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COMPILBAC

Tle S2

COMPILBAC
TERMINALE S2
Compilation de sujets de BAC étrangers

TOME V

GENETIQUE

Rassemblés par
M. Cheikh Omar DIENE
Juillet 2009
COMPILBAC
Tle S2

PREFACE
Ce document est destiné aux professeurs de SVT et a été réalisé pour l’évaluation des
apprentissages en classe de Terminale. C’est un ensemble de sujets de baccalauréats de
plusieurs pays (Amériques, Inde, France,…). Les sujets ont été intégralement téléchargés à
partir du site Internet : www.didier-pol.et/6archor.htm . Cet exercice auquel nous nous
sommes livrés montre un aspect important de l’apport didactique que constitue Internet. C’est
donc aux enseignants d’en saisir l’opportunité pour une meilleure gestion des activités
d’apprentissage enseignement.
Cependant il convient de noter que, ce document pourrait comporter quelques insuffisances
qu’il faudra éventuellement corriger. En ce qui concerne les sujets compilés, il faut souligner
que leur formulation présente une différence fondamentale par rapport à la typologie des
questions du baccalauréat sénégalais. Il appartiendra donc aux professeurs de proposer pour
chaque exercice des formulations adaptées aux sujets de bac du Sénégal. Un exemple de
formulation est fourni en annexe.
Chers collègues, profitons des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC)
pour être parmi les meilleures.

« La valeur d’un Homme est proportionnelle à son désir d’excellence. »

A tous les collègues de la promotion 2007-


2007-2009

M. Cheikh Omar DIENE


F1B2/FASTEF
Juillet 2009
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Exercice 1 :
A travers l’exemple de Cécile (document 1 : génération III), montrer en quoi les méthodes
actuelles de la génétique, appliquées à la recherche sur le cancer, peuvent déboucher sur des
techniques de dépistage précoce chez des individus à risque.

Document 1. Généalogie d'une famille à rétinoblastome.

Le rétinoblastome est une tumeur de la rétine qui survient chez le nourisson ou le petit enfant
à la suite d'un double événement affectant un gène suppresseur de cancer : mutation d'un
allèle, délétion de l'autre allèle.
En effet, les gènes suppresseurs de cancer forment un groupe de gènes qui, normalement,
exercent un effet inhibiteur sur la division cellulaire. Les deux allèles d'un gène suppresseur
de cancer doivent être mutés pour provoquer la perte de la fonction normale, c'est à dire pour
qu'une tumeur se développe.
La mutation du premier allèle est le plus souvent une mutation ponctuelle. Celle-ci est
transmise par les cellules germinales au zygote : il y a donc prédisposition au cancer
Le second événement affectant alors le deuxième allèle est fréquemment une perte, soit de la
totalité du chromosome, soit d'un fragment comportant le locus de ce gène. Ce deuxième
événement se produit dans certaines cellules somatiques (*). Ce sont ces cellules qui
développeront la tumeur : c'est la forme sporadique du rétinoblastome. Mais cette délétion
peut aussi être transmise par les cellules germinales (*), c'est à dire se retrouver dans
l'ensemble des cellules d'un individu : c'est la forme héréditaire du rétinoblastome.
(*) Cellule somatique = cellule diploîde de l'organisme ne subissant pas la méiose.
(*) Cellule germinale = cellule à l'origine des cellules reproductrices.

Document 2. Détection d'une mutation ponctuelle chez les parents de Cécile.


Par la technique de Sanger, on est capable de déterminer la séquence nucléotidique de l'ADN
constituant l'allèle normal ou muté du gène suppresseur de cancer.

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Document 3. Extraits de caryotypes

Document 4. Résultats d'électrophorèse


On applique la technique du Southern blot à l'ADN séquencé à partir du chromosome 13.

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Exercice 2 :

En reliant par un raisonnement logique les informations apportées par l’étude des documents
1 à 4, précisez l’origine, le mode de transmission de la drépanocytose et dites si les techniques
actuelles d’investigation permettent de répondre aux interrogations du couple.

Document 1. Arbre généalogique d'une famille où s'exprime la drépanocytose.

Document 2. Technique de Southern blot.


La drépanocytose ou anémie falciforme est une maladie génique due à la présence d'une
hémoglobine anormale HbS dans les hématies.
L'allèle béta A gouverne la synthèse d'une hémoglobine normale HbA, l'allèle béta S, celle
d'une hémoglobine anormale HbS.
La technique de Southern blot est une technique de séparation de différents ADN :
- L'ADN est préparé à partir d'un échantillon de sang ou de villosités choriales.
- L'ADN est découpé en multiples fragments par une enzyme de restriction qui reconnaît une
séquence précise.
- Les fragments obtenus sont séparés par électrophorèse sur gel d'agarose.
- L'ADN est dénaturé par immersion du gel dans une solution alcaline ; les deux brins de la
double hélice se séparent.
- L'ADN est transféré sur une membrane de nylon.
- L'ADN de la membrane est hybridé avec une sonde radioactive spécifique du gène
recherché.
- Les sites de fixation de la sonde radioactive sont révélés par autoradiographie.
Application de cette technique à l'étude des gènes de la drépanocytose : la mutation qui
conduit à l'allèle muté béta S fait que l'enzyme qui coupe l'ADN en un site particulier ne
reconnaît plus ce site ; le fragment d'ADN produit est de 1.4 kb (1 kb = 1 000 nucléotides)
alors qu'il est de 1.2 kb pour le gène béta A non muté.

Document 3. Résultats d'une recherche par la technique de Southern blot.


L'homme III-10 et la femme III-9 attendent un quatrième enfant et ils souhaitent savoir si cet
enfant sera atteint par la maladie. Une recherche sur les ADN du père, de la mère et du foetus
donne les résultats suivants :

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Document 4. Fragments d'allèles du gène de l'hémoglobine (brin non transcrit) ;

Allèle béta A ... ATG GTG CAC CTG ACT GAT GAG GAG ...
Allèle béta S ... ATG GTG CAC CTG ACT GAT AAG GAG ...

Exercice 3:
Une espèce est un ensemble de populations interfécondes dont les individus présentent des
variations phénotypiques et génotypiques. On cherche à identifier quelques mécanismes
responsables du polymorphisme dans une population de drosophiles par la méthode des
croisements.
À partir de ces croisements (document) et à l’aide de vos connaissances, vous montrerez
comment les mécanismes de brassage de l’information génétique au cours de la méiose
permettent d’expliquer la diversité des phénotypes.
Vous vous aiderez de schémas soigneusement annotés.

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Exercice 4:
Le syndrome du chromosome X fragile est la cause la plus fréquente de retard mental
héréditaire. Le retard mental, variable d’un individu à l’autre, est associé à des anomalies du
visage plus ou moins prononcées. Le couple III-1/III-2, qui a déjà un enfant malade, attend un
autre enfant et se pose la question de savoir s’il sera atteint ou non du syndrome du
chromosome X fragile.
À partir de l’exploitation des documents, recherchez l’origine du phénotype malade chez IV-1
et indiquez si l’enfant à naître sera atteint ou non du syndrome du chromosome X fragile.

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Exercice 5:

On cherche à établir pour un couple la probabilité d'avoir un enfant atteint d'une anomalie
héréditaire. Vous disposez d'un arbre généalogique.
En vous appuyant sur vos connaissances relatives au comportement des chromosomes (que
vous illustrerez à l’aide de schémas), expliquez pourquoi le couple III 1 - III 2 peut donner
naissance à un enfant atteint d’albinisme oculo-cutané. Déterminez la probabilité de cette
éventualité.
Document. Arbre généalogique d'une famille présentant des cas d'albinisme oculo-cutané.
- L'albinisme oculo-cutané est une maladie monogénique. Il est dû à une déficience en
tyrosinase, enzyme qui intervient dans la biosynthèse d'un pigment, la mélanine. Il en résulte,
chez les individus atteints, une peau et des poils blancs, un iris transparent ainsi que des
troubles visuels.
- La probabilité pour qu'un individu quelconque, pris dans la population, soit hétérozygote
pour le gène codant la tyrosinase est de 1 %.

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Exercice 6:
À partir de l'étude de l'arbre généalogique, justifiez le génotype ou les génotypes possibles de
l'individu 11, puis montrez, en utilisant les résultats du test de Southern, que l'on peut prédire
le génotype et le phénotype de l'enfant à naître portant le numéro 16.

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Exercice 7:
À partir d'une exploitation méthodique des documents fournis et à l'aide de vos connaissances,
expliquez l'origine du phénotype surprenant de l'individu 9 de la famille C.

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Exercice 8 :
La Drosophile est une petite mouche très utilisée pour l'étude de la transmission des caractères
génétiques.
À partir de l'exploitation rigoureuse et de la mise en relation des 3 documents proposés,
montrez qu'il est possible de mettre en évidence l'existence de brassages génétiques au cours
de la méiose chez la Drosophile.

Document 1.
Localisation des principales mutations géniques chez la Drosophile femelle (2n= 8) (d’après
T.H. Morgan). I, II, III, IV représentent un chromosome de chaque paire.

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Exercice 9 :
Dans notre population, la mucoviscidose est la maladie génétique grave la plus fréquente.
Depuis que les chercheurs ont isolé en 1989 le gène anormal qui perturbe le fonctionnement
du pancréas et de l'appareil respiratoire, tous les espoirs sont permis de pouvoir soigner,
bientôt, cette maladie.
Le gène impliqué dans la mucoviscidose, appelé CFTR, n'est essentiel que dans les cellules
des bronches et du pancréas où il est responsable de la synthèse d'une protéine qui sert au
transport du chlore à travers les membranes. Lorsque cette protéine est absente, comme c'est
le cas chez un malade mucoviscidosique, les cellules des bronches produisent un mucus
particulièrement collant, cause d'infections graves et fréquentes qui conduisent au décès
prématuré du malade. Corriger les sécrétions bronchiques anormales semble un pari gagnable.
Actuellement, il est techniquement possible de remplacer un gène défectueux par un gène
sain.
À partir de la seule exploitation des 4 documents proposés et de leur mise en relation,
expliquez les étapes nécessaires à la mise en place de la thérapie génique expérimentée dans
le traitement de la mucoviscidose.

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Exercice 10 :

Madame D., ayant eu plusieurs grossesses qui n'ont pas abouti, consulte un médecin alors
qu'elle est à nouveau enceinte.
À partir des documents fournis, retrouvez comment le médecin va expliquer à madame D. la
cause de ses différents avortements spontanés et expliquez pourquoi il prescrit une
amniocentèse afin d'établir le caryotype du nouveau fœtus.

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Exercice 11 :
Corentin, fils d'Alain et de Béatrice, est atteint de retard mental. Le couple attend un second
enfant et souhaite savoir s'il sera affecté du même retard mental que son frère.
Une analyse d'ADN est pratiquée. Le résultat est donné par le document 3.
À partir des informations tirées des trois documents, précisez l'origine biochimique de la
déficience de Corentin et faites un diagnostic pour l'enfant à naître.

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Exercice 12 :

On cherche à comprendre l'origine d'une maladie rare, le rétinoblastome. À partir de l'étude


des documents 1 et 2 et à l'aide de vos connaissances, montrez comment la conjonction de
l'héritage familial et des facteurs mutagènes de l'environnement explique que l'enfant III.8
développe un rétinoblastome.

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Exercice 13 :
La chorée de Huntington est une affection neurologique héréditaire très grave qui se transmet
selon le mode autosomique dominant. L'anomalie identifiée en 1993 est une mutation qui
consiste en une répétition anormale du triplet CAG dans le gène appelé IT 15.
Utiliser les documents 1 et 2, complétés par les connaissances qui s'y rapportent, pour :
 mettre en relation le mode de transmission et l'origine de la maladie en argumentant la
réponse ;
 proposer une évaluation du risque encouru par les fœtus de chaque famille.

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Exercice 14 :
En reliant par un raisonnement logique les informations tirées de l'étude des documents 1 à 4,
précisez l'origine de la maladie héréditaire.

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Document 3
Des observations convergentes ont permis de mettre en évidence une transmission héréditaire
de la phénylcétonurie. L’arbre généalogique ci-dessous est celui d’une famille où se manifeste
la maladie, autosomale récessive.

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Exercice 15 :
La mise en relation des informations apportées par les documents 1 à 3 vous permet-elle de
valider l'hypothèse du médecin et de répondre aux interrogations du couple ?

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Exercice 16 :
À partir d'une étude rigoureuse des documents 1 et 2 et à l'aide de vos connaissances,
expliquez l'origine et le mode de transmission de la dysurie.

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Exercice 17 :
L'hémophilie (déficience de la coagulation du sang) et le daltonisme (mauvaise vision des
couleurs) sont provoqués par des mutations sur deux gènes portés par le chromosome X.
À partir des informations tirées de l'analyse du document, précisez le mode de transmission
des deux caractères ; à l'aide de vos connaissances sur le brassage génétique, justifiez, en vous
appuyant sur des schémas, la diversité des phénotypes apparus en quatrième génération.

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Exercice 18 :

Madame et monsieur A ont deux enfants, un garçon sourd-muet et daltonien et une fille qui ne
présente pas ces anomalies d'origine génétique. La naissance du garçon les a conduits à
effectuer des recherches généalogiques approfondies. Ces recherches tendent à montrer une
parenté éloignée entre Madame et Monsieur A. On sait que le daltonisme est une anomalie
liée au sexe.
Arbre généalogique de Madame et Monsieur A.

Par une exploitation rigoureuse de l'arbre généalogique de Madame et Monsieur A,


accompagnée de schémas chromosomiques, montrez comment le couple A a pu donner
naissance à un garçon présentant les deux anomalies.

Exercice 19 :

Au cours de la reproduction sexuée, méiose et fécondation assurent un brassage des gènes.


On peut le montrer en utilisant deux souches de drosophiles de lignées pures, l'une à ailes
longues et corps gris (allèles dominants), l'autre à ailes vestigiales et corps ébène (allèles
récessifs). Ces deux caractères, longueur des ailes et couleur du corps, sont indépendants.
En utilisant cet exemple pour illustrer votre exposé, expliquer en vous aidant de schémas
comment les mécanismes de la méiose et de la fécondation assurent un brassage génétique.

Exercice 20 :
Neurospora est un champignon microscopique haploïde dont les principales étapes du cycle
de développement sont présentées sur le document 1. On connaît chez ce champignon deux
souches qui se distinguent par leur capacité à croître sur un milieu "minimum" sans
méthionine (un acide aminé) :
• la souche sauvage [M+] peut se développer en l'absence de méthionine,
• la souche mutée [M-] a besoin de méthionine pour se développer.
On admet que ce phénotype est déterminé par l'expression d'un couple d'allèles notés M+ et
M-.

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On croise une souche [M+] avec une souche [M-]. Les spores obtenues en place dans les
asques sont cultivées sur milieu minimum sans méthionine. Le résultat, observable après
quelques heures, est schématisé sur le document 2.
Expliquez comment ce croisement permet d'obtenir les différents types d'asques observés.

Document 1.

Représentation simplifiée du cycle de développement de Neurospora.

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Document 2.
Résultat de la culture de Neurospora sur milieu minimum (sans méthionine).

