un élément constitutif.
61

Il y a infraction matériel lorsque la loi exige un résultat. C’est le cas


d’infraction d’empoisonnement. Il n’y a empoisonnement que lorsque mort
d’homme s’en est suivi.

Ex : le meurtre, il y a meurtre lorsqu’il y a mort de la victime.

Les infractions formelles sont constituées avant que le résultat voulu par
l’auteur soit atteint.

Dans ces infractions la loi ne prévoit pas le résultat. Ex : l’infraction


d’association de malfaiteurs dans le but d’attenter aux personnes et aux
biens. L’incendie volontaire, le faux témoignage ou parjure. Ex :
l’infraction de propagande subversive.

§4. LA CLASSIFICATION FONDEE SUR L’EPOQUE DE LA


DECOUVERTE DES INFRACTIONS

Les infractions flagrantes sont celles qui se commettent actuellement on y


assimile les infractions réputées flagrantes. Ce sont celles qui viennent de
se commettre et qui sont accompagnées de deux circonstances :

1- Si le suspect est poursuivi par la clameur publique. Il y a déjà un


certain temps depuis que l’infraction a été commise.
2- Si le délinquant est trouvé dans un temps voisin de l’infraction
porteur d’effets, armes, instrument ou papier faisant présumer qu’il
est auteur ou complexe.

Les infractions non flagrantes sont des infractions qui sont commises
depuis un certain temps.

L’INTERET PRATIQUE DE CETTE DISTINCTION

D’abord en ce qui concerne la poursuite, si un parlementaire est surpris en


flagrant délit sans autorisation préalable du bureau de conseil législatif. En
ce qui concerne, la procédure en présence d’une infraction flagrante l’OPJ
reçoit un pouvoir plus étendu. Pour la perquisition, il n’ pas besoin du
mandat de perquisition, il reçoit un pouvoir plus étendu. Pour faire le
constat qu’il juge utile. En plus, pour les infractions flagrantes, tout citoyen
reçoit le pouvoir de procéder à l’arrestation et de conduire le délinquant
62

devant l’OPJ ou devant l’OMP pourvu que l’infraction soit punissable d’au
moins de 6 mois de SPP.

3- Les infractions flagrantes font l’objet de la procédure de flagrance,


c’est une procédure sommaire et expéditive.

CLASSIFICATION FONDEE SUR L’ATTITUDE PSYCHOLOGIQUE DE


L’AUTEUR

Nous avons l’infraction intentionnelle et l’infraction non intentionnelle.

1- LES INFRACTIONS INTENTIONNELLES

Sont celles qui requièrent l’intention délicieuse chez ceux qui les
commentent.

Ex : le meurtre, coups et blessures volontaires, arrestation arbitraire.

2- LES INFRACTIONS NON INTENTIONNELLES

Sont celles qui existent indépendamment de l’intention de l’auteur.

Ex : l’homicide involontaire. Article 2 : CPL II, coups et blessures


involontaires. Dans cette série il y a deux cas :

1- Infractions d’imprudence : elle résulte du défaut de précaution ou


delle résulte de l’imprudence. L’imprévoyance, l’imprudence, la
maladresse, la négligence ou l’inobservance ou inobservation du
règlement.
 Infractions matérielles : ici, il s’agit des infractions pour lesquelles on
veut aboutir à une certaine automaticité de la répression.
Ex : les infractions fiscales, le non-paiement d’impôt, le non-
paiement des frais de douanes, infractions en matière de
contribution, infraction de chasse et de pêche. (C’est l’acte matériel
que le législateur punit. On ne cherche pas les intentions).
63

CHAPITRE III : LES AUTEURS DES INFRACTIONS ET LEURS VICTIMES

SECTION I : LES AUTEURS DES INFRACTIONS

§1. DEFINITION : l’auteur de l’infraction est celui qui commet l’acte


défendu par la loi pénale ou qui s’abstient volontairement d’accomplir
l’acte qu’elle prescrit. L’auteur d’une infraction ne peut être qu’une
personne physique c’est-à-dire un être humain, il ne peut jamais être
question d’auteur d’une infraction lorsqu’il s’agit d’un cadavre, des
animaux ou des choses inanimées.

§2. LES PERSONNES MORALES

Une personne morale n’est pas responsable en matière pénale, une


personne morale ne peut pas délinquer.

Pourquoi une personne morale est pénalement irresponsable ? On ne peut


pas démontrer la volonté ni la conscience d’une personne morale.

- La personne morale est pénalement irresponsable car pour qu’il y ait


infraction il faut à la base une faute pénale, ce qui suppose que
l’auteur a agi consciencieusement et librement or la personne
morale n’a pas de volonté, donc on ne peut pas lui imputer ce qu’on
imputera à une personne physique.
- Elle est pénalement irresponsable lorsqu’on prend en considération
la fonction de la peine. (l’intimidation, rééducation) qui est
d’intimider et de réformer. A cet égard, il n’ ya que les êtres
humains qui ressentent les effets de la peine.
- Il y a le principe de la personnalité de peines qui fait obstacle à la
répression de personnes morales (la peine est personnelle).
Il y a une distinction à faire entre la personne morale et les
personnes physiques par lesquelles la personne morale agit.
Il y a une tendance législative qui admet maintenant de plus en plus
la responsabilité des personnes morales.
Ex : le code du travail prévoit des pénalités contre l’employeur ou le
chef d’entreprise art. 303, 304 Code du travail.
64

Ex : Dans le code pénal les articles 52 à 54 stipulent qu’il peut être


question de la responsabilité pénale directe du chef d’entreprise
lorsque celle-ci résultat du défaut de surveillance. C’est le cas de
l’homicide ou lésion corporelle involontaire.

En ce qui concerne les personnes morales, il y a également le problème de


la représentation qui se pose. Ce sont les personnes physiques qui sont
poursuivies lorsque l’infraction est le fait d’une personne morale, dans ce
cas le législateur indique avec précision les personnes physiques qui
doivent être considérées comme pénalement responsable.

A titre d’exemple la loi comme dans le code des impôts, la loi désigne les
administrateurs et les gérants et si la loi n’a rien précisé à ce sujet, le juge
détermine alors les représentants légaux de la personne morale auxquels
l’infraction doit être imputée.

JP Elisabethville 9/06/1961 revue juridique du Congo – Belge 1961, P. 288.

§3. LA RESPONSABILITE PENALE DU FAIT D’AUTRUI

En principe, il n’y pas de responsabilité pénale du fait d’autrui, mais elle


peut être retenue si la loi le précise. C’est le cas de la responsabilité des
pharmaciens du fait d’aide pharmacien (la faute est imputable au
pharmacien).

Il ne faut pas confondre la responsabilité pénale avec la responsabilité


civile. S’il est de principe que la responsabilité pénale est individuelle par
contre la responsabilité civile. S’est est de principe que la responsabilité
pénale est individuelle par contre la responsabilité civile est admise à
l’égard des personnes morales du fait d’autrui. L’Etat et les sociétés
privées ou publiques peuvent être déclarés civilement responsables en
vertu des articles 258-260 du code civil. Par exemple en cas d’accident de
circulation. L’employeur paie les dommages – intérêts pour les dommages
causés par son travailleur.

§4. LE STATUT OU LA QUALITE DE L’AUTEUR


65

Pour certaines infractions, la loi exige que l’auteur ait un statut particulier
ou soit revêtu de telle ou telle qualité. Dans le code pénal congolais, il y a
des infractions qui ne peuvent être commises que par des fonctionnaires.
C’est le cas du détournement des fonds, corruption, concussion, faux en
écriture...

Il y a en outre la banqueroute qui suppose la qualité de commerçant dans


le chef de l’auteur.

De même la qualité de conjoint ou d’ascendants est requise pour être


poursuivie du chef d’abandon de famille.

Ex : le même fait reproché au fonctionnaire (détournement). Si on le


reproche à un privé on parle de l’abus de confiance.

SECTION II : LES VICTIMES DES INFRACTIONS

§1. DEFINITION DE LA VICTIME :

La victime est tout celui qui subit l’infraction, elle peut être une personne
physique ou morale. Ex : coups et blessures volontaires, homicide, vol au
préjudice d’une société, le détournement au préjudicie d’un service.

Une personne humaine peut être victime de l’infraction dès le moment de


sa conception. La loi pénale n’intervient plus lorsque la personne humaine
est décédée. Il s’agit là de la fin de la personnalité juridique. Cependant le
droit pénal réprime les actes qui portent atteinte au respect dû aux morts.

Ainsi sont considérées comme infractions : la mutilation méchante des


cadavres (art. 60. CP. I, II), l’anthropobiologie, le droit pénal protège les
animaux domestiques appartenant à autrui. En ce qui concerne les
victimes des infractions, il y a une étude qu’on appelle la victimologie qui
est un champ important en criminologie. Les recherches ont abouti à
conclure qu’il y a des gens prédisposés à être victimes.

§2. L’ERREUR SUR LA PERSONNE

Ce problème d’erreur sur la personne ne pose toujours et surtout quand il


s’agit de l’homicide. L’homicide est puni peu importe la victime de
66

l’attentat. C’est ce qu’on appelle « ABERRATIO ICTUS » il y a ABERRATIO


ICTUS lorsqu’il y a maladresse physique, c’est-à-dire on veut tuer X mais
on atteint Y. il y a aussi ce que l’on appelle « ERROR PERSONAE. » Ici, il
s’agit du résultat d’une erreur ou d’une maladresse intellectuelle.
67

§3. LE CONSENTEMENT DE LA VICTIME

La question est de savoir si le consentement de la victime est une cause


exclusive de l’infraction. A supposer qu’une personne donne son
consentement pour qu’il y a ait commission de l’infraction. Y aura-t-il
infraction ou pas dans le chef de l’auteur ? Le consentement de la victime
n’exclut pas l’infraction par conséquent son auteur doit être puni.

C’est le cas de l’avortement, il y a non seulement la femme mais aussi le


médecin. La femme est victime et en même temps auteur de l’infraction.

Pour les infractions qui portent atteintes au droit dont la victime peut
disposer librement. Son consentement constitue une cause exclusive ou
non de l’infraction.

Ex : le vol, l’abus de confiance et l’escroquerie.

Par ces infractions ; il n’y aura répression que si la victime y a consenti.

Pour les infractions contre les mœurs, on ne peut plus parler de viol ni
d’attentat à la pudeur si la victime avait consenti.

§4. SITUATION OU QUALITE DE LA VICTIME

Cette qualité peut être essentielle à l’existence de certaines infractions.

Par exemple : la qualité de fonctionnaire public ou agent de l’autorité est


requise pour qu’il y ait infraction de rébellion.

Cette même qualité est exigée pour les infractions d’outrages et de


violence envers les dépositaires de l’autorité et de la force publique.

La qualité de témoins est exigée dans l’infraction de témoin outragé en


raison de ses dépositions. Article 138.

La qualité de femme est requise dans l’infraction de viol. Autour du viol, il


y a deux infractions : attentat à la pudeur ou le viol sans menace ni
violence. Ces infractions sont punissables si la victime est âgée de moins
de 14 ans.
68

Parfois la qualité de la victime constitue une circonstance aggravante.


Comme aux articles 168 alinéa 2 et 170 alinéa 2.

C’est le cas par exemple où la victime est une descendante ou un


descendant de l’auteur. Mais l’âge de la victime entre en ligne de compte
pour punir plus gravement les auteurs (attentat à la pudeur et viol). La
qualité et l’âge de la victime peut aggraver de peine ou la doubler s’il le
faut.
69

CHAPITRE IV : L’ELEMENT MATERIEL DE L’INFRACTION

SECTION I : DEFINITION DE L’ELEMENT MATERIEL DE L’INFRACTION

L’élément matériel est un acte ou ensemble d’actes générateurs d’une


infraction caractérisé dans l’incrimination ou dans le texte répressif, il y a
diversité d’élément matériel, ce qui correspondant au nombre
d’infractions. (il y a autant de nombre matériels qu’il y a des infractions).

C’est ainsi qu’on a par exemple : un fait, un geste, une parole, des écrits,
une habitude, un début d’action, le fait de proposer une action, le fait
d’accepter une offre ou une proposition, le fait d’ordonner ou de faire
commettre une action, le fait de faciliter une action etc.

On y retrouve les différentes classifications des infractions.

SECTION II : LA TENTATIVE PUNISSABLE

§1. LA NOTION DE TENTATIVE PUNISSABLE

L’hypothèse : lorsqu’on veut commettre une infraction, il arrive qu’on


exécute tous les actes prévus par la loi. Dans ce cas, le problème est de
savoir si l’infraction est consommée comme lorsque tous les actes
matériels sont rempli ou pas.

Dans la tentative punissable, l’infraction au contraire est inachevée. Pour


cette dernière forme, on parle du minimum de criminalité ou de la
tentative de l’infraction ou encore de l’infraction tentée. La question qui va
nous intéresser réside dans la tentative punissable. L’infraction est en
générale le résultat d’une série d’effort. Elle passe par plusieurs étapes.
C’est ce qu’on appelle l’ITER CRIMINIS « l’itinéraire vers le crime » c’est-à-
dire dire la trajectoire du crime.

On peut diviser cette trajectoire en trois phases :

1- La phase interne
2- La phase préparatoire
3- La phase d’exécution
70

La phase interne va de la conception à la résolution de commettre


l’infraction. C’est ce qu’on appelle la phase psychologique.

Ex : avoir l’idée de tuer (l’individu se fait l’idée de tuer). La simple pensée


criminelle ne tombe pas sous le coup de la loi. Il n’y a pas de résultat,
l’idée est à l’intérieur, l’ordre public n’est pas troublé, tout ce que je mijote
reste en moi.

La phase préparatoire. Ici l’idée s’extériorise par ex : celui qui veut tuer
lorsqu’il franchit la 1ère phase, il essaye de se procurer une arme. Celui qui
veut voler, essaye de se procurer une clé passe-partout. En principe, le
droit pénal ne punit pas des simples actes préparatoires.

Certains actes préparatoires peuvent constituer des infractions propres et


à ce titre ils sont sanctionnés.

C’est ainsi par ex : les menaces verbales ou par gestes d’un attentat à la
vie de la victime sont prévus et punis par l’article 59.

Le fait de proférer à la victime les injures est déjà punissable avant de


commettre une infraction. L’achat ou le port d’une arme prohibée est
punie. De même l’infraction de faux en écriture (article 54) est punissable
en elle-même puisque cela peut conduire à d’autres infractions : le
détournement.

La phase d’exécution : ici il y a trois hypothèses possibles :

- La commission complète de fait


- La tentative proprement dite ou l’infraction tentée
- Le cas de l’auteur qui échoue dans son activité criminelle alors qu’il
a accompli tous les actes incriminés. C’est ce qu’on appelle
infraction manquée.

