Elhamri 2013
Elhamri 2013
URAC 42
Encadrée par :
Au terme de ce travail, nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont
prodigués leurs aides, leurs soutiens, leurs conseils et leurs amitiés.
Ce travail n’aurait pu être accompli que par la bienveillance et la bonne
volonté des uns, l’aide et l’assistance des autres. C’est alors pour nous un
grand plaisir d’exprimer notre reconnaissance et notre gratitude envers ceux
qui de loin ou de près ont contribué à sa réalisation.
Notre profonde gratitude à Mr M.Hamyane (Géologue–CMG-
MANAGEM) qui a accepté de m’encadrer durant le long de ce stage et au
personnel de la mine de Draa sfar pour son accueil et aide précieuse.
Nous tenons à remercier sincèrement nos encadrants Mrs M. Hibti et
A.Saidi pour leurs soutiens, conseils et encouragements tout le long de ce
travail.
Nous exprimons notre profonde gratitude à tous les professeurs du
département des sciences de la Terre (FST-Marrakech) pour la connaissance
et les conseils durant notre parcours d’études, en particulier Mr A.
KNIDIRI (Litho-préparateur à l’atelier des lames minces).
Enfin nos sincères remerciements à nos proches, nos amis ainsi qu’à toutes
et tous ceux qui étaient à nos côtés pour une continuation et réussite de nos
études.
1
Sommaire :
La première partie: Généralités sur la zone d’étude .................................................................................... 5
Introduction ........................................................................................................................... 6
I. Contexte géologique général ................................................................................................ 7
A. Les domaines structuraux marocains ....................................................................................... 7
B. Les zones structurales du Maroc hercynienne............................................................................. 8
C. Le massif des jbilets ....................................................................................................... 10
1. Caractéristique géologique .............................................................................................. 10
2. Zonation structural ......................................................................................................... 11
D. Le gisement Draa Sfar .......................................................................................................... 15
1. Situation géographique ................................................................................................... 15
2. Cadre géologique........................................................................................................... 16
3. mode de mise en place des minéralisations de Draa Sfar ..................................................... 17
Etude de secteur Draa Sfar Nord ......................................................................................................... 20
I. Introduction générale ......................................................................................................... 21
1. Situation géographique et cadre géologique........................................................................ 21
2. La lithologie générale de Draa Sfrar nord........................................................................... 21
II. Etude pétrographique......................................................................................................... 22
1. Les métapélites.............................................................................................................. 25
2. Les métapélites gréseuses................................................................................................ 26
3. les tufs fins ................................................................................................................... 27
4. Altération hydrothermale ................................................................................................ 28
2
Liste des photos
3
Liste des figures
4
La première partie : Généralités sur la
zone d’étude
5
Introduction
L’abondance des gisements métallifères dans la région de Marrakech, tels les pegmatite de
Bir Nhas (Pb,Cu,Zn),le graffite de Frag El ma et les amas sulfurés de Hajjar ,Kettara et Draa
Sfar dont l’exploitation vise les métaux base (Pb,Cu ,Zn),est indicatrice d’un potentiel
métallifère important qui caractérise la province hercynienne marocaine. Cette dernière est
l’une des provinces les plus prospectées au Maroc.
La présente étude se penche sur la caractérisation lithostratigraphique, morphologique,
minéralogique et géochimique et aussi structural de partie Nord de Draa Sfar (Sidi m’Barek)
.Ce secteur a fait l’objet d’exploitation pour le soufre durant les années 50, avant d’être
abandonné.
Ultérieurement, la zone a été l’objet de recherche pour les autres métaux. Grâce aux
travaux effectués par BRPM, REMINEX et CMG (prospection géophysique et compagnes de
sondages carottées), on a pu mettre en évidence une structure minéralisée complexe à
plusieurs lentilles sulfurées a métaux de base (Cu, Zn, Pb,..).
Objectif de travail
Plusieurs travaux de recherche scientifique ont été effectués sur le gisement polymétallique
de Draa sfar, ainsi que les gisements polymétalliques types de la province hercynienne
marocaine. Ces travaux le classent dans la catégorie des gisements volcano-sédimentaires
(VMS) en liaison avec le volcanisme sous-marin. Le contexte géologique global du gisement
est affecté par un ensemble de déformations ductiles (plissement et schistosité) et cassantes
(fracturations et failles majeures). Ces événements tectoniques ont des relations directes avec
les grandes phases géologiques globales connues dans la région de Jebilets.
