RGO Plan Complété
RGO Plan Complété
INTRODCTION
Définitions :
– Obligation : devoir qui résulte d’une règle de droit. Assorti d’une sanction juridique en cas
d’inexécution. Lien de droit.
– Rapport d’obligation envisagé passivement : renvoie à la dette du débiteur, inverse : au
créancier et sa créance.
– Droit personnel : droit d’exiger de quelqu’un quelque chose.
– Modalités de l’obligation : solidarité passive, causes d’extinction d’obligation, caractère
contraignant, etc.
– Alain Bénaban : « lien d’ordre patrimonial unissant les personnes juridiques entre elles ».
Sources :
– Code civil
– Ordonnance du 10 février 2016 : réforme : clarification du droit des obligations face à la
concurrence des droits étrangers. Certaines zones d’ombre persistent. Traite des modalités des
obligations et des opérations sur obligation (cession de créance, de dettes, novation, délégation,
etc.).
– Innovations de l’Ordonnance : absence de rétroactivité de la résiliation de la condition
suspensive, opposabilité au tiers de la cession de créance sans formalité, consécration de la cession
de dette, consécration de la cession de contrat.
Modalités de l’obligation
– Condition suspensive (naissance) : exigibilité retardée.
– Condition résolutoire (anéantissement rétroactif de la résolution)
– Modalité peut commander l’exigibilité (suspensif) ou l’extinction (extinctif).
Extinction de l’obligation
Ancien article 1234 du Code civil : 9 causes d’extinction de l’obligation : le paiement, la novation, la
remise volontaire, la compensation, la confusion, la perte de la chose, la nullité, la rescision, la
condition résolutoire et la prescription. Pas dans l’Ordonnance du 10 février 2016 : que 5 : paiement,
1
Exemple : arrêt Galopin, 29 oct. 2004, assemblée plénière.
2
Principe de créance
compensation, confusion, remise de dette et impossibilité d’exécuter. Novation et délégation
figurent dans le chapitre des opérations sur obligation.
– Paiement : exécution volontaire de la prestation due : 1342. Nature juridique débattue : acte3
(manifestation de volonté : production d’un écrit) ou fait 4 (tout événement volontaire : preuve libre,
Nicole Catala) ? Législateur n’a pas défini la nature.
Parties : solvens (en général : débiteur (décret du 22 déc. 2008 : acte d’administration et de
disposition), peut être un autre : 1342-1, tiers qui paye a des recours personnels (raisons : peut
être mandataire, gérant d’affaires, intention libérale ou intérêt pécuniaire), sauf intuitu personae)
et accipiens (doit être capable si n’en tire pas profit, 1342-2, en général créancier mais peut
être un tiers (héritier, cessionnaire, créancier saisissant) : paiement de bonne foi (article 1342-3,
théorie de l’héritier apparent, avec accord du créancier).
Objet : s’impose au débiteur un paiement intégral de la chose due au titre de l’obligation :
1342-4. Créancier libre d’accepter ou de refuser un paiement partiel, ou paiement d’une autre
chose. Dissuasif pour le créancier, risque pour la sécurité juridique. Exceptions : juge peut
échelonner paiement, porteur d’un chèque ou lettre de change.
Paiement effectif de l’obligation : en principe pas de délai (sauf terme), domicile du débiteur
(1342-6 : obligation quérable, sauf obligations monétaires : envoi au domicile du créancier), frais
de paiement à la charge du débiteur (1342-7), imputation des paiements (1342-10) : débiteur
peut indiquer la dette qu’il acquitte, à défaut : d’abord dette que le débiteur a le plus d’intérêt)
débiter, sinon la plus ancienne, sinon proportionnellement sur chacune des dettes échues.
Preuve du paiement : article 1353. Celui qui réclame l’exécution prouve, celui qui se prétend
libéré prouve. Règles différentes selon acte ou fait (hésitation de la JP), législateur : se prouve
par tous les moyens (1342-8) : notion à cheval entre les deux. Il faut un document qui émane
de l’autre partie. Contestation acte réalisé devant un notaire : inscription en faux.
