0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
19 vues8 pages

RGO Plan Complété

Transféré par

eloisemeziane24
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats DOCX, PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
19 vues8 pages

RGO Plan Complété

Transféré par

eloisemeziane24
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats DOCX, PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Vous êtes sur la page 1/ 8

DROIT DES OBLIGATIONS 3

INTRODCTION

Définitions :
– Obligation : devoir qui résulte d’une règle de droit. Assorti d’une sanction juridique en cas
d’inexécution. Lien de droit.
– Rapport d’obligation envisagé passivement : renvoie à la dette du débiteur, inverse : au
créancier et sa créance.
– Droit personnel : droit d’exiger de quelqu’un quelque chose.
– Modalités de l’obligation : solidarité passive, causes d’extinction d’obligation, caractère
contraignant, etc.
– Alain Bénaban : « lien d’ordre patrimonial unissant les personnes juridiques entre elles ».

Sources :
– Code civil
– Ordonnance du 10 février 2016 : réforme : clarification du droit des obligations face à la
concurrence des droits étrangers. Certaines zones d’ombre persistent. Traite des modalités des
obligations et des opérations sur obligation (cession de créance, de dettes, novation, délégation,
etc.).
– Innovations de l’Ordonnance : absence de rétroactivité de la résiliation de la condition
suspensive, opposabilité au tiers de la cession de créance sans formalité, consécration de la cession
de dette, consécration de la cession de contrat.

Partie 1 : l’obligation en tant que lien

Modalités de l’obligation
– Condition suspensive (naissance) : exigibilité retardée.
– Condition résolutoire (anéantissement rétroactif de la résolution)
– Modalité peut commander l’exigibilité (suspensif) ou l’extinction (extinctif).

Modalités relatives au sujet de l’obligation :


– Obligation conjointe (plusieurs créanciers ou plusieurs débiteurs : partage de la créance ou de la
dette : parties peuvent décider d’une répartition inégale de la dette) : article 1309. De plein droit
sauf indivisibilité ou solidarité.
 Obligation in solidum : plusieurs personnes ont causé le dommage, créancier peut demander
paiement à n’importe quel co-auteur.
– Obligation solidaire : article 1310. Ne se présume pas. Lien qui existe entre les sujets actifs de
l’obligation, les créanciers, ou existant entre les sujets passifs de l’obligation, les débiteurs.
Solidarité ne joue pas à l’égard des héritiers du débiteur.
 Solidarité active : plusieurs créanciers qui ont chacun le droit d’exiger du débiteur le paiement
de la totalité de la créance, libération du débiteur à l’égard de tous : article 1311. Pas de
sécurité supplémentaire pour créanciers. En pratique : recours au mandat. Possibilité de
placement sous séquestre, importance du justificatif de paiement. Article 1312 : idée de
représentation mutuelle, qui ne s’étend pas aux actes ou événements qui affectent le droit
détenu par l’un des créanciers sur la créance (article 1350-1, al. 2).
Distinction acte conservatoire (éviter un péril), acte d’administration (mise en valeur normale
d’un bien), acte de disposition (risque de sortie du bien ou du droit du patrimoine du
propriétaire).
Répartition de l’émolument entre les créanciers : 1. Réception de la totalité du paiement,
2. Division de la créance (possibilité de recours).
 Solidarité passive : plusieurs débiteurs tenus de la totalité de la dette : article 1313 (ex :
entre époux pour les dettes du ménage, article 220, entre locataires). Garantie pour le créancier,
limitation du risque d’insolvabilité. Caution : pas un débiteur solidaire, pas sur le même plan.
Unicité de la dette (débiteur poursuivi ne peut pas opposer de bénéfice de division ou de
discussion). Obligations des codébiteurs peuvent être assorties de modalités différentes
(étendue engagement).
Moyens de défense des débiteurs solidaires : nullité absolue (ex : en raison du paiement
par l’un des débiteurs), incapacité ou vices du consentement (purement personnelles),
exceptions simplement personnelles (réduction de l’engagement et diminution globale de la
dette, ex : confusion, renversement rapport obligation : remise de dette) : article 1347-6, al. 2.
Représentation mutuelle : article 1314. Serment : article 1385-4. Interpellation faite) l’un
des débiteurs solidaires interrompt le délai de prescription contre les autres : article 2245.
Rapports entre les codébiteurs : obligation à la dette, contribution à la dette =
fractionnement de la charge définitive de la dette (ex : PACS, 220). 2 recours possibles (article
1317). : personnel ou subrogatoire (recours légal, fondé sur mandat de gestion : article
1346). Possibilité solidarité sans intérêt et sans contribution à la dette : article 1318.