Draa sfar est subdivisé de point de vue morphologique en deux parties bien distinctes
séparées par l’Oued Tensift. Vers le sud, c’est Draa Sfar sud et au nord de l’oued, c’est Sidi
m’Barek qu’on appelle Draa Sfar nord qui lui-même se divise en deux parties, partie sud et
partie nord
En effet les objectifs de mon travail sont:
- Faire une étude litho-stratigraphique et pétrographique des différents formations
encaissantes des corps minéralisés ;
- Réaliser une étude structurale et déduire l’effet de la tectonique sur le secteur.
-Définir la morphologie des corps minéralisés caractérisant le secteur Draa Sfar Nord ;
- Définir la minéralogie des différentes lentilles minéralisées ainsi que les altérations
hydrothermales associées ;
-Elaborer un modèle génétique de mise en place de la minéralisation et mettre en relief
l’effet de la déformation sur la morphologie actuelle des lentilles minéralisées.
Afin d’atteindre les objectifs sus-cités, nous allons réaliser les approches suivantes :
6
- Des travaux de terrains résumés dans la cartographie de la surface et du fond (galeries
souterraines), réalisation des logs de sondages carottés ;
- Des travaux du laboratoire qui consistent en l’interprétation des coupes géologiques
réalisées, la réalisation et l’étude des lames minces et sections polies récoltés que ce soit au
fond (niveau-35).ou sur le sondage carotté (DS178).
- Traitement d’analyses chimiques (éléments majeurs et traces) des mêmes échantillons
(sondage carotté DS 178 et échantillons de fonds).
L’histoire géologique du Maroc, est marquée par la succession des cycles orogéniques ;
précambrien, hercynien et atlasique, responsables de la configuration structurale actuelle du
Maroc. En se basant sur des critères stratigraphiques et structuraux, le Maroc est subdivisé en
cinq domaines d’importances inégales (figure 1) (Piqué et al. 1994) :
7
1) Le domaine saharien, représenté par la dorsale des "Reguibate" qui fait partie du craton
Ouest africain. Il est essentiellement formé de terrains du protérozoïque inférieur, structurés
par l’orogenèse Eburnéenne (2000 Ma) (Fabre 1971).
3) Le domaine mésétien, qui représente la chaîne hercynienne plissée, est formé par des
massifs paléozoïques discontinus, affleurant au sein d’une couverture mésozoïque et
cénozoïque.
5) Le domaine rifain; qui forme une partie de la chaîne alpine est principalement
caractérisé par un empilement de nappes de charriages à vergence principale sud.
Le domaine mésétien regroupe deux grandes provinces qu’on désigne par la Méséta
orientale (ou Méséta oranaise) et la Méséta occidentale (ou Méséta Marocaine). Il est
subdivisé en cinq zones structurales (Michard et al, 1983 ; Hoepffner1987 ; Piqué et Michard
1989 ; Bouabdelli1989) (figure 2):
8
Figure 2. Les zones structurales de la chaîne hercynienne au Maroc
9
3. La zone centrale, est représentée par la majeure partie du massif central, les Rehamna
orientaux, les Jebilet centrales, les Guemassa et les boutonnières paléozoïques du Haut Atlas
occidental. Cette zone affectée par une phase tectono-métamorphique intra-westphalienne
s’intensifiant le long des zones de cisaillement et un métamorphisme en contexte épizonal,
localement mésozonal en bordure des intrusions granitiques (Huvelin, 1977).
4. La zone occidentale, correspond aux parties ouest du massif central, des Rehamna et des
Jebilet. Elle est formée par des terrains peu déformés dont l’âge s’étend du Cambrien
supérieur au Dévonien moyen avec une absence du Carbonifère expliquée par une position
structurale haute de cette zone (Piqué, 1979). Le môle côtier est séparé du reste de la Méséta
par une importante zone de cisaillement de direction NNE-SSW (Piqué et al. 1981).
5. La zone Sud ou avant pays saharien, est situé au Sud de l'accident sud-atlasique et s'étend
jusqu'à la plateforme saharienne en bordure du craton ouest africain. Dans cette zone
affleurent des terrains datés du Protérozoïque supérieur au Carbonifère. Les formations
paléozoïques sont tabulaires ou faiblement plissées, ce qui traduit la faible intensité de la
déformation hercynienne et post hercynienne dans cette zone.
6. La zone Nord ou bloc de Sehoul, est formée des terrains paléozoïques situés au Nord de la
Méséta centrale et limitée au Sud par l’accident Rabat-Tifelt. Dans cette zone, on observe une
tectonique paléozoïque anté-dévonienne en climat métamorphique épizonal (Piqué, 1979).
Les plis synschisteux ont une direction Est-Ouest et sont fortement déversés vers le Sud. Le
bloc de Sehoul est considéré comme allochtone car il n’a pu être corrélé avec aucun
événement de même âge dans la Méséta marocaine.