§2. L’INFRACTION TENTATIVE OU LA TENTATIVE PROPREMENT DITE

Quelles sont les conditions de la tentative punissable (Proprement dite).


L’article 4 du code pénal congolais L.I stipule : « Il y a tentative punissable
lorsque la résolution de commettre l’infraction a été manifesté par des
actes extérieurs qui forment un commencement d’exécution de cette
71

infraction et qui n’ont été suspendu ou qui ont maqué leurs effets, que par
des circonstances indépendantes de la volonté de ‘auteur ».

La tentative est punie de la même peine que l’infraction consommée.

Il y a trois conditions pour qu’il y ait tentative punissable :

1° La résolution de commettre une infraction déterminée

Il y a un argument qu’on peut retrouver dans le texte, il peut s’agir d’un


meurtre d’un vol, il peut s’agir d’une incendie. Pour savoir qu’un agent a
voulu commettre une infraction cela doit être dévoilée par lui-même.

Il y a des actes qui sont équivoque, c’est-à-dire qui ne révèlent pas de


manière précise l’intention de l’auteur. D’après certains auteurs lorsque
l’intention n’est pas clairement connue, déterminée, la tentative n’est pas
punissable. Dans ce cas, on ne peut voir le commencement d’aucune
infraction puisque l’élément exigé par l’article 4 n’est pas réalisé, il y a
donc incertitude de préciser l’infraction.

La seconde thèse est pour la répression parce qu’il y a eu l’intention au


moins déterminée de commettre l’infraction, peu importe laquelle.

Pour les tenants de la deuxième thèse, on va retenir l’infraction la moins


réprimée. C’est la thèse soutenue par DELLICOURT NOVEL N°35, GIOHR
dans jurisprudence congolaise de 1913 p.150 MINEUR p.29.

2° Il faut un commencement d’exécution

Ici il ne faut pas confondre le commencement d’exécution avec les actes


simplement préparatoires. L’exemple des actes d’exécution : le fait de
mélanger le poison dans les aliments pare qu’il a une marge de défense,
ça constitue un acte préparatoire. Si après voir mélanger le poison dans
les aliments l’auteur commence à chercher sa victime à partir de ce
moment-là il y a acte d’exécution.

Ex : le fait d’acheter une arme : constitue un acte préparatoire, mais le fait


de se poser munie de cette arme sur le chemin que doit emprunter la
victime, là il s’agit d’un commencement d’exécution.
72

Quel est le critère de distinction entre les actes préparatoires, et le


commencement d’exécution ? A cet égard, il y a deux conceptions, la
conception objective et la conception subjective.

D’après la conception objective : le commencement d’exécution est l’acte


qui fait partie de la définition légale de l’infraction soit à titre d’élément
constitutif, soit à titre des circonstances aggravantes. Et donc l’acte
préparatoire, celui qui ne rentre pas la définition de l’infraction qui est
tentée. « La possession matérielle » constitue un acte d’exécution pour
l’infraction de vol. le fait de plonger la main dans une poche d’autrui ne
constitue qu’un acte opératoire.

L’escalade ou l’effraction forment le commencement d’exécution d’un vol


qualifié parce qu’il s’agit ici des circonstances aggravantes prévues par
l’article 81. Par contre il y a simple acte opératoire dans le fait d’entrer à
pas de velours dans un appartement non fermé à clé et de gouille dans les
tiroirs ouverts.

La conception objective a été sérieusement critiquée. Elle est très


restrictive du commencement d’exécution. Les critiques portent sur deux
points :

1°Elle prête à de confusions dans ce sens qu’elle ne désigne pas toujours


avec netteté l’infraction qui est tentée ;

2°Elle présente surtout l’inconvénient d’assurer l’impunité aux délinquants


surpris un peu plus tôt

D’une manière générale cette conception objective est à nos jours


abandonnée.

La conception subjective : D’après cette conception, il faut s’attacher


uniquement à l’intention criminelle de l’agent. Il y a commencement
d’exécution lorsque l’acte accompli révèle la volonté définitive et arrête de
commettre l’infraction. La jurisprudence contemporaine s’engage dans la
conception subjective du commencement de l’exécution.
73

Le commencement d’exécution est caractérisé par les actes qui tombent


directement au délit et accompli directement.

Il a été décidé que : constitue une tentative de vol, le fait pour deux
malfaiteurs qui s’étaient proposer de dévaliser un encaisseur, de s’être
mis en embuscade dans un cage d’escaliers (S.P). Au fond la difficulté se
ramène à préciser des acte qui tendent directement et immédiatement à
l’infraction et des actes qui tendent indirectement et de façon médiate à la
commission de l’infraction. (Ici la difficulté est celle de savoir quels sont
les actes qui entrent dans la commission de l’infraction. Ex : Assistant : il y
a des éléments qui entrent directement et d’une manière immédiate dans
la commission de cette infraction).

Pour résoudre cette difficulté, le critère le plus commode consiste à


distinguer le simple rassemblement de moyens destinés à commettre
l’infraction qui n’est qu’un acte préparatoire et la mise en œuvre de ces
moyens qui caractérisent le commencement d’exécution.

3°L’absence de désistement volontaire

Cela signifie qu’il y a eu suspension dans l’exécution du projet criminel.


Sans cette interruption l’infraction serait consommée il faut donc que la
suspension soit le fait des circonstances étrangères à la volonté de
l’auteur. Ex : l’arrivée des gendarmes ou la réaction de la personne
attaquée. « Il faut qu’il y ait absence totale d’éléments étrangers à
l’auteur ». Si l’auteur se désiste volontairement, il ne faut plus parler de la
tentative punissable, il pourra plus dans ce cas se voir infliger la tentative
punissable, peu importe le mobile de son désistement, il suffit que ce
désistement soit spontané et volontaire.

Que va-t-il passer dans le cas du voleur qui s’enfuit après avoir entendu du
bruit dans l’appartement qu’il cambriole ?

La tendance actuelle admet dans ce cas qu’il n’y a pas de désistement


volontaire. Dans tous les cas, l’impunité (d’une tentative punissable
éventuelle) n’absout pas les actes accomplis qui constitueraient déjà une
infraction propre. A propos de ce désistement on pose le problème du
74

repentir actif. Le repentir actif consiste à réparer le tort causé à la victime.


Il n’efface pas l’infraction et s’il n’efface pas l’infraction il ne pourra être
néanmoins considéré comme circonstance atténuante. Mais l’auteur de la
grivèlerie n’est plus poursuivi s’il paie la victime et tous les frais de justice
avancés.

En matière d’émission de chèque sans provision, le fait de payer le


bénéficiaire avant la saisine du tribunal constitue une excuse atténuante,
c’est-à-dire une diminution du taux de la peine.

2. LA REPRESSION DE LA TENTATIVE

L’article 4 al 2 in fine stipule que : « la tentative est punie de la même


peine que l’infraction consommée ». Il faut relever ici l’influence de l’école
positiviste. En France et au Congo, la tentative punissable est sévèrement
punie alors qu’en Belgique elle est moins.

§3. L’INFRACTION MANQUEE

Il y a infraction manqué lorsque l’exécution est achevée mais elle n’a pas
produit des résultats. Ex : l’agent tire sur une personne avec l’intention de
la tuer mais étant un mauvais tireur, il rate sa victime.

L’article 4, a aussi visé l’infraction manquée, l’échec dans ce cas n’est pas
imputable à l’auteur, il n’a pas visé l’infraction manquée, l’échec dans ce
cas n’est pas imputable à l’auteur, il n’a pas voulu échouer son coup.
L’infraction manquée est traitée comme une peine que celui de l’infraction
consommée.

§4. L’INFRACTION IMPOSSIBLE

Il y a infraction impossible lorsque le résultat voulu par l’auteur ne peut


être atteint soit par manque d’objet soit en raison de la nature des
moyens employés, autrement dit, il s’agit d’une infraction qui est
radicalement irréalisable. A ce propos, il y a également deux théories : la
théorie objective et la théorie subjective.

La théorie objective préconise l’impunité de l’agent. Pour cette théorie la


tentative suppose un commencement de l’exécution de l’infraction. Or
75

dans le cas d’espèce, l’exécution n’est pas possible puisqu’on ne peut


commencer à exécuter ce qui n’est pas exécutable. La tentative d’une
infraction impossible n’est pas possible. « C’est une théorie qui ne punit
pas le criminel potentiel. »

La théorie subjective : selon les tenants de cette théorie, il faut punir la


résolution délictuelle lorsqu’elle se traduit par des actes extérieurs qui
forment un commencement d’exécution même si l’impossibilité matérielle
est radicale.

Ex 1 : un pickpocket qui plonge sa main dans une poche vide ou trouée.

L’agent présente malgré tout le même caractère dangereux même si


l’auteur n’a pas réussi dans son entreprise criminelle. La théorie
traditionnelle belge défendue par HAUS propose sa solution en disant
ceci :

S’il y a impossibilité absolue de réaliser l’infraction alors la tentative n’est


pas punissable. On peut distinguer l’impossibilité absolue quant à l’objet
de l’infraction c’est-à-dire voir si cet objet existe ou n’existe pas. Par
exemple : impossibilité absolue de tuer un cadavre (la tentative n’est pas
punissable et elle n’est même pas possible).

Exemple 2 : Il y a également impossibilité absolue de l’avortement sur une


femme qui n’est pas enceinte.

Il y a aussi impossibilité absolue quant aux moyens employés c’est-à-dire


que ces moyens sont radicalement impuissants.

Par exemple : on va utiliser pour, tuer une personne, une arme chargée
uniquement de balles en blanc.

Ex 3 : On veut voler avec ou au moyen d’une fausse clé qui n’ouvre pas la
porte.

D’après HAUS si l’impossibilité est relative, la tentative devient punissable.


Quand on parle de l’impossibilité relative quant à l’objet on veut dire
simplement que l’objet n’est plus à la place où l’agent croyait le trouver.
76

Ex : le pickpocket qui trouve la poche vide, il y a impossibilité relative


quant à l’objet.

Ex 4 : la tentative d’extorquer une personne dépourvue d’argent.

Il y a généralement impossibilité relative quant aux moyens utilisés, ici il


faut noter qu’il s’agit de moyens suffisants pour obtenir le résultat voulu
mais l’auteur n’a pas su les mettre automatique en étant lui-même un
mauvais tireur ou le cas de celui qui veut empoisonner sans mettre la
dose nécessaire pour arriver au but.

Le Congo se trouve sur la même position que la Belgique en matière de la


Justice Pénale.

A titre d’exemple : le fait d’assassiner un cadavre a été retenu comme


tentative radicalement impossible (tribunal d’appel de BOMA du 29
septembre 1908) Congo, une JP du Congo – Belge Tome 2, p. 267. En ce
qui concerne l’impossibilité, quant aux moyens, il y a le cas d’un SP
relative à l’imp. Relative. Le fait d’entrer dans une cuisine pour y voler des
vivres alors qu’il n’y en avait pas (District MANIEMA du 25 novembre 1941
Revue juridique, P. 123).

Pour les Français, il n’existe pas d’impossibilité relative et d’impossibilité


absolue (GARRAUT). Garraut lui fait distinction entre l’impossibilité de fait
qui est toujours punissable et l’impossibilité de droit.

Lorsque la volonté du criminel se manifeste dans des conditions telles que


l’infraction qu’il poursuit est possible, il est punissable même si les
conditions matérielles qui lui sont étrangères l’ont empêché d’achever
l’action.

Il y a impossibilité de droit dans le cas de l’inexistence dans l’infraction


d’un élément constitutif. Et si un élément fait défaut dans une infraction, il
n’ y a pas de sanction puisque l’intention criminelle est juridiquement
irréalisable.

§5. CAS NON ASSIMILES AUX INFRACTIONS MANQUEES OU


IMPOSSIBLES
77

Il y a deux cas :

- L’infraction absurde : il y a infraction absurde lorsque les moyens


employés ne sont pas aptes à produire le résultat prohibé. Ex : le fait
de jeter un mauvais sort à quelqu’un et malheureusement la
personne sur qui vous avez prédit ce mauvais sort est mort. C’est
une infraction absurde.

Ex : vouloir tuer quelqu’un au moyen d’une formule magique.

- L’infraction putative : il y a infraction putative lorsque l’auteur croît


commettre une infraction alors que les éléments constitutifs de cette
infraction ne sont pas réunis.

Ex : l’infraction d’attentat à la pudeur sans menace ni violence sur la


personne de la jeune fille croyant être mineur alors qu’elle ne l’est pas.

Ces deux infractions, absurdes et putatives, ne sont pas punissables parce


que dans les deux cas la criminalité de l’agent se trouve seulement dans
sa conscience.

§6. INFRACTION INCOMPTABLE AVEC LA NOTION DE TENTATIVE


PUNISSABLE

- Les infractions non intentionnelles : par définition, ces infractions ne


peuvent faire l’objet d’une tentative punissable. C’est la position de
DELLICOURT dans NOUVELLES COLONIALES.

Cette position reste contestée pour certains professeurs du droit congolais


tel que MINEUR, dans son commentaire cde droit pénal congolais P. 38,
pour lui toute infraction sans distinction peut donner lieu à la tentative
punissable.

- Les infractions matérielles complexes : celles-ci supposent le


résultat atteint. Pour cela, il est difficile de parler dans ce cas de
tentative punissable.

Ex 1 : l’infraction d’abus de confiance, ici il est question pour la définition


abus de confiance à la non remise d’une chose à une personne.
78

Lorsqu’il y a impossibilité de remettre la chose dont on a eu possession.

Il est par exemple question de remettre sa montre au réparateur, lorsque


le dit réparateur se trouve dans l’impossibilité de remettre la montre,
l’infraction est déjà consommée. Ça ne cadre pas avec la tentative
punissable.

Ex 2 : l’infraction prévue à l’article 48 du code pénal livre II : coups et


blessures volontaires ayant donné la mort sans l’intention de la donner.
Article 85 du code pénal : le meurtre commis pour assurer l’impunité.

- Les infractions par imprudence

Ex : les citoyens dans la cité non alimentés en eau par la Regideso. Ils
creusent les puits sans les couvrir. Parce que l’infraction est déjà
consommée, ça ne cadre pas avec la tentative punissable.

- Les infractions d’omission

Pour qu’il y ait infraction ici, il faut une phase antérieure.

C’est le cas de la non-assistance d’une personne en danger parce que la


personne est déjà victime, ainsi on ne parle pas de tentative.

- Il s’agit de certaines incriminations qui sont relatives à un stade très


éloigné de la tentative et qui exclut automatiquement cette notion.
Par ex : l’infraction de complot tendant à renverser le pouvoir
préétabli. Art. 194, 196 et 201.
Il y a également l’infraction d’association des malfaiteurs dans le but
d’attenter aux personnes et aux biens.

