MODULE 2
LE COMMISSARIAT AUX COMPTES
PLAN DU COURS
I- Historique
II- Cadre légal et institutionnel
III- Organisation de la profession
IV- Modalités d’exercice de la profession
V- Discipline professionnelle et sanctions
VI- Statut du commissaire aux comptes
PLAN DU COURS
VII- Nomination et cessation
VIII- Responsabilité du commissaire aux comptes
IX- Démarche générale
X- Autres vérifications spécifiques
XI- Révélation des faits délictueux, Procédure
d’alerte et Autres interventions prévues par la loi
I- Historique
Le commissariat aux comptes est une institution plus
que centenaire, bien que relativement récente en tant
que profession organisée. Si une qualification de
"commissaire" apparaît pour la première fois en 1863,
c'est la loi du 24 juillet 1867 sur les sociétés qui a
institué le "commissaire de sociétés" à l'époque de la
Révolution industrielle.
I- Historique
En 1935, les pouvoirs du commissaire aux comptes
sont élargis du fait des scandales financiers de l'époque.
Une procédure d'agrément par les Cours d'appel est
instituée pour les commissaires aux comptes contrôlant
les sociétés faisant publiquement appel à l'épargne et
obligation est faite au commissaire aux comptes de
révéler au procureur de la République les faits
délictueux dont il a eu connaissance.
I- Historique
Après la guerre, la nécessité de promouvoir le marché
financier pour soutenir l'expansion économique a
suscité une réforme importante du commissariat aux
comptes, réalisée par la loi du 24 juillet 1966 sur les
sociétés commerciales. Le commissariat aux comptes
est érigé en une profession qu'organise le décret du 12
août 1969, créant une Compagnie nationale des
commissaires aux comptes, placée auprès du Ministre
de la Justice.
I- Historique
Au cours des récentes années une succession de lois et
règlements a modernisé l'ensemble du système
d'informations comptables et financières, compte tenu
notamment des directives d'harmonisation de
l’OHADA, du développement des normes
internationales et de l'apparition des difficultés des
entreprises.
II- Cadre légal et institutionnel
La loi a institué un contrôle légal de caractère
permanent par un ou plusieurs commissaires aux
comptes ayant pour objectif principal la vérification de
la régularité, de la sincérité et de l’image fidèle des
comptes. Il concerne : les sociétés anonymes, les
sociétés à responsabilité limitée (SARL) et SARLU. Il y
a aussi les sociétés en commandite simple (SCS) et
sociétés en nom collectif (SNC) sous certaines
conditions.
II- Cadre légal et institutionnel
Les textes qui régissent le commissariat aux comptes :
En Afrique de l’Ouest : les textes de l’OHADA, les
règlements intérieurs des ONECCA, les textes du
Conseil Permanent de la Profession Comptable (CPPC)
et les codes de déontologie de la profession
II- Cadre légal et institutionnel
En France :
- le Code de commerce modifié notamment par la loi n°
2003-706 du 1er août 2003 de sécurité financière (JO
n° 177 du 2 août 2003 page 13220), au niveau du
Livre VIII (« de quelques professions réglementées »),
Titre II (des commissaires aux comptes), articles L.
820-1 à L. 822-16 ;
II- Cadre légal et institutionnel
- le décret n° 69-810 du 12 août 1969, relatif à
l’organisation de la profession et au statut
professionnel des commissaires aux comptes (modifié
par décret 2003-1121 art. 2, art. 4 JORF, 27 novembre
2003)
- le décret n° 67-236 du 23 mars 1967 sur les sociétés
commerciales (au niveau, notamment, du contenu et
des conditions d’exercice de missions) ; le code
monétaire et financier modifié notamment par la loi n°
2003-706 du 1er août 2003 dite « de sécurité financière
».
III- Organisation de la profession
Les fonctions de commissaire aux comptes sont
exercées par des personnes physiques ou par des
sociétés constituées par ces personnes physiques, sous
l'une des formes prévues par l’Acte uniforme de
l’OHADA (art. 694).
Lorsqu'il existe un ordre des experts-comptables dans
l'État partie du siège de la société, objet du contrôle,
seuls les experts-comptables agréés par l'ordre peuvent
exercer les fonctions de commissaires aux comptes (art.
695).
III- Organisation de la profession
Lorsqu'il n'existe pas un ordre des experts-comptables,
seuls peuvent exercer les fonctions de commissaire aux
comptes les experts-comptables inscrits préalablement
sur une liste établie par une commission siégeant
auprès d'une cour d'appel, dans le ressort de l'État
partie du siège de la société objet du contrôle.
III- Organisation de la profession
Cette commission est composée de quatre membres :
1°) un magistrat du siège à la cour d'appel qui
préside avec voix prépondérante ;
2°) un professeur de droit, de sciences économiques
ou de gestion ;
3°) un magistrat de la juridiction compétente en
matière commerciale ;
4°) un représentant du Trésor Public.
III- Organisation de la profession
En France:
Le caractère réglementé de la profession se traduit,
notamment, par une organisation et un statut
professionnels particuliers, et par le rôle imparti par la
loi au Haut Conseil du commissariat aux comptes (H3C
ou HCCC) et aux instances professionnelles nationale
et régionales : les exigences, très fortes, de qualité et
d’indépendance, sont au cœur de la notion de bon
exercice de la profession. Elles sont assorties d’un
dispositif de surveillance et de contrôle qualité.
III- Organisation de la profession
La loi n° 2003-706 du 1er août 2003 de sécurité
financière (JO n° 177 du 2 août 2003 page 13220) a, en
matière de « Modernisation du contrôle légal des
comptes et transparence » réaménagé l’organisation de
la profession, introduisant en particulier un mécanisme
de régulation extérieur à la profession, avec une
position de « tiers impartial ».
III- Organisation de la profession
L’organisation de la profession de commissaire aux
comptes a pour objet « le bon exercice de la profession,
sa surveillance ainsi que la défense de l’honneur et de
l’indépendance de ses membres » (décret n° 69-810 du
12 août 1969, article 1).
Se dégage de l’article 1er du décret n° 69-810 du 12
août 1969 et des nouvelles dispositions introduites par
la loi n° 2003-706 du 1er août 2003 de sécurité
financière (JO n° 177 du 2 août 2003 page 13220)
modifiant en particulier le Code de commerce, la
nouvelle organisation :
III- Organisation de la profession
- Un Haut Conseil du commissariat aux comptes
institué auprès du garde des Sceaux, ministre de la
Justice, qui, externe à la profession, est en charge de la
surveillance de la profession avec le concours de la
Compagnie nationale des commissaires aux comptes et
de veiller au respect de la déontologie et de
l’indépendance des commissaires aux comptes.
