0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
45 vues33 pages

Droits Humains

PROFESSEUR BARUANI

Transféré par

christian.wauters78
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
45 vues33 pages

Droits Humains

PROFESSEUR BARUANI

Transféré par

christian.wauters78
Copyright
© © All Rights Reserved
Nous prenons très au sérieux les droits relatifs au contenu. Si vous pensez qu’il s’agit de votre contenu, signalez une atteinte au droit d’auteur ici.
Formats disponibles
Téléchargez aux formats PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Vous êtes sur la page 1/ 33

1

DROITS HUMAINS
INTRODUCTION
Dans le cadre de cet enseignement, nous allons plus nous plus nous martelé sur
la promotion et la protection des droits de l’homme. Dans ce sens, nous aurons les
chapitres suivants :
- Généralité des droits humains ;
- Sources des droits humains ;
- Les contenus des droits humains ;
- La sauvegarde des droits humains ;
- Les droits humains et enjeux internationaux.
2

Chap. I : LES GENERALITES DES DROITS HUMAINS


Section 1 : Notion
Du point de vue étymologique, droits humains renferme deux concepts que
sont : droits de l’homme et les libertés publiques. Et le concept droit de l’homme étant
un concept philosophique nait du philosophe de lumière ceci n’a aucune incidence du
point de vue de droit. Parler ainsi des droits de l’homme l’on fait allusion aux
prérogatives inhérentes à la nature humaine ; ces sont des droits Meta étatique
dépassant l’Etat qui l’oblige ainsi donc à celui-ci de non seulement les constatés mais
aussi les respectés.
Le concept ayant une incidence sur le droit c’est le concept liberté publique. A la
différence des droits de l’homme, les libertés publiques sont des droits qui ont fait l’objet
des conquêtes ou des revendications populaires de la population afin que ces dernières
lui soient reconnu.
C’est ainsi que dans l’histoire, à chaque révolution il y a eus la production d’un
texte in fine. La déclaration anglaise qui produit le bill of right, la révolution américaine
produit la déclaration de virginie ; cependant la déclaration de droits de l’homme et du
citoyen a été produit par la révolution française. C’est dans ce sens que l’on parle des
libertés publiques comme étant l’ensemble des droits coulés dans un texte au profit de
la population qui lui sert de rempart face à l’Etat.
Les libertés publiques sont donc des droits contenus dans un texte dont l’homme
peut revendiquer et que leurs violations sont de nature à engager la responsabilité de
l’Etat.
Section 2 : Les traits caractéristiques des droits humains
Nous pouvons ressortir les traits caractéristiques suivants des droits humains

- Les droits humains relèvent du droit naturel, à l’opposition du droit positif, le


droit naturel c’est le droit à partir du quel le droit positif s’inspire. Nous pouvons
donc le comprendre comme étant le droit d’essence supérieur qui sert
d’inspiration au droit positif.
Le droits humains ne sont pas le propre d’une société, car ils relèvent de l’essence
naturel, et chaque peuple aspire aux droits humains et cela dépend de chaque
Etat de mettre en œuvre des politiques en vue de la matérialisation de ces droits ;
- Ces sont des droits indivisibles, c-à-d la mise en œuvre d’un droit suppose la
réalisation des autres droits. Ce qui renvoi à dire que les droits humains forment
un tout, un ensemble bien déterminer ;
- Ils sont universels, les droits humains étant le propre de chaque peuple, cela
donne aux droits humains son caractère universel et donc aucun Etat ne peut
priver son peuple des droits humains.
3

Sections 3 : L’universalité des droits humains


Les droits humains nous pouvons d’emblée voir dans son histoire qu’ils sont
d’origine occidentale, et dans ce sens, l’on voit plus l’individualisme humain « l’homme
vu dans sa singularité » ; cependant, dans la société africaine, l’individu est plus vu dans
son environnement ou dans sa société, ici nous voyons l’homme en tant que peuple ce
qui est diffèrent de la vision occidentale.
Ainsi, parler de l’universalité des droits humains cela devrait être nuancer ou
relativiser en prenant en compte les réalités culturelles de chaque société « société
occidentale qui a une réalité tout contraire de celle africaine cas de mariage pour tous ».
L’universalité des droits humains doivent être penser dans le prise de la diversité
des cultures ; cependant, même dans la diversité des cultures, il existe des noyaux durs
qui ne peuvent être touché ou dérogé cas de : « le droit à la vie, la liberté,
l’intégrité physique, à la propriété, à la sureté ».
Section 4 : Droits humains et protection
L’on voit tout d’abord la protection à travers les conceptions des droits humains.
§1. La conception classique ou traditionnelle des droits humains

Cette conception tend à établir un rapport antagonisme vertical entre l’Etat et les
individus. Et donc il est question pour l’Etat de garantir à tous les individus l’exercice et
la garantie des droits fondamentaux.
Cela suppose que si l’Etat ne garantit pas les droits humains, dans ce cas l’on parle
de la violation des droits reconnus aux individus par l’Etat ; ce qui donne droit à
l’individu de saisir le juge afin d’obtenir le respect de ses droits de la part de l’Etat. Ainsi,
devant le juge l’individu cherche la satisfaction équitable qui peut prendre forme de
l’indemnisation, la réhabilitation, la reconnaissance de ses droits violés.

N.B : toute l’architecture des droits humains, notamment sa protection est


construite autour de la conception classique des droits humains.
§2. La conception dynamique des droits humains
Cette conception établit quant à elle des rapports horizontaux entre l’Etat et
l’individu ; l’enjeux étant toujours la protection de l’individu cette fois-ci contre
l’individu exerçant les fonctions officielles et couvert par les immunités liées à leurs
fonctions « généraux, députés, ministres, … ». L’on protège ainsi l’individu contre toute
atteinte aux droits humains.
C’est donc une conception qui veut que justice soit rendu aux victimes d’atteintes
des droits humains, l’on lutte donc à l’impunité des autorités publiques ou dirigeant se
croyant intouchable. L’on parle donc de la conception répressive des droits humains car
le résultat attendu est la condamnation du bourreau des individus.
4

Section 5 : La protection des droits humains à travers ses différentes générations


§1. Les droits de la première génération
Ces droits comprennent les droits civils et politique aussi appeler droits libertés,
ces sont les droits qui doivent être penser dans le cadre de l’évolution de l’Etat. Ainsi,
l’Etat est plus dans l’obligation d’abstention, dans ses pouvoirs régaliens il ne doit pas
poser certains actes sinon il violerait ces droits.
La justiciabilité de ces droits de la première génération est facilement
démontrable avec notamment l’apparition de cinq éléments :
- Démontrer le débiteur de ces droits « l’Etat » ;
- Le créancier des droits « l’individu » ;
- Identifier l’objet du contentieux « le droit violé » ;
- Identifier le juge compètent ;
- La sanction « la satisfaction équitable ».
Pour ces droits nous devons nous référer au pacte international relatif aux droits
civils et politiques « PIDCP » adopter en décembre 1966.
§2. Les droits de la deuxième génération

Ces droits comprennent les droits économiques, sociaux et culturels, appeler


aussi des droites créances. Ces droits montrent l’évolution du rôle de l’Etat toujours à
travers le contrat social, ainsi, le droit quitte son état de l’Etat gendarme en état
providence car l’on attend de l’Etat de pouvoir subvenir à nos besoins sociaux
économiques et culturels.
Ces droits imposent à l’Etat des obligations positives, l’Etat doit garantir un
certains nombres des droits reconnus aux citoyen, l’Etat est donc dans l’obligation
d’agir.

La justiciabilité de ces droits pose également cinq élément :


- Le créancier ;
- Le débiteur ;
- Le droit violé ;
- Identification du juge comptent, c’est à ce niveau qu’il se pose des problèmes sur
le juge compétent pour connaitre de ces litiges ou réclamation de ces droits ;
- Sanction, il se pose aussi un problème sur la satisfaction équitable à en tirer.
Pour ces droits nous devons recourir au pacte international aux droits
économiques, sociaux et culturels « PIDESC » adopter en 1966.