. Le socle hercynien de la région de Marrakech, y compris la mine Draa Sfar, fait
partie de la partie méridionale de la zone centrale
1. Caractéristique géologique
Le massif hercynien des Jbilets appartient à la Méséta marocaine, région comprise entre le
Rif et le Haut Atlas, situé immédiatement au Nord de la ville de Marrakech, forme un
ensemble de collines et de plaines rocheuses de terrains paléozoïques, plissées et
métamorphisées orientées suivant une direction atlasique E-W sur une longueur environ de
170 Km et 7 à 40 Km de large (Huvelin, 1977).
Le massif des Jbilets se caractérise par rapport aux autres massifs hercyniens de la Meseta
marocaine par l’intensité de l’activité magmatique pré à syn-orogénique qu’a connue cette
région vers la fin du Carbonifère (Huvelin, 1977).
Les îlots hercyniens des Jbilets plongent sous la plaine de la Bahira au nord et la plaine du
Haouz au sud, d’âge Miopliocène et Quaternaire. A l’ouest, ils sont limités par les collines
jurassico-crétacées de mouissat et à l’est, par les montagnes du moyen atlas de béni-mellal.
10
2. Zonation structural
Le massif des Jbilets orienté globalement E-W, a été subdivisé en trois ensembles distincts
; d’Est en Ouest on observe (Figure 3):
Figure 3 : Les massifs hercyniens des Jebilet et des Guemassa (d’après Maier et al. 1988)
11
Les ensembles orientaux et centraux du massif hercynien des Jbilets sont séparés par un
cisaillement ductile transcurent sénestre (LAGARDE et CHOUKROUNE, 1982). L’ensemble
central et occidental sont séparés par une zone tectoniquement plus complexe correspondant à
une zone de chevauchement de l’ensemble central sur l’ensemble occidental (HUVELIN,
1977).
3. La stratigraphie et sédimentologie
La stratigraphie du massif des Jbilets se résume en deux périodes bien distinctes :
- La période anté-Viséenne supérieure représentée par les étages suivants, à savoir :
Le Cambrien : représenté par des formations détritiques avec épisodiquement des faciès
volcaniques. Il est représenté principalement au niveau des Jbilets occidentaux.
L’ordovicien : présent dans les Jbilets occidentales. Sa lithostratigraphie est
essentiellement représentée par des pélites argileuses, des sédiments détritiques et des grès
conglomératiques.
Le Silurien : connu uniquement dans les Jbilets orientales. Il est composé de schistes
argileux à graptolites et de phtanites.
Le Dévonien : formé de conglomérats rouges, de calcaires massifs et de grès quartzitiques
au niveau des pays des Skhrats. Au niveau des Jbilets orientales, il s’agit de schistes à
bivalves, de schistes à bancs de calcaires ainsi que d’une alternance de grès et de schistes.
Le Tournaisien ainsi que le Viséen inférieur sont absents.
A la fin du Dévonien, on assiste, dans la Meseta occidentale, à une différenciation
paléogéographique qualifiée par Piqué (1979) de révolution paléogéographique. Celle-ci se
traduit par la dislocation de la plate-forme dévonienne et la formation de nouveaux bassins
sédimentaires dont l’évolution se prolonge jusqu’au début du Serpoukhovien. L’ouverture de
ces bassins (Fig. 4)est contrôlée par le jeu en transtension des accidents bordiers NS a N40° et
N80° qui produisent des accumulations chaotiques bréchiques et des intrusions magmatiques
(basaltes transitionnels à tholéïtique).l’ouverture des bassins des Rehamna et des Jbilets sont
attribuées au fonctionnement senestre des accidents subéquatoriaux (faille de Ras Douaya,
faille de Skoura, faille des Ouled Ouggade, faille de Mesret, etc.) alors que l’ouverture des
bassins de Sidi Bettach, de Tiliouine et d’Azrou- Khnifra est attribuée au fonctionnement
dextre des failles N20°-40° (failles de l’Oued Cherrat, faille de Smaala – Oulmes, faille de
Bsabis – Tazzeka, etc.) (Bouabdelli1989).
12
1, bassin de Benslimane ; 2, bassin de Sidi Bettache ; 3, bassin de Tiliwine ; 4, bassin de
Fourhal-Telt ; 5, bassin de Khnifra-Azrou ; 6, bassin de Mechra ben Abbou ; 7, bassin des
Rehamna du Sud ; 8, bassin des Jebilet. Failles : O-C, Oued Cherrat ; R-T, Rabat-Tifelt ; K-O-
N, Khouribga-Oulmes-Nekkor ; B-T, Bsabis- Tazekka ; R-D, Ras Douaya ; M, Mesret ; O-O,
Ouled-Ouggad (El Kamel. & El Hassani. 2006.)