III- Organisation de la profession
- Le groupement obligatoire des commissaires aux
comptes dans les organisations Professionnelles.
- L’établissement et la révision de la liste des
commissaires aux comptes par une juridiction ad hoc
(la chambre régionale d’inscription en première
instance, le Haut Conseil du commissariat aux comptes
en seconde instance).
III- Organisation de la profession
Une discipline professionnelle : la juridiction de
première instance étant la commission régionale de
discipline et celle de seconde instance le Haut Conseil
du commissariat aux comptes statuant en matière
disciplinaire.
IV- Modalités d’exercice de la profession
Il y a quatre grands modes d’exercice du
commissariat aux comptes :
1- Exercice individuel : absence de liens techniques et
capitalistiques entre le CAC et d’autres CAC inscrits. Il
s’applique à des cabinets détenant un nombre limité de
mandats. La clientèle est constituée de petites
entreprises.
2- Sociétés pluripersonnelles : Association d’au moins 2
professionnels mettant en commun leur savoir faire et
leurs intérêts financiers. La clientèle constituée
d’entreprises de toutes tailles.
IV- Modalités d’exercice de la profession
3- Exercice au sein d’une association technique :
Adhésion à un groupement ou une association
technique composée de cabinets n’ayant aucun lien
capitalistique.
4- Exercice dans un réseau de cabinets : Existence de
plusieurs structures juridiquement distinctes reliées
entre elles par des liens financiers.
IV- Modalités d’exercice de la profession
L’établissement des listes de commissaires aux comptes et leur
révision
La règle « – Nul ne peut exercer les fonctions de
commissaire aux comptes s’il n’est préalablement
inscrit sur une liste établie à cet effet. » est clairement
posée par les statuts et le règlement intérieur des
ONECCA.
Les conditions d’inscription d’une personne physique
posées par les textes en vigueur dans l’État partie sont
les suivantes :
IV- Modalités d’exercice de la profession
- nationalité (être de nationalité de l’État partie, ou
ressortissant d’un État membre de l’UEMOA ou
ressortissant d’un autre État étranger lorsque celui-ci
admet les nationaux à exercer le contrôle légal des
comptes) ;
- moralité (présenter des garanties de moralité
suffisantes) ;
- diplôme et stage : DECOFI, DEC , CPA
IV- Modalités d’exercice de la profession
Les conditions imposées à une société commerciale,
sont les suivantes :
a) Détention du capital
Les 2/3 du capital des sociétés de commissaires aux
comptes doivent être détenus par des commissaires aux
comptes. Lorsqu’une société de commissaires aux
comptes a une participation dans le capital d’une autre
société de commissaires aux comptes, les actionnaires
ou associés non commissaires aux comptes ne peuvent
détenir plus de 25 % de l’ensemble du capital des deux
sociétés.
IV- Modalités d’exercice de la profession
En cas de décès d’un actionnaire ou associé
commissaire aux comptes, ses ayants droit disposent
d’un délai de deux ans pour céder leurs actions ou parts
à un commissaire aux comptes.
IV- Modalités d’exercice de la profession
L’admission de tout nouvel actionnaire ou associé est
subordonnée à un agrément préalable qui, dans les
conditions prévues par les statuts, peut être donné soit
par l’assemblée des actionnaires ou des porteurs de
parts, soit par les gérants selon le cas.
IV- Modalités d’exercice de la profession
b) Organes de gestion
Les fonctions de gérant, de président du conseil
d’administration , de directeur général sont assurées
par des commissaires aux comptes.
IV- Modalités d’exercice de la profession
Les 2/3 au moins des membres des organes de gestion
et les 2/3 au moins des actionnaires ou associés doivent
être des commissaires aux comptes.
Les représentants permanents des sociétés de
commissaires aux comptes associés ou actionnaires
doivent être des commissaires aux comptes. Les
membres du conseil d’administration ou du conseil de
surveillance peuvent être salariés de la société sans
limitation de nombre ni condition d’ancienneté au titre
de la qualité de salarié.
IV- Modalités d’exercice de la profession
Exercice des fonctions de commissaires aux
comptes au nom de la société
Dans les sociétés de commissaires aux comptes
inscrites, les fonctions de commissaire aux comptes
sont exercées, au nom de la société, par des
commissaires aux comptes personnes physiques
associés, actionnaires ou dirigeants de cette société.
IV- Modalités d’exercice de la profession
Ces personnes ne peuvent exercer les fonctions de
commissaire aux comptes qu’au sein d’une seule société
de commissaires aux comptes. Par dérogation à ces
dispositions, l’exercice de ces fonctions est possible
simultanément au sein d’une société de commissaires
aux comptes et d’une autre société de commissaires aux
comptes dont la première détient plus de la moitié du
capital social ou dans le cas où les associés des deux
entités sont communs pour au moins la moitié d’entre
eux.
V- Discipline professionnelle et sanctions
Les fautes disciplinaires sont sanctionnées par le
conseil de l’ordre.
La procédure est contradictoire (Chaque partie doit
faire connaître à l’autre ses prétentions et arguments.)
L’appel est suspensif : les décisions de la chambre de
discipline sont exécutoires après l’expiration des délais
d’appel.
V- Discipline professionnelle et sanctions
Constitue une faute disciplinaire passible d’une peine
disciplinaire,… et ce, même si ces négligences,
infractions ou faits ne se rattachent pas à l’exercice de
la profession :
toute infraction aux lois, règlements et règles
professionnelles ;
toute négligence grave ;
tout fait contraire à la probité ou à l’honneur.
V- Discipline professionnelle et sanctions
Les sanctions disciplinaires
Les sanctions disciplinaires prévues sont les suivantes :
1. L’avertissement,
2. le blâme,
3. l’interdiction temporaire pour une durée n’excédant
pas cinq ans,
4. et la radiation de la liste.
VI- Statut du commissaire aux comptes
Nomination
En dehors des cas de nomination statutaire, les
commissaires aux comptes sont désignés par
l’assemblée générale ordinaire dans les personnes
morales qui sont dotées de cette instance ou par
l’organe exerçant une fonction analogue compétent en
vertu des règles qui s’appliquent aux autres personnes
ou entités.
VI- Statut du commissaire aux comptes
Un ou plusieurs commissaires aux comptes suppléants,
appelés à remplacer les titulaires en cas de refus,
d’empêchement, de démission ou de décès sont
désignés dans les mêmes conditions.