– Obligation in solidum : solidarité imparfaite, création prétorienne.


Dette ne se divise pas (ex : auteur et assureur), solidarité ne se présume pas.
Créancier peut agir pour tout le monde contre le débiteur de son choix. Paiement par l’un des
débiteurs est libératoire.
Pas de représentation mutuelle.
Rapports entre codébiteurs : recours subrogatoire et personnel (7 juin 1977, chambre civile 1).
Modalités relatives à l’objet de l’obligation : prestation que le débiteur doit accomplir.
– Obligation indivisible : exception au principe de division en cas de pluralité de sujets au même
rapport d’obligation : article 1320. Chacun des débiteurs est tenu pour le tout. Exécution partielle
impossible (ex : livraison d’un animal).
Indivisibilité naturelle (prend fin quand inexécution et donc dommages et intérêts) ou
conventionnelle.
Obligations de donner : considérées comme intellectuellement divisibles (quote-part).
 Effets quand créancier et débiteur unique : créancier maître du jeu (peut exiger le paiement
intégral, souvent accepte le morcellement du paiement) : article 1342-4.
 Effets en cas de pluralité de sujets : article 1320. Absence de division de l’obligation,
répartition entre créanciers. Débiteurs : tenus pour le tout, recours en contribution contre les
autres : article 1320, al. 2.
 En cas de décès du débiteur : héritiers du débiteur sont tenus au tout : article 1320, al. 3.

– Obligation à pluralité d’objets :


 Obligation conjonctive ou cumulative : art. 1306. Objet : plusieurs prestations, seule
l’exécution de celles-ci libère le débiteur. Obligation unique avec plusieurs objets (livrer une
chose par exemple) = irréductible divisibilité.
 Obligations disjonctives (peuvent être déliées) : alternative (obligation qui a pour objet
plusieurs prestations, exécution de l’une d’elle libère, art. 1307, -5, si impossibilité d’exécuter
l’une au moins : après : obligation perd son caractère facultatif, avant : débiteur exerce l’autre, si
option au créancier : doit se contenter de l’autre (force majeure)) et facultative (obligation qui a
pour objet une prestation mais débiteur peut en fournir une autre pour se libérer : art. 1308, si
l’obligation principale est impossible : libération du débiteur).

Modalités relatives à l’exécution de l’obligation :


– Obligation conditionnelle : art. 1304. Existence : obligation qui dépend d’un événement futur
et incertain. Condition suspensive ou résolutoire (alinéa 3).
 Validité de la condition : licite1, possible et non-potestative.
 Effets de de la condition : résolutoire (anéantissement rétroactif, sauf cas de théorie de
l’apparence pour le tiers), suspensive (pas d’existence juridique sans la réalisation de la
condition, débiteur doit s’abstenir de tout acte qui empêche la bonne exécution de l’obligation 2,
non-rétroactivité de la condition suspensive (sauf prévue)).
 Renonciation de la condition : dans l’intérêt commun d’un commun accord ou si la condition
n’est pas accomplie, dans l’intérêt exclusif d’une partie.
– Obligation à termes : art. 1305. Exigibilité différée jusqu’à la survenance d’un événement futur
et certain (date incertaine).
 Fixation du terme : par les parties, sinon immédiatement exigible, si pas assez de précision :
juge détermine le terme (prise en considération de la situation des deux parties, terme
présumé en faveur du débiteur : art. 1305-3).
 Effets du terme : obligation existe mais pas exigible tant que l’événement ne s’est pas
réalisé. Possibilité d’exécution par anticipation (renonciation du terme, créancier peut refuser).
Sanction pour débiteur qui ne fournit pas les sûretés promises ou qui diminue (art. 1304) :
sanction est la déchéance du terme, obligation devient pure et simple (immédiatement
exigible).

