Morphosyntaxe m1 s1 Univ Msila
Morphosyntaxe m1 s1 Univ Msila
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
M’ SILA
ETRANGERES FRANÇAIS
Semestre: 1
Matière: Morphosyntaxe M1
Objectifs de l’enseignement:
-Dégager les formes des mots, flexions régulières et irrégulières, variantes irrégulières de
-Maitriser l’agencement des marques syntaxiques autour du nom (déterminant, etc.), du verbe
Mode d’évaluation :
Morphosyntaxe
1-Introduction
2-Aspects de la morphosyntaxe
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2-3-2- Le groupe verbal
2-3-2-1-Variation de temps
2-3-2-2-Variation de personne
2-3-2-3-Variation modale
3-Conclusion
4-Sources bibliographiques
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1- Introduction
La morphologie étudie la formation interne des mots dans une langue. Son unité de base est le
phonème ou le morphème (selon les écoles). Quant à la syntaxe, elle vient du grec suntaxis,
signifiant « ordre », « arrangement ». Ainsi, la syntaxe étudiera l’organisation des unités dans
un énoncé.
Ces deux domaines permettent d’expliquer comment la structure d’une phrase dans une
langue permet au locuteur de cette langue de comprendre le sens de cette phrase.
À cet égard, on pourra donc donner une définition à la morphosyntaxe : La morphosyntaxe est
l’ensemble des règles d’utilisation des structures et des contrastes grammaticaux dans le but
d’exprimer des relations sémantiques plus ou moins complexes entre objets, personnes et
événements. La morphosyntaxe porte donc sur l’ensemble des structures qui permettent de
construire grammaticalement un énoncé, et elle porte aussi sur les formes des mots, les
flexions régulières et irrégulières, les variantes irrégulières de certains noms et verbes,
l’agencement des marques syntaxiques autour du nom (déterminants, etc.), du verbe
(pronoms, etc.), de l’adjectif, de l’adverbe, et enfin de l’organisation des mots et groupes de
mots dans un énoncé (ou une phrase.)
De ce fait, tous les niveaux d’organisation langagière, dans la langue française, sont touchés
de manière importante par la morphosyntaxe. On distinguera quatre niveaux de
morphosyntaxe : lexical (racine des mots), flexionnel (terminaison des mots), contextuel
(marqueurs syntaxiques ayant un caractère obligatoire et dont l’emplacement est strictement
déterminé) et positionnel (organisation des mots ou groupes de mots présentant une certaine
flexibilité).
Comme ce terme de morphosyntaxe est assez récent (1960), sa signification peut paraître
obscure pour le non-linguiste, en dépit du fait qu’il recouvre un ensemble de caractères que
l’on retrouve dans toutes les langues. Les termes le plus souvent connus des non-spécialistes
sont ceux de lexique, l’ensemble des mots qui composent une langue, et de syntaxe,
l’ensemble des relations entre les éléments qui composent le lexique. Ces deux objets, lexique
et syntaxe (auxquels on peut ajouter au moins la phonétique, la phonologie, la sémantique et
la pragmatique) est fondamentaux pour parler et comprendre une langue. Pourquoi alors
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introduire la notion de morphosyntaxe, qui semble recouvrir celle de syntaxe ? Simplement, les
mots eux-mêmes peuvent se modifier, avec une portée sémantique et une portée syntaxique. Par
exemple, le mot « regard » peut se modifier pour devenir « regarder, regarderons, regards,
regardant, etc. ». Le processus interne au lexique, appelé morphologie, concerne la modification
du sens des mots, mais aussi leurs caractéristiques syntaxiques, c’est-à-dire la nature des
relations qu’ils entretiennent avec les autres mots. C’est pourquoi l’étude de la syntaxe ne peut
se réduire à l’agencement des mots et comprend des éléments de morphologie.
