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Geologie Du Socle Precambrien

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COURS DE GEOLOGIE

DU SOCLE
CHAPITRE I
TRAITS CARACTERISTIQUES DU PRECAMBRIEN

I. DEFINITION ET LIMITES

Le Précambrien est la plus grande coupure géologique antérieure au Cambrien (base du


Paléozoïque).
D’une façon générale, les terrains d’âge Précambrien affleurent dans les vieux boucliers
déformés, métamorphisés et actuellement stabilisés. Ces terrains sont appelés cratons.
Ces terrains anciens se retrouvent souvent sous forme de noyaux relictuels repris dans des
chaînes plus récentes. Exemple : des noyaux archéens observés dans des chaînes birimiennes
ou panafricaines.
Les formations précambriennes affleurent dans la plupart des continents (Figure 1) et en
particulier au niveau de l’Australie où les terrains les plus anciens ont été observés

I.1) La limite inférieure du Précambrien

La limite inférieure du Précambrien n’est pas bien définie. Les terrains les plus anciens
actuellement datés ont des âges qui oscillent entre 3,8 et 4Ga (Australie).
Les informations recueillies sur l’histoire du Système Solaire, permettent d’estimer la formation
du Soleil il y a 4,7 Ga et celle de la Protoplanète (c’est à dire le 1er élément qui aurait évolué pour
donner la Terre) il y a 4,6 Ga. Cet écart entre 4,6 et 4 Ga correspond à la différenciation de la
Protoplanète jusqu’à aboutir à la formation des différentes structures de la terre.

I,2) La limite supérieure du Précambrien


La limite supérieure du précambrien n’est pas aussi bien définie, on pense que la base du
Cambrien qui constitue la limite supérieure du Précambrien serait définie par l’apparition des
premiers Trilobites ce qui marquerait donc l’abondance de fossiles dans les roches, ce qui serait
aussi caractéristique de la vie.
Souvent la base du Cambrien repose sur des formations plissées qui posent problème et appelées
Infracambrien. Quand la base du Cambrien est bien définie, on a l’Eocambrien qui correspond
à des formations de type tillites (dépôts glaciaires).

Dans les formations précambriennes, on pense que les plus récentes seraient jusqu’à 600 Ma
ou (540 Ma). Ce qui veut dire que le Précambrien aurait duré de 4 à 4,6 Ga. Les 600 Ma jusqu’à
l’Actuel correspondraient au Phanérozoïque c’est-à-dire du Cambrien jusqu’à l’Actuel.
II. LES SUBDIVISIONS DU PRECAMBRIEN

Trois subdivisions majeures sont distinguées pour le Précambrien: l’Hadéen, l’Archéen et le


Protérozoïque.
1) Hadéen : ≈ 4,5 à 3,8 Ga

2) Archéen : De 3,8 à 2,5 Ga. Comprend quatre ères


- le Eoarchéen,
- le paléoarchéen,
- le mésoarchéen
- le néoarchéen.
3) Protérozoïque : de 2,5 à≈ 0,6 Ga composé de trois ères

- Paléoprotérozoïque ou Protérozoïque inférieur composé de 4 périodes (Sidénien, Rhyacien,


Orosirien, Stathérien)
- Mésoprotérozoïque ou Protérozoïque moyen constitué de trois (Calymnien, Ectasien, Sténien)
- Néoprotérozoïque ou Protérozoïque supérieur formé de trois périodes (Tonien, Cryogénien,
Ed)
Figure2 : Subdivisions des temps géologiques
Initialement, l’interface Archéen - Protérozoïque était définie comme le passage des roches à
fossiles (c’est à dire avec signe de vie) et des roches sans fossiles.
Actuellement, on la définit par le fait que des changements importants sont intervenus dès les
premiers stades du Protérozoïque.

III. LES OROGENESES ET LES EVENEMENTS THERMO TECTONIQUES


Une orogénèse est l’ensemble des processus géodynamiques par lesquels se constituent les
chaines des montagnes. Les orogénèses ont servi à l’établissement de l’échelle des temps
géologiques.

A cet effet, les subdivisions notées à l’intérieur du Précambrien ont été faites sur la base des
orogénèses. Chaque orogenèse se manifeste par des événements thermotectoniques
(métamorphisme et / ou un style tectonique).

Parmi les orogénèses qui ont caractérisé le précambrien (à l’échelle du continent africain), on
distingue (voir tableau ci -dessous) :

-Le Libérien et le léonien pour les formations archéennes

- l’Eburnéen, le Kibarien et le Panafricain pour les terrains d’âge, Protérozoïque.


Subdivisions Subdivision Orogénèse Formation
majeures(Eon)
Néoprtérozoique Panafricain Panafricain
ou Précambrien A
PRECAMBRIEN

Mésoprotérozoique Kibarien Katanguien


Protérozoique ou Précambrien B
Paléoprotérozoique Eburnéen Birimien
ou Précambrien C
Archéen Précambrien D Libérien Archéen
Léonien
Hadéen

Les cycles orogéniques du Précambrien du craton Ouest africain


L’analyse du tableau ci-après indique qu’à l’Archéen l’évolution de la terre serait marquée par
deux orogenèses.

Le libérien et le Léonien sont marqués par un style tectonique de type tangentiel collisionnel
accompagné par un métamorphisme méso à catazonal. 
L’Eburnéen est caractérisé par un style tectonique non tangentiel de type aplatissement et à
un certain niveau à des décrochements ou des zones de cisaillement (Shear zone). 
Dans la plupart des cas l’Éburnéen est marqué par un métamorphisme faible de type épizonal
(schiste vert). Cependant, Il existe par endroit un métamorphisme plus élevé de type
amphibolite à granulite.