Extinction de l’obligation
Ancien article 1234 du Code civil : 9 causes d’extinction de l’obligation : le paiement, la novation, la
remise volontaire, la compensation, la confusion, la perte de la chose, la nullité, la rescision, la
condition résolutoire et la prescription. Pas dans l’Ordonnance du 10 février 2016 : que 5 : paiement,

1
Exemple : arrêt Galopin, 29 oct. 2004, assemblée plénière.
2
Principe de créance
compensation, confusion, remise de dette et impossibilité d’exécuter. Novation et délégation
figurent dans le chapitre des opérations sur obligation.

Extinction de l’obligation par la satisfaction du créancier : directe ou indirecte = hypothèse de


transformation de l’obligation.

– Paiement : exécution volontaire de la prestation due : 1342. Nature juridique débattue : acte3
(manifestation de volonté : production d’un écrit) ou fait 4 (tout événement volontaire : preuve libre,
Nicole Catala) ? Législateur n’a pas défini la nature.
 Parties : solvens (en général : débiteur (décret du 22 déc. 2008 : acte d’administration et de
disposition), peut être un autre : 1342-1, tiers qui paye a des recours personnels (raisons : peut
être mandataire, gérant d’affaires, intention libérale ou intérêt pécuniaire), sauf intuitu personae)
et accipiens (doit être capable si n’en tire pas profit, 1342-2, en général créancier mais peut
être un tiers (héritier, cessionnaire, créancier saisissant) : paiement de bonne foi (article 1342-3,
théorie de l’héritier apparent, avec accord du créancier).
 Objet : s’impose au débiteur un paiement intégral de la chose due au titre de l’obligation :
1342-4. Créancier libre d’accepter ou de refuser un paiement partiel, ou paiement d’une autre
chose. Dissuasif pour le créancier, risque pour la sécurité juridique. Exceptions : juge peut
échelonner paiement, porteur d’un chèque ou lettre de change.
 Paiement effectif de l’obligation : en principe pas de délai (sauf terme), domicile du débiteur
(1342-6 : obligation quérable, sauf obligations monétaires : envoi au domicile du créancier), frais
de paiement à la charge du débiteur (1342-7), imputation des paiements (1342-10) : débiteur
peut indiquer la dette qu’il acquitte, à défaut : d’abord dette que le débiteur a le plus d’intérêt)
débiter, sinon la plus ancienne, sinon proportionnellement sur chacune des dettes échues.
 Preuve du paiement : article 1353. Celui qui réclame l’exécution prouve, celui qui se prétend
libéré prouve. Règles différentes selon acte ou fait (hésitation de la JP), législateur : se prouve
par tous les moyens (1342-8) : notion à cheval entre les deux. Il faut un document qui émane
de l’autre partie. Contestation acte réalisé devant un notaire : inscription en faux.

– Règles spécifiques aux obligations monétaires :


 Nominalisme monétaire (1343) : débiteur d’une obligation de somme d’argent se libère par le
versement de son montant nominal (nombre inscrit sur le contrat, la facture, etc.). Peu importe
les fluctuations monétaires, exceptions : clause d’indexation et mécanisme de la dette de valeur
(alinéa 3, valorisme monétaire).
 Régime applicable (1343-1 et -2) : si intérêts, débiteur se libère en versant le principal et les
intérêts. Taux d’intérêt conventionnel doit être fixé par écrit et ne peut pas être présumé. Il est
réputé annuel par défaut, intérêts doivent être payés en même temps que le capital. Exceptions
au principe d’indivisibilité.
 Monnaie : euros en France, exceptions : contrat international, jugement étranger. Lieu :
domicile du créancier. Moment : dès que la dette est exigible mais possibilité de sollicitation de
délai de grâce du juge.

Satisfaction du créancier obtenue en dehors :


Transformation de l’obligation :
– Novation : 1329. Contrat qui a pour objet la substitution à une obligation que l’on éteint, d’une
obligation nouvelle que l’on crée par un changement de créancier, de débiteur ou remplacement
d’une obligation par une autre. On le sait à l’avance.
 3 conditions : succession de deux obligations dans le temps, intention de nover,
élément nouveau.
 Effets : extinction de l’obligation ancienne, remplacement par une obligation nouvelle.
– Dation : contrat par lequel le créancier accepte de recevoir en paiement une prestation différente
de celle prévue à l’origine (1342-4).
 3 conditions : Nécessité de l’accord des parties, exécution d’une prestation différente de
l’initiale, prestation nouvelle immédiatement exécutée.
 Moyen détourné de paiement, on voulait payer mais on change en payant immédiatement avec
autre chose. On ne savait pas à l’avance qu’on paierait comme cela. Voir p. 32-33 cours.

