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Phot. Vizzavona .

PAX, tableau d'Eugène Chigot . Palais de la Paix à La Haye.

LAROUSSE AGRICOLE
I LLUSTRE
bandon (lég. rur.). — Etat des bestiaux abandonnés Abatage des grands ruminants (boeuf , taureau, vache). — Deux procédés
et pénétrant sur des terrains d'autrui, avant l'enlè- sont employés : l'assommement, suivi de la saignée, et l'égorgement (fig. 1).
vement des récoltes. Le fait est puni d'amende, alors Assommement et saignée. — Le but cherché est l'immobilisation instan-
même que ces animaux n'ont pas commis de dégâts. tanée de l'animal permettant d'effectuer la saignée en toute sécurité. L'opé-
Lorsque les animaux abandonnés, soit dans l'en- ration se fait en deux temps :
ceinte des habitations, soit dans un enclos rural, 1. L'animal étant attaché, la tête basse, le boucher le frappe d'un coup de
soit dans les champs non clôturés, ont causé des masse sur la nuque ou sur le sommet du front. On emploie soit une masse
dégâts à la propriété d'autrui. la réparation en est de fer ordinaire, soit, préférablement, l'instrument nommé marteau a bou-
due par celui qui a la jouissance de ces animaux terolle ou merlin anglais (fig. 1, outillage). L'une des extrémités du merlin
et, s'il est insolvable, par leur propriétaire. est cylindrique et forme emporte-pièce ; c'est celle qui frappe la tête. L'autre
est recourbée en crochet. Le tout pèse 2 kilogrammes et est porté par un
Abat foin.
- — Ouverture fermée par une trappe manche de Om, 90 de long. L'animal frappé tombe immédiatement sur le sol.
d'où l'on jette le foin du fenil dans l'étable ou l'écurie. Les poussières pro- On supprime ses derniers mouvements en introduisant par le trou fait dans
venant des abat-foin salissent les autres fourrages, les animaux, et provoquent le crâne une baguette flexible (jonc) qui pénètre dans le canal rachidien en
des irritations de la gorge et des yeux. Souvent aussi, les abat-foin sont détruisant le bulbe et la moelle épiniere.
cause d'accidents de personnes ; aussi tend-on à les supprimer. Le merlin Truchot est un merlin anglais dans lequel l'emporte-pièce est
Abatage (boucherie). — Action de tuer les animaux, spécialement ceux taillé en biseau et renferme une tige mobile qui sert au débourrage de sa
destinés à la consommation ( fig. 1). cavité en faisant sortir les rondelles de peau et d'os qui l'obstruent.
Se dit aussi de l'action de coucher et de maintenir à terre un animal de Le merlin est quelquefois remplacé par un appareil spécial, le masque
grande taille, en vue d'une opération quelconque ( fig. 3). Bruneau (V. outillage), masque en cuir qui couvre le front et les yeux et porte
L'abatage des animaux destinés à la boucherie se pratique dans les abattoirs en son milieu une cheville emporte-pièce sur laquelle le boucher frappe avec
(V. ce mot), où des salles différentes sont affectées à chaque espèce de bétail. un maillet. On fait usage aussi, pour l'assommement , d'appareils pneumatiques.

LAROUSSE AGRIC.
FIG. 1. — Procédés d'abatage des animaux de boucherie.

Lassommement peut être complété ou bien remplacé par l'énervation ou forcée. Le sacrificateur, muni d'un long et large couteau ä lame très tran-
énueage, section de la moelle épinière faite en introduisant une lame étroite chante, incise la gorge d'un seul coup en évitant d'atteindre les vertèbres
et effilée (V. outillage) entre la nuque (occipital) et la première vertèbre cervicales. Il en résulte une plaie large et béante de laquelle le sang s'é-
c.:.rvicale (atlas). L'effet en est immédiat et complet. La pratique de l'énucage chappe violemment.
est courante dans quelques villes du midi de la France. L'égorgement pratiqué par les bouchers israélites diffère donc du mode
2.L'assommement est immédiatement suivi de la saignée, qui consiste en ordinaire en ce que l'animal n'est pas assommé, et que la saignée est obte-
une longue incision pratiquée au bord inférieur de l'encolure, puis dans la nue par une section transversale de l'encolure. L'écoulement du sang est
section longitudinale des gros vaisseaux sanguins de la base du cou (caro- plus long, mais la saignée est plus parfaite et la conservation de la viande
tide et jugulaire). Lorsque la saignée se ralentit, le boucher imprime un mou- meilleure.
vement de va-et-vient au membre antérieur libre et foule avec le pied le Abatage du veau. — Le veau est généralement égorgé par section trans-
flanc de l'animal. Le sang est recueilli dans des vases larges et plats pour versale de la partie inférieure du cou, au ras de la tète. Il est rarement
servir ä des usages industriels. assommé, afin d'éviter d'abimer la tète et la cervelle. On vise ä obtenir une
Egorgement. — C'est le mode d'abatage propre au rite israélite. L'animal saignée très complète pour donner davantage de blancheur ä la viande.
est renversé sur le dos, le cou forteinent tendu et la tête dans l'extension Abatage du mouton. — Le mouton est étendu, les pattes de derrière croi-
sées, sur une table ä claire-voie dont la surface est legèrement concave. Le

".•■•■•

FIG. 2. — Abatage des porcs ä Chicago. FIG. 3. — Abatage d'un cheval en vue d'une opération chirurgicale.
I.es animaux sont accroches ä un die:0e élévateur, puis envoyés sur un raid C où ils subissent A. Cheval masqué et entrave, prêt ä Are abattu; B. Cheval couché sur un lit de paille
successivement les diverses opérations qui les transformeront en produits comestibles. et maintenu énergiquement
3 ABATAGE

Clinhé G. M.
1.' mouvement : Coup de hache oblique attaquant l'arbre au pied. P. mouvement : Coup de hache horizontal destina â faire sauter l'éclat.
FIG. 4 et 5. — Abatage d'un arbre à la hache.

boucher appuie un genou sur le corps de l'animal afin de l'immobiliser, ou mieux par la méthode dite coupe en pivotant. Ce procédé consiste à
enfonce le couteau en arrière de la mâchoire inférieure et imprime en ouvrir une tranchée tout autour du pied, puis à couper successivement toutes
même temps une demi-torsion à la tete pour supprimer toute douleur et les racines et en dernier lieu la souche centrale. Dans ce cas, il convient,
tout mouvement. après l'abatage, de combler et niveler les trous des arbres déracinés.
Abatage du cheval. — Le procédé le plus employé consiste à frapper Dans les grandes exploitations, l'abatage des arbres se fait mécaniquement
l'animal d'un violent coup de merlin appliqué sur l'os frontal. (Le masque
Bruneau est employé également.) On saigne ensuite la bête abattue suivant
la manière employée pour le boeuf.
Abatage du porc. — Le porc est assommé à l'aide d'un maillet de bois,
puis couché sur le côté, le membre antérieur libre fortement tiré en arrière.
La saignée se pratique avec un couteau long et mince que l'on plonge, soit
perpendiculairement dans la gorge en évitant d'atteindre le larynx, soit
en le dirigeant vers l'entrée de la poitrine pour sectionner les gros vais-
seaux. Le sang est recueilli avec soin et agité avec la main ou une baguette
pour le défibriner et éviter ainsi sa coagulation.
En Amérique, notamment à Chicago, les procédés d'abatage sont beau-
coup plus expéditifs. Les animaux à tuer sont amenés en A (fig. 2), où
ils sont assommés. Un homme accroche chaque porc par un pied de
derrière à l'une des chaînes m, n du disque élévateur B, qui est animé
d'un mouvement de rotation lent. Au moyen d'un dispositif spécial, la bête
passe du disque sur le rail C; elle y glisse et vient à proximité du Bai-
gneur D qui l'égorge. Elle passe ensuite successivement devant d'autres
opérateurs qui procedent à 1 épilage, au grattage, au lavage, puis à l'éven-
trement ou dépeçage, etc., qui transforment le porc en jambons, jambon-
neaux, saucissons. D'antres animaux suivent automatiquement.
Il faut 25 minutes pour faire passer un porc du boucher au frigorifique,
et mille porcs sont ainsi débités en une heure.
Abatage d'un animal en vue d'une opération (art vét.). — L'abatage
d'un grand animal (cheval notamment), en vue d'une opération chirurgicale,
consiste à entraver la bête, à la coucher le moins brusquement possible et
à la maintenir solidement sur un lit de paille préparé à cet effet ( fig. 3).
Ainsi les défenses que le patient pourrait opposer sont annihilées. 4.
l'hot . P Monnot .
Abatage (sylvic.). — Action d'abattre les arbres qui sont sur pied : ra-
botage des bois. FIG. 7. — Réduction de l'empattement d'un tronc d'arbre à abattre.
L'abatage des bois taillis se fait à la hache (fig. 4 et 5). Toutefois,
on emploie la serpe pour les broussailles et les menus brins. La coupe
doit être faite rez-terre pour provoquer l'enracinement direct dans le
sol des nouvelles tiges qui vont se former sur la souche de l'arbre abattu.
La surface de coupe doit être franche et légèrement inclinée, de façon que
l'eau de pluie ne puisse y séjourner et provoquer la pourriture rapide de
la souche.
L'abatage des arbres de futaie se fait le plus souvent au moyen de la hache
et d'une scie à lame longue et large et à deux bras, dénommée passe-par-
tout (fig. 6). On commence par entailler l'arbre au pied et tout autour du

F G. 6. — Passe - partout.

tronc, de façon à réduire l'empattement sur une hauteur de 25 à 30 centi-


mètres ( fig. 7) ; puis on pratique à la hache une entaille de direction, sui-
vant laquelle l'arbre devra s'incliner. Le choix de cette direction est très
important : il faut éviter, en effet, que la chute de l'arbre ne cause des
dégâts aux arbres voisins ou aux jeunes repeuplements qui doivent le rem-
placer. Ensuite on utilise le passe-partout, que deux ouvriers manoeuvrent
horizontalement et le plus près possible du sol. L'ouverture du trait de scie
a lieu du côté de l'arbre opposé à l'entaille de direction.
Pour éviter le coinçage et faciliter le passage de la scie, les ouvriers font
usage de coins en bois ou en fer qui soulèvent l'arbre au cours de l'opération,
et finalement dirigeront sa chute dans la direction voulue.
Par ce procédé (emploi du passe-partout et des coins) on peut abattre des
arbres de fortes dimensions. La direction de la chute peut être assurée
encore par des cordages attachés à la partie supérieure du fût et sur lesquels
on exerce une traction énergique, quand la surface de sectionnement a été
presque entièrement parcourue par la scie. FIG. 8. — Scie mécanique « La Bûcheronne , dans la position d'abatage.
L'abatage des arbres peut se faire également par l'extraction des souches Cette scie est mise en mouvement par un moteur électrique.
ABATIS — ABATTOIR 4
au moyen d'une scie rectiligne actionnée par un moteur et qui sert égale- Abatis (sylv.). — Coupe faite dans un bois, dans une forêt : abatis de
ment ä tronçonner les bois abattus. chénes (fig. 9).
On a préconisé récemment l'abatage des arbres de moyenne grosseur ä — (vénerie). — Se dit encore d'un petit chemin que se font les bêtes fauves
l'aide de scies circulaires actionnées également par un petit moteur élec- en passant ä travers les taillis.
trique, et montées sur un chariot (fig. 8). — (cuis.). — On appelle aussi abatis d'une volaille (poulet, oie, dindon, etc.),
Enfin, dans quelques contrées, on perce horizontalement, sur le pourtour l'ensemble des pattes, de la tête, du cou, des ailerons, du gésier, du foie.
de l'arbre, un certain nombre de trous, dans lesquels on bourre des car-
touches de poudre de mine. Une mèche met le feu simultanément ä ces Abattoin. — Établissement dans lequel les bouchers et les charcutiers
cartouches qui, faisant explosion, coupent l'arbre nettement. Quelquefois sont tenus d'abattre et de préparer les animaux destinés ä la consommation

Phot. E.
FIG. 9. — Grands abatis en forêt. FIG. 10. — Abattoirs de Vaugirard, .1 Paris.

encore on entoure le tronc d'un cordon de cartouches de dynamite dont ( fig. 10 ä 13). L'abattoir appartient ä une seule ville (abattoir communal)
l'explosion produit le même résultat. ou ä plusieurs agglomérations (abattoir intercommunal) ; un marché aux
L'abatage des arbres forestiers doit se faire pendant le repos de la végé- bestiaux y est souvent annexé dans les localités importantes.
tation, soit de la fin de l'automne au commencement du printemps (fin Un abattoir comprend : des locaux industriels, des locaux administratifs
5eptembre ä fin mars). Le bois des arbres abattus en temps de sève ren- et des locaux d'inspection sanitaire.
ferme en effet en plus grande abondance des matières fermentescibles qui Les locaux industriels comprennent essentiellement les salles d'abalage.
en provoquent l'altération par les champignons ou les insectes. Celles-ci sont de deux types : 1° le type ä chambres séparées nommées
Dans les bois soumis au régime forestier, le cahier des charges pour l'ex- échaudoirs où chaque boucher opère isolement ; 2° le type de la halle com-
ploitation des coupes fixe au 15 avril qui suit l'adjudication le délai pour mune, vaste salle dans laquelle plusieurs animaux peuvent etre sacrifiés
L'abatage des bois. Toutefois ce délai est prorogé jusqu'au 15 juillet pour les simultanément. Les abattoirs de La Villette ä Paris sont du type échaudoir ;
bois qui doivent être écorcés. L'adjudicataire peut obtenir une prolongation les abattoirs de Soissons, d'Angers et ceux de nombreuses villes étrangères
le ces délais par une demande sur timbre adressée au conservateur des Eaux (Francfort, Cologne) sont du type halle d'abatage.
et forets vingt jours avant l'expiration des termes prescrits. Par le seul fait de Suivant son importance, l'abattoir peut encore comporter des resserres
;a demande, il s'oblige ä payer les indemnités fixées par l'Administration. pour les viandes. Ces resserres sont de deux sortes : les resserres tempé-

FIG. 11. — Plan d'un abattoir pour villes de 10 000 ä 15 000 habitants.
Le grand hall d'abatage est mixte et isolé des étables; il communique, d'une part, avec la triperie, taire groupe ses services ft proximité des parcs d'arrivée des bestiaux. Superficie : 4 000 ä 4500 mètres
qui est attenante ä l'annexe du personnel, et, d'autre part, avec le frigorifique. L'établissement sani- I carrés. Surface construite : 1500 mètres carrés. Dépense approximative : 300000 irancs.
5 ABCES