§3. Les droits de la troisième génération


Ces sont des droits que l’on appelle les droits d’expression collectives, ces sont
des droits qui pour leurs mis en œuvre suppose que l’expression ou la jouissance est
collective « cas du droit au développement, droit à la paix et à la sécurité, le droit à
5

l’environnement, … », et l’Etat doit garantir aux individus la promotion et la protection


de ces droits dits de troisième génération.
Cependant, en terme de l’effectivité ou la matérialisation et même la protection
de ces droits tout ne dépend pas de l’Etat car ce dernier peut se trouver heurter face à
des situations telles que l’Etat se trouve dans l’impossibilité de pouvoir garantir ces
droits, c’est en cela même la problématique de la justicialibité de ces droits
Section 6 : Droits humains et ordre public

Concernant ce qui prévaut entre les droits humains et l’ordre public, à cette
question la constitution tranche en ce que l’ordre public prévaut sur le droits humains
« art. 16, 22, … de la constitution ». Ainsi, l’on reconnait à tout individu les droits de
l’homme mais cela doit être exercé dans le respect de l’ordre public.
6

Chap. II : SOURCES DES DROITS HUMAINS


Section 1 : Les sources internationales des droits humains « voire l’art. 38 du
statut de la CIJ »

Cette disposition énumère les sources du droit international que sont ;


- Les accords internationaux ;
- La coutume internationale ;
- La doctrine ;
- La jurisprudence ;
- L’équité
§1. La DUDH de 1948
Il est à noter que tout ce qui est déclaration en droit international ne produit pas
des effets juridiques, et celle-ci n’est pas une source du droit internationale mais
cependant elle sacralise dans le temps la rencontre des Etats sur une question de droit
quelconque ; elle a plutôt une portée politique et morale.
Elle relève du droit programmatoire : « cela tout comme pour dire que les Etats
n’ont pas pu se mettre d’accord sur une question précise ; mais, ils pourront y revenir
dans l’avenir en cas de changement de la donne des politiques internationales ».
Celle-ci est un échec de l’Assemblée Générale des Nations Unies qui n’ont pas pu
s’accorder sur la conclusion d’un traité sur les droits humains à cause de situation
politique de l’époque.

N.B : En 1950 les Etats Européens réuni dans le cadre du Conseil de l’Europe a
signé la convention européenne des droits de l’homme ; et en 1961, les Etats Américains
vont aussi à leurs tours signé la convention américaine des droits de l’homme.
Et arriver en 1966 l’AG des NU va adopter le PIDCP « Pacte international relatif
aux droits civils et politiques » et le PIDESC « Pacte international relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels ».
Cette déclaration est une source internationale en matière des droits humains à
cause de son caractère coutumière ; bien que la DUDH n’a pas de caractère
contraignant, il est à noter que les NU à obliger à tous les Etats membres de l’ONU
d’affirmer leurs attachements à cette déclaration.
§2. Les conventions internationales relatifs aux droits humains
Nous partons de 1966 où nous trouvons les premières conventions relatives aux
droits humains, c’est donc à partir de là que l’ONU a commencé à prendre des
conventions sectorielles internationales relatifs aux droits humains ; sans oublier les
conventions régionales notamment la charte africaine des droits de l’homme et des
peuples, qui dans son sillage comporte également des conventions sectorielles.
Ces conventions ont plusieurs caractéristiques dont :
7

- Elles ont un caractère coutumier ;


- Elles relèvent du jus cogens ;
- Elles n’admettent pas les réserves lorsque celles-ci entache même la substance
du texte.
§3. La coutume internationale
Ces sont des règles nées d’une pratique généralisée et répétée dans le temps
auxquelles on accorde un caractère obligatoire. Elle a l’intérêt d’être un droit refuge et
un droit protecteur des droits humains, c’est en cela même qu’elle est considérée
comme source des droits humains.
§4. Les actes unilatéraux des OI
Les actes unilatéraux dont on parle ici nous voyons les résolutions de l’Assemblée
Générale des Nations Unies, sans oublier le Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Parlant des résolutions de l’AG des NU nous voyons plus les conventions qui ont
été adoptées en la matière des droits humains.
Le Conseil de Sécurité des NU a une action limitée en matière des droits humains
et il trouve sa compétence sur base des arts. 39, 41 et 42 de la charte des nations unies.
Tout commence évidement par l’activation de l’art. 39 qui parle du constat fait par le
Conseil soit d’un acte d’agression, soit de la rupture de la paix, soit d’une menace contre
la paix internationale.
Le contenu de la menace contre la paix et la sécurité internationales est large et
donc le conseil de sécurité peut qualifier ce qu’il entend selon les circonstances comme
menace contre la paix et la sécurité internationale et à cet effet, les violations des droits
de l’homme peuvent être qualifiée de menace contre la paix et la sécurité
internationales, c’est à cette condition que le conseil de sécurité peut intervenir en
matière des droits humains en vue de rétablir la paix et la sécurité.
§5. La jurisprudence
L’on voit les précédents judiciaires cours et tribunaux internationaux ; ces
précédents peuvent naitre à la suite d’une contentieux ou avis « cas de la CIJ ». Les
affaires devant ces juridictions peuvent avoir comme sources les droits humains.
Fiche d’arrêt présentation
- Procédure
- Résumé des faits ;
- Prétention ;
- Question de droit « c’est l’identification du droit applicable » ;
- Réponse du juge
Section 2 : Les sources nationales des droits humains
8

Nous avons la Constitution, les traités internationaux, les lois et les règlements.
A ce niveau, la question qui se pose est celle de savoir pourquoi ne pas présenter la
coutume comme science des droits de l’homme ? la raison est toute simple les droits de
l’homme sont des droits exacts et précis qu’on ne trouve que consacrés dans un texte.
La coutume faisant défaut de l’écrit, ne peut pas être considérée comme source des
droits de l’homme car elle n’offre pas cette garantie de précision qu’offre le texte.
Néanmoins, la coutume garde toujours une place importante dans le domaine
des droits de l’homme car elle est considérée comme une valeur-refuge (caractère
subsidiaire) dans l’effectivité des droits de l’homme, c’est-à-dire quand le texte montre
ses limites scripturales, on recourt à la coutume pour promouvoir et protéger les droits
de l’homme.

La coutume a comme caractéristique l’intemporalité, c’est-à-dire la coutume


traverse le temps. Nous pouvons prendre le cas du Tribunal International Pour le
Rwanda (TPIR) créé en novembre 1994 pour poursuivre les crimes de génocide perpétrés
en avril 1994.
En effet, le TPIR est postérieur aux crimes. Et en matière pénale, la loi pénale ne
rétroagissant pas, le TPIR était incompétent de poursuivre ces crimes. Les juges ont
donc justifié la compétence du TPIR en se basant sur la nature coutumière des crimes
internationaux, c’est-à-dire on est allé au-delà des possibilités qu’offre le droit écrit.
Le texte acquiert la valeur coutumière par ratification, application répétée ou
encore pacta sunt servanda. Ex. : La charte de l’ONU est un texte écrit ayant la valeur
coutumière.
§1. La Constitution
A l’égard des droits de l’homme La Constitution consacre deux éléments majeurs
dont le premier sont les droits et libertés fondamentaux des citoyens ; et le deuxième se
rapporte à l’aménagement du pouvoir politique, c’est-à-dire organisation et
fonctionnement des institutions.
A. La place des droits de l’homme dans la Constitution
Du point de vue des droits de l’homme, c’est par rapport à la Constitution que
toutes les autres sources doivent être interprétées. On s’appuie sur la Constitution
comme science-mère pour défendre et justifier les droits de l’homme, ainsi la
Constitution tient une place capitale en matière des droits de l’homme dans la
hiérarchie des règles juridiques.

Déjà au préambule, la Constitution proclame haut et fort l’adhésion aux droits


de l’homme. Le Titre II de la Constitution et ses articles proclament aussi cette adhésion,
mais renvoient à des lois spéciales pour la fixation des modalités des droits de l’homme.
Ex. : Article 14 in fine, Article 15, Article 33 in fine.

B. Protection constitutionnelle des droits de l’homme


9

C’est par le contrôle de la constitutionnalité pour faire valoir un droit


constitutionnellement reconnu mais méconnu (article 160 de la Constitution). C’est
ainsi que le juge constitutionnel qui garantit les droits de l’homme à travers le contrôle
de constitutionnalité.
§2. La Loi
Nous pouvons retenir trois éléments pour que la loi soit considérée comme
source des droits de l’homme

A. Domaine de la compétence législative en matière des droits de l’homme


La loi est comprise comme un acte législatif qui consiste à édicter des normes de
conduite générale et impersonnelle et dont la violation entraîne l’application de la
sanction prévue. Telle que définie, la loi est compétente en matière des droits de
l’homme parce qu’elle est générale et elle est votée par une assemblée représentative.
Elle constitue la garantie fondamentale en matière des droits de l’homme en ce
que la seule question qui préoccupe le législateur, c’est l’intérêt commun. D’ailleurs, le
vote de la loi par l’assemblée représentative, c’est aussi une garantie des droits de
l’homme, car :

- Il y a publicité de la loi (J.O.) ;


- Il y a un débat préalable ;
- La solennité liée à l’adoption d’une loi influence même plus tard la modification
de la loi.

