Les Ententes Anticoncurentielles
Les Ententes Anticoncurentielles
LES ENTENTES
ANTICONCURENTIELLES
1
Sommaire
Introduction
Conclusion
Bibliographie
« La liberté du commerce et de
l’industrie suppose la liberté de la
concurrence1 ».
Introduction
Cependant, cela fait longtemps que l’on reconnaît la nécessité d’imposer des limites à ce
principe de libre concurrence, car certaines pratiques exercées par les entreprises, peuvent fausser le
bon fonctionnement du marché. Cela inclut des comportements de concurrence déloyale, des
pratiques restrictives et des pratiques anticoncurrentielles, qui sont au cœur de notre étude.
1
Michel Pédamon, Droit commercial, commerçants et fonds de commerce, concurrence et contrats du commerce,
Dalloz, 1994, p.399
2
La concurrence se définit comme « la compétition ou la rivalité d'intérêts entre plusieurs personnes qui poursuivent le
même but.» Lorsqu'elle est appliquée à la réalité commerciale, il s'agit de la « situation mutuelle des commerçants ou
industriels dont chacun tente d'attirer à lui la clientèle par des prix plus avantageux, des conditions de vente ou une
meilleure qualité », cette concurrence s'opérant toujours au sein d'un marché réglementé.
3
Article 35 de la constitution marocaine dispose que : « Le droit de propriété est garanti. La loi peut en limiter l'étendue
et l'exercice si les exigences du développement économique et social de la Nation le nécessitent. Il ne peut être procédé à
l'expropriation que dans les cas et les formes prévus par la loi. L'Etat garantit la liberté d'entreprendre et la libre
concurrence. Il œuvre à la réalisation d'un développement humain et durable, à même de permettre la consolidation de la
justice sociale et la préservation des ressources naturelles nationales et des droits des générations futures. L'Etat veille à
3
tendant à restreindre ou à fausser le jeu de la concurrence sur le marché. C’est la raison pour
laquelle, le législateur marocain, à l’instar de son homologue français, a cherché à contrer de telles
pratiques, d’abord, par la loi 06-99 et, récemment, par la loi 104-124 relative à la liberté des prix et
de la concurrence et la loi 20-13 relative au conseil de la concurrence qui ont abrogé la première, en
interdisant certaines pratiques considérées comme étant anticoncurrentielles. Toutefois, ces mêmes
pratiques peuvent, pour des raisons légales ou économiques, être tolérées, et ce malgré leur caractère
illicite.
Dans quelle mesure le législateur marocain a-t-il réussi à fournir un cadre légal
capable de limiter les ententes anticoncurrentielles ?
Afin de mieux répondre à cette problématique, nous traiterons dans un premier chapitre les
éléments des ententes anticoncurrentielles, il serait nécessaire d’aborder leur définition et la forme
qu’ils peuvent prendre, leurs effets et les conditions de prohibition des ententes anticoncurrentielles
(chapitre I). Pour ensuite mettre l’accent sur les exceptions prévues par l’article 9 et leur
justification (chapitre II).
garantir l'égalité des chances pour tous et une protection spécifique pour les catégories sociales défavorisées ». Dahir n°
1-11-91 du 27 chaabane 1432 (29 juillet 2011) portant promulgation du texte de la constitution.
4
La loi n°104-12 a posé le principe de la liberté des prix et de l'accès libre à tous les secteurs et les marchés via le
renforcement des conditions d'une concurrence saine et loyale par l'interdiction des pratiques anticoncurrentielles à
fausser le jeu. Ces pratiques peuvent se manifester soit par des ententes (art. 6) sur les prix ou sur la répartition des
marchés, soit par des abus de position dominante (art. 7) qu'occupe un opérateur ou un groupe d'opérateurs sur un
marché.
4
deux conditions: l'atteinte à la
concurrence et la concertation (volonté)
Chapitre I : Les éléments des ententes anticoncurrentielles
En droit de la concurrence, pour la répression d’une entente illicite, il faut d’abord procéder
à l’appréciation de cette entente s’elle est illicite ou non. Pour cela il serait nécessaire de déterminer
une définition à cette notion, voir ses formes et ses effets (section 1). Pour ensuite analyser les
conditions de prohibition des ententes anticoncurrentielles (section 2).