VI- Statut du commissaire aux comptes
Les fonctions du commissaire aux comptes suppléant
appelé à remplacer le titulaire prennent fin à la date
d’expiration du mandat confié à ce dernier, sauf si
l’empêchement n’a qu’un caractère temporaire.
Dans ce dernier cas, lorsque l’empêchement a cessé, le
titulaire reprend ses fonctions après l’approbation des
comptes par l’assemblée générale ou l’organe
compétent.
VI- Statut du commissaire aux comptes
Les commissaires aux comptes sont nommés pour six
exercices. Leurs fonctions expirent après la
délibération de l’assemblée générale ou de l’organe
compétent qui statue sur les comptes du sixième
exercice.
Le commissaire aux comptes nommé en remplacement
d’un autre ne demeure en fonction que jusqu’à
l’expiration du mandat de son prédécesseur.
VI- Statut du commissaire aux comptes
Commissaire aux comptes titulaire et commissaire
aux comptes suppléant
Le commissaire aux comptes suppléant remplace le
titulaire pendant la durée de son empêchement, ou lui
succède pour la durée restant à courir de son mandat.
L’assemblée générale a toujours la possibilité de
nommer un nombre de commissaires supérieur à celui
exigé par la loi.
VI- Statut du commissaire aux comptes
La désignation de plus d’un commissaire aux
comptes
Les sociétés astreintes à faire appel public à l’épargne
doivent avoir deux commissaires aux comptes. Sont
réputées faire publiquement appel à l'épargne :
- les sociétés dont les titres sont inscrits à la bourse des
valeurs, à dater de l'inscription de ces titres ;
VI- Statut du commissaire aux comptes
- les sociétés qui, pour offrir au public des titres, quels
qu'ils soient, ont recours soit à des établissements de
crédit ou agents de change, soit à des procédés de
publicité quelconque, soit au démarchage.
Il y a également appel public à l'épargne, dès lors qu'il
y a diffusion des titres au-delà d'un cercle de cent (100)
personnes.
Les établissements de crédit : les noms des
commissaires aux comptes qu’ils se proposent de
choisir sont adressés d’abord à la Commission bancaire.
Cette dernière dispose d’un délai d’un mois pour
s’opposer à la désignation envisagée.
VI- Statut du commissaire aux comptes
Le co-commissariat aux comptes
Lorsque plusieurs commissaires aux comptes sont
désignés, ils constituent ensemble l’organe de contrôle
légal de l’entité. L’exercice de la mission ainsi confiée
implique que chacun des commissaires aux comptes
participe et contribue de manière équilibrée à sa
réalisation, et notamment qu’ils se livrent ensemble à
un examen contradictoire des conditions et des
modalités d’établissement des comptes.
VI- Statut du commissaire aux comptes
Pour ce faire, les commissaires : effectuent ensemble les
actions de nature à les engager, au regard notamment
de leurs obligations légales, réglementaires et
conventionnelles ; définissent de manière concertée
l’approche de leur mission et conviennent de la
répartition entre eux des procédures d’audit et des
vérifications qui en découlent et établissent entre eux
une coordination étroite, caractérisée par des échanges
réciproques d’informations tout au long de la mission.
VI- Statut du commissaire aux comptes
La mise en œuvre des procédures d’audit et des
vérifications réparties entre les commissaires aux
comptes fait l’objet d’une revue réciproque afin de
permettre à chacun d’obtenir l’assurance nécessaire
pour fonder ses conclusions.
La notion d’équilibre combine des critères quantitatifs
(volume d’heures de travail) et qualitatifs (tels que, par
exemple, l’implication des signataires, la structure et la
qualification des équipes, la spécialisation de certains
intervenants ou l’intervention sur des domaines
particulièrement sensibles pour l’audit).
VI- Statut du commissaire aux comptes
Les modes de désignation du commissaire aux
comptes
Les commissaires aux comptes peuvent être nommés
par :
1) les associés ou actionnaires, en assemblée ;
2) dans les statuts ;
3) ou par décision de justice.
VI- Statut du commissaire aux comptes
La nomination par voie de justice est prévue,
notamment dans les cas suivants :
• à défaut de commissaire suppléant et si l’assemblée ne
s’est pas réunie dans le délai de deux mois, suite à
suspension ou radiation par mesure disciplinaire.
• Ainsi, le représentant légal de la société peut
demander au président du tribunal de commerce
statuant sur requête de désigner un commissaire
remplaçant.
VI- Statut du commissaire aux comptes
Le commissaire nommé en justice exercera ses
fonctions jusqu’à la réintégration de son confrère
suspendu ou jusqu’à ce que l’assemblée ait nommé le
commissaire de son choix.
Par ailleurs, dans les sociétés par actions uniquement,
pour pallier la carence de l’assemblée, tout actionnaire
peut demander au président du tribunal de commerce
de procéder par voie d’ordonnance à la nomination d’un
commissaire aux comptes. Le président du conseil
d’administration doit avoir été appelé à comparaître.
VI- Statut du commissaire aux comptes
Le mandat ainsi conféré au commissaire est provisoire.
Il prend fin lorsqu’il a été procédé par l’assemblée à la
nomination du ou des commissaires.
VI- Statut du commissaire aux comptes
Obligation de nomination
Pour les SA, la nomination d’un commissaire aux
comptes est obligatoire dans tous les cas. Le premier
commissaire aux comptes et son suppléant sont
désignés dans les statuts ou par l’assemblée générale
constitutive.
En cours de vie sociale, le commissaire aux comptes et
son suppléant sont désignés par l’assemblée générale
ordinaire. La durée des fonctions de commissaire aux
comptes (mandat) désigné dans les statuts ou par
l’assemblée générale constitutive est de deux exercices
VI- Statut du commissaire aux comptes
Pour les SARL et SAS, elles sont tenues de designer au
moins un commissaire aux comptes lorsque deux des
trois conditions suivantes doivent être remplies :
• Chiffre d’affaires annuel supérieur à (250.000.000) de
francs CFA ;
• total bilan supérieur à 125 000 000 FCFA ;
• Effectif permanent supérieur à cinquante (50)
personnes.
VI- Statut du commissaire aux comptes
Pour les SNC, la nomination d’un CAC est obligatoire
si deux des trois conditions suivantes sont remplies :
• Chiffre d’affaires annuel supérieur à (500.000.000) de
francs CFA ;
• total bilan supérieur à 250 000 000 FCFA ;
• Effectif permanent supérieur à cinquante (50)
personnes.
En ce qui concerne les GIE la nomination est
obligatoire si le GIE a émis un emprunt obligataire.