Mais il faut souligner que la frontière entre lexique et syntaxe est le plus souvent liée à l’histoire
de l’écriture des langues. C’est la plupart du temps autour de la notion de mot écrit que s’est
définie la notion de mot, notion qui définit à son tour lexique et syntaxe. Or, cette notion de mot
est souvent très difficile à justifier et à formaliser du point de vue linguistique.
Une approche naïve des choses qui donnerait à penser que la réalité s’impose, et les objets se
présenteraient eux-mêmes en toute clarté. Ainsi se pose la question de décrire les mots d’une
langue : Par exemple, combien de mots faut-il distinguer de mots dans le groupe pommes de
terre ? Faut-il y voir trois mots ? C’est l’utilisation du concept de morphosyntaxe permet de
s’affranchir de ce clivage entre lexique et syntaxe.
Aspects de la morphosyntaxe
Pour la formation des groupes de mots et des phrases, l’on fait appel aux morphèmes
grammaticaux. Ceux-ci se rapportent aux trois classes de mots : le nom, le verbe et l’adjectif.
Le nom peut être précédé d’un article ou d’un autre morphème déterminant, et suivi de morphème
de pluralité ; le verbe peut être accompagné d’un auxiliaire ou être lui-même porteur d’un
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morphème de temps ; l’adjectif peut être caractérisé par la présence de morphème de
comparaison.
Le terme morphème a été introduit pour pouvoir parler de façon globale des éléments porteurs
de sens. Il est un mot simple ou un affixe. Le mot simple peut fonctionner comme un morphème
indépendant (morphème libre), l’affixe est donc un morphème dépendant (lié).
2-1-1- La composition
Il existe, pour la structure interne des composés, de combinaisons différentes dont voici
quelques exemples :
Il semble donc que dans le groupe des composés nominaux, l’on rencontre toutes sortes de
relations sémantiques entre les composants. Parmi les plus courantes se dégagent la relation de
provenance et celle de la fonction, comme le montrent les exemples suivants :
On voit que dans les exemples « c » et « d », la préposition « à » indique que le nom composé
renseigne sur la fonction du fer et non sur sa provenance. Mais le mot, dans son processus de
composition, ne garde pas nécessairement sa signification originale : celle-ci peut soit s’étendre,
soit se réduire. Autrement dit, tout ceci procède des principes de généralisation et de
spécialisation. Nombreux sont les noms composés dont la signification et l’emploi sont liés à un
domaine spécifique de l’expérience : le pot-pourri et le pot aux roses n’ont plus nécessairement
quelque chose à avoir avec le pot de fleurs. Il n’y a pas de signification originale pour les mots
cités précédemment, tout comme aussi un faire-part, qui n’annonce pas n’importe quelle nouvelle,
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ou un non-lieu, qui ne puisse être prononcé que par un juge, et on ne parle pas également de plus-
value qu’en économie.
Quant à l’interprétation des composés adjectivaux, elle est généralement plus transparente par le
fait que l’adjectif dénote une relation : l’un des composants spécifie l’autre. Dans l’exemple (a)
(adjectif et nom), c’est le nom qui détermine le domaine ou le champ auquel le premier
composant s’applique. Dans l’exemple (c) (deux adjectifs), c’est le deuxième adjectif, qui ajoute
une nuance à la qualité désignée par le premier. Cependant, dans l’exemple
(d) adjectif et verbe, le verbe précise le degré de la qualité en question et signifie donc
« très ».
b-Il portait une magnifique chemise vert foncé (foncé qualifie vert et non chemise).
c-Les deux filles sourdes-muettes fréquentent des écoles spécialisées (deux adjectifs)
d- J’ai vu dans la rue un homme ivre mort. Il est tout à fait possible d’être ivre sans boire une
goutte d’alcool : suite à une infection bien spécifique, un système « d’auto-brasserie » peut ainsi
se mettre en place dans l’estomac, permettant de fermenter les sucres d’amidon en éthanol.