Exercice 21 :
Montrez comment, grâce à la méiose, s'effectue le brassage de l'information génétique.
L'exposé sera illustré par des schémas montrant l'évolution de la distribution de 3 couples
d'allèles Aa, Bb, Ee, dont deux sont liés.

Exercice 22 :
Drosophila pseudoobscura est une espèce très répandue en Amérique et s'y rencontre dans
des régions de climat fort différent. On cherche à établir les mécanismes expliquant la
répartition géographique des phénotypes dans les populations de cet insecte.
Exploiter les trois documents présentés pour proposer une solution à ce problème.

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Document 1.

Répartition dans les populations de la Sierra Nevada de deux phénotypes de cet Insecte :
ST et AR.
La surface des carrés est proportionnelle à la fréquence des phénotypes.

Document 2.

Composition des populations au cours de l'année


L'analyse des populations vivant à basse altitude montre que la proportion des phénotypes
n'est pas constante. L'été est marqué par une prédominance du phénotype ST, tandis que AR
domine en hiver.

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On constitue expérimentalement une population composée de ces deux phénotypes dans la


proportion de 10 % de ST et 90 % de AR.
La cage est maintenue à 25°C et on suit l'évolution de la population pendant 23 générations.
Le résultat est représenté par la courbe A.
On renouvelle l'expérience précédente en modifiant :
la proportion initiale : 90 % de ST et 10 % de AR ;
la température d'élevage : elle est fixée à 16 °C.
On suit également l'évolution de la population pendant 23 générations.
Le résultat est représenté par la courbe B.

Exercice 23 :
On cherche à établir un diagnostic prénatal de la mucoviscidose.
Le gène impliqué dans la maladie (gène CF) est localisé sur le chromosome numéro 7.
De nombreuses mutations de ce gène peuvent être responsables de la mucoviscidose.
Le diagnostic direct de la mucoviscidose par apparition ou suppression d'un site de restriction
à l'intérieur du gène est impossible à réaliser. La méthode utilisée est donc indirecte.
Montrer comment la méthode présentée dans les documents 1 à 3 permet d’établir le
diagnostic prénatal demandé, puis discuter la fiabilité de ce diagnostic.

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Document 1.

Arbre généalogique de la famille

Un diagnostic prénatal concernant le foetus 5 est demandé par les parents 1 et 2 au début de la
grossesse.

Document 2.

A proximité du gène CF, il existe une zone au niveau de laquelle peut agir une enzyme de
restriction, TaqI. Cette zone, qui a valeur de marqueur, peut être reconnue par hybridation
grâce à une sonde moléculaire (XV2C).
L'ADN du foetus et celui des autres membres de la famille sont soumis à l'action de l'enzyme
TaqI, ce qui produit des fragments de restriction.

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Document 3.

La séparation des fragments de restriction se fait selon la méthode du Southern blot. La


matrice produite est alors hybridée avec la sonde moléculaire XV2C marquée au 32P
radioactif. Le document montre le résultat de l'autoradiographie effectuée pour les 5
personnes de l'arbre généalogique.

Exercice 24 :

A) Le document ci-dessous a été obtenu à partir d’une préparation microscopique de cellules


de criquet sud-américain et représente une étape de la reproduction sexuée. Cet animal est
diploïde et le mâle est hétérogamétique.

Après avoir déterminé le sexe de l’animal qui a fourni la cellule étudiée et l’organe dans
lequel a été réalisée la préparation microscopique, identifier le type et la phase de division
représentée. (Toutes les réponses doivent être justifiées).

B) On cherche maintenant à mettre en évidence le brassage de l’information génétique. Pour


cela on effectue chez un autre animal, la drosophile, les croisements ci-dessous proposés.
1) Le croisement de deux lignées pures de drosophiles, l’une à ailes longues et aux yeux
rouges (type sauvage), l’autre aux ailes vestigiales et aux yeux bruns, fournit une descendance
(F1) constituée uniquement d’individus aux ailes longues et aux yeux rouges.

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On croise alors des femelles de (F1) avec des mâles aux ailes vestigiales et aux yeux bruns, on
obtient les résultats suivants :
- 716 drosophiles de type sauvage,
- 296 drosophiles aux ailes longues et aux yeux bruns,
- 238 drosophiles aux ailes vestigiales et aux yeux rouges,
- 702 drosophiles aux ailes vestigiales et aux yeux bruns.
Formuler les hypothèses explicatives nécessaires à la compréhension de ces résultats.
2) Présenter le comportement des chromosomes qui permet d’obtenir les résultats du
croisement B1. La réponse sera accompagnée de schémas légendés.
3) Le chromosome n°2 de la drosophile porte les deux allèles récessifs suivants : corps noir et
ailes vestigiales.
Décrire une expérience permettant de vérifier que ces deux allèles sont portés par le même
chromosome.

Exercice 25 :
La mucoviscidose est une maladie grave associant troubles digestifs et respiratoires. Ces
troubles, qui s’aggravent au fil des années, sont dus à une viscosité excessive des sécrétions
des glandes muqueuses de l’organisme.
Un individu sans antécédents familiaux connus a un risque sur 22 d’être hétérozygote pour le
gène concerné.
Le document 1 représente l’arbre généalogique d’une famille dont certains membres sont
atteints de mucoviscidose.
Le document 2 présente les séquences d’une partie de deux allèles du brin transcrit du gène
concerné.

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A partir de l’ensemble des informations données, établir le mode de transmission et l’origine


de la maladie, puis calculer le risque pour le couple II3-II4 d’avoir un enfant atteint.

Exercice 26 :
Le daltonisme est une anomalie de la vision des couleurs, le sujet étant, dans la plupart des
cas, incapable de distinguer le rouge et le vert.
Des données statistiques montrent que, dans la population, il y a environ dix fois plus
d’hommes que de femmes daltoniens.
Le document suivant représente l’arbre généalogique d’une famille dans laquelle des cas de
daltonisme ont été observés.

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Trois naissances sont attendues. Les parents s’interrogent sur les probabilités de transmettre
l’allèle responsable du daltonisme à leur enfant.
1) En vous appuyant sur vos connaissances et sur une étude aussi rigoureuse que possible de
l’arbre généalogique, montrer que l’allèle du gène responsable du daltonisme est récessif et
localisé sur la région propre au chromosome X.
2) Quels sont, et avec quelles probabilités, les génotypes et les phénotypes possibles pour
chaque enfant à naître (IV1, IV2, IV3) ? On précise qu’aucun cas de daltonisme n’a été signalé
dans la famille de la femme III6.

Exercice 27 :
Sordaria est un champignon haploïde se reproduisant grâce à des spores formées lors d’un
cycle complexe dont quelques étapes sont schématisées sur le document 1a. Le document 1b
précise les variations de la quantité d’ADN par noyau lors de la formation des asques.
On réalise un croisement entre deux souches de Sordaria différant par un caractère, la couleur
des spores. Cette couleur dépend d’un gène présentant deux allèles, l’un responsable de la
couleur noire, l’autre de la couleur blanche. Le document 2a présente les asques obtenus. On
observe, document 2b, que les asques sont de type 4/4, 2/2/2/2 ou 2/4/2.

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En exploitant les documents fournis, expliquer la formation des asques de type 4/4 et 2/2/2/2/
en schématisant le comportement des chromosomes et des allèles au cours des trois divisions
du document 1a.

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Exercice 1 :

Avant de commencer
Déterminez les génotypes des membres de la famille de Cécile pour déterminer la localisation
de l’allèle muté et de la délétion en montrant à chaque étape du raisonnement l’apport des
méthodes actuelles de la génétique.

Introduction
Les méthodes actuelles de la génétique en rendant possible l’exploration du génome jusqu'à la
séquence des gènes ont permis de mettre au point des méthode de dépistage précoce des
individus à risque pour diverses maladies d’origine génétique. L’exemple du rétinoblastome
va nous permettre de le montrer car, ici, le diagnostic fait appel à plusieurs méthodes.

Arbre généalogique
Le document 1 montre que Cécile est un sujet à risque. En effet, son frère est atteint ce qui
montre que les allèles suppresseurs ne s’expriment pas. Cécile avait donc le même risque que
son frère d’être atteinte. Le père de Cécile n’est pas atteint. Il est donc soit homozygote
normal soit hétérozygote pour l’allèle muté ou la délétion et il en est de même de la mère de
Cécile. D’autres techniques permettent de préciser les génotypes.

Le caryotype
Le document 3 montre que la délétion, qui peut être co-responsable du rétinoblastome avec
l’allèle muté du gène suppresseur, est détectable sur le caryotype du frère de Cécile. Un
examen du caryotype permet donc de localiser cette anomalie chez un individu à risque et de
rechercher si ses parents peuvent lui transmettre la délétion. Or le père ne présente pas la
délétion et n’a donc pas pu la transmettre à son fils.

Séquençage
Le document 2 montre que Cécile et sa mère portent la mutation ponctuelle impliquée dans le
rétinoblastome puisque la séquence de leur ADN est la même que celle du frère de Cécile,
atteint. Etant donné qu’elles ne sont pas atteintes, elles sont hétérozygotes, ce qui confirme
l’étude de l’arbre généalogique.

Southern blot
La technique permet de séparer des fragments d’ADN différant par leur séquence et de les
identifier avec une sonde spécifique marquée. Le document 4 permet ainsi de préciser les
génotypes. La bande unique présente chez III-1, le frère de Cécile atteint, correspond à l’allèle
muté tandis que la bande unique présente chez II-1, le père non atteint, correspond à l’allèle
normal. Le blot confirme également que Cécile et sa mère sont hétérozygotes.

Conclusion
Ainsi, l’association des différentes méthodes permet non seulement d’évaluer le risque d’être
atteint pour un enfant à naître si l’examen de l’arbre généalogique l’identifie comme sujet à
risque mais aussi de poser le diagnostic avec certitude dès le stade embryonnaire avec les
techniques de la cytogénétique et de la génétique moléculaire. De plus, ces méthodes peuvent
détecter un événement rare : le frère de Cécile est un cas sporadique de rétinoblastome
puisque seule sa mère lui a transmis un allèle muté, la délétion n’ayant pu être transmise par
le père. Le seul examen de l’arbre généalogique ne permettait pas de le prévoir. Dans le cas de
Cécile, l’établissement d’un caryotype au stade embryonnaire aurait permis de savoir qu’elle
n’était pas atteinte.

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Exercice 2 :

Introduction
Des consultations spécifiques de " conseil génétique " permettent aux familles touchées par
une affection héréditaire d’être informées des risques d’apparition de la maladie chez un
enfant à naître. C’est le cas pour la drépanocytose.

Origine de la maladie
La drépanocytose est une maladie génique. Le document 4 montre que l’allèle responsable
diffère de l’allèle normal par un seul nucléotide. Il en résulte une modification d’un codon
entraînant la mise en place d’un autre acide aminé au site correspondant de la chaîne de
l’hémoglobine. Cette simple substitution induit donc la synthèse d’une hémoglobine
anormale. L’expression de la maladie dépend donc de la transmission des allèles de la
hémoglobine d’une génération à l’autre. Examinons leur mode de transmission.

Mode de transmission
L’étude de l’arbre généalogique (document 1) permet de préciser ce point.
Les individus IV-4 et IV-5 sont atteints et portent donc l’allèle S alors que leurs parents qui
leur ont transmis cet allèle ne sont pas atteints. L’allèle est donc récessif car sinon au moins
un des parents serait atteint. Les individus atteints sont donc homozygotes. De plus , l’allèle
est porté par un autosome car s’il était porté par X, le père III-10 serait atteint aussi.
La transmission de la drépanocytose est donc autosomique récessive et seuls les homozygotes
présentent une anémie grave.

Prévisions
L’analyse de l’ADN par la technique de transfert de Southern ou Southern blot (document 2 et
3) permet de repérer les allèles du gène de la globine présents chez les parents III-9 et III-
10 ainsi que chez le foetus. Les résultats du Southern blot confirment le caractère
hétérozygote des parents déjà révélé par l’arbre généalogique. En revanche, alors que l’arbre
ne pouvait révéler qu’une probabilité de 1/4 que le foetus soit homozygote pour l’allèle S,
les résultats du blot montrent avec certitude que le foetus est homozygote pour l’allèle
morbide puisque la sonde ne reconnaît chez lui que les fragments de 1.4 kb. En conséquence,
les parents seront informés que l’enfant à naître sera certainement atteint de drépanocytose et
ils pourront choisir la suite à donner à cette information.
Les techniques actuelles d’investigation permettent donc de répondre à ce type d’interrogation
car elles explorent directement le génome de l’enfant à naître après quelques semaines de
grossesse.

Exercice 3 :

Introduction
Le polymorphisme d’une population, qui se traduit par une diversité génotypique et
phénotypique, est maintenu essentiellement par le brassage génétique résultant de la méiose.
L’étude de l’exemple proposé va nous permettre de montrer qu’il existe deux mécanismes
complémentaires, le brassage interchromosomique et le brassage intrachromosomique.

Croisement n° 1

Lorsque l’on croise une souche sauvage pure, donc homozygote pour les trois couples
d’allèles considérés, avec une souche mutée, on obtient toujours une F1 de phénotype

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COMPILBAC
Tle S2

sauvage. Les individus F1 sont des hétérozygotes. Si les allèles mutants ne s’expriment pas
chez les hétérozygotes, ils sont récessifs et les allèles sauvages qui s’expriment sont
dominants. On peut donc écrire :
b+ > b ; c+ > c ; r+ > r .
Dans ces conditions, les croisements n°2 et n°3 sont des croisements tests entre les doubles
hétérozygotes pour deux des trois gènes et le double homozygote récessif correspondant.

Croisement n° 2

Un croisement test permet de quantifier directement les différents types de gamètes produits
par un hétérozygote puisque le gamète de l’autre sexe ne porte que les allèles récessifs.
Écrivons le croisement sous forme symbolique.
Phénotypes des parents : ? [b+ c+] x ? [b c]
Génotypes des parents : b+ c+//b c x b c//b c
La descendance présente quatre phénotypes différents en proportions sensiblement égales
deux à deux : [b+ c+] (36,4 %) ; [b c] (37,0 %) ; [b+ c] (12,9 %) ; [b c+] (13,6 %). À ces
phénotypes devraient donc correspondre les génotypes suivants :
[b+ c+] b+ c+//b c ; [b c] b c//b c ; [b+ c] b+ c//b c ; [b c+] b c+//b c. Les hétérozygotes ont
donc formé quatre types de gamètes différents dont deux résultant de la recombinaison des
allèles parentaux puisque dans ce croisement, on observe deux phénotypes nouveaux qui
diffèrent de ceux des parents. Ces phénotypes, [b+ c] et [b c+] représentent 26,5 % des
descendants. Si les gènes étaient situés sur des chromosomes différents, la proportion des
quatre types de gamètes serait la même et il y aurait des proportions voisines pour les quatre
phénotypes. On en déduit que les deux gènes sont liés, c’est à dire situés sur le même
chromosome. Ceci montre que 26,5 % des gamètes sont issus d’un processus de
recombinaison intrachromosomique lors de la prophase de la première division méiotique
comme indiqué sur le schéma ci-dessous. Les autres gamètes n’ont pas subi de recombinaison
et gardent donc les combinaisons d’allèles parentales.