Satisfaction en l’absence de transformation de l’obligation :


– Compensation : 1347. Mécanisme de satisfaction indirecte du créancier, pas de transformation de
l’obligation. Extinction simultanée d’obligations réciproques entre deux personnes. Mode
d’extinction simplifiée ou paiement abrégé, permet économie de moyens. Garantie : créancier se

3
1ère chambre civile, 19 mars 2002 : preuve par écrit, donc plutôt acte
4
1ère chambre civile, 30 avr. 2009 : paiement est un fait juridique
prémunit du risque d’insolvabilité de son débiteur. N’opère pas de plein droit et donc de manière
automatique.
 Types de compensation : judiciaire (compensation formulée à titre reconventionnel, à la
demande du débiteur : 1348), conventionnelle (parties peuvent convenir d’éteindre les
obligations réciproques qui les lient : 1348-2, en principe non-rétroactivité) et de dettes
connexes (dettes qui ont un lien de connexité, en quelques sortes destinées à s’éteindre
mutuellement : 1348-1). Peut être partielle ou totale (si les deux créances sont de même
montant).
 Règles générales : réciprocité (créancier doit être débiteur du débiteur et inversement),
simultanéité (créances doivent exister en même temps), fongibilité (même qualité et quantité,
équivalence de nature).
 Obligation : certaine, liquide, exigible.
 Paiement effectif : ordre : volonté du débiteur, sinon le plus grand intérêt, imputation
proportionnelle alors la plus ancienne, sinon imputation proportionnelle.

– Confusion : 1349. Résulte de la réunion des qualités de créancier et de débiteur d’une même
obligation dans la même personne (ex classiques : succession, fusion de société). Éteint la créance
et ses accessoires. Elle peut être partielle.
 A l’égard des tiers : confusion ne peut pas remettre en cause un droit qui aurait été
définitivement obtenu par un tiers5. Exemple en cas de solidarité : si la confusion ne concerne
que l’un des débiteurs, extinction que pour sa part.

Extinction de l’obligation sans la satisfaction du créancier :


– La remise de dette (1350) : contrat par lequel le créancier libère le débiteur de son obligation.
Extinction totale ou partielle de l’obligation, porte aussi bien sur la créance que sur ses accessoires.
Profite aux débiteurs solidaires et aux cautions. Généralement envisagé comme un contrat
unilatéral à titre gratuit (donation indirecte si intention libérale).
 Créancier : doit être capable et avoir le pouvoir de disposer de son droit.
 Preuve : Obligation de preuve par écrit : montant supérieur à 1500 euros, exception :
impossibilité morale ou matérielle. Sinon preuve par tous les moyens en dessous. Existe des
présomptions.
 Cas particuliers : solidarité active (libération individuelle, déduction de sa créance : 1350-1),
solidarité passive (libération que pour la part du créancier qui a effectué la remise de dette :
1350-1, al. 2), cautionnement (libération des cautions : 1350-2).
– La prescription extinctive : conduit le débiteur à être libéré à partir d’un certain temps. Favoriser
la sécurité juridique, garante de l’ordre social.
 Délais : article 2224 : actions personnelles ou immobilières : 5 ans – autres prescriptions
peuvent être prévues (2227) : exemple prescriptions décennales (2226).
 Effets : extinctif mais aussi dérogatoire (ex : droit combrière, effets de commerce).
– Impossibilité d’exécuter : 1351. Pas toujours cause d’extinction. Libère quand procède d’un cas
de force majeure et définitive.
 Libération : totale ou à due concurrence, donc partielle.
 Exceptions : parties peuvent déroger à l’effet libératoire, pas de libération si « préalablement
mis en demeure », perte de la chose : libération si démontre que la perte serait pareillement
produite si l’obligation avait été exécutée.