rées, qui sont des salles propres, cimentées, aérées, peu éclairées, et les 2° Indication des ressources destinées à faire face aux dépenses prévues ;
chambres froides dites frigorifiques on les viandes sont conservées, sans 3° Exécution d'un avant-projet, par un architecte désigné ou après mise
congélation, dans une atmosphère refroidie entre 0^ et 3^. Les frigorifiques au concours;
rendent les plus grands services en saison chaude • ils permettent aussi de 4° Etablissement d'une enquête de commodo et incommodo;
conserver pendant quelque temps les viandes abattues et peuvent servir 5° Autorisation préfectorale donnée après envoi par le maire des pièces
de régulateurs au prix de la viande dans les périodes de hausse et de baisse. ci-dessus, auxquelles sont joints : devis des travaux; cahiers des charges à
Les annexes des abattoirs sont les étables, bergeries et porcheries d'at- imposer à l'entrepreneur ; tableau du nombre moyen d'animaux qui seront
tente, on les animaux séjournent après le marche ou leur arrivée à l'abat- abattus, en se basant sur la moyenne des trois dernières années de consom-
toir, en attendant l'abatage, et les triperies, où l'on prépare les issues. mation ; tarif des droits d'octroi, s'il en existe ; situation de la caisse muni-
Les locaux destinés à l'inspection sanitaire sont indispensables ; ils per- cipale ; avis du Conseil d'hygiène et de salubrité.
La commune (ou les communes, en cas d'abattoir intercommunal) peut
concéder à un particulier ou à une société le droit de construire et d'ex-
ploiter l'abattoir, moyennant la jouissance des taxes d'abatage pendant une
période déterminée (en général 50 ans).
Abcès (méd.). —Tumeur superficielle ou profonde, plus ou moins volu-
mineuse, qui aboutit à la formation d'un amas de pus. La cause détermi-
nante des abcès n'est pas toujours connue ; mais le plus souvent ils sont pro-
duits par des contusions, par la pénétration dans les tissus- de corps étran-
gers apportant avec eux des germes microbiens, ou bien ils sont la manifes-
tation d'une affection morbide (tuberculose, morve, gourme, etc.)
Lorsque l'évolution est rapide, la tumeur sensible et chaude, on se trouve
en présence d'un abcès chaud; au contraire, une évolution lente et peu
douloureuse caractérise les abcès froids. Quelle que soit leur cause, les abcès
chauds sont toujours précédés d'une inflammation plus ou moins étendue.
_ jaitement. = A la première période (phlegmon non encore abcédé), on
pal employer des sangsues, des cataplasmes ou onctions résolutifs ; mais
si la tumeur ne cède pas, il convient de faire des applications calmantes
(compresses tièdes antiseptiques, pommades ou cataplasmes émollients, vase-
line belladone, onguent populeum ). Souvent même il ne faut pas craindre
de favoriser la maturation de l'abcès par une onction d'onguent vésicatoire.
Lorsque la tumeur a abcédé, il faut donner largement issue au pus, soit par
incisions au bistouri, soit au moyen d'un cautere ; puis nettoyer la poche
par des injections antisepti-
■ ues (sublimé à 1 / 2 000 )
jusqu'à complète guérison.
Le traitement des abcès
froids est identique dans ses
grandes lignes ; là il est fré-
FIG. 12. — Partie d'une halle d'abatage du gros bétail dans un abattoir de ville quemment indispensable d'a-
de moyenne importance. voir recours à l'onction vési-
Un dispositif spécial permet le déplacement facile et rapide des quartiers de viande. catoire et même de la répéter
pour faciliter la formation
mettent aux vétérinaires inspecteurs de recueillir les pièces saisies et de de la collection purulente.
faire abattre dans des locaux indépendants les animaux atteints ou suspects Lorsque l'abces est sous la
de maladies contagieuses. dépendance d'une maladie
Hygiène. —Les conditions d'hygiène préconisées pour les abattoirs sont : générale, il est clair qu'on ne
l'approvisionnement d'eau, les voies d'accès (routes, voies ferrées), la posi- doit pas négliger le traite-
tion sur un lieu élevé, l'isolement au moyen de murs et de rideaux d'ar- ment de celle-ci.
FIG. 14. — Porcelet atteint d'infection purulente.
bres, les conditions de construction (murs épais, toits en saillie, etc.) ame- Il arrive parfois que des
nant la fraîcheur, l'aération, la demi-obscurite, la grandeur des salles et leur porcelets de 2 à 4 mois res- A. Bosselures formées par les abcès.
facile nettoyage. tent plus chétifs que les au-
Au point de vue de l'aménagement sanitaire, on a recommandé l'instal- tres sujets de la même portée, et présentent, en différents points de la. sur-
lation de locaux spéciaux pour animaux douteux, pour contagieux, pour face du corps ou même au niveau des jointures, des bosselures plus ou
viandes saisies, des halles d'abatage assurant facilement l'inspection des moins volumineuses qui ne sont autre chose que des abcès froids ( fig. 14).
viandes, la désinfection des débris animaux et la dénaturation ou la des- Cette infection purulente, dont la cause n'est pas toujours aisée à détermi-
truction des viandes avariées et des matières renfermant des germes trans- ner, peut avoir des complications graves (épanchement du pus dans les join-
missibles. (Dr A. Moreau.) - tures par exemple), et réclame une intervention décisive du vétérinaire, si
Formalités à remplir par les communes pour l'établissement d'un abat- l'on veut assurer un développement régulier à ces animaux. Il faut ouvrir
toir : 1° Délibération du conseil municipal décidant du choix de l'empla- les abcès et pratiquer des injections antiseptiques, puis procéder au net-
cement, du mode d'exécution et des taxes à percevoir ; toyage et à la désinfection de la porcherie.

FIG. 13. — Salle d'abatage du petit bétail dans un abattoir urbain.


Cette salie, destinée b. l'abatage du petit bétail (veaux, moutons), est vaste et bien éclairée. L'im- des cavités très faciles â nettoyer. L'aération est assurée par des fenêtres munies de châssis â bascule
perméabilité du sol, qui est parfaite, est obtenue par une double couche de béton et d'asphalte. Il y a I et de vasistas dont la manœuvre est des plus aisées, ainsi que par les ouvertures du lanterneau,
partout des rigoles et la pente est suffisante pour que l'eau s'y rende aisément. Ces rigoles aboutissent â qui sont à claire-voie ou munies de châssis basculant).
ABEILLE 6
Abeille. Insecte de l'ordre des hyménoptères, de la famille des apidés.
— trompe ; le jabot, véritable magasin ä miel ; l'estomac, ou ventricule chylifique,
Les hyménoptères sont caractérisés par la présence de quatre ailes mem- et l'intestin. Au point où le ventricule chylifique se réunit ä l'intestin, dé-
braneuses ä grosses nervures ; uns vivent isolément ; d'autres se grou- bouchent treize paires de tubes longs et minces (tubes de Malpighi), que l'on
pent en sociétés ou colonies : c'est le cas de la plupart des apidés. croit producteurs d'une sécrétion urinaire ou biliaire.
Ajoutons que l'abdomen est muni d'un appareil vulnérant, dont l'organe
principal est un aiguillon ou dard (fig. 15, 6) pouvant introduire un venin
douloureux dans les plaies.
Population de la ruche.— Dans toute colonie d'abeilles, on trouve trois
sortes d'individus : l'abeille mère, les ouvrières et les huiles.
Abeille märe. — L'abeille mère, improprement appelée reine, est plus

FIG. 17. — Fragment d'un rayon (coupe) montrant le développement d'une abeille
ä différents âges.
1. Œuf; 3 17. Larve A différents stades de son accroissement ; t8. 19. Nymphe;
20. 21. Insecte parfait.

longue qu'une abeille ouvrière et a les ailes plus courtes. Elle n'a qu'une
mission ä remplir dans la ruche : celle de pondre des œufs (fig. 16), d'entre-
tenir la population de la colonie. C'est sur sa fécondité que repose l'avenir de la
ruchée ; aussi est-elle entourée d'égards et de prévenances par les ouvrières.
L'abeille mère n'est fécondée qu'une fois dans sa vie : dans l'air et au
vol (vol nuptial). Les oeufs fécondés (fig. 17) donnent naissance ä des
ouvrières ou ä des reines,
selon le logement et la
nourriture donnée aux
jeunes larves. Les œufs
non fécondés sont déposés
dans des cellules de mâles
(fi. 18) et donnent nais-
sance ä des mâles ou faux-
bourdons.
Comparativement aux
ouvrières , l'abeille mère
vit longtemps (trois ä qua-
tre ans) ; mais, passé trois
ans, sa fécondité diminue
beaucoup et souvent les
vieilles reines deviennent
bourdonneuses, c'est - ä -
dire qu'elles ne pondent
plus guère que des oeufs
de mâles. Il faut alors son-
ger ä les sacrifier et ä les
remplacer. Pour chercher
la reine dans une ruche
normalement peuplée , il
suffit souvent d'intercaler
un rayon vide dans le nid
ä couvain, et le lendemain
on trouve presque tou-
jours la reine occupée ä pondre des oeufs sur ce rayon ; pour la chercher
dans un essaim, on étale les abeilles sur un linge blanc (fig. 19).
Abeilles ouvrieres. — Les ouvrières sont des abeilles femelles plus petites
que l'abeille mère ; leurs organes génitaux sont atrophiés : elles sont donc
infécondes. Le corps de l'ouvrière compte trois paires de pattes et deux
paires d'ailes, toutes ayant leur point d'attache au thorax.
Œufs et couvain d'ouvrières.— L'ceuf pondu par la mère reste trois jours
dans cet état ; la larve éclôt et reste sous la forme larvaire cinq jours, le
filage du cocon prend deux jours, l'état de nymphe dure onze jours ; de
sorte qu'une abeille ouvrière n'est adulte que le vingt et unième jour.
La réunion des œufs, des larves et des chrysalides s'appelle couvain, parce
que les ouvrières couvent en quelque sorte les jeunes en se maintenant sur
ces rayons pour leur conserver une certaine chaleur.« Le couvain se trouve
d'habitude au centre de la ruche et on le reconnait ä ce que les couvercles
FIG. 15. — Métamorphoses et anatomie de l'abeille.

L'abeille commune (apis mellifica) est le type le plus intéressant de cette


famille, pour les avantages que l'homme a su tirer de son élevage.
Le corps de l'abeille comprend trois parties : la tête, le thorax et l'abdomen.
La tête (fig. 15, 2) porte deux antennes
qui sont tres précieuses ä l'abeille, car elles
lui tiennent lieu d'organes de l'odorat et
. du toucher très perfectionnés. Elle porte
aussi deux gros yeux ä facettes, trois petits
yeux simples, ou ocelles, servant ä recon-
naitre les objets de près, et la bouche. Celle-ci,
protégée par le chaperon, ou clypeus, com-
prend deux mandibules, un labre ou lèvre
supérieure et une trompe, formée de la lan-
gue, de la lèvre inférieure, très allongée
(palpes) et des deux maxillaires. Les maxil-
laires et les palpes, en se rapprochant et se
recouvrant, forment un tube autour de la
langue. C'est avec ce tube que les abeilles
aspirent l'eau et le nectar.
Le thorax porte les trois paires de pattes :
les deux pattes postérieures sont creusées en FIG. 16. — Mère abeille pondant.
cuiller ä l'extérieur (fig. I.5,.3) ; c'est dans cet ( Grossie' fois).
évidement appelé corbeille que l'abeille loge
le pollen ou la propolis. La face interne des mêmes pattes porte des poils
raides, appelés brosses, servant aussi ä la récolte du pollen.
L'abdonien (fig. 15, 4) compte six anneaux, légèrement mobiles, les uns
sur les autres, et entre ces anneaux, ä la face ventrale, se trouvent quatre
paires de plaques cirières ayant pour objet de sécréter la cire. Phot. R. Dumont.
L'appareil digeshf ( 15, 5) comprend l'oesophage, faisant suite ä la FIG. 19. — Apiculteur cherchant la mère abeille.
7 ABEILLE

des cellules qui le contiennent sont d'un brun


clair, tandis que ceux du miel sont jaunâtres et
moins opaques. Les couvercles plats indiquent
du couvain d'ouvrières, tandis que les bombés
recouvrent des nymphes de mâles (fig . 18). »
(Ed. Bertrand).
Mâles ou faux-bourdons.— Les niâlesoufaux-
bourdons sont de grosses abeilles ne butinant
pas, ne possédant ni corbeille, ni brosse, ni ai-
guillon. Ils n'ont d'autre fonction que d'assurer
la fécondation de la mère. On en compte de 200
à 1000 par colonie. Ce sont de vrais parasites
dont il faut viser à restreindre le nombre. A l'ar-
rière-saison, les abeilles les chassent de la ruche
et s'opposent énergiquement à leur rentrée
(fig. 20).
Ruchée. — Une ruchée contient donc une
abeille mère, 400 à 500 bourdons l'été, de 15000
à 50000 ouvrières (moyenne 30000 à 40000).
C'est au sortir de l'hiver que le nombre en est
le plus réduit, et à la fin du printemps qu'il est
le plus élevé. Durant la belle saison, une ou-
vriere ne vit guère que six semaines ou deux
mois; l'hiver, de cinq à six mois. L'apiculteur
doit viser à avoir toujours de fortes colonies.
Essaimage. — La colonie ou ruchée repré-
sente l'ensemble des habitants de la ruche.
Quand les abeilles deviennent trop nombreuses
dans la ruche, elles font la barbe (fig. 21), f . L'essaim vient de se fixer â une branche d'arbre. 2. Récolte de l'essaim.
c'est-à-dire se groupent à l'entrée de la ruche
par temps chaud ; si la température est propice FIG. 22. — Essaim d'abeilles.
(20° au moins) et si la récolte est bonne, elles
essaiment. Elles sortent en rangs pressés de la
ruche, avec la vieille mère , et vont se fixer toutes au point où celle-ci se parmi les ruchées les plus populeuses, mais aussi parmi celles dont les mires
pose : tantôt sur une branche d'arbre (fig. 22, 1), tantôt au rebord d'un mur ont la trompe la plus longue. Leglossomètre de Charton et Froissart (fig. 23)
ou d'un toit. C'est l'essaimage ou multiplication de la colonie. permet d'opérer cette sélection. C'est tout simplement une boite dont le
Le premier essaim qui sort de la ruche s'appelle essaim primaire. Il va fond est en pente et qui est recouvert d'une toile métallique. On garnit de
généralement se fixer dans le voisinage. Pour le capturer, on lance quelques miel le fond de la boite, on recouvre celle-ci de sa toile, et les abeilles qui
jets de fumée sous l'essaim, on présente au-dessous une ruche-cloche ou un butinent le plus loin sont celles qui ont la trompe la plus longue.
panier renversé (fig. 22, 2) L'abeille commune est la plus répandue et, en tout cas, la plus ancienne
et l'on donne un coup sec espèce du genre apis; elle constitue le fond de la population de la plupart
sur la branche. L'essaim des ruchers de France. A côté d'elle vivent d'autres espèces, ayant, par la
tombe dans la ruche et s'y culture et aussi par des croisements, acquis des qualités propres -qui les font
fixe ; on retourne celle-ci et considérer par les apiculteurs comme des races distinctes ; telles sont : l'ita-
on la pose à terre, sous l'ar- lienne (apis ligustica), la carniolienne, la chypriote, l'égyptienne, etc.
bre, légèrement soulevée. Travaux des abeilles. — On peut les grouper en deux grandes classes :
Le soir, elle prend la place les travaux d'intérieur et les travaux d'extérieur de la ruche.
qu'elle doit occuper dans Travaux d'intérieur de la ruche. —Les principaux travaux d'intérieur sont :
le rucher. Un essaim pri- 1° l'entretien de la chaleur de la ruche ; — 2° la fabrication des rayons ; —
maire pèse généralement 3° la ponte de la mère ; — 4° la préparation et la distribution de la nour-
de 2 à 4 kilogrammes, quel- riture aux jeunes larves • — 5° le nettoyage de la ruche.
quefois plus. S'il pèse moins Tous ces travaux, à part la ponte, sont dévolus aux jeunes abeilles, tandis
de 2 kilogrammes, il faut que les abeilles assez âgées (un mois environ) vont surtout aux champs ré-
autant que possible le réu- colter le miel, le pollen et
nir à un autre petit essaim. la propolis. Les jeunes
Quelques jours après le abeilles se tiennent ordi-
départ de l'essaim pri- nairement sur les rayons
maire, une jeune mère sort à couvain et, par leur seule
de sa cellule et prend présence, entretiennent la
possession de la ruche ; chaleur. Il n'y a que dans
et, s'il ne doit pas y avoir le milieu du jour, lorsqu'il
d'essaim secondaire, la fait assez chaud, qu'elles
jeune mère va tuer ses ri- consentent à sortir pour
vales dans leurs alvéoles. reconnaître les abords de
S'il existe encore une po- la ruche. Elles volent alors
pulation nombreuse et si la tète tournée vers la ru-
un essaim secondaire doit che ; elles font ce qu'on est
se produire, les ouvrières convenu d'appeler le so-
montent la garde autour leil d'artifice. FIG. 23. — Glossomètre de Charton et Froissart.
des mères emprisonnées, La cire est souvent sé- a. Caisse métallique portant un fond incliné et gradué pour
et la jeune mère nouvel- crétée par les jeunes abeil- mesurer le niveau du liquide pris sur l'échelle b; e. Couvercle
lement éclose fait entendre les. Celle-ci est produite muni de . toile métallique a travers laquelle les abeilles
un cri particulier qu'on FIG. 20. — Abeilles empêchant un bourdon de rentrer pendant le repos, après sucent le miel dont on a empli la caisse jusqu'au Ode l'échelle.
peut traduire par tut, tut, dans la ruche. l'ingestion de miel et d'un
tut, auquel répondent par peu de pollen. On évalue à 6 ou 8 kilogrammes, en moyenne, la quantité
un cri étouffé, coua, coua, coua, les mères emprisonnées. De dépit, la jeune de miel nécessaire à la fabrication d'un kilogramme de cire en bonne saison.
mère sort avec une partie de la population : c'est l'essaim secondaire.
Parfois, un essaim tertiaire sort trois jours après le second; mais le fait
ne se produit que dans les ruches très peuplées.
Sélection des abeilles.— La quantité d'abeilles n'est pas tout, il faut aussi
viser à la qualité. On choisira les essaims de repeuplement non seulement