B. Etendue de la compétence législative


Tout dépend de ce que prévoit la Constitution. Néanmoins, la Constitution
réserve à la loi le pouvoir de réglementation des droits et libertés au travers de deux
mécanismes :
- La Constitution détermine le domaine de la loi (article 122 de la Constitution)
Dans ce domaine de la loi, on trouve des questions relatives aux droits de
l’homme ;
- La Constitution cite un droit fondamental et renvoie à la loi les modalités de son
application (Articles 14 et 22 de la Constitution).
Ainsi, c’est la loi qui rend effectif ou non un droit fondamental énoncé par la
Constitution. Le constituant se borne à énoncer, le législateur concrétise. Il y a deux
hypothèses pour comprendre l’action du législateur du point de vue des droits
fondamentaux :
- Le législateur intervient effectivement en matière des droits de l’homme. Deux
conséquences en sont tirées : Le gouvernement est lié c’est-à-dire dès qu’il y a
une loi en matière des droits de l’homme, l’exécutif via un règlement ne peut pas
modifier un prescrit législatif. Le législateur n’est pas lié par sa propre loi et cette
modification doit être conforme à la Constitution
10

- Le législateur n’exerce pas effectivement sa compétence. La conséquence est


qu’on laisse le sort au pouvoir réglementaire de se prononcer en matière des
droits de l’homme. Cela présente un grand danger pour les civils car le pouvoir
réglementaire intervient pour le maintien de l’ordre public.

C. Choix du législateur dans sa mission de réglementation des droits de l’homme et


régimes

1. Régime répressif
Le citoyen est libre d’agir, mais engage sa responsabilité si son acte est contraire
au droit. Il y a deux avantages :

- Information du citoyen, c’est-à-dire celui-ci doit être informé de ses droits et


devoirs. Le droit de l’information présente l’avantage de la précision, de la clarté,
de la publicité. C’est la loi qui détermine de manière claire et précise ce qui est
permis et ce qui est interdit ;
- Protection juridictionnelle, c’est-à-dire seul le juge est mieux placé pour
connaître de l’infraction commise par le citoyen.

2. Régime préventif
Le législateur impose préventivement les obligations du citoyen de manière à
empêcher que celui-ci pose des actes interdits par la loi. Ici, l’individu exerce son droit
seulement après avoir accompli un certain nombre d’obligations. Ce régime préventif
est un régime de police.
L’autorité est mieux placée pour apprécier l’exercice ou pas de tel droit et de telle
liberté. L’avantage de ce régime est que l’individu jouit d’une plus grande sécurité
juridique, c’est-à-dire l’individu ne risque rien tant qu’il a rempli toutes les formalités
requises ; cependant, l’inconvénient est que l’autorité qui intervient pour être
dangereuse pour l’exercice des droits et libertés publiques. C’est pour cela que le régime
répressif est préféré au régime préventif.
D. Quelques lois spécifiques en matière des droits de l’homme

1. Lois pénales
Le Code Pénal est un texte protecteur des droits de l’homme. Quand le législateur
incrimine certains actes, il protège certaines valeurs axiologiques pour le bien de la
société. Ex. : Le meurtre. La valeur sociale protégée, c’est la vie. Pour le vol, la valeur
sociale protégée est la propriété. Pour la violence, la valeur sociale protégée est
l’intégrité physique.

Quelques lois qui comportent certaines garanties et droits de l’homme :


- L’O-L n°82/020 de 1982 (Loi de l’OCJ) et la loi organique du 11 avril 2013 (OFCJ)
permettent à un justiciable de connaître son juge naturel. Il est question de
11

déterminer la compétence d’une juridiction. Le droit à un juge naturel est une


garantie des droits de l’homme.
- Le code de procédure pénale et le code de procédure civile renferment des
dispositions protectrices des droits de l’homme qui se résument par le droit à un
procès équitable, organisé légalement.

2. Code électoral

La plupart des droits politiques sont mentionnés dans ce code et protègent par
conséquent les droits de l’homme. Parmi ces droits politiques, il y a le droit à l’électorat
et le droit à l’éligibilité.
3. Code de la Famille

Il traite des droits de la famille, des personnes par rapport à la famille. Les droits
de l’homme protégés sont le droit au mariage et le droit à la citoyenneté.
4. La loi relative à la nationalité
Le droit positif congolais de la nationalité organise certains principes qui
touchent à la nationalité de l’individu. Le législateur congolais est une vraie source du
droit des droits de l’homme au même titre que la Constitution.
§3. Règlement
Par le fait que le règlement met à l’œuvre un droit constitutionnellement et
légalement reconnu, le règlement est bel et bien une source du droit des droits de
l’homme. Le règlement vient en réalité matérialiser les droits fondamentaux consacrés
par les textes qui lui sont supérieurs.
L’étude du règlement comme science du droit des droits de l’homme présente un
intérêt majeur à cause de l’étendue du pouvoir de l’autorité réglementaire dès l’instant
où il est question d’aménager les droits de l’homme.
A. La règlementation en temps normal
La règlementation relève d’un régime préventif dans l’exercice de la police
administrative par le maintien de l’ordre public. La mission de la police, c’est-à-dire
l’action administrative, se manifeste par des prescriptions unilatérales en matière
d’ordre public.
L’avantage est que l’individu jouit d’une grande sécurité juridique. Les
inconvénients sont que :
- L’autorité administrative est dangereuse quand il s’agit des droits fondamentaux
- Le deuxième inconvénient donne trois techniques importantes que sont :
• L’autorisation

Elle est :
12

- Discrétionnaire : la liberté complète est laissée à l’administration d’accorder ou


pas la liberté demandée. Cette autorisation discrétionnaire limite les droits de
l’homme ;
- Conditionnée : l’administration est tenue d’autoriser à un particulier d’exercer sa
liberté dès l’instant où celui-ci a rempli toutes les formalités requises par la
réglementation.
• L’interdiction : elle est dangereuse et brutale. L’administration peut prononcer
certaines interdictions pour empêcher les troubles à l’ordre public.
• La déclaration préalable (article 26 de la Constitution) : cette technique aménage
les libertés publiques. Elle donne à l’administration un rôle passif dans la mesure
où elle n’est tenue qu’à la déclaration qui lui est faite. L’administration ne peut
exercer un contrôle préalable quelconque, elle reste sur la déclaration. Cette
technique protège les droits de l’homme.

B. La règlementation en temps de crise

L’autorité administrative prend certaines mesures pour préserver l’ordre public


dans des circonstances exceptionnelles, nous avons notamment :
1. Etat de siège
Nous avons à faire à une situation qui menace le fonctionnement des institutions.
Trois conséquences du régime juridique :
- Substitution de l’autorité militaire à l’autorité civile c’est-à-dire l’autorité
militaire se substitue à l’autorité civile et exerce la fonction de la police
administrative
- Extension du pouvoir de police administrative remis à l’armée notamment par
des perquisitions
- Extension de la compétence des actions militaires aux civils soupçonnés d’avoir
commis des infractions. Nonobstant cette extension de la compétence des
actions militaires, les droits de l’homme sont du moins toujours respectés. Cette
extension de compétence se justifie par des circonstances exceptionnelles.

2. Etat d’urgence :
Cet état ne peut être invoqué qu’en cas de péril imminent (danger qui résulte de
l’atteinte grave à l’ordre public). La proclamation de l’état d’urgence entraîne une
extension considérable du pouvoir de la police administrative en matière de liberté. Ex.
: Covid 19, catastrophe naturelle, …
Ingérence administrative dans la jouissance des droits fondamentaux pour des
raisons d’ordre public au bénéfice des citoyens, la police administrative peut s’arroger
le droit de violer les droits de l’homme. Ainsi, dans l’accomplissement de sa mission de
maintenir l’ordre public, l’exercice et la jouissance des droits fondamentaux sont limités.
13

Ingérence renvoi au fait de porter atteinte ou limiter les droits de l’homme. C’est
l’intérêt général qui peut être à l’origine de l’atteinte des droits de l’homme, mais les
garanties des droits de l’homme restent maintenues. Ex. : Mise en détention, garde à
vue d’un inculpé.
Bref, l’ingérence ou l’immixtion de l’Etat dans la jouissance et l’exercice d’un droit
est loin d’être une atteinte grave aux droits de l’homme. D’où, en temps normal, cette
ingérence appelle l’indemnisation. En temps de crise, aucune indemnisation n’est
possible car l’ingérence se justifie par des raisons ou circonstances exceptionnelles.
Ingérence = Immixtion et non-méconnaissance.
§4. Jurisprudence
Elle n’est pas vraiment une source du droit des droits de l’homme car elle ne crée
pas le droit, mais elle l’interprète. Ainsi, certains droits de l’homme dérivent de
l’interprétation du juge. Ex. : Droit à la défense.
Ce droit à la défense est la source de plusieurs garanties. Son origine est issue de
l’interprétation du juge, d’où, d’une manière ou d’une autre, la jurisprudence est une
source du droit des droits de l’homme.
14

Chap. III : CONTENU DES DROITS HUMAINS


Section 1 : Les droits de nature civile
Il s’agit de droits reconnus à toute personne humaine, sans considération de sa
nationalité, pourvu qu’il soit résident.
§1. Protection des libertés physiques
L’expression fait allusion aux droits fondamentaux qui s’attachent à la sauvegarde
de la liberté humaine. De ce fait, dans un premier temps, nous allons nous rendre
compte que certains droits ou certaines libertés se rattachent directement à l’homme.
Dans un deuxième temps, nous allons voir que d’autres droits ou libertés contribuent à
l’épanouissement de l’homme. Dans un troisième temps, nous allons voir des libertés
qui se rapportent aux garanties judiciaires.