Actions que l’existence de ce lien permet au créancier d’exercer (1341)


– L’exécution forcée : notion très distendue (Zenati-Castaing et Revet), on parle d’exécution par
équivalent, remédier à l’inexécution de l’obligation : mesure de réparation. Dès qu’il y a du retard,
plus une exécution : donc réparation de ce qui n’a pas été payé à temps.
 Inexécution constatée par mise en demeure6 non suivie d’effet (sommation ou acte portant
interpellation suffisante, notification : demande nette, claire et précise par le créancier (1344)
OU le débiteur, législateur n’impose aucune forme, clause7 de mise en demeure peut être
automatique et contractuelle). Met à la charge du débiteur des intérêts moratoires + risques à
la charge du débiteur (res perit domino).
Deux types : mise en demeure fructueuse et infructueuse.
Innovation réforme 2016 : mise en demeure du créancier par le débiteur (1345). Créancier
qui refuse de recevoir le paiement ou l’empêche, alors qu’il est légitime et conforme (aucune
forme. Particulière requise). Preuve : huissier ou écrit, mais doit être suffisamment efficace.
Effets : arrêt du cours des intérêts dus par le débiteur, mise des risques relatifs aux biens à la
5
Consécration : 1ère chambre civile, 8/12/1965)
6
A distinguer du commandement de payer, effectué par l’huissier.
7
Doit être expresse et non équivoque
charge du créancier (sauf si faute lourde ou dolosive du débiteur). Si : créancier ne lève pas les
obstacles, débiteur libéré au bout de 2 mois.
 Créancier doit disposer d’un titre exécutoire. Écrit qui fonde le droit du créancier, revêtu de la
formule exécutoire, permet au créancier de recourir à la force publique. Formule exécutoire
prévue par un décret du 12/07/1997. Liste des titres exécutoires : article L111-3 du CPCE.

Moyens d’action dont dispose le créancier au titre de l’exécution forcée :


– Mise en œuvre légitime de moyens légitimes de contrainte :
 Mesures d’exécution forcée directe : 1221. Difficile à obtenir, d’où abondance des
mécanismes d’indemnisation. Poursuite de l’exécution en nature après mise en demeure,
même en cas d’inexécution du débiteur. Fournir ce qui est attendu au créancier, plutôt que de
lui offrir une compensation au regard de ce qu’il aurait dû recevoir. Débat autour de l’exécution
en nature des obligations de somme d’argent.
SAUF : exécution impossible (morale ou matérielle) ou disproportion manifeste entre coût et
intérêt pour le créancier (paiement de dommages et intérêts par le débiteur : parfois être payé
n’est pas dans l’intérêt du créancier).
Mise en œuvre : nombreuses mesures, Code des procédures civiles d’exécution (saisie de
compte bancaire, saisie attribution, immeubles : possibilité de faire appel à la force civile, etc.).
Créancier peut faire exécuter lui-même avec autorisation préalable du juge : 1222.
 Mesures d’exécution forcée indirecte. Surmonter la passivité ou mauvaise fois débiteur.
Pression exercée sur le bien, pas directement sur le débiteur : droit des sûretés (saisies,
hypothèques, astreinte8, droit de gage9).

– Compensation pécuniaire : 1231-1. Exercice du droit de gage général, pour inexécution ou


retard, sauf force majeure.
 Patrimoine : assiette = tous les biens présents et à venir (théorie du patrimoine : Aubry et
Rau). Dettes : pour certains dans patrimoine, pour d’autres non. 2285 : biens du débiteur =
gage commun des créanciers.
 Biens insaisissables : strictement attachés à la personne (vêtements, minimum vital) :
démontre volonté de conciliation d’intérêts antagonistes.
 Plusieurs moyens : déclaration d’insaisissabilité (patrimoine personnel, créanciers peuvent
saisir professionnel : projet actuel : rendre automatique la séparation du patrimoine), fiducie
sûreté ou gestion (loi du 19/02/2007, contrat par lequel une personne, le constituant, transfère
des biens ou des droits à une autre personne, fiduciaire, qui va les tenir séparé de son propre
patrimoine et va agir au profit d’un ou plusieurs bénéficiaires).