Phot. R. Dumont,
FIG. 21. — Abeilles faisant la barbe. FIG. 24. — Un essaim bien inoffensif.
Groupement d'abeilles h l'entrée de la ruche quand le temps est chaud et que la ruche est sur le Il suffit de capturer délicatement la mère et de l'enfermer dans un petit tube A mailles métalliques
point d'essaimer. que l'ou tient A la main; les abeilles se groupent autour du tube.
ABEILLE 8
Les abeilles en posture de sécrétion de cire sont groupées en chapelets dans bonne : elles pompent longuement ; au contraire, si le temps est sec ou froid,
la plus parfaite immobilité (fig. 25). Avec la cire, les abeilles façonnent la récolte est faible et les abeilles passent d'une fleur ä Vautre rapidement.
leurs rayons, comprenant trois sortes de cellules : des cellules d'ouvrières En se plaçant devant Ventrée d'une ruche, on peut voir si la recolte est
( fig. 26), des cellules de mâles et des cellules de reines. Un rayon d'ou-
vrieres (les deux faces comprises) a une épaisseur totale de 25 millimètres,
et, comme les abeilles laissent entre deux rayons un intervalle de 11 milli-
mètres, il faut distancer les cadres de
36 ä 38 millimètres, de centre ä centre,
dans les ruches ä cadres mobiles.
La ruche possède un grand nombre
de cellules d'ouvrières, un nombre gé-
néralement assez faible de cellules de
mâles et quelques cellules de mère.
Ces deux dernières sont plus dévelop-
pées que les cellules d'ouvrières. V.
fig. 18.
La ponte dé la mère est influencée
par les facteurs suivants :
FIG. 27. — Abeilles ventilant la ruche.
10 l'âge et la fécondité de la mère :
une jeune mère étant plus féconde
qu'une vieille ; 20 la saison et l'appro- bonne ou mauvaise : lorsque les abeilles tombent lourdement.sur le plateau
visionnement de la ruche : les meres de la ruche, se reposent un peu et rentrent sans précipitation, c'est qu'elles
pondant beaucoup au printemps, du- sont très chargées ; au contraire, quand la récolte ne va pas, l'abeille se
rant l'été et lorsque les provisions sont pose légèrement sur le plateau et rentre vivement dans la ruche.
abondantes ; 3° l'abondance ou la pénu- Les feuilles de quelques arbres sécrètent du miellat en abondance cer-
rie de la récolte : ä une récolte copieuse taines années. C'est une
correspondant une grande ponte, et ä bonne aubaine pour les
une récolte faible une ponte faible éga- abeilles. Cet exsudat s'ob-
lement ; 4° le logement des abeilles : serve surtout quand une
la mère pondant plus dans une ruche nuit relativement froide
suffisamment spacieuse que dans une succède ä une journée très
ruche trop exiguê ; 50 le nombre plus chaude.
ou moins grand d'ouvrières : la mère Sur les fleurs, les abeilles
pondant davantage lorsqu'elle sait que récoltent encore le pollen.
les larves seront bien soignées, grâce Genéralement, les abeilles
ä un nombre élevé d'ouvrières. En préposées ä la récolte du
moyenne par bon temps et en ruche pollen ne récoltent pas de
bien peuplée, la mère abeille pond 2 000 miel, surtout lorsque la
ä 3 000 ceufs par jour. Tout l'art de miellée donne bien. Cepen-
l'apiculteur consiste ä exalter la ponte dant lorsqu'il y a pénurie
et ä la favoriser de bonne heure, de de nectar, une butineuse
façon ä avoir de gros bataillons, prêts peut récolter ä la fois miel
ä butiner, lorsque arrive la saison de et pollen.
grosse miellée. Enfin, certaines abeilles
Enfin, les jeunes ouvrières sont aussi récoltent un enduit vis-
chargées de préparer la gelée nourri- queux, la propolis, sur les FIG. 28. — Abeilles puisant de l'eau au bord
d'une mare.
cière des jennes larves avec du miel, bourgeons des saules, au-
de la salive et du pollen ; ce sont en- nes, peupliers, etc. Cette
core elles qui enlevent les débris de sorte de résine sert ä fixer les rayons, ä boucher les fentes de la ruche et
cire, les larves et les abeilles mortes, les moindres joints.
les cadavres d'animaux, qui vaquent, Le miel qui vient d'être récolté est très liquide, mais l'eau qu'il renferme
en un mot, au nettoyage de la ruche en excédent s'évapore vite, grâce ä la chaleur et ä la ventilation de la ruche.
et assurent son hygiène. Lorsque les cellules sont pleines et le miel assez épais, les abeilles y dépo-
Travaux d'extérieur de la ruche. — sent une goutte de venin,
Parmi les travaux d'extérieur de la dont l'acide formique con-
ruche, nous citerons : 1° la garde de stitue un excellent antisep-
la ruche ; — 2° la ventilation de la ruche ; tique, puis elles ferment la
— 3° la récolte du miel, du pollen, de cellule au moyen d'un petit
l'eau et de la propolis. FIG. 25. — Abeilles en posture de couvercle de cire appelé
sécrétion de la cire.
Ce sont encore les jeunes abeilles opercule. De même, lorsque
qui sont préposées ä la garde de la les larves se transforment
ruche. On les voit surveiller attentivement toutes les arrivantes et les con- en chrysalides, leurs cel-
trôler. C'est, parait-il, ä l'odeur qu'elles se reconnaissent. Gare ä l'intruse lules sont également oper-
qui voudrait s'introduire dans la ruche ; elle est arrêtée et chassée impi- culées.
toyablement, ä moins qu'elle ne soit chargée de miel, auquel cas on lui Maladies et ennemis
laisse déposer son butin. Les guêpes,frelons, bourdons ou autres ennemis de des abeilles. Deux ma-

la ruche sont également arrêtés au passage et forcés de rebrousser che- ladies principales, la loque
min. Ce sont toujours les mêmes abeilles qui procèdent ä la ventilation par et la dysenterie, s'attaquent
les journées chaudes ou le soir d'une bonne récolte. On voit les ventileuses, aux abeilles.
placées les unes derrière les autres, dressées sur leurs pattes, la tête tour- La loque (fig. 30), ou
née vers le trou de vol et pourriture du couvain, est
agitant leurs ailes avec assez rare en France. C'est
une telle rapidité qu'on ne une maladie très conta-
peut plus les distinguer net- gieuse causée par un bacille
tement ( fig. 27). Le soir en forme de bâtonnet (ba-
des grandes miellées, alors cillus alvei) de quelques
que le miel est saturé d'eau millièmes de millimètre de FIG. 29. — Abeilles butinant.
qu'il faut évaporer, les longueur. Voici, d'après I. Sur une fleur de sainfoin ; 2. Sur une fleur de trèfle blanc.
ventileuses travaillent Ed. Bertrand, les carac-
énergiquement etTon per- tères de la loque. ‹.< Elle se
çoit un bruissement bien reconnaît au printemps, soit ä une certaine dissémination provenant de l'in-
caractéristique. fection antérieure (non constatée) d'un plus ou moins grand nombre de
Au bout de trois semai- cellules, dissémination accompagnée ou suivie de la présence de larves
nes après la naissance, la malades ou pourries ; soit simplement, si le mal est nouveau, ä la présence
jeune abeille s'enhardit ä de ces larves malades et
quitter la ruche ; elle va pourries. Les larves meu-
d'abord ä la récolte de l'eau rent et pourrissent, soit
(fig. 28) et ce n'est qu'au avant d'être operculées,
bout du premier mois soit après. Ce n'est que
qu'elle entre dans le contin- lorsque le mal a pris une
gent des butineuses et va certaine extension qu'on
elle-même ä la récolte du aperçoit des opercules per-
miel, du pollen et de la ces de trous et que la ruche
propolis. finit par exhaler une mau-
Par les temps chauds et vaise odeur.
humides, les glandes nec- Lorsque le mal a pris de
taires des fleurs sécrètent l'extension, il saute aux
abondamment le nectar. yeux : le couvain devient FIG. 30. — Viscosité de la loque.
On voit alors les butineuses informe, jaune, brun, noir,
aller de fleur en fleur (fig. les opercules changent de nuance et s'affaissent. » Ajoutons que le couvain
29) et les visiter lorsqu'elles loqueux devient visqueux (fig. 30).
sont bien écloses. Si le Pour prévenir cette maladie, il faut ä tout prix éviter la mort du couvain
temps est propice, chaud FIG. 26. — Abeilles travaillant sur une portion par le froid, éviter le pillage, l'introduction de mères italiennes, détruire
et lourd, la récolte est de rayon. ou faire fondre les morceaux de rayon contenant du couvain mort. On dit
ABEILLE — ABIETINEES

1. Larve et son cocon. 2. Insecte parfait. 3. Rayon attaqué.


FIG. 31. — Fausse teigne de la ruche.

avoir obtenu de bons résultats en préparant du sirop avec de l'eau addi- Abélie. Genre d'arbustes, de la famille des caprifoliacées, comprenant

tionnée d'un gramme d'alcool pur et de 0 gr. 33 de naphtol plusieurs espèces originaires d'extrème Orient et dont 9uelques-unes
La dysenterie est une sorte de diarrhée que l'on constate l'hiver dans une (abelia floribunda, abelia rupestris) sont cultivées dans les jardins d'Eu-
ruche humide, mal aérée ou lorsque les abeilles prennent une nour- rope pour la beauté de leurs fleurs.
riture trop chargée d'eau et de miel de qualité inferieure (sirops clairs, Ables (sylv.). — Nom latin du sapin. L'abies ou sapin (V. SAPIN) a donné
miel de bruyère). Les causes du mal étant connues, il est facile d'y son nom ä la tribu des abiétinées, dans la famille des conifères
remédier. Abiétinées (sylv. et bot.). — Tribu de la famille des conifères, qui com-
Parmi les ennemis les plus redoutables, nous citerons la fausse teigne prend des arbres de haute taille (V. tableau ABIETINBES) dont les cônes
(fig, 31), dont on connaît (groupe de fleurs serrées les unes contre les autres), généralement allongés,
deux espèces, la grande et sont formés de nombreuses écailles ; leurs feuilles, en général persistantes,
la petite (galleria cerella sont ordinairement en forme d'aiguilles (fig. 34) et leur
et galleria alvearia). Ce tronc est résineux. Les princeaux types sont : le pin, le
sont les larves qui causent sapin ( fig. 35), le mélèze, le cedre.
tous les dégâts pendant la Le pin (fig. 34, 1) se reconnaît ä ses feuilles groupées
belle saison; elles se fau-
filent sur les rayons, en
rongent la cire, creusent
des galeries , tissent des
toiles où elles se transfor-
ment en chrysalides ; la
petite fausse teigne est
beaucoup moins redouta-
ble que la grande. Il n'y a FIG. 34. — Coupe des feuilles des différents genres d'abiétinées.
que les ruchées faibles en 1. Aiguille de pin; 2. Coupe d'aiguilles suivant a b; 3. Épicéa ou faux sapin ; 4. Sapin argenté ;
population et les ruchées 5.-Touffe de menue et sylvestre; 6. Coupe d'une aiguille.
orphelines qui ne peuvent
se défendre contre ces dan- par deux dans une gaine commune ; de plus, les écailles du fruit, épaissies
gereux parasites. et rapprochées ä leur sommet, s'écartent ä la maturité.
A ces ennemis essentiels Le sapin (fig. 35 et 36, 1) a des feuilles attachées isolément et ordi-
ajoutons les guêpes, les fre- nairement ä droite et ä gauche des rameaux, comme les dents d'un peigne ;
lons, les araignées, la philanthe apivore (fig. 32), le clairon des abeilles, la larve les cônes, qui sont toujours dressé§, ont leurs écailles qui tombent ä me-
du mélo (triongulin), le sphinx tête de mort (fig. 33), les fourmis, le pou des sure qu'elles s'écartent.
abeilles ; le crapaud, le hérisson, le blaireau ; de nombreux oiseaux insectivo- Le pin sylvestre (fig. 36, 2) est un bel arbre ä écorce rougeâtre ; ses
res (guêpier, pic-vert, etc.) et quelques plantes poilues ou ä aigrettes (chardons, feuilles, très longues, sont groupées par deux dans une gaine écailleuse
cirses, fausse vipérine, phacélie, etc.), qui retiennent ou déchirent les ailes des commune entourant leur base.
abeilles. V. APICULTURE, CIRE, MELLIFERES ( plantes), MIEL, RUCHE, RUCHER. L'épicéa (fig. 36, 3) ou faux sapin a des cônes de même forme et de même

FIG. 35. — Sapins :


FIG. 33. — Sphinx tète de mort attaqué par les abeilles au moment où a cherche
A. De Norvège; B. Pectiné des Vosges.
ä pénétrer dans une-ruche.
ABIÉTINÉES TABLEAU I.

1. -- Épicéa. Futaie de mélèzes.

3. — Pin laricio. 4. -- Genévrier sabine.

QUELQUES TYPES D'ABIÉTINÉES


11 ABLES — ABREUVOIR

3. — Épicéa commun.
1. — Cône dressé 2. — Pin sylvestre. (Les &Mes mers sont pendants.) 4. — Mélèze d'Europe. 5. — Genévrier commun.
de sapin pectiné. Rameau et céne dressé. a. Ecaille avec des graines. a. Graine. a. Fleur male; b. Fleur femelle.

FIG. 36. — Rameau et fruits de quelques abiétinées.

structure que le sapin, mais pendants ; ils tombent ä terre sans s'effeuiller. Elle est recherchée par les nourrisseurs de Lyon et de Marseille. Les
Le mélèze (fig. 36, 4) a des feuilles disposées en bouquet ; c'est le seul bceufs sont excellents pour le travail ; ils donnent a la boucherie une viande
arbre de la famille dont les feuilles soient caduques. estimée.
Le cèdre a ses feuilles disposées en bouquets, comme celles du mélèze ; Aboquage. Terme synonyme de gavage. V. ce mot.
mais elles sont persistantes.

Le genévrier (fig. 36, 5), dont le fruit a l'apparence d'une baie, appartient Abords (Maniement des). — Chez les bovidés, maniement compris, de
également ä la tribu des abiétinées. V. CONIFERES, CEDRE, ÉPICEA, GENÉ- chaque côté, entre la base de la queue et la pointe de la fesse. V. MANIEMENT.
VRIER, MÉLÈZE, PIN, SAPIN.
Abornage ou Abornement. — V. BORNAGE.
Ables. Nom donné aux poissons blancs des eaux douces d'Europe
Abot.

(ablette, brème, gardon, chevesne, vandoise, etc.). Entrave qui s'attache aux paturons, pour retenir les chevaux

dans la prairie.
Ablette (pisc.). — Petit poisson d'eau douce de la famille des cyprinidés
(fig. 37 et pl. en couleurs a PoissoNs), appelé encore able, ovelle, borde, Abrastol. —Corps appartenant aux composés sulfurés du naphtol p.
blanchet ou blanchaille. Il tire son nom de la couleur blanche argentée de C'est un antiseptique puissant pouvant servir ä la conservation des vins ;
ses écailles due ä une matière nacrée. Son corps effile dépasse rarement mais son emploi est considéré par la loi comme frauduleux.
Orn, 15 ; les flancs sont blanc argenté le dos est vert sombre. On le trouve Abreuvement. Action d'abreuver les animaux domestiques ; la

dans presque tous les cours d'eau d'Eu- boisson courante est l'eau ordinaire. V. BOISSONS.
rope ; il aime les eaux vives peu rapides
et se nourrit d'insectes ainsi que de végé- Abreuvoir. Endroit où l'on conduit boire les animaux de la ferme.

taux. Il fraye en mai-juin et dépose ses Les besoins des animaux en eau de boisson sont variables selon l'espèce, le
ceufs sur les plantes aquatiques voisines poids et le système d'alimentation. On estime que la consommation moyenne
de la surface de l'eau. Sa chair, pleine journalière est de :
d'arêtes, est d'un goût médiocre. 60 litres pour un bceuf de 800 kilogrammes.
On peut pêcher l'ablette ä la ligne 50 — une vache de 500 —
FIG. 37. — Ablette. 40 — un cheval.
amorcée avec des vers, ou mieux au filet,
ce qui est facile, car les ablettes vivent 15 — un veau ou un porc.
le plus souvent en grandes troupes. Une ordonnance du 28 février 1842 Le bétail peut souffrir de la mauvaise qualité des eaux, et c'est ä tort que
autorise exceptionnellement, pour ce poisson, l'usage des filets dont les l'on se montre moins exigeant pour les eaux destinées aux animaux que
mailles n'ont que 8 millimètres. pour celles destinées ä l'alimentation humaine ; le cheval notamment peut
La matière nacrée des écailles d'ablette sert ä préparer l'essence contracter la fièvre typhoïde. Il est donc nécessaire de veiller ä ce que
d'Orient avec laquelle on fabrique des fausses perles (il faut environ l'eau soit aussi pure que possible et surtout ne reçoive pas d'infiltrations
40 000 ablettes pour faire 1 kilogramme d'essence d'Orient). nuisibles ou de résidus industriels. Sa température peut varier entre
Abomasum. Terme synonyme de caillette. V. ce mot. 10° et 15°.
Le plus souvent les abreuvoirs sont constitués par un bassin (fig. 39) dont