4. Magmatisme
Le massif des Jebilet est caractérisé par la présence de nombreuses roches magmatiques
intrusives dans le Viséen supérieur. Ces roches, dont la nature varie depuis des roches
ultrabasiques (péridotites) jusqu’à des roches acides (granitoïdes), se sont mis en place sous
forme de filons, de sills, de stocks et de plutons granitiques (figure 5 ; Huvelin, 1977).
La mise en place des magmas dans les jbilet est classiquement divisée en trois évenements
calés dans le temps par rapport au paroxysme de la déformation hercynienne (Huvelin1977).
Le premier événement, dit pré-tectonique, se compose d'un magmatisme à dominance des
roches basiques (gabbros et dolérites) et ultrabasiques (wherlites) associées à des termes
acides (plagiogranites) de nature tholéïtique abyssale (Aarab, 1984). Sa mise en place serait
13
contemporaine de l'ouverture du bassin viséen, antérieurement à la tectonique hercynienne
(Aarab, 1984).
Le deuxième événement, qualifié d'orogénique, est marqué par la mise en place sous forme
de batholites de granites calcoalcalins syn- à tardi-tectoniques. Ces granites ont développés
une importante auréole de métamorphisme de contact et sont contemporains du
raccourcissement crustal post-viséen (Lagarde et Choukroune, 1982).
Le troisième événement, dit post-orogénique, correspond à la mise en place d'un faisceau
de filons de microdiorites qui recoupent les granites orogéniques. Ils contiennent des enclaves
de différentes natures qui témoignent de l’existence d’un socle profond (gneiss, migmatites,
granites) d’âge protérozoïque.
Figure 5 : Carte des Jebilet centrales (WMSZ : Zone de Cisaillement Ouest Mésétienne, MSZ
: Zone de cisaillement de Marrakech.
Selon Essaifi (1995) et Essaifi et al. (2001), la mise en place des corps magmatiques acides
et basiques des Jebilet centrales s'est faite dans un domaine à déformation régionale
transcurrente et qui devient décrochevauchante à la limite entre les Jebilet centrales et
occidentales. Elle est contrôlée par le jeu d'un accident N160° sénestre. Les corps
magmatiques se sont mis en place entre des cisaillements N-S sénestres, interconnectés par
des cisaillements N70° dextres. Les trois familles de fractures indiquent un contexte
transpressif et un champ de raccourcissement crustal post-Viséen subhorizontal, de direction
NW-SE. La mise en place du magmatisme acido-basique datée par U-Pb sur zircons à 330 Ma
(Essaifi et al., 2003) serait donc contemporaine de la mise en place des granites qualifiés
14
d’orogéniques et également datés à 330Ma par la méthode Rb-Sr sur roche totale (Mrini et al.,
1992).
5. Structuration et métamorphisme
Dans le massif des Jbilets, et particulièrement sa partie centrale, les études structurales
entreprises visaient surtout la caractérisation des relations entre le magmatisme acide basique
et la déformation syn-schisteuse. En effet, pour certains auteurs, ces corps magmatiques sont
antétectoniques (Huvelin, 1977 ; Aarab, 1984, 1995 ; Bordonaro, 1983 ; Jadid, 1989).
Cependant, d’autres plaident beaucoup plus en faveur d’une mise en place dans un contexte
compressif (Saber, 1986, Ait Taher, 1987 ; Essaifi, 1987). Ils insistent sur le caractère syn-
tectonique, contemporain de la déformation hercynienne syn-schisteuse et de la mise en place
des plutons granodioritiques calco-alcalins, sécants sur le plan de stratification. L’évolution
des structures et des microstructures et la quantification de la déformation finie montre
l’existence d’un gradient de déformation à l’approche de ces corps intrusifs, (Essaifi et
Lagarde, 1990; Essaifi, 1995)
1. Situation géographique
La formation volcanosédimentaire de Draa Sfar, constitue la terminaison sud du chaînon
hercynien de Jbilets. Il est situé à 16 Km au Nord-Ouest de la ville de Marrakech (Fig.6)
.L’accès au gisement de Draa Sfar est assuré par la route reliant Marrakech-Souihla, par
une piste goudronnée d’environ 5Km partant du point kilométrique 10. Géographiquement,
il est subdivisé en deux sous-domaines, Draa Sfar nord (Sidi M’barek) et Draa Sfar sud
(KoudiatTazakourt), localisés respectivement sur les rives Nord et Sud de l’Oued Tensift.
Ce district comprend plusieurs lentilles sulfurées formant un alignement méridien
subvertical. Il est recoupé par l’oued Tensift.
Le gisement de Sidi M’Barek, dans la rive nord de l’oued Tensift, est caractérisé par un
chapeau de fer bien développé; alors que le corps minéralisé de Draa Sfar sud
(KoudiatTazakourt) présente un chapeau de fer moins développé.
