2 Commerce International Dans Un Modèle À Facteurs Spécifiques
2 Commerce International Dans Un Modèle À Facteurs Spécifiques
SPECIFIQUES
La direction dans laquelle les effets des termes d’échange s’exercent dépend de la nature de la
croissance. Si la croissance est biaisée à l’exportation (forme de croissance qui développe la
capacité d’un pays de produire les biens exportés initialement plus que les biens concurrents
des importations), elle détériore les termes d’échange. Une croissance biaisée à
l’importation, qui accroît proportionnellement plus la capacité de produire les biens
concurrents des importations, améliore les termes d’échange d’un pays.
Une croissance qui dilate de façon plus que proportionnelle les possibilités de production d’un
pays en direction des biens qu’il exporte (les vêtements dans Nation, les aliments dans
Etranger) sera dite de croissance biaisée à l’exportation. De manière semblable, une
croissance biaisée vers les biens qu’un pays importe sera dite croissance biaisée à
l’importation.
Une croissance biaisée à l’exportation tend à détériorer les termes d’échange du pays en
croissance au profit du reste du monde ; une croissance biaisée à l’importation tend à
améliorer les termes d’échange du pays en croissance au détriment du reste du monde.
ECONOMIE D’ECHELLE ET COMMERCE
INTERNATIONAL
La présence d’économies d’échelle dans le processus productif des branches et/ou des firmes
influence les conditions de la spécialisation et peut être à l’origine de gains de l’échange ne
reposant pas sur les différences de dotations factorielles.
Il existe deux formes d’économies d’échelle, celles qui sont externes aux firmes, ne
dépendant pas des quantités de facteurs utilisés par les firmes, et celles internes, qui en
dépendent.
Les économies d’échelles externes ou internes sont toutes deux des causes importantes du
commerce international
1. Economies d’échelle et commerce international
Les modèles d’avantage comparatif sont basés sur l’hypothèse de rendements d’échelle
constants. Cependant, beaucoup d’industries sont caractérisées par des économies d’échelle
(rendements croissants) : la production est alors d’autant plus efficiente que l’échelle sur
laquelle elle est faite est importante. Lorsqu’il a des économies d’échelle, le fait de doubler
les intrants dans une industrie augmente la production de cette industrie de plus du
double.
Exemple simple pour aider à comprendre la signification des économies d’échelle
pour le commerce international
Production Intrant de travail Intrant moyen de travail
5 10 2
10 15 1.5
15 20 1.33
20 25 1.25
25 30 1.2
30 35 1.66
Supposons que la production ne dépend que d’un seul facteur : le travail
Par exemple, pour produire 10 gadgets, il est nécessaire d’avoir 15 heures-travail,
tandis que la production de 25 gadgets requiert 30 heures-travail.
On peut constater la présence d’économie d’échelle : le doublement de l’intrant (15 à
30) accroît la production plus du double (10 à 25 : c’est-à-dire multiplier par un
facteur 2.5).
De manière équivalente, on peut constater l’existence d’économies d’échelle en
examinant la quantité moyenne de travail par unité de production : pour 5 gadgets, la
quantité moyenne de travail par gadget est de 2 heures, si la production est de 25
unités, la quantité moyenne tombe à 1.2 heure.
Supposons deux pays, USA et la GB qui ont la même technologie pour produire les
gadgets
Dans le monde entier, 30 heures de travail sont utilisées pour produire 20 gadgets.
Si la production mondiale se concentre dans un seul pays, exemple aux USA, avec les
30 heures-travail, ils peuvent produire 25 gadgets, et l’économie mondiale avec la
même quantité de travail produit 25% de gadgets en plus.
Mais où les USA peuvent-ils trouver le travail supplémentaire nécessaire à la
production de gadgets et qu’arrive-t-il à la main d’œuvre qui était affectée à ce secteur
en GB ?
Les USA doivent contracter ou abandonner la production d’autres biens ; ces biens seront
produits en GB grâce au travail précédemment employé dans les industries qui se développent
maintenant aux USA.
Pour tirer avantage des économies d’échelle, chacun des pays doit seulement se
concentrer sur un nombre limité de biens. Si chacun des pays se réserve la
production de certains biens, chacun de ces biens pourra être productif sur une échelle
plus grande que ce ne serait le cas si chaque pays tendait à produire tous les types de
biens : l’économie mondiale pourra en conséquence avoir une quantité plus
grande chaque bien.