Abondance (Race d'). — Race de bovidés (fig. 38) de robe pie-rouge, un côté est incliné pour l'accès des animaux. La profondeur maximum est
encore nommée race chablaisienne, appartenant au tyPe du bétail tacheté de lm, 50. On évite que l'eau ne soit souillée par la terre, en construisant les
de la Suisse et de l'est de la France.
L'habitat de cette race est le N.-0. du département de la Haute-Savoie,
comprenant la vallée et le canton d'Abondance, dans l'ancien Chablais

FIG. 39. — Abreuvoir,

parois en maçonnerie étanche et en pavant le fond ; des murets de 0m,50


de hauteur empêchent les accidents et rejettent ä l'extérieur les eaux de
ruissellement. Ces abreuvoirs, servant en même temps de bassins pour bai-
gner les animaux, nécessitent des curages fréquents : ils sont alimentés
par des sources ou des puits dont Peau est élevée par une pzmpe mue par
un manège ou mieux par un moulin ä vent. Si la pente du terrain le per-
met, le bassin est muni d'une bonde de vidange.
Aménagés sur le cours d'une rivière (fig. 40), les abreuvoirs sont consti-
tués par un plan incliné sur la berge ; si le courant est fort et la profondeur
du lit trop grande, on limite l'espace réservé aux animaux par une palissade
en bois. L'eau se renouvelant constamment dans les abreuvoirs de cette
sorte, la propreté en est assurée d'une maniere satisfaisante.
FIG. 38. Vache de la race d'Abondance. Dans l'intérieur des fermes, les abreuvoirs sont constitués par des auges
basses dont la longueur dépend du nombre d'animaux qui doivent y boire

en même temps. Les plus simples sont en maçonnerie avec revêtement en


(arrt de Thonon-les-Bains) ; il s'étend sur quelques points de la Drôme et ciment ; on en construit également en pierre de taille qui sont très coûteux,
de l'Isère. Le bétail d'Abondance est soumis au régime de l'alpage (V. ce en ciment armé, en fonte et en tôle (V. AUGE) ; ces derniers exigent un
mot). Le lait est transformé en fromage de Gruyère dans des frttitières, ou entretien constant. Il faut une longueur de 0°1,80 environ par tête de gros
fromageries coopératives, analogues ä celles du Jura. bétail. La forme est généralement demi-cylindrique avec un diamètre de
La vache est plus fine et de taille un peu moindre que la Simmenthal et la Om,50 ä 0°1,60 et une profondeur de Om,25 a 0=°,30. Ces abreuvoirs sont ali-
Montbéliarde. Assez bonne laitière, elle donne un rendement annuel moyen mentés, soit par des pompes, soit par des canalisations d'eau sous pression.
de 2 500 ä 2700 litres ; 26 litres de lait fournissent 1 kilogramme de beurre. Dans les pays de montagne on établit des abreuvoirs très simples (fig. 41)
A BRI 12

Cl. G. M.
FIG. 40. — Abreuvoir communal.
Ce genre d'abreuvoir ne peut être adopté que s'il est aménagé, comme ici, sur le cours d'une rivière et on l'eau se renouvelle.

en creusant un tronc d'arbre, généralement de sapin, serré ä ses deux Les abreuvoirs (bassins et auges) doivent être tenus dans un état de
extrémités par des colliers en fer plat. propreté constant, afin d'éviter la propagation de maladies contagieuses de
On a reconnu que les animaux qui peuvent boire ä volonté, suivant leurs toutes sortes auxquelles l'eau sert de véhicule.
besoins, se portent mieux ; la digestion des aliments est facilitée et la lacta-
tion sensiblement améliorée. En général on conduit les animaux à l'abreu- Abri. Dispositif propre à protéger les plantes contre les intem-

voir ä des heures déterminées ; mais on peut leur assurer aussi un abreu- péries : gelées, vents, pluies, coups de chaleur.
Les abris sont de deux sortes : naturels ou artificiels.
Abris naturels. Une élévation de terrain : montagne, colline, crête

ou simple monticule, une forêt, etc., constituent des abris naturels con-
tre les vents violents, froids ou desséchants. C'est aux Cévennes, qui
l'abritent des vents froids du Nord, que la Provence doit la douceur de
son climat.
Abris artificiels. — Les abris artificiels, établis par l'homme, sont sur-
tout en usage en horticulture. Cependant les plantations de pin maritnne
dans les landes de Bretagne et de Gascogne, d'eucalyptus dans nos régions
méditerranéennes, abritent des vents marins de grandes étendues culti-
vées en céréales ou en fourrages. Avec l'if, le cypres, on forme des rideaux
d'arbres de moindre importance pour la protection des cultures potagères ou
florales. De simples haies d'aubépine, de prunier sauvage, etc., jouent le
même röle pour les plantes situées au voisinage immédiat. Contre les vents
froids, on utilise encore les palissades en planches, les volets ou les claies
en roseaux ou en lattes maintenues par des pieux ( fig. 43).
Les murs constituent d'excellents abris pour les végétaux. Les plantes
que l'on cultive sur côtières, c'est-à-dire sur plates-bandes situées, ä bonne
exposition, le long des murs, ont toujours une avance marquée sur les
mêmes plantes placées dans les carrés du jardin.
On protège les arbres fruitiers en espalier 'à l'aide d'auvents formés- de
paillassons, de planches ou de vitres disposés sur des consoles en fer scel-
lées dans le mur ä quelques centimètres au-dessus du chaperon (fig. 44,
45). On donne ä ces couvercles une largeur de Om,30 ä Om,50 et assez d'in-
clinaison pour que l'eau des pluies s'écoule aisément à la surface. Paillas-
sons ou planches servant seulement ä abriter les arbres contre les gelées
printanières, on les enlève en juin ; ce sont des auvents temporaires. Les
FIG. 41. — Abreuvoir rustique en montagne. auvents permanents vitrés restent constamment ä demeure ; ils défendent

vement permanent. Ce résultat est obtenu au moyen des abreuvoirs auto-


matiques installés dans les écuries et étables. Ces appareils comprennent
de petites auges métalliques ( fig. 42), protégées par un couvercle qui dé-
borde légèrement. Disposées en avant des crèches, à raison d'une pour
deux animaux, ces auges sont alimentées par un tuyau de distribution et
un bassin régulateur ; en vertu du principe des vases communicants, le
meme niveau s'établit dans les auges et ce bassin ; ce dernier reçoit l'eau
d'une canalisation sous pression munie d'un robinet ä flotteur. Lorsqu'il
veut boire, chaque animal soulève le couvercle, qui retombe ensuite par son
propre poids. Dès que le niveau baisse dans une auge, le 'flotteur descend
dans le bassin et ouvre le robinet d'alimentation.
Robinet ä flotteur

FIG. 43. —Abris mobiles, formés de claies portatives garnies de roseaux, bambous,
maïs ou genêts, employés pour la culture des fleurs dans le Midi.

les arbres non seulement contre le froid et les fortes pluies, mais aussi
contre des maladies cryptogamiques telles que la tavelure.
En usant de supports appropriés (fig. 46, 47), on place aussi des auvents
sur les contre-espaliers, les cordons de pommiers, les vignes basses.
FIG. 42. — Abreuvoir automatique. Abris volants. L'abri des auvents peut 'etre complété par des toiles

Lorsque l'animal boit dans l'auge, le niveau de l'eau baisse à la fois dans l'auge et le bassin régu- fixées ä leur bord inférieur, descendant très bas et maintenues, à peu de
lateur formant vases communicants; le flotteur s'abaisse et l'eau s'écoule alors par le tuyau d'ar-
rivée jusqu'a ce que le niveau de l'eau s'élevant, le flotteur se relève et ferme ce tuyau. distance du sol, par un fil de fer tendu horizontalement sur des piquets.
ABRI
13

De fortes toiles, disposées ä la façon d'une tente (fig. 48), servent parfois ä suder une grande partie de l'eau dont ils sont gorgés, et les premiers
abriter les arbres de plein vent, notamment les pêchers, contre les gelées rayons du soleil, frappant des bourgeons ou des jeunes feuilles ainsi dépour-
tardives, ou les cerisiers contre les déprédations des oiseaux. vus d'eau, les grillent; tel est le phénomène des gelées blanches.
On fait usage de claies, de paillassons (fig. 49), de toiles ou canevas tendus Mais cette lutte contre les gelées printanières n'est possible, toutefois,
horizontalement, ä la hauteur voulue, sur des piquets ou sur des pieux, pour qu'à des syndicats de protection, s'organisant pour une action commune et
réunissant les viticulteurs de tout un finage. Il existe des syndicats de ce
genre en Languedoc, en Bourgogne, en Champagne, qui ont obtenu des ré-
sultats très intéressants.
La situation d'un vignoble ne se prêtant pas toujours ä la pratique que
nous venons de décrire, on a recours ä d'autres moyens, et l'on fait usage
d'abris et d'écrans mobiles
de différents systèmes.
Les abris et les écrans
paragelée entraînent des
frais d'établissement et de
main - d'ceuvre souvent
assez élevés, mais rendent
de grands services dans les
vignobles des grands crus.
Nous pouvcms piter les sui-
vants :
Les abris avec toiles
(exemple : paragelée Pa-
rant) peuvent abriter de
grandes surfaces tout en
se manceuvrant assez faci-
lement.
L'abri contre-espalier
mobile se compose de
planches assemblées entre
elles, de façon ä former
des panneaux, lesquels sont
soutenus par des piquets
au moyen de chevilles. Ces
panneaux mobiles, de On2,45
de large, peuvent être ver-
FIG. 44. — Abri pour espalier FIG. 45. — Abri en auvent pour espalier.
avec toile protectrice (vue de profil). M. Mur; A. Armature de l'auvent; P.Paillasson ticaux, inclinés sous des
angles différents, ou placés
horizontalement, suivant
mettre ä l'abri du rayonnement nocturne les jeunes plants d'arbres, les la saison. Cet abri, formant
semis précoces de légumes ou de fleurs. M. Petit, professeur ä l'Ecole contre- espalier , reste en
nationale d'horticulture de Versailles, a démontré expérimentalement que place toute l'année. On peut FIG. 48. — Arbre de parc revêtu d'un abri en toile
le röle des abris nocturnes « n'est pas limité ä la seule protection des relever un groupe de 25 contre les gelées.
végétaux contre les gelées blanches, mais intéresse encore notablement panneaux en pesant sui- le ( La toile est supportde par une armature
premier. Il faut 10 minutes formée de baguettes disposées en cerceaux.)
ä une personne pour abattre
ou relever un hectare. Pour garantir les vignes contre les gelées de prin-
temps, on met les panneaux dans la position horizontale ; après la période
des gelées, on les met sous un angle de 45 degrés, afin d'abriter les ceps,
pendant la floraison, contre le froid et les pluies abondantes ; en été les
panneaux abritent la vigne contre la grêle.
L'abri paillasson mobile se compose d'une série de cadres rigides en
tiges de fer et fils de fer établis sur les lignes de vignes, et qui sont mobiles ;
au printemps on place sur ces cadres des panneaux formés de paillassons
de Orn, 90 de largeur assemblés sur du fil de fer ; le tout est mobile, de façon
ä donner aux paillassons la position voulue. Après la période des gelées, on
enlève les paillassons, puis on dispose les cadres verticalement, de façon
qu'ils servent de support ä la vigne.
Un appareil, le varium, sorte de thermomètre déclencheur, permet de faire
fonctionner électriquement et automatiquement, au moment nécessaire, les
abris en toile ou en paillassons pour la vigne ou pour l'horticulture.
AbrIs rustiques. — Les bûcherons et les charbonniers se construisent des
abris rustiques avec les matériaux que leur fournit la forêt : tantöt ces
abris sont constitués par de simples claies de branchages destinées ä une
protection temporaire contre le vent ou la pluie (fig. 50), tantôt ce sont des
huttes plus solides, faites d'une charpente de perdhes entre-croisées sup-
portant des claies recouvertes de terre, puis de feuilles, ou bien une toiture

- -

F IG. 46. -- Paillassons-abris contre les gelées printanières.

leur développement », et qu'en utilisant les abris volants non seulement


lorsque les gelées sont ä redouter, mais d'une façon continue au printemps,
on peut augmenter sensiblement les récoltes de légumes précoces.
Les cloches, les châssis avec leurs coffres, les bâches, les serres sont des
abris perfectionnés destinés au forçage des légumes, des fleurs, des fruits,
ou ä la culture des plantes des régions chaudes. V. BRISE-VENT.
Abris paragelé (vitic.). — Lorsque la situation topographique d'un
vignoble le permet, et que le calme de l'atmosphère fait espérer la réussite
de l'opération, on
protège les jeunes
bourgeons de la vi-
gne contre les gelées
de printemps (avril-
mai) au moyen de
nuages artificiels.
Ceux-ci sont obte-
nus par la combus-
tion, sur des points
déterminés du vi-
gnoble, de substan-
ces fournissant des
fumées abondantes
et lourdes ( paille, FIG. 47. — Abri mobile pour vigne.
herbages, feuilles
mortes, mauvais foins, arrosés d'eau et de coaltar, d'huiles lourdes, gou-
dron, etc.). Des thermomètres avertisseurs renseignent sur l'opportunité de
l'opération. Les foyers sont alors allumés deux heures avant le lever du
soleil, et la fumée qui s'épand lentement sur le vignoble va opposer un écran
très efficace aux rayons du soleil. On sait en effet (V. GELEE) que par les
nuits froides du printemps il y a un rayonnement intense de calorique du
sol vers les hautes rég,ions de l'atmosphère. Les végétaux laissent trans- FIG. 49. — Arbustes abrités contre le froid par des paillassons
ABRICOT -- ABRICOTIER 14
Usages. — L'abricot est un fruit très prisé pour les desserts qu'il procure.
On le consomme ä l'état frais ou, sous forme de tartes, confitures, gelées,
peites et compotes que préparent l'industrie et les ménagères. Son amande
même, quand elle est douce, est employee dans la confiserie. Les fruits
dénoyautés peuvent être conservés par le procédé Appert, soit dans des
boites en fer-blanc, soit dans des bocaux en grés ou en verre : c'est ce que
l'on désigne sous le nom
de pulpe d'abricot; ils
peuvent aussi être dessé-
chés dans des évapora-
teurs. Placés dans un fri-
gorifique, ä la tempéra-
ture de 1 degré, les abri-
cots sont susceptibles de
se conserver deux ä trois
mois sans s'altérer.
Abricotier. — Arbre
de la famille des rosacées,
qui serait originaire de
l'Arménie ou de la Chine.
L'abricotier (prunus Ar-
meniaca ou Armeniaca
vulgaris) est un arbre de
4 ä 6 mètres de hauteur, ä
tête arrondie. Ecorce fine,
vert brunâtre au début,
l'h 4. G. Moreau. mais qui devient brun rou-
FIG. 50. — Abri rustique de bûcheron. geâtre et se crevasse forte-
(Claies et fascines disposees contre le vent). ment en vieillissant. Yeux
petits, sur des coussinets
d'écorce. C'est dans ces huttes que s'abritent les charbonniers pour être très saillants, se détrui-
constamment ä proximité de leurs « fourneaux ». V. HuTTE. sant après un an, mais
moins cependant que ceux
Abricot. — Fruit de l'abricotier ( fig. 51 et 52). Il est charnu, ordinaire- du pêcher. Yeux adven-
ment jaune ou rose, de grosseur moyenne (3 ä 5 centimètres de dia- tifs fréquents. Feuilles cor-
diformes, lisses, d'un beau
vert, dentées sur les bords
et portées par des pétioles
longs. Aux boutons uni-
flores succèdent en mars
l'hot. Goyer.
des fleurs blanches de 2
ä 3 centimètres pourvues FIG. 53. - Rameau fleuri d'abricotier.
d'un calice rougeâtre (fig.
53). Les fruits, moyens, arrondis ou ovoïdes, sont fixés aux rameaux
par un pédoncule très court.
Variétés. — On trouvera la description des variétés fondamentales dans
le tableau ci-dessous.
Sol préféré. — L'abricotier, quoique peu exigeant sur la nature de la terre,
aime un sol profond, sain et plutôt léger. Il ne redoute que les terrains
FIG. 51. — Coupe d'un abricot. humides où sévit la gomme ; les sols chauds, même quelque peu secs et cal-
caires, lui sont assez favorables et assurent aux fruits une qualité supérieure.
métre) ; sa peau rude et un Climat. Exposition. — Cet arbre aime la chaleur et préfère le climat
peu squameuse présente méridional, où il croit admirablement en plein vent, quelle que soit l'expo-
souvent une ponctuation sition. Dans le Centre, il reclame une situation légèrement abritée ; dans
ou des sortes de galles gri- l'Est, il exige en outre une bonne exposition (sud ou est). Enfin, dans la
sâtres, d'où le nom d'abri- région parisienne et dans le Nord, l'espalier devient indispensable ; c'est
cot galleux donné ä quel- qu'en effet, l'abricotier produit ses fleurs avant ses feuilles et, s'il n'est pas
ques variétés anciennes. bien abrité, les gelées de printernps peuvent lui être funestes.
Les deux lobes sont sepa- Multiplication. Porte-greffes. — Le semis n'est utilisé que pour obtenir
rés par un sillon assez ac- des plants ä greffer. C'est le greffage en écusson ä ceil dormant qui est le
centué ( fig. 52). La chair, plus employé. (V. GREFFE.) Les porte-greffes les plus usités sont le fra,ic
jaune ou jaune orangé, est pour les sols très profonds et chauds du Midi, l'amandier pour les régions
fine, sucrée, bien parfumée FIG. 52. — Quelques variétés d'abricots. calcaires, le pécher franc pour les terres ä vigne de Bourgogne notam-
et assez juteuse. Le noyau, 1. Précoce de Goulbon; 2. Luizet; 3. Commun gros ment, le prunier Saint-Julien qui, malheureusement, a le défaut de dra-
gros, lisse et arrondi, ä 4. Abricot-péche. geonner dans les jardins, et le prunier mirobolan blanc, qui convient aux
arête dorsale saillante et sols argilo-calcaires.
même tranchante, non adhérent ä la chair, renferme une amande tantôt L'écusson se pose ä 8 ou 10 centimètres du sol ; le plant ou égrain est
douce, tantôt amère ou três amère. La maturité a lieu en juin-juillet. rabattu 10 centimètres plus haut, en février-mars ; la tige greffée peut

VARIÉTÉS FONDAMENTALES D'ABRICOTIERS.