Le Kibarien et le Panafricain sont marqués par une tectonique tangentielle à collisionnelle
associée à un métamorphisme très élevé créant des ceintures granulitiques pouvant aboutir à
une anatexie partielle ou totale. D’où la notion de chaînes panafricaines (on discute toujours
des chaînes du Birimien).

IV. APERÇU SUR LA FLORE, LA FAUNE ET L’ATMOSPHERE


Les formations précambriennes sont très pauvres en fossiles voire azoïques

Les études faites sur les terrains précambriens ont signalées l’existence des traces de vie
depuis l’archéen. Par exemple dans certaines formations du Précambrien supérieur, des
Stromatolithes qui sont en réalité des dépôts laminaires concentriques de calcite dûs à des algues
de type Cyanophycées ont été mis en évidence

Il a été observé en Afrique des méduses dans les genres Incertal sedis et Arnoldia. 

 Les études actuelles ont révélé dans les BIF (Banded Iron Formation) c’est à dire des
formations rubanées contenant du fer et parfois de la matière organique, la présence de bactéries
qui seraient responsables du rubanement observé sur la roche. 

Deux hypothèses sont émises au sujet de l’atmosphère :


1) Certains penseurs disent que l’atmosphère était acide : océan acide avec un pH = 6,5 à 7 et
eau de pluie avec pH = 2,5.
Dans l’étude des paragenèses des BIF de l’Archéen d’Afrique du Sud (Witwatersrand), il a été
défini que Pco2 ≤ 1 bar et Po2 << 10– 9 bar.
A cause du pH, il y a eu d’intenses processus d’altération chimique. L’océan était surtout
caractérisé par d’intenses concentrations de Mg2+, Ca2+ (Hollard 1984).
Cogbup (1982) objecte en disant que si l’atmosphère était acide et en équilibre avec les océans
et les eaux de pluie à pH acide, à cause de la pression partielle élevée, l’eau de mer devrait
réagir avec les silicates pour donner des carbonates ;

2) D’autres disent que l’atmosphère était basique.


Dans ce cas, on a un océan sodique. Leur théorie est ainsi appelée: SOH (Sodo Ocean
Hypothesis).
Kempe (Université de Hambourg) avait constaté dans des roches de type BIF, la présence de
flore microbienne avec des formes identiques à des bactéries de type Cyanobacteria associées
à des algues vertes. Ces Cyanobacteria sont des microorganismes alcalophiles pouvant subsister
dans un milieu riche en Ca2+. Ces bactéries auraient joué un rôle important dans la formation
des BIF.
Durant la transition Archéen – Protérozoïque, l’eau s’est enrichie en Ca2+ consécutivement
aux grands événements de cratonisation.

V. APERÇU SUR LA PALEOGEOGRAPHIE


La paléogéographie est très difficile à retrouver au précambrien à cause de :

- l’évolution polyphasée très complexe des séries précambriennes qui sont le plus souvent
reprises dans des orogénèses successives qui tendent à les rajeunir.

- l’absence de fossiles qui rend difficile l’établissement de la chronologie. Durant l’évolution ;


il y a eu une glaciation qui se situerait au sommet du Précambrien.

- la présence de grandes lacunes dans l’évolution du Précambrien. Exemples : Précambriens


d’Ecosse et du Craton Ouest Africain.

VI. CROISSANCE CRUSTALE

L’évolution des continents et en particulier leur croissance au cours des temps géologiques ont
été l’objet d’un intérêt particulier d’où la notion de croissance crustale. Dans cette notion, il
s’agit d’étudier les mécanismes d’adjonction des matériaux sur la croûte existante.
Durant le Précambrien, la Terre a beaucoup évolué tant par le volume de matériaux créés que
par les différents événements thermotectoniques qui ont structuré cette évolution.
Le diagramme (Figure 3) ci-dessous présente les différents modèles d’évolution de la croissance
crustale au cours du temps.
Actuellement, les discussions tournent autour du taux et de la vitesse de la croissance crustale,
des modalités de la croissance crustale, de la nature et du volume de matériel mis en jeu.
Le processus majeur serait lié aux interactions entre manteau et croûte. La croûte correspondrait
à un réservoir géochimique alimenté par une fusion partielle d’un réservoir mantellique
(volcanisme, plutonisme) et en partie réincorporée dans le manteau/croûte par la tectonique des
plaques.
Il a été constaté que le rapport manteau/croûte a beaucoup évolué. Par exemple depuis 2 Ga, ce
rapport est passé de 0,8 à 0,5. Ce qui signifie que depuis 2 Ga, il y a plus de croissance crustale
(augmentation du volume de la croûte) que de recyclage (croûte dans le manteau).

Lithologie des formations Précambrinnes

L’évolution des termes lithologiques au cours des temps géologiques est indiquée dans la figure
4 ci-dessous.

Les facies caractéristiques de l’archéen sont des roches acides représentées par les TTG
(Tonalites, Trondhjémites Granodiorites), les gneiss, les Komatites et les BIF ( Banded Iron
Formation)

Le Protérozoïque est caractérisé par une évolution des faciès cabonatés et des laves andésitiques
Figure 4 : Evolution temporelle de l’abondance de quelques lithologies
CHAPITRE II
LE PRECAMBRIEN DU CRATON DE L’AFRIQUE DE
L’OUEST

Le Craton ouest africain est limité au nord par la chaîne panafricaine de l’anti - Atlas marocain,
à l’est, par la zone mobile d’Afrique centrale comprenant les chaines panafricaines du Hoggar
et de l’Adrar au nord et des Dahoméides au sud et à l’ouest par les zones mobiles des
Mauritanides et des Rockéides.
Il est recouvert en grande partie par des formations sédimentaires d’âge protérozoïque
supérieure et paléozoïques des bassins de Tindiouf au nord et de Taoudéni au centre.
I - LES GRANDS ENSEMBLES LITHOSTRUCTURAUX DU CRATON OUEST
AFRICAIN

Le craton ouest africain est constitué de deux ensembles, lithologiques :


Au nord, la Dorsale Reguibat qui s’étend depuis la Mauritanie jusqu’en Algérie.
Au sud, la dorsale de Léo-Man qui comprend la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Burkina Faso, le
Ghana, la Sierra Léonne, le Libéria, le sud-ouest du Mali et une partie du Niger.