Actions destinées à garantir l’exécution


– Mesures de protection du gage du créancier : Prévention de la défaillance du débiteur :
 Mesures conservatoires : L111-1 CPCE : pour éviter réalisation d’un péril (débiteur peut jouir
de ses biens mais pas d’actes graves dessus), assurer la sauvegarde de ses droits (saisies
conservatoires, sur les biens meubles corporels ou non, sur les créances, etc.). Nécessité d’un
risque.
SAUF personnes qui bénéficient d’une immunité d’exécution.
 L’action oblique : pallier la négligence du débiteur. Créancier se substitue au débiteur dans
l’administration de ses biens (dans mesure nécessaire à la préservation de l’assiette de son droit,
agit comme représentant du débiteur), pas de mainmise totale = proportionnalité. Produit un
effet collectif : tous les créanciers peuvent en avoir un gain.
Pas illimitée : pas sur les droits et actions à caractère personnel.
Conditions : créance (certaine) + carence du débiteur (défaillant ou négligent : lien entre la
carence et la compromission des droits du créancier) + menace de disparition des droits (péril).
Inconvénients : coûteux et source de complication.
 L’action paulienne : 1341-2 : volonté d’éviter la fraude, créancier agit en son nom personnel
pour éviter qu’un acte frauduleux lui soit opposable : rendre inopposables, pas nuls. Produit un
effet individuel (sauf si mandat).
Conditions : créance (certaine10) + fraude avec volonté (possibilité acte positif, acte accompli
de mauvaise foi).

8
Somme d’argent à payer par jour de retard, condamnation accessoire à la principale (131 CPCE)
9
Droit que le créancier a de saisir les biens débiteur (crainte pour le débiteur de la saisie et vente forcée).
10
Pas forcément exigible et liquide
Par les tiers : actes à titre gratuit (attaquables même si tiers de bonne foi 11), actes à titre
onéreux (que si mauvaise foi du tiers12).

– L’action directe : exception au principe de relativité des contrats, permet à un créancier d’agir
contre le débiteur de son débiteur. Sommes rejoignent directement le patrimoine du créancier.
Fondement : équité. Pas novatoire (pas de transformation d’obligation).
Distinction : action directe parfaite (effet de plein droit) et imparfaite (nécessité d’une demande
du créancier contre le sous-débiteur pour lui interdire de payer le débiteur intermédiaire).
Conditions : créance certaine, liquide et exigible + titre exécutoire. Paiement immédiat.

Partie 2 : l’étude de l’obligation comme bien

Le transfert de l’obligation
Opérations envisagées d’un point de vue économique (d’où présence novation et délégation). D’autres
opérations existent : subrogation personnelle, cession Dailly, Titrisation.
Transfert de la créance :
– Cession de créance : transfert d’un droit sans l’éteindre ou l’altérer. Opération à titre onéreux.
Conditions : écrit (1365), signification intelligible = pas de cession tacite ou verbale. Sinon nullité,
pas de précision sur le type par la réforme. Pas de précisions dans le contenu (mais notions de bon
sens, détermination créances cédées par exemple).
Créances cessibles : présentes ou futures (déterminables). Cession totale ou partielle (débiteur
tenu du montant de la créance, devra procéder à plusieurs paiements).
Débiteur cédé : 1324. Possibilité de se faire indemniser par cédant et cessionnaire pour les frais à
supporter.
Opposabilité aux tiers immédiate mais pas au débiteur cédé qui peut ignorer la cession tant
qu’il n’y a pas de notification : 1323. Créances futures : opposabilité immédiate. Date
d’opposabilité13 distinguée de la date du transfert de la créance. Si transfert mais inopposable :
situation intermédiaire.
Importance du droit de la preuve en cas de multiplicité.
Effets : généraux : translatif (transmission des droits du cédant au cessionnaire), opposabilité des
exceptions (1324, cession ne doit pas aggraver la situation du débiteur cédé), remboursement frais
engagés par le débiteur cédé (1324, al. 3, débiteur cédé n’a pas à supporter les frais, peut refuser
de faire l’avance de ces frais). Spéciaux : garantie due par le cédant (cession à titre onéreux sauf
si cessionnaire a acquis la créance à ses risques et périls ou avoir connu le caractère incertain de la
créance), retrait litigieux (Potier : retrait permet à une personne de « prendre le marché d’une autre
et de se rendre acquéreur à sa place », 1699).
 Les cessions de créance particulières : Cession de créances titres négociables (titres
aux porteurs14 : cession par la transmission matérielle de l’écrit mais risque de perte ou de vol,
titres à ordres15 et titres nominatifs : cession ne peut intervenir qu’après modification de
l’inscription du nom du créancier sur les registres du débiteur).
Cession Dailly16 (cession de créances par le biais d’un bordereau où elles sont listées, qu’au
profit d’un établissement de crédit, que sur des créances professionnelles quand personnes
physiques, personnes morales : on regarde l’objet social de la société). Mentions obligatoires
(L313-23) : identification opération, bénéficiaire, règles applicables, mentions relatives à
l’identification des créances. Effets : entre les parties (= cession classique), envers les débiteurs
cédés : effets sans signification nécessaire (mais par prudence établissement de crédit peut
informer le débiteur), envers les tiers : cession opposable à la date du bordereau.