47
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Lorsque les gamètes recombinés rencontrent les gamètes du double homozygote récessif, on
obtient les proportions observées dans le croisement n° 2.
Croisement n°3
Écrivons le croisement sous forme symbolique.
Phénotypes des parents : ? [c+ r+] x ? [c r]
Génotypes des parents : c+ r+//c r x c r//c r
La descendance présente quatre phénotypes différents en proportions sensiblement égales à
1/4 :
[c+ r+] (24,5 %) ; [c r] (25,5 %) ; [c r+] (24,8 %) ; [c+ r] (25,1 %). À ces phénotypes
devraient donc correspondre les génotypes suivants compte tenu des dominances :
[c+ r+] c+ r+//c r ; [c r] c r//c r ; [c r+] c r+//c r ; [c+ r] c+ r//c r.

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Chaque type de gamètes ayant la même probabilité d’être formé, les deux gènes sont situés
sur des chromosomes différents. Les allèles sont redistribués indépendamment lors de la
méiose illustrant le brassage interchromosomique selon le schéma ci-dessous.

Chacun de ces gamètes a la même probabilité de se former et de rencontrer un gamète mâle c


r expliquant les quatre phénotypes différents. Si l’on combine les trois caractères, le nombre
de phénotypes possible double.

Conclusion
Les deux mécanismes de brassage des allèles, intra et interchromosomiques expliquent les
différents phénotypes résultant des divers assortiments possibles d’allèles :
[b+ c+ r+] ; [b c r] ; [ b+ c+ r] ; [b c r+] ; [b+ c r] ; [b c+ r+] ; [b c+ r] ; [b+ c r+]
Si on a deux allèles pour chaque gène, le nombre de phénotypes possible pour trois gènes est
de 23 soit les huit phénotypes ci-dessus.

Exercice 4 :

Avant de commencer

Formuler des hypothèses à partir de l’analyse de l’arbre généalogique et les vérifier en


utilisant les résultats du Southern blot.

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Tle S2

Introduction
L’analyse de l’arbre généalogique de la famille où un cas de syndrome de l’X fragile a déjà
été détecté permet de formuler des hypothèses quand aux génotypes des membres de la
famille et de calculer la probabilité de son apparition chez les enfants à naître. L’analyse
génétique par Southern blot permet, en vérifiant les hypothèses, d’identifier l’origine de la
maladie, et de déterminer les génotypes.

Origine du phénotype malade

Le document 1 présente les différents allèles du gène FMR1 dont le locus se trouve sur le
chromosome X. On connaît trois allèles caractérisés par le nombre de répétitions de triplets
CGG et seuls les allèles possédant plus de 200 répétitions sont trouvés chez les individus
atteints. Chez les individus non atteints, on trouve deux allèles, l’un possédant moins de 54
répétitions, l’autre en possédant entre 54 et 200. Dans ce dernier cas, il existe une forte
probabilité que se produise une augmentation du nombre de répétitions lors de la
gamétogenèse et que soit transmis un allèle du premier type. Nous appellerons ces allèles
respectivement n1 (>200), n2 (54-200) et n3 (6-53). Un individu possédant l’allèle n2 qui
n’est pas morbide peut donc produire des gamètes portant l’allèle n1 à l’origine de la maladie.
Le document 2 présente l’arbre généalogique de la famille. L’enfant IV-2 est atteint alors que
ses parents ne le sont pas. Sachant que le gène est porté par le chromosome X et que IV-2 est
un garçon, on en déduit que IV-2 est hémizygote et son génotype est Xn1/Y. Il a reçu le
chromosome Y nécessairement de son père III-1 qui n’étant pas atteint a une forte probabilité
d’être Xn3/Y, l’allèle malade provenant de la famille maternelle puisqu’il est porté par X.
Dans ce cas, la mère III-2, qui a un phénotype normal, a dû produire des gamètes comportant
l’allèle n1. Elle possède donc soit n1 soit n2 qui a pu se transformer en n1 lors de la
gamétogenèse. Dans les deux cas, c’est n1 qui est transmis à IV-1 y provoquant la maladie.
Dans ces conditions, la mère est soit hétérozygote Xn3/Xn2, soit hétérozygote Xn3/Xn1. Dans
ce dernier cas, la probabilité que l’enfant IV-2 soit atteint est globalement de 1/4 et de 1/2 si
c’est un garçon. Une fille ne sera pas atteinte car il faudrait qu’elle soit homozygote. Les
résultats du Southern blot vont nous permettre de vérifier ces hypothèses.

Southern blot et génotype du fœtus

La sonde utilisée associée à des enzymes de restriction et à l’électrophorèse permet


d’identifier les allèles de FMR1. En effet, l’allèle n1 qui est clivé en un gros fragment par
l’enzyme donne une bande de 5,8 kb, les allèles n2 et n3, en étant coupés en deux fragments
dont un seul lie la sonde, donnent une bande de 2,7 à 3,3 kb d’autant plus grande qu’il y a plus
de répétitions. L’enfant atteint, IV-1, montre une seule bande de 5,8 kb correspondant à n1.
Ceci confirme son génotype Xn1/Y et l’origine de sa maladie. Le fœtus IV-2 présente une
seule bande de 2,8 kb. Il possède donc uniquement l’allèle n3, le plus court. Si c’est une fille,
elle est homozygote Xn3/Xn3 et si c’est un garçon, il est hémizygote Xn3/Y. Il ne sera pas
atteint de la maladie. Les résultats du blot permettent de vérifier les hypothèses faites ci-
dessus. Ils confirment que le père III-1 est Xn3/Y et que la mère, hétérozygote Xn3/Xn2 a
produit un ovocyte comportant Xn1 responsable de la maladie. Les résultats montrent
également que la grand mère II-3 de l’enfant atteint était homozygote pour l’allèle normal et
que l’allèle n2 doit donc provenir de II-2, le grand père qui l’a transmis sans modification à sa
fille III-2.

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Conclusion
Les informations recueillies permettent donc d’exclure tout risque de syndrome de l’X fragile
concernant l’enfant à naître et de reconstituer la transmission de l’allèle morbide au sein de la
famille. L’analyse de l’arbre ne permet qu’un calcul de probabilité d’apparition de la maladie
tandis que le résultat de l’analyse génétique permet de déterminer avec certitude les
génotypes.

Exercice 5 :

Avant de commencer

Etablissez d’abord le mode de transmission autosomique récessif de l’affection héréditaire


afin de pouvoir schématiser le comportement des chromosomes. Pour calculer la probabilité
que le foetus soit atteint, calculez la probabilité que III-2 soit hétérozygote et considérez que
l’individu III-1 a une probabilité de 1% d’être hétérozygote.

Introduction

Afin de déterminer la probabilité que le foetus IV-1 soit atteint d’albinisme oculo-cutané,
nous déterminerons la probabilité qu’ont ses parents de former des gamètes portant l’allèle de
la maladie. Pour cela, il nous faut d’abord déterminer le génotype des parents, III-1 et III-2.
Nous schématiserons ensuite le comportement des chromosomes parentaux lors de la
formation de leurs gamètes.

Mode de transmission et génotypes

L’allèle responsable de l’affection héréditaire est récessif : en effet, les individus III-3 et III-4
sont atteints alors qu’aucun de leurs parents ne l’est. Si l’allèle était dominant, au moins un
des parents serait atteint. De plus, les allèles de la tyrosinase sont portés par un autosome : en
effet, si le locus du gène était situé sur le chromosome X, le père serait hémizygote et serait
atteint. La transmission de la maladie est donc autosomique récessive et les individus III-3 et
III-4 sont donc homozygotes pour l’allèle défectueux de la tyrosinase. Comme les parents ne
sont pas atteints mais qu’ils ont transmis chacun un allèle défectueux, ils sont hétérozygotes.
Nous noterons A+ l’allèle normal et A- l’allèle défectueux.

Détermination du risque

L’individu III-2 a un phénotype normal. Etant donné que chacun de ses parents est
hétérozygote A+/A-, il peut être homozygote A+/A+ ou hétérozygote A+/A- avec une
probabilité de 1/3 et 2/3 respectivement pour chacun de ces génotypes. En effet, ayant un
phénotype normal, il ne peut être homozygote A-/A-.
Lorsqu’il forme ses gamètes, s’il est hétérozygote, il y a une chance sur deux qu’il transmette
l’allèle défectueux. La probabilité qu’il transmette l’allèle est donc de 1/2 x 2/3 soit 1/3.
La mère n’est pas issue de la même famille et a donc une probabilité de 1% d’être
hétérozygote. Dans ces conditions, la probabilité qu’elle ait transmis l’allèle défectueux lors
de la formation de l’ovocyte est égale à 1/100 x 1/2 soit 1/200.
La probabilité de rencontre de deux gamètes portant l’allèle défectueux est donc de 1/200 x
1/3 = 1/600

Illustration du comportement des chromosomes

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Exercice 6 :

Avant de commencer

Déterminer d'abord les génotypes avérés, ceux correspondants aux génotypes a/a
(homozygote récessif) et b/c (hétérozygote codominant).

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Introduction
Les informations apportées par l'analyse d'un arbre généalogique peuvent être utilement
précisées par une analyse de l'ADN.

Document 1

Parmi les parents du garçon 11, on connaît le génotype du père 12, b/c (deux allèles
codominants b et c du gène S qui s'expriment simultanément) correspondant au phénotype bc
noté en gris. La mère, 3, de phénotype b peut être de génotype b/b ou b/a puisque b est
dominant sur a et s'exprime seul dans ce cas donnant le phénotype noté en noir. Il en est de
même de ses parents 1 et 2. En conséquence, le fils 11 de phénotype b peut être homozygote
b/b ou hétérozygote b/a sans que l'on puisse trancher par l'examen de l'arbre généalogique. La
technique de Southern permet d'assigner précisément leur génotype aux différents membres
de la famille à l'exception de la mère 15 qui est de phénotype a et donc de génotype
homozygote a/a puisque a est récessif.

Document 2

Le test de Southern permet d'identifier des fragments d'ADN correspondant aux trois allèles a,
b et c et donc de préciser le génotype des parents. Le profil de restriction de l'ADN du père 11
présente une seule bande correspondant à l'allèle b. L'étude de l'arbre généalogique avait
montré que le père était soit de génotype b/a soit de génotype b/b. La présence d'un seul allèle
b indique que le père 11 est homozygote b/b. Comme la mère 15 est homozygote a/a, l'enfant
à naître 16 est nécessairement hétérozygote b/a et donc de phénotype b noté en noir puisque b
est dominant sur a.

Conclusion
L'analyse de l'ADN permet d'établir directement les génotypes, sans ambiguïté. Elle confirme
et complète les génotypes tirés de l'analyse de l'arbre généalogique.

Exercice 7 :

Avant de commencer

Commencer par montrer, à partir de l'analyse des familles A et B, le mode de transmission des
allèles impliqués (récessifs et liés au sexe). Retrouver alors les génotypes des membres de la
famille C.

Introduction
L'analyse des arbres généalogiques permet souvent d'établir le génotype des individus selon
leur phénotype. Après avoir identifié le mode de transmission des allèles d et g, nous
établirons le génotype de l'individu C-9.

Mode de transmission des allèles

L'arbre généalogique de la famille A montre que des individus atteints de daltonisme comme
3, 4 et 12 ont des parents non atteints. Ceci montre que l'allèle d, responsable du daltonisme,
est récessif par rapport à G, car s'il était dominant, il s'exprimerait chez l'un des parents. Il en
est de même de l'allèle g : la déficience en G6PD se manifeste chez des individus (12, 18, 20,
21) dont les parents ne sont pas atteints. Ils sont donc homozygotes pour l'allèle récessif g

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Tle S2

qu'ils ont reçu de chacun de leurs parents. Ces anomalies rares atteignent essentiellement des
garçons, suggérant une liaison au chromosome X. Si les allèles d et g étaient portés par un
autosome, cela signifierait que les individus 1, 2, 4, 7 de la famille A et 1, 2, 3 de la famille C
sont porteurs de l'allèle d et que les individus 1, 2, 6, 15, 17 de la famille A et 1, 2, 3 de la
famille C sont porteurs de l'allèle g. Ceci est en contradiction avec la rareté de ces allèles. En
outre, le modèle de liaison au chromosome X des deux allèles n'est pas contradictoire avec les
données de l'arbre généalogique : les garçons atteints de daltonisme sont hémizygotes Xd/Y,
les garçons atteints de déficience en G6PD sont hémizygotes Xg/Y et les femmes porteuses
sont Xd/XD ou Xg/XG.

Phénotype de C-9

Les parents de C-9, qui a un phénotype normal, ont également un phénotype normal.
Cependant, ses deux frères présentent chacun une anomalie génétique, le daltonisme pour C-7
et la déficience en G6PD pour C-8. Si le mode de transmission est bien une liaison au sexe,
cela signifie que les génotypes des deux frères 7 et 8 sont respectivement XgG/Y et XdG/Y.
Comme le père C-3 n'exprime aucune des deux anomalies, son génotype est XDG/Y. Dans ce
cas, c'est la mère C-4 qui a transmis les deux allèles d et g. Elle doit donc être hétérozygote
XGd/XDg. Ceci n'est en contradiction ni avec les faits, ni avec les hypothèses formulées.
Son père C-1, daltonien lui a transmis l'allèle d, et sa mère, qui portait l'allèle g qu'elle a
transmis à C-5, a dû lui transmettre l'allèle g. C-4 est donc effectivement hétérozygote pour
les deux gènes. Cependant, elle porte les deux allèles d et g sur les deux chromosomes X
homologues qui portent aussi G et D. Si elle a pu transmettre G et D ensemble à son fils 9 qui
est hémizygote pour ces deux allèles puisqu'il n'est pas atteint, c'est qu'un échange de segment
chromosomique, un crossing-over, a dû se produire lors de la méiose, redistribuant les allèles
sur les chromatides homologues. Ainsi, elle a pu former des gamètes dG, Dg, (unis à Y ils ont
donné les phénotypes des frères 7 et 8) DG (à l'origine de C-9) et dg (pas d'enfant
correspondant qui serait doublement atteint).

Conclusion
Ainsi, le phénotype de l'individu C-9 résulte du brassage génétique qui s'effectue lors de la
méiose. Alors que les frères 7 et 8 ont reçu chacun un des deux chromosomes X maternels
que la mère avait elle-même reçu de chacun de ses parents, la réunion des deux allèles D et G
sur un même chromosome ne peut s'expliquer que par un crossing-over qui s'est produit lors
de la gamétogenèse chez C-4 puisque s'agissant de garçons, le père fournit le chromosome Y.

Exercice 8 :

Avant de commencer

Utiliser la carte chromosomique pour localiser les gènes impliqués dans les croisements
présentés et montrez que les croisements proposés sont la preuve d'un brassage
interchromosomique (gènes indépendants) et d'un brassage intrachromosomique (gènes liés).