Entre ces deux dorsales, apparaissent deux boutonnières. Il s’agit de la Boutonnière de


Kédougou - Kéniéba à cheval sur le Sénégal et le Mali, et la Boutonnière de Kayes située
uniquement au Mali.

Le Craton Ouest Africain est recouvert en discordance (en grande partie) par des formations
sédimentaires représentées par des bassins récents : le bassin de Taoudéni au centre et le bassin de
Tindouf au nord.

Le matériel de couverture, constitué de séries de plateformes généralement tabulaires provient


de la destruction des chaînes antérieures.


Par exemple dans le domaine Baoulé Mossi (partie orientale de la Dorsale de Léo-Man), le
Tarkwaien (molasse éburnéenne plissée daté entre 1,7 et 1,6 Ga) repose en discordance sur
le Craton..
Au Sénégal, la couverture est constituée par la série de Ségou - Madina Kouta discordante sur
le socle birimien et surmontée par la série du Mali avec à la base, une tillite qui a valeur
d’Eocambrien (1,022 Ga).

Dans les deux dorsales, affleurent de formations archéennes (dans les parties occidentales) et
birimiennes (dans les parties orientales)

Dans les deux boutonnières seules les formations birimiennes affleurent.


Figure 1.Carte géologique de l’Afrique de l’Ouest (d’après Trompette 1973,
modifiée). 1 : Archéen ; 2 : Birimien ; 3 : Bassins paléozoïques englobant localement le
Précambrien supérieur ; 4 : Zones mobiles ; 5 : Terrains post-néoprotérozoïques ; 6 : Terrains
post-paléozoïques ; 7 : villes

A- La dorsale Reguibat
1 Présentation

La dorsale Reguibat constitue la partie nord du Craton ouest africain. Elle s’étend de la
Mauritanie jusqu’en Algérie. Limitée au nord par le bassin de Tindouf et au sud et à l’est par
les formations d’âge Protérozoïque supérieur et Paléozoïque du bassin de Taoudéni, la dorsale
Reguibat comprend deux domaines :
- à l’ouest et au centre un domaine essentiellement archéen où dominent les formations
libériennes reprises par la tectonique éburnéenne de plus en plus marquée vers l’est. Ce domaine
comprend : la série de l’Amsaga, la série Tiris, la série Tasiast et la Chakaman. Les datations
géochronologiques de Vachette et Bronner 1975, donnent une fourchette d’âge entre 3 Ga et
2,5 Ga. ;
- à l’est, un domaine constitué de formations birimiennes qui reposent sur un socle archéen rajeuni
par l’orogénèse éburnéenne. Ce domaine comprend les séries suivantes: Chegga, Yetti, Eglab,
Guelb el Haddid.

2. Lithologie
2.1 Domaine occidental
Les formations géologiques du domaine occidental (archéen) sont caractérisées par un
métamorphisme méso à catazonal correspondant à des faciès amphibolite et granulite. On y
trouve les granulites suivants : migmatites, gneiss, pegmatites, quartzite à magnétite, des
quartzites rubanés et des granites. Ces formations, en particulier, les quartzites sont
caractéristiques par leur abondance en gisements de fer (Tiris et Amsaga).
Ce domaine est aussi caractérisé par la présence de greenstone belt (ceintures de roches vertes)
probablement liée à une tectonique de plafond avec développement de bassins archéens. Ces
greenstones belt sont souvent associés à un complexe à base de quartzites ferruginisés rubanés
appelés BIF (Banded Iron Formation).

2.2 Domaine oriental


Le domaine oriental est caractérisé par la présence des formations volcaniques et
volcanosédimentaires (le complexe d’Eglab associé à la série de Guelb el Haddid d’après les
travaux de Sabaté, 1978), peu ou pas métamorphiques, à cheval sur la Mauritanie et l’Algérie.

Les mesures géochronologiques actuelles (Boher, 1992, Deschamps et Rocci 1993),


permettent d’attribuer un âge de 2,1 Ga à ces formations.

Du point de vue lithologique, les travaux de Lasserne (1970) permettent de subdiviser ces
formations en deux cycles intrudés par des granites. :
- à la base, le cycle du Yetti (Birimien inférieur) qui serait formé par des sédiments de type
conglomérats, grauwackes et schistes.
- au sommet, le cycle de Eglab (Birimien supérieur) caractérisé par des formations
sédimentaires détritiques associées à du volcanisme acide et des pyroclastites.

Dans ce domaine birimien, le volcanisme est très réduit mais très différencié ; ce qui le
différencie des autres domaines birimiens avec présence de beaucoup de granites que de
volcanisme (termes rhyolitiques).

B- La dorsale de Léo-Man
1. Présentation
La dorsale de Léo-Man constitue la parte sud du Craton Ouest Africain. Limitée au nord par le
bassin de Taoudéni, à l’est par les Dahoméides et à l’ouest par les Rockéides, la dorsale de Léo-
Man regroupe la Guinée, la Sierra Léone, le Libéria, la Côte d’Ivoire, une partie du Mali, le
Burkina Faso, le Niger et le Ghana. Elle est subdivisée en deux domaines séparés par une
importante zone faillée N-S appelée l’accident de Sassandra qui aurait joué en régime cisaillant
senestre (Tagini 1971).