Parfois, l’adjectif entre dans la composition d’un nom complexe dont on ne peut plus le
désolidariser.
Dans : Le président porte un collier de pierres précieuses, on ne peut plus désolidariser l’adjectif
précieuses du GN pierres sans risquer le non-sens. Pour s’en persuader, il suffit de faire la
manipulation de remplacement. C’est tout le GN qui commute : Le Président porte un collier de
diamants.
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mots répondent à un ou plusieurs critères-mais non à tous-, comme une cuisine électrique
(cette cuisine est électrique)-( ?) une cuisine est très électrique). Par contre, une cuisine
roulante répond à tous ces critères et constitue dès lors un groupe figé. À l’inverse, une
cuisine moderne ne répond à aucun critère et fait donc figure de groupe syntaxique.
On peut citer encore d’autres critères structuralistes pour différencier les lexèmes et les mots
composés (syntagmes lexicalisés) des groupes syntaxiques (syntagmes libres).
Les variations flexionnelles en français ont trois grands types d’usages : changements de catégorie
d’un mot (ou modification sémantique du mot), genre et nombre des noms, formes verbales
(temps et personne). Elle comprend ainsi les variations de formes du substantif et de l’adjectif, et
la flexion verbale. Cependant, il faut distinguer entre ce qui est un fait de morphosyntaxe, puisqu’il
s’agit d’un accord, entraîné par sa dépendance vis-à-vis du substantif, et de ce qui concerne ce dernier.
Il ne va de même pour le substantif: son genre est déterminé dans le lexique. Il ne faut pas confondre
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donc le genre, qui est une catégorie linguistique, c’est-à-dire concerne les mots, et le sexe, qui est
une catégorie extralinguistique et donc concerne les référents, c’est-à-dire les fragments de la
réalité auxquels renvoient les mots. Dans ces référents, on peut distinguer des objets inanimés (un
meuble, une sensation, une notion), ces objets, étant soit concrets, soit abstrais, et des êtres animés,
humains (un homme, un enfant) ou non humains (un chat, un chien).
2-2-1-Changements catégoriels
Comme il est montré dans le tableau, pour la flexion, objet de la morphologie, l’ajout d'un affixe
ne crée pas un nouveau lexème, c’est-à-dire qu’il y a un changement au niveau grammatical,
genre, nombre, personne, etc., sans altération du sémantisme du cœur lexical, comme dans le cas
de la lexicologie, qui crée un nouveau lexème apportant un changement au niveau sémantique.
Pour le cas de dérivation (lexicologie), les suffixes de dérivation, en plus d'altérer le sémantisme
de la racine lexicale, ont une influence sur la catégorie grammaticale :
Mais les processus de dérivation et de flexion, selon le modèle génératif applicatif, sont
expliqués en liaison étroite avec les structures syntaxiques : la génération des mots et la
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génération des propositions sont traitées comme les deux parties d’un processus génératif
unique. Ce modèle semble tenir d’un certain degré de formalisation des processus de dérivation
et de flexion. C’est-à-dire à quel point, ce modèle tient compte des caractères fondamentaux de ces
processus.
-La classe grammaticale de mots se comporte de manière déterminée à l'égard des autres classes
dans les structures syntaxiques. Les traits différentiels d'une classe donnée sont
déterminés par la forme que prend une structure syntaxique dans son ensemble lorsqu'on
introduit un élément de cette classe. C'est une des idées centrales du modèle applicatif que de
définir les traits différentiels des classes de mots à partir de leurs positions syntaxiques.
-Il existe un lien inverse entre les processus de génération des mots (dérivation et flexion) et
les processus de génération des structures syntaxiques (syntagmes et propositions). C’est une
sorte de régularisation réciproque dans la mesure où les classes de mots possèdent les propriétés
fonctionnelles nécessaires à la génération des structures syntaxiques, et les structures
syntaxiques sont engendrées sur la base des propriétés fonctionnelles des mots. Ainsi, toute
modification au niveau de la flexion s'accompagne automatiquement d'une modification
correspondante au niveau syntaxique.