3
1ère chambre civile, 19 mars 2002 : preuve par écrit, donc plutôt acte
4
1ère chambre civile, 30 avr. 2009 : paiement est un fait juridique
prémunit du risque d’insolvabilité de son débiteur. N’opère pas de plein droit et donc de manière
automatique.
Types de compensation : judiciaire (compensation formulée à titre reconventionnel, à la
demande du débiteur : 1348), conventionnelle (parties peuvent convenir d’éteindre les
obligations réciproques qui les lient : 1348-2, en principe non-rétroactivité) et de dettes
connexes (dettes qui ont un lien de connexité, en quelques sortes destinées à s’éteindre
mutuellement : 1348-1). Peut être partielle ou totale (si les deux créances sont de même
montant).
Règles générales : réciprocité (créancier doit être débiteur du débiteur et inversement),
simultanéité (créances doivent exister en même temps), fongibilité (même qualité et quantité,
équivalence de nature).
Obligation : certaine, liquide, exigible.
Paiement effectif : ordre : volonté du débiteur, sinon le plus grand intérêt, imputation
proportionnelle alors la plus ancienne, sinon imputation proportionnelle.
– Confusion : 1349. Résulte de la réunion des qualités de créancier et de débiteur d’une même
obligation dans la même personne (ex classiques : succession, fusion de société). Éteint la créance
et ses accessoires. Elle peut être partielle.
A l’égard des tiers : confusion ne peut pas remettre en cause un droit qui aurait été
définitivement obtenu par un tiers5. Exemple en cas de solidarité : si la confusion ne concerne
que l’un des débiteurs, extinction que pour sa part.
8
Somme d’argent à payer par jour de retard, condamnation accessoire à la principale (131 CPCE)
9
Droit que le créancier a de saisir les biens débiteur (crainte pour le débiteur de la saisie et vente forcée).
10
Pas forcément exigible et liquide
Par les tiers : actes à titre gratuit (attaquables même si tiers de bonne foi 11), actes à titre
onéreux (que si mauvaise foi du tiers12).
– L’action directe : exception au principe de relativité des contrats, permet à un créancier d’agir
contre le débiteur de son débiteur. Sommes rejoignent directement le patrimoine du créancier.
Fondement : équité. Pas novatoire (pas de transformation d’obligation).
Distinction : action directe parfaite (effet de plein droit) et imparfaite (nécessité d’une demande
du créancier contre le sous-débiteur pour lui interdire de payer le débiteur intermédiaire).
Conditions : créance certaine, liquide et exigible + titre exécutoire. Paiement immédiat.
Le transfert de l’obligation
Opérations envisagées d’un point de vue économique (d’où présence novation et délégation). D’autres
opérations existent : subrogation personnelle, cession Dailly, Titrisation.
Transfert de la créance :
– Cession de créance : transfert d’un droit sans l’éteindre ou l’altérer. Opération à titre onéreux.
Conditions : écrit (1365), signification intelligible = pas de cession tacite ou verbale. Sinon nullité,
pas de précision sur le type par la réforme. Pas de précisions dans le contenu (mais notions de bon
sens, détermination créances cédées par exemple).
Créances cessibles : présentes ou futures (déterminables). Cession totale ou partielle (débiteur
tenu du montant de la créance, devra procéder à plusieurs paiements).
Débiteur cédé : 1324. Possibilité de se faire indemniser par cédant et cessionnaire pour les frais à
supporter.
Opposabilité aux tiers immédiate mais pas au débiteur cédé qui peut ignorer la cession tant
qu’il n’y a pas de notification : 1323. Créances futures : opposabilité immédiate. Date
d’opposabilité13 distinguée de la date du transfert de la créance. Si transfert mais inopposable :
situation intermédiaire.
Importance du droit de la preuve en cas de multiplicité.