VI- Statut du commissaire aux comptes
Sanctions pour défaut de nomination
Les sanctions pénales
Les articles 897 et suivants de l’OHADA sanctionnent,
«Encourent une sanction pénale, les dirigeants sociaux
qui n'auront pas provoqué la désignation des
commissaires aux comptes de la société ou ne les
auront pas convoqués aux assemblées générales »
(sanctions pénales).
VI- Statut du commissaire aux comptes
La sanction civile
Le défaut de désignation régulière de commissaire aux
comptes est sanctionné très sévèrement. La sanction
édictée est la nullité des délibérations prises à défaut de
désignation régulière de commissaires aux comptes ou
sur le rapport de commissaires aux comptes nommés
ou demeurés en fonction.
L’action en nullité pourra être exercée par tout
intéressé devant le tribunal de commerce.
VI- Statut du commissaire aux comptes
Elle est éteinte si ces délibérations sont expressément
confirmées par une assemblée générale sur le rapport
de commissaires régulièrement désignés.
La même sanction est encourue lorsque l’un des deux
commissaires dont la nomination est obligatoire est
empêché d’exercer ses fonctions.
VI- Statut du commissaire aux comptes
Démission
Le commissaire aux comptes exerce sa mission jusqu’à
son terme. Il a cependant le droit de démissionner pour
des motifs légitimes. Constitue un motif légitime de
démission :
• La cessation définitive d’activité ;
• Un motif personnel impérieux, notamment l’état de
santé ;
• Les difficultés rencontrées dans l’accomplissement de
la mission, lorsqu’il n’est pas possible d’y remédier ;
VI- Statut du commissaire aux comptes
• La survenance d’un événement de nature à
compromettre le respect des règles applicables à la
profession, et notamment à porter atteinte à
l’indépendance ou à l’objectivité du commissaire aux
comptes.
NB : Le commissaire aux comptes ne peut
démissionner pour se soustraire à ses obligations
légales relatives notamment :
VI- Statut du commissaire aux comptes
• A la procédure d’alerte ;
• A la révélation de faits délictueux au procureur de la
République ;
• A la déclaration de sommes ou d’opérations
soupçonnées d’être d’origine illicite ;
• A l’émission de son opinion sur les comptes.
Il ne peut non plus démissionner dans des conditions
génératrices de préjudice pour la personne ou l’entité
concernée. Il doit pouvoir justifier qu’il a procédé à
l’analyse de la situation.
VI- Statut du commissaire aux comptes
Cessation
• Les causes classiques de cessation de fonctions sont :
• la fin du mandat ;
• le décès ou radiation du commissaire aux comptes ;
• la démission.
VI- Statut du commissaire aux comptes
La durée et le renouvellement éventuel du mandat
La durée des fonctions des commissaires aux comptes
est de six exercices dans les sociétés anonymes (art.
704). Le mandat de commissaire aux comptes n’est pas
renouvelable par tacite reconduction.
Les commissaires sortants sont rééligibles, sauf
interdiction légale.
VI- Statut du commissaire aux comptes
Dans les SARL, le commissaire aux comptes est
nommé pour trois exercices (art. 379 de l’AUDSC).
Le commissaire aux comptes, désigné par l’assemblée
en remplacement d’un autre avant l’expiration normale
du mandat de ce dernier, ne demeure en fonction que
pour le temps restant à courir du mandat du
prédécesseur. Cette situation se produit quand il n’y a
pas de commissaire aux comptes suppléant.
VI- Statut du commissaire aux comptes
Quand le commissaire aux comptes titulaire est
remplacé par son suppléant, celui-ci demeure en
fonction jusqu’à expiration du mandat du commissaire
titulaire.
Lorsqu’un commissaire aux comptes est désigné par
l’autorité judiciaire en raison de l’omission de
l’assemblée des actionnaires ou des associés, ou après
récusation, son mandat prend fin lorsque cette
assemblée pourvoit elle-même à la nomination d’un
commissaire.
VI- Statut du commissaire aux comptes
LSF (nouveau) « Il est interdit au commissaire aux
comptes, personne physique, ainsi qu’au membre
signataire d’une société de commissaires aux comptes,
de certifier durant plus de six exercices consécutifs les
comptes des personnes morales faisant appel public à
l’épargne. (Code de commerce France, art. L. 822-14
applicable le 1er août 2006). La récusation (art. 728
et suivants de l’AUDSC)
VI- Statut du commissaire aux comptes
La récusation ne semble pouvoir être motivée que par
une circonstance permettant de suspecter sérieusement
la compétence du commissaire aux comptes, son
honorabilité, son impartialité ou son indépendance à
l’égard de la majorité qui l’a désigné.
La demande de récusation est formée contre le
commissaire aux comptes et la société. Elle doit être
présentée dans les trente jours de sa désignation.
VI- Statut du commissaire aux comptes
Elle peut être demandée en justice pour « juste motif »
par :
• un ou plusieurs actionnaires représentant au moins 10
% du capital social ;
• le ministère public (requête) ;
• Le délai d’appel est de 15 jours.
VI- Statut du commissaire aux comptes
Le relèvement des fonctions (révocation)
En cas de faute ou d’empêchement, les commissaires aux
comptes régulièrement nommés par l’assemblée générale
peuvent être relevés de leurs fonctions avant l’expiration
normale de celles-ci, par décision de justice, à la demande :
• du conseil d’administration ou l’administrateur général;
• d’un ou plusieurs actionnaires représentant au moins 10 %
du capital social ;
• de l’assemblée générale ;
• du ministère public (requête).
VI- Statut du commissaire aux comptes
La demande de relèvement est formée contre le
commissaire aux comptes et la société.
Le délai d’appel est de 15 jours. Le commissaire aux
comptes relevé de ses fonctions est remplacé par le
commissaire aux comptes suppléant.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
Le déroulement d’une mission d’audit n’est pas linéaire.
L’acceptation de la mission nécessite une connaissance de
l’entité à auditer. Cette connaissance doit être approfondie
pour préparer le plan de mission.
Le plan de mission définit l’ensemble des travaux à mettre
en œuvre et le budget temps total à consacrer à la mission et
le calendrier. Il est complété par un programme de travail
détaillé.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
Les travaux effectués (évaluation et tests de
fonctionnement du contrôle interne, contrôles des
comptes) permettent de mettre à jour la connaissance
de l’entité et si nécessaire de modifier le plan de
mission.
À l’issue des contrôles une note de synthèse reprend les
points les plus importants qui justi- fient l’opinion
émise dans les rapports.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
1. Acceptation et maintien de la mission
Le CAC doit s’assurer qu’il est en mesure d’effectuer cette
mission en toute indépendance, qu’il en a les moyens
humains, techniques, suffisamment de temps disponible. Le
CAC doit vérifier que ces conditions sont remplies chaque
année.