15
Figure 6 : Situation géographique du gisement de Draa Sfar. (Carte topographique de
Marrakech Ouest)
2. Cadre géologique
Le gisement de Draa Sfar fait partie de l’un des principaux axes minéralisés des Jebilet, de
l’Ouest à l’est on cite:
-Alignement occidental, avec des indices de Trefani (au nord), Bouhane au centre
Et Laâchache au centre et Koudiat Aîcha au sud ;
-Alignement médian, avec les gisements de Kettara, Benslimane et Kerkoz. Il est
subparallèle à l’axe formé par l’intrusion de Kettara ;
- Alignement oriental, comportant au sud le gisement de Draa Sfar et Nzalt El
Harmel au nord, se poursuit jusqu’au Nord dans la région de Jbel El Garn. Cet alignement
est localisé entre les intrusions de Tazakourt et de Draa El Harachau sud, de Kettara et
Sarhlef au Nord en passant entre celle d’El Harcha et Arhil au centre. Un autre petit
alignement est localisé entre les intrusions de Kettara et Arhil.
Ces amas sulfurés ont subi les effets de la déformation hercynienne majeure
Synschisteuse, ils sont généralement sub-verticaux et sub-parallèles aux schistes quiles
encaissent (Huvelin, 1977 ; Souaré1988). Les études métallogéniques montrent que tous
16
ces amas se caractérisent par une paragenèse à dominance de pyrrhotite (Bernard et al.
1988 ; Souaré, 1988, Hibti, 2001, Ben aissi, 2008).
Le gisement Draa Sfar est encaissé dans une série volcano- sédimentaire commençant par
des laves rhyodacitiques, des séries volcano-sédimentaires constituées de pélites gréseuses
et des tufs, surmontées par une couche de sulfures massifs à métaux de base. La série se
termine par des pélites noires à matrice carbonatée. En surface, les indices de la
minéralisation sont marqués par un petit chapeau de fer a Koudiat Tazakourt (Draa Sfar
sud), et un autre dans l’affleurement de Sidi M’bark (Draa Sfar nord) qui a fait l’intérêt des
premiers prospecteurs dans la région pour la recherche des gisements sulfurés.
La longueur actuelle de la structure minéralisée dépasse 1,5 km sur une hauteur de 1,2Km.
La puissance des lentilles minéralisées est de 4 à 18m orienté N-S avec un pendage de
75°E.
17
Le modèle génétique de minéralisations polymétallique de Draa Sfar s’intègre dans le
modèle de mise en place des amas sulfurés des Jbilets et des Guemassa. Trois phases
principales de formation ont été distinguées (hamyane 2011) :
La première phase est liée à la distension généralisée qu’a connue le grand bassin mesetien
marocain et pendant laquelle a lieu la formation du bassin qui abrite l’amas sulfuré de Draa
Sfar ainsi que ses homologues dans le reste des Jbilets et les Guemassa.
Pendant cette même période, une activité volcanique matérialisée par la mise en place d’un
dôme rhyodacitique à proximité du secteur (1.5Km) et d’une série volcano-sédimentaire
constituée de tufs et de pélites gréseuses se développe parallèlement au magmatisme des
Jbilets centrales constituant ainsi la série de base de la séquence actuelle de Draa sfar sud.
Cette activité volcanique, source de fluides et de chaleur, est à l’origine de l’activité
hydrothermale (Hibti, 2001). A Draa sfar Nord, le volcanisme acide n’est pas marqué dans les
faciès liés à la minéralisation.
Une troisième étape qui aboutit à l’ouverture des faille, des dislocations, des décalages
et des remobilisations des sulfures .Il s’agit d’une phase liée aux événements tardi-hercyniens
et atlasiques (Hibti, 2001).
18
Figure 8: Formation du bassin et mise en place des sulfures de Draa Sfar : modèle présenté
par Moreno, et al (2008)
19
La deuxième partie :
Etude de secteur Draa Sfar
Nord
20
I. Introduction générale
1. Situation géographique et cadre géologique
Le secteur de Draa Sfar nord affleure sous forme d’un petit pointement de dimension
relativement modeste (20 à 70 m de large et de plus de 350 m de long) au nord d’oued Tensift
(fig. 7). Ce pointement qui émerge au sien des formations alluvionnaires est constitué par la
dominance des formations métapéliltiques carbonatée intensément altérées en séricito-
schiste, intercalées par des sils dolorétiques (avec un puissance qui ne dépasse pas le 5m) .