Introduction
Au cours de la méiose, ensemble de deux divisions précédées d'une seule biosynthèse d'ADN,
permettant la formation de gamètes haploïdes, les allèles portés par les chromosomes
homologues des cellules subissant la méiose sont redistribués entre les cellules filles puis dans
les gamètes. On appelle ce phénomène brassage génétique. Nous montrerons que les
informations tirées des documents permettent d'identifier un brassage interchromosomique,

54
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Tle S2

lié à la ségrégation indépendante des chromosomes, et un brassage intrachromosomique, lié à


des échanges de segments chromosomiques entre chromatides sœurs. Il en résulte la
formation de nouvelles combinaisons alléliques pouvant conduire à des génotypes et à des
phénotypes différents de ceux des parents.

Gènes et allèles considérés dans les croisements

Les croisements présentés dans le document 2 concernent des gènes que l'on peut localiser sur
la carte chromosomique du document 1. Les mutations black et cinnabar concernent deux
gènes, contrôlant respectivement la couleur du corps et celle de l'œil, situés sur le même
chromosome, le chromosome II, à 9 centimorgans de distance l'un de l'autre. Il s'agit donc de
gènes liés puisque situés sur un même chromosome. En revanche, la mutation cardinal, qui
concerne un autre gène contrôlant la couleur de l'œil, se trouve sur le chromosome III. Ainsi,
les allèles black/corps sauvage et cardinal/œil normal, correspondent à des gènes
indépendants puisque situés sur des chromosomes différents.

Brassage interchromosomique

Le brassage interchromosomique est révélé par les croisements réalisés entre souches qui
diffèrent par les allèles de gènes indépendants. En effet, dans ce cas, lors de la méiose, les
gènes ont le même comportement que les chromatides individuelles et les différents allèles se
répartissent de manière équiprobable dans les gamètes. Considérons la deuxième série de
croisements où sont en cause les mutations black et cardinal. La génération F1 étant
entièrement sauvage, les deux allèles mutés sont récessifs par rapport aux allèles sauvages
correspondants. En effet, les mouches P1 sont homozygotes pour black (c'est indiqué dans le
texte) et pour cardinal puisqu'il s'agit d'un allèle récessif qui s'exprime. Quand elles sont
croisées avec des mouches sauvages, la génération F1 qui en résulte présente un phénotype
sauvage, ce qui montre que les parents sauvages étaient homozygotes. Les descendants F1
doivent avoir un génotype hétérozygote puisqu'ils reçoivent de leurs parents un allèle sauvage
et un allèle muté de chacun des deux gènes. Le croisement F1 x P1, qui est un croisement test
(croisement en retour) le confirme. On obtient quatre phénotypes en proportions semblables
(corps sauvage, œil sauvage ; corps black, œil sauvage ; corps sauvage, oeil cinnabar ; corps
black et corps cinnabar) traduisant la répartition au hasard dans les cellules filles des
chromosomes homologues lors de la première division et des chromatides sœurs lors de la
seconde. Les croisements effectués peuvent être résumés de la façon suivante :

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Les proportions attendues des quatre phénotypes étant égales aux proportions observées, elles
confirment la ségrégation indépendante des chromosomes II et III qui portent les gènes
considérés.

Brassage intrachromosomique

La première série de croisements concernant des gènes liés illustre le brassage


intrachromosomique. La distance de 9 centimorgans entre les locus des deux gènes donnée
par la carte génétique indique que le pourcentage de recombinaison atteint 9 %. Lors d'un
croisement test (effectué entre hétérozygotes pour les deux gènes black et cinnabar et doubles
homozygotes), la recombinaison des gènes situés sur un même chromosome confirme que des
échanges de segments chromosomiques se sont produits lors de la prophase I de la méiose
chez les individus F1 puisque de nouvelles combinaisons d'allèles se manifestent (corps noir,
œil normal ; corps normal, œil rouge). Si on obtient 8 % de recombinants au lieu des 9 %
indiqués par la carte, c'est parce que le pourcentage observé est toujours légèrement sous
évalué à cause des doubles crossing-over qui ne se manifestent pas dans le phénotype. La
fréquence des recombinaisons est bien proportionnelle à la distance entre les locus des deux
gènes, caractéristique à la base de la construction de la carte génétique. En outre, le document
3 montre, sur une photographie prise au microscope, les échanges de segments
chromosomiques qui se produisent lors de la prophase I. Le cliché montre un bivalent,
ensemble de deux chromosomes homologues réunis lors de la prophase I. Le bivalent
comporte quatre chromatides identiques deux à deux puisque résultant de la réplication de
l'ADN avant la méiose. Des chiasmas, entrecroisements des chromatides sœurs, sont visibles.
Ils correspondent aux échanges de segments entre chromatides sœurs, les crossing-over, à
l'origine de la recombinaison des gènes situés sur un même chromosome. La figure ci-dessous
schématise un bivalent lors de la prophase I de la méiose avec un chiasma entre deux gènes
liés A/a et B/b correspondant à bl+/bl et cn+/cn de l'exemple et leur destinée ultérieure.

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Conclusion
Lors de la méiose, qui assure le passage de l'état diploïde à l'état haploïde nécessaire à la
fécondation, les allèles sont redistribués dans les cellules filles. Chez les hétérozygotes, les
cellules filles peuvent recevoir l'un ou l'autre de deux allèles différents. Si l'on considère
plusieurs gènes, de nouvelles combinaisons alléliques vont pouvoir se former dans les
gamètes en raison de mécanismes de brassage génétique. Selon leur localisation (sur un même
chromosome : gènes liés ; sur des chromosomes différents : gènes indépendants), les
mécanismes de brassage sont différents. Les gènes indépendants sont redistribués
indépendamment avec une égale probabilité. Au contraire, la redistribution des allèles des
gènes liés, qui dépend de la fréquence des crossing-over, se produit avec une probabilité
proportionnelle à leur distance sur le chromosome. On parle respectivement de brassage
interchromosomique et intrachromosomique.

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Exercice 9 :

Avant de commencer

Justifier chaque étape à partir de l'analyse des documents (construction du virus vecteur,
modification du virus pour le rendre apte à pénétrer dans les cellules cibles). Les problèmes
d'expression du gène inséré ne sont pas considérés par les documents.

Introduction
La thérapie génique consiste à insérer par transgenèse un gène normal dans le noyau de
cellules qui comportent un gène anormal pour corriger le défaut qui en résulte. En effet,
l'expression du transgène doit permettre alors de rétablir la fonction défectueuse. Pour réussir,
la thérapie génique nécessite différentes étapes : construction d'un vecteur apte à délivrer son
ADN spécifiquement dans les cellules cibles, insertion du gène normal dans l'ADN du
vecteur, expression du gène dans les cellules cibles. Nous expliquerons les étapes illustrées
par les documents proposés dans le cas de la thérapie génique de la mucoviscidose.

Choix d'un vecteur

Pour faire pénétrer un gène dans une cellule, il faut d'abord disposer d'un vecteur, construction
apte à pénétrer dans les cellules cibles. Le document 1 montre comment un adénovirus
pénètre dans une cellule. Le virus doit reconnaître un récepteur membranaire de la cellule
cible et s'y lier avant d'être ingéré par endocytose. Après rupture de la vésicule d'endocytose,
le virus peut pénétrer dans le noyau et y délivrer son ADN. Dans le cas de la mucoviscidose,
le premier problème à résoudre est donc d'obtenir un vecteur susceptible de reconnaître
spécifiquement les cellules des bronches. Comme les adénovirus ne se lient pas aux cellules
des bronches, il faut d'abord modifier le virus pour le rendre apte à pénétrer dans ces cellules.

Modification du virus

Pour rendre le virus capable de se lier aux cellules des bronches, on a cherché un récepteur
spécifique de ces cellules. Le document 2 nous informe qu'il existe un tel récepteur, le P2Y2,
présent en grandes quantités à la surface des cellules des bronches. Comme le virus ne se lie
pas naturellement à cette protéine, on a cherché à en modifier l'enveloppe. Le document 3
indique comment le virus a été transformé. En modifiant les fibres portant les nodules, on peut
remplacer certains d'entre eux par des nodules capables de se lier à P2Y2. Dans ces
conditions, les nodules se lient à P2Y2 et l'adénovirus modifié peut pénétrer dans la cellule
par endocytose. Pour être utile, le virus doit contenir le gène CFTR normal.

Insertion du transgène dans le virus

Le document 4 montre comment le gène CFTR peut être introduit dans le virus. L'ADN viral
a la forme d'un anneau. Il est traité par des enzymes, des endonucléases de restriction,
capables d'ouvrir l'anneau en coupant l'ADN en un seul site caractérisé par une courte
séquence nucléotidique. Parallèlement, le gène à insérer est découpé par des enzymes
similaires à partir d'ADN humain normal. Les enzymes utilisées permettent d'obtenir des
extrémités simple brin complémentaires entre l'ADN humain et l'ADN viral. Quand les deux
ADN sont mis en contact, il se forme une molécule recombinante circulaire comportant le

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gène CFTR. L'ADN recombinant doit alors être replacé dans des particules virales. Ces
particules sont destinées à être administrées au patient.
Si le transgène s'exprime dans les cellules des bronches, le canal chlorure peut être synthétisé
normalement et le mucus redevenir normal lui aussi, éliminant les symptômes les plus graves
de la maladie.

Conclusion
Le traitement d'une maladie génétique par thérapie génique nécessite donc la construction de
vecteurs capables de délivrer spécifiquement un gène normal dans des cellules cibles
spécifiques. Le vecteur doit donc comporter l'ADN normal et doit pouvoir reconnaître
spécifiquement les cellules cibles et y pénétrer. Toutefois, cela ne règle pas tous les
problèmes. En effet, pour être efficace, il faut également que l'ADN étranger soit intégré dans
l'ADN de l'hôte et qu'il s'exprime normalement dans les cellules cibles.

Exercice 10 :

Avant de commencer

La cause des avortements se déduit de l'analyse des documents 1 à 3 tandis que


l'établissement du caryotype est une mesure de précaution, en raison du caryotype maternel,
malgré l'absence de signes montrée par le document 4.

Introduction
Certaines anomalies chromosomiques sont à l'origine d'avortements spontanés mais il est
possible de les identifier par l'examen du caryotype des parents et du fœtus, ce qui permet de
prévoir comment se déroulera la grossesse chez une personne ayant déjà subi ce type de
problème. En analysant les documents proposés, nous montrerons que les avortements de
madame D s'expliquent par une anomalie chromosomique et que, même s'il n'existe pas de
signes biologiques d'anomalie lors de sa dernière grossesse, l'établissement du caryotype du
fœtus est une mesure de précaution compte tenu du risque induit par le caryotype de la mère.

Causes des avortements

Dans 80 % des cas, les anomalies chromosomiques d'un fœtus se traduisent par des valeurs
inhabituelles de certains marqueurs comme l'épaisseur du pli cutané de la nuque et la
concentration en hormone chorionique gonadotrope (HCG) et en alpha-fœtoprotéine (AFP).
Dans le cas de madame D, le document montre que les valeurs observées lors de sa grossesse
précédente conduisaient à une suspicion d'anomalie chromosomique. L'avortement à la dix-
septième semaine semble le confirmer. Ainsi, le médecin pourra expliquer à madame D que
l'origine de ses avortements semble liée à une anomalie chromosomique.
Le document 2 montre que toutes les anomalies chromosomiques indiquées empêchent de
mener une grossesse à terme à l'exclusion de la trisomie 21 (syndrome de Down) qui peut
aboutir à une naissance dans 20 à 25 % des cas. Le médecin pourra donc expliquer à sa
patiente que si son fœtus est de nouveau atteint d'une anomalie, ou bien elle subira de
nouveau un avortement spontané, ou bien elle aura un enfant atteint de trisomie 21. Pour
préciser l'anomalie chromosomique en cause, un caryotype des parents est établi.
Le document 2 nous a montré que les anomalies chromosomiques à l'origine des avortements
spontanés peuvent toucher les chromosomes 13, 14 ou 21. Le document 3 montre l'aspect de
ces trois paires de chromosomes isolées du caryotype de monsieur et madame D. Chez
monsieur D, ces trois paires ont un aspect normal. En revanche, chez madame D, on constate

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qu'il manque un chromosome 21 et que le chromosome 14 possède un bras court


supplémentaire alors qu'il est constitué normalement d'un seul bras court (chromosome
acrocentrique). On en déduit que madame D est affectée d'une translocation équilibrée 21-14.
C'est pourquoi elle ne présente aucun signe d'anomalie. Toutefois, elle peut former quatre
types de gamètes avec une égale probabilité. Ces gamètes comporteront respectivement les
chromosomes 14 seul, 14 et 21, 14 soudé à 21, 14 soudé à 21 plus 21. La seconde catégorie
est normale, la troisième correspond à la même translocation équilibrée que la mère, la
première est dépourvue de 21, la dernière possède un 21 en excès. Ces deux dernières
catégories seront à l'origine d'anomalies chromosomiques fœtales (respectivement monosomie
et trisomie 21) et donc d'avortements.

Le caryotype du fœtus
Le document 4 montre que la grossesse en cours de madame D ne présente aucun des signes,
cutané et biologiques, d'anomalies chromosomiques. Pourtant, le médecin préfère quand
même prescrire une amniocentèse de façon à établir le caryotype du fœtus. D'une part, les
anomalies chromosomiques ne s'accompagnent pas toujours de ces signes, et, d'autre part,
parce qu'il souhaite peut être savoir si même phénotypiquement normal, le fœtus ne porte pas
la translocation équilibrée.

Conclusion
Ainsi, madame D porte une translocation équilibrée dont les effets se manifestent dans sa
descendance lorsque l'œuf reçoit soit un gamète dépourvu de chromosome 21, soit un gamète
qui en contient deux exemplaires. Ces anomalies, qui s'annoncent le plus souvent par des
signes biologiques, se traduisent par un avortement spontané. Elles peuvent être détectées
chez l'embryon par l'analyse du caryotype.

Exercice 11 :

Avant de commencer

Retrouver l'anomalie génétique correspondant au phénotype "retard mental" et démontrer que


le phénomène cellulaire responsable de la destruction des neurones est l'excès de purines.
Montrer que l'anomalie est responsable des événements biochimiques conduisant à cet excès
en raison d'une enzyme 2 anormale. Le diagnostic repose sur l'identification du nombre
d'exemplaires de 21 q 22.1.

Introduction
L'analyse de l'ADN, notamment par l'analyse de Southern, permet d'identifier, dès avant la
naissance, certaines anomalies génétiques à l'origine de pathologies graves. Après avoir
déterminé les causes génétiques et les mécanismes biochimiques à l'origine du retard mental
de l'enfant, un diagnostic fondé sur l'analyse de l'ADN pourra être établi pour le fœtus.

Origine génétique du retard mental de Corentin

Les résultats des dosages sanguins du document 1 montrent que le retard mental est associé à
une suractivité de l'enzyme 2 de la chaîne de biosynthèse des purines, une enzyme qui
catalyse la transformation de la phosphoribosylamine en glycinamide ribonucléotide. Cette
suractivité semble liée à la présence de trois exemplaires du fragment 21 q 22.1 du
chromosome 21, donc à trois exemplaires du gène Gart puisque la carte cytogénétique du
document 1 montre que le locus du gène Gart correspond à la bande 21 q 22.1. Lorsqu'il

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n'existe que deux exemplaires de ce fragment chromosomique, l'activité de l'enzyme 2 est


plus faible et il n'y a pas de retard mental. Les résultats du test de Southern présentés sur le
document 3 confirment l'existence chez Corentin de trois exemplaires du gène Gart, c'est à
dire de trois allèles. Un a été reçu de sa mère, un de son père et le troisième peut venir de l'un
ou l'autre. Ils correspondent à trois fragments 21 q 22.1 différents. La présence de trois
exemplaires d'un même fragment chromosomique suggère que Corentin possède de l'ADN en
excès à l'origine de sa maladie.
Quelles sont les conséquences biochimiques de cette anomalie génétique ?