A. Les libertés (ou droits) se rattachant directement à l’homme


Nous allons voir dans un premier temps, le droit à la vie et dans un deuxième
temps, le droit à l’intégrité physique.
1. Le droit à la vie
Le droit à la vie est le premier des droits civils inhérents à toute personne
humaine. Il s’agit du droit suprême de l’être humain. Il est garanti dans plusieurs textes
: l’article 16 de la Constitution, l’article 3 de la DUDH, l’article 6 du Pacte International
relatif aux Droits Civils et Politiques.
Pour définir la vie, il faut d’abord savoir quand commence la vie ? A partir de
quand et jusques à quand doit-on protéger la vie ? Articles 165 et 166 du Code Pénal,
Livre II : ces deux articles répriment l’avortement. De là, nous pouvons affirmer que le
droit congolais considère qu’une personne est vivante, c’est-à-dire, a la vie, dès la
conception.

La vie est l’espace entre la conception et la mort d’une personne. Selon le droit
positif congolais, le droit à la vie est l’ensemble des prérogatives s’attachant à l’individu
dès sa conception jusqu’à sa mort. Toute personne humaine, dès sa conception, peut
jouir, sans conditions, du droit à la vie.

L’épanouissement harmonieux de la vie humaine dépend, dans la pratique, de la


réunion de plusieurs facteurs, réunion indispensable à la jouissance de la vie. Quelle
sont les obligations positives de l’Etat ?
a. Obligation du maintien de l’ordre public
L’autorité administrative doit prendre toutes les mesures nécessaires pour
garantir l’ordre public et assurer la sécurité publique. Exemples :
- Affaire ONERYLDIZ contre la Turquie (arrêt du 30 novembre 2004)
- Affaire BOUDAÏEVA contre la Russie (arrêt de la Cour européenne de droits de
l’homme de 2000).
15

Au-delà des mesures de prévention, l’Etat est tenu de punir tous les récalcitrants
qui portent atteinte à la vie humaine.
b. Obligation issue des institutions du système des Nations-Unies

Le système de l’ONU a donné au droit à la vie un prolongement en matière de


sécurité collective. Article 20 du PIDCP : Cet article interdit à l’Etat de faire la
propagande de la guerre, ou inciter la population à la violence.
Les obligations négatives de l’Etat sont :

- L’Etat doit s’abstenir de porter atteinte au droit à la vie ;


- L’obligation d’abstention s’impose à tout débiteur (voir la décision du Comité
des droits de l’homme n°546/1993). On s’attend à ce que l’Etat ne porte atteinte
à la vie de ses citoyens de manière illicite. L’obligation d’abstention ne peut se
comprendre qu’à travers les actions posées par l’Etat pour préserver la vie. Le
droit à la vie nécessite l’appui d’autres droits, comme le droit à l’alimentation, à
la santé, etc.
Concernant les dérogation et restriction en matière du droit à la vie, l’article 16
de la Constitution, consacre un silence du constituant ce qui reflèterait sa volonté
d’abolir la peine de mort. Pourtant, la peine de mort est toujours d’application en R.D.C.
Pour le professeur BARUANI, la peine de mort est improductive. Elle n’a aucune
portée pédagogique car malgré le fait qu’elle soit appliquée, la vertu de dissuasion est
minime. On devrait penser à des mesures alternatives.

2. Le droit à l’intégrité physique « art. 16 de la Constitution al. 2 et 3 »


Le droit à l’intégrité physique est l’interdiction à la torture, à l’esclavage, aux
traitements inhumains, cruels ou dégradants.
Le droit à l’intégrité physique est l’affirmation positive de l’interdiction à la
torture, à l’esclavage, aux traitements inhumains, cruels ou dégradants. Ainsi, tout
traitement, quel que soit sa nature, qui porterait atteinte à l’intégrité physique mérite
d’être réprimé. Il est à préciser que ces atteintes soient légales ou illégales.
Les atteintes légales méritent-elles la répression ? Quelles sont les atteintes
légales ? Nous avons d’abord la légitime défense. Il s’agit d’une atteinte légale qui est
tolérée. Il s’agit de l’usage de la violence dans le cas où sa propre intégrité physique ou
celle d’une autre personne est menacée.
Deuxièmement, le monopole de violence que se réserve l’Etat. Il s’agit
notamment des atteintes portées à l’intégrité physique à des fins d’ordre public. Ex. :
lors des manifestations où on doit disperser la population à l’aide d’eau ou de gaz
lacrymogènes. Toutefois, tout comme dans la légitime défense, il y a des conditions à
respecter, notamment la proportionnalité des moyens.
Troisièmement, il y a l’atteinte justifiée à des fins de sécurité publique ou de santé
publique. Ex. : La fouille corporelle, les vaccins. Certaines atteintes à l’intégrité physique
16

sont tolérées, selon la culture : les piqûres, la circoncision, le droit de correction


parentale.
Quelles sont les atteintes illicites ? Dans la plupart des cas, ces atteintes sont
réprimées en droit congolais. Il suffit d’interroger le Code Pénal. A cet effet, Il y a les
voies de fait, les coups et blessures volontaires ou involontaires, les violences sexuelles,
etc. Il existe d’autres atteintes qui relèvent de la protection particulière des droits de
l’homme, comme la torture. Ils sont désignés sous le vocable de traitement inhumain,
dégradant, cruel.
La torture est définie par l’art. 1 de la convention contre la torture et autres peines
ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. En fait, La souffrance est le seul critère
de distinction entre la torture et d’autres traitements infligés à une personne.

Trois éléments caractérisent la torture :


- La douleur ou souffrance infligée doit être d’une certaine gravité ;
- L’intention d’infliger cette souffrance ;
- Le but déterminé : avoir des renseignements, punir, intimider ou faire pression
A côté de la torture, nous avons les traitements inhumains, cruels ou dégradants.
Les traitements inhumains provoquent volontairement des souffrances mentales ou
physiques d’une intensité particulière. Les traitements dégradants humilient l’individu
grossièrement devant autrui ou qui poussent un individu d’agir contre sa volonté ou
contre sa conscience.

Les traitements cruels sont regardés comme de la torture, ils sont infligés
délibérément, provoquant dans le chef de l’individu de graves souffrances. Voir l’affaire
qui a opposé la Belgique contre le Sénégal.
B. Les libertés (ou droits) qui contribuent à l’épanouissement de l’homme

Nous verrons le prolongement des deux droits étudiés dans le premier point
(droit à la vie et droit à l’intégrité physique). Il s’agit du droit ou la liberté de disposer
de son corps, le droit à la vie privée et à la vie familiale, la liberté d’aller et venir, le droit
à la non-discrimination.

1. Le droit de disposer de son corps


Pour savoir si le droit à la vie et le droit à l’intégrité physique confère le droit de
disposer de son corps. Pour y répondre, nous analyserons trois composantes : la maîtrise
de son corps,
a. La maîtrise du corps

Il s’agira ici de répondre aux questions suivantes : peut-on organiser sa propre


mort ? La libre disposition de mon corps me donne-t-il la liberté de refuser de procréer
?
❖ Organisation de sa propre mort
17

On verra ici le suicide et l’euthanasie.


❖ Le suicide
Pour la considération du suicide comme un droit de l’homme, nous devons
prendre en compte des considérations philosophiques, religieuses ou encore culturelles.
Pour certains, le suicide est un acte de lâcheté. Pour d’autres, il s’agit de l’expression
ultime de la liberté de disposer de son corps.
Le droit congolais ne réprime pas le suicide mais réprime tous les actes qui
gravitent autour du suicide, qui contribuent d’une manière ou d’une autre au suicide.
C’est l’infraction de non-assistance à personne en danger ou encore la provocation au
suicide. Jusqu’où doit-on respecter les droits et la liberté d’une personne qui tente de
mettre fin à ses jours ou qui ne fait aucun effort pour sauver sa vie ? C’est par exemple,
en cas de grève de la faim ou encore de refus de transfusion sanguine.
En cas de grève de la faim, pour que la personne soit soignée, il faut son
consentement. Sans son consentement, la personne ne pourra être soignée, même si son
cas est grave. L’exception : un détenu qui fait une grève de la faim sera soigné même
sans son consentement mais après avis du médecin et cela doit être fait sous surveillance
médicale.
❖ L’euthanasie
Elle est considérée comme une mort douce. C’est le fait d’exiger d’une tierce
personne la mise à mort en cas de souffrances graves. En droit congolais, l’euthanasie
est un homicide et n’est pas considérée comme un droit ou une liberté. Dans les
législations étrangères, notamment en France et en Belgique, l’euthanasie est
considérée comme un droit, sous le motif que l’acharnement thérapeutique est inutile,
surtout en cas de maladie incurable.