A la fin de cette le CAC émet une lettre de mission.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
2.Analyse des risque et évaluation du contrôle interne
Après avoir pris connaissance de l’entité à
contrôler (ou actualisé la prise de connaissance
générale), le CAC évalue les risques inhérents. Il
fait une première estimation du risque
d’anomalies significatives.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
2.Analyse des risque et évaluation du contrôle interne
Compte tenu des risques inhérents et des domaines significatifs
qu’il a identifiés, le CAC évalue le contrôle interne comptable et
financier. Le commissaire aux comptes peut utiliser les travaux de
l’audit interne (ISA 610). Cette analyse est complétée par des tests
de procédures.
Ces travaux lui permettent de déterminer le risque lié au
contrôle. Il complète l’évaluation du risque d’anomalies
significatives.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
2.Analyse des risque et évaluation du contrôle interne
Compte tenu des risques inhérents et des domaines significatifs qu’il a
identifiés, le CAC évalue le contrôle interne comptable et financier. Le
commissaire aux comptes peut utiliser les travaux de l’audit interne (ISA
610). Cette analyse est complétée par des tests de procédures.
Ces travaux lui permettent de déterminer le risque lié au contrôle. Il
complète l’évaluation du risque d’anomalies significatives.
Cette étape de la mission a pour objectif de déterminer le niveau de
risque d’anomalies dans les comptes, ce qui permet d’orienter la mission
et de préparer le plan de mission.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
3.Planification de la mission
Compte tenu des informations collectées, des conclusions des
missions sur les exercices antérieurs, l’auditeur organise et planifie
la mission.
Le plan de mission regroupe tous les éléments de la mission :
travaux à effectuer (évaluation du contrôle interne, tests de
procédures, contrôle des comptes), répartition du temps,
intervenants, période d’intervention, etc.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
3.Planification de la mission
Cette étape de la démarche a pour objectif de déterminer:
le risque de non-détection,
le seuil de signification et le seuil de planification, les
• orientations du programme de travail
• et rédiger le programme de travail lui-même.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
4.Contrôle des comptes
L’auditeur et son équipe réalisent les contrôles de substance
prévus dans le programme de travail. Cette étape se termine
avec la synthèse des anomalies détectées, l’estimation de leur
caractère significatif. Si nécessaire des ajustements sont
demandés.
Les résultats des contrôles peuvent nécessiter la mise en
œuvre de contrôles non prévus au départ. Le plan de mission
peut être revu à tout moment.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
4.Contrôle des comptes
La norme ISA 315 « Connaissance de l’entité et de son environnement et
évaluation du risque d’anomalies significatives dans les comptes » donne
la définition des contrôles de substance :
« Procédures d’audit mises en œuvre pour détecter les anomalies
significatives au niveau des assertions. Elles incluent :
• les tests de détail ;
• les procédures analytiques. »
Le terme « contrôle de substance » inclut tous les travaux effectués dans
le cadre du contrôle des comptes, les techniques utilisées et les modalités
de mise en œuvre de ces techniques.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
4.Contrôle des comptes
L’objectif est de formuler la note de synthèse des
travaux effectués (analyse du contrôle interne et
contrôle des comptes) et formation de l’opinion.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
5.Les travaux de fin de mission
Le CAC contrôle les états financiers définitifs, identifie
les anomalies significatives non corrigées et décide de
la conclusion à formuler dans son rapport. Il revoit le
dossier.
L’objectif est la rédaction des rapports.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
6.La période d’intervention
Le déroulement d’une mission dépend de l’entité
concernée, sa taille, ses activités, son calendrier de
clôture, etc.
Néanmoins, il est possible de donner quelques
indications sur le calendrier des travaux, à titre
d’exemple.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
6.La période d’intervention
La préparation de la mission depuis l’acceptation ou la
décision de maintenir la mission jusqu’à la rédaction du
programme de travail doit avoir lieu plusieurs mois avant la
date de clôture.
L’évaluation du contrôle interne, des contrôles intérimaires
sur certains comptes ou certaines opérations sensibles et
pouvant correspondre à des anomalies relevées sur
l’exercice précédent peuvent être effectuées avant la date
de clôture.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
6.La période d’intervention
Le contrôle de certains comptes et de certaines
écritures ne peut commencer qu’après la date de
clôture et après les travaux d’inventaire, notamment
pour vérifier la séparation des exercices.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
6.La période d’intervention
À quelle date le contrôle des comptes doit-il être achevé et à
quelle date les rapports doivent-ils être transmis à l’entité
auditée ?
Pour une société anonyme à conseil d’administration, par
exemple, le conseil d’administration qui arrête les comptes
doit se tenir au plus tard le 30 avril.
Le commissaire aux comptes doit avoir communiqué ses
rapports à l’entité contrôlée pour qu’ils soient mis à
disposition des actionnaires au moins 15 jours avant
l’assemblée générale.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
6.La période d’intervention
En conséquence, le contrôle des comptes doit avoir été
effectué avant cette date, sur le projet de comptes annuels.
Les travaux de fin de mission et la rédaction des rapports
seront effectués après la tenue du conseil d’administration,
la conclusion finale devant tenir compte de l’acceptation ou
du refus des modifications proposées.
Dans d’autres structures ce calendrier peut être modifié.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
6.La période d’intervention
Exemple:
Le plan de mission est rédigé au mois de septembre en
même temps que la lettre de mission. L’évaluation du
contrôle interne et les tests de procédures sont réalisés en
novembre ou décembre, ce qui permet d’ajuster le
programme de travail et la répartition du temps entre les
différents contrôles à effectuer.
Le contrôle des comptes peut être effectué dès que les
services comptables ont terminé l’enregistrement des
opérations d’inventaire, sur la base d’un projet de comptes
annuels ou même d’une balance définitive.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
6.La période d’intervention
Exemple:
• Une réunion de synthèse avec la direction financière et la direction
générale, au cours de laquelle les principales conclusions sont
présentées, ainsi que les demandes d’ajustements, se tient début
avril, avant la tenue du conseil d’administration qui arrête les
comptes.
• Le contrôle des comptes annuels définitifs est effectué après la
tenue du conseil d’administration, les derniers contrôles sont
effectués : rapport de gestion, lettre d’affirmation.