- Les diverses conversions subies par les mots liés en structures syntaxiques provoquent la
transformation des structures qu'ils forment en d'autres structures syntaxiques.
Ainsi, la modification des propriétés fonctionnelles des mots en fonction de leur passage
dans telle ou telle classe reflète l'essence même du processus morphosyntaxique. Ondevrait donc
se rendre compte de l'aspect grammatical des processus de dérivation et de flexion.
Les mots engendrés dans le générateur de mots sont des modèles des parties du discours. Les
mots du premier degré de dérivation du générateur s'interprètent comme des parties du discours
non dérivées, formées de manière à remplir leur fonction syntaxique fondamentale. Ce modèle
applicatif se voit être élargi en génération des mots et des structures syntaxiques. Dans ce sens, on
appelle forme fondamentale d'une partie du discours, la forme qui peut fonctionner dans la
position syntaxique fondamentale de cette partie du discours. Par exemple, la forme
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personnelle du verbe spécialisée dans la fonction de prédicat, est la forme fondamentale du verbe.
La forme du substantif, pouvant occuper la position du sujet, est dite forme fondamentale du
substantif. On appelle forme transposée d'une partie du discours quelconque, une forme de
cette partie du discours capable de fonctionner dans une position, considérée comme la
position syntaxique fondamentale d'une autre partie du discours. Par exemple, un substantif au
génitif, fonctionnant dans la position fondamentale de l'adjectif, est considéré comme une forme
transposée du substantif.
Pour différencier la flexion et la dérivation, il conviendrait de déterminer les relations entre des
catégories linguistiques aussi fondamentales que celles de partie du discours et de membre de
la phrase. Cela permettrait de définir abstraitement la dérivation comme un processus
déterminant l'appartenance d'un mot à telle ou telle classe de partie du discours, et la flexion
comme un processus déterminant la position potentielle d'un mot en qualité de membre de la
phrase.
2-3-Morphosyntaxe contextuelle
La morphosyntaxe contextuelle sert en français à constituer les groupes nominaux et les groupes
verbaux. Il s’agirait donc des formes appelées clitiques (souvent associées au verbe), les formes
de négation et d’interrogation, les déterminants et les prépositions, ainsi que certains
adverbes. Il existe aussi des constructions adjectivales – par exemple le plus grand – et
adverbiales – par exemple très fréquemment.
Pour la presque totalité des noms, l’indication de genre est étroitement liée à la présence du
déterminant. La morphosyntaxe contextuelle, dans sa grande partie, s'intéresse aux mécanismes
qui permettent de construire les groupes nominaux. Et il est à signaler aussi que les prépositions
sont incluses dans les groupes nominaux.
b. Amine travaillait huit heures par jour. (Un jour particulier ou toujours ?)
2-3-2-3-Variation d'aspect : cette variation a un rapport avec le procès décrit par le verbe. Le
procès peut être statique ou dynamique. Statique lorsque l'action est terminée, elle constitue en
quelque sorte une action finie (aspect perfectif), comme l’illustrent les exemples suivants :
Par le passé composé (a), l’achat est vu à partir du moment de la parole et y est relié. L’imparfait,
quant à lui, le situe également dans l’antériorité du moment de la parole, mais sans l’y relier, de
façon « neutre ». L’achat est vu dans son déroulement. Le plus-que-parfait situe l’événement
passé dans l’antériorité d’un autre événement passé. L’achat vient avant la retraite. Parallèle
connexion peut aussi se faire entre deux événements situés dans l’antériorité du moment de la
parole : dans (c), l’événement de la réalité future qui est le mariage sert de point de repère pour le
fait antérieur au mariage d’acheter une nouvelle maison.