Littéralement, l’entente 5désigne tous les accords et concertations entre entreprises, quelle
que soit leur forme juridique, ayant pour but ou pour résultat de limiter la concurrence sur un
marché.
Les ententes anticoncurrentielles sont des accords ou des actions concertées qui sont
prohibées, par l’article 6 de la loi 104-12 lorsqu’elles ont pour objet ou peuvent avoir pour effet
d’empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence sur un marché, les actions
concertées, conventions, ententes ou coalitions expresses ou tacites, sous quelque forme et pour
quelque cause que ce soit7…).
5
Dans les pays anglo-saxons, on utilise la notion « cartel » à la place de celle de l’entente
6
Oubejja Kenza, « politique de la concurrence et développement : cas de la lutte contre les ententes anticoncurrentielles
au Maroc », association marocaine de gestion, octobre 2022.
7
Toujgani Noureddine, « guide pratique de la concurrence » 1ére édition, imprimerie Oumayma , Fès ,2006,p.2
5
Paragraphe 2 : les formes des ententes
Le choix du législateur d’une panoplie de termes proches révèle sa volonté d’adopter une
conception large qui permet d’étendre l’interdiction à toute forme d’accords entre les entreprises.
L’on peut dès lors classer les ententes en trois grandes catégories :
Abstraction faite de leur forme, leur régime juridique, de leur objet ou de leur validité aux
yeux du droit civil, toutes les conventions sont susceptibles d’entrer dans le champ d’application de
l’article 6.
Les ententes organiques : L’entente est dite organique lorsque les entreprises,
parties à l’entente, forment un groupement pourvu de la personnalité morale.
Plusieurs formes de groupement sont plausibles : groupement d’intérêt économique,
société, organisation professionnelle, syndicat…
Il est à souligner que deux situations doivent être distinguées. Dans une première
hypothèse, le groupement aurait pour objet statutaire des décisions qui sont par nature
anticoncurrentielles.
Dans une deuxième situation, le groupement n’a pas pour objet la restriction de la
concurrence, laquelle résulte du dépassement dudit groupement de ses pouvoirs.
8
Bousaouf Maissae, « cinq leçons simplifiées en droit marocain de la concurrence »,1ére édition, impression Roa Print,
2022, p.64
6
Dans les deux cas, les groupements tombent sous le coup de l’interdiction lorsqu’ils mettent
en place un système corporatif visant à protéger ses membres de la concurrence, par des décisions
qui sont de nature à affecter le jeu normal de la concurrence et qui s’imposent à ses membres9.
L’action concertée comprend ainsi deux éléments : elle se traduit d’abord par une limitation
ou absence de concurrence (prix similaires, offres non compétitives…).
Les ententes peuvent avoir une classification qui tient compte du positionnement des
opérateurs impliqués L’un par rapport à l’autre : il s’agit d’ententes horizontales et d’ententes
verticales.
Les ententes dites horizontales sont nouées entre des entreprises situées au même niveau
de la chaîne commerciale, c'est-à-dire entre des entreprises ayant à peu près les mêmes activités et
intervenant au même stade, telles entre producteurs, entre grossistes ou entre détaillants.
Elles peuvent revêtir des formes très diverses, telles que des ententes de prix ou de marges,
des fixations de barèmes par des organismes professionnels, des échanges d’informations avant le
dépôt d’offres dans le cadre d’appel à la concurrence, etc.
9
Toujgani Noureddine, « guide pratique de la concurrence » 1ére édition, imprimerie Oumayma , Fès ,2006,p.9
7
millions d'euros, pour s'être entendus pendant une dizaine d'années afin de se répartir illicitement les
marchés publics de la signalisation verticale et de fixer les prix10.