- A l’Ouest le domaine Kénéma-Man, constitué essentellement des formations archéennes


datées entre 3 Ga et 2,5 Ga, couvrant la majeure partie de la Sierra Léone, du Libéria, de la
Guinée et la partie ouest de la Côte d’Ivoire.
- à l’Est le domaine Baoulé-Mossi d’âge Paléoprotérozoïque, rencontré en Guinée, Côte
d’Ivoire, Burkina Faso, Niger et dans une partie du Ghana. Les terrains géologiques de ce
domaine constituent ce qu’on appelle les terrains Birimiens. Ces terrains forment des sillions
dont les plus caractéristiques sont :
 en Côte d’Ivoire ; les sillons de Comoé, de Yaouré et de Toumodi
 en Guinée ; les sillons de Siguiri Kankan et de Niandan
 au Burkina ; les sillons du Bouroum et du Yalogo
 au Niger ; le sillon du Lyptako.

A la base de ces formations birimiennes notamment en Côte d’Ivoire et au Burkina, les études
de Lemoine proposent un birimien précoce appelé Dabakalien témoin d’une orogénèse appelée:
le Burkinien.
2. Lithologie
2-1. Les formations archéennes : domaine Kanéma Man
Le socle archéen de Kénéma- Man est constitué de terrains très métamorphiques tels
que des gneiss gris, des quartzites à magnétites associés à des gneiss alumineux et des
diopsidites et des hypersténites. Cet ensemble repose sur des basites et des ultrabasites.
Les données géochronologiques obtenues sur les roches archéennes de Man par Camil et al.,
1983, par Camil et Tempier (1982) ont permis d’attribuer à ces formations un âge de 3,2 Ga.

Cependant, les âges isochrones Rb/Sr fournissent en réalité un âge de 2,874 Ga ± 41 avec Sri ≤
0,76. Cet âge de 2,874 Ga est interprété comme étant celui du métamorphisme granulitique lié
à l’orogénèse libérienne. Il a été obtenu sur des gneiss gris.

Des greenstone belt associés à des BIF sont aussi trouvés dans l’archéen de Kénéma-Man.
Parmi ces greenstone belt ; les plus connus sont représentés par le groupe Sula au niveau de la
Sierra Léone, le groupe Nimba au Libéria et le groupe de Simandou en Guinée. En Côte
d’Ivoire, il est connu le mont Gao avec beaucoup de quartzites ferruginisés (BIF).

2.2. Les Formations Birimiennes : domaine Baoulé Mossi

Le domaine de Baoulé-Mossi est constitué de sillons volcanosédimentaires (sillon de Yalogo,


sillon de Toumodi, du Yaouré, de la Comoé, sillon du Lyptako, sillon de Siguiri Kankan)
séparés par d’importantes masses granitiques et gneissiques. Ces terrains birimiens ont été
affectés par un métamorphisme de faciès schiste-vert et d’amphibolite à épidote.

Du point de vue lithologie, le Paléoprotérozoïque de la dorsale de Léo-Man correspondait en


grande partie au Birimien du Ghana défini par Junner qui considère :
- un Birimien inférieur ou lower Birimien constitué de sédiments à la base.

- un Birimien supérieur ou upper Birimien constitué de volcanites


Au-dessus des sédiments et des volcanites, se trouvent des intrusions de granitoïdes
syntectoniques (le plus souvent foliés) et des granitoïdes tardi à post tectoniques.
Cette lithologie de Junner a été inversée en 1959 par Arnould et Tagini. Pour eux la base du
Birimien (Birimien inférieur) est constituée des roches volcaniques et le sommet (Birimien
supérieur) par des roches sédimentaires.

Lemoine (1982 – 1988) a donné le modèle suivant à partir des données pétro structurales:
- à la base des formations fortement métamorphisées (Dabakalien)

- au sommet des métavolcanites associées à des pyroclastites

Quelques exemples de lithologie :

Côte d’Ivoire
Le Birimien de la côte d’Ivoire est constitué comme suit de la base au sommet:
- de coulées de basalte en pillow associées à des formations volcanosédimentaires ;
- des roches pyroclastiques
- du volcanisme ignimbritique (acide explosif)
L’ensemble de ces formations est recoupé par de grandes masses de granitoïdes
Dans ce domaine Birimien on note une prédominance du magmatisme intermédiaire à acide.
Le volcanisme Birimien de la côte d’Ivoire est associé à des gondites qui sont des formations
manganifères constituées de grenats riches en Mn.

Tagini a défini deux types de granites dans cette portion du craton ouest africain :

des granitoïdes précoces syntectoniques (granitoïdes 1) foliés qui seraient de typeI c’est-à-
dire d’origine mantellique ;
des granitoïdes tardi à post tectoniques (granitoïdes 2) peu foliés, qui seraient de type S c’est
–à- dire issus de la fusion de la croûte et caractérisés par un très grand développement de faciès
pegmatitique et aplitique. Ce sont des granitoïdes à 2 micas (biotite et muscovite).

Au niveau de la Guinée, le birimien est constitué d’un ensemble de sédiments détritiques de
type pélites, grauwackes associé le long du chaînon du Niandan à un ensemble basaltique
composé ,des termes en pillow lavas et des basaltes komatiitiques (% Mg > 17 %) présentant
une structure en spinifex

Au Ghana, l’encaissant volcanosédimentaire est recoupé par deux types de granitoïdes :
- le type Cape Coast d’aspect folié avec des structures concordantes à celles de l’encaissant
c’est-à-dire à mise en place syntectonique. Il s’agit de granodiorites à amphiboles et biotite,

- le type Dixcove ; Il s’agit d’un granite moins étendu et tarditectonique en général. Ce sont
souvent des leucogranites (granites à 2 micas) avec présence de pegmatites.