Dynamique (aspect progressif, la phase interne à l’événement), si l'action est en cours ou elle
est en train d'être achevée comme dans : je corrige cet exercice ou je vais partir après 5 minutes.
Mais il y a en cela deux formes : une forme marquée (a) qui alterne avec une forme non marquée
(b). Là où l’aspect progressif nous fait envisager l’événement dans son déroulement interne,
l’aspect non progressif le saisit dans sa totalité.
Dans (a), on centre l’attention sur la progression de l’événement. Par contre, dans la forme non
marquée du présent fait entrer l’événement entier dans le champ de vision.
Le français possède un grand nombre de pronoms dits personnels ou démonstratifs (ça, cela, ceci)
dont l’usage au côté du verbe est obligatoire, à l’exception des cas d’impératifs ou de phrases
affirmatives comportant un sujet lexical. C’est ce caractère obligatoire (du sujet) et leur usage limité
en dehors du verbe (réservé aux pronoms démonstratifs) qui situent ces pronoms dans la
morphosyntaxe contextuelle.
Les pronoms sujet permettent d’indiquer la personne (je, tu, il), le nombre (il, ils) et le genre (il,
elle). On est un pronom personnel indéfini. Enfin, il existe des pronoms personnels autres que les
pronoms sujet : les pronoms objet (le, la, les), objet indirect (lui, elle, leur, leurs). Ces autres
pronoms (ainsi que les pronoms réflexifs) ont des positions obligatoires strictes, phénomène
typique de la morphosyntaxe contextuelle. On accepte par exemple, pour l’ordre correct des
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clitiques : il ne le sait pas, mais non * il le ne sait pas, il ne lui en donne pas, mais non* il n’en lui
donne pas, comme l’illustre le schéma suivant :
Je(ne) (me)
2-3-2-3-Variation modale : Les variations modales ne doivent pas être confondues avec les
modes (indicatif, subjonctif, impératif), la strate extérieure de la fonction communicative. Car, en
énonçant une phrase, nous posons un acte, appelé un acte de langage correspondant à une fonction
communicative repérée à partir de la phrase énoncée. Nous pouvons soit vouloir affirmer quelque
chose (donner une information ou la demander si nous n’en disposons pas), soit demander ou
ordonner que quelqu’un fasse quelque chose, soit enfin poser un acte rituel comme saluer ou
célébrer un mariage. Ces fonctions communicatives de base correspondent aux trois modes, du
moins partiellement : les modes déclaratif, interrogatif et impératif. Toutefois, ces trois types
d’acte de langage sont loin de montrer la correspondance entre le mode de la phrase et sa fonction
communicative. Il existe, pour des raisons de politesse en outre de ces fonctions prototypiques,
une taxinomie de cinq types proposée par le philosophe John Searle : les actes assertifs, directifs,
commissifs, expressifs et declaratives qui seront par la suite, regroupés en actes de langage
informatifs, obligatifs (directifs et commissifs), et constitutifs (expressifs et déclaratifs).
Conséquemment à ce qui a été précédemment, on peut dire que la langue a été donnée à l'homme
pour dire la vérité. Pour la variation modale, par exemple, elle exprime une valeur de vérité
logique aux verbes (entre nécessité, possibilité, impossibilité et contingence). Il s’agit de l’attitude
du locuteur par rapport à l’événement. Deux attitudes sont possibles : soit le locuteur assume la
véracité de ce qui est dit, soit il considère l’événement comme événement potentiel ou possible.
Les choses qui ont réellement (eu) lieu désignent la situation qui va de soi, elle ne reçoit pas de
marque spéciale. Ce genre de situation est qualifié de non marqué, attendu par défaut. Or, il nous
arrive aussi de parler de situations qui n’ont pas encore eu lieu, et qui sont susceptiblesd’avoir lieu
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à un autre moment ou à un autre endroit, bien que nous, nous n’ayons aucune certitude. Ce genre
de situation marquée est envisagé comme étant une modalité.