• Les rapports sont préparés et envoyés au moins 15 jours avant la
tenue de l’assemblée générale
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
Ce qu’il faut retenir de cette partie:
Après l’acceptation de la mission, le plan de mission
présente l’entité, les zones de risques et domaines
significatifs, les orientations du programme de travail et les
diligences à mettre en œuvre. Il peut être modifié à tout
moment;
Le programme de travail est ajusté au fur et à mesure du
déroulement des contrôles. Les Anomalies identifiées
peuvent nécessiter d’autres, des demandes d’ajustement.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Les étapes d’une mission de CAC
Ce qu’il faut retenir de cette partie:
L’évaluation du contrôle interne est, en général,
réalisée avant le contrôle des comptes pour pouvoir
en tenir compte dans l’étendue de certains contrôles.
La conclusion de la mission, présentée dans les
rapports, est justifiée par la note de synthèse.
Le calendrier du déroulement d’une mission doit être
déterminé en fonction de l’entité à auditer, ses
obligations, ses contraintes.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
La documentation des travaux
Le dossier de travail, obligatoire, permet de transcrire et de
conserver les travaux effectués, les informations collectées,
les analyses et conclusions de chaque étape de la mission.
Le dossier de travail est un élément de preuve par rapport à
l’obligation de moyen. Le dossier de travail est un élément
du contrôle qualité des travaux de l’auditeur.
La forme et le contenu du dossier de travail ne sont pas
normalisés. Il est en général composé d’un dossier
permanent et d’un dossier de l’exercice.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
La documentation des travaux
Objectif de la documentation des travaux
L’auditeur est tenu à une obligation de moyen, il doit donc
matérialiser ses travaux pour :
• étayer et justifier ses conclusions ;
• justifier que sa mission a été effectuée selon les normes de la
profession ;
• mettre à la disposition des membres de l’équipe d’audit, les
informations collectées et les analyses effectuées.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
La documentation des travaux
Objectif de la documentation des travaux
Les dossiers sont la propriété de l’auditeur. Il doit en
assurer :
• la confidentialité ;
• la sécurité ;
• la conservation sur la période légale (10 ans pour les
commissaires aux comptes).
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
La documentation des travaux
Objectif de la documentation des travaux
L’organisation matérielle et la documentation des travaux sont
des éléments essentiels de la qualité du dossier d’audit et du
contrôle de cette qualité.
Le dossier de travail retrace toutes les étapes de la mission
d’audit et doit permettre à toute per- sonne concernée de
comprendre la démarche d’audit suivie et la façon dont l’opinion
s’est formée.
En matière de contrôle légal des comptes, les dossiers du
commissaire aux comptes ne sont accessibles qu’aux personnes
qui y sont autorisées par la loi. Ils sont mis à disposition :
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
La documentation des travaux
Objectif de la documentation des travaux
• des autres commissaires aux comptes en cas de Co
commissariat, d’audit de comptes consolidés, de
succession de commissaire aux comptes, etc. ;
• des contrôleurs pour les besoins de l’examen d’activité
ou des contrôles prévus par les textes.
• Le secret professionnel est opposé à toute autre
personne, en particulier à l’entité auditée. Le non-
respect du secret professionnel est un délit pénal.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
L’organisation et la structure du dossier de
travail
Contenu du dossier de travail
Les principaux points couverts par les dossiers de travail sont
:
• l’organisation, la planification de la mission ;
• le classement approprié des éléments probants recueillis
lors des travaux accomplis ;
• la supervision et la revue des travaux effectués ;
• le suivi de la mission d’un exercice sur l’autre, lorsque
l’audit est récurrent
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
L’organisation et la structure du dossier
de travail
Organisation matérielle du dossier de
travail
Pour des raisons pratiques, le dossier de travail est articulé en deux
volets :
le dossier permanent et pluriannuel, tenu et exploité au cabinet ;
le dossier de l’exercice, dit aussi « dossier annuel », constitué chez le
client
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
L’organisation et la structure du dossier
de travail
Le dossier permanent
L’objectif est :
le regroupement des documents durables ;
la centralisation des données dont l’incidence concerne plusieurs
exercices sociaux consécutifs.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
L’organisation et la structure du dossier de
travail
Le dossier permanent
Structure indicatif du dossier permanent:
• présentation synthétique de l’entreprise (secteur d’activité,
organigramme, historique, principaux interlocuteurs et partenaires,
etc.) ;
• suivi de la mission (acceptation du mandat, lettre de mission initiale) ;
• informations concernant le personnel (convention collective, accord
d’intéressement et de participation, conclusions des contrôles Urssaf,
etc.) ;
• Les informations à caractère juridique concernant l’entité auditée:
statuts, PV des assemblées générales, etc.);
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
L’organisation et la structure du dossier de
travail
Le dossier permanent
Structure indicatif du dossier permanent:
• informations à caractère fiscal (particularités fiscales,
conclusions des contrôles fiscaux, etc.) ;
• information comptable et financière (réglementation
spécifique, plan de compte sectoriel, etc.) ;
• principaux engagements (baux, hypothèques, garanties des
emprunts, etc.) ;
• description et analyse du contrôle interne.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
L’organisation et la structure du dossier
de travail
Le dossier exercice
Le dossier de l’exercice suit le déroulement de la mission, toutes les
étapes y sont consignées. Il a pour finalité :
• d’expliciter la planification de la mission, la nature, le calendrier, l’étendue et
les conditions de mise en œuvre des procédures d’audit ;
• de rassembler le plan de mission, les feuilles de travail, et les analyses établies
par l’entité, les documents remis par l’entité et ceux reçus en réponse aux
demandes d’information, les notes de synthèse ;
• d’expliciter les raisonnements et les appréciations essentielles des questions
importantes pour lesquelles l’auditeur a exercé son jugement professionnel,
et les conclusions retenues.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
L’organisation et la structure du dossier
de travail
Le dossier exercice : contenu indicatif
• la lettre de mission
• le plan de mission et programme de travail les questionnaires
d’appréciation du contrôle interne et les feuilles de travail sur les tests
de procédures ;
• l’examen analytique de début de mission ;
• par cycle, le programme de travail, les feuilles de travail concernant la
collecte des éléments probants et les pièces justificatives appropriées
;
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
L’organisation et la structure du dossier
de travail
Le dossier exercice : contenu indicatif
• les synthèses par cycle et la note de synthèse générale (solutions aux
problèmes soulevés et décisions importantes pouvant affecter la
mission, exécution et conclusion des travaux) ;
• l’examen analytique de fin de mission ;
• la déclaration de la direction, qui récapitule ou complète par écrit, à
la fin des travaux, certaines informations données par celle-ci au
cours de la mission ;
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
L’organisation et la structure du dossier
de travail
Le dossier exercice : contenu indicatif
• les comptes annuels, balances générales et auxiliaires contrôlés ;
• les notes ou correspondances échangées avec la direction de l’entité
concernant directement la mission ainsi que les comptes rendus de
réunion de l’équipe d’audit ;
• les rapports.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
L’organisation et la structure du dossier
de travail
Le dossier exercice : contenu indicatif
Le dossier de l’exercice du commissaire aux comptes doit également
contenir tous les travaux spécifiques à la mission de certification des
comptes ou aux obligations qui lui incombent en plus de l’audit des
comptes : informations et vérifications spécifiques, procédure d’alerte,
révélation de faits délictueux, SACC, etc.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Le techniques de collecte d’éléments
probants
• « L’inspection :
• des enregistrements ou des documents, cela consiste à examiner des
enregistrements ou des documents, soit internes, soit externes, sous
forme papier, sous forme électronique ou autres supports,
• des actifs corporels, cela correspond à un contrôle physique des actifs
corporels ;
• l’observation physique consiste à examiner la façon dont une
procédure est exécutée au sein de l’entité.