Conclusion
Le Paléoprotérozoïques du domaine Baoulé Mossi est caractérisé par l’association
roches volcaniques (laves et roches pyroclastiques) - sédiments.
Le volcanisme est moins différencié que dans le cas de la dorsale de Réguibat. En effet, les
formations basiques (basaltes et basaltes andésitiques d’affinité tholéiitique) sont moins
développées par rapport au secteur de Kédougou - Kéniéba. Tandis que les formations
felsiques (volcanisme ignimbritique pyroclastique d’affinité calco-alcaline) sont plus
développées. Cependant, les rhyolites demeurent très rares contrairement à la dorsale de
Reguibat.

Le métamorphisme est faible (faciès schiste vert) à moyen (amphibolite à épidote) à proximité
de grandes masses granitiques.
A l’instar des modèles lithologiques dans les secteurs du Birimien, des controverses existaient
au niveau de la position des sédiments par rapport au volcanisme.
Actuellement de nouvelles données lithostructurales, géochimiques et géochronologiques
montrent que le magmatisme constitue la base du Birimien (Feybesse et al., 2006)

II – OROGENESES ET EVENEMENTS THERMOTECTONIQUES


Les différentes orogénèses qui ont structuré le Craton Ouest Africain figurent dans le tableau
suivant.

AGES SUBDIVISIONS OROGENESES FORMATIONS


0,6 Ga Néo protérozoïque Zones mobiles

1 Ga
Mézoprotérozoïque Zones mobiles

1,6 Ga Paléoprotérozoïques Eburnéen Birimien


Burkinien Dabakalien

2,5 Ga
Archéen Libérien
Archéen
Léonien
3,8 Ga
Hadéen

Les orogenèses du Craton Ouest Africain

Deux orogénèses ont caractérisé l’archéen. Il s’agit du Léonie et du libérien


Le Léonien est un cycle qui s’est déroulé entre 3,1 et 3,0 Ga. Il est connu avec certitude en
Sierra Léonne, en Côte d’Ivoire et sous forme de reliques à l’intérieur des formations
archéennes d’âge plus récent. Les roches concernées par cette orogénèse sont formées dans des
conditions catazonales (domaine de la Fusion = anatexie) ; il s’agit des gneiss gris, des
granulites, des norites et des itabirites.
Le Libérien est un cycle qui s’est déroulé entre 2,7 et 2,5 Ga. Il est connu dans le domaine de
Kanéma - Man en particulier en Côte d’Ivoire, Sierra Léonne et dans le domaine d’Amsaga
(Ouest de la Dorsale Reguibat). Ce cycle correspondrait aussi à des événements
thermotectoniques réalisés dans le domaine catazonal de type granulite : les roches formées
sont des charnockites et métabasites à ultrabasites associées à une tectonique tangentielle
collisionnelle.
L’Eburnéen a affecté les roches d’âge Paléoprotérozoïque. C’est une orogénèse bien marquée
entre 2,2 et 1,6. Il est caractérisé par des événements thermotectoniques de niveau épizonal
associés à une tectonique non tangentielle s’exprimant sous forme d’aplatissement et le plus
souvent avec des couloirs de cisaillement ou shear zone hectométriques de direction N – S à
N160 avec rarement une reprise de la N40.
Jusqu’en 1970, l’Eburnéen constituait un seul cycle. Cependant, la présence de certaines
formations fortement métamorphisées souvent affectées d’une tectonique de type tangentiel
pose problème. Ce qui a poussé certains (Tempier, ensuite Lemoine) à proposer une subdivision
de l’Eburnéen en deux cycles qui sont de la base au sommet :
- le Burkinien : de 2,3 à 2,2 Ga, caractérisé par des formations fortement métamorphisées
- l’Eburnéen sens strict ; 2,1 – 1,6 Ga caractérisé par un métamorphisme de niveau épizonal

Toutes ces trois orogénèses constitueraient le Craton Ouest Africain (CAO) mais
postérieurement ; tout autour de ce craton, se sont individualisées des zones de rajeunissement
encore appelées zones de remobilisation ou zones mobiles par suite d’événements
thermotectoniques de haut degrés conduisant à des évènements de fusion partielle.
Ces zones étroites appelées zones mobiles ont été créées par les orogénèses suivantes:
- le Kibarien 1,600 – 1, 000 Ga

- le Panafricain 0,9 à 0,6 Ga

Le Kibarien est bien défini en Afrique centrale, au niveau du CAO, il n’a pas été bien
individualisé. On pourrait supposer que cette absence serait liée à un rajeunissement par le Pan
Africain à 0,9 Ga.
CHAPITRE III
LE PRECAMBRIEN DU SENEGAL

Introduction
Au Sénégal, les terrains précambriens affleurent dans la partie sud-est du pays Précisément dans
les régions de Kédougou et de Bakel (région naturelle du Sénégal oriental). Ces terrains sont répartis
en deux grands ensembles lithostructuraux (Figure):

- à l’Est, la Boutonnière de Kédougou – Kéniéba (Bassot, 1963, 1966 et Witschard, 1965) ou


Supergroupe du Birimien (Théveniault et al., 2010), d’âge Paléoprotérozoïque

- à l’Ouet, les Mauritanides (Bassot, 1963, 1966) ou Supergroupe des Mauritanides


(Théveniault et al., 2010) .