Pour exprimer la potentialité ‘un événement, le français dispose –tout comme bon nombre de
langues- d’une série d’auxiliaires modaux , comme par exemple, pouvoir, devoir, vouloir, avoir à.
Chacun marque une nuance un peu différente dans l’attitude du locuteur : pouvoir, par exemple,
indique un degré de potentialité relativement léger, tandis que devoir, un degré de potentialité
relativement élevé, comme l’illustrent les exemples suivants :
D’après les exemples ci-dessus, la variation modale montre que le locuteur en (a) et (b) peut dire
ce qu’il veut qui se passe en donnant l’autorisation ou en imposant une obligation, à la différence
des exemples (c) et (d) où le locuteur peut exprimer ce qui, selon lui, est probablement le cas.
Ainsi, cette variation modale nous permet de recenser deux modalités. la première attitude (a,b) –
qui se rapporte au monde des notions éthiques (droits, devoirs, admissibilité, etc.- relève de la
modalité déontique (la déontologie). La deuxième attitude (c,d), qui a trait au savoir, relève de la
modalité épistémique. Cette modalité exprime la position du locuteur vis-à-vis de ce qui est
logiquement possible (c) ou nécessaire (d).
Elle s'intéresse à la position de l'objet et au sujet du verbe qui, en fonction de leur position,
apporte un sens nouveau et différent. Le sujet ou l’objet du verbe dépend de la position des
groupes nominaux par rapport au groupe verbal. L’agencement donc des mots dans des phrases
montre qu’il y a des verbes conjugués autour desquels les autres éléments du discours sont
disposés avec un souci de cohérence et de logique. Les éléments de l’énoncé doivent ainsi être
disposés correctement les uns par rapport aux autres. Mais il semble difficile de cerner la limite
entre morphosyntaxe et composition des énoncés entre eux, mais on peut, même si en partie, faire
référence à la morphosyntaxe, en mettant l’accent sur la rection du verbe, car « le verbe est
considéré comme le « centre organisateur » d’une série d’éléments qui l’accompagnent. La
construction verbale se définit à partir des relations de dépendance qu’entretient le verbe avec les
éléments qui gravitent autour de lui ». (Elisabetta Bonvino, 2005).
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Pour toutes les langues, les linguistes peuvent déterminer l’ordre d’apparition le plus significatif
de l’actant (sujet), du patient (objet) et de l’action (désignée par un verbe). Dans la langue
française, l’ordre fondamental est S. V. O, comme l’illustrent les énoncés suivants :
Ces stratégies morphosyntaxiques montrent que la procédure de décodage d’une phrase consiste à
interpréter toute séquence Nom-verbe-Nom en termes de Sujet-Verbe—Objet dans le but
d’analyser les conditions d’apparition et la signification d’une telle stratégie de compréhension.
Comme le précisent les énoncés ci-dessus (b), (c) et (d), l’ordre ne pourrait pas être changé sans
que le sens s’en trouve substantiellement modifié. Mais, l’organisation séquentielle des trois
énoncés suit le cours traditionnelle des choses. L’énoncé (e) décrit l’ordre inverse.
Il existe des énoncés qui contiennent les mêmes mots mais, la signification varie en fonction de
l’emplacement de ces éléments (objets) :
Conclusion
Il convient de retenir que la morphosyntaxe couvre un ensemble de champs variés comprenant des
processus lexicaux, flexionnels, contextuels et positionnels. L’étude de la morphosyntaxe est très
importante, car il s’agit d’un passage obligé dans l’acquisition du langage. La question principale
autour de laquelle s’est articulé ce cours est celle de savoir désormais comment amener les
apprenants à avoir des meilleures performances morphosyntaxiques en productions écrites.
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Références
NICOLE Delbecque, comprendre comment fonctionne le langage, éd. de boeck.duculot,
Paris, 2006
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