Au regard du serment d’Hippocrate, le médecin viole la disposition selon laquelle


qu’importe les circonstances, le médecin doit toujours soigner le malade. Selon la Cour
Suprême des Etats-Unis, donnant son avis sur l’affaire Nancy CRUZAN, le droit de vivre
inclue également le droit de mourir et le droit à la liberté inclue le droit de refuser de se
faire administrer des médicaments (voir Loi Leonetti)
b. La liberté de procréation
Le droit à la vie, dans son effectivité, rime-t-il avec la liberté consciente de procréer ?
Pouvons-nous voir dans le prolongement du droit à la vie le droit de transmettre la vie
? Et que dire de celui qui refuse de transmettre la vie au nom de sa liberté ? La réponse
passe par :
- Le contrôle de la procréation naturelle : il y a lieu de considérer la possibilité de
décider si et quand la vie sexuelle doit aboutir à la procréation. Cela suppose que
les personnes aient libre accès à la contraception, on parlera ainsi :
18

• De la régulation des naissances : mécanismes de limitation des grossesses


non désirées par la prévention, surtout auprès des mineures, des fois
vivant seules pour ainsi éviter les IVG ;
• Utilisation des préservatifs pour éviter les IST ;
• La stérilisation (des déficients mentaux) en cas de trisomie 21, par
exemple. Tous ces mécanismes sont des atteintes à la procréation mais
sont des interdits justifiés par des besoins d’éthique génétique (éviter des
retombées sur les enfants). La stérilisation volontaire existe aussi au nom
de la libre disposition de son corps, car le droit de transférer la vie est un
choix.
- Le droit de refuser la procréation : Deux idées gouvernent ce droit :
• L’IVG traduit le non-respect du droit à la vie, aux normes ou valeurs
morales, aux normes d’intérêt générale ;
• L’IVG est l’expression de la liberté individuelle de la foi : la décision
d’interrompre ou de garder une grossesse est un choix privé de la femme.
Dans un arrêt de la Cour internationale des droits de l’homme du 8 juillet
2004, la Cour dit que l’enfant à naître n’est pas considéré comme une
personne directement bénéficiaire de l’article 2 de la Convention et que
son droit à la vie, s’il existe, se trouve implicitement par le droit et les
intérêts de sa mère (avant les 12 semaines). Logiquement, et de façon
cohérente, puisque la société occidentale est abolitionniste, pourquoi
lorsqu’il s’agit de la liberté de disposer de son corps, le droit à la vie du
fœtus dépend de la liberté de sa mère ? Si l’on consacre le droit à la vie,
l’on doit aller jusqu’au bout de la logique en protégeant la moindre vie. Le
droit congolais interdit pour sa part l’IVG. Doit-on alors considérer cela
comme un recul par rapport à la protection de la liberté de disposer de
son corps reconnu à la mère ou c’est une consécration du droit à la vie du
fœtus ? Toutefois, en cas de malformation génitale dépistée par le
diagnostic prénatal, l’interruption médicale de la grossesse est tolérée.
Ainsi, en cas de viol ayant conduit à une grossesse, doit-on maintenir la
femme dans cette situation ou interrompre la grossesse ?

c. Le don de son corps


Le développement des greffes conduit à la disposition des organes. Cette pratique
est admise dans notre société. Cependant, les dons doivent être motivés par des raisons
scientifiques ou médicales. L’idée que le corps est inviolable doit être gardée à l’esprit.
Ainsi, seules les nécessités thérapeutiques doivent justifier cette atteinte à
l’intégrité physique, mais encore faut-il acquérir le consentement du donateur. Et ce
don ne doit pas être suivi de publicité. Le prélèvement d’organes peut se faire sur une
personne vivante mais seulement à des fins thérapeutiques pour le receveur qui doit par
ailleurs être un proche parent.
19

Le prélèvement d’organes sur une personne décédée procède de la solidarité


humaine à des fins scientifiques. Cependant, la décence veut que l’on respecte la douleur
de la famille éprouvée en demandant son autorisation.

d. Le commerce de son corps


Par principe, le corps est hors du commerce. Peut-on admettre le commerce du
corps ? La prostitution peut-elle être considérée comme un mode d’expression de sa
liberté de disposer de son corps ? La prostitution : activité d’une personne qui consent
habituellement à des rapports sexuels avec un nombre indéterminé d’individus
moyennant rémunération ; c’est le fait de se prêter à des contacts physiques quelle que
soit leur nature à des fins de satisfaire les besoins sexuels d’une autre personne
moyennant rémunération. Ainsi, elle est l’expression de sa liberté, c’est un acte privé
non incriminé.
Néanmoins, certaines ingérences sont admises pour limiter la liberté de
résidence, afin de protéger le droit de la famille et de prévenir les infractions pénales,
de préserver la santé ou encore la morale. Face à ces ingérences étatiques, quelle attitude
(régime) prendre devant la prostitution, doit-on l’éradiquer par la prohibition et la
répression ou doit-on la réglementer ? Dans ce cadre, la France a puni le racolage public
ou alors réprimer aussi les clients des prostitués.
La réglementation ou le régime réglementariste prônerait l’imposition des
revenus de la prostitution, la cotisation sociale et le recensement par l’Etat. Ce régime
est à encourager car il permet à l’Etat d’encadrer et de protéger le métier et de lui donner
un statut. En R.D.C. nous sommes dans une tolérance désordonnée qui encourage le
proxénétisme.
2. Le respect au droit à la vie privée

Il prend en compte l’inviolabilité du domicile, des correspondances, du secret


professionnel. Avec l’évolution de la modernité, il existe des atteintes par les écoutes
téléphoniques, les enregistrements, les photographies, etc. Le PIDCP protège les
immixtions du pouvoir public dans la vie privée.

a. Contenu de la vie privée


Elle renvoie au domaine de la personne où il exprime son identité soit seule soit
avec d’autres personnes.
b. Le domaine de la vie privée
Deux éléments sont à étudier :

❖ Le droit à l’intimité de la vie privée


Il couvre plusieurs aspects :
20

- Le respect du droit de vivre à l’abri du regard étranger : ici, on attend de l’Etat


des actions positives tel dans le cadre de l’urbanisation qui impose une norme
d’uniformité des constructions ;
- Le respect de son domicile privé ou professionnel : c’est le principe de
l’inviolabilité du domicile = protection contre les tiers. L’espace privé est
indispensable à la personne. Il ne s’agit pas seulement de l’espace physique mais
aussi de sa jouissance ;
- Le respect des opinions privées : protection contre les écoutes téléphoniques ;
- Protection contre les atteintes aux correspondances privées ;
- Respect du droit d’accès aux renseignements et données personnelles. Ex. : Billet
d’avion, compte en banque ;
- Le respect du droit à la confidentialité de son état de santé En droit congolais,
l’intimité de la vie privée ne fait vraiment pas objet d’une protection particulière.
L’étude jurisprudentielle ferait l’objet d’un bon mémoire.

❖ Droit à la liberté de la vie sexuelle

Ce droit suppose le respect de l’orientation sexuelle, du droit à l’individu de


changer son identité sexuelle. La personne ayant atteint l’âge nubile doit nouer des
relations sexuelles avec une personne de sexe opposé de son choix.
3. La liberté de circulation

Cette liberté correspond à trois régimes juridiques :


- Le premier met l’accent sur le mouvement ;
- Le deuxième met l’accent sur le séjour ;
- Le troisième met l’accent sur l’éloignement

❖ La liberté de mouvement
Tout individu, quelle que soit sa nationalité, peut-il se mouvoir librement à
l’intérieur d’un pays ? Ont-ils la liberté de quitter le pays, d’entrer et sortir du pays ?
Cette série de questions montre que la liberté de mouvement se trouve subordonnée à
la souveraineté de l’Etat, mieux à son bon vouloir.
La liberté de mouvement varie selon le droit interne de chaque pays et selon la
conception que chaque pays a de sa liberté. C’est le droit interne qui régit la liberté de
mouvement mais Article 12, point 1 du PIDCP : « Quiconque se trouve régulièrement
sur le territoire d’un Etat a le droit de circuler librement ». Pour les nationaux, le
problème ne se pose pas, mais pour les étrangers qui se trouvent au Congo, la condition
est la régularité de séjour.
Dans la Constitution, cela est prévu à l’article 30 : « Toute personne qui se trouve
sur le territoire national a le droit d’y circuler librement, d’y fixer sa résidence, de le
quitter et d’y revenir, dans les conditions fixées par la loi. Aucun Congolais ne peut être
21

ni expulsé du territoire de la République, ni être contraint à l’exil, ni être forcé à habiter


hors de sa résidence habituelle ».
Il existe un aménagement des droits des étrangers : le droit national prévoit des
mesures spécifiques relatives à l’accès par les étrangers à certaines zones, notamment
les zones minières, certains sites stratégiques, certains lieux ou bâtiments… La liberté
de mouvement ne se limite pas à la circulation à l’intérieur du pays, mais à la circulation
entre Etats.