Figure1. Répartition des séries du Birimien et des Mauritanides Bassot, 1966, modifiée)
I.- BOUTONNIERE DE KEDOUGOU - KENIEBA
Avec une superficie d’environ 15Km,2 la boutonnière de Kédougou-Kéniéba est située à cheval
sur le Sénégal et le Mali. Elle fait partie (avec celle de Kayes) du Craton Ouest Africain et
constitue le socle sur lequel reposent en discordance les formations sédimentaires d’âge
Néoprotérozoïque et Paléozoïque du bassin de Taoudéni (à l’est et au nord), des séries de
Ségou-Madina Kouta et du Mali (au sud) et de la Falémé (à l’ouest)

D’une façon générale, elle est constituée des terrains d’âges paléoprotérozoïques représentés
par des formations volcaniques, volcanosédimentaires et sédimentaires, métamorphisées dans
les conditions épizonales (faciès schistes verts) et affectées par différentes granitisations d’âges
variés.
De nos jours, l’existence des formations achéennes connues dans les deux dorsales n’est pas
encore signalée dans le socle précambrien des deux boutonnières.
1. Présentation et Subdivision
La boutonnière de Kédougou-Kéniéba a fait l’objet de nombreuses études géologiques et minières
menées par Bassot (1963 -1966), Witschard (1965), de nombreuses missions de prospections, le
BRGM, l’Equipe du Sénégal oriental de l’UCAD (1980) et plus récemment par le PASMI (2010).

Bassot (1963 -1966) subdivise La boutonnière de Kédougou en trois séries :

- A l’ouest, la série de Mako ;


- Au centre, la série du Dialé
- A l’est, la série de Daléma.

Actuellement, la boutonnière Kédougou-Kéniéba est subdivisée en deux unités lithologiques


séparées par une faille majeure transcurrente d’extension régionale communément appelée la
« Main Transcurrent Zone (MTZ) » :
- à l’ouest, le Supergroupe de Mako (Bassot, 1987) ou le Groupe de Mako PASMI (2010),
représentant l’ancienne série de Mako ;

- à l’est, le Supergroupe de Dialé-Daléma (Bassot, 1987) ou le Groupe de Dialé-Daléma (PASMI


(2010) regroupant les anciennes séries de Dialé et de Daléma.
Figure 2 – Carte géologique de la Boutonnière de Kédougou-Kéniéba

I.2. Lithologie
I.2-1. Le Supergroupe (Groupe) de Mako

Les formations géologiques du Supergroupe (cf. Figure2) forment une bande de roches
orientées NNE – SSW sur quelques centaines de Km. Les structures sont redressées à la
verticale et souvent déversées vers l’Est. Dans ce Supergroupe, la tectonique tangentielle est
faiblement représentée, par contre, les cisaillements et les mylonitisations (N-S et E-W) sont
caractéristiques.
Les formations géologiques qui le composent sont essentiellement représentées par un
ensemble volcanoplutonique. Ce ensemble est constitué de coulées de basaltes associées à des
sills de gabbro, de dolérites et d’ultrabasites différenciées (péridotites, pyroxénites et gabbros).
Il est interstratifié dans les formations volcanosédimentaires essentiellement pyroclastiques
(représentées par des cinérites, brèches et agglomérats volcaniques) et sédimentaires
(constituées des grés, grauwackes, quartzites, schistes et quelques rares bancs de calcaires).
Ce complexe plissé isoclinalement et faiblement métamorphisé, est intrudé par des granitoïdes
formant le batholite de Badon – Kakadian.

Dans sa partie occidentale, le Supergroupe de Mako est essentiellement composé des roches
magmatiques. Il est constitué d’un ensemble des roches volcanoplutoniques basiques formé
de coulées de laves basaltiques (de puissance kilométrique et d’extension régionale),
présentant une structure en coussins (de taille décimétrique à métrique) ou une structure
massive.
Les basaltes débités en pillow lavas présentent généralement des faciès homogènes où
apparaissent des basaltes variolitiques mais aussi des structures amygdalaires renfermant des
vésicules remplies de quartz ou de minéraux de la paragenèse chlorite-épidote-calcite-quartz.
Ces laves basiques sont associées à d’abondantes volcanoclastites (en niveaux tuffacés)
finement lités et à des cherts vers le sommet de la pile.
Dans les parties méridionales, les coulées de basaltes sont associées à des termes
ultrabasiques à basiques organisés sous de forme de sills d’extension kilométrique et
comprenant des péridotites (wherlites et lherzolites), des pyroxénites et des gabbros. Cet
épisode volcanique basique se termine par un volcanisme acide s’exprimant sous forme de
laves d’andésites et de rhyodacites et sous forme d’épiclastites acides.
Dans les parties septentrionales, ces formations qui constituent le Supergroupe de Mako sont
recoupées par un plutonisme différencié (ultrabasique-basique, intermédiaire et acide)
débutant par un ensemble lité et se terminant par un ensemble granitique.

D’une façon générale, les résultats des travaux antérieurs (Bassot, les Russes et l’Equipe
Sénégal oriental) et récents (PASMI) considèrent le Supergroupe de Mako comme à forte
dominante volcanique tholéiitique à l’ouest et plus andésitique (calco-alcaline) à l’est. Ce qui
démontre le caractère bimodal de ce volcanisme.

Ce volcanisme bimodal est interstratifié à des ensembles volcanosédimentaires et


sédimentaires qui deviennent de plus en plus fréquentes vers l’est ; au contact du
Supergroupe Dialé-Daléma.
Les ensembles volcanosédimentaires sont des pyroclastites ou volcanoclastites représentées
par des cinérites, et des tufs, des brèches et agglomérats volcaniques contenant des éléments
de nature basique ou acide et de forme plus au moins anguleuse. Ces caractéristiques laissent
penser à un transport nul ou faible et montrent que ces formations volcanosédimentaires
proviennent du démantèlement d’édifices magmatiques initialement formés.

Les ensembles sédimentaires plus développés dans la partie orientale du Supergroupe de


Mako (Khossanto), sont constitués de quartzites, de grauwackes, de chloritoschistes,
séricitoschistes, de pélites et de conglomérats.