SECTION III : LE CUMUL D’INFRACTIONS ET LA RECIDIVE

§1. LE CUMUL DES INFRACTIONS

Il s’agit du cas de la pluralité des faits délictueux, c’est-à-dire le cas où


l’on envisage plusieurs infractions. C’est le cas de l’art. 20 du CPL II.

Lorsque le même fait constitue plusieurs infractions, la peine la plus forte


sera seule prononcée.
79

Il y a deux sortes de cumul :

- Le cumul idéal ou concours idéal ou concours intellectuel,


- Le cumul réel ou concours réel ou concours matériel.
1. LE CONCOURS IDEAL DES INFRACTIONS

Il y a cumul idéal des infractions lorsqu’un fait unique donne lieu à


plusieurs infractions.

Ex : vol d’une arme prohibée suivi de l’assassinat d’une personne.

L’article 20 du code pénal livre 1 stipule que : « lorsqu’il y a plusieurs


infractions, la peine la plus forte absorbe les autres peines ». C’est le
système d’absorption de peine.

Si les peines absorbées étaient accompagnées de peines accessoires.


Celles-ci ne peuvent être appliquées. Idéal parce que ça passe dans la
conception, dans l’idée même de l’agent.

2. LE CONCOURS REEL

On parle de ce concours, lorsqu’un délinquant commet plusieurs


infractions constituées par des faits distincts sans avoir été jugé
définitivement pour l’une d’elles.

On suit dans ce cas la chronologie des faits.

Pour la répression, on fait d’abord le cumul des peines, deuxièmement on


fait un cumul d’unité ou encore un cumul mitigé ou mieux un cumul
juridique.

Par exemple lorsqu’il s’agit de vol qualifié, plus escroquerie, on additionne


les pénalités prévues pour les deux infractions. Vol qualifié 10 ans et
escroquerie 5 ans.

La loi exige de ne pas dépasser le double de la peine la plus forte. Dans le


cas d’espèce on ne peut pas dépasser 20 ans (10 ans, vol). Une seconde
situation pouvant se produire dans le cas de cumul mitigé est celle-ci : le
cumul est limité par un maximum absolu de peines. En droit congolais
pour la servitude pénale principale, le maximum absolu est de 20 ans.
80

§2. LA RECIDIVE

C’est la rechute dans l’infraction après une condamnation devenue


irrévocable. La première infraction est coupée de la seconde par une
condamnation irrévocable à défaut de laquelle il n’y a pas récidive mais
plutôt cumul des infractions.

Ex : Un commerçant de Likasi émet un chèque sans provision, la


condamnation devient irrévocable, lorsque le jugement n’est plus
susceptible de voies de recours.

Il s’agit d’un jugement contradictoire. Les délais d’opposition, d’appel, et


de cassation sont expirés. Tant que le délai de recours n’est pas épuisé,
cela suppose que le jugement est encore attaquable par conséquent, il ne
peut pas être considéré comme irrévocable, s’il n’est pas irrévocable la
notion de récidive ne joue pas.

Dans le code pénal congolais la récidive est prévue par les articles 14b
jusqu’à 14k. Le législateur prévoit un état habituel de la délinquance. C’est
la récidive générique c’est la dire un état habituel.

En France, il y a aussi la récidive légale qui prend en considération


contravention après contravention, délit après délit, crime après crime, (il
faut que l’infraction pour laquelle on est poursuivi soit toujours de la
même nature que la première). Dans d’autres pays la récidive donne lieu à
des peines aggravées. Mais cette aggravation est toujours prévue par la
législation pénale. Au Congo nous n’avons pas d’échelle d’aggravation du
fait de la récidive.
81

CHAPITRE V : L’ELEMENT MORAL

SECTION I : NOTION DE L’ELEMENT MORAL

C’est un élément très important dans la mesure où le juge se base sur cet
élément pour déclarer la culpabilité et la responsabilité pénale du
prévenu. Sans élément moral, l’infraction n’est pas constituée c’est-à-dire
défaut de cet élément, même si l’élément matériel existe, l’infraction n’est
pas encore constituée. De cet élément, dépendra la répression ou la non
répression d’un acte. L’élément moral peut être considéré sous deux
aspects parce que l’infraction est d’abord une activité consciente et
ensuite volontaire (libre arbitre).

§1. LA NECESSITE DE LA CONSCIENCE

Pour une bonne catégorie des infractions, la loi exige une activité
consciente, l’auteur de l’infraction doit avoir su ce qu’il faisait, il devait
aussi être mesure de contrôler son activité. De ceci, on voit que l’infraction
n’est pas le fait du hasard. Cela suppose que l’auteur a jouit de toutes ses
capacités mentales, il avait la faculté de comprendre le caractère illégal
ou illicite de son activité. Par conséquent l’absence des facultés mentales
enlève le caractère infractionnel de l’acte. Ceci veut dire qu’un fou n’est
pas auteur d’une infraction. Il n’est pas nécessaire que l’auteur ait eu une
connaissance effective et préalable de la loi pénale. Le législateur a prévu
une présomption de cette connaissance dans cet adage : « nul n’est sensé
ignoré la loi ».

§2. LA NECESSITE DE LA VOLONTE

Ici, l’auteur doit avoir jouit de sa liberté c’est-à-dire de la capacité de


vouloir ou de ne pas vouloir ou également de la capacité de faire ou de
s’abstenir. Si cette liberté disparaît, l’acte de l’agent ne peut être
considéré comme infractionnel.

SECTION II : LES FORMES DE L’ELEMENT MORAL

Dans les infractions, il y a trois formes différentes de l’élément moral :

- Le dol,
82

- La faute
- Les contraventions et les infractions contraventionnelles.

§1. LE DOL

1. DEFINITION : le dol se définit comme étant la volonté de


commettre l’acte interdit ou d’omettre l’acte prescrit par la loi
pénale. Cette définition a comme synonyme : intention délictuelle,
intention coupable, intention criminelle. Le dol apparaît dans les
infractions intentionnelles.

Le législateur exige dans les infractions volontaires et celles d’une gravité


moyenne l’existence du dol. Il s’agit des infractions qui sont passibles de
la peine de serviteur pénale supérieure à 2 mois ou une amende la plus
forte.

En lisant le code, on s’aperçoit déjà des infractions qui requièrent le dol.


Des termes tels que : à dessein, sachant que, volontairement, sciemment
etc. marquent l’intention criminelle.

2. LE MOBILE

Il ne faut pas confondre la volonté de commettre l’infraction, c’est-à-dire le


dol avec le mobil. Le mobil c’est la raison personnelle d’agir. L’intention
criminelle constitue un élément intrinsèque des infractions intentionnelles.
(C’est un élément qui est à l’intérieur même de l’infraction). Le mobil est
individuel, personnel et variable d’une infraction à l’autre. Dans
l’application de la peine, le mobil est indifférent à l’existence légale de
l’infraction. Parfois le mobil est pris en considération en tant que
circonstances atténuantes si l’auteur a agi sous l’impulsion d’un mobil qui
n’est pas foncièrement antisocial. La loi prévoit parfois qu’un acte sera
puni que s’il est accompli dans un but déterminé. Par ex : l’art. 185, du
CPL 2 182 à 184. Dans ces articles pour être considéré comme espion, on
va tenir compte du mobil notamment article 185 avec un but lucratif pour
exposer l’Etat congolais aux hostilités étrangers.

3. LA PREUVE DU DOL
83

En ce qui concerne les preuves du dol, la partie poursuivante ne peut


jamais se dispenser de faire la preuve positive du dol. Cette preuve peut
être établie à partir du fait lui-même et de ses caractéristiques à condition
qu’on puisse en déduire l’existence du dol dans le cas d’espèces.

Une telle induction judiciaire ne pourrait jouer de façon mécanique à la


manière d’une présomption irréfragable. Un fait si significatif soit-il n’est
jamais révélateur du dol à priori et dans l’abstrait.

4. LE DEGRE DU DOL

Ce degré porte sur la volonté de l’action criminelle elle-même ou sur la


volonté de conséquences dommageables de l’acte.

A. LE DEGRE DE L’INTENTION ET LA VOLONTE DE L’ACTE

Lorsqu’on considère le degré de l’intention et la volonté de l’acte, on


distingue le dol général ou le dol simple et le dol spécial.

Le dol général consiste dans la volonté d’accomplir un acte que l’on sait
défendu par la loi pénale tandis que le dol spécial c’est une volonté plus
précise par ex : l’art. 172 et 173 CPL II : « Quiconque aura attente aux
mœurs en excitant ou en sollicitant ou en favorisant la débauche pour
satisfaire les passions d’autrui ».

Par les articles 172, 173, la loi réprime la débauche lorsqu’on a visé la
satisfaction des passions d’autrui.

La seconde classification présente : le dol simple et le dol aggravé ou


réfléchi :

- Le dol aggravé : c’est la préméditation qui consiste dans le dessein


de commettre l’infraction formée avant l’action. C’est le cas de
l’article 46 alinéa CPL II : « Quiconque a volontaire fait des blessures
ou porter des coups est puni d’une SPP de 8 jours à 6 mois ». En cas
de préméditation le coupable sera puni de 2 ou 5 ans de SP lorsqu’il
y a préméditation la peine est aggravée.
B. LE DEGRE DE L’INTENTION ET LA VOLONTE DES
CONSEQUENCES DE L’ACTE
84

Ici, il y a une double distinction :

- Elle présente le dol déterminé et le dol indéterminé.

Il y a dol déterminé lorsque l’agent a voulu d’une façon précise commettre


telle infraction et en a voulu les conséquences qu’il avait prévu d’avance.
L’auteur de l’infraction doit avoir su ce qu’il faisait. Comme il savait ce
qu’il faisait, il devait être aussi en mesure de contrôler son activité. De
ceci, on voit que l’infraction n’est pas le fait du hasard, cela suppose que
l’auteur a jouit de toutes ses capacités mentale. Il avait la faculté de
comprendre le caractère illégal ou illicite de son activité. Par conséquent,
l’absence des facultés mentales enlève le caractère infractionnel de
l’acte ».

Ex : quelqu’un qui tire sur un autre, il est sûr de la mort d’une personne.

Il y a dol indéterminé lorsque l’auteur a voulu l’acte infractionnel et d’une


manière globale ses conséquences mais n’a pas recherché d’une manière
précoce le résultat final que cet acte a produit.

Ex : quelqu’un qui donne des coups volontaires. Lorsqu’il s’agit de la


répression pour le cas des coups ou d’incendie volontaire. Les peines sont
proportionnelles aux résultats obtenus.

La seconde classification se présente en dol direct ou dol indirect.

Il y a dol direct lorsque l’agent a pu prévoir les conséquences de son acte :


il y a par contre dol indirecte ou dol éventuel lorsque l’acte a produit des
conséquences plus graves que celles qui avaient été prévues. Il y a entre
le dol direct et indirect un autre dol qu’on appelle PRETER INTENTIONNEL
ou PRAETER INTENTIONNEL c’est-à-dire au-delà de l’intention. Il s’agit ici
du résultat, bien que possible, dépasse le but que s’est proposé l’agent au
moment de l’acte c’est-à-dire que le résultat est beaucoup plus grave qu’il
ne l’avait voulu. C’est le cas de l’article 48 CPL II coups et blessures ayant
entrainé la morte sans avoir l’intention de la donner.

Faut-il tenir compte de résultat, c’est-à-dire retenir l’infraction de


l’homicide involontaire ? Ou encore sanctionner simplement les coups
85

volontaires ? Cette distinction présente un intérêt au niveau de la sanction


parce qu’il s’agit d’un dol particulier. Le législateur a prévu une peine que
celle de l’homicide involontaire en même temps moins grave que celle du
meurtre. La différence qu’il y a entre dol praeter intentionnel et dol
éventuel : l’infraction praéter intentionnelle se rapproche du dol éventuel
dans ce sens que dans les deux cas, le résultat tel qu’il s’est réalisé n’a
pas été voulu par l’agent. Mais le dol praeter intentionnel se distingue du
dol éventuel parce que dans ce dernier, le résultat ne pouvait être prévu
alors que dans l’infraction praeter intentionnel, le résultat entre dans les
prévisions normales.

§2. LA FAUTIF PENALE

1. Définition : il s’agit ici d’un défaut de prévoyance, de précaution, ou


encore d’une négligence ou d’une imprudence qui entraine des
conséquences préjudiciables. On parle de faute dans les infractions
intentionnelles c’est le dol ou l’intention criminelle qui constitue leur
élément moral.

DISTINCTION ENTRE LE DOL ET LA FAUTE

L’intention criminelle réside dans la volonté de commettre l’acte prohibé


et d’en attendre les conséquences tandis que la faute consiste dans
l’inertie de la volonté qui ne prévoie dpa sle résultat dommageable bien
que prévisible de l’activité.

Dol : volonté en action.

Faute : immobilisation de la volonté (absence de volonté).

DISTINCTION ENTRE FAUTE PENALE ET FAUTE CIVILE

Il existe des analogies entre la faute pénale et la faute civile :

1° Comme la faute civile n’engage la responsabilité de son auteur que s’il


résulte un dommage. L’infraction non intentionnelle n’existe que si un
préjudice a été causé.
86

2° Comme en droit civil, le préjudice doit résulter de la faute pénale


commise, il doit y avoir un lien de causalité entre la faute et le dommage.

3° Comme on droit civil où la réparation est proportionnée à l’étendue du


dommage, la répression de la sanction de la faute pénale d’imprudence
dépend de la gravité du dommage causé.
87

§3. LA FAUTE DITE CONTRAVENTIONNELLE

Ici le législateur n’exige pas une imprudence pour que l’agent soit
punissable. La faute contraventionnelle est toute violation d’une loi ou
d’un règlement imputable à son auteur. On trouve cette faute
contraventionnelle dans les infractions artificielles et délits de chasse, de
pêche, infraction fiscale et économique. Ces infractions sont appelées,
infractions purement matérielles. C’est-à-dire qu’il n’y a pas d’élément
moral dans ces infractions. La faute est présumée par l’article 123 du CPL
2 al 2 qui punit le port public des insignes.