Les éléments du dossier, ouvert par l'Autorité de la concurrence qui avait été alertée par des
articles de presse, avaient révélé l'existence d'une entente entre ces entreprises dont les responsables
se réunissaient très régulièrement et se répartissaient les marchés publics selon des règles
préétablies. Les prix et les remises tarifaires qui pouvaient être appliquées aux acheteurs y étaient
aussi précisées. Enfin, une "liste noire" destinée à exclure certains revendeurs qui auraient pu les
dénoncer.
Les prix de vente au détail doivent avoir été évoqués entre le fournisseur et le distributeur ;
Le fournisseur met en place une police des prix afin d’éviter que le distributeur ne s’écarte
du prix imposé ;
Le prix «conseillé» est appliqué de façon significative par les distributeurs.
La Cour de cassation confirme ici la réunion de ces trois conditions en relevant qu’en
l’espèce, une charte, signée par les distributeurs indépendants, conditionnait le référencement de ces
derniers au respect des prix conseillés fixés par le fournisseur, voire même d’un pré étiquetage du
prix sur les produits. Certains distributeurs ont fait état de la «surveillance» exercée par la Société
10
France, Cour de cassation, Arrêt n° 12-18195, 28 mai 2013
11
France, Cour de cassation, Chambre commerciale, 07 octobre 2014, Arrêt n°13-19476
8
Kontiki et par d’autres distributeurs, ainsi que de pressions subies lorsqu’ils s’écartaient à la baisse
des prix ainsi communiqués.
Selon les dispositions de l'article 6 de la loi 104-12, il est possible de classifier certains
types d'ententes illicites, mais il est impossible de recenser l'ensemble des types qui existent ou qui
pourraient exister à l'avenir. Le dernier article fournit des exemples d'ententes, mais cette liste n'est
pas exhaustive, comme l'indique l'utilisation de l'adverbe « notamment ».
9
ont été condamnés à plusieurs dizaines de millions d’euros d’amende. Ils ont été accusés d’une
entente sur les prix entre 1997 et 2003.
Au Maroc, le conseil de la concurrence a révélé l’existence d’une enquête, concernant
l’évolution des prix de vente des carburants depuis la libéralisation de leurs prix. L’autorité
soupçonne une possibilité d’entente entre les distributeurs pour maintenir les prix à un certain
niveau, ce qui est de nature à fausser le jeu de la concurrence.
Les ententes tendant à limiter ou contrôler la production, les débouchés, les
investissements ou le progrès technique : Les ententes de limitation ou de contrôle de
production sont généralement mises en œuvre dans des secteurs d'activité en récession.
Elles peuvent se traduire par des accords de quotas qui déterminent forfaitairement
les volumes de production que les parties à l'entente ne doivent pas dépasser. Ces accords sont
éventuellement assortis d'un système de pénalités pour dépassement et d'indemnités en cas
d'insuffisance de chiffre d'affaires. La limitation de production peut encore résulter d'accords de
spécialisation par lesquels les entreprises décident réciproquement d'abandonner certaines
productions au ou plusieurs d'entre elles et de profit de l'une s'approvisionner auprès de ces
dernières.
Les ententes de limitation ou de contrôle des débouchés sont des accords par lesquels
des entreprises concurrentes décident de renoncer à leur liberté commerciale et de se
concerter sur le montant de leurs ventes ou d'autres recettes comme les recettes publicitaires.
Ces ententes peuvent se traduire par exemple par l'instauration de quotas de vente,
d'un système de contrôle des importations et par la constitution de structures communes de
vente. Les ententes de limitation des investissements et de progrès technique sont en quelque
sorte des accords de crises qui visent à limiter les investissements excédentaires, à geler les
investissements existants ou à fermer certaines usines.
L’interdiction concerne également la répartition des marchés publics , soit les contrats
conclus à titres onéreux entre les pouvoirs publics et des opérateurs économiques publics ou privés ,
10
pour répondre à leurs besoins en matière de travaux , de fournitures ou de services.
Le décret relatif au marché public précise que ces derniers doivent être conclus en
respectant l’égalité des concurrents et la garantie de leurs droits12. La prohibition de la répartition
des marchés publics va dans le même sens.