Le congolais a la liberté de rentrer et sortir de la R.D.C. et d’aller dans un autre


pays. Quid des limitations de l’exercice de cette liberté de mouvement ? Les limitations
doivent obéir aux standards nationaux et internationaux en matière des droits de
l’homme et doivent être prévues par la loi. Exemples : en cas de couvre-feu, en cas de
prévention d’infractions, en cas d’épidémie, …
❖ La liberté de séjour
Tout étranger qui désire découvrir le territoire de la R.D.C. jouit de la liberté de
circulation. L’exercice de la souveraineté conduit l’Etat congolais à réglementer la
liberté de circulation, notamment la liberté de séjour sur le territoire congolais. La
réglementation du séjour s’exerce à deux niveaux :
- Au niveau de l’entrée des étrangers en R.D.C : les documents nécessaires sont le
visa, posé dans un passeport en cours de validité, la preuve des moyens de
subsistance pendant le séjour, la garantie de rapatriement par un billet de retour,
preuve que l’on ne constitue pas une menace à la sécurité et à l’ordre public (il
s’agit de vérifier si la personne n’a pas été fichée comme terroriste ou personne
dangereuse). Quid des réfugiés ? Les réfugiés sont régis par un système
spécifique, qui se retrouve dans la Convention relative au statut des réfugiés de
1951 ;
- Les conditions de séjour des étrangers en R.D.C. : ils sont soumis à la législation
congolaise durant tout le temps de son séjour. Dans l’exercice de sa profession,
l’étranger sera objet de certaines restrictions. Un étranger ne peut pas faire de
commerce en détails, un étranger ne peut pas exercer certaines professions,
notamment celle de fonctionnaire.

❖ L’éloignement
L’Etat peut, pour des raisons évidentes ayant trait à sa souveraineté, prendre des
mesures d’éloignement des étrangers du territoire national. Il peut le faire de quatre
manières : l’expulsion, la reconduite à la frontière, la peine d’interdiction du territoire
4. Le droit à la non-discrimination
C’est une formulation négative du principe d’égalité, c’est-à-dire la non-
discrimination rime avec l’égalité. En droit congolais, ce droit est prévu par l’article 13
de la Constitution qui dispose l’égalité de tous congolais en matière d’éducation et
22

d’accès à la fonction publique … Cet article a une portée générale et une portée
spécifique.
Portée générale : on ne parle que des congolais dans cet article. Cela veut dire que les
seuls bénéficiaires de ce droit sont les congolais. Les étrangers sont donc exclus. C’est
une vision restrictive du droit de la non-discrimination. Qui a été rattrapé par l’article 2
du PIDCP et l’article 26 du même pacte.
Portée spécifique, cette portée est trouvée à l’article 14 de la Constitution qui fixe
la non-discrimination à l’égard de la femme.
C. Les libertés se rapportant aux garanties judiciaires
Ici on met l’accent sur le droit de sûreté. On comprend le concept de sûreté à
travers différents éléments :

- L’accusation, l’arrestation, la détention doivent se faire selon les modalités


définies par la loi ;
- Toute punition ne peut être infligée qu’en vertu d’une loi antérieure (nullum
crimen, nulla poena sine lege) ;
- Tout homme est présumé innocent jusqu’à ce que sa culpabilité ait été prononcée
par le juge Tous ces éléments consistent à lutter contre les arrestations
arbitraires, contre les abus. Le droit de sûreté ne peut se comprendre que dans le
cadre des poursuites.
§2. Les droits à la sureté

A. Les préalables au droit à la sureté

1. Nullum crimen sine lege


Nul ne peut être poursuivi où condamner pour un fait qui ne constituait pas une
infraction au moment de la commission de ce fait. Ainsi, l’Etat ne peut organiser ses
poursuites que dans le cas où ces faits ont été érigé en infraction.
C’est donc la notion de la prévisibilité, l’individu doit connaitre ce qui est permis
et ce qui est interdit. Ça impose aussi pour le juge, l’obligation d’interpréter strictement
cette loi.
Ça impose aussi le fait pour cette loi de ne pas rétroagir.
2. La règle habeas corpus
C’est une garantie judiciaire qui touche à l’enquête judiciaire. Ainsi, l’on ne peut
priver un individu de sa liberté tant que le juge ne s’est pas encore prononcer la légalité
de cette arrestation « cette procédure est plus vue dans le droit anglo-saxon ».
Etant donné qu’en notre droit, l’on ne fait pas intervenir le juge à l’étape de
l’enquête préliminaire, il y a un problème quant à la garantie du droit à l’habeas corpus.
23

Et dans notre procédure pénale, le juge n’intervient qu’en chambre du conseil pour se
prononcer de la détention préventive.
L’idéal serait donc de faire intervenir le juge à chaque étape de la procédure
commencer par l’enquête préliminaire afin que le droit à l’habeas corpus de tout
congolais poursuivi soit respecter.
3. La présomption d’innocence
L’art. 17 de la constitution institue un droit à la présomption d’innocence, ainsi
comme pour dire que la personne n’est ni innocente, ni comme coupable. Cependant, à
bien analyser le contenu de ce droit, l’on comprend que cela veut tout simplement dire
que la vision ou le regard de la société place l’individu au siège d’une culpabilité qui ne
dit pas son nom ; on aurait donc dû parler du droit à l’innocence.
Le contenu :
- La dimension substantielle du droit à la présomption d’innocence, ce qui renvoi
au droit à ne pas être présenté publiquement comme un coupable ; ceci renvoi
également à la libre comparution à l’audience, car la liberté en droit congolais
est la règle pendant que la détention en est l’exception ;
- La dimension procédurale, à ce niveau deux éléments se présentent.
Premièrement les éléments qui touchent à la charge de la preuve « actori
incombit probatio » ; le deuxième élément c’est quant au doute sur la preuve « in
dubio pro reo ».

B. Garantie judicaire ou droit au procès équitable

1. Garantie juridictionnelle

Toute personne qui fait l’objet des poursuites a droit à ce que sa cause soit
entendue … par un tribunal compètent, indépendant, impartial établi par la loi. De cette
phrase apparait 5 garantie juridictionnelle d’un individu
a. Le droit au tribunal
Le tribunal dans la conception classique est un organe chargé de dire le droit.
Cependant en droits de l’homme c’est tout organe chargé de connaitre un litige et d’en
mettre fin.
b. Le droit d’être jugé par un tribunal compétent
L’art. 19 de la constitution prévoit et garantie ce droit, de façon à ce que chaque
personne puisse être jugé devant son juge naturel.
c. Droit à un tribunal indépendant
L’indépendance du tribunal s’examine au tours de la question de savoir l’étendue
des pouvoirs d’indépendance du judiciaire vis-à-vis de l’exécutif. L’on peut cependant
noter que le juge est dépendant de l’exécutif du point de vu organique.
24

Toutefois, l’indépendance dont il est question ici, elle est fonctionnelle, le juge
doit dans sa fonction de dire le droit être indépendant. Pour garantir ce droit ces gardes
fours sont prévues :

- L’inamovibilité du juge ;
- Aucune sanction contre le juge ne peut passer sans l’avis du conseil supérieur de
la magistrature.

d. Droit à juge impartial


L’impartialité nous pouvons la comprendre comme étant le fait de ne pas être
partial. L’on ne peut comprendre l’impartialité comme l’obligation imposé au juge de
forger son opinion judiciaire que sur les éléments de preuve présenter à l’audience
contradictoirement.
L’impartialité est accompagnée par les éléments suivants :
- L’indépendance du juge ;
- La motivation du jugement ;
- La récusation ;
- Le déport ;
- La séparation des fonctions judiciaires ou le non cumul des fonctions judiciaires.

e. Droit de comparaitre devant un tribunal légal

En droit interne, la création d’un tribunal est de la compétence de la loi ou disons du


domaine législatif. En droit international, lorsque le tribunal est créé par un traité,
aucun problème ne se pose car l’obligation légale sera remplie.
Partant de l’art. 25 de la charte des nations unies qui oblige aux Etats parties de se
conformer aux résolutions des nations unies, alors les tribunaux créés par le conseil de
sécurité répondent à l’exigence d’un tribunal créer par la loi.
2. Garanties procédurale
Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue publiquement,
équitablement et dans un délais raisonnable …
a. La publicité de l’audience
Le constituant oblige à ce que tout audience soit publique à moins que cette
publicité puisse troubler l’ordre public.
b. Droit d’être entendu dans un délai raisonnable

Ici, c’est la lenteur de justice qui est fustigé à ce niveau. Il faut juste noter qu’à ce
niveau l’on ne peut pas quantifier ce délai.
c. Droit à l’égalité des armes
25

Tout individu a le droit à ce que sa cause soit entendue équitablement, l’accent


est mis sur le droit à la défense. A ce niveau, certains préalables doivent être pris en
compte : le droit à l’information « l’individu a le droit d’être informé sur les charges qui
pèsent contre lui, le droit à sa disposition pour se défendre » ; le droit de se défendre
dans la langue qu’il maitrise ; le droit au conseil ; le droit de choisir le silence comme
moyen de défense ; le droit au principe du contradictoire ; …
L’on parler ainsi à la violation d’un des droits de l’homme, lorsque le procès
condamnant un individu n’a pas respecté le droit à un procès équitable et que ce
jugement ait été exécuté par un Etat.
Section 2 : Les droits politiques
La différence entre les droits civils et les droits politiques ce que les droits civils
sont reconnus à tout individu résidant dans un Etat. Cependant, les droits politiques
appelé aussi droit citoyen ou de participation citoyenne, ceux-ci ne sont reconnu qu’aux
nationaux. C’est en fait ces sont des droits reconnus aux nationaux afin de participer à
la gestion du pays.
Il faudrait remplir ces préalables afin de jouir de ces droits :

§1. Droit à la nationalité


La constitution du 18 février 2006 en son art. 10 prévoit le droit à la nationalité,
complétée par la loi de 2004 sur la nationalité. Le droit à la nationalité en droit congolais
est soumis aux principes de l’unité et de l’exclusivité.