Comment le commerce international intervient-il dans ce processus ?
- Les consommateurs de chaque pays continueront à vouloir consommer une variété de
biens. Supposons que l’industrie 1 se localise aux USA et l’industrie 2 en GB, dans ce
cas les consommateurs américains du bien 2 devront importer ce bien de GB tandis
que les consommateurs britanniques du bien 1 l’importe des USA.
- Le commerce international joue un rôle crucial : il rend possible à chaque pays de
produire un registre limité de biens et de tirer ainsi profit des économies d’échelle
sans sacrifier la variété des biens consommés. Le commerce international conduit
à un accroissement dans la variété de biens disponibles.
Les économies d’échelle donnent naissance au commerce international. Ce sont alors
des économies spécialisées qui procèdent à des échanges entre elles en vue de pouvoir
consommer la pleine variété de biens disponibles.
Mais, une autre question se pose : comment cet accroissement de production était effectué ?
Soit que les firmes produisent plus, soit que le nombre d’entreprise s’accroit. Ce qui amène à
analyser les échanges avec économie d’échelle internes et externe.
1. L’échange avec économies d’échelle externes
Il existe des économies d’échelle externes lorsque l’efficacité d’une firme quelconque est
influencée positivement par une variable extérieure à la firme, comme la taille du pays,
la taille du marché mondial ou la taille de la branche (industrie) dont elle fait partie
(l’efficacité dépend de la dimension de l’industrie mais pas celle de la firme).
Si l’ampleur des gains d’efficacité est d’autant plus intense que la taille de la branche est
grande, l’ouverture sur l’extérieur de celle-ci doit a priori engendrer des effets positifs,
puisque les firmes desservent des marchés de plus grandes dimensions.
Explication :
Supposons une industrie qui se compose initialement de 10 entreprises produisant chacune
100 gadgets, pour une production totale de 1 000 gadgets :
- Il est possible que les coûts de chacune des firmes diminuent à cause de
l’augmentation de la taille de l’industrie,
- Par exemple, une industrie plus importante peut permettre une bien meilleure
efficacité sur l’approvisionnement en services et machines spécialisés.
- Cela signifie que l’efficience des entreprises s’accroit du fait de la plus grande
dimension de l’industrie, même si chaque entreprise garde la même taille
qu’auparavant.
i. Une industrie où les économies d’échelle sont purement externes (c’est-à-dire où il n’y
a pas d’avantages pour les entreprises de grande taille) se compose de nombreuses
petites entreprises et sera parfaitement compétitive.
ii. L’échange international est possible en rendements croissants externes, même si les
deux pays (entreprises) sont totalement identiques, à technologie et dotations
semblables, les pays (entreprises) sont capables d’échanger et de se spécialiser.
iii. L’idée répandue selon laquelle le pays (entreprise) qui se spécialise dans la production
de bien sans économies d’échelle est nécessairement perdant est fausse, puisque, le
pays domestique est gagnant, son gain est lié au fait que, grâce à l’échange, il
bénéficie de la spécialisation de l’autre pays dans la branche à rendements croissants.
iv. Dans le cas de deux pays (entreprises) identiques, les rôles des deux partenaires sont
totalement symétriques, autrement dit les deux pays (entreprises) auraient pu échanger
leurs spécialisations, ceci n’aurait pas modifié les gains, mais les productions et les
échanges auraient été inversés.
v. Les économies d’échelle externes sont compatibles avec la concurrence.
Sur un marché parfaitement compétitif, les entreprises subissent les prix. Le sens de
l’expression est simple : les vendeurs d’un produit croient qu’ils peuvent vendre au prix
courant autant qu’ils veulent et qu’ils ne peuvent influencer le prix reçu pour leur produit.
Exemple : un producteur de blé peut vendre autant de blé qu’il souhaite sans se préoccuper du
fait qu’en essayant de vendre plus, il peut déprimer le prix du marché. La raison en est
évidemment que tout producteur de blé constitue seulement une fraction minime du marché
global.