Parmi ces comportements, on cite les ententes de bid rigging, ententes sur les conditions
commerciales…etc.
De même, l’article 101 du TFUE 13, indique que : « Sont incompatibles avec le marché
intérieur et interdits tous accords entre entreprises, toutes décisions d'associations d'entreprises et
toutes pratiques concertées, qui sont susceptibles d'affecter le commerce entre États membres et qui
ont pour objet ou pour effet d'empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence à
l'intérieur du marché intérieur, et notamment ceux qui consistent à:
a) fixer de façon directe ou indirecte les prix d'achat ou de vente ou d'autres conditions de
transaction,
12
Article 1er du décret 2-22-431 du 8 mars 2023 relatif aux marchés publics du 15 chaabane 1444. B.O n° 7148 du 6
avril 2023
13
L’article 101 du traité sur le fonctionnement de l’union européenne , interdit les ententes et autres accords qui
pourraient perturber la libre concurrence dans le marché intérieur de l'Espace Economique Européen
11
supplémentaires qui, par leur nature ou selon les usages commerciaux, n'ont pas de lien avec
l'objet de ces contrats ».
La similitude entre les textes, n’ayant nul besoin d’être démontrée, il en ressort que pour
qu'il y ait entente anticoncurrentielle, le cumul de deux éléments est exigé : Il faut tout d'abord, une
collusion ou une concertation des entreprises, c'est à dire une entente entre deux opérateurs
économiques, et ensuite, que cette collusion engendre une incidence sur la concurrence, ayant pour
objet ou effet d'empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence (section 2).
Ainsi, la concertation peut prendre la forme : d’une convention écrite ou orale, bilatérale ou
multilatérale, horizontale ou verticale, constitutive d’une nouvelle structure (contrat de société) ou
non (entente de prix), engendrant des obligations juridiques ou simplement morales. Elle peut
également résulter d’un acte émanant de l’organe compétent d’un groupement : directive, circulaire,
barème…etc.
Autrement dit, les ententes supposent un concours de volonté quelle que soit la forme de
cet accord, même s’il ne se formalise pas réellement. Ainsi, la forme juridique que peut revêtir un
accord de volontés est sans importance au regard du droit de la concurrence du moment que cet
accord est établi et qu’il lie des entreprises autonomes les unes vis-à-vis des autres. Ceci revient à
déduire qu’il suffit d’une adhésion consciente à un comportement ou à une stratégie prédéfinie.
La concertation consiste en contact directs mais aussi indirects entre les entreprises, par une
coordination ou un parallélisme de comportement. A titre d’exemple, lorsque des entreprises
concurrentes augmentent en même temps leurs prix ou offrent les mêmes conditions et rabais à leurs
clients. Il est à noter qu’un comportement parallèle à lui seul n’est pas une preuve insuffisante de
l’entente anticoncurrentielle, il devient un indice précieux de l’entente lorsqu’il est corroboré par
d’autres éléments permettant de conclure à son origine collusive.
12
La première affaire reconnue en matière un comportement parallèle est le cas d’American
Tobacco en 1946, dans laquelle trois entreprises d’un oligopole ont été condamnés sur le fondement
du Sherman Act. Plusieurs entreprises sont apparues comme ayant des comportements parallèles
sans qu’aucun document écrit ne soit venu conforter une preuve formelle d’entente ; mais le constat
d’une liste de prix identiques, d’une augmentation simultanée, montrait une évolution, dont la
logique ne correspondait pas à celle du marché caractérisé par une dépression, suivi par un
abaissement des couts14.
Par exemple, l'échange de données antérieures ou à venir relatives aux prix et aux capacités
peut nuire à la concurrence. Dans les marchés publics ou privés, toute transmission d’informations
concernant les appels d'offres est formellement interdite, car elle constitue une entente
anticoncurrentielle.