§2. Le droit essentiellement politique


A. La liberté partisane
C’est le droit de créer son parti politique ou de s’affilier à un parti politique de
son choix. A ce niveau, ne peut créer ou adhérer dans un parti politique « voire l’art. 6
de la constitution congolaise, qui prévoit la multiplicité des partis politiques ».
B. Le droit à l’électorat
C’est le droit reconnu à chacun congolais une fois majeur d’être électeur sous
réserve d’une condamnation privative des droits civiques et politiques.
C. Le droit à l’éligibilité
C’est le droit reconnu à tout congolais d’être éligible lors des élections, ce droit
est soumis à certaines conditions à respecter ; notamment celle liée à l’âge, ne pas se
retrouver dans des cas d’exclusion, …
§3. Le droit d’accès à des fonctions publiques

L’art. 13 de la constitution prévoit le droit d’accès à des fonctions publiques, et à


cet effet, aucun congolais ne doit subir des discriminations quant à l’accès à une
fonction publique.
26

Section 3 : Les droits économiques et sociaux culturels


C’est l’ensemble des prérogatives qui établit une relation entre les individus et
l’Etat en terme de demande « ces sont les droits créances » ; ces droits font ressortir la
nature de l’Etat, l’Etat providence, celui qui doit pourvoir aux besoins sociaux
économiques de la population.
§1. Les droits économiques
A. Le droit de propriété

L’art. 34 de la constitution institue la notion de la sacralité de la propriété privée.


C’est le droit d’avoir une chose et en être propriétaire « avec les conséquences qui va
avec ».
L’alinéa 2 de la disposition oblige à l’Etat de protéger cette propriété et
d’encourager et veiller à l’investissement tant pour les nationaux que pour les étrangers.
Et l’on ne peut donc priver une personne de sa propriété car cette dernière est inclus
dans le patrimoine privé, qui est une notion rattachée à la personnalité.
Cependant, il est permis de manière optionnelle de toucher à la propriété privée
et ainsi, l’on peut prive une personne de sa propriété mais seulement pour besoin
d’utilité publique cela moyennant une indemnité juste et valable.
B. La liberté du commerce et de l’industrie
L’on peut aussi parler du droit d’entreprendre, ce droit est contenu dans la
constitution dans sa disposition de l’art. 35 qui oblige à l’Etat d’encourager l’initiative
tant pour les nationaux que pour les étrangers.
La même disposition va plus loin en réservant le petit commerce aux seuls
congolais et encourage et promouvoir l’artisanat et le petit commerce.
§2. Les droits sociaux

A. Le droit au travail
En tant que droit autonome, la constitution dans son art. 36 prévoit également
du droit au travail et celui-ci est un droit sacré aux yeux du constituant qui dispose que
le droit du travail est un droit sacré pour chaque congolais.

Le droit au travail doit être garanti par l’Etat et doit en sus faire la protection
contre le chômage et une rémunération équitable et satisfaisante qui doit assurer au
travailleur et à sa famille des moyens suffisante pour sa dignité humaine.
Cependant, autour du droit au travail, gravite certains droits dont notamment :
le droit syndical, le droit de grève « art. 39 de la constitution ».

B. Le droit à la santé
27

L’art. 47 de la constitution garantit le droit à la santé en liant celui-ci au droit à


la sécurité alimentaire, le droit à un logement décent, l’énergie électrique, à l’eau
potable.

Droit à la santé pris comme droit autonome renvoi à l’accès aux soins de santé,
la prise en charge des personnels soignant
28

Chap. IV : LA SAUVEGARDE DES DROITS HUMAINS


Section 1 : Notions
Sauvegarde des droits humains, suppose deux notions que sont la promotion des
droits humains, mais aussi la protection des droits humains.
§1 : Promotion des droits humains
Pour la promotion des droits humains, la charge incombe à l’Etat et tout autre
organisme des droits humains. Cependant, promouvoir les droits humains renvoi en fait
à la vulgarisation, des plaidoyers, des lobbyings, à des formations en matière des droits
humains, voire l’art. 45 de la charte africaine de droits de l’homme et des peuples.
§2. Protection des droits humains
La protection des droits humains fait intervenir le juge comme gardien des
libertés publiques. En effet, en cas de violation ou atteinte aux droits humains, le juge
doit en constater afin de prendre des sanctions en vue de protéger les droits violés. Le
juge reste donc la seule autorité habilitée à protéger les droits humains.
Pour s’assurer de l’effectivité de cette protection des droits humains, cet organe
de protection doit réunir ces caractéristiques :

- L’indépendance de la justice par rapport à d’autres organes « indépendance


organique et autonomie financière » ;
- La compétence, l’organe de protection doit être compétente afin de constater la
violation ou l’atteinte aux droits humains et prendre des sanctions ;
- L’accessibilité à cet organe de justice par les justiciables ;
- L’existence des sanctions, l’organe doit être capable de prendre des sanctions
après avoir constaté la violation ou l’atteinte aux droits humains.
Section 2 : Les mécanismes de sauvegarde des droits humains

§1. Mécanisme Onusienne de sauvegarde des droits humains


L’art.1 de la charte de l’ONU donnant les buts de l’ONU énumère la promotion
et la protection des droits humains, faisant d’elle un organe de sauvegarde des droits
humains. Pour la matérialisation de ce but, l’ONU recourt à ses organes.
A. L’assemblée générale
Elle prend des résolutions qui peuvent prendre forme soit d’une déclaration, soit
une convention. Cet organe participe ainsi contribue à l’avènement des droits humains
au sein de l’ONU à travers sa mission normative.
La commission des droits de l’Homme depuis sa création est rattachée à
l’ECOSOC, cependant, avec la reforme apporter par KOFFI ANNAN, la commission des
Droits de l’Homme a été remplacé par le conseil des droits de l’homme et est donc
attaché à l’assemblé générale qui doit donc élire les Etats pouvant siéger à ce conseil.
29

Le conseil de droit de l’homme a pour rôle :


- D’examiner les rapports des Etats en rapport avec les engagements
internationaux à travers l’Examen Périodique Universelle. Ceci se passe en étape :
• L’Etat présente l’application législative, règlementaire et judiciaire des
accords ou convention internationaux en rapport avec les droits humains,
dans ce même cadre, les ONG envoient également leurs rapports, même
cas pour les représentations de l’ONU dans les Etats ;
• L’examen des dossiers envoyer dans chaque Etat au conseil des droits de
l’homme. En cas des incohérences entre les rapports envoyer, le conseil
convoque l’Etat, celui-ci doit en rapport avec la convocation venir en
réponse afin de défendre l’Etat ;
• Après la réponse de l’Etat, le conseil publie son rapport annuel sur l’état
des droits de l’homme dans le monde. Dans ledit rapport, il y a des
considérations générales mais aussi le cas de chaque Etat, dans cette
partie, le conseil peut faire des recommandations aux Etats ;
• Le rapport suivant la publication du rapport du conseil, l’Etat doit
commencer par répondre des recommandations lui faites dans le dernier
rapport du conseil publié.
- …

B. Conseil de sécurité
Composer de 15 membres dont 5 membres permanents et 10 non permanents.
Celui-ci a le rôle principal en matière du maintien de la paix et de la sécurité
internationale.
Le conseil de sécurité ne peut cependant agir qu’après l’activation de l’art. 39 de
la charte qui lui oblige de faire le constat à travers une résolution qu’il y a rupture et
menace à la paix et la sécurité internationale.
Le contenu de menace est vaste car n’étant pas limité, en ce sens, les violations
en matières des droits de l’homme peuvent être qualifié de menace contre la paix. Cette
qualification large c’est en vue de prévenir qu’une situation ne puisse s’empirer
d’avantage ou dégénérer.
Après la qualification d’une situation de menace contre la paix et la sécurité
internationale, le conseil de sécurité est appelé à prendre des mesures. Premièrement,
des mesures qui n’implique pas la force « art. 41 de la charte », dont notamment les
sanctions économiques « embargo, gel des avoirs à l’étranger » et diplomatiques
« rupture des relations diplomatiques, … ». Le conseil de sécurité peut également
recourir à la force armée « art. 42 de la charte ».
C. Secrétariat
30

C’est l’organe qui exécute les mesures prises à l’assemblée générale, le conseil de
sécurité, le conseil économique et social. Au sein du secrétariat, il a été créé le Haut-
Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme.