LA DIFFERENCE ENTRE FAUTE PAR IMPRUDENCE ET FAUTE


CONTRAVENTIONNELLE

Dans l’infraction purement matérielle on ne retrouve pas nécessairement


un dommage c’est le cas d’infraction de non déclaration en douane. C’est
le cas du fait de ne pas rouler à droite tandis que la faute par imprudence
cause toujours un dommage.
88

CHAPITRE VI : PARTICIPATION CRIMINELLE

§1. CONDITION

En vertu du principe de la légalité, tous ces actes doivent être prévus par
le code pénal. Les modes de participation :

1. Il faut qu’il y a un acte de participation à l’infraction à cet égard, on


retient :
a. La coopération directe à l’infraction. Cela consiste dans le chef de
l’agent à exécuter tous les actes constitutifs de l’infraction.
Ex : dans l’infraction de vol, l’élément matériel consiste à
soustraire un bien d’autrui.
Ainsi il faut que tous les individus participent à cet acte en
accomplissant tous les actes matériels requis à la commission
d’une infraction.
Pour l’infraction des coups et blessures, tous les individus doivent
s’être mis à donner les coups à la victime.
b. Le fait d’apporter une aide indispensable à la perpétration de
l’infraction, c’est-à-dire une aide telle que sans telle l’infraction
ou la tentative réalisée n’aurait pu l’être de cette façon concrète.
c. La provocation directe : le provocateur est en droit pénal appelé
auteur intellectuel de l’infraction ou encore instigateur, celui qui
commet l’infraction en est l’auteur matériel. Il y a deux sortes de
provocation : la provocation privée et la provocation publique. Il y
a provocation privée par des offres, des dons, ou promesses.
C’est ce qu’on appelle aussi le mandat criminel.
Le simple conseil criminel ne doit pas être retenu comme un acte
de participation mais il y a une exception à cela dans notre CP à
l’article 58 al. 2 qui punit l’épreuve superstitieuse.
Il y a aussi provocation privée par menace, on peut provoquer
quelqu’un à commettre une infraction par des menaces. C’est le
cas de patron qui demande à son travailleur à falsifier le bilan.
Il y a aussi provocation privée par abus d’autorité et de pouvoir, il
s’agit ici des menaces plus ou moins tacites. Ceci suppose qu’il y
89

a un lien de subordination entre l’auteur intellectuel et l’auteur


matériel. Il peut s’agir d’une autorité de fait ou d’une autorité
intellectuel et l’auteur matériel. Il peut s’agir d’une autorité de
fait ou d’une autorité de droit. Il y a provocation privée également
par des machinations ou artifices. C’est prévu à l’article 21 al. 3
CPL II.

La provocation publique : c’est-à-dire celle qui se réalise dans un endroit


public. Cet endroit doit être accessible au public. Il y a provocation
publique par des discours tenus dans une réunion ou dans un endroit
public.

Il y a aussi provocation publique, par des pancartes affichées, par des


écrites dans les journaux vendus. Qu’il s’agisse de la provocation privée
ou publique, pour être punissable la provocation doit avoir pour objet une
infraction déterminée. De plus la provocation doit avoir été suivie d’effets.
Mais par exception certaines provocations sont punissables comme telles
indépendamment du résultat.

2° Il faut qu’il y ait une infraction principale ou du moins une tentative


d’infraction que l’acte de la participation aura favorisée. Il faut qu’il y ait
un fait objectivement criminel pour parler de la participation. Peu importe
que ce fait délictueux soit moralement imputable ou non à son auteur.

3° Il faut qu’il y ait un lien de causalité suffisante entre l’acte de


participation et l’infraction principale telle qu’elle s’est réalisée.

4° Il faut qu’il y ait la volonté de participer à l’accomplissement de


l’infraction, en d’autres termes, il faut qu’il y ait l’élément moral ou
intentionnel. Ainsi donc, il faut qu’il y a une préméditation commune c’est-
à-dire un concert préalable.

A l’article 135 du CPL II la définition de la rébellion, il faut un concert


préalable, il ne suffit pas que l’agent ait la connaissance du caractère de
l’acte principal.
90

Il faut que le sujet ait recherché ou accepter de s’associer à l’acte


principal, de la provoquer ou de le favoriser. Toutes ces conditions ne sont
pas cumulatives, mais il faut réunir les trois dernières.

§2. SANCTION DE LA COACTION

Le co-auteur est puni de la peine établie par la loi à l’égard de l’acte


principal c’est-à-dire, il est puni comme s’il était l’auteur principal, c’est
une peine théorique, il n’est pas nécessaire que la sanction applicable aux
co-auteurs soit la même que celle prononcée par le juge à l’égard de
l’auteur principal.

Il y a en 1er lieu : le principe de l’individualisation de la peine. Mais il y a


certaines autres exécutions qui sont incriminées comme des infractions
distinctes. C’est le cas notamment prévu à l’article 67 du CP sur
l’arrestation arbitraire. La loi punit celui qui a enlevé ou faire enlever,
arrêter ou fait arrêter, détenu ou fait détenir arbitrairement une personne
quelconque. Dans l’article 71 du code pénal, sur la violation des secrets
des lettres, on punit celui qui a ouvert ou déplacer les lettres, cartes
postales destinées à la poste.

SECTION I : LA COMPLICITE

§1. DEFINITION : La complicité est une modalité atténuée de la


participation criminelle, le complice joue un rôle de second plan. La
complicité est synonyme de criminalité d’emprunt.

§2. CONDITIONS DE LA COMPLICITE

Les conditions de la complicité sont les mêmes que celles prévues par la
loi sur la coaction :

1° Il faut un acte de complicité. Les actes de complicité sont prévus à


l’article 22 du CPCL II. L’énumération faite à l’article 22 est limitative.

Il s’agit toujours ici des actes positifs par conséquent, il n’existe pas de
complicité par abstention ou par omission. Ainsi celui qui assiste à la
commission d’une infraction sans rien dire, ni intervenir ne pouvait, il y a
quelques temps, être poursuivi.
91

Depuis 1976, on a ajouté l’article 68 bis punissant ceux qui n’interviennent


pas pour empêcher les coups contre l’intégrité physique comme acte de
complicité :

- La complicité par instruction : elle consiste à donner sciemment des


renseignements de nature à favoriser l’exécution de l’infraction.
- La complication par fourniture de moyens : cela consiste à procurer
des armes, des instruments ou tout autre moyen avant servi à
l’action tout en sachant qu’il devrait y servir.

Ici la complicité consiste à procurer éventuellement les armes, instrument


ou autre objet ayant servi au moyen de consommer l’infraction.

Par ex : le fait de donner une clé passe-partout à l’auteur de l’infraction.

- Le fait de céder un chalumeau pour faire sauter un coffre-fort.


- La complication par aide ou assistance accessoire : dans les faits qui
ont préparé l’acte, qui l’ont facilité ou qui l’ont consommé.

Qu’en est-il de l’aide après coup ?

Qu’en est-il de l’aide apportée après la commission de l’infraction. Ici, il


s’agit d’un cas difficile qui n’a jamais trouvé de compromis entre diverse
doctrines pénalistes. Il convient d’interpréter le mot du législateur qui
parle des actes qui consomment comme répondant aux actes de
complicité. Ainsi celui qui transporte ou qui aide le voleur à transporter le
butin, il aide en fait à consommer l’infraction ;

- Le cas d’une femme qui commet l’infraction d’avortement faut-il


considérer la personne qui l’aide à enterrer le fœtus comme
complice ?

Il faut noter que l’aide apportée postérieurement à l’accomplissement


d’une infraction n’est pas un acte de complicité. Ainsi selon la
jurisprudence congolaise n’est pas complice du meurtre celui qui aide le
meurtrier à transporter le cadavre.

1ère instance Stanley ville du 16 mars 1954 1 Revue Congo – Belge de 1954
p. 71.
92

Le mot consommé ici ne se limite, en droit Belge et en droit congolais,


qu’au vol. a ce sujet Mr TROUSS et CONSTANT ont le même point de vue
et considèrent l’aide apportée au voleur comme un acte de complicité
tandis que MINEUR est contre cette version. Pour lui le code pénal en son
article 22 est conçu en termes généraux, par conséquent il ne peut pas se
limiter uniquement au cas de vol.

4° La complication par recel des malfaiteurs

a) Elle consiste à fournir un logement ou un lieu de réunion à des


délinquants particulièrement dangereux et cela de façon habituelle.
Cette complicité ne vise pas une infraction particulièrement mais
elle peut porter sur une activité criminelle plus générale. Il faut aussi
que le sujet ait eu connaissance de cette activité criminelle pour
pouvoir être considéré comme complice.
b) Il faut qu’il y ait un fait principal punissable. Si le fait principal n’est
pas une infraction ou s’il n’y a pas de lien entre le fait principal et le
fait considéré comme acte de complicité, il n’y pas complicité. Ainsi
par exemple quelqu’un qui a été rejeté dans ses intruses par sa
fiancée et qui décide de suicider et si vous lui apportez une corde
pour se suicider vous n’êtes pas complice parce que le suicide n’est
pas prévu come infraction dans notre code.

Il en est de même de la prostitution, de l’homosexualité, du suicide, qui ne


sont pas considérés comme infraction dans notre pays.

Il n’y a pas de complicité punissable, lorsque l’infraction a été neutralisée


par un cas justificatif. C’est le cas de légitime défense ou lorsque
l’infraction a été effacée par l’amnistie ou lorsque l’infraction a été éteinte
par la prescription. L’acquittement de l’auteur principal ne peut entraîner
l’acquittement du complice que s’il est fondé sur la circonstance que le fait
n’est pas établi dans sa matérialité ou n’est pas prévu par la loi pénale.

Il y a également le cas des poursuites successives, il s’agit à titre


d’exemple de l’arrestation de l’auteur principal et ensuite de celle des
93

complices. Si l’auteur principal a été jugé et acquitté, est-ce que le


complice peut revendiquer du premier coup l’acquittement ?

Dans le cas des poursuites successives contre l’auteur principal et le


complice, l’acquittement du premier n’a pas l’autorité à l’égard du second.
Autrement dit, dans ce cas-là la chose jugée a une autorité relative en ce
qui concerne les personnes.

c) Condition pour qu’il y ait la complicité punissable.

Le caractère intentionnel dans la participation du complice au fait


principal. Pour que la complicité soit punissable, il faut que le complice ait
voulu participé à l’infraction. Il faut qu’il y ait eu connaissance que le
complice apporte une aide à la commission de l’infraction principale. il n’y
pas de complicité par imprudence. Si l’infraction qui est commise n’est pas
celle à laquelle le complice a voulu participer il ne sera pas question de le
poursuivre pour complicité. L’exigence d’une participation intentionnelle
exclut la complicité. L’exigence d’une participation intentionnelle exclut la
complicité des infractions non intentionnelles parce que, pour qu’il y ait
complicité il faut que celle-ci s’attache à un fait principal et qu’il y ait
participation criminelle intentionnelle.

§3. LA REPRESSION DE COMPLICITE

Les complices sont punissables d‘une peine qui ne dépasse pas la moitié
de la peine qu’ils auraient en couru s’ils avaient été eux-mêmes auteurs. Il
se pose un problème lorsque l’auteur principal risque la peine capitale ou
la servitude pénale à perpétuité.

Le législateur congolais a prévu que lorsque l’auteur principal encourt la


peine de la mort, son complice encourt une peine allant de 10 ans à 20
ans SPP si c’est à perpétuité, à 10 ans.

Certaines assistances sont incriminées ou non comme complicité mais


comme infraction distincte. Art. 158.
94

IIIème PARTIE : LA THEORIE GENERALE DE LA PEINE

CHAPITRE I : NOTION GENERALE

SECTION I : DEFINITION

La peine est le mal infligé par le juge en conformité de la loi à ceux qui ont
été dans des formes voulues reconnus coupables de la transgression des
textes répressifs.

§1. COMMENTAIRE DE LA DEFINITION

La peine est une sanction, une réaction de la société contre une violation
de la loi pénale. La peine est un mal infligé. C’est-à-dire une sanction de
nature répressive autrement dit une souffrance, un châtiment appliqué à
titre de punition. La peine est donc établie par la loi c’est-à-dire il n’y a
que le pouvoir législatif qui peut édicter une peine. C’est le principe de la
légalité. La peine est donc appliquée par le juge. Elle n’est prononcée que
par l’autorité judiciaire (les cours et tribunaux) c’est cette dernière
condition qui permet de distinguer la peine d’autres mesures voisines. Ne
peuvent être considérées comme des peines au sens strict, toute autre
mesure appliquée par toute personne ou organe de notre pouvoir.

§2. DIFFERENCE ENTRE PEINE ET MESURES DE SURETE

Les mesures de sûreté sont prises en vue de protéger la société contre le


délinquant et le délinquant lui-même en raison de son attitude
dangereuse. C’est le cas de mesure de garde et d’éducation pour l’enfant
délinquant. Le décret du 16 décembre 1950.

Les mesures de sureté ne présentent pas un caractère primitif, il y a des


mesures de sûreté à caractère préventif.

Ex : interdiction d’exercer certaines professions : interdiction de faire le


commerce.

Il y a également des mesures de sûreté à caractère éliminatoire come la


mise à la disposition du gouvernement.
95

§3. DIFFERENCE ENTRE PEINE ET CONDAMNATION CIVILE


PRONONCEE PAR LES JURIDICTIONS CIVILES

La peine est prononcée pour de raisons d’ordre public aux fins de réprimer
les atteintes portées à la société. Les condamnations civiles ont pour but
la réparation du dommage privé causé par l’infraction.

Al peine est personnelle et individuelle, tandis que les réparations civiles


affectent aussi bien le condamné que le civilement responsable.

La contrainte par corps est une voie d’exécution qui consiste dans
l’emprisonnement du condamné pour le forcer à payer les frais ou les
dommages-intérêts ou encore la restitution d’objets. La contrainte par
corps est une sanction civile, même s’il prive le condamné de sa liberté.

§3. LE CARACTERE DE LA PEINE

1. La peine doit être légale. C’est le principe de la légalité des peines.


Le juge doit ainsi vérifier le texte qui l’applique, il doit le citer, et
surtout il ne doit pas outrepasser les limites lui prescrites par ce
texte. La nature de la peine est précisée par la loi ainsi que son taux.
2. La peine doit être obligatoire c’est-à-dire qu’une fois que les
conditions sont remplies, le juge est tenu d’appliquer la peine.

Il y a de cas où le législateur prévoit l’application facultative de la peine.


C’est le cas de l’infraction de la banqueroute. Art. 88.

3. La peine doit être égale c’est-à-dire il ne doit pas y avoir de privilège


en matière de répression. Mais ce principe de l’égalité de peine est
sur le plan pratique contesté dans notre pays car il y a des
considérations qui entrent en ligne de compte.
4. La peine doit être personnelle c’est-à-dire qu’elle ne peut atteindre
que la personne qui a commis l’infraction c‘est à dire l’auteur de
l’infraction. C’est en vertu de ce principe que les personnes morales
ne sont pas poursuivies pénalement, et qu’il n’y a pas de
responsabilité pénale du fait d’autrui.
96

5. La peine doit être individuelle c’est-à-dire doit être prononcée contre


chaque personne en raison d’une même infraction. En d’autres
termes il ne peut être prononcé des condamnations collectives.