L’ensemble de la formation est attribuée à la série de Sarhlef, d'âge Viséen supérieur
Namurien (Huvelin, 1961) et constituent la continuité latérale de Draa Sfar Sud .A
l’affleurement, le massif apparaît localement découpé par des failles tardives N110 à jeu
inverse qui recoupent des cisaillements N-S à jeu senestre. Les figures sédimentaires sont
totalement masquées par l’intensité de la déformation et de l’altération (chloritisation et
oxydation) en surface. Mais sur sondage, quelques figures sédimentaires liées aux dépôts ont
été observées (slump-balls)
Figure9: Carte géologique de Draa Sfar Nord, et Rosace des principales directions de la
schistosité S1 (SG draa sfar modifié par Hamyane2011)
2. La lithologie générale de Draa Sfrar nord
21
a) La série de base
La série de base est constituée par deux unités, de bas vers le haut on distingue :
Unité 1 : elle est formée essentiellement par des métapelites gréseuses très altérées en
chlorite et séricite. Cette dernière se caractérise par la présence des passages carbonatés très
fins, ainsi que des imprégnations très fines et très denses de pyrite cubique et de pyrrhotite en
plages orientées selon la s1. Cette unité et très déformée avec une schistosité s1 très
pénétrative. Sa partie supérieure est caractérisée par la mise en place d’un sill doléritique (de
3 à8 de puissance).
Unité 2 : elle est formée par des alternances de métacalcaires et de métapélites gréseuses à
ciment calcaire. Elle se présente sous forme d’une barre d’épaisseur variable (0,5 à 25
mètres), caractérisée par la présence de structures de déformations synsédimentaires
« slumps-ball »enroulées et isolées sans granoclassement dans les formations pélitiques. Ces
matériaux sont considérés comme des dépôts de rupture de pente (Stow et Piper, 1984).
b) Unite médiane (lentilles sulfurées)
La structure minéralisée au niveau de Sidi m’Barek est très marquée par rapport à celle du
Draa Sfar sud. Elle est caractérisée par la présence de plusieurs lentilles discontinues et
espacées, d’une puissance qui varie de quelques cm à 10m. La minéralisation à Sidi M’barek
est caractérisée par sa richesse en chalcopyrite.
c) Série de sommet
Elle est formée par des métapélites fines noires carbonatées, très altérées en
séricitoschistes. Ces métapélites sont très riches en matière organique et sulfures disséminés.
Elle montre une alternance de lits sombres fins et des lits clairs fins. Cette série repose en
contact normal sur la série de base et est dépourvue de toute activité volcanique.
22
Figure10:carte géologique de niveau -35 de Draa Sfar (E 1/500)
23
Figure 11 : Log stratigraphique de sondage carotté DS 178 de Draa Sfar Nord
24
1. Les métapélites
Elle représente le toit de la minéralisation polymétallique. Macroscopiquement, cet ensemble
est formé par l’alternance de niveaux pelitiques de couleur sombre et de niveaux gréseux de
couleur claire (photo 1)
Microscopiquement, l’ensemble est constitué par des grains de quartz, des plages de chlorite
et des carbonates (photo2)
Chlorite
Qz
25
- Le quartz : sous forme des grands cristaux xénomorphes et des petits cristaux déformés
- Le chlorite est généralement allongée et étirée salon la schistosité régionale
- Les carbonates forment le plus souvent le remplissage de veines et veinules tardives
( photo3)
26
Mus
- Le quartz : se présent sous forme de petits cristaux arrondi, souvent aplatis selon la direction
de la schistosité (S1)
- La muscovite : se présente sous forme des baguettes allongées et étirées selon la direction de
la schistosité (S1)
- les carbonates se présentent soit sous formes des veines et veinules tardives, soit sous forme
de microlentilles formées essentiellement par la calcite.
3. les tufs fins
C’est un facies de couleur vert clair très altéré, comportant le plus souvent des veines à quartz.
Microscopiquement, Il s’agit d’un faciès très fins dans lequel seuls quelques clastes de quartz
en lames parfois éclatés apparaissent. C’est un faciès à cachet pyroclastique très
caractéristique. Ces clastes de quartz sont noyés dans une matrice vitreuse très fine, dévitrifiée
en silice et chlorite. Localement, on note la présence des quelques paillettes de muscovite et
de séricite qui soulignent la déformation régionale (photo5). Ce faciès est anastomosé par des
veines et veinules fines siliseuses, traduisant une forte silicification
27
Photo5 : aspect microscopique des tufs fins
4. Altération hydrothermale
L’étude pétrographique réalisée sur l’ensemble des échantillons récoltés permet de mettre en
évidence 3 types d’altération hydrothermale :
La chloritisation : Elle représente la phase d’altération la plus importante. Elle est
dominante dans les zones minéralisées ainsi qu’au niveau des faciès en contact immédiat avec
les lentilles minéralisées.