POBJ DE L'ARBRE «VIGUEUR DATE DE FLORAISON ÉPOQUE DZ. LA MATURITÉ PRODUCTIVITÉ CARACTÈRES ET QUALITLS DU FRUIT

Étalé. Très bonne. Tardive. M i-Juillet. Grande. Fruit moyen, jaune pâle et orangé ; chair
jaune, sucrée, très juteuse ; 1".qualité.
Semi-érigé. Bonne. Moyenne. Seconde quinzaine Grande. Fruit très gros, jaune orange lavé rouge ;
de Juillet. chair orangée, ferme quoique juteuse
1" qualité.
Érigé. Bonne. Hâtive. Première quinzaine Grande. Fruit gros et très gros, jaune et carmin, un
de Juillet. peu verruqueux ; chair jaune, fine, fon
dante ; qualité.
Étalé. Moyenne. Hâtive. Commencement Juillet. Irrégulière. Fruit moyen, jaune pâle, un peu carminé ;
chair jaune, ferme, sucrée ; I" qualité.
Étalé, irrégulier. Bonne, Hätive. Fin Juillet. Grande. Fruit gros, allongé, jaune pâle ponctué et
lavé de pourpre ; cha'r jaune clair, très
fine, acidulé': ; I" qualité.
Étalé. Bonne. Hâtive. Mi-Juillet. Très grande. Fruit moyen, jaune vif, orangé, lavé de
carmin ; chair orangée sucrée, parfumée;
2" qualité.
Semi-érigé. Bonne. Hätive. Seconde quinzaine Moyenne. Fruit gros jaune et orangé ; chair jaune,
de Juillet. tendre ; I" qualité.

Semi-érigé. Bonne. Moyenne. Mi-Août. Assez grande. Fruit gros ou très gros, jaune orangé, lavé
de rouge et taché de verrues ; chair jaune
intense ; 1" qualité.
Érigé. Bonne. Moyenne. Mi-Août. Bonne. Fruit gros ou très gros; faune orangé, rouge
et pourpre ; chair jaune, non adhérente au
noyau, légèrement aciduke; 1" qualité.
Variétés très méritantes non décrites : de Hollande, Précoce Esperen.
15. ABRICOTIER

g C D
FIG. 54. — Formation d'une palmette horizontale d'abricotier.
A. Taille d'un scion sur deux yeux; B . Abaissement progressif des deux branches latérales; C. Formation du 5. étage; D. Formation du 3. étage.

FIG. 55. -- Productions diverses de l'abricotier. FIG. 56. — Taille d'hiver. F IG. bi . — l'" taille en vert.

atteindre de 1 à 2 mètres la première année. Les arbres ne sont en rapport quatre feuilles les rameaux qui atteignent 25 centimètres, puis, deux feuilles
qu'après 4 ou 5 ans de plantation. plus loin, les rameaux issus du premier pincement.
Formes. — L'abricotier affectionne les formes libres (haute tige et demi- Cueillette. — L'abricot est juge suffisamment mûr lorsque à sa couleur
tige), qui conviennent dans les vergers en général et presque uniformé- verte a succédé une teinte jaunätre ou rougeâtre et qu'il dégage son parfum
ment dans le Midi. Les gobelets à basse tige sont usités autour de Paris et particulier.
partout où se pratique la culture rationnelle. Les palmettes Verrier et les En cueillant trop tôt, les fruits se rideraient et resteraient sans grande
palmettes horizontales à plusieurs étages ( fig . 54) conviennent aux espa- valeur ; ils n'atteindraient pas leur volume ni leur poids définitifs ; c'est
liers. V. GOBELET, PALMETTE. deux jours avant la complète maturité qu'il convient de les récolter ; ils
Cultivé en contre-espalier, achèvent de mûrir au fruitier. En vue de l'exportation, c'est six à sept jours
l'abricotier donne d excel- d'avance qu'il convient de les détacher de l'arbre. Ils sont ordinairement
lents résultats si l'on a soin expédiés dans des cageots à claire-voie, mais cependant les premiers envois
dg l'abriter. ont lieu en caissettes de 1 à 5 kilos. V. EMBALLAGES.
Taille (fig . 55 à 58). — Les principales régions de production sont, en France : la vallée de la Seine
L'abricotier fructifie sur les entre Poissy et Meulan, la Provence, l'Auvergne, le Lyonnais et la vallée
rameaux d'un an, moyen- de la Loire. Beaucoup d'autres régions pourraient avantageusement cultiver
nement vigoureux et bien cet arbre.
aoûtés. La taille doit donc Maladies et ennemis (fig. 59). — Parmi les maladies, citons : la chlorose,
avoir pour but de supprimer que peut atténuer
les branches sèches et une un traitement au
partie de celles qui ont fruc- sulfate de fer ; la
tifié pour provoquer l'émis- gomme (sécré-
sion de nouveaux rameaux tions gommeuses
moyens. sur les rameaux
Dans la culture à haute ou sur la tige, V.
tige, on ne taille que les deux GOMME), qui des-
ou trois premières années, sèche les parties
de façon à constituer une atteintes et qui né-
charpente évasée et équili- cessite la suppres-
brée ; plus tard on ne taille sion de ces der-
pas, maison élague. Cet éla- nières ; la tache
gage consiste à supprimer : des feuilles et des
1 0 les gourmands; 2° les bran- fruits des arbres
ches intérieures qui, par à noyau, due à un
leur situation, nuiraient à champignon (as -
l'aération des fruits ; 3° les terula Beijerinc-
extrémités des branches trop kii) dont on pré-
longues qui contribueraient vient les dégâts en
à rompre l'équilibre de l'ar- sulfatant les ar-
bre ; 40 les parties sèches ou bres en mars, avril
gommées. et mai. Il faut cou-
FIG. 58. -- 2" taille en vert.
Dans la culture rationnelle, per et brûler les
les arbres ont une tige de organes atteints.
0'°, 50 et une charpente évasée composée de 6 à 8 branches principales affec- Parmi les enne- FIG. 59. — Maladies et ennemis de l'abricotier.
tant la forme d'un gobelet. Comme dans la culture en espalier, la taille mis, les chenilles
d'hiver doit être modérée et les pincements répétés dans le courant de l'été. processionnaires,
La taille d'hiver est assez semblable à celle du pommier, mais chaque cour- les colimaçons sont à redouter ; les premières sont combattues efficacement
sonne peut cependant réunir deux ou trois brindilles. On pince à trois ou au moyen de jus de tabac, les seconds sont ramassés et écrasés. On détruit
ABRONIA — ABSORPTION 16
le charançon coupe-boureon en secouant les arbres dés le matin, pour L'acide phosphorique libre ou sous forme de phosphate monocalcique
procéder ensuite au ramassage des insectes ; le forficule ou perce-oreille, que l'on trouve dans tous les superphosphates (engrais très employés en
qui attaque les fruits en voie d'accroissement, peut être capturé au moyen agriculture) est également retenu par le sol.
de pièges faits de mousse ; la grise, petit acarien qui attaque la face infé- Le pouvoir absorbant des terres est très important, et l'on conçoit aisé-
rieure des feuilles, ne résiste pas aux pulvérisations nicotines; le loir ou ment quelles peuvent être les conséquences de cette propriété.
le lérot, qui grignotent les fruits verts ou mûrs, peuvent être capturés dans C'est à l'argile et à l'humus que les terres doivent leur pouvoir absor-
des pièges amorcés 'au pain d'épice ; la pyrale des prunes ou carpocapse bant. Le calcaire (carbonate de calcium)
des prunes (carpocapse funebrana), la pyrale de Wober (carpocapse ou joue aussi un certain röle.
tortrix Wceberiana), la carpocapse des abricots ou ver des fruits, sont des Les carbonates alcalins (carbonate de po-
pyralidés , fréquents certaines années ; on ne peut pas toujours les détruire tasse, de soude, etc.), les phosphates et les
sur l'arbre, mais leurs dégâts sont limités lorsqu'on ramasse et détruit les humates solubles sont retenus par le sol,
fruits véreux tombés prématurément ; leurs chrysalides passant l'hiver sous même en l'absence totale de calcaire. Mais
les écorces, il est recommandé, comme traitement préventif, d'écorcer les les sels alcalins, autres que les carbonates
abricotiers et de faire sur les tiges, ainsi dénudées partiellement, des lavages (par exemple le sulfate de potasse, le chlo-
alcalins ou des badigeonnages de lait de chaux ou de goudron. rure de potassium, engrais potassiques très
employés en agriculture), ne sont retenus que
Ab ron ia (hortic.). — Genre de plantes, de la famille des nyctaginées, dont dans les sols calcaires, après leur transfor-
l'espèce la plus connue (abronia umbellata) est une plante vivace, à tiges mation préalable en carbonates alcalins. En
grêles, rampantes ou grimpantes, à fleurs d'un beau rose liliacé exhalant l'absence de calcaire, la transformation des
une odeur de vanille. Elle vient bien dans tous les sols. sels potassiques et des sels ammoniacaux en
carbonates alcalins ne se fait pas et ces sels
Ab routi SUI ment. Action de brouter ; état d'un bois qui a été brouté par

sont entrains par les eaux de pluie ou de
les bestiaux ou le gibier : les arbres détériorés par l'abroutissement du
drainage.
bétail ne se développent pas.
Conséquences pratiques. — Dans les terres
— (lég. rur.). — « Lesgardes forestiers sont responsables des délits, dégâts,
végétales complètes, contenant par consé-
abus et abroutissements qui ont lieu dans leurs triages, et passibles des quent de l'argile et de l'humus, ainsi qu'un
amendes et indemnités encourues par les délin-
quants, lorsqu'ils n'ont pas constaté les délits. » peu de calcaire :
1 0 On peut mettre à l'avance des engrais
(Axt. 6 du Code forestier.) potassiques et phosphatés; ces substances
Abrus (hortic.). — Genre de légumineuses fertilisantes seront fixées, les eaux de pluie
papilionacées renfermant des arbustes des pays ne pourront pas les enlever;
chauds, que l'on cultive parfois en Europe, en 2e Les engrais ammoniacaux (sels ammo-
serre chaude, comme plantes d'ornement. niacauï : sulfate d'ammoniaque, etc.) sont
retenus par le sol; mais, comme la nitrifica-
Absentéisme. — Mode d'exploitation de la tion les transforme rapidement en nitrates,
terre comportant entre le propriétaire et le culti- il n'est pas prudent de les mettre trop long-
vateur un régisseur ou un entrepreneur intermé- temps à l'avance ; il ne faut les répandre que
diaire. peu de temps avant que les plantes puissent
L'absentéisme a pour cause l'habitude prise par les utiliser ;
les propriétaires terriens de passer leur existence 3e Les nitrates employés comme engrais FIG. 62. — Pouvoir absorbant
en dehors de leur pays et de confier à des tiers du sol.
(nitrate de soude, etc.), n'étant pas retenus par
le soin d'administrer leurs domaines. Ce mode le pouvoir absorbant du sol, il ne faut les
Le purin verso sur une terre humi-
fère filtre clair; ses principes so-
d'exploitation rend impossibles, ou à peu près, les employer qu'au moment où les plantes en lubles et insolubles ont été en
baux à long terme, car le propriétaire néglige les ont besoin (printemps). majeure partie fixes par le sol.
améliorations propres à accroître la valeur du sol Dans les sols très légers, pauvres en argile
et le cultivateur n'a recours qu'à des moyens de et en humus, où le pouvoir absorbant s'exerce peu, il ne faut pas employer
fertilisation hâtive. L'intermédiaire est le plus trop d'engrais chimiques, ni les employer trop longtemps à 1 avance. Pour
souvent un véritable traitant, dont le seul objectif la même raison, et aussi parce que la nitrification se fait rapidement, il
est la perception des fermages ; il constitue une vaut mieux fumer au fumier de ferme à doses faibles, mais répétées.
charge qui grève inutilement l'exploitation. An
lieu de faire vivre deux personnes (le propriétaire Absorption. Pénétration intime et successive d'une vapeur, d'un gaz