Anomalies des neurones liées à la biosynthèse des purines

Les dosages sanguins montrent que la suractivité de l'enzyme 2 est associée à une
augmentation du taux sanguin de purines de l'ordre de 50 % par rapport à l'activité normale.
Or, comme l'indiquent les résultats des cultures présentés au document 2, le fonctionnement
correct des neurones dépend de la concentration en purines. Lorsque le milieu est enrichi en
purines (culture 1), les neurones dégénèrent. Un excès de purines conduit donc à la mort
neuronale. Inversement, les cellules ayant perdu la capacité à fabriquer des purines, par
exemple par mutation de l'enzyme 2 (culture 2, cellules CHO), dégénèrent si on ne leur
fournit pas de purines dans le milieu. En revanche, les hybridomes réalisés avec les cellules
CHO et les cellules humaines subsistent lorsqu'ils conservent le chromosome humain 21,
donc lorsqu'ils sont en mesure de fabriquer une enzyme 2 normale.
En résumé, chez l'enfant atteint, un exemplaire en surnombre du gène Gart conduit à un excès
d'enzyme 2 responsable d'une synthèse excessive de purines. L'excès de purines est à l'origine
de la mort de neurones dans le système nerveux central qui explique le retard mental affectant
l'enfant Corentin.

Diagnostic de l'enfant à naître

Le document 3 présente les résultats du test de Southern effectué chez les membres de la
famille. On constate que le fœtus possède deux exemplaires du gène Gart correspondant à
deux allèles différents, l'un reçu de son père, l'autre de sa mère, donc deux fragments 21 q
22.1. On en déduit que l'enzyme 2 chez cet enfant aura une activité normale (100 u.a.)
conduisant à un taux de purines normal, de l'ordre de 79 mmol.L-1. Il ne présentera donc pas
de retard mental puisque ce dernier apparaît seulement lorsque sont présents trois exemplaires
de 21 q 22.1 dans son génome.

Conclusion
Le défaut génétique conduisant au retard mental chez Corentin est absent chez le fœtus.
L'anomalie correspond à la présence d'ADN en excès conduisant à une synthèse excessive de
purines responsable de la mort des neurones. Il pourrait donc s'agir d'une trisomie 21 à
l'origine d'un Syndrome de Down (Mongolisme) ou d'une duplication de la bande 21 q 22.1
dans le génome des malades.

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Exercice 12 :

Avant de commencer

Montrer d'abord que l'enfant III-8 est homozygote dans la rétine et hétérozygote dans le reste
de ses cellules montrant l'existence d'une nouvelle mutation localisée à la rétine. Montrer
ensuite qu'il a reçu un chromosome défectueux de sa grand mère I-1.

Introduction
Certaines formes de rétinoblastome ont une origine génétique. Toutefois, dans le cas présenté
ici, nous montrerons que c'est la conjonction de l'hérédité, transmission d'un chromosome
anormal, et l'apparition d'une anomalie dans la rétine, non liée à l'hérédité, qui est responsable
de l'apparition de la maladie.

Les informations tirées du génotype de III-8

Le document 2 montre que l'individu III-8 possède dans toutes ses cellules, à l'exception de
celles de la rétine, un chromosome 13 anormal, plus court que le chromosome 13 normal. Il a
donc reçu de ses parents un chromosome 13 normal et un chromosome 13 anormal. Comme
sa grand mère possédait le même génotype, comme le montre son caryotype, elle a transmis
un chromosome anormal à son fils II-6 qui l'a transmis à sa fille III-8. I-1 et II-3 ne sont pas
atteints car ils possèdent un exemplaire normal du chromosome 13 suffisant pour assurer un
fonctionnement normal.

Origine du rétinoblastome

L'anomalie ne se manifeste que lorsque le chromosome 13 anormal est présent en double


exemplaire. C'est ce que l'on constate dans les seules cellules de la rétine chez III-8 alors que
ses autres cellules possèdent un exemplaire normal. Ceci signifie que le second chromosome
anormal présent dans les cellules de la rétine n'a pas été transmis par ses parents et il résulte
donc d'une nouvelle mutation limitée à la rétine. Sur le caryotype, on constate que la mutation
qui s'est produite dans la rétine a produit le même effet que la mutation familiale, une délétion
du chromosome 13. Elle peut résulter de facteurs mutagènes de l'environnement, comme par
exemple, l'action du rayonnement ultraviolet qui est absorbé par l'ADN. Elle aboutit à un état
homozygote dans la rétine et donc au déclenchement de la tumeur.

Conclusion
Le chromosome 13 anormal présent chez sa grand mère a été transmis par son père à l'enfant
III-8. En outre, une mutation s'est produite dans la rétine conduisant à un état homozygote
limité à cet organe et à l'apparition du rétinoblastome.

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Exercice 13 :

Avant de commencer

Déterminer la limite à partir de laquelle le nombre de répétitions du triplet CAG conduit à un


phénotype anormal.

Introduction
La chorée de Huntington est une maladie héréditaire qui ne se manifeste qu'à l'âge mûr. Les
connaissances en génétique permettent de déterminer son origine et de prévoir dans certains
cas la probabilité d'apparition de la maladie dans une famille dont certains membres sont
atteints comme c'est le cas dans l'exemple proposé.

Mode de transmission et origine de la maladie


La chorée de Huntington est une affection neurologique à transmission autosomique
dominante. Ceci implique que si un seul allèle du gène IT 15 porte l'anomalie, l'individu qui le
possède sera atteint. Lorsqu'une maladie est à transmission autosomique dominante, tout
individu atteint possède au moins un de ses deux parents atteints. Or, l'individu III de la
famille B est atteint alors qu'aucun de ses parents ne l'est. Quelle est dans ce cas l'origine de la
maladie ?
Le document 1 montre que l'allèle morbide est caractérisé par un nombre de répétitions du
triplet CAG égal au minimum à 39 dans la population malade tandis que l'allèle normal ne
présente jamais plus de 30 répétitions dans la population témoin étudiée. La maladie ne se
manifeste donc que pour un nombre de répétitions supérieur à 39 dans au moins un des deux
allèles puisqu'il est dominant. C'est bien ce que l'on observe chez l'individu III dont un des
allèles IT 15 montre 63 répétitions. Or cette personne a reçu de sa mère l'allèle possédant 21
répétitions. Il a donc reçu de son père soit l'allèle qui en possède 22 soit celui qui en possède
30 plus probablement. On peut donc supposer que de nouvelles répétitions se sont formées
lors de la gamétogenèse chez son père II, probablement dans l'allèle qui, avec 30 répétitions,
se trouve à la limite supérieure observée dans les allèles normaux. La transmission de cet
allèle a conduit à l'apparition de la chorée chez l'individu III. Ainsi, le nombre de répétitions
lorsqu'il est proche de la limite supérieure de l'allèle normal et donc de la limite inférieure de
l'allèle morbide peut augmenter au cours de la gamétogenèse et donner naissance à un nouvel
allèle morbide dominant. Ceci met en évidence le caractère dynamique de cette mutation dont
le nombre de répétitions peut augmenter au cours de la gamétogenèse transformant un allèle
normal en allèle morbide. Au cours des générations, il peut donc y avoir transformation d'un
allèle normal en allèle morbide par augmentation du nombre de répétitions du triplet CAG.

Risques encourus par les fœtus


Le père III-1 du fœtus IV-12 de la famille A est atteint tandis que la mère ne l'est pas. Étant
donné qu'il a un enfant, IV-12 non atteint, le père III-11 est hétérozygote pour l'allèle morbide
car s'il était homozygote, tous ses enfants seraient atteints en raison du caractère dominant de
l'allèle morbide. Dans ces conditions, le père III-11 produit 50 % de gamètes portant l'allèle
normal et 50 % portant l'allèle morbide et il y a un risque de 1/2 de transmission à son enfant.
Comme l'allèle est dominant, le fœtus présente un risque de 1/2 d'être atteint.
Dans la famille B, le fœtus III reçoit un allèle normal de chacun de ses parents qui ne sont pas
atteints et ne devrait donc pas l'être non plus. Toutefois, le fait que son frère soit atteint
montre que le risque n'est pas nul. L'allèle du père qui possède 30 répétitions est susceptible
de connaître de nouvelles répétitions lors de la gamétogenèse et de se transformer en un allèle
morbide mais ce risque n'est pas quantifiable d'après les documents proposés. Ceci pose de

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difficiles problèmes éthiques d'autant que la maladie se déclare tardivement au cours de la vie
et que la gravité de l'atteinte est liée au nombre de répétitions du triplet CAG dans l'allèle.

Conclusion
Le cas de la chorée de Huntington montre qu'un allèle normal peut se transformer en allèle
anormal par accumulation au cours des générations de répétitions d'un triplet au delà d'une
limite déterminée. Ce mécanisme n'est pas propre à la chorée de Huntington mais existe aussi
dans d'autres maladies héréditaires comme le syndrome de l'X fragile et souligne le caractère
dynamique de certaines mutations.

Exercice 14 :

Avant de commencer

Remontez la chaîne de causalité en partant de l'enzyme impliquée dans le métabolisme de la


phénylalanine jusqu'à la séquence d'ADN de l'allèle responsable.

Introduction
La phénylcétonurie est une maladie métabolique héréditaire à transmission autosomale
récessive. Ceci signifie que les personnes atteintes sont homozygotes pour l'allèle muté
responsable de la maladie. Les documents proposés permettent de préciser son origine,
notamment d'identifier l'allèle muté, la nature de la mutation et ses conséquences
métaboliques.

Une maladie génétique


Le document 4 indique que dans près de 63 % des familles touchées, la phénylcétonurie est
due à une anomalie dans la constitution d'une enzyme, la phénylalanine hydroxylase (PAH).
Nous savons que l'activité d'une enzyme est liée à sa structure tertiaire déterminée par la
séquence de ses acides aminés (structure primaire). Or, la structure primaire de toute protéine
est dictée par la séquence nucléotidique de son gène. Dans le cas de la PAH, il existe deux
allèles du gène, un allèle normal et un allèle muté comme le montre le document 4. L'allèle
muté présente une mutation ponctuelle, une substitution, dans le codon 408 : le premier
nucléotide de ce codon a pour base azotée la cytosine dans l'allèle normal et la thymine dans
l'allèle muté. Cette simple différence dans la séquence va introduire une différence dans la
séquence de l'ARN messager correspondant. À la position 408, l'ARNm normal comportera le
codon CGG tandis que l'ARNm anormal comportera le codon UGG. En effet, la séquence du
brin non transcrit correspond à celle de l'ARNm à ceci près que les nucléotides comportant la
thymine (T) dans l'ADN y sont remplacés par des nucléotides comportant l'uracile (U) dans
l'ARN. Le tableau du code génétique montre que ces deux codons correspondent
respectivement à l'arginine et au tryptophane. Aussi, au moment de la traduction de l'ARNm
en protéine, le tryptophane remplacera l'arginine à la position 408 de la séquence protéique.
Cette simple anomalie dans la structure primaire de la PAH est à l'origine de l'affection
héréditaire.

Conséquences métaboliques
Le remplacement de l'acide aminé 408 dans la structure primaire de la PAH modifie cette
protéine enzymatique ce qui perturbe le métabolisme de la phénylalanine. En effet, le
document 1 montre que chez un sujet normal, la phénylalanine reste peu concentrée dans le
sang et dans les urines (1 à 2 mg/100 mL) car elle est transformée par la PAH en tyrosine
selon l'équation bilan de la voie 1 du document 2. La tyrosine est ensuite impliquée dans la

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biosynthèse de la mélanine, le pigment sombre de la peau. Au contraire, chez un sujet malade,


le document 1 nous indique que la phénylalanine s'accumule dans le sang à des concentrations
toxiques (15 à 63 mg/100 mL) et dans les urines (300 à 1000 mg/100 mL). Elle n'est donc pas
transformée selon la voie 1 du document 2 ce qui montre que la PAH ne remplit pas sa
fonction correctement, vraisemblablement en raison d'une modification de sa structure
tertiaire due à l'anomalie de sa séquence. Dans ces conditions, une voie métabolique
alternative (voie 2 du document 2) transforme une partie de la phénylalanine alimentaire en
acide phénylpyruvique, un acide cétonique éliminé par les urines. On retrouve en effet de
l'acide phénylpyruvique dans le sang (0.3 à 1.8 mg/100 mL) et dans les urines (300 à 2000
mg/100 mL), ce qui n'est pas le cas chez les individus non atteints. Or, l'accumulation d'acide
phénylpyruvique à de telles concentrations est toxique pour l'organisme, notamment pour le
développement du système nerveux central. Si rien n'est fait, les anomalies de développement
du cerveau conduiront à un retard mental. Toutefois, un régime alimentaire appauvri en
phénylalanine permet de limiter les conséquences de l'anomalie.

Conclusion
Ainsi, la simple substitution d'un nucléotide C par un nucléotide T dans un seul codon du gène
de la PAH est à l'origine de la maladie car cette mutation conduit à une protéine enzymatique
inactive incapable de transformer la phénylalanine en tyrosine ce qui perturbe le métabolisme
normal de la phénylalanine. L'accumulation de cet acide aminé à des concentrations
excessives et celle d'acide phénylpyruvique (qui ne se forme pas normalement) sont toxiques
et provoquent les symptômes décrits dans le document 1. En outre, la chaîne de biosynthèse
de la mélanine n'est pas correctement approvisionnée en tyrosine ce qui se traduit par des
anomalies de pigmentation.
Toutefois, comme le confirme l'arbre généalogique du document 3, la maladie n'apparaît que
chez les homozygotes pour l'allèle muté car les hétérozygotes continuent à produire
parallèlement l'enzyme normale. C'est pourquoi il s'agit d'une maladie héréditaire récessive.

Exercice 15 :

Avant de commencer

Identifiez la structure des chromosomes normaux pour en déduire les anomalies à l'origine de
la maladie des deux enfants.

Introduction
Lorsqu'un couple a des enfants atteints par une maladie génétique, il est souvent possible de
prévoir la probabilité d'apparition de la maladie chez les futurs enfants si l'on peut déterminer
les génotypes des parents. En outre, dans les cas de maladies chromosomiques, l'étude des
caryotypes permet d'établir les génotypes et d'identifier les anomalies existantes. En effet, le
caryotype est une photographie prise au microscope des chromosomes métaphasiques d'une
cellule. En rangeant les chromosomes par paires d'homologues, on facilite l'identification des
anomalies.

Analyse des caryotypes


Le médecin consulté par les parents a formulé l'hypothèse d'une maladie d'origine
chromosomique. Pour valider cette hypothèse, il a demandé l'établissement du caryotype des
membres de la famille. En effet, l'examen des chromosomes permet souvent d'identifier une
anomalie, en particulier si elle porte sur le nombre ou la dimension des chromosomes. Qu'en
est-il dans ce cas en se limitant aux paires de chromosomes 5 et 12 ?