Dans les parties centrales du Supergroupe (Ngom, 1985, 1994), ces formations sédimentaires
sont caractérisées par la présence de bancs silicocarbonatés contenant de rares niveaux
totalement carbonatés. Par exemple à Kounemba et à Kérékounda, on observe d’importants
bancs de calcaire massif caverneux parcourus par de nombreux filonets de calcite et de quartz.
La sédimentation évolue entre un pôle carbonaté et un pôle schisto-gréseux. Cette
paléogéographie serait conforme à l’existence d’une plateforme épicontinentale à l’est du
Supergroupe de Mako.

D’après les rapports de la Mission Soviétique (1970 - 1973), la séquence lithologique du


Paléoprotérozoïque au niveau du Supergroupe de Mako est estimée à peu près à 10 000m
Les travaux de géophysique effectués par gravimétrie (Ponsara 1994) considèrent cette
séquence comme une simple lamelle.

I.2-2. Le Supergroupe (Groupe) de Dialé-Daléma


Le Supergroupe de Dialé-Daléma constitue la partie orientale de la Boutonnière de
Kédougou-Kéniéba. Il est constitué de deux segments séparés par le batholite de Saraya : le
segment du Dialé à l’ouest et celui de Daléma à l’est. Ce Supergroupe qui affleure aussi bien
au Sénégal qu’au Mali est essentiellement sédimentaire et surtout gréso-carbonaté. Elle est
recouverte en discordance au Sud et à l’Est par les formations du Précambrien supérieur et du
Primaire (Falaise de la Tambaoura).

Le segment Dialé, localisé au sud-est du Supergroupe de Mako, se distingue par un caractère


plus détritique avec des ensembles sédimentaires légèrement métamorphisés de type cipolins,
grauwackes, schistes et conglomérats (avec un conglomérat très typique : conglomérat
d’Attack). Vers la partie sud de ce segment, affleurent des niveaux carbonatés représentés par
des marbres rubanés de Bandafassi et marbres conglomératiques d’Ibel et de Boundoukodi. Ils
sont interstratifiés dans des formations détritiques fines (schistes graphiteux).

Dans le segment Daléma, la séquence lithologique très analogue à celle du Dialé, est résumée
sur le log ci-dessous.

Figure3 – Modèle lithologique du Supergroupe de la Daléma (Milési et al., 1992).

Ce log réalisé dans le segment de la Daléma, en particulier au niveau du gisement de Loulo


met en évidence ce qui de la base vers le sommet :
- une importante formation de flyschoïde à niveau de cherts et d’épiclastites ;

- un niveau de grès et de conglomérat à tourmaline qui est minéralisé en Au ;

- une formation carbonatée associée à des siltites, des conglomérats et des épiclastites, et à des
volcanites et pyroclastites. Cette formation est recoupée par des dykes calco-alcalins et contient
également le gisement de fer de la Falémé. Les minéralisations ferrifères forment un chapelet
d’amas situés au contact entre les niveaux carbonatés et les roches du complexe
volcanoplutonique et hypovolcanique.
- des pyroclastites andésito-basaltiques à rares blocs de basalte tholéiitiques précèdent
localement les pyroclastites rhyodacitiques et dacitiques. Les zircons rencontrés dans ces
derniers ont été datés à 2,117 Ga.

- les dykes basiques et intermédiaires intrusifs dans ces formations sont datés à 2,072 Ga
(Clavez, 1989).

I.2-3. Les intrusions granitiques de la boutonnière de Kédougou-Kéniéba


Présentation
La boutonnière de Kédougou - Kéniéba est caractérisée par d’importantes intrusions de
granitoïdes d’âge et de composition variés. Ces intrusions, souvent différenciées sont
composées des termes allant des gabbros aux granites sensu stricto, en passant par des diorites,
et des granodiorites. Elles sont rencontrées dans les deux Supergroupes et comprennent : les
batholites de Badon-Kakadian, de Saraya et de Boboti ainsi que d’autres plutons comme les
massifs de Tinkoto, Mamakono, Diakhali, Diombalou et Soukouta.

Dans le Supergroupe de Mako, les épisodes de granitisations sont essentiellement représentés


par le batholite de Badon-Kakadian (Bassot, 1963 et Witschard, 1965) ou la suite magmatique
de Sandikounda-Soukouta (Théveniault et al., 2010) daté de 2,17 à 2,14 Ga, regroupant tous
les termes plutoniques antérieurement rattachés au batholite de Badon-Kakadian ainsi que les
termes plus basiques (gabbros) intrusifs (Théveniault et al., 2010). Il s’agit des ensembles
constitués de plutons à dominante granodioritique, formés d’associations magmatiques
plutoniques allant des termes gabbroïques aux termes granitiques et comprenant des gabbro-
diorites et des tonalités. Plusieurs générations de plutons, évoluant entre des termes
syntectoniques précoces allongés et d’autres tarditectoniques concordants sub-arrondis,
constituent ces ensembles.

Dans le Supergroupe de Dialé-Daléma, ces épisodes sont représentés par les suites
magmatiques de Saraya (batholite de Saraya) et de Boboti.

I.2-3-1. Le Batholite de Badon Kakadian

Allongé sur environ 250 km suivant la direction NNE – SSW, le batholite de Badon- Kakadian
recoupe le Supergroupe de Mako. Il est à cheval sur le Sénégal et le Mali. C’est un batholite
composite qui comprend les massifs de Badon, Kaourou, Alinguel, Fouldé et Kéniéba. Ces
différents massifs comprennent plusieurs faciès associant des termes basiques, intermédiaires
et acides contenant des enclaves de l’encaissant.
Dans le secteur de Laminia – Kaourou – Sandikounda, deux ensembles plutoniques sont
distingués (Dioh, 1985 ; Dia, 1988) : la série litée de Sandikounda et la série granodioritique
(Figure 4).

Figure 4 - Chronostratigraphie des formations birimiennes des secteurs de Sandikounda-


Laminia (Dia et al., 1997).