Les entreprises ne savent souvent pas si leurs échanges altèrent le bon fonctionnement de la
concurrence. Pour aider les entreprises et leurs conseillers à évaluer la conformité de leurs échanges
d’informations avec des concurrents aux règles de concurrence, les autorités de la concurrence ont
élaboré des grilles d’analyse :
14
Bousaouf Maissae , « cinq leçons simplifiées en droit marocain de la concurrence »,1ére édition, impression Roa
Print, 2022, p.67
13
Le programme de conformité du Conseil de la concurrence publié en 2022 a également
traité cette problématique. Il a notamment précisé que : « De simple échanges d’information entre
concurrents peuvent également être sanctionnés comme une pratiques anticoncurrentielle.
C’est la raison pour laquelle les entreprises doivent s’abstenir d’échanger des informations
sensibles stratégiques relevant du secret des affaires avec les concurrents, telles que les informations
liées à la politique commerciale, industrielle ou d’approvisionnement de la société (prix, conditions
de vente, coûts de production, volumes, remises, capacités de production, clients, fournisseurs, etc ».
Pour qu'un accord soit soumis à l'article 6, son auteur doit disposer d'un certain degré
d'indépendance. L'auteur de l'entente peut être toute entité juridique, qu'il s'agisse d'une personne
physique ou morale (telle qu'une entreprise, un syndicat professionnel ou une association) exerçant
une activité économique, tout en étant juridiquement et économiquement indépendant.
La sanction a été prononcée , en raison de la violation par ledit Ordre , des dispositions de
l’article 6 de la loi 104-12 , relative à la liberté des prix et de la concurrence , qui interdit les
ententes , sous quelque forme et pour quelque cause que ce soit , qui ont pour objet ou peuvent avoir
un effet d’empêcher , de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence sur un marché ,
notamment lorsqu’elles tendent à :
Faire obstacle à la formation des prix par le libre jeu de la marché en favorisant
artificiellement leur hausse ou leur baisse ;
La mise en œuvre par les membres de l’Ordre d’une entente, relative à la fixation et la
diffusion d’un prix minimum moyen ne devant pas être inférieur à 500 dhs l’heure hors taxe,
qui a été rendu obligatoire pour l’ensemble des experts comptables exerçant sur le marché
national de l’audit financier et comptable légal ou contractuel. L’Ordre des Experts
Comptables est intervenu également auprès de certains établissements publics pour faire
respecter ce prix minimum dans les appels d’offres qu’ils ont conclus.
Ces pratiques faussent le jeu de la concurrence sur le marché concerné et limitent l’accès
des entreprises, notamment les PME, au marché des services de l’audit comptable et financier à des
prix concurrentiel ;
L’insertion par l’Ordre des Experts Comptables dans un certain nombre de ses documents,
des dispositions anticoncurrentielles, en fixant un prix minimum dans un marché libre à la
concurrence, alors que la fixation des prix ne relève pas des missions confiées par le
législateur à l’Ordre, telles que définies par la loi n°15-89 régissant la profession d’expert-
comptable et instituant un ordre des experts comptables 15.
Par conséquent, après Les échanges entre ses membres, et à l’issue de sa session du 07
novembre 2023, le Conseil National de l’OEC a décidé ce qui suit :
15
Décision du Conseil de la Concurrence n°80/D/2022 du 28 juillet 2022 relative aux pratiques mises en œuvre par
l’Ordre des Experts comptables dans les marchés de l’audit comptable et financier légal et contractuel.
15
Accepter le jugement de la Cour d’Appel et renoncer au pourvoi en Cassation ;
Quant à l’effet anticoncurrentiel, il permet d’analyser, au cas par cas, les effets réels ou
potentiels d’une entente sur le marché. Il en résulte qu’une entente peut être condamnée du fait de
ses effets, même si le caractère anticoncurrentiel de l’objet n’est pas caractérisé16.
Les deux notions d’objet et d’effet anticoncurrentiel peuvent être utilisées alternativement
ou cumulativement. Si l’objet anticoncurrentiel est établi, l’effet de l’entente n’est pas recherché.