et le tenancier), le sol doit en faire vivre trois. ou d'un liquide dans une matière quelconque. Ainsi, par exemple, beaucoup
de gaz sont absorbés par le charbon, la pierre ponce, etc. La propriété dont
Absinthe. — Herbe vivace, rustique, de la fa- jouit le charbon d'absorber les gaz l'a fait utiliser
mille des composées (fig. 60), croissant à l'état pour désinfecter les matières putrides, les eaux ma-
spontané dans les terrains incultes, arides, sur récageuses et les lieux dont l'air est vicié. La vapeur
les ruines, le long des fossés, etc. L'absinthe com-
mune (artemisia absinthium), vulgairement nom-
mée grande absinthe, aluine , alvine, armoise FIG. 60. — Absinthe.
amère, herbe aux vers, etc., a des tiges de 0m,50 A. Inflorescence; B. Fleur
à 1 mètre, cannelées, rameuses, grisâtres; des isolée.
feuilles profondément découpées, soyeuses, blanc
argenté. Ses fleurs jaunâtres, tubuleuses, disposées en capitules, apparais-
sent de juillet à septembre. Fruit sec, petit, comprimé, dépourvu d'aigrette.
Toutes les parties de la plante, tiges, fleurs, feuilles, exhalent une odeur
forte, pénétrante, et contiennent un principe amer bien connu.
Placées dans les armoires ou garde-robes, les petites bottes d'absinthe
verte en éloignent les insectes : mites, etc. On emploie en médecine les
feuilles et les extrémités des rameaux feuillus, récoltées au moment de la
floraison et séchées à l'ombre, pour en faire des infusions (15 grammes
par litre d'eau) ou tisanes apéritives et digestives, en même temps vermi-
fuges et diurétiques. On peut aussi en faire des
sirops (infusion concentrée de feuilles, mélangée FIG. 63. — Expérience montrant l'absorption.
A, B. La plante dont les poils absorbants sont dans l'huile se flétrit; C. Celle dont les poils
avec une quantité égale de sucre). Pour ces usa- absorbante sont dans l'eau reste fraîche.
ges , un ou deux pieds sont suffisants dans un
jardin. Multiplication facile au printemps, par
semis ou division des touffes. L'absinthe commu- d'eau répandue dans l'air est absorbée par un grand nombre de corps solides:
nique une saveur désagréable à la chair des plus l'air est chargé d'humidité, plus cette absorption est considérable.
animaux qui en ont consommé des tiges ou des Le nitrate de soude employé comme engrais absorbe facilement l'humidité ;
feuilles. aussi faut-il le conserver dans des lieux secs, pour ne pas le perdre sous
On utilisait naguère de grandes quantités de forme de solution.
feuilles et de rameaux de cette plante pour la L'absorption des gaz ou vapeurs par les corps solides peut être une
fabrication de l'absinthe du commerce, liqueur condensation produite par
apéritive prohibée depuis le 16 mars 1915 ; la l'adhésion des molécules
plante était même l'objet de cultures importantes gazeuses à celles des corps
dans certaines régions, en particulier dans l'Est absorbants ; elle peut être
(Doubs, Jura, Haute-Saône). aussi une 'véritable combi-
naison chimique. Cette con-
Absorbant. — Poils absorbants. — Les poils densation des corps dans
radicaux ou poils absorbants sont des expansions les pores du corps solide
très ténues des cellules épidermiques des radi- est accompagnée d'un dé-
celles. Ils ont la forme d'un doigt de gant et sont gagement de chaleur, sans
réunis en un manchon entourant la radicelle sur qu'il y ait nécessairement
une longueur variant de 3 millimètres à 4 centi- combinaison : de là les in-
mètres (fig. 61). Constitués par une membrane cendies spontanés qui se
mince, ils pénètrent dans les substances perméa- produisent dans les amas
bles, et absorbent les sucs nourriciers par endos- de charbon de bois entas-
mose. V. ABSORPTION. FIG. 61. — Racines munies sés immédiatement au sor-
de leurs poils absorbants. FIG. 64. — Absorption de l'eau par les feuilles.
Pouvoir absorbant. — Propriété que possède tir de la meule.
la terre végétale de retenir, malgré l'action dissol- L'absorption de l'eau
vante de l'eau, un certain nombre de matières nutritives nécessaires à la par le sol se fait avec la plus grande facilité. C'est grâce à cette absorption
vie de la plante (fig. 62). que les terres peuvent céder de l'eau aux plantes et garder leur fertilité par
L'ammoniaque (et les sels ammoniacaux), la potasse (et les sels potas- temps de sécheresse.
siques ), corps solubles, sont retenues par les terres. Les nitrates ne sont pas Les terres riches en humus absorbent très vite et retiennent beaucoup
retenus ; ils peuvent être entraînés par les eaux de pluie. d'eau ; les terres argileuses absorbent l'eau lentement, mais conservent une
17 ABUTILON — ACADÉMIE D'AGRICULTURE
forte dose d'humidité ; les terres sablonneuses se laissent traverser facile-
ment par l'eau et n'en gardent que très peu.
L'absorption des liquides par les litières (pailles, baies de céréales,
sciure de bois, tourbe, etc.) dépend des matières qui composent ces litières :
c'est la sciure de bois qui en absorbe le plus, puis viennent par ordre
décroissant la tourbe, les baies de céréales, les pailles.
On appelle encore absorption l'action en vertu de laquelle tout tissu
vivant s'approprie les matériaux mis en contact avec lui. Ainsi les racines
des plantes absorbent les matières nutritives solubles qui viennent en leur
contact: cette absorption se fait à l'aide des poils absorbants. Les racines
absorbent toutes les matières qui sont en dissolution dans l'eau, mais comme
la plante n'utilise qu'un certain nombre de ces matières, l'absorption cesse,
pour celles n'ayant aucune utilité, dès que la plante ne peut plus en recevoir.
L'absorption cesse encore lorsque les poils absorbants (fig . 63) plongent
dans un milieu dépourvu
d'eau(huile par exemple).
Les racines des plantes,
grâce à l'acide qu'elles
renferment, peuvent so-
lubiliser et absorber les
matières nutritives inso-
lubles ; de là l'importance
qu'a le contact des raci-
nes avec l'engrais inso-
luble.
Les feuilles des plantes
absorbent l'oxygène dans
la respiration, l'acide car-
bonique pour la nutri-
tion ; elles peuvent même
absorber l'eau : un ra-
meau feuillé, dont une l'Lot• Faidcau .
partie plonge dans l'eau,
se conserve frais dans FIG. 67. FIG. 68.
Acacia dealbata (mimosa des fleuristes). Acacia cultriformis.
toute son étendue (fig.64).
La propriété d'absorption
appartient donc à tous ces d'arbres ou arbrisseaux. L'acacia Arabica produit une sève épaisse qui
les tissus végétaux. donne la gomme arabique ; l'acacia catechu de l'Inde fournit le cachou. Cer-
taines espèces sont cultivées en horticulture, soit en serre, soit en plein air
Abutilon . — Genre dans les régions méridionales, à un triple point de vue : comme plantes
d'arbustes ornementaux ornementales à rameaux fleuris, comme plantes à parfum, comme arbustes
des régions chaudes ou ou arbrisseaux d'agrément dans les jardins du Midi.
tempérées du globe et qui Variétés. — On peut classer les acacias ornementaux comme suit :
appartient àla famille des
malvacées ( fig. 65). Les a) Acacia à feuilles composées-pennées :
feuilles des abutilons sont émollientes et leurs graines apéritives ; leur écorce Acacia dealbata (fig. 67). Arbre non épineux, à fleurs dorées en têtes globuleuses
et leur tige donnent des fibres textiles ; on les multiplie surtout de boutures C'est l'espèce vulgairement connue sous le nom de mimosa et qui prospère en
pendant les mois de juin et de juillet. Les abutilons ont une longue durée sols granitiques siliceux ou, schisteux.
de floraison. On peut les cultiver en plein air l'été ; mais l'hiver ils exigent b) Acacia à feuilles simples ou à feuilles transformées en phyllodes :
la serre tempérée ou l'orangerie. A citer parmi les espèces de serre : l'abu-
tilon Darwini, l'abutilon megapotemium et l'abutilon pulchellum . Acacia longifolia . Arbre inerme, rustique, à fleurs ]aunes ; le plus
1 ° Fleurs cultivé aprés l'acacia dealbata .
Acacia (hortic.). — Genre de légumineuses mimosées (fig. 66) qui crois- en épis. Acacia verticillata. Arbre épineux à port de genévrier, très flo-
sent en Arabie, en Egypte et au Sénégal, et renferment de nombreuses espè- rifère, à fleurs jaune pâle. Serre froide.
Acacia cultriformis (fig. 68). Arbrisseau à fleurs odorantes, ordi-
nairement jaune vif. Espèce rustique, très cultivée pour la vente
2° Fleurs des fleurs coupées.
en grappes. Acacia floribunda. Arbre de 5 à 8 mètres, à fleurs jaunes ; il
fleurit presque toute l'année et il est très cultivé pour la vente aux
Halles de Paris.
3° Fleurs Acacia armata. Petit arbrisseau à fleurs jaune d'or. Cultivé en pot
en glomérules. et vendu sous cette forme comme plante fleurie.
L'arbre très répandu dans les jardins d'Europe et communément appelé
acacia est le robinier ou faux acacia. V. Pl. en coul. à Bois. .
Académie d'agriculture. Société ou institution d'Etat ayant pour

mission de répondre aux demandes du gouvernement sur tout ce qui inté-


resse le progrès agricole, d'étudier toutes les questions se rattachant à la
législation et à l'économie rurales, d'expérimenter et d'apprécier tous les
nouveaux procédés concernant les diverses branches de 1 agriculture. Elle
a été instituée par arrêt du Conseil d'Etat du roi Louis XV, le 1" mars 1761,
sous le nom de Société royale d'agriculture, réorganisée par les décrets
des 23 août 1878, 27 février 1879 et 2 juin 1880, sous le nom de Société natio-
nale d'agriculture, puis transformée en Académie d'agriculture par décret
du 23 février 1915.
Elle est composée : du ministre de l'Agriculture, président d'honneur, de
72 membres titulaires, de 15 membres étrangers, de 20 membres non rési-
dents, de 150 correspondants pour la France, l'Algérie et les colonies fran-
çaises, de 50 correspondants étrangers. Elle correspond, directement ou sous
le couvert du ministre, président d'honneur, avec les associations scientifi-
ques ou agricoles, nationales ou étrangères, qui s'occupent d'agriculture et
dont les travaux lui semblent dignes d'attention. Elle est constituée en
2 divisions et 9 sections entre lesquelles les membres titulaires sont
répartis comme suit :
1 ° DIVISION. — Sciences agricoles.
'

(Quarante - cinq membres.)


1'° section. — Grande culture, douze membres ............ 12
2° section. — Cultures spéciales, huit membres ..................................... 8
3° section. — Sylviculture, sept membres ............................................ 7
4° section. — Economie des animaux, dix membres ........................... 10
5 ° section. — Economie, statistique, législation agricole, huit membres. 8
2 ° DIVISION. Sciences appliquées à l'agriculture.

(Vingt-sept membres.)
6' section. — Sciences physico - chimiques agricoles, huit membres ... 8
7° section. — Histoire naturelle agricole, huit membres ...................... 8
8' section. — Génie rural, six membres . ........................................... 6
9° section. — Hors cadre, cinq membres ............................................... 5
Dans chacune des quatre premières sections de la l'e division, les mem-
bres titulaires sont choisis, par moitié au moins, parmi les agriculteurs
s'occupant par eux-mêmes de la science agricole représentée par la section.
Les membres étrangers et les correspondants sont répartis entre les diffé-
rentes sections de l'Académie. L'élection de chaque membre et de chaque
correspondant est faite par les membres de l'Académie. Ces derniers se
réunissent une fois par semaine dans l'hôtel que l'Académie d'agriculture
FIG. 66. — Robinier ou faux acacia. possède rue de Bellechasse, 18, à Paris.

LAROUSSE AGRIC. 2
ACAJOU — ACCLIMATEMENT 18

appelés aussi tiques, tiquets, poux de bois, ricins, etc., très répandus en été
sur les végétaux bas, les broussailles, et qui se fixent au passage sur les chiens,
les moutons, les boeufs, l'homme même, enfonçant sous la peau de leur hôte
la partie antérieure de leur corps pour se gorger de sang ; 1'argas réfléchi
(argas reflexus) est un autre ixode qui s'attaque aux oiseaux ; le dermanysse
des poulaillers (dermanyssus gallinæ) infeste souvent les poulaillers. Enfin,

1 2
FIG. 69. — Médailles de l'Académie d'agriculture.
t. Ancienne; 2. Actuelle.

Des concours annuels sont ouverts par l'Académie d'agriculture en vue


de récompenser les auteurs des découvertes et travaux utiles à l'agriculture.
L'Académie publie, depuis sa fondation, une série de Mémoires et un Bul-
letin mensuel de ses séances.
Cette société a fait frapper une médaille qui est distribuée à ses membres
(fig. 69).
Acajou. — Nom vulgaire donné à différents arbres des régions tropi-
cales, dont les plus connus sont le swietenia mahogoni (qui fournit à l'ébénis-
terie un beau bois jaune
rouge) et l'anacardier. V.
pl. en coul. à BOIS.
Acanthe. Genre de

FIG. 71. — Types d'acariens (très grossis).
plantes qui a donné son 1. Mite du fromage ; 2. Sarcopte de la gale; 3. Demodex des follicules; 5. Cheylète ; 5. Hydrachne .
nom à la famille des acan-
thacées (fig. 70). L'acan-
the est remarquable par il faut citer encore l'avare du fromage (1), mite du fromage, ciron (tr goly -
la beauté de ses feuilles. phus siro), qui vit sur la croûte de divers fromages ; 1'aleurobie de la farine,
Le genre acanthe (acan- qui se multiplie sur diverses substances organiques (fromages et notamment
thus ) renferme d'assez fromage d'Auvergne, farine, grains, lard, etc.) ; les glyciphagus et carpogly-
nombreuses espèces; les phus, qui vivent sur les substances sucrées, sur les fruits séchés ; d'autres
plus répandues sont : l'a- espèces comme les hydrachnes (5) vivent sur les plantes d'eau. V. GALE.
canthe épineuse, l'acan- Acariose . Nom donné aux affections ayant pour cause un avare.

the molle et l'acanthe lusi-
tanique. La fleur des acan- Acarocécidie . V. CÉCIDIE.

thes est hermaphrodite et Acarpe . Se dit des plantes dépourvues de fruits.


— •
irrégulière ; le fruit est Acaule. Se dit des plantes dépourvues de tige apparente.
une capsule loculicide. Les

feuilles et racines d'acan- Accaparement. Spéculation qui consiste à s'approprier par des acqui-

the sont employées en sitions considérables les marchandises, denrées et moyens de production qui
médecine. Les acanthes se trouvent dans un lieu ou dans une circonscription plus ou moins étendue,
habitent les régions tropi- afin d'avoir le monopole de ces objets sur le marché et de pouvoir, par
cales, le midi de l'Europe, l'absence de concurrence, en fixer soi-même le prix au taux le plus avan-
non la France. tageux. Ce mot s'applique surtout à des spéculations portant sur des objets
Très décoratives, on les de première nécessité, comme le blé et les autres substances alimentaires :
cultive pour les faire ser- sucre, grains, farines.
vir à l'ornementation des Aujourd'hui des peines' sévères punissent l'accaparement des grains et
pelouses et des parties en général de toutes les denrées comestibles.
accidentées des jardins. La Accession (lég. rur.). — Extension du droit de propriété par suite de
Multiplication se fait par la réunion d'un objet accessoire à la propriété principale.
éclats au printemps (mars- La loi française fait de l'accession un mode d acquérir la propriété, et elle
avril). pose en principe que « la propriété d'une chose, soit mobilière, soit immo-
bilière, donne droit sur tout ce qu'elle produit et sur ce qui s'y unit, soit
accessoirement, soit naturellement, soit artificiellement ».
Accident. Événement fortuit quel qu'il soit, mais le plus souvent

fâcheux. En agronomie, on appelle accident toute affection due à une action


mécanique (vent, grêle, gelée, coup de soleil), par opposition aux maladies
parasitaires.
Accidents du travail (lég.). — La loi du 30 juin 1899 a rendu la loi de
1898 applicable à l'agriculture, mais en posant le principe qu'elle y serait
applicable dans un seul et unique cas : celui où il y a emploi dans le travail
agricole de machines mues par des moteurs inanimés. L'article unique de
Phot. Faideau . cette loi stipule que les accidents, par le fait ou à l'occasion du travail des
Fleur isoleede l'acanthe. FIG. 70. — Acanthe molle.
personnes occupees à la conduite ou au service des moteurs ou des ma-
chines, sont à la charge de l'exploitant dudit moteur. Est considéré comme
exploitant, l'individu ou la collectivité qui dirige le moteur ou le fait diriger
Acares ou Acariens. — Nom donné à des articulés de la classe des par des préposés. Si la victime n'est pas salariée ou n'a pas un salaire fixe,
arachnides (fig. 71), vulgairement appelés mites, et dont la plupart vivent l'indemnité est calculée selon les tarifs de la loi du 9 avril 1898, d'après le
en parasites sur l'homme, les animaux, les plantes, certaines substances or- salaire moyen des ouvriers agricoles de la commune. V. ASSURANCE, IV.
ganiques.
Les avares sont de minuscules arachnides, d'organisation très dégradée ; Acclimatation. Ensemble des procédés tendant à obtenir l'acclima-

ils ont en général un corps ovoïde et globuleux ou vermiforme, sur lequel tement.
la segmentation en trois parties ( tète, thorax, abdomen) n'existe pas ; de . Acclimatement. Évolution de l'organisme des êtres vivants qui,

même le nombre des pattes est réduit à trois ou quatre paires qui sont de après avoir été changés de milieu, réussissent à s'adapter à leurs nouvelles
forme très variable, se terminant par des griffes ou des ventouses ; les pièces conditions d'existence. Suivant l'étendue du déplacement, on distingue le
buccales sont adaptées à la fonction de broyer ou de sucer. grand acclimatement et le petit acclimatement.
Les plus connus sont le demodex des follicules ( demodex folliculorum, Grand acclimatement. — C'est celui que subissent les hommes ou les ani-
fig. 71, 3), parasite des glandes sébacées du système pileux de l'homme et maux qui passent d'un climat froid dans un climat tempéré, d'un climat
de certains animaux ; les sarcoptes, très nombreux, qui causent les gales tempéré dans un climat chaud ou inversement. Ce changement se traduit
sèches de l'homme et des animaux (2) ; le psoropte (psoroptes communs), par des modifications dans la santé ou les grandes fonctions et qui consti-
_ qui cause la gale humide du cheval, du mouton, du lapin ; les cheylètes tuent la crise d'acclimatement; c'est un état de maladie ou d'indisposition
(cheyletus, 4), qui attaquent les fourrures, les plumes, le linge ; les phytoptes , dont souffre le sujet après son arrivée dans le nouveau pays.
dont une espèce ( phytoptus vitis) occasionne à la vigne la maladie appelée Un animal est acclimaté lorsqu'il se maintient en bonne santé, qu'il
érinose ; les trombidions (trombidium), qui vivent sur différentes plantes conserve ses aptitudes et qu'il continue à se multiplier. Toutes ces condi-
et dont les larves (appelées communément aoûtats, rougets, mites rouges) tions sont nécessaires pour assurer la réussite économique de l'acclimatement,
passent fréquemment en été sur l'homme et les animaux, s'implantant dans dans le cas où il s'agit d'animaux domestiques. Le but ultime est de trans-
la peau à la base des poils, et causant d'insupportables démangeaisons (c'est former l'acclimatement en naturalisation, c'est-à-dire de réaliser une adap-
un trombidion, le tétranique, qui occasionne aux plantes potagères et aux tation si parfaite que les animaux déplacés vivent et se multiplient comme
arbres fruitiers la maladie appelée communément grise) ; les ixodes (ixodes), dans leur milieu naturel.
19 ACCOLAGE — ACCOUCHEMENT