Lorsque quelques firmes seulement produisent un bien, les choses apparaissent de manière
différente. L’exemple le plus percutant est la situation de l’industrie aéronautique : Boeing
fait face à un seul concurrent, Airbus. Si Boeing produit plus d’avions, cela aura un impact
significatif sur l’offre totale d’avions dans le monde et fera baisser significativement leur prix.
En d’autres mots, Boeing sait que s’il veut vendre plus d’avions, il peut seulement y arriver en
baissant significativement les prix. Dans la concurrence imparfaite par conséquent, les
entreprises sont conscientes qu’elles peuvent influencer les prix de leurs produits et peuvent
seulement vendre plus en réduisant leur prix.
La concurrence imparfaite est caractéristique d’industries où il y a un petit nombre de grands
producteurs et d’industries dans lesquelles le produit de chaque firme est considéré par les
consommateurs comme très différencié des produits des firmes rivales. Dans ces
circonstances, chaque firme est considérée comme fixant le prix, puisqu’elle choisit le prix
de son produit, plutôt que comme subissant le prix.
Lorsque les entreprises ne prennent pas les prix comme donnés, il est nécessaire de mettre au
point des outils nouveaux pour décrire comment elles se comportent. La structure du marché
la plus simple à examiner est celle d’un monopole pur où une entreprise rencontre aucune
concurrence.
1. Le monopole
Dans une situation de monopole, une firme peut seulement vendre un plus grand nombre
d’unités de production si le prix diminue. Le revenu marginal d’un monopoleur est toujours
moindre que le prix ; en effet, pour vendre une unité supplémentaire, l’entreprise doit baisser
le prix de toutes les unités vendues.
2. La concurrence monopolistique
Des profits monopolistiques restent rarement sans être contestés. Une firme faisant de hauts
profits attire normalement des concurrents. Les situations de monopole pur sont rares en
pratique. La structure de marché habituelle dans les industries caractérisées par des
économies d’échelle est plus celle de l’oligopole : il y a quelques entreprises dont chacune
est grande pour affecter le prix mais aucune ne jouit d’un monopole.
Dans une situation d’oligopole, les politiques de prix des entreprises sont interdépendantes :
en fixant ses prix, chaque entreprise prend en compte les réactions des consommateurs et les
réactions attendues des concurrents.
Il y a cependant un cas particulier d’oligopole, connu sous le nom de concurrence
monopolistique, dont l’analyse est relativement facile.
Depuis 1980, les modèles de concurrence monopolistique ont été largement utilisés pour
l’étude des échanges internationaux.
Les modèles de concurrence monopolistique font deux hypothèses :
D’abord, chaque entreprise est supposée capable de différencier ses produits des
produits rivaux. Cela signifie que ses clients ne vont pas se précipiter pour acheter les produits
d’autres entreprises à la moindre différence de prix. La différenciation des produits assure à
chaque firme un monopole au sein de l’industrie pour son produit particulier et l’isole ainsi
dans une certaine mesure de la concurrence.
En second lieu, chaque entreprise est supposée considérer les prix des entreprises
rivales comme donnés. Cela signifie qu’elle ignore l’impact de son propre prix sur les prix des
autres firmes. En conséquence, le modèle de concurrence monopolistique suppose que
chaque entreprise se comporte en monopoleur bien qu’elle soit en réalité confrontée à la
concurrence d’autres entreprises. C’est de là que vient le nom du modèle.
La concurrence monopolistique existe-elle dans le monde réel ?
L’exemple le plus réel est l’industrie automobile (Ford, GM, VW, Renault, Peugeot, Fiat,
Volvo et Nissan), qui offre des voitures substantiellement différentes tout en étant
concurrentes.
Les firmes produisent des biens différenciés, c’est-à-dire qui ne sont pas exactement
semblables mais sont néanmoins des substituts l’un de l’autre. Chaque entreprise est par
conséquent un monopoleur au sens où elle est la seule firme produisant son bien
particulier. Mais la demande pour ce bien dépend du nombre de produits similaires
disponibles sur le marché et des prix que font les autres firmes de l’industrie.
3. Comportement des entreprises dans la concurrence monopolistique
Deux types de comportement peuvent survenir dans le modèle essentiellement
oligopolistique :
Le premier est le comportement collusif.