§5. LES FONCTIONS DE LA PEINE

On attribue à la peine plusieurs fonctions :

1. La fonction d’expiation ou de rétribution : lorsqu’on se base sur cette


fonction la peine est proportionnelle à la culpabilité du délinquant
c’est-à-dire aux dommages qu’il a causé à la société.
2. L’intimidation : on dit toujours que la crainte du châtiment est le
début de la sagesse ».

Cette intimidation peut être générale ou spéciale. Elle est générale lorsque
les individus dans la société évitent de commettre les infractions à cause
de la menace de la sanction pénale. Elle est spéciale lorsqu’elle s’adresse
à un condamné déterminé pour qu’il ne retombe pas dans son activité
antisociale.

3. L’élimination : elle consiste à mettre le condamné hors d’état de


nuire. C’est le cas de la peine de mort. C’est l’élimination radicale.
C’est le cas d’emprisonnement à longue durée. C’est le cas dans une
faible mesure de la relégation.
4. La réformation ou la réadaptation du délinquant. Elle a pour objet de
favoriser l’amendement du condamné et même préparer son
reclassement social.

§6. LA NOMENCLATURE DES PEINES. Article 5 du CPL I

1. La peine capitale, la mort


2. Les travaux forcés
3. Les servitudes pénales
4. L’amende
5. La confiscation spéciale
6. L’obligation de s’éloigner de certaines endroits ou régions
7. La résidence imposée à certains endroits
8. La mise à la disposition de la surveillance du gouvernement
97

En dehors de ces peines, il y en a d’autres telles que : la dégradation


militaire, la privation des droits civils et politiques ; la déchéance du
permis de conduire

A. LA CLASSIFICATION DOCTRINALE ET JURISPRUDENTIELLE


1. Les peines principales
2. Les peines accessoires
3. Les peines subsidiaires
1. Les peines principales : elles constituent la sanction proprement
dite. Elles sont autonomes, c’est-à-dire elles se suffisent à elles-
mêmes.

Par ex : la peine de mort, la peine de SPP

L’amende a un caractère mixte, tantôt, elle est considérée comme une


peine principale tantôt comme une peine accessoire. Elle est considérée
comme une peine principale lorsqu’elle est prononcée seule.

Elle est accessoire lorsqu’elle accompagne une autre peine.

2. Les peines accessoires : ce sont des peines qui s’ajoutent la peine


principale pour la compléter et pour en assurer l’efficacité.

Ex : la confiscation, le retrait du permis de conduire, la dégradation


militaire, l’éloignement de certains endroits ou la privation du droit civil ou
politique, la résidence imposée.

Les peines accessoires sont parfois facultatives parfois obligatoires.

Ex : la confiscation est l’emprisonnement que le juge prononce dans tous


les cas de condamnation à une peine d’amende. Pour l’éventualité où le
condamné resterait en état de ne pas payer.

Par exemple : on peut condamner quelqu’un à x franc congolais ou à 6


mois de SPPS (servitude pénale subsidiaire).

SECTION II : L’ETUDE SOMMAIRE DES PEINES

§1. LES PEINES CORPORELLES


98

D’abord la peine de mort : un arrêté très ancien du gouverneur général du


09 avril 1898 réglementer l’application de la peine de mort. Elle est fixée
comme suit : pour les civils : la pendaison et pour les militaires la
passation par les armes. Au Congo l’exécution est publique, mais il y a
l’instruction administrative qui restreigne cette publicité. La peine de mort
doit intimider et c’est la raison d’être et épargner la société de la récidive
de la part du délinquant. L’ordonnance du 03 août 1936 interdit la prise de
vue pour une peine de mort. Une fois la peine de mort prononcée, le MP
doit interjeter d’office l’APPEL et si la peine de mort est maintenue, il
demande le recourt en grâce.

Lorsqu’il s’agit d’une femme enceinte condamnée à mort, l’exécution est


suspendue jusqu’à l’accouchement.

Avant l’indépendance, il n’y avait que 9 infractions punissables de peine


de mort.

Actuellement 7 cas disposent le délinquant à la peine de mort : meurtre,


assassinat, ...

Faut-il abolir ou maintenir la peine de mort. Cette peine est-elle légitime ?


Il y en a qui pensent qu’elle doit être maintenue à cause de son caractère
d’intimidation. Ceux qui sont contre la peine de mort soutiennent, qu’elle
n’est pas aussi intimidante qu’on le croit.

La peine de mort doit être considérée comme un échec cr le droit pénal


moderne vise la réadaptation sociale du délinquant. En cas d’erreur
judiciaire, l’erreur judiciaire devient irréparable lorsque l’auteur de
l’infraction est condamné à mort.

D’une manière générale, la tendance actuelle va vers l’abolition de la


peine de mort.

- La peine de fouet. Cette peine au départ coutumière a été


supprimée par le décret du 16 septembre 1959, elle n’était
appliquée que par les tribunaux coutumiers.

§2. LES PEINES PRIVATIVES DE LIBERTE


99

- La servitude pénale : article 7 à 9 du code pénal livre 1 er,


l’ordonnance du 17 septembre 1965 portant règlement pénitencier.

La servitude pénale n’est pas à confondre avec la détention préventive qui


est une mesure de garde contre un individu soupçonné d’infraction grave
avec indice de culpabilité. La servitude pénale résulte d’un jugement alors
que la détention préventive est un acte de procédure. Il est important de
noter que le temps passé en détention préventive est compté dans la
durée de la servitude. Cette durée s’impute également sur la SPS et sur la
contrainte par corps. Le temps de détention préventive comprend tous les
temps que le condamné est privé de sa liberté, quelle que soit l’autorité.

- Les travaux forcés : ils sont réglementés par la loi 73/017 du 19


janvier 1976. Ce texte a introduit dans l’arsenal de peines congolais,
la peine des travaux forcés (à la suite de l’infraction de
détournement) leur nature sera déterminée par une ordonnance à
venir parce que depuis lors cette ordonnance n’est jamais sortie. De
nos jours cette peine se différencie de la peine de servitude pénale.

§3. LES PEINES RESTRICTIVES DE LIBERTE

- Les peines substitutives principales : art. 14 du code pénal L.I. Ce


sont des peines que les tribunaux peuvent substituer à la peine de
servitude pénale principale. C’est notamment l’obligation de
s’éloigner de certaines milieux, ou l’obligation de résider dans
certaines endroits déterminés.

Les raisons d’être de cette peine :

- C’est pour éviter de mettre le délinquant primaire en contact avec


les récidivistes
- C’est pour maintenir le condamné dans le milieu familial où il
dépend
- Pour éviter l’encombrement des prisons
- Les peines accessoires complémentaires art. 14b

Cette pénalité est facultative


100

- La mise à la disposition du gouvernement : article 14 H.I

Il s’agit d’une peine à caractère éliminatoire dans un but de défense


sociale.
101

§4. LES PEINES PECUNIAIRES

1- L’amende : il s’agit d’u paiement forcé d’une certaine somme


d’argent au profit du trésor public à titre du châtiment à la suite
d’une violation de la loi pénale. La peine doit être prononcée par les
cours et tribunaux et on les appelle amende pénale. Il ne faut pas
confondre l’amende pénale avec l’amende transactionnelle ou
amende administrative. L’amende transactionnelle est prononcée
par l’OMP ou l’OPJ en vue de renoncer aux poursuites sous réserve.

L’amende transactionnelle prévue par l’article 11 du CPP se heurte contre


le principe selon lequel la loi pénale est d’ordre public, on ne peut y
déroger par des conventions particulières. La terminologie amende
forfaitaire n’est pas valable au Congo.

Les caractères de l’amende.

Elle doit être prononcée individuellement contre chacun des condamnés


en raison d’une même infraction. L’amende est une peine principale
comme elle peut être une peine accessoire.

Comment peut-on recouvrer l’amende ?

Il appartient au greffier de recouvrer l’amende, habituellement dans un


délai de 8 jours qui suit la condamnation devenue irrévocable. On paie
aussi l’amende dans le délai imparti par le jugement. Le tribunal peut
aussi ordonner l’exécution immédiate dès le prononcé du jugement ou dès
la signification de ce dernier.

Pour le recouvrement de l’amende, le greffier peut recourir à des moyens


civils d’exécution forcée notamment la saisie exécution qui consiste en fait
dans la vente des biens du condamné à l’issu d’un jugement l’autorisant
ou encore par la saisie-arrêt. C’est-à-dire on saisit les fonds du condamné
dans les banques.

LA SERVITUDE PENALE SUBSIDIAIRE

Elle consiste en un emprisonnement prononcé en cas de non-paiement de


l’amende. Le condamné n’a pas le choix entre la SPP et l’amende. Le
102

condamne qui a subi la SPP est libéré définitivement de l’amende. La


durée de la SPS est fixée par un jugement en proportion directe du taux de
l’amende sans qu’elle en puisse dépasser 6 mois.

2- La confiscation (peine pécuniaire)


A. Définition : elle consiste dans l’attribution à l’Etat par une décision
judiciaire de la propriété de certains biens en rapport avec la
perpétration d’une infraction. Il y a deux sortes de confiscation. La
confiscation générale et la confiscation spéciale.
 La confiscation générale porte sur la totalité des biens du condamné.
Pendant la période coloniale jusqu’à la constitution de 1964 la
confiscation générale était interdite au Congo. Mais l’ordonnance-loi
n°66/112 du 15/03/1966 a introduit obligatoirement la confiscation
générale contre les détourneurs et les corrompus. L’ordonnance-loi
du 04/04/1967 a modifié le texte de 1966 dans ce sens que la
confiscation générale était limité à la somme détournée.
 La confiscation spéciale : elle porte sur des choses particulières. La
décision judiciaire doit identifier l’objet du patrimoine qui sera
confisquée. Sinon la confiscation n’est pas légalement motivée. Ex :
le tribunal ordonnera la confiscation de telle ou telle voiture en
mentionnant le numéro d’immatriculation.
B. LA REGLEMENTATION DE LA CONFISCATION SPECIALE

LE CARACTERE DE LA CONFISCATION SPECIALE

- Le caractère obligatoire de la confiscation spéciale.

Elle ne peut être prononcée partiellement ; les circonstances atténuantes


ne peuvent pas atteindre la confiscation. Le caractère général de la
confiscation spéciale vient après son caractère obligatoire, cela veut dire
que la confiscation s’applique à toutes les infractions qu’elles aient été
consommées, tentées ou manquées. Mais la confiscation ne peut
concerner que les infractions intentionnelles c’est-à-dire dont l’existence
est subordonnée au dol à moins que la loi vient à disposer autrement et de
façon explicite.
103

Les infractions involontaires ne donnent pas lieu en principe à la


confiscation spéciale.

Quel est l’objet de l’infraction c’est à dire les choses qui forment l’objet de
l’infraction. Ce sont celles sur lesquelles faits délictuels ont été exécutés
par ex : la casserole de fretins volée. C’est l’objet de l’infraction. Elle sera
confisquée.

Dans l’infraction de faux, l’objet du délit va consister dans l’action falsifié.

Dans la destruction méchante c’est l’objet détruit.

Généralement, on ne parle pas de l’objet du délit mais plutôt du corps du


délit. Pour qu’on puisse confisquer l’objet du délit, il faut que cet objet soit
la propriété du condamné.

Par conséquent, les choses volées, extorquées, détournées bien qu’ils


forment le corps du délit, ne peuvent faire l’objet d’une confiscation.

La confiscation porte également sur l’instrument du délit par ex : la clé


pour voler dans la chambre. Par instrument du délit, il faut entendre tout
objet qui a servi ou qui était destiné à commettre l’infraction ou encore
celui qui a aidé ou qui devait facilite l’acte de l’auteur de l’infraction ou de
son complice.

L’expression « destiné à commettre » permet d’englober tous les


instruments dont l’agent s’est servi ainsi que ce qu’il a emporté à =cette
fin mais dont il ne s’est pas servi parce qu’il n’en a pas eu besoin ou parce
qu’il n’a pas eu le temps de s’en servir. Quel sera le sort des instruments
utilisés pour commettre les actes préparatoires ou les actes postérieurs à
la commission de l’infraction ? La doctrine à ce sujet est divisée, certains
auteurs soutiennent que tous les objets destinés à servir à l’infraction
doivent être confisqués. C’est la position de NIPERS et CERVET TOME I, p.
41.

Les auteurs excluent la confiscation dans ce cas puisque disent-ils les


actes préparatoires et les actes postérieurs à l’infraction ne sont pas
punissables. STRAUSS et CONSTAN.
104

Ainsi la voiture du voleur et celle de celui qui a servi à emporter le butin


ne peuvent être confisquées. La solution du droit congolais, la voiture de
celui qui a servi à emporter le butin sera confisquée sur base de l’art. 22
LI. Autrement dit le véhicule de celui qui a sciemment aidé au transport
des choses volées doit être confisqué en vertu de l’article 22 AL 4.

Si l’instrument appartient au condamné en copropriété, il faut noter que le


code pénal n’exige pas la propriété exclusive par conséquent l’instrument
sera confisqué.

A quel moment faut-il se placer pour apprécier le droit de propriété du


condamné sur l’objet ?

Deux solutions divergentes sont retenues :

La première solution consiste à apprécier le droit de propriété au moment


de l’infraction. Peu importe ou non que cet objet soit la propriété du
condamné au moment du jugement. (La position de la cour de cassation)
on ne tient pas compte de la propriété au moment du jugement mais on
tient compte au moment de l’infraction. La seconde solution apprécie la
propriété au moment du jugement (MINEUR p. 51).

3- LA CONFISCATION PEUT PORTER SUR LE PRODUIT DE


L’INFRACTION

Il s’agit ici des choses créées par l’infraction. Ainsi dans l’infraction de
contrefaçon monétaire, le produit sera la fausse monnaie ou monnaie
contrefaite. Les produits de l’infraction peuvent être confisqués quel que
soit le propriétaire même si ces produits appartiennent à un tiers.

 La distinction entre la confiscation et la saisie :

La saie n’est qu’une mesure d’instruction qui consiste à mettre sous la


main de la justice tous les objets pouvant servir à la manifestation de la
vérité (et on appelle ça en procédure les pièces à conviction).

La saisie est un moyen de constituer les preuves tandis que la confiscation


est une peine. La saisie atteint le droit de propriété dont l’exercice est
105

seulement suspendu alors que la confiscation enlève ce droit. La main


levée de la saisie supprime celle-ci.

Enfin, la confiscation ne peut être prononcée qu’en vertu d’un texte et à


l’égard du condamné et non contre ses héritiers ou contre les personnes
civilement responsables.

Pourquoi est-ce que la confiscation ne peut être prononcée contre les


personnes civilement responsables ou ses héritiers ?