C’est cet organe qui s’assure et fait le suivi de l’application des résolutions prises
en matière de droit de l’homme par les organes de l’ONU. Cependant, dans les Etats cet
organe s’appui au Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme, cette
dernière est l’organe centralisatrice des données de tous les organes des Nations Unies
dans chaque Etat.
D. Conseil économique et social
C’est l’organe chargé de faire les études relatives aux questions économiques,
sociales et culturels. Il est souvent considéré comme un organe subsidiaire à l’assemblée
nationale car toute ses études sont envoyées à l’assemblée. Notons cependant que tout
ce qui est programme de nations unies et fonds sont tous des organes subsidiaires de
l’Ecosoc.
Il faudrait noter que toutes les conventions prises au niveau de l’assemblé
générale sont les fruits des études de l’Ecosoc, et toutes ces conventions ont un organe
de contrôle au niveau de l’Ecosoc cela est à retrouver dans ladite convention.
Cependant, pour le PIDESC qui n’a pas prévu un comité de contrôle, l’Ecosoc a
créé un comité économique sociaux et culturels. Toutes ces organes sont ce que l’on
appelle les comités des droits de l’homme.

Ces comités ont pour rôle :


- D’élaborer les EPU ne portant que sur la convention dont il est question ;
- Les communications, qui peuvent être étatiques ou individuel. Ces
communications se font après la remarque d’un Etat des violations des droits de
l’homme fait une communication à l’Etat concerné en réservant copie au comité
concerné et ce dernier a un délai pour y répondre en réservant également copie
au comité. Cela peut également se faire en passant par le comité avant de toucher
l’Etat concerné. Les communiqués individuels sont cependant l’œuvre des
individus, ils peuvent porter plainte contre l’Etat devant le comité après avoir
épuisé toutes les voies de recours en interne.

E. La CIJ
La CIJ a deux fonctions dont une contentieuse et une autre consultative. Dans sa
compétence consultative, la CIJ émet des avis sur diverses questions lui soumises, et elle
émet des avis. Ces avis peuvent porter sur les matières des droits humains, cas de son
avis en matière de réserve dans le cas des conventions relatives aux droits humains où
la CIJ reconnait aux Etats la possibilité d’émettre des réserves à condition que cela ne
porte pas sur l’objet même de la convention.
31

Dans sa compétence contentieuse, la CIJ connait des différends entre les Etats,
et ces différends peuvent porter sur les questions des droits humains. C’est le cas
notamment des affaires portant sur la protection diplomatique.

§2. Mécanisme Africaine de sauvegarde des droits humains


Au niveau de l’Europe, nous devons parler en premièrement du conseil de
l’Europe qui est une organisation purement politique et créer en 1949 ayant son siège à
Strasbourg. Ce conseil regroupe tous les Etats de l’Europe. A partir de ce conseil, il a été
mis sur pieds le conseil européen des droits de l’Homme qui a par la suite mis sur pieds
la cour européenne des droits de l’Homme.
Deuxièmement, nous avons l’Union Européenne, cette dernière est une
organisation d’intégration économique et est à ce jour régi par le traité de Lisbonne et
ne rassemble que 27 Etats de l’Europe. Au niveau de cette organisation, il est également
mis sur pieds un organe juridictionnel qu’est la cour de justice de l’union européenne
Pour la réussite d’une intégration les Etats doivent suivent ce processus et étape
suivante :
- La signature d’un traité créant l’organisation d’intégration économique ;
- Création d’une zone de libre échange économique entre les Etats membres de la
communauté ;
- La création d’une union douanière afin qu’aucune marchandise ne puisse plus
rencontrer les barrières douanières ;
- La création d’un marché commun, qui vise à l’harmonisation de la législation
fiscale dans la communauté ;
- L’union économique ou monétaire, ici il est question de l’uniformisation cad un
même droit pour tous les Etats membre de la communauté. Ici l’on peut créer
une banque centrale commune pour la communauté ;
- La cour de justice, qui doit être en mesure de contrôler l’application des
directives et résolutions de la communauté ou même des contentieux des
entreprises de la communauté.

Cependant, l’Union Européenne a mis en place la charte européenne des droits


fondamentaux et à cet effet, le citoyen peut saisir le juge communautaire afin d’attaquer
son Etat pour des violations des droits de l’Homme.
En Afrique, il est mis en avant la commission africaine des droits de l’homme
mais aussi de la cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Toutefois, un point
est aussi mis sur les juges communautaires dans des communautés ou l’intégration est
avancé « cas de la COMESA, EAC, … ».
A. La commission africaine des droits de l’homme
La deuxième partie de la charte africaine des droits de l’homme prévoit les
mesures de sauvegarde des droits de l’homme. C’est dans ce sens qu’il est mis en place
la commission africaine des droits de l’homme dont l’art. 45 prévoit la compétence.
32

Note : le secrétaire génère de l’OUA est aujourd’hui nommé Président de la


commission de l’union africaine ; et le président de la commission est le Président de la
commission africaine des droits de l’homme et des peuples.

La procédure pour saisir la commission peut passer par les communications


Etatiques entre les Etats membres, ces dernières qui peuvent être directes ou indirectes.
La cour peut également être saisi par les communications autres que les
communications étatiques qui peuvent provenir des ONG, des individus, … ces
dernières ne peuvent être traité et communiqué à l’Etat concerné doivent respecter les
conditions prévues à l’art. 56 de la charte.
En cas de la reconnaissance de la violation des droits contenue dans la charte, la
commission africaine attire l’attention de la confère des chefs d’Etat et des
gouvernements « voire l’art. 58 de la charte ». L’on se retrouve donc devant un organe
juridictionnel qui ne sanctionne pas un Etat apres avoir reconnu dans le chef d’Etat la
violation des droits de l’homme.
Saisissant la conférence des chefs d’Etats et des gouvernements, et cette derniere
demande à la commission de lui présenter une étude approfondie et de lui rendre
compte.
La critique que l’on peut faire avec cette sauvegarde africaine est que les
mécanismes tels que prévus, montre ses limites en ce qu’elle ne prévoit pas la sanction
car renvoyant cette tâche à la conférence des chefs d’Etat et des gouvernements qui
souvent classe l’affaire sans suite.
C’est suite à l’absence de la sanction de cette commission qu’il a été créé la cour
africaine des droits de l’homme.
B. La cour africaine des droits de l’homme et des peuples

Créer par le texte ou protocole de Ouagadougou qui est considéré comme un


texte additionnel à la charte africaine ratifié en 1998 et dont la cour a été opérationnelle
en 29004.
Cette cour peut être saisi par la commission africaine des DHP, les Etats parties,
les OI Africaines ; mais aussi sous certaines conditions les ONG dotées du statut
d’observateur auprès de la Commission, mais aussi des individus en respect de l’art. 34
(6) du protocole.
Ces conditions sont que l’Etat concerné doit au moment de la ratification du
protocole, l’Etat doit accepter la compétence de la juridiction en cas des requêtes des
individus ainsi que les ONG ayant statut d’observateur. Ainsi, si l’Etat ne fait cette
déclaration au moment de la ratification, alors aucune requête contre l’Etats de ses
individus et des ONG.
A ce jour, il n’y a que 10 Etats Africains qui ont fait la déclaration obligatoire de
compétence et à ce jour la RDC n’a pas encore ratifiée ce protocole.
33

Le problème posé à ce niveau est l’accessibilité de cette juridiction, car il est fait
obligation qu’avant qu’un individu ne puisse saisir la cour, il faudrait que l’Etat puisse
ratifier ce protocole mais encore faire de l’acceptation obligatoire de la cour.

Dans ce cadre, l’on peut s’intéresser à la requête de Femi FALALA « Nigeria », qui
a porté plainte contre l’UA à la cour africaine des droits de l’hommes pour que cette
dernière puisse obliger à tous les Etats de ratifier et faire la déclaration obligatoire de
compétence.

Sa requête n’a malheureusement pas trouvé gain de cause car le Nigeria n’a pas
fait la déclaration obligatoire de compétence mais aussi parce que l’on ne peut
qu’attaquer un Etat devant ladite cour pour des violations des droits de l’homme.
C. Les juridictions communautaires
Dans des coins ou l’intégration est avancée, l’on retrouve les juridictions qui
peuvent condamner les Etats parties pour la violation des droits de l’homme.
§3. Mécanisme Nationale de sauvegarde des humains

Vous aimerez peut-être aussi