Les conditions essentielles de la réussite du grand acclimatement sont re- augmente de dimensions et laisse écouler des substances glaireuses abon-
latives à l'espèce, à la race, à la vitesse et à la direction du mouvement dantes (lochies) ; les ligaments de la partie postérieure de la croupe s'al-
migratoire. II y a des espèces qui ne peuvent s'acclimater dans certaines longent et s'affaissent (les éleveurs disent que la croupe « se casse ») ; la
contrées : par exemple, le 'chien aux Antilles, le chat sur les hauteurs des femelle perd l'appétit, elle est secouée de douleurs ou coliques, de plus en
Andes, l'âne dans l'Europe septentrionale, le cheval dans le sud du Soudan. plus fréquentes, et qui lui font vousser les reins, se « rassembler » pour
On connaît de même, chez l'homme, des races cosmopolites et d'autres qui des efforts expulsifs plus ou moins violents. Enfin, au moment de la mise
ne peuvent se plier aux grands déplacements • parmi les premières, il faut bas, le col de la matrice, très dilaté, laisse apparaître (c'est ainsi que cela
citer les Chinois et les Juifs ; par contre, les Anglais ne dépassent pas aux se produit chez la jument et la vache) les enveloppes foetales. Celles-ci se
Indes la troisième génération, les Européens la quatrième aux Antilles, les déchirent et donnent d'abord issue au liquide amniotique (eaux) dans
Ethiopiens ne vivent pas au nord de leur pays.-Chez les animaux, le boeuf lequel baignait le foetus, et qui s'écoule juste à temps pour faciliter le glis-
de Durham, le mouton mérinos, le cheval arabe sont des cosmopolites. sement et l'expulsion de celui-ci.
Une émigration lente favorise l'acclimatement ; mais les conditions mo- Mise bas. Au moment donc oi. les eaux sont évacuées, la dilatation

dernes du déplacement font que cette circonstance n'est plus réalisée comme du col de la matrice est complète, et le foetus, sous les efforts expulsifs de
autrefois. La direction du mouvement migratoire reste très importante à la mère, s'engage dans le passage vers l'orifice vulvaire.
considérer • le déplacement doit se faire préférablement sur la ligne iso- Lorsque les choses vont normalement, le foetus a subi un changement de
therme, vers des contrées dont la température moyenne se .rapproche de position qui l'a amené dans l'attitude la plus favorable à sa sortie (V. tableau
celle du point de départ. à PARTURITION, fig.1 et 2), c'est-à-dire la tête et les membres allongés en avant
Le croisement avec les races indigènes favorise beaucoup l'acclimatement. ( présentation antérieure) ; ou bien les membres postérieurs allongés vers la
C'est lui qui a permis aux Aryas d'envahir progressivement l'Europe avec sortie, la queue repliée sous le ventre ( présentation postérieure) ; alors
leurs animaux ; c'est encore ce procédé qui est appliqué actuellement dans l'accouchement peut se faire spontanément ; la femelle, debout et affaissée
les colonies pour assurer l'introduction de races animales européennes. sur ses jarrets, la croupe inclinée vers le sol, met bas sans le secours d'au-
L'âge des animaux a beaucoup d'importance sur la réussite de l'opération : cune intervention ; le petit tombe sur la litière ; le cordon ombilical se
les animaux jeunes (15 mois pour les bêtes bovines) résistent mieux que les rompt, et la respiration pulmonaire s'établit chez le nouveau-né. Le petit
adultes à certaines maladies tropicales (piroplasmose par exemple). étant né, la mère, guidée par un sûr instinct, se charge des soins consé-
Pour réussir l'acclimatement d'animaux européens dans les pays chauds, cutifs : lorsqu'elle est en liberté, elle se met à lécher son petit pour le
il faut prendre les précautions suivantes : sécher, et celui-ci, s'il est assez vigoureux, ne tarde pas à se lever pour
1° Choisir des animaux jeunes, sains et robustes, qui devront arriver au aller chercher la mamelle ; les jeunes poulains, veaux, agneaux, chevreaux,
début de la saison des pluies, pendant laquelle la végétation, base de la trouvent facilement, dès leur naissance, les mamelles où s'apaise leur faim.
nourriture herbacée, est florissante ; Le premier lait de la mère (colostrum) est doué de propriétés purgatives
20 Donner une alimentation saine, suffisamment abondante, régulière et qui débarrassent le jeune du méconium contenu dans son intestin.
une eau salubre ; pratiquer le ansage et surtout la destruction des para- Délivrance. — A la mise bas succède la délivrance, c'est-à-dire l'expul-
sites de la peau (poux et tiques qui propagent par leurs piqûres les mala- sion des enveloppes foetales (arrière faix ou délivre) qui se décollent de la
dies infectieuses ; paroi de la matrice, et, par les çontractions de celle-d, sont rejetées au
3° Garnir les animaux de couvertures blanches et légères, pour les pro- dehors ; chez la jument, la délivrance a lieu environ une heure après l'ac-
téger contre les piqûres des insectes ; coùchement ; chez la vache, elle est plus lente et demande souvent plu-
4° Construire des habitations aérées ou de simples • abris protecteurs ; sieurs heures. Lorsque l'expulsion du délivre se fait attendre au dela de
5° Enfin, réaliser, si possible, un acclimatement progressif en créant des 24 heures, il y a lieu de la provoquer ; car la non-délivrance aurait des
établissements dans lesquels les animaux séjournent un certain temps et suites funestes, les membranes non expulsées se corrompant facilement et
peuvent même se multiplier, avant de poursuivre leur mouvement de pé- déterminant une infection de la matrice et l'empoisonnement de la bête. Le
nétration (fermes de transition et établissements zootechniques). moyen le plus courant d'intervention est la délivrance à la main, qui ne peut
L'acclimatement des plantes doit se faire, autant que possible aussi, sur la être pratiquée que par un Vétérinaire. On peut aussi avoir recours à des injec-
même ligne isotherme et en leur ménageant des transitions graduelles (fer- tions antiseptiques à l'intérieur de la matrice, et l'on utilise à cet effet un
mes de transition). tube de caoutchouc ou une canule d'irrigation, que l'on dirige à la main
Petit acclimatement. — S'entend de déplacements de peu d'étendue, tels jusqu'au fond de l'utérus. On commence par injecter de l'eau bouillie (re-
que ceux subis par les animaux que les échanges commerciaux transportent froidie à 40 degrés), jusqu'à ce qu'elle soit rejetée claire ; puis on complète
de région à région dans un rayon limité. La crise n'en existe pas moins et le nettoyage et la désinfection par des injections, répétées journellement,
se traduit le plus souvent par de la tristesse, la perte de l'appétit, des engor- de 1 ou 2 litres d'eau iodée (10 grammes de teinture d'iode par ar litre d'eau
gements des membres, de la sensibilité aux maladies et une disparition bouillie), ou d'eau oxygénée coupée par moitié d'eau bouillie les solu-
momentanée de la fécondité. Les soins à prendre sont d'assurer le trans- tions phéniquées, crésylées, qui déterminent des efforts expulsifs trop vio-
port dans les meilleures conditions possibles (nourriture, abreuvement en lents ). Sous l'influence de ces lavages, les membranes foetales se détachent
cours de route), de laisser l'animal au repos dés son arrivée, de ne le mettre et s'ehminent peu à peu.
que progressivement au travail, en lui donnant une bonne alimentation et Il peut arriver aussi que les efforts de la femelle (et si le cas est rare
une eau de boisson de bonne qualité. Il est prudent d'isoler toute bête nou- chez la jument, il se produit parfois chez la vache, la brebis, la chèvre, la
vellement arrivée, tant pour éviter d'introduire par son intermédiaire une truie), pour se délivrer de l'arrière-faix, provoquent un renversement de
maladie nouvelle, que pour prévenir la contamination l'utérus. Il faut alors appeler le vétérinaire, qui (par des injections cal-
possible des nouveaux venus par des maladies ré- mantes, des bandages, ligatures, sangles et sutures appropriées) saura pré-
gnantes. La durée de la crise est, en général, de six venir cette complication ou y remédier si elle s'est produite.
semaines à deux mois. Lorsque la délivrance est opérée régulièrement, les suites des accouche-
ments ne sont pas à redouter : il persiste — quelques jours chez la jument,
Accolage. — Fixation, au moyen de joncs, de paille quelques semaines chez la vache — un écoulement de lochies dû à la répa-
de seigle ou de tiges d'osier, des sarments de vigne ration de la muqueuse utérine ; mais les organes reprennent progressive-
ainsi que des branches d'arbres fruitiers à des tuteurs
ment leur état naturel.
(échalas, espaliers ou palissages) [ fig. 72].
Soins â la mère et au jeune. — L'accouchement terminé, il faut donner
L'accolage a pour effet de préserver les branches à la mère, fatiguée par les efforts prolongés qu.'elle a dû faire, des boissons
des secousses du vent, de faciliter la maturation des tièdes, avec de la farine d'orge ou du son, lui faire ingérer au besoin un
fruits par une meilleure pénétration de l'air, de la breuvage tonique, excitant (café, vin chaud, cidre, infu sion aromatique),
chaleur et de la lumière solaires. qui la réchauffe ; cette précaution, complétée par un bouchonnage vigou-
L'accolage s'effectue au commencement de l'été. reux de tout le corps, aura un effet salutaire sur le rétablissement de la
Accolure . — Lien de paille, de jonc ou d'osier circulation. Pour le nouveau-né, on peut, afin de le sécher plus vite, le
servant à l'accolage. bouchonner aussi avec un torchon de paille, ou l'essuyer avec des linges ;
Les accolures sont ordinairement assouplies par im- Fcc. 7 2. Accolage.
— et, si le cordon ombilical n'a pas été tranché par rupture, le ligaturer (à
mersion dans l'eau ; une excellente précaution consiste environ 10 à 12 centimètres du nombril) et le sectionner ensuite au-dessus
à remplacer l'eau de trempage par une solution de sulfate de cuivre à de cette ligature. Si le nouveau-né est trop faible pour chercher seul à
5 pour 100. téter, on le soutient avec précaution et on lui présente la mamelle.
Lorsque les petits naissent à l'état de mort apparente, mais que les batte-
Accot. —Vieux fumier ou débris organiques accumulés contre les coffres ments du coeur sont encore perceptibles, il faut explorer rapidement le
des couches et à l'extérieur pour préserver ces dernières du froid ; les accots
fond de la bouche et les narines pour en retirer les mucosites glaireuses
doivent avoir Om,20 à Om,25 d'épaisseur. qui gênent la respiration, pratiquer des tractions rythmées de la langue,
Accouchement. — Expression employée quelquefois (particulièrement faire des frictions sur tout le corps, essayer de la respiration artificielle;
par les vétérinaires) pour désigner la mise bas chez les animaux domesti- on arrive souvent à les rappeler à la vie.
ques. On emploie de préférence les mots parturition ou délivrance. (V. tableau Chez la truie, il faut surveiller la mise bas, car certaines truies dévo-
à PARTURITION.) Tres souvent aussi on dit d'une jument qu'elle a pouliné, rent leurs petits ; chez la brebis, la chienne, la lapine, la mise •bas se fait
d'une vache quelle a vélé (vêlage), d'une brebis qu'elle a agnelé (agnelage), en général sans intervention.
d'une truie qu'elle a mis bas. Accouchements difficiles. — Il arrive parfois que la mise bas est difficile
L'accouchement est le terme de l'état de plénitude ou de gestation pen- et que des complications entravent le travail. La plus fréquente de ces com-
dant la durée duquel le foetus s'est développé dans le sein de sa mère ; la plications c'est la présentation anormale du foetus (V. tableau à PARTURI-
durée de la gestation est variable avec les espèces. V. GESTATION. TION, 4 à 16), et il n'y a qû un vétérinaire qui puisse terminer heureusement
Travail préparatoire à l'accouchement. — Divers symptômes précur- les parturitions de ce genre : l'intervention maladroite dune personne inex-
.

seurs en annoncent le terme : il se fait dans l'organisme de la mère un perte risquant toujours d'aggraver le cas. C'est qu'en effet, il faut rectifier
travail préparatoire qu'il faut favoriser si l'on veut éviter les avortements. la position du foetus pour le ramener à l'une des deux positions normales,
Les soins dont les femelles pleines doivent être entourées pendant toute et pour cela utiliser des instruments dangereux à manipuler ou recourir à
la durée, mais surtout dans la seconde moitié de la gestation, s'imposent des moyens dont, seul, un homme de métier possède l'expérience.
davantage encore dans la période qui en va marquer la fin. On avait jus- Parfois il s'agit seulement — bien que le sujet se présente normalement
que-là évité les travaux prolongés, fatigants, les courses rapides ; mais il — d'aider à la parturition. Chez les vaches qui ont dépassé notablement le
devient indispensable, dans les dernières semaines, de supprimer tout tra- terme de la mise bas, le veau est devenu trop gros pour pouvoir franchir
vail pour les juments et les vaches, sans toutefois les priver d'un exer- le passage ; de même, chez les femelles primipares saillies jeunes, et dont
cice quotidien modère ni de promenades au grand air, qui faciliteront les voies génitales offrent un passage trop étroit, l'expulsion est difficile.
grandement le travail préparatoire. On doit alors recourir à l'extraction forcée. Elle peut se faire par l'em-
Il est rare qu'une femelle mette bas avant le terme régulier ; mais, par ploi de la force humaine appliquée à des longes, préalablement fixées en
contre, un retard de quelques jours se produit assez fréquemment, chez la noeuds coulants aux membres (niveau du paturon) et à la tête (col de-la
vache en particulier. mâchoire inférieure) :la traction sur la mâchoire ne devant servir d'ailleurs
Dans les jours qui précédent l'accouchement, on observe les phénomènes qu'à diriger la tête (V. tableau à PARTURITION, 3).
suivants (à peu près identiques dans toutes les espèces) : abaissement du Quatre, six ou huit hommes sont ordinairement requis pour cette beso-
ventre, développement de . plus en plus marqué des mamelles ; la vulve gne ; les efforts communs s'exercent au commandement et de façon son-
ACCOUPLEMENT — ACCRUE 20