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Caryotype du père
Chez le père, l'examen des chromosomes en fluorescence montre une paire de chromosomes 5
identiques formés de 13 bandes différant par leur degré de fluorescence. On observe 7 bandes
de faible fluorescence alternant avec 6 bandes de forte fluorescence. Les deux chromosomes
12, plus courts, sont également identiques mais ne comportent que 5 bandes, 3 de faible
fluorescence alternant avec 2 bandes de fluorescence importante. Sachant que les
chromosomes homologues d'une même paire ont normalement une structure et une dimension
comparables, ces deux paires de chromosomes semblent normales ce qui est confirmé par
l'absence de signes cliniques chez le père.

Caryotype de la mère
Chez la mère, en revanche, on détecte des anomalies chromosomiques repérables à la
différence de taille des chromosomes homologues des paires 5 et 12. En effet, si le
chromosome 5b de la mère est identique au chromosome 5b du père, le chromosome 5a est
plus court. Il lui manque deux bandes de forte fluorescence et deux bandes de faible
fluorescence. Aussi, si la structure des chromosomes paternels est la structure normale, le
chromosome 5a maternel présente une délétion. Dans le cas de la paire 12, on observe
également une différence de taille entre 12a et 12b. Ce dernier chromosome a une taille et des
bandes identiques à celles des deux chromosomes 12 paternels mais le chromosome 12a est
plus long. On remarque qu'il possède deux bandes de forte fluorescence et deux bandes de
faible fluorescence supplémentaires. Ainsi, le fragment manquant du chromosome 5a se
retrouve sur le chromosome 12a. C'est une translocation. Puisque la mère ne présente aucun
signe clinique, cela montre qu'elle ne possède ni manque, ni excès de matériel
chromosomique. Il s'agit donc d'une translocation équilibrée.

Caryotypes des enfants


Les deux enfants présentent des anomalies chromosomiques à l'origine de signes cliniques
sévères. Le premier enfant présente une paire de chromosomes 5 anormale : son chromosome
5a présente la même délétion que le chromosome correspondant de la mère. Toutefois,
contrairement à sa mère, le fragment manquant n'est pas présent sur le chromosome 12 car il
possède une paire 12 normale. Il lui manque donc une partie du matériel chromosomique,
défaut à l'origine de la maladie du "cri du chat".
Le deuxième enfant possède une paire 12 anormale avec un chromosome 12a identique à
celui de sa mère, c'est à dire plus long que la normale. Comme la paire 5 est normale
contrairement à sa mère, cet enfant possède du matériel chromosomique en excès à l'origine
des signes cliniques observés.

Caryotype du fœtus
Il est possible de déterminer la probabilité pour que le fœtus soit lui aussi affecté. En effet,
puisque les génotypes des parents sont connus, on peut en déduire la probabilité de formation
des différents gamètes et donc les génotypes possibles pour le fœtus en se limitant aux paires
de chromosomes 5 et 12.
Le père, dont les chromosomes sont normaux, produits des gamètes normaux. La mère
produit des gamètes de quatre types différents : 5a, 12a ; 5a, 12b ; 5b, 12a ; 5b, 12b. La
combinaison 5a, 12a comportant la translocation équilibrée donnera un individu sans signe
clinique particulier puisque son caryotype sera identique à celui de la mère. La combinaison
5b, 12b également puisque son caryotype, normal, sera identique à celui du père. En revanche,
5a, 12b donnera un caryotype auquel manquera un fragment de 5a comme le premier enfant et
5b, 12a donnera un caryotype dans lequel se trouvera un fragment en excès sur 12a comme le
deuxième enfant. Le fœtus a donc une probabilité de 1/2 d'être affecté par une maladie.

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Conclusion
Le médecin va donc pouvoir informer les parents du risque important (1 "chance" sur 2)
d'apparition chez le fœtus d'une maladie similaire à celle de l'un ou l'autre des deux enfants.
Toutefois, l'examen du caryotype du fœtus établi à la suite d'une amniocentèse permettra de
savoir si effectivement le fœtus est atteint. Si c'est le cas, les parents devront alors décider de
la poursuite ou non de la grossesse compte tenu de la sévérité des symptômes prévisibles.

Exercice 16 :

Avant de commencer

Démontrer d'abord qu'il s'agit d'une enzymopathie puis établir la transmission autosomale
récessive.

Introduction
La dysurie présentée par Pascal a les caractères d'une maladie métabolique. Son origine est
génétique et sa transmission se fait sur le mode autosomique récessif, comme nous allons le
montrer.

Une enzymopathie héréditaire


Pascal présente une anomalie du métabolisme urinaire qui se traduit par la formation de micro
calculs de dihydroxyadénine expulsés avec l'urine ou obstruant les voies urinaires. Le
document 1 montre que l'adénine n'est pas métabolisée correctement. Sa concentration dans
l'urine est 26 fois plus élevée que chez le témoin car elle n'est pas transformée en adénosine
monophosphate (AMP). En effet, l'enzyme APRT qui transforme normalement l'adénine en
AMP n'a aucune activité chez Pascal. En outre, l'adénine est alors transformée par une voie
métabolique alternative en dihydroxyadénine. Normalement non décelable, cette substance
s'accumule en fortes quantités chez Pascal et précipite sous forme des micro calculs.
Le document 2 montre que le déficit en APRT semble être héréditaire. En effet, alors que le
taux d'APRT est nul chez Pascal, il peut prendre les valeurs 50 % ou 100 % chez les autres
membres de la famille.

Étude de l'arbre généalogique et mode de transmission


Les taux d'enzymes observés suggèrent l'existence de deux allèles du gène de l'APRT, l'un
actif et dominant (A) et l'autre inactif et récessif (a). Dans ce cas, un homozygote a/a aurait un
taux d'APRT de 0 %, un hétérozygote A/a aurait un taux de 50 % comme les parents de
Pascal, et un homozygote A/A aurait un taux de 100 % comme la grand-mère maternelle et le
demi-frère. L'arbre généalogique n'est pas en contradiction avec ce point de vue. En effet, si
l'allèle morbide a est récessif, Pascal a reçu un allèle a de chacun de ses parents, hétérozygotes
A/a. Sa mère, qui avait reçu cet allèle de son père, puisque sa mère présente un taux d'APRT
maximal, l'a également transmis à son demi-frère. Si l'allèle était dominant il n'en serait pas
ainsi. En outre, la transmission ne peut être qu'autosomique car si l'allèle était porté par X, le
père ne pourrait qu'être hémizygote et serait atteint, ce qui n'est pas le cas.

Conclusion
Les calculs urinaires de Pascal sont donc le résultat d'une dysurie héréditaire d'origine
génétique. Pascal est homozygote pour un allèle codant une APRT inactive, allèle récessif
porté par un autosome.

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Exercice 17 :

Introduction
L'hémophilie et le daltonisme étant des anomalies génétiques à transmission gonosomique, les
allèles mutés sont donc transmis de génération en génération avec les chromosomes X.
L'analyse de l'arbre généalogique de la famille va nous permettre de préciser la manière dont
les allèles responsables du daltonisme et de l'hémophilie se transmettent à travers les
générations.

Mécanismes de transmission des deux anomalies


Nous savons que les gènes D et H sont des gènes liés puisque situés sur le même
chromosome, l'hétérochromosome X.
Considérons les quatre frères de la génération IV. Les mâles possèdent deux gonosomes
différents X et Y. Puisque les gènes D et H sont situés sur le chromosome X les allèles portés
par X s'expriment chez les mâles (état hémizygote), quel que soit leur caractère dominant ou
récessif, du fait que la plus grande partie du chromosome X n'a pas de partie homologue sur
Y. L'individu IV-1 est daltonien et sa coagulation est normale et nous écrirons donc son
phénotype [D-, H]. On peut en déduire que son génotype s'écrit XD-,H/Y puisque c'est un
garçon. De la même façon, l'individu IV-2 est de phénotype [D, H-] et a donc un génotype XD,
H-
/Y. L'individu IV-3 est de phénotype [D-, H-] et a donc un génotype XD-,H-/Y ; l'individu IV-
4, de phénotype normal [D, H], est de génotype XD,H. Les garçons reçoivent leur chromosome
Y de leur père et leur chromosome X de leur mère. Leur père, III-1, présente un phénotype
normal [D, H]. S'agissant de gènes portés par X, il est donc de génotype XD, H/Y puisque seuls
des allèles normaux s'expriment chez lui. Puisque les quatre frères présentent quatre
génotypes hémizygotes différents, cela montre que leur mère a produit quatre types de
gamètes différents que l'on peut noter XD-,H, XD, H-, XD-,H-, XD,H respectivement. La mère III-2
est donc hétérozygote pour les deux couples d'allèles et son génotype s'écrit XD,H / XD-,H-
puisque les femmes possèdent deux exemplaires du chromosome X. Elle n'est atteinte
d'aucune des deux anomalies mais elle est porteuse des deux allèles mutés puisqu'elle les
transmet à ses fils. Les deux allèles responsables de l'hémophilie et du daltonisme sont donc
récessifs par rapport aux allèles normaux.
Ainsi, l'hémophilie et le daltonisme ont pour origine deux anomalies génétiques distinctes
dues à des mutations à deux locus différents. La transmission est gonosomique récessive ce
qui signifie que les femmes sont le plus souvent porteuses sans être atteintes (excepté dans les
rares cas où elles sont homozygotes) alors que les hommes présentent l'anomalie dès lors
qu'ils reçoivent l'allèle muté porté par X bien qu'il soit récessif par rapport à l'allèle normal.
Toutefois, comme des recombinaisons ont pu se produire entre les deux allèles au cours de la
méiose chez la femme III-2, il n'est pas possible de préciser à ce stade leur répartition précise
sur les chromosomes.
Son père, II-1 montre un phénotype [D-, H] correspondant à un génotype XD-,H/Y. Il a donc
transmis le chromosome XD-,H à sa fille III-2 qui est donc de génotype XD-,H/ XD, H-. Elle a
donc reçu XD, H- de sa mère II-2. Cette dernière, de phénotype normal, a donc probablement le
génotype XD, H-/XD,H mais la double hétérozygotie ne peut être totalement exclue. Si elle
portait l'allèle D-, sa fille aurait seulement 1 chance sur 2 d'être homozygote pour D- et
daltonienne. L'allèle H- provient nécessairement de la femme I-2 puisque I-1 n'est atteint
d'aucune anomalie. On peut donc raisonnablement penser que l'allèle D- a été introduit dans la
famille par II-1.

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Diversité des phénotypes


La mère III-2 est hétérozygote pour les deux gènes. Les gènes étant situés sur un même
chromosome, des recombinaisons sont possibles à la méiose. Leur fréquence dépend de la
distance entre les deux gènes que nous ne connaissons pas mais ici les recombinaisons ne sont
pas rares puisque la mère a produit 4 gamètes différents au cours de 4 méioses indépendantes.
Le schéma ci-dessous résume comment peuvent se former, à l'échelle des chromosomes,
quatre phénotypes différents chez les garçons de la génération IV à partir des deux génotypes
de la génération III. Seules les phases essentielles sont indiquées.

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Exercice 18 :

Introduction
Les anomalies génétiques se transmettent de génération en génération mais ne se manifestent
pas nécessairement dans le phénotype si le gène responsable est un allèle récessif puisque
dans ce cas seuls les homozygotes sont atteints. Si un homme et une femme sont apparentés,
la probabilité d'apparition d'une anomalie héréditaire due à un allèle récessif d'un gène est
plus élevée car la probabilité qu'il soit présent simultanément chez les deux parents est plus
élevée.

Mode de transmission des deux gènes


Deux couples d'allèles sont ici en jeu. Nous appellerons s et s+ respectivement les allèles muté
(surdi-mutité) et normal d'un gène et nous appellerons d et d+ respectivement, les allèles muté
(daltonisme) et normal de l'autre gène. Les individus II 2, 3 et 4 sont sourds-muets alors que
leurs parents I 1 et I 2 ne sont pas atteints. On en déduit que l'allèle responsable de la surdi-
mutité est récessif par rapport à l'allèle normal. En outre, le locus du gène est situé sur un
autosome car s'il était situé sur le chromosome X, le père I 1 serait atteint puisqu'il a une fille
atteinte. La fille II 4 étant homozygote, son père serait hémizygote si le gène était sur X, ce
qui n'est pas le cas car sinon il serait atteint.
Le daltonisme correspond à un allèle muté d'un gène lié au sexe intervenant dans la vision des
couleurs. L'allèle est récessif puisque des enfants atteints (II 1' et 3') sont issus de parents non
atteints (I 1' et 2').

Origine de la double anomalie


Dans la famille de M. A, l'allèle de la surdi-mutité est présent chez certains individus, soit à
l'état homozygote (As/As : II 2, 3, 4) soit à l'état hétérozygote (A+/As). Puisque M. A a un fils
sourd-muet (IV 2) et qu'il n'est pas atteint, c'est qu'il est hétérozygote et qu'il a transmis à son
fils l'allèle que lui-même a reçu de son père, hétérozygote, qui l'avait reçu de son père II 2
homozygote.
Dans la famille de Mme A, l'allèle du daltonisme est présent soit à l'état homozygote (Xd/Xd :
fille III 4'), soit hémizygote (Xd/Y : garçons II 1', 3' ; III 2'), soit hétérozygote (Xd/X+).
Puisque Mme A a transmis l'allèle à son fils IV 2 et qu'elle n'est pas atteinte, c'est qu'elle est
hétérozygote et qu'elle a transmis à son fils l'allèle du daltonisme reçu de son père II 1,
hémizygote Xd/Y. Comme l'enfant IV 2 est un garçon, il est daltonien car lui aussi est
hémizygote Xd/Y. De plus, puisqu'il est également sourd-muet et donc homozygote As/As,
c'est que sa mère lui a transmis l'allèle s. Elle est donc hétérozygote As/A+.
La figure 1 montre sur des schémas chromosomiques comment les anomalies se sont
transmises (les autosomes sont représentés par la lettre A, les hétérochromosomes par les
lettres X et Y).

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Figure 1 : transmission des anomalies.

Exercice 19 :

Avant de commencer
Ne vous contentez pas de décrire méiose et fécondation, montrez qu'il y a brassage génétique
par redistribution des allèles.

Introduction
Chez toutes les espèces à reproduction sexuée, les deux mécanismes qui maintiennent la
variabilité (sur laquelle s'exerce la sélection naturelle) en assurant le brassage génétique sont
la méiose et la fécondation. La fécondation est la fusion de deux gamètes mâle et femelle en
un zygote, tandis que la méiose est un ensemble de deux divisions conduisant à des cellules
haploïdes à l'origine des gamètes. La génétique des drosophiles va nous permettre d'illustrer
ces mécanismes.

Conventions d'écriture
Les drosophiles de lignées pure sont, par définition, homozygotes pour les gènes considérés.
Nous appellerons Vg+ et Vg, Eb+ et Eb les allèles des deux gènes correspondant. Les
phénotypes des lignées pures, s'écriront respectivement [Vg+, Eb+] pour la souche dominante
et [Vg, Eb] pour la souche récessive et leurs génotypes Vg+/Vg+, Eb+/Eb+ et Vg/Vg, Eb/Eb
puisque les gènes sont sur des chromosomes différents.