Deux types de chlorite ont été relevés en fonctions de leur relation avec la déformation :
- une chlorite, antérieure à la déformation, montre une biréfringence brun-violacée à vert bleue
(Photo6). Elle apparaît bien dans les zones les plus altérées, où elle se présente généralement
sous forme fibreuse, constituant une trame à proximité ou dans les lentilles sulfurées.
- une chlorite syncinématique est de teinte bleue et parfois bleu-verte à la lumière polarisée
(photo7). Même à l'échelle d'une même lame mince, on peut observer un changement dans la
teinte de la chlorite qui peut varié du bleu clair au bleu foncé voir même vert, laissant
supposer la présence de deux générations de chlorite avec des rapports Fe/Mg différents. Dans
les zones les moins altérées, la chlorite, moins fréquente, se présente en petites paillettes (<
0.04mm). Elle est globalement orientée dans les plans de la schistosité régionale et soulignent
les limites des cristaux primaires de la matrice. La chlorite se présente
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sous forme de petites gerbes ou sous forme massive dans la matrice et également dans les
ombres de pression.
Chlorite
29
la séricitisation : La séricite se présente dans l’ensemble des faciès de sidi M’barek .La
séricite syncinématique est plus abondante dans la matrice de l’ensemble des faciès étudiés.
En effet, dans les faciès fins (métapélites), elle constitue plus de 80% du volume total de la
roche, sous forme de petites paillettes ou sous forme massive. Elle souligne, avec la
muscovite, les plans de la schistosité régionale (photo 8)
Sericite
30
Carbonate
Qz
Le secteur étudié est affecté par deux types de structures, qu’on peut lier à deux phases de
déformation distinctes : une phase synschisteuse majeur qui est responsable de la structuration
régionale, et une deuxième phase tardive cassante matérialisée par des failles et des diaclases
1. La schistosité
Au niveau de Draa Sfar Nord, on note le développement d’une schistosité parallèle à la
stratification S0 dont l’orientation générale est N10.
La projection stéréographique des plans S1 montre que Ces plans de la schistosité et
leurs pôles ont une direction générale N-S avec un plan moyen orienté N6, 75E et un pôle
moyen orienté 14° au N276. Ces directions correspondent à une compression générale E-W
(fig. 11)
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Figure 12: projection stéréographique de la schistosité (s1)
2. Les failles
Les structures cassantes sont généralement présentées par des failles et des diaclases tardives
qui affectent les lentilles minéralisées.
Les failles ont une direction majeure E-W orientées N110 à jeu senestre.(figure 12et 13)
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Figure 14 : rosasse directionnelle des failles
Les diaclases sont représentées par de deux familles de fractures, l’une suivent la
schistosité et l’autre de direction N110 et à pendage 30° E (fig. 14 et 15)
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Figure 16 : rosasse directionnelle des fractures
Le niveau -35 comporte 4 lentilles sulfurées fortement pentées avec une direction moyenne
subméridienne. De l’Est vers l’Ouest on distingue :
-La lentille Est, de teneurs élevées (2% de Cu et 0.09ppm d’Au)et de faible puissance
(1 m). Cette lentille plonge jusqu’au niveau -50. Elle est formée d’un minerai massif dominé
principalement par de la pyrite secondaire (fig17).
- la lentille 1, caractérisée par une grande puissance (15 m)et une faible teneur (1.5% de
Cu et 0.19 ppm d’Au). Elle affleure jusqu’à la surface sous forme d’un chapeau de fer. Sa
partie avale atteint le niveau -75.Elle est constituée essentiellement par un minerai pyriteux,
qui se présente soit sous forme massive soit sous forme des stock-work et un minerai inter-
stratifié. (fig 17).
- la lentille 2, puissante d’environ (2 m), présente des teneurs relativement riches en
cuivre (3% de Cu et1ppm d’Au).Cette une lentille, très déformée de point de vue structural,
est formée par un minerai massif essentiellement cuprifère (chalcopyrite)(fig16).
- La lentille Ouest(en cour d’exploration), représente l’extension nord de la lentille 2. .
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L’ensemble des lentilles décrites ci-dessus sont encaissées principalement dans des
métapelites parfois gréseuses, très schistosités. Ces lentilles minéralisées sont concordantes
avec leur encaissant en terme de direction et de pendage.