Parce que la peine est individuelle et personnelle.

La motivation de la confiscation

Pour qu’une confiscation soit légale, la décision judiciaire doit constater


expressément la réunion de conditions auxquelles la loi subordonné
l’application de cette peine.

§5. LES PEINES PRIVATIVES DES DROITS

La privation des droits attachés à l’autorité paternelle, lorsque celui-ci fit


l’objet de la répression prévue à l’article 174 du Code pénal. La privation
des droits politiques peut être également prononcée, elle consiste en la
non éligibilité c’est à la dire le droit d’être élu, le droit d’être électeur ou le
droit à l’accès aux fonctions publiques.
106

CHAPITRE II : LES CAUSES DE VARIATION DE LA PEINE

SECTION I : LES CAUSES EXCLUSIVES DE L’INFRACTION

Les éléments constitutifs de l’infraction sont réunis dans le chef de


l’auteur mais un fait vient autoriser cette infraction.

1. LES CAUSES DE NON IMPUTABILITE

§1. LES NOTIONS

Les causes de non imputabilité ont celles qui affectent l’élément moral de
l’infraction. Imputabilité, c’est l’attribution d’un fait à une personne
appelée auteur. Un lien entre le fait. Quelles sont alors ces causes ?

§2. LA MINORITE (l’âge)

Un mineur âgé de moins de 16 ans ne doit jamais être considéré comme


auteur d’une infraction. Un enfant âgé de moins de 16 n’est pas
pénalement responsable en vertu du décret du 06 décembre 1950.

Le législateur considère que l’enfant n’a pas encore le discernement


nécessaire pour comprendre la gravité de l’infraction.

Cet enfant ne fait pas l’objet des poursuites pénales et ne se voit pas
appliquer des sanctions pénales. Si nous considérons la minorité comme
cause de non imputabilité, que fait-il dire alors de la vieillesse ?

La vieillesse hélas n’est pas une cause de non imputabilité. Un vieillard est
donc responsable. Est-ce que le sexe est une cause d’irresponsabilité
pénale ? Le sexe n’a aucune influence sur la responsabilité pénale.
L’homme et la femme sont égaux quant à la responsabilité pénale.

Pour l’application de la peine de mort. Une femme enceinte ne sera jamais


exécutée tant qu’elle restera enceinte car la peine est individuelle (d’où on
ne doit pas condamner le bébé).
107

§3. LA DEMENCE

C’est une altération de l’intelligence qui fait que le dément n’a plus
conscience de ses actes. Ce sont les décisions jurisprudentielles qui ont
introduit la démence comme cause de non imputabilité.

Le principe NULLUM CRIMEN SINE LEGE s’applique de façon stricte lorsque


cela va défaveur du délinquant, quand la nature est favorable au prévenu,
on n’a pas besoin de ce principe.

La démence est considérée comme cause de non imputabilité pour deux


raisons :

1- L’Etat de démence : la preuve de la démence est faite par


l’expertise psychiatrique. Le juge n’est pas lié par le rapport de
l’examen psychiatrique. D’après son intime conviction, il peut
refuser ce rapport ou le réfuter.
2- La démence doit exister au temps de l’action, on apprécie la
démence au moment de la décision judiciaire, l’individu est sain
d’esprit. (irresponsabilité).
3- Cas au moment de faits sain d’esprit : au moment de la décision, la
démence. La responsabilité.

§4. L’IVRESSE OU L’INTOXICATION FORTUITE

1- L’ivresse ou intoxication fortuite c’est celle qui n’est ni voulue ni


prévue, il s’agit de l’ivresse involontaire. C’est le cas d’un prévenu
qui a consommé une boisson qu’il ne croyait pas enivrante et dans
laquelle un tiers a versé un liquide alcoolique à son insu. Si cette
ivresse est totale cela constitue une cause de non imputabilité t
cette cause de non imputabilité entraine l’irresponsabilité pénale. Si
elle est partielle, elle constitue une circonstance atténuante.

Tribunal de Police de Kolwezi du 02/11/1961, dans la revue juridique de


1962 p. 173 JP.

L’ivresse est partielle quand la personne a encore une parcelle de volonté


et une lueur de conscience.
108

2- L’ivresse culpeuse : c’est le cas où le prévenu a bu avec excès par


imprudence sans qu’il ait prévu son enivrement ni les conséquences
de celui-ci.

Il y a deux solutions envisagées à propos de cette ivresse culpeuse :

1. Si l’ivresse est totale il y a irresponsabilité pénale


2. Si l’ivresse est partielle il y a la responsabilité pénale du prévenu à
cause de sa négligence ou de son imprudence.

J.P. ELISABETHVILLE 10 octobre 1944. Revue juridique Congo-Belge 1945


p.8.

3- L’ivresse volontaire : c’est la situation de celui qui s’est mis


volontairement dans l’état d’ivresse mais qui ne voulait pas
commettre des infractions une fois ivre.

Il est pénalement responsable de ses actes quel que soit la dose de son
ivresse totale ou partielle. Cela est sévèrement puni selon le principe « Qui
veut la cause, veut les effets ».

4- L’ivresse préméditée : c’est le ca du prévenu qui s’enivre pour se


donner le courage de délinquer et faire taire la voie de sa
conscience. L’ivresse préméditée aggrave la peine. C’est donc
l’entière et pleine responsabilité.

§5. LA CONTRAINTE

1- La contrainte morale ou force majeure sera étudiée selon ses


différents points. Et pour ce qui est de la notion de la contrainte, il
faut noter que le code pénal congolais ne prévoit pas cette notion de
la contrainte come cause en faveur du prévenu.

Ordonne du 14/05/1886 (on recourt aux principes généraux).

La contrainte consiste dans un évènement qui détruit la volonté de l’agent


et le pousse irrésistiblement à l’acte interdit par la loi ou l’empêche
d’accomplir ce que la loi prescrit.
109

Ce principe général du droit est tiré du code pénal belge article 71. Cet
article stipule : il n’y a pas d’infraction lorsque l’accusé a été contraint à
une force à laquelle il n’a pas résisté.

2- LES CONDITIONS GENERALES


1) La contrainte doit être totale c’est-à-dire elle doit avoir eu sur
l’auteur une influence déterminée. Ainsi donc l’amoindrissement de
la volonté ne constitue pas une contrainte. La contrainte doit être
examinée in concreto en tenant compte du temps, du lieu, des
circonstances et de la qualité de l’agent.
2) Elle doit être étrangère au prévu. Il ne faut pas que le prévenu
puisse créer seul cette situation de contrainte. Elle n’est pas admise
s’il y a eu négligence ou manque de précaution de la part du
prévenu.
3) Elle doit être antérieure ou concomitante à l’infraction.
3- Les sortes de contraintes
1) La contrainte physique : c’est une force extérieure insurmontable
qui pousse l’auteur à commettre l’infraction. Une force extérieure
signifie une circonstance extérieure à la personne de l’agent. Ainsi
par exemple des phénomènes naturels peuvent constituer des
circonstances extérieures à l’agent comme la tempête. L’acte d’un
tiers peut être aussi une force extérieure qui pousse le délinquant à
commettre l’infraction. Cela peut être aussi le fait du prince.
L’autorité peut s’imposer vis-à-vis du subalterne. Celui qui obéit aux
ordres du chef coutumier ne peut d’être mis à mort, en cas de
résistance peut invoquer le cas de contrainte.
J.P. BOMA 19/03/1903, revue de JP p. 117 et 262.
2) La contrainte morale : c’est l’absence du choix d’agir ou se
s’abstenir en raison d’un mal irrésistible qui abolit la volonté. La
contrainte morale résulte de la menace d’un mal grave pour soi-
même ou pour autrui et dont l’appréhension annule la liberté
d’action du délinquant. Il y a des conditions particulières à la
contrainte morale :
110

 Le mal dont l’agent est menacé doit être grave. Le juge apprécie la
gravité en tenant compte des circonstances de fait et des
circonstances psychologiques qui entourent l’infraction.
De toute façon une simple impression ne suffit pas.
- Le danger doit être certain actuel et imminent c’est-à-dire il ne faut
pas qu’il y ait un autre moyen de se soustraire à la contrainte que de
commettre l’infraction. Il faut alors exclure un danger fictif c’est-à-
dire imaginaire.
On ne parle de contrainte quand le danger est lointain, il doit être
actuel, présent.
- Le mal dont on est menacé doit être injuste. Ainsi donc lorsqu’il y a
une arrestation.
Le délinquant ne doit pas brutaliser les agents de l’Etat pour prévoir
le motif de menace parce qu’il ne s’agit pas là d’une injustice.
- L’acte doit être imposé de l’extérieur. Il n’y a pas de contrainte
lorsque l’auteur constitue en lui-même une contrainte. Il a voulu être
dans cette situation.

§5. L’IGNORANCE ET L’ERREUR

1. LA NOTION

L’ignorance est l’absence de toute information sur un point donné.


L’erreur est une notion inexacte sur un point donné.

Dans les deux cas, ce n’est pas la volonté qui est affecté mais c’est la
connaissance de la loi et des faits qui affectent l’élément moral de
l’infraction. En droit pénal on traite de la même façon l’erreur et
l’ignorance.

2. DISTINCTION

Il faut distinguer l’ignorance ou erreur de fait et l’ignorance ou erreur de


droit. L’ignorance ou erreur de fait, porte sur de circonstances de faits qui
rendent l’action punissable. En d’autres termes elle porte sur l’élément
matériel de l’infraction.
111

Ex : Dans le cas d’infraction d’homicide. Le fait retenu est d’avoir tué.


L’erreur peut porter sur le fait de croire avoir tué une bête alors qu’on a
tué une personne humaine.

L’ignorance ou erreur de droit porte sur la connaissance de la loi pénale ou


sur les conditions de son application.

Par ex : celui qui ramasse quelque chose et le garde pour soi.

Il ignore ce que le droit pénal appelle : le recède frauduleux. Il y a l’erreur


qui porte sur les éléments constitutifs de l’infraction et l’erreur qui porte
sur les conditions d’application de la loi pénale. Ainsi donc pour l’infraction
de détournement, il faut être un fonctionnaire pour être poursuivi du chef
de détournement. On peut se tromper sur sa qualité de fonctionnaire et
prendre un agent de la caisse à la SONAS. Il y a erreur de droit qui porte
sur l’élément constitutif de l’infraction. Mais l’erreur peut aussi porter sur
les conditions d’application de la loi pénale.

Par exemple : l’erreur qui porte sur une circonstance aggravante, c’est le
cas de quatre voleurs dont l’un possède une arme.

Quelle est la solution du droit positif ?

En France, on dit, en cas de l’ignorance ou erreur de fait cela constitue


une cause de sa responsabilité pénale. L’ignorance ou erreur de droit
n’exclut pas la responsabilité pénale.

En droit congolais, le droit congolais ne prévoit pas une disposition


générale sur l’ignorance ou l’erreur, on se réfère à la jurisprudence et
celle-ci tient compte de deux situations :

- L’erreur de fait : lorsqu’il y a erreur de fait, il y a irresponsabilité


pénale.
- L’erreur de droit : au Congo lorsqu’il y a erreur, il faut voir s’il s’agit
d’une erreur invincible qui entraîne l’irresponsabilité pénale et d’une
erreur non invincible il y a responsabilité pénale.
A. L’IGNORANCE OU ERREUR INVINCIBLE
112

« Nul n’est censé ignorer la loi » n’est pas en droit congolais une
présomption irréfragable c’est-à-dire cette présomption peut être
renversée. Mais pour cela elle exige des conditions de preuves
exceptionnelles.

Les moyens tirés de l’ignorance de la loi ne pourraient être considérés


comme cause de justification qu’ s’il y avait pour l’inculpé l’impossibilité
matérielle absolue de connaître l’existence d’une prescription légale
particulière.

J.P. 1ère instance ELISABETHVILLE 1941. Revue juridique IN CONGO – BELGE


1941 p ;

Il résulte de la publication régulière de la loi une présomption légale de la


connaissance de cette loi par les justiciables. Cette présomption cède
lorsque le justiciable prouve qu’il a été matériellement impossible pour lui
de connaître cette loi. J.P. Léop. 1943, 27 – Mars, Dans la Revus juridique
du Congo – Belge 1943 p.245.

La connaissance par le prévenu de la loi régulièrement publique se


présume. C’est à celui-ci à prouver l’impossibilité invincible dans laquelle il
se serait trouvé, de connaître la disposition légale qu’il a enfreinte.

La jurisprudence congolaise est plus portée à admettre l’ignorance


invincible de droit que l’erreur invincible de droit parce que l’erreur de
droit c’est-à-dire l’application incorrecte d’une loi est une situation tout à
fait exceptionnelle. Le juge apprécie souverainement le caractère
invincible de l’erreur ou de l’ignorance d’après les circonstances spéciales
de chaque cas. Il doit motiver.

Pour la doctrine, il n’y a pas lieu de distinguer l’erreur et l’ignorance de


droit. Les deux sont causes de non imputabilité à condition qu’elles soient
invincibles. Elle s’applique à toutes les infractions tant intentionnelles que
non intentionnelles.

Cas d’une infraction non intentionnelle, cela entraîne le cas de la


responsabilité.
113

4° Cas particuliers

- Le cas de la bonne foi. Etre de bonne foi c’est agir ou bien dans
l’erreur ou bien sans mauvais intention. Définition du PROFESSEUR
LEGRO.

Cela signifie que le prévenu qui a accompli de bonne foi un fait matériel
constitutif de l’infraction sans vouloir ce fait en tant qu’infraction.

Deux situations se présentent :

1° L’infraction non intentionnelle. Dans ce cas la bonne foi est inopérante


et cela entraîne la responsabilité de l’auteur.

2° Dans les infractions intentionnelles, la bonne foi entraîne


l’irresponsabilité pénale de l’agent. Ainsi par ex : il n’y a pas de
dénonciation calomnieuse pour celui qui, de bonne foi, a dénoncé un fait
inexact.

La protection d’un droit : c’est le cas par exemple de celui qui prend à
autrui son bien en apurement d’une créance. Au Congo, il n’y a pas de dol
spécial requis pour qu’il y ait vol, dans l’infraction de vol, le dol requiert
l’intention de s’approprier injustement le bien d’autrui.

Celui qui s’empare d’une chose dans l’intention de la retenir en gage


jusqu’à ce que le propriétaire ait payé sa dette.

B. CAUSES DE JUSTIFICATION

§1. L’ORDRE DE LA LOI ET LE COMMANDEMENT DE L’AUTORITE


LEGITIME

Encore une fois en droit congolais, il y a une lacune puisque cette matière
n’est pas prévue par notre code pénal, on se réfère alors au code pénal
Belge en ses articles 152 70 et 126. L’article 70 Belge stipule : qu’il n’y a
pas d’infraction lorsque le fait était ordonné par la loi et commandé par
l’autorité.