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Chacun des parents ne forme qu'un seul type de gamètes comportant respectivement les
allèles Vg+, Eb+ et Vg, Eb. En conséquence, les descendants (hybrides F1), sont tous
hétérozygotes pour les deux gènes, donc de génotype Vg+/Vg, Eb+/Eb et de phénotype [Vg+,
Eb+]. Examinons la méiose chez ces hétérozygotes et les gamètes qu'ils produisent.

Méiose et brassage génétique


La première ligne et la première colonne du tableau 1 montrent les différents types de gamètes
formés par les hétérozygotes. On remarque qu'ils comportent des associations d'allèles
inconnues dans les souches parentales. En effet, les deux gènes étant sur des chromosomes
différents, la ségrégation indépendante des chromosomes lors de la première division de la
méiose conduit à leur répartition au hasard dans les gamètes et à la formation de quatre types
de gamètes en proportions identiques (25%) comme le montre la figure 1.

Figure 1 : méiose chez les hybrides F1

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Tableau 1 :

Gamètes mâles Vg+ Eb+ Vg+ Eb Vg Eb+ Vg Eb


:
femelles :
Vg+ Eb+ Vg+ Eb+ Vg+ Eb+ Vg+ Eb+ Vg+ Eb+
Vg+ Eb+ Vg+ Eb Vg Eb+ Vg Eb

Vg+ Eb Vg+ Eb+ Vg+ Eb Vg+ Eb+ Vg+ Eb


Vg+ Eb Vg+ Eb Vg Eb Vg Eb

Vg Eb+ Vg+ Eb+ Vg+ Eb+ Vg Eb+ Vg Eb+


Vg Eb+ Vg Eb Vg Eb+ Vg Eb

Vg Eb Vg+ Eb+ Vg+ Eb Vg Eb+ Vg Eb


Vg Eb Vg Eb Vg Eb Vg Eb

Si ces mouches sont croisées entre elles, on obtient les résultats présentés dans les 16 cases
centrales du tableau correspondant aux seize combinaisons possibles des gamètes aboutissant
à 9 génotypes qui déterminent 4 phénotypes. De plus, certains descendants possèdent une
combinaison d'allèles et un phénotype nouveaux par rapport aux souches d'origine. Comme le
montrent les deux génotypes soulignés, certains descendants constituent même des lignées
pures nouvelles. En généralisant, si le nombre de gènes en jeu est n, le nombre de génotypes
possible est de 3n et le nombre de phénotypes possibles est de 2n.
Notons qu'il existe également au cours de la méiose un brassage intrachromosomique pour les
gènes situés sur les mêmes chromosomes qui s'ajoute au brassage interchromosomique des
gènes indépendants. Il est assuré par des échanges de segments chromosomiques (crossing
over) entre chromosomes homologues lors de la prophase I de la méiose.

Fécondation et brassage génétique


Les gamètes variés formés lors de la méiose se rencontrent au moment de la fécondation.
Celle-ci intervient aussi dans le brassage génétique comme le montre le tableau ci-dessus car
les gamètes se rencontrent au hasard. Ainsi, la formation de nouveaux génotypes,
correspondant éventuellement à de nouveaux phénotypes comme dans l'exemple des
drosophiles, dépend des allèles portés par les gamètes. Toutefois, l'exemple choisi ne montre
pas le fait que les mécanismes examinés portent en fait sur des milliers de gènes comportant
souvent de nombreux allèles générant une grande diversité. Ainsi se réalise un véritable
brassage génétique qui rend compte du maintien du polymorphisme et de l'unicité de
l'individu.

Exercice 20 :

Avant de commencer
Transposition à Neurospora d'un problème généralement résolu en classe à l'aide de
Sordaria. Il s'agit ici d'un cas classique de monohybridisme chez un haploïde concernant une
exigence nutritive et seules les spores possédant le phénotype [M+] germeront sur milieu
minimum sans méthionine.

Introduction
On a croisé deux souches de Neurospora qui diffèrent par un caractère, la capacité ou
l'incapacité à synthétiser la méthionine, gouvernée par un couple d'allèles M+ et M-.
S'agissant d'un organisme haploïde, les spores de génotype M+ seront de phénotype [M+] et

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pourront germer sur le milieu minimum sans méthionine tandis que les spores de génotype M-
ne germeront pas (phénotype [M-]).

Résultats du croisement
Les asques comportent tous 4 spores M+ et 4 spores M- puisque l'on observe la germination
de 4 spores sur 8 dans chaque asque ce qui correspond à du monohybridisme. La cellule-œuf
issue de la fécondation comporte chacun des deux allèles apportés par les gamètes parentaux.
Cette cellule diploïde subit ensuite la méiose, ensemble de deux divisions précédées d'une
seule synthèse d'ADN et aboutissant à 4 cellules haploïdes. Chaque allèle a été dupliqué une
fois et se retrouve dans l'une des 4 cellules filles. La formation des asques s'accompagne d'une
mitose supplémentaire des cellules haploïdes, précédée d'une duplication du matériel
génétique comme n'importe quelle mitose : chacun des deux allèles se retrouve ainsi à 4
exemplaires dans l'asque qui comporte huit spores.
On remarque que la disposition des spores dans l'asque peut se ramener à deux types en
fonction de l'emplacement des spores M+ et M- : 2/2/2/2 ou 4/4.

Interprétation
Les spores restent ordonnées chez cette espèce comme l'étaient les fuseaux mitotiques lors des
divisions. Le fait que les spores aillent par paires M+, M+ et M-, M- est le résultat de la
troisième division. Les deux types d'arrangement des spores dans les asques sont liés aux
deux divisions de la méiose et leur fréquence respective dépend du taux de recombinaison lors
de la prophase I de la méiose. Lorsque les asques comportent deux groupes de 4 spores (ici 8
asques sur 13) on parle de préréduction car lors de la première division de la méiose, les deux
chromatides constituant chaque chromosome portent le même allèle quand les chromosomes
homologues se séparent à l'anaphase. Au contraire, lorsque les asques comportent quatre
groupes de 2 spores, on parle de post-réduction. Dans ce cas, des échanges de segments
chromosomiques se produisant lors de la prophase I (crossing-over) entre chromosomes
homologues conduisent à des allèles différents sur les deux chromatides d'un chromosome.
C'est à la seconde division que les allèles différents se séparent ce qui explique la répartition
2/2/2/2 après la troisième division. Le schéma ci-dessous résume le comportement des
chromosomes lors de la méiose.

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La fréquence des asques où s'observe la postréduction est proportionnelle à la distance entre


centromère et locus du gène. La proportion de 5 asques postréduits sur un total de 13
correspond à une distance de 19 centimorgan (38% divisé par 2) entre le locus de M+/M- et le
centromère.

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Exercice 21 :

Avant de commencer
Faites d’abord au brouillon le schéma de la méiose avec 2 paires de chromosomes, l'une
portant deux gènes liés (Aa, Bb), l'autre portant Ee. Les gènes indépendants permettent
d'illustrer le brassage interchromosomique, les gènes liés le brassage intrachromosomique.

Introduction
Chez les espèces à reproduction sexuée, chaque individu résulte de la rencontre d’un gamète
mâle et d’un gamète femelle produits par ses parents. Les gamètes sont des cellules
reproductrices haploïdes dont la fusion reconstitue le stock diploïde de chromosomes
caractéristique de l’espèce.
La répartition des chromosomes homologues (et donc des allèles qu’ils portent) dans les
cellules haploïdes à l’origine des gamètes, s’effectue lors de la méiose et aboutit au brassage
de l'information génétique qui maintient la diversité du vivant.
En prenant un exemple simple, celui de trois couples d’allèles dont deux sont portés par le
même chromosome (gènes liés), nous montrerons que le brassage génétique lors de la méiose
comporte deux mécanismes complémentaires, le brassage interchromosomique et le brassage
intrachromosomique.

I- La méiose et le brassage interchromosomique


La méiose est un ensemble de deux divisions précédé d’une seule synthèse d’ADN et
intervient chez les animaux au cours de la gamétogenèse. Elle conduit à la formation de
quatre cellules haploïdes à partir d’une cellule-mère diploïde.
Nous prendrons l’exemple des spermatocytes I qui sont les cellules subissant la méiose dans
les tubes séminifères des testicules.
On considère 3 couples d’allèles Aa, Bb et Ee disposés sur 2 paires de chromosomes, Aa et
Bb correspondant aux allèles des deux gènes liés, donc situés sur la même paire de
chromosomes, Ee étant localisés sur l’autre paire. Le schéma 1 montre la configuration
choisie.

Les spermatocytes I subissent la duplication de leur ADN lors de la phase S du cycle


cellulaire puis entament la première division de la méiose en entrant en prophase I. A ce
stade, les chromosomes sont constitués de 2 chromatides identiques résultant de la duplication

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de l'ADN et reliées par le centromère. Au cours de cette phase, les chromosomes homologues
sont réunis en bivalents (schéma 2).

Lorsque les chromosomes homologues se séparent à l’anaphase, chaque centromère migre


aux pôles de la cellule indépendamment des centromères des autres chromosomes. On parle
de ségrégation indépendante des chromosomes. Les spermatocytes II formés à l’issue de la
première division et donc les gamètes, pourront présenter, dans l’exemple choisi, 4 génotypes
différents correspondant à 4 types de combinaisons d'allèles en proportions identiques puisque
ne dépendant que de la ségrégation au hasard des chromosomes. (schéma 3).

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Ce premier mécanisme de brassage interchromosomique lié à la ségrégation indépendante des


chromosomes s'accompagne d'un autre mécanisme assurant un brassage intrachromosomique.

II- Le brassage intrachromosomique


Lors de la prophase I de la méiose, lorsque se forment les bivalents, les quatre chromatides de
chaque bivalent (" tétrades ") sont étroitement accolées et entremêlées. Il peut alors se
produire des échanges de segments homologues entre elles, au niveau de chiasmas,
conduisant à la formation de chromatides portant une combinaison d’allèles différente de
celles des chromosomes des parents (schéma 4).

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La fréquence de ces échanges (appelés aussi " crossing-over ") dépend de la position des
locus sur le chromosome : plus ils sont éloignés, plus la probabilité d’échanges est importante.
Le schéma 4 montre que si l’on tient compte de ce brassage intrachromosomique, ce n’est
plus 4, mais 8 types de gamètes différents qui peuvent se former.

Conclusion
La méiose constitue donc un mécanisme générateur de diversité en raison du brassage
génétique réalisé par un double mécanisme : brassage interchromosomique lors de la
ségrégation indépendante des chromosomes et brassage intrachromosomique réalisé par les
crossing-over. Au cours de ce brassage, les allèles venant des parents sont redistribués
conduisant à de nouvelles combinaisons alléliques dans les gamètes. En outre, lors de la
fécondation, la rencontre au hasard des parents, et donc celle des gamètes, constitue un facteur
supplémentaire de brassage de l'information génétique.

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Exercice 22 :

Avant de commencer
Faire une description précise du document 1 et en tirer des hypothèses explicatives que
l’analyse des documents suivants permettra de valider.

Introduction
La répartition des différents phénotypes dans une population dépend de divers facteurs.
L’analyse des documents va nous permettre d’en identifier certains.

Document 1
Chez Drosophila pseudoobscura, la répartition des deux phénotypes ST et AR montre un
gradient net sur une distance de seulement 100 km en fonction de l’altitude. A basse altitude
le phénotype ST est majoritaire et le phénotype AR minoritaire. Plus l’altitude augmente, et
plus la proportion de ST diminue. A 3000 m, la proportion de ST est très faible. Ainsi, AR
semble plus adapté à l’environnement montagnard et ST à un environnement de plaine.
Plusieurs facteurs physiques et biotiques se modifient avec l’altitude : les températures
moyennes et la pression atmosphérique diminuent, le régime des précipitations est différent,
les espèces vivantes sont moins nombreuses etc. L’hypothèse la plus simple est que les deux
phénotypes diffèrent par leur adaptation au climat, notamment par leur tolérance thermique.

Document 2
Le document 2 montre que l’hypothèse précédente est plausible. A basse altitude, la
proportion relative des deux phénotypes varie avec les conditions climatiques. AR domine en
hiver tandis que ST domine en été. On peut alors supposer que le facteur essentiel est la
température. L’expérience du document 3 est destinée à tester cette hypothèse.

Document 3
En vue d’examiner l’influence de la température, deux populations différant par leurs
proportions phénotypiques sont soumises pendant 23 générations à une température constante.
A 25°C, le phénotype ST augmente au cours des générations tandis que le phénotype AR
diminue et un état d’équilibre de l’ordre 70%/30% respectivement s’établit. A 16°C, on
observe des résultats inverses. Ces données confirment le bien-fondé de l’hypothèse formulée
: le phénotype ST est adapté aux températures élevées tandis que le phénotype AR est adapté
aux températures basses.

Conclusion
La répartition phénotypique chez Drosophila pseudoobscura dépend de la température en
raison de l’adaptation différente des phénotypes ST et AR. Lorsque l’altitude augmente et que
la température diminue, le phénotype AR défavorisé par les hautes températures augmente
alors que le phénotype ST défavorisé par les basses températures diminue. Cet équilibre est lié
à la pression de sélection constituée par le gradient de température. Toutefois, le phénotype le
moins adapté se maintient aux extrémités de l’aire de répartition, peut être en raison de
l’hybridation entre les deux phénotypes qui permet de conserver un allèle défavorable.

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Exercice 23 :

Avant de commencer
Analyser l’arbre généalogique pour déterminer les caractéristiques des allèles en jeu
(dominance, récessivité) et en déduire les génotypes possibles. Mettre en relation les sites de
restriction avec les génotypes.

Introduction
Dans les familles où existe une maladie génique, l’utilisation de sondes marquées associée à
l’utilisation d’enzymes de restriction et à la méthode du Southern blot permet dans de
nombreux cas de faire un diagnostic prénatal même si, comme pour le gène CF dont de
nombreuses mutations conduisent à la mucoviscidose, on ne dispose que d’une méthode
indirecte.

Document 1
L’arbre généalogique montre que l’allèle responsable de la mucoviscidose est récessif. En
effet, la fille 4 est atteinte de la maladie alors que ses parents ne le sont pas. Si l’allèle était
dominant, un au moins des parents serait atteint. On en déduit que les deux parents 1 et 2 sont
hétérozygotes pour l’allèle de la mucoviscidose ce que nous noterons m+/m et que le
génotype de la fille 4 est m/m. En effet, le gène CF ne peut être lié au sexe puisque son locus
est situé sur le chromosome 7. Dans ces conditions, la probabilité pour que le fœtus soit lui
aussi homozygote m/ m est de 0.25. Quant au fils 3, il peut être m+/m+ ou m+/m.

Document 3
L’autoradiographie du Southern blot montre que la sonde XV2C reconnaît des fragments de
2.1 kb et de 1.4 kb dans l’ADN des parents hétérozygotes alors qu’elle ne reconnaît que des
fragments de 2.1 kb chez l’enfant 4 homozygote m/m. On en déduit que le chromosome
porteur de l’allèle m ne possède pas le site de restriction permettant la formation de ces
fragments, c’est à dire le site 2 indiqué au document 2. Dans ce cas, le fœtus 5 est
hétérozygote et ne sera pas atteint puisque son ADN présente le même profil que ses parents
hétérozygotes.