La morphologie des lentilles minéralisées de cette partie sud, a été définie sur la base des
corrélations réalisées à partir des sondages carottés DS 178 et DS117. La corrélation entre ces
deux sondages montre que on a plusieurs lentilles polymétalliques d’aspect mince
(centimétrique à métrique), montrant la même orientation que celles de la partie nord. Ces
lentilles sont subverti cales à fortement pentées vers l’ouest. Dans ces lentilles, les teneurs
sont variables (0.41% <Cu<1.44% et 0.05ppm <Au< 1.3ppm) (fig. 18)
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Figue 17: coupe géologique de lentille 2(niveau 35) (E1/500)
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Figure 18: coupe géologique de lentille 1 et lentille Est (E 1/500)
37
Figure 19: coupe géologique de sondages carotté DS 117-178 (E 1/500)
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2. Minéralogie des différentes lentilles sulfurées
Cette étude a été effectuée à l’aide de la microscopie métallographique. Elle a été réalisée sur
des échantillons (sections polie et lames mince polies),prélevés au fond (galeries souterraines)
et sur le sondage carotté DS 178. Cette étude Elle a pour but la définition des différents types
de minéralisations ainsi que l’évolution minéralogique sur l’ensemble des lentilles
minéralisées.
L’examen microscopique des différentes lames et sections polies montre une paragenèse
dominées par la pyrrhotite et la chalcopyrite auxquelles s’associent la pyrite, la sphalérite,
l’arsénopyrite et les oxydes et hydroxydes de fer.
- La pyrrhotite(Po) : représente la phase la plus dominance dans le minerai massif de la lentille
1. Elle se présente sous forme des grosses plages maclées (photo10) ou bien sous forme
disséminée dans le minerai inter-stratifié de la lentille 1. Au niveau de la lentille2, la
pyrrhotite se présente soit sous forme grosses plages soit sous forme de reliques au sein de la
chalcopyrite. Au niveau du minerai massif observé sur le sondage Ds178, la pyrrhotite
prédomine la paragenèse. Elle se présente sous forme de plage de dimension moyenne, riche
en inclusions fines de chalcopyrite et de minéraux de gangue. Localement, au voisinage du
contact avec l’encaissant, la pyrrhotite est étirée selon la direction de la schistosité régionale
avec des macles de pression caractéristiques. (photo11)
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Photo 11 : aspect microscopique des plages de pyrrhotite et de chalcopyrite
- La chalcopyrite(Chp) : c’est la phase la plus dominance dans la lentille 2. Elle se présente sous
forme de rubans millimétriques à centimétriques, renfermant des inclusions reliques de
pyrrhotite. Localement, la chalcopyrite est fortement corrodée par la pyrite secondaire
(photo12), et elle se présente sous forme disséminée dans l’encaissant (photo13). Au niveau de
la lentille1, la chalcopyrite est présente soit sous forme des grosses plages, tardives par
rapport à la pyrrhotite (photo10), au niveau du minerai massif soit sous formes des veinules
dans le minerai inter –stratifié.
Au niveau de la partie sud, La Chalcopyrite se présente sous forme des plages étirées selon la
schistosité régionale (photo 11).Au voisinage du contact avec l’encaissant, la chalcopyrite est
présente sous forme de plages isolées et étirées selon la direction de la schistosité régionale
(photo14). Localement, la chalcopyrite forme avec le quartz, le remplissage de veines et
veinules tardives affectant l’encaissant.
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Photo12 : aspect microscopique des rubans de chalcopyrite et veinule de pyrite
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Photo14 : aspect microscopique de chalcopyrite étirée selon la S1
- La pyrite (Py) :
- Ce sulfure de fer est moyennement représenté au niveau de cette partie nord de Draa Sfar. Il
se présente soit sous forme de cristaux isolés de dimensions micrométriques à millimétrique
(photo15), soit en masses anastomosées pouvant atteindre le centimètre. En général, la pyrite
apparait secondaire par rapport aux autres sulfures. (photo12), Au niveau de l’horizon
minéralisés situé à la base par rapport aux autres lentilles minéralisées, la pyrite forme des
grains isolés dans une gangue à quartz et/ou carbonates.
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Photo15 : aspect microscopique des grains isolés de la pyrite et l’hématite
- La sphalérite (Sph) : elle est très rare dans cette partie nord de Draa Sfar. Elle se présente soit
sous forme d’inclusions très fines au sein de la pyrrhotite soit occupant des veinules au niveau
de la lentille 1. Au niveau de la lentille 2, la sphalérite a été observée sous forme d’inclusions
fines au sein de la chalcopyrite (photo 16).
- On note la présence des oxydations sous forme des béguète d’hématite dans la lentille 2 et
l’horizon (photo14)
D’âpre cette étude on conclue que la paragenèse primaire est forme par la pyrrhotite, la
chalcopyrite et la sphalérite
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Conclusion
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Références bibliographiques
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l’exemple du massif hercynien des Jebilet (Maroc). Bull. Soc. Geol. France. t. XXIV, N° 2, p.
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Pumag 284p.
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Geol. Soc. Lond. Spec. Pub. 15, p. 611-645.
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