En revanche, si l’objet anticoncurrentiel. Dans certains cas, des ententes sont par nature contraires à
la concurrence, et produisent naturellement des effets anticoncurrentiels.
16
Vullierme Laurence-Nicolas « droit de la concurrence », éditeur Vuibert , Mars 2011
17
Bousaouf Maissae , « cinq leçons simplifiées en droit marocain de la concurrence »,1ére édition, impression Roa
Print, 2022, p.75
16
Section 1 : Limites d’ordre légal
Enfin, le lien de causalité entre le texte justificatif et la pratique est essentiel : seul un
comportement directement imposé par le texte peut être exempté. Cela signifie que la pratique doit
être non seulement dictée par les exigences du texte, mais également être la seule réponse possible
aux exigences de celui-ci19.
18
Jihade Laabid, « les pratiques anticoncurrentielles : analyse juridique », Revue Économie, Gestion et Société vol. 1,
n°36 août 2022
19
ibid
17
Section 2 : Limites d’ordre économique et/ou technique
L'article 9 de la loi 104-12 permet aux entreprises de demander la justification des pratiques
anticoncurrentielles par la contribution au progrès économique et/ou technique. L'exemption est
accordée à l'issue d'un bilan économique de la pratique ayant relevé les effets négatifs et les effets
positifs qui s'y attachent.
20
Bousaouf Maissae, « cinq leçons simplifiées en droit marocain de la concurrence »,1ére édition, impression Roa Print,
2022, p.67
21
Ibid
22
Jihade Laabid, « les pratiques anticoncurrentielles : analyse juridique », Revue Économie, Gestion et Société vol. 1,
n°36 août 2022
18
agriculteurs de leurs produits font l'objet d'une décision du Chef du gouvernement ou de l'autorité
gouvernementale déléguée par lui, après avis conforme du Conseil de la concurrence qui les
soustrait à l'interdiction formulée à l'article 6 et 7.
19
L'augmentation artificielle des prix et de repartir les marchés entre les clients
Conclusion
20
Bibliographie
Ouvrages
Articles
Oubejja Kenza, « politique de la concurrence et développement : cas de la lutte contre les
ententes anticoncurrentielles au Maroc », association marocaine de gestion, ISSN : 2820-
6940, octobre 2022
Arrêts et Décisions
Décision du Conseil de la Concurrence n°80/D/2022 du 28 juillet 2022 relative aux
pratiques mises en œuvre par l’Ordre des Experts comptables dans les marchés de
l’audit comptable et financier légal et contractuel.
France, Cour de cassation, Arrêt n° 12-18195, 28 mai 2013
France, Cour de cassation, Chambre commerciale, Arrêt n°13-19476, 07 octobre
2014
Les lois
Dahir n°1-14-116 du 2 ramadan 1435 (30 juin 2014) portant promulgation de la loi 104-12
relative à la liberté des prix et de la concurrence
Dahir n° 1-11-91 du 27 chaabane 1432 (29 juillet 2011) portant promulgation du texte de la
constitution.
Décret 2-22-431 du 8 mars 2023 relatif aux marchés publics du 15 chaabane 1444. B.O n°
7148 du 6 avril 2023
Sommaire ..................................................................................................................................................... 2
Introduction .................................................................................................................................................. 3
Chapitre I : Les éléments des ententes anticoncurrentielles ........................................................................ 5
Section 1 : Analyse des ententes anticoncurrentielles ............................................................................. 5
Paragraphe 1 : Notion des ententes anticoncurrentielles ..................................................................... 5
Paragraphe 2 : les formes des ententes ............................................................................................... 6
Paragraphe 3 : Les effets des ententes anticoncurrentielles ................................................................. 9
Section 2 : Les conditions de prohibition des ententes anticoncurrentielles .......................................... 12
Chapitre II : Les limites inhérentes au principe de l’interdiction des ententes anticoncurrentielles ............ 16
Section 1 : Limites d’ordre légal .......................................................................................................... 17
Conclusion ................................................................................................................................................. 20
Bibliographie .............................................................................................................................................. 21
Table des matières ...................................................................................................................................... 22
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