La série litée ou complexe plutonique lité semble être la première manifestation du plutonisme
du batholite de Badon – Kakadian. Cette série comprend du bas vers le haut une série
cumulative différenciée allant des termes ultrabasiques aux diorites. Ce qui suggère un
mécanisme de cristallisation fractionnée dans la chambre magmatique (Cf. TD).
Ce complexe plutonique lité est recoupé par la série granodioritique ou complexe plutonique
de Laminia - Kaourou. Les différents faciès de cet ensemble sont :
- des granodiorites à amphibole et biotite (massif de Laminia),

- des monzogranites (massif de Kaourou) avec des mégacristaux parfois centimétriques (2 à 3


cm) de feldspath potassique. Ils présentent les plans de fluidalité magmatique parallèle à la
foliation tectonique d’où le caractère syntectonique de leur mise en place,

- et des adamélites qui se présentent souvent sous forme de joints de fin de cristallisation.
Sur le plan structural, ces formations sont généralement foliées et orthogneissifiées. Il s’agit de
formations de mise en place syntectonique (le magma se met en place au moment du paroxysme
de l’orogénie).
Le Supergroupe de Mako est aussi recoupé par d’autres plutons à structures plus ou moins
circulaires qui sont tardi à post tectoniques donc très peu déformés ou non foliés. Exemples

- Massifs de Tinkoto, Mamakono, Diakhali et Diombalou au nord,


- Massif de Soukouta au Sud.
Au point de vue chimisme, ces granites sont de type calco-alcalin trondhjémitique (Na2O/K2O ˃ 1).
Les résultats de géochimie isotopique disponibles indiquent des âges de 2,150 à 2,130 Ga (Pb/Pb)
et des âges modèles (TDM) d’environ 2,2 Ga et des valeurs de ƐNd calculées de l’ordre de +3 à+4.
Ces données indiquent que ces granitoïdes sont issus de la fusion d‘un matériel mantellique
provenant au préalable de la fusion partielle du manteau. Il s’agit de granite de type I.

I.2-3-2. Le batholite de Saraya (2100 – 2080 Ma)

Le batholite de Saraya constitue l’essentiel des granites de la partie orientale de la boutonnière


de Kédougou-Kéniéba. Il sépare le Supergroupe de Dialé- Dalémé en deux segments : le segment
de Dialé à l’Ouest et celui de la Daléma à l’Est. C’est un batholite composite constitué de nombreux
plutons cogénétiques imbriqués ou coalescents. Il s’agit des plutons de Saraya, Moussala, Dar
Salam, Gamaye.

Le granite de Saraya est un pluton allongé sur une centaine de kilomètres suivant la direction NNE
– SSW. C’est un leucogranite présentant une composition de granodiorite à biotite et muscovite
Sa richesse en muscovite serait due à la transformation des biotites en muscovite (muscovitisation
des biotites).

Contrairement au granite syntectonique de Badon Kakadian qui renferme beaucoup d’enclaves,


ce pluton est dépourvu d’enclaves microgrenues. Cependant, des enclaves surmicacées (c’est à
dire des enclaves sédimentaires souvent métamorphisées dans le faciès micaschistes) sont
observées par endroit.

Un complexe filonien composé de pegmatites et d’aplites est associé à ce granite. Ce qui suppose
une évolution à partir d’un magma riche en fluide.

Du point de vue géochimique, ce granite est de type calco-alcalin à tendance peralumineuse (forte
teneur en Al2O3) contrairement aux granites de Badon Kakadian qui sont métalumineux (faible
teneur en Al2O3). Malgré ces caractères pétrographiques et chimiques très comparables au granite
de type S (sédimentaire), les travaux actuels tendent à le considérer comme un granite d’origine
mantellique (granite de type I) et non crustal. Cette idée est renforcée par les données isotopiques
de Boher (1990) qui donnent des ƐNd = +3 à +4.

Les plutons de Moussala et de Dar Salam sont constitués de granodiorite à hornblende verte et
à biotite

Le pluton de Gamaye est un syénogranite à feldspath alcalin recoupé par des filons d’aplite et
de pegmatite.

I. 2-3-3. La suite magmatique de Boboti (2080 – 2060 Ma),

Historiquement définie comme le «type Boboti», la suite magmatique de Boboti recoupe le


Supergroupe de Dialé- Daléma. Elle est constituée par plusieurs massifs allongés suivant la
direction nord-sud, recoupés par de grands cisaillements dextres NE-SO. Il s’agit d’enderbite,
de charnockite, de diorite et granodiorite à amphibole induisant une skarnification à la suite
d’un métamorphisme de contact sur le calcaire de la Daléma.

II.- LES MAURITANIDES


Généralités
La chaîne des Mauritanides est longue de plus de 2000 km. Elle est constituée de formations
précambriennes et paléozoïques déformées et métamorphisées au cours des orogenèses
panafricaine et hercynienne (Lille, 1967 ; Lécorché, 1980 ; Le Page, 1983 ; Dia, 1984 ;
Villeneuve et Dallmeyer, 1987 ; Lécorché et al., 1989).
D’orientation subméridienne, elle borde à l'ouest, le craton ouest-africain et le bassin de
Taoudéni. A l’ouest, la chaîne des Mauritanides disparaît sous les formations sédimentaires des
bassins côtiers du Sahara occidental, de la Mauritanie et du Sénégal.
Du point de vue structural, Bassot (1966), précurseur au niveau cartographique, subdivise le
domaine des Mauritanides au Sénégal, en une branche occidentale (« branche de Koulountou
») et une branche orientale (« branche des Bassarides »), toutes deux séparées par le bassin peu
déformé de Youkounkoun et par le domaine plutono-volcanique de Niokolo-Koba.

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