Chaque entreprise peut garder son prix à un niveau plus élevé que le niveau apparent de
maximisation du profit dans une sorte d’entente entre les firmes qu’elles feront de même ;
comme les profits de chaque entreprise sont plus élevés lorsque les concurrents fixent des prix
élevés, pareille entente peut augmenter les profits de toutes les entreprises aux dépens des
consommateurs. Ce comportement collusif pour la fixation des prix peut résulter d’accords
explicites ou d’une coordination tacite des stratégies, comme lorsque l’entreprise agit en
« price leader » dans une industrie.
Le second est le comportement stratégique.
Les entreprises font des actions qui paraissent abaisser leurs profits mais qui affectent les
comportements des concurrents dans un sens désirable.
Par exemple, une firme peut étendre sa capacité de production non pour l’utiliser mais pour
détourner des rivaux potentiels d’entrer dans le secteur.
4. Concurrence monopolistique et échange international
L’application du modèle de concurrence imparfaite à l’échange international se base sur l’idée
que l’échange accroît la dimension du marché.
Dans les industries caractérisées par des économies d’échelle, la variété des biens qu’un pays
peut produire et l’échelle de production sont toutes deux conditionnées par la dimension du
marché. En faisant les échanges l’une avec l’autre et en formant en conséquence un marché
mondial intégré qui est plus grand que chaque marché national individuel, les nations sont
capables d’atténuer ces contraintes.
Chaque pays peut se spécialiser dans un registre plus restreint de biens qu’il ne le ferait en
l’absence d’échange ; et cependant, en achetant dans d’autres pays les biens qu’elle ne
fabrique pas, chaque nation peut accroître la variété de biens disponibles pour ses
consommateurs. En conséquence, le commerce international offre l’occasion de gains
mutuels (gains de l’échange), même si les pays ne diffèrent pas par leurs ressources ou
leur technologie.
Exemple :
Supposons qu’il y a deux pays, chacun avec un marché annuel de 1 million d’automobiles. En
faisant des échanges entre eux, les deux pays peuvent se créer un marché total de 2 millions
de voitures. Dans ce marché global, il est possible de produire une plus grande variété de
voitures, à des coûts moyens faibles.
Dans la concurrence monopolistique, le marché mondial devient plus étendu et le prix
moyen sera plus bas avec une plus grande variété de production. En raison des
économies d’échelle, aucune économie n’est capable de produire par elle-même la pleine
variété des articles manufacturés ; en conséquence, bien que chaque économie puisse
produire des articles manufacturés ; elles produiront des articles différents.
Le rôle des économies d’échelle dans le commerce international est primordial, car les
pays ou les entreprises ont un avantage décisif en matière de compétitivité-prix par
rapports à leurs concurrents.
La différenciation verticale
Lorsque l’ensemble des caractéristiques d’un bien est mesurable et fait l’objet d’une
hiérarchisation, on parle de différenciation verticale.
Exemple : la vitesse, la puissance, la robustesse et le confort d’une voiture seront les
caractéristiques recherchées par les consommateurs (plutôt que les bas de gamme)
La différenciation horizontale
Pour les caractéristiques non hiérarchisées, on parle de différenciation horizontale.
Exemple : la couleur d’une voiture, d’une chemise…
La diversité des goûts conduit les producteurs à multiplier les modèles, au sein d’une gamme
donnée. On parle alors de biens différenciés horizontalement, provenant de la préférence
pour la variété de la part des consommateurs.
Les firmes se concurrencent en produisant des biens différenciés horizontalement et
verticalement, aussi bien au niveau national qu’international.
La recherche de différenciation par les consommateurs les conduits à acheter des biens
étrangers dès lors que ceux-ci présentent des caractéristiques jugées différentes de
celles offertes sur le marché domestique.
Ceci donne lieu à des échanges croisés de produits similaires entre pays, repérable par
les flux de commerce intra-industriel (intrabranche), correspondant à une demande
de différence par les consommateurs.
Le commerce intra-industriel horizontal concerne potentiellement des biens de
qualités proches.