– Subrogation : remplacement ou substitution. Subrogation réelle (remplacement d’une chose par


une autre) ou personnelle (d’une personne par une autre, créancier initial remplacé par un autre :
quand 1/3 paye une dette à la place du débiteur (nouveau créancier est le subrogé, prend la place
du subrogeant)).
Fonctions : de garantie (1/3 sûr d’être remboursé) et de transmission de la créance.
Cas de subrogation : légale (1346 : quand intérêt légitime à payer, sauf si refus légitime du
créancier (1342-1), SAUF : intention libérale, 1/3 solvens est le débiteur du débiteur, pas d’intérêt
légitime), conventionnelle (par le créancier qui reçoit le paiement du tiers et le subroge dans les

11
CdC, arrêt de la 1ère civile, 23 avril 1981
12
CdC, arrêt de la 1ère civile, 14 janvier 2003
13
A laquelle les tiers ne peuvent plus ignorer le transfert
14
Porteur du titre est le titulaire de la créance : ticket de loto par exemple
15
Obligation de payer son créancier initial ou les personnes désignées
16
Loi du 2 janvier 1981
droits qu’il détenait (quittance17 subrogative) ; par le débiteur (1346-2) : débiteur emprunte une
somme pour payer sa dette, subroge le prêteur dans les droits du créancier avec le concours de
celui-ci (si concours18 : subrogation doit être expresse, sinon quittance devant le notaire):
disparition du créancier initial, préteur prend sa place).
Effets : subrogation transmet à son bénéficiaire, dans la limite de ce qu'il a payé, la créance et ses
accessoires (mais aussi les vices19), à l'exception des droits exclusivement attachés à la personne
du créancier. 1346-5 du Code civil retient que le débiteur peut invoquer la subrogation dès qu’il en
a connaissance mais elle ne peut lui être opposée que si elle lui a été notifiée, ou pris acte.

Le transfert de la dette : 1327 : tiers accepte car lui-même débiteur de la personne, pour un
avantage (ex : avance indirecte). Cession de dette n’a d’effets que si consentement créancier (1ère
ch. Civ. 20/09/09). Remplacement débiteur dans rapport d’obligation. Ne peut pas porter sur
ensemble des dettes de la personne.
– Formation de la cession de dette : consentement exprimé par créancier (absence d’accord =
non-formation, si accord nécessaire à opposabilité : contrat valable mais efficacité limitée). Deux
liens à considérer : créancier – débiteur, débiteur initial – débiteur cessionnaire. Si refus du
créancier : doit être justifié.

– Effets de la cession de dette : changement de débiteur sans modification de la dette (conserve


ses attributs et accessoires mais changement domicile et qualité du débiteur), ne libère pas
forcément le débiteur (article 1327-2 : si créancier consent : libération débiteur originaire pour
l’avenir, sinon tenu solidairement au paiement de la dette : ajour d’un débiteur).
Sûretés : cession non-libératoire (1328-1) : subsistance des sûretés réelles et personnelles.
Cession libératoire : pas de subsistance des sûretés (garanties) : exception du tiers qui maintient
garantie en soutien au nouveau débiteur.
Régime des exceptions : principe d’opposabilité (ex : nullité, exception d’inexécution,
compensation de dettes connexes et résolution).

La cession de contrat : 1216. Un contractant, cédant, peut céder qualité de partie à un tiers,
cessionnaire, avec accord du cocontractant, cédé : on cède une position contractuelle.
– Conditions : de fond : triple consentement (permet sécurité contractuelle, pas obligé que ce soit
en même temps). De forme : rédaction d’un écrit.
– Effets : Transfert des obligations et des droits = cession globale du contrat. Libération du cédant
(1216-1) : si consentement expresse : volonté du cédé formellement exprimée et clairement
établie. Opposabilité des exceptions (1216-2, largement critiqué en doctrine : ne distingue pas les
exceptions antérieures à la cession et les postérieures) : qui affectent l’existence de l’obligation,
pas les exceptions personnelles au cédant.
Régime des sûretés : 1216-3. Si le cédant n’est pas libéré par le cédé, les sûretés qui ont pu
être consenti substituent (personnelles et réelles). Dans le cas contraire, les sûretés
consenties par le cédant ou les tiers ne substituent qu’avec leur accord.