1. Le fait tire sa justification de la loi. C’est le cas du bureau qui


exécute une condamnation à mort.
114

Les conditions dans ce cas sont cumulatives :

1. Le fait doit être ordonné par la loi.


2. Le fait doit être commandé par l’autorité
I. LE FAIT DOIT ETRE ORDONNE PAR LA LOI

C’est le cas de l’arrestation d’un délinquant par l’OPJ en cas de flagrance.


L’art 76 qui interdit à certaines catégories de personnes de divulguer le
secret professionnel. Le médecin peut violer le secret professionnel
divulguer une maladie contagieuse.

Que se passe-t-il si le fait est uniquement commandé par une autorité


légitime mais interdit subalterne celui-ci engage sa responsabilité pénale.

Si le fait est uniquement commandé par une autorité légitime cela


suppose d’abord que l’agent doit recevoir l’ordre et l’exécution mais si
l’agent a pris l’initiative ou a exagéré volontairement l’ordre reçu il n’y a
point de justification.

- L’ordre à donner à l’agent doit être légal


- Que l’autorité qui commande soit légitime et agisse dans le cadre de
sa compétence

Si l’ordre provient de l’autorité de fait qui n’est pas une autorité légitime il
n’y a pas de cause de justification.

La cause de justification tirée de l’obéissance à l’autorité hiérarchique :

1. L’ordre doit avoir été donné par un supérieur à un inférieur qui lui
doit obéissance hiérarchique.
2. L’ordre doit être relatif à des situations du ressort de son supérieur
c’est-à-dire dans les limites de ses attributions
3. L’ordre ne doit pas être manifestement illégal. En Belgique deux
théories ouvre le jour : il y a d’abord la théorie de l’obéissance
passive et la théorie de la Baïonnette intelligente.

L’obéissance passive : ici l’inférieur doit exécuter d’amblée les ordres du


supérieur. C’est ne pas le contester.
115

La théorie de la baïonnette intelligente : ici avant d’exécuter l’ordre du


chef, il faut réfléchir et vérifier si l’ordre n’est pas illégal. Sinon l’on
supporte les conséquences de l’acte. Dans son évolution. Cette théorie
précisera que l’agent évitera l’exécuter un ordre manifestement illégal.
Cette dernière position a été consacrée par la Jurisprudence congolaise.

JP BOMA 24 janvier 1905 dans JP de tribunaux TOME 2p. 43


ELISABETHVILLE 10 février 1912. Dans la revue JP congolaise de 1914 RJB
1954 p. 232. 1ère instance Equateur appel CSJ 12 mai 1972 dans revue
juridique du ZAIRE 1973 p. 38.

§2. LA LEGITIME DEFENSE

1. Définition

La légitime défense consiste dans l’emploi de la violence pour repousser


une agression injuste et imminente. En droit pénal moderne, on ne peut
pas faire justice à soi-même. Comment alors concilier cela avec la légitime
défense.

Un individu peut être contraint d’agir en légitime défense pour se défendre


à cause de l’imminence du danger, et si l’individu e défend c’est que la
société n’est pas capable de le protéger. C’est ainsi qu’on est autorisé à se
défendre.

Quant à cette manière de légitime défense, notre CP est muet. C’est donc
aux principaux généraux du droit qu’il faut recourir. Un article qui stipule :
« il n’y a ni crime, ni délit lorsque l’homicide, les blessures et les coups
étaient commandés par la nécessité actuelle de la légitime défense de soi-
même ou d’autrui ».

2. L’ETENDUE DE LA LEGITIME DEFENSE

La légitime défense s’applique aux attaques faites contre les personnes


c’est-à-dire dirigées contre soi-même ou ses proches. Le texte prévoit la
nature même de l’agression, il s’agit de l’homicide, des blessures et des
coups. Mais dans la pratique, on étend le champ d’application de la
légitime défense. C’est ainsi qu’on admet aussi qu’on puisse appliquer la
116

notion de la légitime défense aux attentats à la liberté. C’est aussi le cas


lorsqu’il s’agit de la séquestration ou détention arbitraire, enlèvement.

Il y a également légitime défense, lorsqu’il s’agit des attentats à la pudeur,


l’honneur et lorsqu’l s’agit d’injures publiques.

Ainsi en cas de tentative de viol, on peut admettre que la femme puisse


repousser l’agression.

La légitime défense est admise contre les infractions que nous avons
mentionnées : c’est-à-dire attentat à la pudeur, viol etc. parce que ces
infractions supposent une violence.

Que va-t-il se passer si l’agression est dirigée contre les biens ?

La Jurisprudence congolaise admet qu’il y ait légitime défense lorsqu’on


s’attaque non à la personne mais contre ses biens parce que celui qui
s’attaque aux choses, s’attaque indirectement au propriétaire (MINEUR).

La cour de cassation Belge donne une opinion contraire : la légitime


défense, concerne les agressions dirigées contre les personnes et non
contre les choses.

Au Congo lorsqu’il y a attentat à la propriété, il y a menace également en


la personne du propriétaire, la défense violente devient alors légitime.
BOMA 17 sept. 1976 RJP P. 146.

Se trouvent en état de légitime défense des personnes qui pouvant


prendre la fuite pour éviter le combat ne la prennent pas pour ne pas
laisser à la merci des assaillants leurs cases, leurs biens et leurs
plantations.

ELISABETHVILLE 30 novembre 1915. Dans JP colonial de 1926.

Les atteintes à l’intégrité de la personne pour repousser une agression


contre la propriété sont justifiées lorsque la nature de cette agression fait
présumer l’intention d’attenter aux personnes.

1ère instance. Appel BUKAVU 14.04.1946. Dans R.J. Congo-Belge 1946. P.


148
117

Il s’agit d’une défense indirecte contre les atteintes à l’intégrité physique.

1ère instance Appel. Conquil./Ville 02 oct. 1947 RJC B 1948 p. 28 avec la


note.

3. CONDITIONS D’EXERCICE DE LA LEGITIME DEFENSE


1. L’agression doit être actuelle et imminente. Il faut donc que
l’agression se produise ou soit sur le point de se commettre et qu’il
ne soit pas possible de pouvoir recourir à la protection efficace et
suffisante de l’autorité. La victime de l’agression ne doit pas
attendre que le dommage se réalise. Elle peut agir dès qu’elle peut
déjà croire à un danger grave, certain, actuel. Si l’agression cesse
par la volonté de l’assaillant, il n’a plus raison d’agir en légitime
défense : mais si on agit en pareil cas, alors que l’agression a cessé,
cela devient de la vengeance.

Dépassé les limites de la légitime défense, celui qui frappe mortellement


un voleur au moment où celui-ci prend la fuite et ne manifeste aucune
intention agressive.

1ère instance BUKAVU (APPEL) du 07/04/1946 RJCB

Il n’y a pas de légitime défense contre un élément de légitime défense


parce que la deuxième condition de légitime défense exige que l’agression
doit être injuste. Celui qui se défendrait contre la violence licitement
exercée ne serait pas en cas de légitime défense. Au contraire il
commettrait un acte de rébellion (quand les militaires vous arrêtent, vous
devez vous arrêter).

La légitime défense existe-t-elle à l’encontre des fonctionnaires, ou des


agents dépositaires de l’autorité quand ils agissent.

La Jurisprudence admet la résistance aux actes manifestement illégaux et


la Jurisprudence congolaise est unanime sur ce point.

J.P. 1ère instance (appel) Equateur du 6 février 1951 RJCB 1952 p. 253.

2. Il doit y avoir proportion entre l’attaque et la défense. C’est-à-dire la


riposte doit être proportionnée à l’attaque, ainsi dit la Jurisprudence,
118

excède les limites de la légitime défense celui qui jusqu’ici a


repoussé par la violence, une agression imminente et injuste
continue à frapper son adversaire gisant par terre et le mettant hors
d’état de nuire.
3. La charge de la preuve : le principe est que le prévenu doit prouver
qu’il était en légitime défense, s’il allègue avec vraisemblance le cas
de la légitime défense.

En cas de doute quant au dépassement des limites de la nécessité de la


défense par la personne injustement attaquée, ce doute doit lui profiter.

J.P. Léop/ville 11.04.1946 dans la RJCB 1946 p. 178

4. La défense illégitime : il s’agit de quelqu’un qui se croit en situation


de légitime défense, alors que les conditions de la légitime défense
ne sont pas réunies pour que la légitime défense soit retenue. Il y a
défense illégitime lorsqu’il y a excès de la riposte. C’est-à-dire il n’y
a pas de proportion entre la riposte et l’attaque. Même si les
conditions ne sont pas réunis, il peut cependant bénéficier d’une
autre cause de justification en l’occurrence la contrainte morale. On
peut aussi évoquer la provocation qui peut constituer une
circonstance atténuante.
5. Le cas assimilé à la légitime défense art. 417 du CP Belge.

Le 1er cas : cas de violation nocturne du domicile c’est-à-dire agression


pendant la nuit par escalade, effraction de la clôture, du mur ou l’entrée
d’une maison ou d’un appartement ou de leur dépendance.

Le 2ème cas : le vol ou le pillage exécuté avec violence envers les


personnes. C’est en fait l’infraction d’extorsion avec violence. Si on se
trouve devant ces 2 cas, la LD est présumée et si le législateur les a
assimilé à la LD cela signifie que celui qui va évoquer la légitime défense
n’est pas tenu de l’appuyer par des preuves.

REMARQUES : au Congo, il n’y a pas des cas assimilés à lé légitime


défense, on s’en tient aux conditions générales de la légitime défense.
119

Dans ce cas le tribunal doit apprécier la légitime défense sur base de la


preuve (Prof. LAMY).

§3. L’ETAT DE NECESSITE

Il n’y a pas des textes dans notre législation prévoyant l’état de nécessité,
on se réfère à la Jurisprudence.

1. LA NOTION

Il y a état de nécessité lorsqu’une personne se trouve dans une situation


telle que pour sauvegarde un intérêt supérieur, il n’a pas d’autres choix
que de commettre une infraction. C’est le cas de l’avortement
thérapeutique. C’est pour sauver la mère qu’il faut passer par
l’avortement, il en est de même pour les interventions chirurgicales.

L’intervention du médecin est justifiée si elle est la plus efficace et la


moins préjudiciable.

Par conséquent le médecin n’est pas en état de nécessité (EN) lorsqu’il


applique la chirurgie esthétique ou la pratique de la stérilisation.
120

2. LES CONDITIONS DE L’ETAT DE NECESSITE


1- Il faut sauvegarder un droit ou un intérêt de valeur supérieure ou au
moins égale au droit ou à l’intérêt sacrifié. Ainsi par ex : on ne peut
pas tuer quelqu’un pour sauver un bien. Le fait pour quelqu’un qui
pour échapper ou faire échapper son escorte menacé par un danger
imminent porte atteinte à la liberté d’autrui dans les limites de cette
nécessité. La règle de l’EN ne s’applique pas à ceux qui ont un
devoir juridique particulier à s’exposer à un danger.

C’est le cas du militaire qui ne peut invoquer l’EN pour justifier sa


désertion.

2- Le droit ou l’intérêt à sauvegarder doit être en péril imminent et


grave. Ainsi on ne peut invoquer l’EN si le danger est éloigné ou s’il
est déjà passé.
3- Il faut qu’il y ait l’impossibilité d’éviter le mal autrement que par la
commission de l’infraction. Mais cette condition ne doit pas être
prise de façon trop absolue. On estime qu’elle est remplie dès lors
que le recours à l’infraction est le meilleur moyen de sauvegarder.
4- L’agent ne doit pas avoir créé par son fait ou par sa faute la situation
qui la met en état de nécessité.
 Deux questions sont à poser :
1- Que se passe-t-il lorsque l’EN est dû à la volonté d’un tiers et que
l’agent doit lui porter secours ? R/ Si l’agent n’a pas créé lui-
même l’EN, il sera justifié.
2- Que va-t-il se passer si l’agent par sa faut se voit menacer de
mort mais choisi sa vie de préférence à un droit ou à une valeur
moindre ?
R/ Il ne sera pas justifié. Mais s’il invoque l’EN, il pourra tout au
plus se prévaloir de la contrainte morale.

§4. LE CONSENTEMENT DE LA VICTIME

1- PRINCIPE
121

Le consentement de la victime n’est pas en principe élusif de l’infraction


parce que les lois pénales sont d’ordre public et de ce fait ne peuvent faire
l’objet d’une transaction. C’est le cas de l’avortement avec consentement
de la femme enceinte. C’est le cas de l’adultère par complaisance. C’est le
cas de l’euthanasie.

2- TEMPERAMENT A CE PRINCIPE

Il y a de cas où le consentement devient une cause de justification. C’est


le cas notamment où la victime dispose l’librement d’un droit et dans ce
cas son consentement exclus l’infraction.

Il n’y a point de vol, d’abus de confiance, d’extorsion si le propriétaire était


d’accord avec l’enlèvement de l’objet. Il n’y a pas non plus de violation de
domicile ni de détention arbitraire si la victime y avait consenti. Il n’y a
point de viol lorsque la femme était consentante.

3- LES CONTIONS DU CONSENTEMENT


1) Le consentement doit être valable. Ainsi le consentement n’existe
pas si la loi a établi une présomption irréfragable de non
consentement. Pour certaines infractions. La loi établit que le
consentement ne vaut pas s’il est donné dans telles ou telle
circonstance.

Ainsi si vous avez violé une mineure avec son consentement, il n’y a pas
de cause de justification parce que le consentement n’est pas valable.

2) Le consentement doit être préalable ou du moins concomitant à


l’action. L’acceptation postérieure ou le pardon ne peut faire
disparaître l’infraction. Cependant dans l’infraction d’adultère le
retrait de la plainte éteint l’action publique.

Il y a d’autres infractions pour lesquelles les poursuites sont subordonnées


au dépôt d’une plainte par la victime.

Si la victime ne dépose pas cette plainte, on considère qu’il y a eu accord


tacite de sa part et cet accord devient ici une cause de justification.

Ex : grivèlerie, émission des chèques sans provision injures publiques etc.


122

4- LES CAS SPECIAUX DE CONSENTEMENT DE LA VICTIME

1° le problème de violence posé dans la pratique de sport. On donne des


coups parce qu’il y a permission de la loi : mais si les coups ont entrainé la
mort ou l’infirmité, l’auteur des coups sera pénalement responsable s’il
s’est écarté des règles du jeu.

3) Le droit de correction des parents sur leurs enfants. Les corrections


manuelles infligées avec modération par les parents ne donnent lieu
à aucune sanction pénale.

Le droit de correction des parents est justifié par ce fait que ces coups
sont dépourvus d’un caractère anti social. Ces corrections sont autorités
par la loi civile.