Le commerce intra-industriel vertical concerne potentiellement des biens de qualité
différente.
|𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 − 𝐼𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠|
𝐼 = 1−[ ]
𝐸𝑥𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 + 𝐼𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠
Si X = M, I = 1, correspondant à la situation intra-industrielle maximum
Si X et M = 0, I = 0, correspondant à l’absence totale de commerce intra-industriel
B. Le commerce inter-industriel
C’est un échange d’articles manufacturés contre aliments (matières premières), qui reflète les
avantages comparatifs. Dans la structure des échanges, les pays abondants en capital sont des
exportateurs nets d’articles manufacturés (intensifs en capital) et un importateur net
d’aliments (intensifs en travail). Ainsi, les avantages comparatifs continuent à jouer un rôle
majeur dans le développement du commerce. Le commerce inter-industriel se porte sur des
biens considérés comme complémentaires par les consommateurs, rendant des services non
comparables (exemple le blé et les automobiles).
L’importance relative du commerce intra-industriel et inter-industriel dépend de la
similarité entre les pays. Si les pays ont des rapports capital-travail semblables, il y
aura peu de commerce inter-industriel et le commerce intra-industriel, basé sur les
économies d’échelle, sera prédominant
Si les rapport capital-travail sont très différents, de telle sorte qu’un pays se spécialise
complètement dans la production d’aliments, il n’y aura pas de commerce intra-
industriel basé sur les économies d’échelle ; tous les échanges seront basés sur
l’avantage comparatif.
Conclusion :
Le commerce intra-industriel horizontal entre deux pays diminue si l’écart de leurs
revenus par tête s’accroît, ce qui indique a contrario que cet échange est d’autant plus
intense que les pays possèdent des niveaux de vies proches.
Le commerce intra-industriel vertical entre deux pays ne peut pas être lié de façon
simple à l’écart des revenus par tête ni à l’écart des dotations factorielles ; en
particulier l’intuition selon laquelle ce commerce devrait augmenter si les écarts
s’accroissent est très souvent contredite, ce qui révèle l’influence probable de
phénomènes tels que la spécificité des préférences.
BALANCE DES PAIEMENTS ET BALANCE DES TRANSACTIONS
COURANTES
C’est grâce à la balance des transactions courantes que sont comptabilisés tous les échanges
de biens et de services d’une nation. La balance des transactions courantes est composée de la
balance commerciale et la balance des invisibles. Elle fait partie de la balance de paiements.
Les exportations sont évaluées franco à bord (FAB), c’est-à-dire au prix de vente jusqu’à la
frontière. Les importations sont évaluées au prix CAF : le prix du bien plus le coût du bien,
les coûts d’assurance et le prix de transport.
La balance des invisibles
La balance des invisibles regroupe l’ensemble des échanges de services immatériels avec
l’extérieur.
Exemple d’échanges de services
Exportation de services Importation de services
= =
Gains de devises Nécessité d’obtenir des devises
1. Tourisme des étrangers dans le pays 1. Transports internationaux utilisés pour les
2. Salaires des travailleurs frontaliers exportations de marchandises
3. Revenus des capitaux du pays investis à 2. Salaires versés par les entreprises à des
l’étranger salariés étrangers non-résidents
4. Revenus provenant des grands travaux 3. Versement d’intérêt pour les emprunts
réalisés à l’étranger contractés à l’étrangers
4. Achats de brevets à l’étranger
L’ensemble des échanges de services et de marchandises sont regroupés dans la balance des
transactions courantes.
Dans les comptes des transactions courantes et de capital, les opérations sont enregistrées en
crédit (signe +) et de débit (signe -) conformément aux principes de la comptabilité en partie
double. Toute opération de ces comptes entre les pays déclarant et le reste du monde donne
lieu à deux inscriptions de même montant et de signe contraire.
L’une traduit la nature économique de la transaction (exemple X ou M de marchandises),
l’autre traduit le mode de règlement de la transaction (exemple règlement par virement sur un
compte bancaire).
Le principe d’enregistrement est le suivant : les flux de résident à non résident s’inscrivent en
crédit, les flux de non-résident à résident en débit. Ainsi, une valeur inscrite en crédit traduit
une diminution des avoirs sur l’extérieur (ou une augmentation des engagements vis-à-vis
de l’extérieur) alors qu’une valeur inscrite en débit traduit une augmentation des avoirs
sur l’extérieur (ou une diminution des engagements vis-à-vis de l’extérieur)
.