Effets : généraux : translatif (transmission des droits du cédant au cessionnaire), opposabilité des
exceptions (1324, cession ne doit pas aggraver la situation du débiteur cédé), remboursement frais
engagés par le débiteur cédé (1324, al. 3, débiteur cédé n’a pas à supporter les frais, peut refuser
de faire l’avance de ces frais). Spéciaux : garantie due par le cédant (cession à titre onéreux sauf
si cessionnaire a acquis la créance à ses risques et périls ou avoir connu le caractère incertain de la
créance), retrait litigieux (Potier : retrait permet à une personne de « prendre le marché d’une autre
et de se rendre acquéreur à sa place », 1699).
Les cessions de créance particulières : Cession de créances titres négociables (titres
aux porteurs14 : cession par la transmission matérielle de l’écrit mais risque de perte ou de vol,
titres à ordres15 et titres nominatifs : cession ne peut intervenir qu’après modification de
l’inscription du nom du créancier sur les registres du débiteur).
Cession Dailly16 (cession de créances par le biais d’un bordereau où elles sont listées, qu’au
profit d’un établissement de crédit, que sur des créances professionnelles quand personnes
physiques, personnes morales : on regarde l’objet social de la société). Mentions obligatoires
(L313-23) : identification opération, bénéficiaire, règles applicables, mentions relatives à
l’identification des créances. Effets : entre les parties (= cession classique), envers les débiteurs
cédés : effets sans signification nécessaire (mais par prudence établissement de crédit peut
informer le débiteur), envers les tiers : cession opposable à la date du bordereau.
11
CdC, arrêt de la 1ère civile, 23 avril 1981
12
CdC, arrêt de la 1ère civile, 14 janvier 2003
13
A laquelle les tiers ne peuvent plus ignorer le transfert
14
Porteur du titre est le titulaire de la créance : ticket de loto par exemple
15
Obligation de payer son créancier initial ou les personnes désignées
16
Loi du 2 janvier 1981
droits qu’il détenait (quittance17 subrogative) ; par le débiteur (1346-2) : débiteur emprunte une
somme pour payer sa dette, subroge le prêteur dans les droits du créancier avec le concours de
celui-ci (si concours18 : subrogation doit être expresse, sinon quittance devant le notaire):
disparition du créancier initial, préteur prend sa place).
Effets : subrogation transmet à son bénéficiaire, dans la limite de ce qu'il a payé, la créance et ses
accessoires (mais aussi les vices19), à l'exception des droits exclusivement attachés à la personne
du créancier. 1346-5 du Code civil retient que le débiteur peut invoquer la subrogation dès qu’il en
a connaissance mais elle ne peut lui être opposée que si elle lui a été notifiée, ou pris acte.
Le transfert de la dette : 1327 : tiers accepte car lui-même débiteur de la personne, pour un
avantage (ex : avance indirecte). Cession de dette n’a d’effets que si consentement créancier (1ère
ch. Civ. 20/09/09). Remplacement débiteur dans rapport d’obligation. Ne peut pas porter sur
ensemble des dettes de la personne.
– Formation de la cession de dette : consentement exprimé par créancier (absence d’accord =
non-formation, si accord nécessaire à opposabilité : contrat valable mais efficacité limitée). Deux
liens à considérer : créancier – débiteur, débiteur initial – débiteur cessionnaire. Si refus du
créancier : doit être justifié.
La cession de contrat : 1216. Un contractant, cédant, peut céder qualité de partie à un tiers,
cessionnaire, avec accord du cocontractant, cédé : on cède une position contractuelle.
– Conditions : de fond : triple consentement (permet sécurité contractuelle, pas obligé que ce soit
en même temps). De forme : rédaction d’un écrit.
– Effets : Transfert des obligations et des droits = cession globale du contrat. Libération du cédant
(1216-1) : si consentement expresse : volonté du cédé formellement exprimée et clairement
établie. Opposabilité des exceptions (1216-2, largement critiqué en doctrine : ne distingue pas les
exceptions antérieures à la cession et les postérieures) : qui affectent l’existence de l’obligation,
pas les exceptions personnelles au cédant.
Régime des sûretés : 1216-3. Si le cédant n’est pas libéré par le cédé, les sûretés qui ont pu
être consenti substituent (personnelles et réelles). Dans le cas contraire, les sûretés
consenties par le cédant ou les tiers ne substituent qu’avec leur accord.