SECTION II : LES CAUSES D’EXEMPTION DE LA PEINE

Les causes sont appelées aussi excuses absolutoires.

§1. NOTIONS D’EXCUSES ABSOLUTOIRES

Les excuses absolutoires sont des circonstances spécialement définies par


la loi et qui ont pour effet légal d’exempter les peines.

Elles sont légales et elles ont pour effet légale d’exempter des peines.
Leur effet est OBLIGATOIRE pour le juge.

La raison de ce caractère : elles sont fondées sur l’opportunité, l’utilité


sociale ou de politique criminelle.

§2. LA PORTE DES EXCUSES ABSOLUTOIRES

Dans les causes de justification la peine disparaît. Dans les causes


d’exemption l’acte infractionnel demeure mais l’auteur est absout. (Art.
150 et 201 du CPC).

En cas de dénonciations, du complot, elle doit être faite avant la


réalisation de l’attentat.
123

En matière d’écrit anonyme, et en matière de soumission. Le fait de se


retirer volontairement immédiatement d’une bande séditieuse constitue
une excuse absolutoire.
124

SECTION III : LES CAUSES D’ATTENUATION DE LA PEINE

§1. LES CIRCONSTANCES ATTENUANTES

Art. 18 et 19 du CPLI

1. Définition : les circonstances atténuantes sont des éléments


quelconques favorables ou prévenu qui peuvent entraîner la
diminution de la peine en dessous du minimum prévu par la loi.
Parmi ces éléments quelconques : il y a la misère, le dénuement, le
repentir etc.

Ex : le peu de gravité de faits, certaines déficiences. La cleptomanie, la


mentalité primitivité et villageoise, le défaut d’éducation, l’absence des
antécédents judiciaires.

On admet les CA pour les raisons de politique criminelle qui vise


l’amendement du délinquant lequel amendement ne peut être obtenu que
par l’individualisation de la peine. Mais il ne faut pas pour autant en
abuser au détriment de l’utilité de la répression.

2. CARACTERE DE CIRCONSTANCES ATTENUANTES


1) Elles sont facultatives c’est-à-dire elles constituent une faveur dont
l’opportunité est laissée à l’appréciation du juge. S’il retient les CA, il
doit les énumérer.
2) Elles sont personnelles c’est-à-dire elles peuvent être appliquées à
un délinquant mais refuser à ses co-prévenus.
3. MODE D’APPLICATION DES CIRCONSTANCES ATTENUANTES

Elles peuvent être appliquées pour toutes les infractions prévues par le
code pénal et les lois pénales spéciales. Ainsi donc si on admet les CA en
cas de peine de mort. Celle-ci est remplacée par la SPP à perpétuité ou par
la SPP déterminé par le juge. En cas de peine de SP et d’amende, celles-ci
sont réduites dans la mesure déterminée par le juge. Les diminutions du
taux de la peine, se limite à chaque type de peines. Il n’est donc pas
possible d’en effacer un complètement dans le cas où les peines prévues
par la loi doivent être cumulées.
125

La question est de savoir jusqu’où le juge doit réduire la peine. Il doit


réduire la peine mais pas à aller jusqu’à en deçà de l’unité : 1 jour la SPP
et 1 FC pour l’amende.

§3. LES EXCUSES ATTENUANTES

1. DEFINITION : une excuse atténuante est un fait ou une circonstance


définie expressément par la loi qui a pour conséquence une
diminution de la peine.
2. CARACTERE DES EXCUSES ATTENUANTES

Elles sont légales et obligatoires.

LE RAPPORT ENTRE EXCUSES ATT. ET CIRCONSTANCES


ATTENUANTES

Les circonstances atténuantes sont facultatives et laissées à l’appréciation


du juge. Les excuses atténuantes ont comme effet la diminution ou
l’atténuation de la peine.

SECTION 4 : LES CIRCONSTANCES AGGRAVANTES

§1. DEFINITION :

Ce sont des aspects qui affectent accidentellement une infraction et que le


législateur a prévu expressément pour en faire une cause de renforcement
de la répression. Ceci parce que ces circonstances révèlent la perversité
de l’auteur ou la gravité de son acte.

Ainsi une même infraction peut être affectée de plusieurs circonstances


aggravantes.

Ex : le vol simple, art 79 et 81 qui peut être aggravé ou affecté d’autres


circonstances.

1° Le vol qualifié puni

2° Vol avec violence puni


126

§2. CARACTERISTIQUES DES CIRCONSTANCES AGGRAVANTES

1° Les circonstances aggravantes ont un aspect accessoire ou accidentel


de l’infraction. Elles sont pour la plupart les moyens employés par l’auteur
de l’infraction.

Par exemple : le vol avec escalade ou avec fausses clés.

L’assassinat c’est le meurtre aggravé (avec préméditation). Ces


circonstances aggravantes peuvent aussi constituer des infractions. Ex :
de coups mortels volontaires, l’incendie de bâtiment en matériaux
durables etc.

Ces circonstances aggravantes tiennent aussi à la personnalité de l’auteur


de l’infraction. C’est ainsi que le détournement de fonds public est un abus
de confiance commis par un fonctionnaire.

2° Les circonstances aggravantes sont légales c’est-à-dire elles doivent


être prévues par la loi.

De ce caractère légal, une conséquence en découle : les circonstances


aggravantes sont obligatoires et le juge doit rechercher dans chaque cas
leur existence.

3° Les circonstances aggravantes déterminent un renforcement de la


peine en affectant le minimum ou le maximum et souvent même les deux
à la fois. Ex : le vol simple, le minium est 1 jour de SPP art 79 et 80
maximum 5 ans.

Vol qualifié min 1 jour, maximum 10 ans SPP.

Vol avec violence min 5 ans SPP maximum 20 ans SPP. Le meurtre commis
pour faciliter l’impunité est puni de la peine de mort.

Parfois le renforcement de la peine peut entraîner le changement de la


dénomination de l’infraction. Ainsi le meurtre commis au moyen des
substances toxiques est qualifié d’empoisonnement.

L’injure adressée à un fonctionnaire purement est qualifié d’outrages et


pourtant le fait est toujours le même, l’injure.
127
128

§3. LA CLASSIFICATION DES CIRCONSTANCES AGGRAVANTES

A. LES CIRCONSTANCES AGGRAVANTES REELLES

Elles sont relatives à l’infraction et se communiquent à tous ceux qui ont


participé à cette infraction. Ex : quatre bandits ayant utilisés une seule
arme pour leur forfait.

B. LES CIRCONSTANCES AGGRAVANTES PERSONNELLES

Elles sont relatives à l’agent c’est-à-dire l’auteur de l’infraction. Elles ne


s’appliquent qu’aux délinquants contre lesquels l’infraction est retenue.
Ex : le viol, le CP tient à la personne de l’instituteur ou des parents.

§4. LE CUMUL DES CIRCONSTANCES ATTENUANTES ET DES


CIRCONSTANCES AGGRAVANTES

Lorsqu’il y a cumul des circonstances atténuantes et des circonstances


aggravantes, le juge a l’obligation d’appliquer les deux situations. Il va
commencer par appliquer les circonstances aggravantes, parce que
légales et obligatoires et en suite les circonstances atténuantes.
129

CHAPITRE II : SUSPENDIONS ET EXTINCTION DE LA PEINE

SECTION 1 : LES MESURES DE SUSPENSION DE LA PEINE

§1. LE SURIS : art. 42 du CPC LI

La notion de sursis est appelée condamnation conditionnelle par le code.

I. NOTION

Le sursis est une dispense de l’exécution de la peine d’emprisonnement à


condition de ne pas encourir une autre condamnation dans un délai
déterminé.

Cette mesure se justifie pour deux raisons :

L’individualisation de la peine et le sursis constitue un moyen pour lutter


contre la récidive.

Par ailleurs le sursis permet d’éviter l’encombrement des prisons.

II. CONDITIONS DE L’OCTROI DU SURIS

1° Il faut être un délinquant primaire. Le délinquant primaire c’est le


délinquant sans antécédents judiciaires. C’est-à-dire que son casier
judiciaire ne contient pas de condamnation excédant une peine de 2 mois
de SPP pour une infraction commise au Congo. Les condamnations
prononcées à l’étranger sont indifférentes, la contrainte par corps,
l’amande, la condamnation subsidiaire ne comptent pas.

2° Il faut encourir une peine d’emprisonnement c’est-à-dire on accorde le


sursis que pour une peine d’emprisonnement et on l’exclut lorsqu’il s’agit
d’une amende.

3° La condamnation pour laquelle on veut accorder le sursis ne doit pas


être supérieure à 1 an. Le sursis est une faveur que le législateur a laissé à
l’appréciation du juge. Il doit être demande et non pas octroyer d’office.

III. LES EFFETS DU SURSIS

Ici, il y a deux situations envisagées pendant la période de l’épreuve et


après la période de l’épreuve.
130

Pendant la période de l’épreuve le délinquant est mis en liberté mais les


conséquences de condamnation subsistent. Si pendant la période
l’épreuve le sursitaire commet une nouvelle infraction punissable de 2
mois de SPP au moins le sursis est révoquée à ce moment-là il y aura
cumul de deux infractions (la 1ère et la 2ème).

Après la période de l’épreuve, le sursis devient définitif cela suppose que


le délinquant s’est bien comporté.

§2. LA LIBERATION CONDITIONNELLE Art. 35 à 41 du CPCLI

1. NOTION

C’est la mise en liberté d’un condamné avant la date d’expiration normale


de la peine sous condition de bonne conduite jusqu’à cette date.

Les raisons de la libération conditionnelle.

- C’est un moyen de stimuler l’amendement du délinquant


- C’est un moyen d’encourager le condamné à bien se compoter
- C’est une mesure qui permet d’apprendre le retour progressif
2. CONDITIONS
- La libération conditionnelle suppose une peine d’emprisonnement
- Le condamné doit avoir accompli la moitié de sa peine plus
précisément le quart de sa peine avec un minimum de 3 mois.

Lorsque la peine est la servitude pénale à perpétuité, on considère la


peine de 20 ans.

- Le condamné doit avoir donné les preuves d’amendement c’est-à-


dire être de bonne conduite.

Dans l’appréciation de la conduite, on tient compte des antécédents, du


motif de la peine d’emprisonnement et des moyens de subsistances à la
sortie.

- Le condamné doit accepter certaines conditions telles que


l’obligation de résider dans un endroit déterminé ou l’obligation de
réparer les dommages dans un délai qui lui est imparti.
131

La libération conditionnelle est facultative, c’est une faveur.

3. LA PROCEDURE DE LA LIBERATION

Elle s’articule sur trois axes :

- La proposition : vis des


- L’avis des autorités notamment l’OMP du ressort du tribunal qui a
prononcé la condamnation ou certaines autorités administratives
- La décision émanant du ministre de la justice.
4. LES EFFETS DE LA LIBERATION CONDITIONNELLE

D’abord pendant la condamnation : il faut reconnaitre ici que la liberté


dont il est question n’est pas complète mais conditionnelle c’est-à-dire
peut être révoquée si le bénéficiaire commet une infraction.

La conséquence la révocation de la libération conditionnelle consiste dans


la réincarcération du délinquant pour le temps qu’il restait à courir au
moment de sa libération.

La situation pendant le délai de l’épreuve, le législateur a fixé ce délai au


double de la partie de la peine qu’il restait à subir.

Après le délai de l’épreuve, la libération devient définitive c’est-à-dire que


le délinquant est considéré comme ayant purgé toute sa peine.

SECTION II : LES MESURES D’EXTINCTION DE LA PEINE

Il y a :

- Le décès
- La prescription
- La grâce
- L’amnistie

§1. LE DECES

La mort du condamné est une cause d’extinction de la peine.

Le décès entraine une conséquence juridique qui est de ne pas s’attaquer


aux héritiers du condamné.
132

La mort du condamné n’éteint pas les sanctions civiles par conséquent les
héritiers restent obligés de payer les dommages – intérêts, de verser les
frais de justice ou de resituer ce qu’il y a à restituer.

La mort n’éteint pas la peine d’amende et de confiscation.

§2. LA PRESCRIPTION

C’est un mode d’extinction de la peine qui résulte de l’écoulement d’un


certain temps. La raison d’être de la prescription : on considère
premièrement que le condamné a expié sa peine du fait de la crainte et de
sa privation.

Deuxièmement si pendant un laps de temps donné le délinquant ne se fait


ne pas découvrir cela montre qu’il s’est bien comporté.

REMARQUES : il y a quatre sortes de prescriptions : en droit civil il y a la


prescription extinctive d’un droit et en droit pénal il y a la prescription de
l’action publique au niveau du parquet, la prescription acquisitive ou
usucapion.

LA DURE DE LA PEINE

Pour la peine d’amendement moins de 10 FC

La servitude pénale pour un an au moins c’est le double de la peine. Le


minimum est d’un an de SP plus de 10 ans c’est 20 ans.

Si la peine est une peine de perpétuité la prescription est de 35 ans.

Le délai de la prescription court à partir de la date du jugement rendu en


dernier ressort ou la date du jugement rendu en 1 er ressort mais qui
devient inattaquable.

La confiscation suit le sort de la peine principale.

§3. LA GRACE

1. LA NOTION : la grâce est une faveur par laquelle le Président de la


République dispense un condamné de tout ou d’une partie de sa
peine. Elle est accordée sous forme d’ordonnance ou de décret.
133

Cette ordonnance ne doit pas être motivée. La grâce est une mesure
discrétionnaire du Président de la République. En principe, la grâce a
un caractère personnel mais souvent on prend de mesures
collectives.

Comment on justifie cette faveur de grâce :

1. Elle est considérée comme un moyen de récompenser la bonne


conduite du condamné.
2. C’est aussi un moyen pour réparer éventuellement une erreur
judiciaire.
2. LES CONDITIONS DE LA GRACE

1° Il faut qu’il s’agisse d’une condamnation irrévocable c’est-à-dire que


toutes les voies du recours sont épuisées.

2° La grâce ne peut s’appliquer qu’à des condamnations exécutives, on ne


demande pas la grâce pour le sursis.

Le recours en grâce n’est pas suspensif de l’exécution de la peine excepté


la peine de mort.

3. EFFETS DE LA GRACE

L’effet de la grâce consiste à dispenser le condamné de l’exécution de la


peine pour l’avenir. Mais la grâce laisse subsister l’infraction et la
condamnation. Elle laisse subsister également les peines accessoires telles
que la confiscation. La grâce peut être totale ou partielle. La substitution
de la peine moins sévère peut être prévue à la peine prononcée. C’est ce
qu’on appelle la commutation. C’est ainsi que le Président de la
République peut commuer la mort à la servitude pénale à perpétuité.

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