LE DERNIER JOUR D’UN CONDAMNÉ
1/ Qu'est ce qui fait la singularité de ce roman
(fond, forme, ton, structure etc…) ?
Le dernier jour d’un condamné est un roman à thèse de
type narratif et argumentatif. Victor Hugo y exprime sa
contradiction envers toutes les peines de mort.
Ce roman de quarante-neuf chapitres est écrit à la
première personne et semble être un journal intime.
Journal dans lequel, l’homme se parle principalement à
lui-même, ressassant ses souvenirs, son amour
d’enfance Pepa, son amour inconditionnel pour sa fille
Marie mais aussi ses peurs, sa condamnation et son
avancée vers l’échafaud.
Le ton employé est dramatique. En effet, celui-ci
exprime un destin fatal, une mort inévitable dans lequel
il est impossible de trouver une issue.
On y retrouve également plusieurs types de figures de
style tel que des métaphores, des comparaisons, des
antithèses, des hyperboles…
Ce roman est particulièrement original car Victor Hugo
narre l’histoire d’un personnage dont on connait déjà
l’issue.
2/ En tant que lecteur, par quels types de
sentiments êtes-vous passé durant cette
lecture ?
Durant cette lecture, j’ai été très touchée par ce
personnage au destin tragique. Le fait que l’on ne
connaisse ni son identité, ni la raison de sa
condamnation m’a frustrée et m’a maintenue en
suspens jusqu’à la fin du roman, espérant obtenir des
réponses.
Ce personnage était un mélange de colère, de
désespoir et de pessimisme. Ses émotions se reflétaient
sur les miennes comme si j’étais ce personnage.
De plus, lorsqu’il revit sa fille après un ans et qu’elle fut
incapable de le reconnaitre, j’ai été prise d’un élan de
tristesse. J’eus soudain l’envie de pénétrer dans le livre
pour réconforter le condamné. Le seul fil auquel il se
raccrochait était coupé.
3/ Comment Victor Hugo joue-t-il avec son lecteur
pour remporter son adhésion ?
Afin de remporter son adhésion, Victor Hugo cherche à
éveiller la compassion du lecteur pour le protagoniste.
Pour se faire, celui-ci dénonce la cruauté et
l’insensibilité de la société. En effet, il compare son
visage à celui d’un démon. L’exécution d’un homme
jugé dangereux est devenue une distraction pour les
habitants. Les condamnés sont déshumanisés.
En effet, les prisonniers ne peuvent pas, ou à peine voir
l’extérieur, le soleil, la nature ou encore le ciel. Le
condamné évoque l’odeur étouffée de la prison qui les
fait suffoquer plus que jamais.
On ressent également le désir obsessionnel du
condamné à vouloir s’échapper, à sortir de ces quatre
murs qui l’empêchent de continuer son chemin. Il
devient même envieux des condamnés aux galères, car
eux vivront.
Victor Hugo nous explique également que si l’on
décapite un condamné, on décapite toute sa famille. En
effet, Victor Hugo nous touche avec l’histoire de la
petite Marie, âgée de trois ans n’ayant qu’une mère et
une grand-mère mourante. Qui va nourrir, loger et
subvenir aux besoins de la petite fille ? Avec quel
argent ? En exécutant un homme, on en fait souffrir
plus d’un et on frappe des innocents.
De plus, le manque d’informations sur la condamné
empêche le lecteur de porter un jugement.
Pour conclure, Victor Hugo nous convainc en victimisant
le condamné et en accusant la société, ses injustices et
sa monstruosité. Il inverse les rôles avec le condamné,
seul contre tous.
4/ En quoi ce roman est-il un réquisitoire contre
la peine de mort ? Argumentez.
Ce roman montre à quel point la peine de mort est un
acte inhumain et inacceptable. Victor Hugo évoque le
fait que Dieu donne la vie, et que dans ce cas il devrait
être le seul à pouvoir la reprendre. Un homme ne
devrait pas avoir le droit de tuer un autre homme,
même au nom de la justice.
Hugo n’hésite pas à décrire des exécutions
particulièrement sanguinaires. En effet, le lecteur
assiste à une exécution durant laquelle le bourreau a dû
s’y prendre à cinq reprises pour achever le condamné.
Pour finir, le fait que l’on ne connaisse ni le nom, ni
l’histoire du personnage principal laisse penser que quel
que soit l’accusation, aucun homme ne mérite d’être
exécuté.