La délégation (1336)
Opération par laquelle une personne, le délégant, obtient d’une autre, le délégué, qu’elle s’oblige
envers une troisième, le délégataire, qui l’accepte comme débiteur. Sert à faire circuler de manière
indirecte une ou plusieurs obligations. Intérêts pratiques : reprendre des dettes, garantir une créance.

Notion :
– Délégation permet l’extinction simplifié de plusieurs obligations.
– Nécessité d’un accord de volontés entre le délégant et le délégué ET entre le délégué et le
délégataire. Pas nécessaire que la délégation donne lieu à un contrat tripartite. Délégataire doit
accepter le délégué comme débiteur (consentement peut être anticipée).

Effets :
Remplacement des obligations préexistantes :
– Délégation simple (1338, al. 1) : engagement du délégué s’ajoute à celui du délégant.
Délégataire ne doit recevoir qu’un seul paiement (paiement fait par l’un d’eux libère l’autre :
délégant et délégué sur un même pied d’égalité vis-à-vis du délégataire). Délégataire libre de
poursuivre qui il veut.
17
Preuve de paiement
18
Réduction du risque de fraude, permet subrogation conventionnelle par le créancier par un acte sous
seing privé
19
Gage, hypothèque, caution
– Délégation novatoire (1338, al. 1 et 2) : engagement du délégué opère novation. Que si
délégataire a manifesté expressément sa volonté de libérer le délégant. Doctrine distingue de la
novation : novation par changement de débiteur, nouveau débiteur s’engage seulement pour
libérer l’ancien débiteur. Délégation novatoire : délégué s’engage, délégant pas libéré sauf si
volonté expresse du délégataire de le libérer.
Disparition en principe des sûretés qui garantissent l’obligation initiale. Pr Julienne : aucune
raison d’écarter le report des sûretés.
– Recours du délégataire contre le délégant : 1337, al. 2. Délégant demeure tenu s’il s’est
expressément engagé à garantir la solvabilité future du délégué ou si ce dernier se trouve soumis à
une procédure d’apurement de ses dettes lors de délégation.

Sort de la créance du déléguant sur le délégué : 1339, al. 1. Délégant est créancier du délégué :
sa créance ne s’éteint que par l’exécution de l’obligation du délégué envers le délégataire et à due
concurrence.
– Engagement du délégué envers délégataire pas libératoire envers délégant : il faut acceptation
expresse du délégataire (novation ne se présume pas).
Exception : 1339, al. 4. Délégataire a libéré délégant, délégué est libéré à l’égard du délégant à
concurrence du montant de son engagement envers le délégataire.

A l’égard des tiers : 1339, al. 3. Créance du délégant contre le délégué reste disponible (peut être
valablement cédée ou saisie par un tiers). Mais créance paralysée par l’effet de la délégation. Donc :
tiers ne peut obtenir paiement que si créance subsiste dans le dénouement de la délégation.
Délégataire en principe à l’abri de toute concurrence avec autres créanciers du délégant. Mais
concurrence avec créanciers du délégué. Inconvénient : peut conduire parties à utiliser un autre
mécanisme comme la cession.

Exceptions :
– Avant 2016 : divergence entre la CP de la 1ère chambre civile20 et la JP de la chambre commerciale21.
– Ordonnance 2016 : délégué ne peut, sauf stipulation contraire, opposer au délégataire aucune
exception tirée de ses rapports avec le délégant ou entre ce dernier et le délégataire = principe
d’inopposabilité des exceptions.
Exception à l’exception : clause contraire prévue par parties : doit indiquer clairement la volonté
de faire exception au principe : stricte alors deuxième interprétation : se fonder sur l’objet de
l’engagement assumé par le délégué.
Ainsi, en cas de délégation simple, le délégataire obtient deux débiteurs. Or, l’article 1338
alinéa 2 retient que le paiement fait par l’un libère l’autre. Cela veut donc dire que le délégué
peut refuser de payer le délégataire en prouvant que la dette du délégant a déjà été
acquittée. Il s’agit bien d’une exception.

20
17 mars 1992
21
25 février 1992

Vous aimerez peut-être aussi