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Le techniques de collecte d’éléments
probants
• la demande d’information, qui peut être adressée à des
personnes internes ou externes à l’entité ;
• la demande de confirmation de tiers, qui consiste à obtenir de la
part d’un tiers une déclaration directement adressée au
commissaire aux comptes concernant une ou plu- sieurs
informations ;
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Le techniques de collecte d’éléments
probants
vérification d’un calcul ;
la réexécution de contrôles, qui porte sur des contrôles réalisés à
l’origine par l’entité
les procédures analytiques
VII- Démarche d’une mission de
commissariat aux comptes
Le techniques de collecte d’éléments
probants
En cas de difficulté ou d’impossibilité de réaliser un contrôle prévu
dans le programme de travail, il n’est pas possible de l’abandonner ou
de considérer qu’il n’est pas important (cela sous-entendrait que le
programme de travail n’a pas été bien élaboré). Après avoir expliqué les
difficultés rencontrées et avoir évalué leur influence sur l’opinion, un «
contrôle alternatif » doit être mis en œuvre.
VIII- La responsabilité du commissariat aux
comptes
Le commissaire aux comptes est soumis à des contrôles portant sur le
respect des règles de déontologie et la conduite des missions.
La responsabilité du commissaire aux comptes peut être recherchée :
• en matière disciplinaire (vie privée et vie professionnelle) ;
• en matière civile (faute, préjudice, lien de causalité) ;
• en matière pénale (droit pénal des sociétés et droit pénal commun).
Les sanctions dépendent de la nature et de l’importance de l’infraction
VIII- La responsabilité du commissariat aux
comptes
La responsabilité disciplinaire
Constitue une faute disciplinaire passible de sanctions disciplinaires toute
infraction :
• aux lois, règlements et normes d’exercice professionnel homologuées;
• ainsi qu’au Code de déontologie de la profession et aux bonnes pratiques
identifiées par l’ONECCA;
• toute négligence grave ;
• tout fait contraire à la probité, à l’honneur ou à l’indépendance commis par
un commissaire aux comptes, personne physique ou société, même ne se
rattachant pas à l’exercice de la profession.
VIII- La responsabilité du commissariat aux
comptes
La responsabilité disciplinaire
Les sanctions disciplinaires
Les sanctions disciplinaires sont :
• l’avertissement ;
• le blâme ;
• l’interdiction temporaire pour une durée n’excédant pas cinq ans ;
• la radiation de la liste.
VIII- La responsabilité du commissariat aux
comptes
La responsabilité civile
L’obligation de moyen
L’objectif du commissaire aux comptes est d’acquérir une assurance élevée et
non absolue (assurance raisonnable) quant à l’opinion qu’il est appelé à
formuler. Son obligation est une obligation de moyen et non une obligation
de résultat. Les diligences qu’il doit mettre en œuvre sont celles d’un
professionnel raisonnablement diligent. Il n’a :
• ni à vérifier chacune des opérations qui relèvent du champ de ses missions
• ni à rechercher systématiquement toutes les erreurs et irrégularités que
ces opérations pourraient comporter.
VIII- La responsabilité du commissariat aux
comptes
La responsabilité civile
L’obligation de moyen
Sa responsabilité ne peut être confondue avec celles des dirigeants sociaux de
l’entité auditée. La mise en cause de la responsabilité civile des dirigeants ou du
personnel de la société contrôlée n’entraîne pas celle du commissaire aux comptes.
En cas de mise en cause de la responsabilité du commissaire aux comptes, c’est à la
partie adverse de prouver la faute.
Le dossier de travail est souvent la seule source de preuves que le commissaire aux
comptes peut fournir pour sa défense, pour montrer que les moyens mis en œuvre
étaient suffisants. Le soin apporté à la constitution du dossier de travail par les
collaborateurs revêt donc une importance particulière.
VIII- La responsabilité du commissariat aux
comptes
La responsabilité civile
La mise en cause de la responsabilité civile professionnelle
Cette responsabilité peut être mise en cause dans deux situations différentes
:
• la responsabilité du commissaire aux comptes peut, comme celle de
n’importe quel professionnel, être mise en œuvre en cas de faute dans
l’exercice de ses fonctions. Elle est engagée lorsqu’un lien de causalité
direct existe entre la faute éventuellement commise et le préjudice allégué.
• le commissaire aux comptes ayant l’obligation de signaler les irrégularités à
l’assemblée, il est sévèrement sanctionné en cas de manquement
volontaire.
VIII- La responsabilité du commissariat aux
comptes
La responsabilité civile
La mise en cause de la responsabilité civile professionnelle
Les mises en cause de la responsabilité civile du commissaire aux comptes
les plus fréquentes sont :
• les difficultés financières de l’entité contrôlée, absence de procédure
d’alerte ou procédure tardive ;
• les fraudes et détournements de fonds non identifiés ;
• en cas d’audit post-acquisition en cas de cession ou de prise de
participation, des erreurs non identifiées ;
• certification de comptes erronés, anomalies non identifiées.
VIII- La responsabilité du commissariat aux
comptes
La responsabilité civile
La prescription
L'action en responsabilité contre Ie commissaire aux comptes se
prescrit par trois (3) ans à compter de la date du fait dommageable ou,
s'il a été dissimulé, de sa révélation. Lorsque Ie fait dommageable est
qualifié de crime, I 'action se prescrit par dix (10) ans
VIIILa responsabilité du commissariat aux
comptes
La responsabilité civile
Assurance responsabilité civile
L’ONECCA fait obligation à tous les membres de souscrire à une police
d’assurance responsabilité civile.