Discussion
Compte tenu de la localisation du gène CF à proximité des marqueurs de restriction 1,2 et 3,
la méthode peut être tenue pour fiable, sauf mutation au site 2 qui rétablirait le site de
restriction, événement hautement improbable.

Exercice 24 :

Comptez le nombre de chromosomes du document et comparez au nombre diploïde indiqué.


Ne récitez surtout pas la méiose mais faites une analyse des croisements avec des tableaux de
croisements après avoir déterminé les génotypes.
Faites un schéma d’une méiose montrant un crossing-over.

A)
Le mâle est hétérogamétique. Or, la cellule présentée contient un chromosome X et un
chromosome Y.
Puisqu’il s’agit d’un mâle et que la cellule présentée ne contient que 4 éléments alors que 2n
= 8, il ne peut s’agir que d’une préparation de testicule. On ne trouve, en effet, de cellules

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haploïdes que dans les gonades où elles se différencient en gamètes, en spermatozoïdes chez
les mâles.
Sur le document, on observe que les quatre chromosomes sont constitués chacun de deux
sous-unités enchevêtrées. Il doit donc s’agir de figures de chiasmas caractéristiques de la
prophase de la première division de méiose sans que l’on puisse distinguer les chromatides
constituant chaque sous unité des tétrades. Les cellules correspondantes sont donc celles
subissant la première division de méiose, des spermatocytes de premier ordre.
Il s’agit donc d’une préparation microscopique de testicule de criquet montrant la prophase I
de la méiose avec des figures de " crossing-over ".
B)
1) Le premier croisement montre que les allèles sauvages sont dominants sur les allèles
mutants que nous symboliserons vg+ > vg et bw+ > bw respectivement. Le croisement étant
réalisé entre des lignées pures, les parents ne forment chacun qu’un seul type de gamètes,
vg+, bw+ et vg, bw respectivement. Les descendants F1 sont donc hétérozygotes, vg+,
bw+/vg, bw de phénotype [vg+, bw+] puisque les allèles sauvages sont dominants.
Le deuxième croisement est un croisement-test. Les mâles sont en effet [vg, bw] c’est à dire
qu’ils présentent les caractères récessifs. Ils sont donc homozygotes et ne forment qu’un seul
type de gamètes, vg, bw.
La proportion des phénotypes dans la descendance est donc identique à celle des différents
gamètes femelles issus de la méiose. Comme il y a 27.3 % de descendants présentant des
phénotypes recombinés par rapport aux parents (296 + 238 sur 1952 descendants), cela
montre qu’au moins 27.3 % des gamètes femelles ont subi une recombinaison, phénomène
observé sur les chromosomes du document 1. Les locus des gènes vg et bw devraient donc
être distants de 27.3 unités de recombinaison (1 unité ou centimorgan correspond à 1 % de
recombinaison).
2) Le schéma 1 montre le comportement des chromosomes lors des deux croisements
présentés en B1. La deuxième partie présente le détail du comportement des chromosomes
lors de la méiose et la redistribution des allèles qui en découle chez les gamètes F1. La
fécondation avec des spermatozoïdes ne portant que les allèles récessifs donnera donc 4 types
de descendants dont les phénotypes correspondent aux 4 génotypes différents des gamètes de
l’hybride F1.
3) L’expérience proposée est identique à celle présentée au B) 1). On croise une souche F1
résultant du croisement de deux souches pures [bl, vg et] et [bl+, vg+] avec une souche [bl,
vg]. Si l’on obtient quatre phénotypes différents en nombre égal, c’est que les deux locus sont
sur des chromosomes différents. Si, au contraire, on obtient un plus petit nombre de
phénotypes recombinés que de phénotypes parentaux, c’est que les deux gènes sont liés,
portés par le même chromosome .

Exercice 25 :

Avant de commencer

Commencer toujours par rechercher si un enfant atteint est issu de parents non atteints pour
déterminer dominance et récessivité.
Examiner ensuite si l’allèle responsable peut être porté par X.

La mucoviscidose est une maladie génétique. Etablissons son mode de transmission.


Le document 1 montre que dans cette famille, deux parents sains ont eu un enfant malade.
Etant donné que l’enfant malade porte nécessairement l’allèle responsable de la maladie, il l’a
reçu d’au moins un de ses parents. Cela signifie que l’allèle est récessif car s’il était dominant,

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il s’exprimerait au moins chez un des deux parents, celui porteur de l’allèle, ce qui n’est pas le
cas.
La fille II-3 est donc homozygote car un gène récessif ne s’exprime qu’à l’état homozygote.
Chacun des parents est donc hétérozygote.
Appelons m l’allèle responsable de la maladie et M l’allèle normal puisque M > m.
Le gène peut-il être porté par le chromosome X ?
Si c’était le cas, alors le sujet I-2 serait atteint puisqu’il serait hémizygote. Or ce n’est pas le
cas. Le gène est donc porté par un autosome et les génotypes des sujets I-1, I-2 et I-3 s’écrit :
M/m ; M/m ; m/m.
La mucoviscidose est donc une maladie génétique à transmission autosomale récessive.

Quelle est son origine ?


Le document 2 présente une partie de la séquence nucléotidique du brin transcrit de 2 allèles
A et B du gène. Ces deux allèles diffèrent par un seul nucléotide dans le triplet en position
508. La différence entre les allèles est donc due à une substitution du premier nucléotide du
codon 508.
Lorsque la protéine correspondante au gène est transcrite, puis traduite, l’acide aminé placé en
position 508 sera pour l’allèle A, la phénylalanine et pour l’allèle B, l’isoleucine. Les deux
protéines correspondantes vont donc présenter une séquence d’aminoacides différente et,
probablement, n’assureront pas leur fonction avec la même efficacité conduisant à des signes
cliniques à l’état homozygote. Chez les hétérozygotes, la protéine fonctionnelle codée par
l’allèle normal suffit à assurer la fonction normale.

Calcul du risque
La femme II-3 est homozygote. Tous les gamètes qu’elle forme portent l’allèle muté.
En revanche, II-4 appartenant à la population générale a un risque sur 22 d’être hétérozygote.
Ceci signifie que le risque de produire un gamète porteur de l’anomalie est de 1/22 x 1/2 soit
1/44 puisque le risque de former un gamète portant M ou m est de 1/2.
En conséquence, la probabilité pour le couple d’avoir un enfant atteint est de 1/44 x 1 puisque
la mère est homozygote, soit 2.3 pour cent.

Exercice 26 :

Avant de commencer

Il faut mener une démonstration en s’appuyant sur les données de l’arbre généalogique. Les
connaissances ne doivent être utilisées que pour compléter la démonstration.

1) Lorsqu’un allèle est récessif, seuls les individus homozygotes pour cet allèle présentent le
phénotype récessif. Inversement, lorsqu’un allèle est dominant, toute personne qui le porte
présente le phénotype dominant.
L’arbre généalogique du document montre que certains individus comme III-7, III-9 ou III-13
sont atteints de daltonisme et sont donc porteurs de l’allèle correspondant. Or aucun de leurs
parents ne présente le phénotype daltonien. Si l’allèle responsable était dominant, au moins
l’un des parents serait atteint. Comme ce n’est pas le cas, l’allèle est récessif.
Appelons les allèles d et + avec + > d.
Si l’allèle était porté par un autosome, chacun des parents d’enfants atteints serait
hétérozygote puisque la combinaison homozygote résulte de la rencontre de deux gamètes
portant l’allèle. Ceci voudrait dire que les individus II-7 et II-12, bien que non apparentés
avec II-6 et II-11 seraient porteurs, ce qui est peu probable. Cet argument n’est cependant pas

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suffisant. Les données statistiques montrent, de plus, que le nombre de garçons atteints est dix
fois supérieur à celui des filles ce qui suggère une transmission liée au sexe. Pouvons-nous le
démontrer ?
Si l’allèle est lié à la partie propre au chromosome X, tout homme porteur sera atteint car le
chromosome Y ne comporte pas de partie homologue : les hommes atteints sont hémizygotes
Xd/Y. En revanche, pour qu’une femme soit atteinte elle doit être homozygote Xd/Xd. Dans
la descendance de I-1 et I-2, on observe 9 enfants dont un seul atteint alors que si les parents
étaient hétérozygotes, la probabilité d’avoir un enfant atteint serait de ¼ . Si le gène est porté
par un autosome, la probabilité est identique d’avoir un garçon ou une fille atteints. Or, on
n’observe qu’une seule fille sur 8 enfants atteints dans cette famille et elles sont dix fois
moins nombreuses que les garçons daltoniens dans la population générale. De plus, aucun
couple transmettant l’allèle daltonien ne présente de fille atteinte.
Cet ensemble d’arguments confirme une transmission liée au sexe montrant que l’allèle d est
porté par la partie propre de X et elle est compatible avec les données.
Dans les couples dont l’homme n’est pas atteint, et donc non porteur, les seuls enfants atteints
sont des garçons. Ils ont donc reçu l’allèle de leur mère, hétérozygote X+/Xd, qui transmet
l’allèle sans être atteinte. L’individu II-1, atteint, doit être hémizygote Xd/Y et transmettre son
chromosome Xd à ses filles tandis que II-2 doit être hétérozygote X+/Xd puisqu’elle a des
enfants atteints sans être elle-même atteinte. C’est cette combinaison, rare, qui explique la
présence d’une fille atteinte.

2) Déterminons les génotypes des parents afin d’en déduire les gamètes qu’ils produisent.
III-3 est une femme atteinte et est donc homozygote Xd/Xd tandis que III-4 est un homme
non atteint et donc non porteur X+/Y. Aussi, tous les gamètes de la mère sont Xd, porteurs de
l’allèle, et tous ses garçons seront atteints, Xd/Y. En revanche, le chromosome X du père
n’apportant pas l’allèle du daltonisme, aucune fille ne sera atteinte mais elles seront toutes
hétérozygotes et donc porteuses X+/Xd. Voir tableau 1 (non disponible).
III-6 est une femme non atteinte et n’est sans doute pas porteuse puisqu’aucun cas n’a été
signalé dans sa famille. III-7 est atteint. Il est hémizygote Xd/Y. Il transmet donc son
chromosome Xd à toutes ses filles qui seront toutes porteuses mais non atteintes et son
chromosome Y à ses garçons qui recevant le X+ de leur mère ne seront ni porteurs ni atteints.
Voir tableau 2 (non disponible).

III-11 présente le même génotype hémizygote et est atteint. Il transmet donc à ses filles son
chromosome Xd portant l’allèle du daltonisme et son chromosome Y à ses garçons. III-12 est
issue d’une famille où il y a des daltoniens. Son frère III-13 a reçu le chromosome Xd portant
l’allèle de sa mère puisque son père n’est pas atteint. 50 % des gamètes de sa mère portaient
donc l’allèle du daltonisme puisqu’elle a un phénotype normal. La probabilité que III-12 soit
hétérozygote est donc de 50 % comme celle d’être homozygote X+/X+, non porteuse. La
probabilité qu’elle produise uniquement des gamètes indemnes est donc ½ et celle de produire
moitié de gamètes atteints et moitié de gamètes indemnes est aussi de ½.
Il y a donc 1 risque sur 4 qu’un gamète porteur Xd provenant de la mère III-12 rencontre soit
un gamète paternel portant Y soit un gamète paternel portant Xd. Dans ce cas, tous les enfants
seront atteints. Il y a 3 risques sur 4 pour qu’un chromosome X+ de la mère rencontrant un
gamète quelconque du père donne un enfant non atteint X+/Y ou X+/Xd. Toutefois, s’il s’agit
d’une fille, elle sera porteuse. Voir tableau 3 (non disponible).

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Exercice 27 :

Avant de commencer

Retrouvez d’abord la signification de chaque division en analysant les variations de la


quantité d’ADN. Représentez ensuite le comportement des chromosomes au cours de la
méiose, avec ou sans crossing-over entre le centromère et le gène (postréduction et
préréduction).

Le graphique du document 1b présente les variations de la quantité d’ADN au cours des trois
divisions schématisées sur le document 1a. Sordaria étant un champignon haploïde, les spores
formées dans les asques sont haploïdes tandis que la cellule-oeuf est diploïde. ON en déduit
donc que la quantité d’ADN correspondant aux cellules haploïdes et diploïdes est
respectivement de Q/2 et Q.

Dans ces conditions, les divisions 1 et 2 qui conduisent à 4 noyaux avec Q/2 ADN et qui ne
sont précédées que d’une seule synthèse d’ADN, comme le montre le document 1b,
correspondent aux deux divisions méiotiques. La division 3 au cours de laquelle une quantité
d’ADN Q/2, est maintenue entre les deux générations de noyaux est une simple mitose.
On croise deux souches différant par un seul caractère (monohybridisme), ici la couleur des
spores. Ce caractère est sous la dépendance de deux allèles que nous symboliserons N et B.
Le schéma 1 montre le comportement des chromosomes portant ces allèles depuis la
formation de la cellule oeuf jusqu’à la formation des spores. Voir schéma 1*.
Le schéma montre qu’un asque de type 4/4 se forme lorsqu’il y préréduction (absence de
crossing-over entre centromère et gène) tandis qu’un asque de type 2/2/2/2 se forme lorsqu’il
y a postréduction (présence d’un crossing-over). Les autres catégories d’asques se forment de
la même manière, la seule différence résidant dans la direction prise par les centromères lors
de l’anaphase 1, en cas de préréduction et des anaphases 1 et 2, en cas de postréduction. Ceci
explique qu’il n’y ait que deux sortes d’asques de type 4/4 alors qu’il y a quatre types
d’asques postréduits : en effet, les asques de type 2/4/2 sont, en réalité, des asques de type
2/2/2/2, la position des fuseaux de division conduisant dans deux cas sur 4 à la juxtaposition
de 4 spores de même couleur au milieu de l’asque.
* non disponible

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ANNEXE
Exemple de formulation de sujet selon le BAC sénégalais :

Extrait BAC 2001 Série S1

Extrait Bac 2001


Madame et Monsieur A ont deux enfants, un garçon sourd-muet et daltonien et une fille qui
ne présente pas ces anomalies d’origine génétique. La naissance du garçon les a conduit à
effectuer des recherches généalogiques approfondies. Ces recherches tendent à montrer une
parenté éloignée entre Madame et Monsieur A. On sait que le daltonisme est une maladie liée
au sexe.

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Par une exploitation rigoureuse de l’arbre généalogique de Madame et Monsieur A (document


3) accompagnée de schémas chromosomiques, répondez aux questions suivantes.
1. L’allèle responsable de la surdité est-il dominant ou récessif ? (01 pt)
2. Quelle est la localisation du gène porté par cet allèle ? (02 pts)
3. Que dire de l’allèle à l’origine du daltonisme ? (01 pt)
4. Quel est le génotype des garçons daltoniens ? (02 pts)
5. Comment le couple A, a-il pu donner naissance à un garçon présentant ces deux
anomalies ? (02 pts)

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