Enregistrement des échanges de marchandises et de services dans la balance des
transactions courantes
Outre les opérations sur les marchandises (balance commerciale), la balance des transactions
courantes regroupe les opérations sur les invisibles comptabilisant les mouvements entrants
(M) et les sortants (X) de services.
Cette balance comprend les postes suivants :
Les biens : opérations d’importation et d’exportation de biens,
Les services : opérations d’importation et d’exportation de transport, tourisme,
services financiers ou d’assurances, services informatiques,
Les revenus : salaires versés à des non-résidents (saisonniers, frontaliers, …), revenus
d’investissement ;
Transferts courants : versement aux budgets des communautés (économiques,
politiques, …)
Le solde de la balance des transactions courantes permet d’indiquer sir le résultat des
opérations courantes d’un pays fait apparaître un besoin de financement ou permet de
dégager une capacité de financement.
Le solde de la balance des transactions courantes est un bon indicateur de la compétitivité
d’un pays : un solde positif signifie que le pays dépense moins qu’il ne gagne (excédentaire),
du fait de ses échanges. Ce pays dégage une capacité de financement.
Inversement, un pays dont la balance des transactions courantes est déficitaire dépense plus
qu’il ne gagne. Ceci génère un besoin de financement qu’il faut combler par l’emprunt ou
par une ponction sur les réserves de change.
Transferts en capital 1 1
=0
Investissements 81
directs à l’étranger
Investissements 69
directs de l’étranger
Investissements de 85
Balance des
portefeuille à
opérations
l’étranger
financières = - 35
Investissements de 65
portefeuille à
l’étranger
Autres 39
investissements
Variations des 4
avoirs en devises
3
Erreurs et omissions
Total des entrées est égal au total des sorties = $ 703 milliards
La balance des paiements est équilibrée (solde des quatre grands compte). Dans les faits, cet
équilibre est obtenu par la variation des avoirs de réserves mais surtout grâce au compte
d’ajustement erreurs et omissions.
Principe d’équilibre de la balance de paiements
Toutes les ventes ou cessions sont mises dans la colonne des crédits alors que tous
les achats ou acquisitions sont enregistrés en débits.
On trouve dans les crédits les exportations du pays, les ventes de titres (c’est-à-dire les
entrées de capitaux dans le pays) et les remises de monnaies dues aux paiements que les
résidents effectuent pour régler leurs achats à l’étranger.
Symétriquement, en débit figurent les importations, les achats de titres (sorties de
capitaux) et les acquisitions de monnaies résultant des ventes de toute nature
(marchandises, services et titres) du pays à l’extérieur.
Cette règle d’enregistrement permet d’obtenir une valeur globale des crédits égale à la
valeur globale des débits.
En effet, comme toute transaction possède une contrepartie inscrite pour la même valeur dans
l’autre colonne, la balance des paiements est un document comptablement équilibré, aux
erreurs et omissions près.
Par exemple, si le pays exporte des marchandises pour une valeur de 1 million de $ et si le
paiement est fait en $ par versement bancaire, l’opération donne lieu à deux écritures de la
même valeur : une en crédits dans le poste « marchandises » et une en débits dans le poste
« devises ».
ORGANISATION DU COMMERCE INTERNATIONAL
Introduction
Les politiques commerciales désignent toutes les interventions de l’Etat portant sur le
commerce extérieur du pays, qu’il s’agisse de la mise en place des barrières destinées à
limiter les importations ou encore d’aides apportées aux exportateurs pour pénétrer sur les
marchés étrangers. Les effets de ces actions, constituent des entraves au libre-échange,
dépendent de la structure des marchés concernés. Dans un système de concurrence, la
collectivité nationale est toujours perdante, mais cette perte varie selon le type d’obstacle
choisi par l’Etat. En revanche, dès lors que la protection porte sur des biens produits par des
entreprises situées sur des marchés non concurrentiels et/ou dès lors qu’existent des
économies d’échelle, une politique commerciale bien ciblée peut apporter des gains par
rapport au libre-échange, à condition toutefois que le reste du monde n’adopte pas également
des dispositions protectionnistes. La politique commerciale stratégique prolonge les thèses
justifiant l’interventionnisme dans un cadre d’oligopole où les Etats adoptent des
comportements stratégiques.