La délégation (1336)
Opération par laquelle une personne, le délégant, obtient d’une autre, le délégué, qu’elle s’oblige
envers une troisième, le délégataire, qui l’accepte comme débiteur. Sert à faire circuler de manière
indirecte une ou plusieurs obligations. Intérêts pratiques : reprendre des dettes, garantir une créance.
Notion :
– Délégation permet l’extinction simplifié de plusieurs obligations.
– Nécessité d’un accord de volontés entre le délégant et le délégué ET entre le délégué et le
délégataire. Pas nécessaire que la délégation donne lieu à un contrat tripartite. Délégataire doit
accepter le délégué comme débiteur (consentement peut être anticipée).
Effets :
Remplacement des obligations préexistantes :
– Délégation simple (1338, al. 1) : engagement du délégué s’ajoute à celui du délégant.
Délégataire ne doit recevoir qu’un seul paiement (paiement fait par l’un d’eux libère l’autre :
délégant et délégué sur un même pied d’égalité vis-à-vis du délégataire). Délégataire libre de
poursuivre qui il veut.
17
Preuve de paiement
18
Réduction du risque de fraude, permet subrogation conventionnelle par le créancier par un acte sous
seing privé
19
Gage, hypothèque, caution
– Délégation novatoire (1338, al. 1 et 2) : engagement du délégué opère novation. Que si
délégataire a manifesté expressément sa volonté de libérer le délégant. Doctrine distingue de la
novation : novation par changement de débiteur, nouveau débiteur s’engage seulement pour
libérer l’ancien débiteur. Délégation novatoire : délégué s’engage, délégant pas libéré sauf si
volonté expresse du délégataire de le libérer.
Disparition en principe des sûretés qui garantissent l’obligation initiale. Pr Julienne : aucune
raison d’écarter le report des sûretés.
– Recours du délégataire contre le délégant : 1337, al. 2. Délégant demeure tenu s’il s’est
expressément engagé à garantir la solvabilité future du délégué ou si ce dernier se trouve soumis à
une procédure d’apurement de ses dettes lors de délégation.
Sort de la créance du déléguant sur le délégué : 1339, al. 1. Délégant est créancier du délégué :
sa créance ne s’éteint que par l’exécution de l’obligation du délégué envers le délégataire et à due
concurrence.
– Engagement du délégué envers délégataire pas libératoire envers délégant : il faut acceptation
expresse du délégataire (novation ne se présume pas).
Exception : 1339, al. 4. Délégataire a libéré délégant, délégué est libéré à l’égard du délégant à
concurrence du montant de son engagement envers le délégataire.
A l’égard des tiers : 1339, al. 3. Créance du délégant contre le délégué reste disponible (peut être
valablement cédée ou saisie par un tiers). Mais créance paralysée par l’effet de la délégation. Donc :
tiers ne peut obtenir paiement que si créance subsiste dans le dénouement de la délégation.
Délégataire en principe à l’abri de toute concurrence avec autres créanciers du délégant. Mais
concurrence avec créanciers du délégué. Inconvénient : peut conduire parties à utiliser un autre
mécanisme comme la cession.
Exceptions :
– Avant 2016 : divergence entre la CP de la 1ère chambre civile20 et la JP de la chambre commerciale21.
– Ordonnance 2016 : délégué ne peut, sauf stipulation contraire, opposer au délégataire aucune
exception tirée de ses rapports avec le délégant ou entre ce dernier et le délégataire = principe
d’inopposabilité des exceptions.
Exception à l’exception : clause contraire prévue par parties : doit indiquer clairement la volonté
de faire exception au principe : stricte alors deuxième interprétation : se fonder sur l’objet de
l’engagement assumé par le délégué.
Ainsi, en cas de délégation simple, le délégataire obtient deux débiteurs. Or, l’article 1338
alinéa 2 retient que le paiement fait par l’un libère l’autre. Cela veut donc dire que le délégué
peut refuser de payer le délégataire en prouvant que la dette du délégant a déjà été
acquittée. Il s’agit bien d’une exception.
20
17 mars 1992
21
25 février 1992