Cours de turbomachines approfondies
II. Pompe centrifuge
Dans le cas le plus général la pompe centrifuge comprend (Figure.II.1)
- Une roue garnie d’un certain nombre d’aubes ou ailes ; son rôle est de transmettre à
chaque masse de fluide de 1 kg, qui la traverse, le travail utile Wh ;
- Un diffuseur garni lui aussi d’ailettes. Le diffuseur fait partie du bâti ou stator de la
machine.
- Une volute qui canalise le fluide sortant du diffuseur vers la tubulure de sortie.
Figure II.1
Le grand avantage des pompes centrifuges réside dans sa simplicité ; sa construction ne pose
pas de problème majeur, car nulle part une grande précision n’est demandée. En effet, on peut
accepter jusqu’à un jeu de quelques millimètres sans inconvénient.
Une pompe est généralement placée entre deux canalisations, les canalisations placées en
amont et en aval de la pompe appelées respectivement conduites d’aspiration et de
refoulement (Fig. II.2).
1
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P4=Pa
C4
Z4
4
Conduite de
refoulement
Entrée
Hg = Z4-Z1
de la pompe
Pompe
2 3
Conduite Sortie
P1=Pa d’aspiration de la pompe
C1=0
Z1 1
Crépine Figure II.2
II.1 Les grandeurs impliquées dans l’utilisation des pompes centrifuges
Une pompe centrifuge met en jeu essentiellement cinq grandeurs.
1- la vitesse de rotation qui, lorsqu’elle est exprimée en radian par seconde, est notée ω, tandis
que sa notation en nombre de tours par minute est N, avec ω = 2πN/60,
2- le débit refoulé Q. On admet généralement que le débit refoulé est identique à celui aspiré.
Toutefois, pour éviter des échauffements de l’arbre (organe rotor).
3- la hauteur nette d’´elévation ou hauteur manométrique, Hm. Celle-ci correspond à la
différence des charges aval et amont à la pompe.
4- la puissance utile définie par la relation gH m qv , celle-ci s’exprimant en Watt.
5- le NPSH requis, donnée relative au phénomène de cavitation, et présenté plus loin.
II.1.1 Hauteur manométrique
On appelle hauteur manométrique, la charge fournie au fluide par la pompe. Cette charge,
notée Hm, permet d’obtenir le débit souhaité à un point souvent situé à une altitude supérieure
au plan de pompage.
Intéressons-nous à la charge délivrée par la pompe dans la configuration de la (Figure II.2).
Le point 1 correspond au plan de pompage, il sera souvent considéré comme le point de
référence. Les points 2 et 3 sont respectivement l’entrée et la sortie de la pompe. Enfin le
point 4 représente l’altitude à atteindre. La conduite conduisant l’´ecoulement du point
1 à 2 est la conduite d’aspiration. La conduite de refoulement va du point 3 au point 4.
Ces deux conduites présentent des pertes de charges régulières et singulières, Ha et Hr.
Nous désignons par Wh le travail utile reçu par la masse de fluide de 1 kg et par Hm la
hauteur manométrique.
Wu et Hm sont donnés par la relation suivante :
P P1 1
Wu g .H m 4 C 42 C12 g Z 4 Z 1 H a H r (II.1)
2
2
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La charge fournie au fluide lui permet donc de vaincre une différence de pression, une
différence d’altitude, une différence de vitesse et des pertes de charge.
II.1.2 Puissances
Les puissances impliquées dans l’´etude d’une pompe sont
1- la puissance communiquée au fluide ou puissance utile
Pu gH m q v (II.2)
2-la puissance de la pompe ou puissance hydraulique
Pp gH p q v (II.3)
3-la puissance absorbée par la roue
Pr gH p (qv qv' ) (II.4)
4- la puissance absorbée sur l’arbre
Pa C m (II.5)
avec
Cm : le couple délivré par le moteur entrainant la pompe,
q le débit de fuite.