VIII- La responsabilité du commissariat aux
comptes
La responsabilité pénale
Rappel des infractions au contrôle des sociétés prévues par l’ohada
Article 897 : « Encourent une sanction pénale, les dirigeants sociaux qui
n'ont pas provoque la désignation des commissaires aux comptes de la
société ou ne les ont pas convoques aux assemblées générales ».
Article 898 : « Encourt une sanction pénale, toute personne qui, soit en son
nom personnel, soit au titre d'associe d'une société de commissaires aux
comptes, a sciemment accepté, exercé ou conservé des fonctions de
commissaires aux comptes, nonobstant les incompatibilités légales ».
.
VIII- La responsabilité du commissariat aux
comptes
La responsabilité pénale
Rappel des infractions au contrôle des sociétés prévues par l’ohada
Article 899 : « Encourt une sanction pénale, tout commissaire aux comptes
qui, soit en son nom personnel, soit au titre d'associé d'une société de
commissaires aux comptes, a sciemment donné ou confirmé des
informations mensongères sur la situation de la société ou qui n'a pas révélé
au ministère public les faits délictueux dont il a eu connaissance ».
Article 900: « Encourent une sanction pénale, les dirigeants sociaux ou toute
personne au service de la société qui, sciemment, ont fait obstacle aux
vérifications ou au contrôle des commissaires aux comptes ou qui ont refuse
la communication, sur place, de toutes les pièces utiles à l'exercice de leur
mission et notamment de tous contrats, livres, documents comptables et
registres de procès-verbaux ».
IX- L’Alerte, la révélation et la déclaration de
soupçon
Ces interventions peuvent être mises en œuvre à tout moment.
La procédure d’alerte doit être mise en œuvre par le
commissaire aux comptes quand des faits, de nature à remettre
en cause la continuité d’exploitation, surviennent.
Il n’entre pas dans le cadre de la mission du commissaire aux
comptes de rechercher les faits délictueux, mais il doit les
révéler dès qu’il en a connaissance.
La déclaration de soupçon au CENTIF participe à la lutte contre
le blanchiment et le financement du terrorisme. Cette obligation
s’impose de la même façon aux commissaires aux comptes et
aux experts-comptables.
IX- L’Alerte, la révélation et la déclaration de
soupçon
L’alerte du Commissaire aux comptes
Cette procédure a été mise en place dans un but de prévention des
difficultés des entreprises, pour qu’en cas de défaillance des dirigeants, la
pérennité de l’entreprise soit protégée. L’objectif est donc d’éviter les
cessations d’activité par des interventions les plus précoces possible.
Le commissaire aux comptes ne doit en aucun cas se substituer aux
dirigeants, mais il doit s’assurer qu’ils ont mis en œuvre tous les moyens
pour prévenir et faire face aux difficultés qui seraient de nature à remettre
en cause la continuité d’exploitation. L’objectif du commissaire aux comptes
est de « porter à la connaissance, signaler des faits, des situations, des
informations.
IX- L’Alerte, la révélation et la déclaration de
soupçon
L’alerte du Commissaire aux comptes
Les faits de nature à compromettre la continuité de
l’exploitation
Les faits de nature à compromettre la continuité de l’exploitation sont
des événements de nature objective, susceptibles d’affecter la
poursuite de l’activité sur un horizon prévisible (soit douze mois):
situation financière, climat social, conditions de l’exploitation dont
sous-activité notable et continue et/ou importance des frais financiers,
incidents de paiements, etc.).
IX- L’Alerte, la révélation et la déclaration de
soupçon
L’alerte du Commissaire aux comptes
Les faits de nature à compromettre la continuité de l’exploitation
Exemple :
1. Une société a décidé une augmentation de capital pour financer son développement de 5 000
kF. Les engagements obtenus s’élèvent à 2 000 kF. Cette insuffisance de financement peut constituer
une remise en cause de la continuité d’exploitation ou n’être qu’un simple report dans le temps de
la réalisation de projets. Cette information n’est pas suffisante pour engager la procédure d’alerte.
2. Une société spécialisée dans un procédé industriel très spécifique vient de perdre l’un de ses
principaux clients. Compte tenu du caractère très particulier de son activité, il ne semble pas possible de
retrouver d’autres clients. La perte du chiffre d’affaires va entraîner des difficultés. Seront-elles de nature
à remettre en cause la continuité d’exploitation dans les 12 mois à venir ? Un entretien avec la direction
s’impose pour que le commissaire aux comptes apprécie au mieux la situation financière de cette
société. Un plan de licenciement pourrait être suffisant pour maintenir l’activité à un niveau réduit.
IX- L’Alerte, la révélation et la déclaration de
soupçon
L’alerte du Commissaire aux comptes
Textes applicables
Les textes applicables sont les articles 150 à 156 de l’AUSCGIE
IX- L’Alerte, la révélation et la déclaration de
soupçon
La révélation de faits délictueux
Le commissaire aux comptes signale, a la plus prochaine assemblée
générale, les irrégularités et les inexactitudes relevées par lui au cours de
l'accomplissement de sa mission. En outre, il révèle au ministère public les
faits délictueux dont il a eu connaissance dans I 'exercice de sa mission,
sans que sa responsabilité puisse être engagée par cette révélation.
Toutefois, Ie commissaire aux comptes, ainsi que ses collaborateurs sont
astreints au secret professionnel pour les faits, actes et renseignements
dont ils ont pu avoir connaissance en raison de leurs fonctions.
IX- L’Alerte, la révélation et la déclaration de
soupçon
La déclaration de soupçon
La loi uniforme N°2009-22 de l’UEMOA précise les assujettis dont les
Commissaires aux comptes. Ils doivent remonter à la CENTIF les opérations
soupçonnées de blanchiment ou de financement de terrorisme.
X- Les vérifications et informations spécifiques
En complément de la certification des comptes, le commissaire aux comptes
informe les actionnaires de la bonne application des textes légaux et
réglementaires ainsi que des dispositions statutaires.
Ces travaux complémentaires portent sur les documents directement liés aux
comptes annuels (rapport de gestion, par exemple) ou sans lien avec ceux-ci
(documents à fournir dans le cadre de la prévention des difficultés des
entreprises, par exemple).
Ils ont tous pour finalité la protection des intérêts des actionnaires. Le
commissaire aux comptes s’assure que la réglementation est bien appliquée, que
l’information dispensée est fiable.
Les conclusions de ces travaux sont soit dans le rapport sur les comptes annuels
ou consolidés, soit dans un rapport spécifique. Dans certains cas, le rapport n’est
émis qu’en cas d’anomalie ou d’irrégularité.