II.1.3 Rendements
Le rendement de la pompe ou rendement global est le rapport de la puissance communiquée
au fluide et de la puissance absorbée sur l’arbre moteur :
Pu gH m q v
(II.6)
Pa C m
Ce rendement est donné dans les catalogues des fabricants, et peut être affecté par différentes
pertes dans la pompe :
1- les pertes hydrauliques, fonctions du débit,
2- les pertes par fuite s’il existe un débit de fuite q(le débit dans la roue doit être de ( qv qv' ) ).
Le débit de fuite augmente avec la pression et diminue avec la viscosité.
3- les pertes mécaniques fonctions de la vitesse de rotation. On peut alors décomposer le
rendement global :
II.1.4 Rendement manométrique : rapport de la puissance communiquée au fluide et de la
puissance de la pompe
Pu gH m qv H m
m (II.7)
Pp gH p q v H p
Ce rendement caractérise les pertes de la charge internes à la pompe.
II.1.5 Rendement volumétrique : rapport de la puissance de la pompe et de la puissance
absorbée par la roue. Ce rendement caractérise les pertes par fuite.
Pp gH p q v 1 q vréel
v (II.8)
PrgH p (q v q ) '
V 1 q v / q v q vthéorique
'
II.1.6 Rendement mécanique : rapport de la puissance absorbée par la roue et de la
puissance du moteur.
3
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Pr gH p q v
'
m (II.9)
Pa C m
Le rendement global ou effectif de la pompe est alors :
eff h . v . m (II.10)
Avec un rendement caractéristique des performances internes à la pompe ( h .v ), et un
rendement lié à la partie externe à la pompe ( m ). Pour des débits nuls, aucune puissance
n’est communiquée au fluide (P= 0) et pour un débit très important la puissance utile est nulle
car les pertes de charge sont trop importantes. Finalement, la courbe de rendement a une
allure en cloche. La pompe devra travailler évidemment dans des conditions pour lesquelles le
rendement est maximum, afin entre autre de baisser les coûts d’utilisation.
II.1.7 Problème de la roue
A à l’entrée de la pompe (Figure II.3),
nous avons une vitesse CA un
diamètre dA et un débit volumique qv
qv S AC A (II.11)
et une section de passage du fluide à
l’entrée de la pompe
d A2
SA (II.12)
4
A à l’entrée de la roue nous avons le
diamètre du moyeu di
La section de passage du fluide à
l’entrée de la roue est
d A2 d i2
SB (II.13)
4 4
Du fait des fuites qui reviennent à
l’entré de la roue le débit volumique à
l’entrée de roue est :
qv Figure II.3
q v (II.14)
v
v : étant le rendement volumétrique de la pompe.
La vitesse CA à l’entrée de la roue est donc
q
CB v (II.15)
SB
II.1.8 Entrée des aubes
La section de passage du fluide à l’entrée de l’aube
est
S1 d 1b1 (II.16)
La vitesse C1 à l’entrée de l’aube est dirigée suivant
un rayon (Figure II.4), c'est-à-dire 1 90
q
C1 v (II.17)
S1
4
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Triangle des vitesses à l’entrée de l’aube est schématisé dans la (Figure II.5).
La vitesse d’entrainement
U 1 r1 (II.18) Figure II.4
La vitesse relative est calculée suivant le triangle des vitesses par la relation suivante
w1 C12 U 12 (II.19)
C1
tg1 (II.20) W1
U1 C1
La connaissance de l’angle β1 et importante car α1=90° β
elle nous donne la direction de l’aube à l’entrée
C1U = 0 U1
Figure II.5
II.1.9 Sortie de la roue
La section de passage du fluide à la sortie de l’aube est
S 2 d 2 b2 (II.21)
Le débit volumique à la sortie de l’aube est
qv S 2 C 2 r (II.22)
avec C2r est la composante de C2, dirigée suivant un rayon (Figure II.6)
le triangle des vitesses en sortie de l’aube est schématisé dans la (Figure II.7)
avec la vitesse d’entrainement
U 2 r2 (II.23)
C 2 r C 2U tg 2 (II.24)
et
C 2U C 2 cos 2 (II.25)
w2 C 22r U 2 C 2U
2
(II.26)
C 2r
tg 2 (II.27)
U 2 C 2U
5
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Figure II.6
Figure II.7