tenue, dans la direction de l'axe des voies génitales, et après que la mère Accouver . — Mettre un oiseau sur un nid pour le faire couver. On acconve
a été immobilisée au moyen de sangles et d'une avaloire placée sous la souvent les dindes sur des oeufs de poule, les poules sur des oeufs de cane.
croupe, et fixée à la mangeoire. A défaut d'hommes on peut recourir à des Accroissement (bot.). — Action, pour les végétaux, de se développer,
instruments (treuils, moufles, etc.) ; mais de quelque manière qu'on prati- de croître en hauteur ou en épaisseur.
que l'extraction forcée, l'opération expose à de gros dangers (déchirures des Le protoplasma des cellules (V. CELLULE), réalisant à chaque instant, grâce
organes maternels, fractures des os, etc.) et compromet la vie de la mère aux aliments absorbés, la synthèse de nouvelle matière vivante, augmente
et du petit. On est parfois obligé dans les cas de mises bas trop difficiles, sa masse et s'étrangle en deux moitiés donnant deux cellules distinctes.
sinon impossibles, de pratiquer l'embryotomie , c'est-à-dire la mutilation du L'accroissement par division cellulaire se fait
petit dans la matrice et son extraction par lambeaux. de façons différentes dans la tige et dans la ra-
Enfin, outre les diverses complications que nous venons de signaler, il cine, et il est également dissemblable dans le sens
peut encore se produire postérieurement à la parturition des accidents de la hauteur et dans le sens de la largeur.
(hémorragies, fievre vitulaire, paralysie, etc.) que le vétérinaire est, seul, Racine. — L'accroissement en longueur de la
assez compétent pour traiter. racine (fig. 73) se fait aux dépens d'un mamelon
Accouplement. Action de.réunir des animaux par couple, et, plus
— cellulaire spécial formé par les cellules dites
spécialement, union des deux sexes par introduction de l'organe mâle dans initiales, qui ont la propriété de se cloisonner
les voies génitales femelles et projection de sperme. Cet acte porte le nom activement et de former les tissus nouveaux qui
de saillie ou de monte pour les espèces chevaline, asine , bovine et porcine, provoquent l'allongement de la racine.
de lutte pour l'espèce ovine ; le chien et la chienne se lient; l'oiseau mâle Chez les phanérogames, les initiales sont pla-
coche sa femelle. cées sur trois plans différents : les cellules du
Pour effectuer l'accouplement, les mâles des mammifères domestiques plan inférieur, en se segmentant parallèlement à
chevauchent leurs femelles. L'étalon flaire la jument, pousse quelques hen- leurs faces inférieure et latérales, engendrent la
nissements, entre en érection, se dresse sur les membres postérieurs et coiffe celles du plan moyen, en se cloisonnant
aborde la femelle. Le taureau effectue très rapidement la saillie, ainsi que seulement sur leurs faces latérales, engendrent
le bélier, le Bouc et le lapin. Le verrat éjacule très lentement un sperme l'écorce ; les initiales du plan supérieur se divi-
épais ; l'accouplement avec la truie dure environ dix minutes. Le coït du sent selon leur face supérieure et leurs faces
chien et de la chienne dure jusqu'à quinze minutes ; le chien, au bout d'un latérales et donnent naissance à tous les tissus du
moment, oppose sa croupe à celle de sa femelle et reste quelque temps dans cylindre central.
cette position ; ces particularités sont dues à la présence de l'os pénien qui L'accroissement en épaisseur de la racine ne se
forme la charpente de la verge et au gonflement considérable de cet organe. produit pas chez les cryptogames vasculaires et
L'accouplement des oiseaux est très bref ; il dure cependant un peu plus les monocotylédones Chez les autres végétaux, il
longtemps chez le canard et le jars que chez le coq. a lieu par production de formations secondaires
Chez les grandes espèces, l'accouplement peut avoir lieu en main, en li- constituées dans le cylindre central aux dépens
berté ou en monte mixte. La monte en main est la règle dans l'espèce che- d'une assise génératrice ou cambium donnant du
valine. La jument est entravée et tenue par le licol ; l'étalon est muni d'une bois à sa partie interne et du liber du côté exté-
bride ou mieux d'un caveçon. L'étalonnier doit avoir soin de diriger le pé- rieur.
nis pour éviter des erreurs de lieu. Si la jument n'est pas prête ou si 1 on A mesure que le cylindre central augmente de
doute qu'elle soit en chaleur, on lui présente un étalon d'essai, le boute-en- volume, l'écorce s'accroit parallèlement pour con-
train. tinuer à entourer le bois et le li be r. Cet accrois-
La monte en liberté a lieu dans les pâturages, où les mâles sont laissés au sement de l'écorce se produit également par la FIG. 73. — Accroissement
multiplication d'une zone génératrice constituée ici en longueur de la racine.
milieu des femelles. Elle est incompatible avec la production raisonnée et A. Jeune racine ; B. La marne, au
avec la sélection ou le choix des reproducteurs. par certaines cellules de l'écorce qui se cloisonnent bout de vingt-quatre heures.
Dans la monte mixte, les deux animaux sont laissés ensemble dans une après s'être disposées sur une assise circulaire. (Les traits numérotés indiquent
cour, un enclos, un manège, etc., ou on les surveille pour intervenir au L'emplacement de cette assise n'est pas fixe. Elle le mode d accroissement.)
besoin. produit par sa multiplication du côté interne
La lutte en liberté est la règle dans l'espèce ovine ; le bélier est mis dans du parenchyme cortical secondaire, et, du côté externe, du liège ou suber.
le troupeau, où il couvre les brebis à mesure qu'elles arrivent en chaleur. Tige. — L'accroissement de la tige en longueur se fait, comme pour la ra-
La lutte en main est pratiquée dans les troupeaux sélectionnés, avec des cine, aux dépens de cellules initiales disposées en trois groupes engendrant
béliers de choix qui doivent féconder des brebis spécialement désignées l'épiderme, l'écorce et le cylindre central. Ces cellules initiales occupent
pour chacun d'eux, d'après leur conformation et leurs aptitudes. toujours le sommet de la
On conduit la truie dans la loge du verrat, ou l'on enferme les animaux tige et donnent ainsi un
ensemble dans une cour. Avec les verrats précoces des races améliorées, il accroissement terminal.
faut surveiller et attendre parfois une demi- heure, ces mâles étant très Dans la racine, au con-
longs à s'accoupler. traire, les cellules ini-
Chez les lapins, on porte la femelle dans la case du mâle, et on l'en retire tiales sont toujours recou-
lorsque l'accouplement a eu lieu réellement (ce qu'indique un petit cri du vertes par la coiffe et
mâle, suivi de chute). n'occupent ainsi jamais
Si les éleveurs professionnels sont attentifs au choix des raseurs qu'ils l'extrême pointe.
rapprochent pour l'accouplement, il arrive trop fréquemment qu'à la ferme L'accroissement en
on néglige certaines considérations d'ordre pratique d'un intérêt cependant épaisseur de la tige (fig.
primordial. Il importe notamment d'assurer entre les reproducteurs une 74) se fait (sauf chez les
similitude de race, d'âge, de taille, de conformation générale sans laquelle cryptogames vasculaires
on n'obtiendra que des produits médiocres, sinon dégénérés ; d'éviter, au- et les monocotylédones,
tant que possible, la consanguinité, si l'on veut diminuer la fréquence des où il n'y a pas d'épais-
vices et des tares, d'autant plus transmissibles qu'ils sont plus anciens dans sissement par adjonction
la famille. II convient aussi de ne pas rapprocher des sujets trop jeunes, ni de tissus secondaires) par
trop âgés. des formations qui pren-
En un mot, il faut chercher à réunir, chez les procréateurs, les aptitudes, nent naissance dans le
les qualités que l'on veut retrouver chez les descendants, et éviter les cylindre central et dans
tares congénitales. V. SÉLECTION et APPAREILLEMENT. l'écorce, exactement
comme cela a lieu dans
Nombre de saillies qu'un mâle peut effectuer en moyenne par jour : la racine.
Étalon de pur-sang ....... 1 par jour. Verrat commun ............. 6 à 8 par jour. C'est à la multiplica-
— demi-sang ......... 3 en 2 jours. — précoce ............. 2 à5 — tion des cellules dans la
— trait .................. 3 à 4 p. jour. Taureau ........................ 3 à4 — zone génératrice interne
Baudet mulassier ........ 3 par jour. qu'est due la formation FIG. 74. — Coupe transversale d'un tronc d'arbre (pin
Nombre de ferne les que peut féconder un mâle dans une saison d'accouplement : lente et progressive du sylvestre) montrant les zones d'accroissement annuelles.
Étalon pur-sang ................... 40 à 50 Verrat .................... 80 à 100 bois. Cette multiplication
— demi-sang ................... 50 à 60 Lapin .................... 10 (qui, dans nos climats, ne s'effectue que pendant la saison de végétation) se
— de trait ou rouleur... . 60 à 90 Coq ....................... 10 fait de l'intérieur vers l'extérieur, de telle sorte que la masse de bois fa-
Baudet ................................... 80 à 100 Dindon .................. 20 briquée est formée d'une série de couches annuelles dont les plus ancien-
Taureau . Canard .................. 6 nes sont au centre et les plus jeunes vers l'extérieur.
Bélier jeun .............................. 60 Jars ........................ 6
— adulte .......................... 80 à 100 Faisan .................... 5 Accrue (sylvic. et dr. rur.). — Augmentation que reçoit une forêt, par
Bouc ....................................... 100 suite de l'extension sur le terrain voisin des racines de ses arbres.
Ages moyens entre lesquels les animaux peuvent âtre soumis à l'accouplement: Se dit aussi de l'augmentation d'un terrain par la retraite insensible des
eaux, ou par atterrissement.
Mâles. Femelles.
Les accrues des bois, des forêts envahissent les terres voisines : dans ce
Étalon ....... de 3 à 4 ans à 15 ans. Jument ....... de 3 ans à 15 ans. cas, l'accrue appartient au propriétaire du terrain envahi, pourvu, toutefois,
Taureau ..... 15 mois à 6 -- Vache ......... 18 mois à 12 — qu'il ne laisse pas écouler 30 ans sans réclamer son droit d'accrue, car
Bélier ......... 14 — à 5 — Brebis ......... 15 — à 6 --
Bouc ......... 15 — à 4 — Chèvre ......... 1 an. alors la prescription serait acquise contre lui.
Verrat ....... 8 — à 3 -- Truie ........... 10 mois à 5 — Si les eaux d une rivière, en se retirant insensiblement, ont empiété sur
Coq ............. 7 mois. Poule ......... 7 mois. les terres de la rive opposée, le propriétaire de ces terres 'n'a droit à au-
Dindon ....... 1 an. Dinde ......... 10 — cune indemnité. Dans le cas où la rivière, au lieu de se déplacer insensi-
Jars ........... 10 mois. Oie ............. 1 an. blement, se forme un nouveau lit en abandonnant son ancien, les proprié-
Pigeon ... 5 -- Pigeonne .... 5 mois. taires des fonds nouvellement occupés prennent, à titre d'indemnité, l'an-
Accoupler (s'). — En parlant des animaux, se réunir par couples de sexe cien lit abandonné dans la proportion du terrain qui leur a été enlevé.
différent, se rapprocher pour l'acte de la génération. V. ACCOUPLEMENT. Le propriétaire, sur une rive, a le droit de se défendre contre les enva-
hissements des eaux en garantissant sa propriété par des fascines, des ap-
Accouvage. Préparation d'un nid avec les oeufs destinés à l'incubation.
— ports de pierre ou de terre, à la condition, toutefois, que les travaux qu'il
Lorsqu'on prépare un nid (panier ou caisse) à une couveuse (poule, fait dans ce but ne portent pas préjudice au propriétaire de la rive oppo-
dinde, etc.), il est bon, avant de le garnir de paille, d'en saupoudrer l'inté- sée. Si ces travaux anticipent sur la rivière, en changent le cours et portent
rieur (qui du reste doit être propre) d'un peu de poudre de pyrèthre et les eaux sur l'autre rive, les riverains menacés peuvent, soit les interdire,
de fleur •de soufre, afin de garantir la couveuse contre la vermine, dont la soit même en faire ordonner la destruction quand ils ont été exécutés sans
présence viendrait troubler ses fonctions. leur assentiment.
21 ACCRUS — ACÉTYLÈNE

Accrus. — Nom donné aux rejetons adventifs des racines. Certaines Préparation. On l'obtient en décomposant le carbure de calcium par

haies d'épines rejettent beaucoup. l'eau : le résultat est la production d'un carbure d'hydrogène ui est le gaz
acétylène (C' Hz ) et la formation d'un résidu (chaux hydratée. 3 kilos de
Acérinées ou Acéracées. —Famille de plantes arbustives dicotylé- carbure de calcium produisent environ 1 mètre cube d'acétylène. Un bec
dones dont l'érable (acer) est le type. Les acérinées habitent les parties de gaz ordinaire à flamme en éventail (bec papillon) brûle en moyenne
tempérées de l'Asie, de l'Europe et de l'Amérique septentrionale. 150 litres de gaz par heure ; un bec à acétylène (fig. 78, 2) débitant 10 litres
Les arbres de cette famille renferment une seve sucrée que l'on recueille par heure donne un pouvoir éclairant équivalent.
par incision et que l'on emploie pour en tirer du sucre ou pour en préparer Les appareils à acétylène dont on se sert à la campagne, dans les fermes,
une boisson fermentée. V. ERABLE. dans les villas, peuvent être classés en deux catégories distinctes : les ap-
Acescence. — Maladie du vin, appelée aussi piqtire, qui a pour effet la pareils non auto-
transformation de l'alcool en acide acétique par suite de l'action d'un mi- matiques et les
crobe, le mycoderme aceti. appareils auto-
Le vin atteint d'acescense (piqué) a un goût et une odeur de vinaigre à matiques.
cause de l'acide acétique produit ; peu à peu il se transforme complètement Appareils non
en vinaigre. Il ne faut pas confondre automatiques. —

un vin piqué avec un vin trop acide ; Ils comprennent :


dans ce dernier cas, l'acidité est due à a) les appareils à
un excès de crème de tartre et d'acide chute de carbure
tartrique, provenant de raisins ven- dans l'eau; ce sont
dangés avant complète maturité. les plus usités et
Le ferment de la maladie de l'aces- les plus pratiques.
cence, le mycoderma aceti (fig. 75), vu Comme type, ci-
au microscope, se présente sous forme tons l'appareil Cé-
de petits globules étranglés en leur cile (fig. 76) : le
milieu et réunis parfois en chapelets, gazogene ou se
ressemblant à des 8, beaucoup plus produit le gaz et
petits que les levures. Ce ferment a le gazomètre où
besoin d'air our se développer (fer- celui -ci s'emma-
ment aérobie; grâce à l'oxygène de gasine sont sépa-
l'air, il oxyde l'alcool du vin et le trans- rés. Pour mettre
forme en acide acétique. l'appareil en mar-
Soins préventifs. — Pendant le che, il suffit sim-
cuvage de moûts en fermentation, ne plement de rem-
jamais laisser le chapeau (ràfles et pel- plir d'eau la cuve
FIG. 75. — Ferment du vinaigre du gazogène jus-
licules) au contact de l'air, qui favori- (mycoderma aceti), vu au microscope.
serait le développement du myco- A, B. Bactéries en chapelet; C. Bactéries libres. qu'au niveau indi-
derma aceti ; ne pas laisser les fûts en qué ainsi que la
vidange, surtout pendant l'été ; mais cuve du gazomè-
tenir les fûts pleins (ouillage), puisque le ferment de la maladie ne se déve- tre. On jette en-
suite dans le ga- FIG. 76. — Appareil Cécile pour la fabrication de l'acétylène.
loppe qu'à l'air ; ne jamais employer des fûts, brocs, etc., mal lavés ; ne pas
garder longtemps en cave des vins faiblement alcooliques (8 degrés et zogène par la
au-dessous) : le mycoderma aceti ne se développe pas dans un vin ayant manche d'introduction du carbure tout-venant, en quantité correspondant
16 à 17 degrés. au volume de la cloche. Ce carbure tombe aussitôt sur la grille, se dé-
Traitement. — En principe, le seul remède efficace que la loi autorise compose et donne de l'acétylène qui va s'emmagasiner dans la cloche du
est le chauffage ou pasteurisation. On peut cependant arrêter le dévelop- gazomètre, laquelle est assez grande pour assurer l'éclairage pendant tout
pement du mycoderma aceti à l'aide du gaz sulfureux en méchant le vin, le cours d'une soirée. Le gazogène est complété par un agitateur com-
c'est-à-dire en brûlant du soufre dans le fût destiné à recevoir le vin piqué ; mandé par la poignée située à sa
mais on ne fait pas disparaître le goût de piqué dû à l'acide acétique formé. partie supérieure. Un robinet de
Pour enlever l'excès d'acidité, on peut ajouter du tartrate neutre de potasse vidange sert à l'évacuation des
(60 à 300 grammes par hectolitre suivant le degré d'intensité de la maladie; résidus. Les robinets r r servent
faire des essais préalables dans une bouteille), lequel ne fait pas dispa- à éliminer l'eau de condensation
raître le microbe cause du mal, mais masque simplement le goût et permet qui peut s'accumuler dans les
la consommation immédiate. Lorsque le vin est très piqué, il est inutile tuyaux de gaz. La distribution du
de le traiter ; il vaut mieux le convertir en vinaigre. gaz est réglée par un robinet de
départ ; b) les appareils à immer-
Acétates. — Sels résultant de la combinaison de l'acide acétique avec sion, dans lesquels la production
des oxydes métalliques. Les acétates sont presque tous solubles dans l'eau. du gaz consiste à immerger dans
Les plus utiles, au point de vue agricole, sont les acétates de cuivre. On un récipient contenant de l'eau
distingue deux acétates de cuivre : une certaine quantité de carbure ;
Verdet gris. C'est un acétate bibasique de cuivre obtenu en abandonnant
— c) les appareils à chute d'eau sur
à l'air des plaques de cuivre entre des lits de marc de raisin épuisé ; l'alcool le carbure, dans lesquels la pro-
restant dans le marc s'oxyde et se transforme en acide acétique, lequel se duction du gaz se fait par une
combine avec le cuivre pour former un acétate de cuivre. Le verdet gris abondante tombée d'eau dans un
est soluble dans l'eau ; on l'emploie à la dose de 1 kilogramme pour 100 litres récipient contenant du carbure.
d'eau contre le mildiou et à la dose de 1 kg. 500 contre le black-rot ; Appareils automatiques. —Ils
Verdet neutre. — On l'obtient en dissolvant le verdet gris dans de comprennent : a) les appareils à
l'acide acétique. Il se présente sous forme de cristaux verts solubles dans chute d'eau sur le carbure, qui
l'eau. On l'emploie à la dose de 800 grammes pour 100 litres d'eau contre le sont à gazomètre mobile ou à ga-
mildiou et à la dose de 1 kg. 200 contre le black-rot. zomètre à refoulement d'eau ; le
fonctionnement automatique est
Acétification. Transformation d'un liquide alcoolique en acide acé- produit par le mouvement de la
tique sous l'influence du mycoderma aceti. cloche mobile, par dénivellation
Acétique (Acide). — Composé organique résultant de l'oxydation com- ou par différence de pression
plète de l'alcool ordinaire ; c'est l'acide du vinaigre. Il est soluble et cristal- b) les appareils à contact ou à
lise au-dessous de la température de 16 degrés ; à plus de 16 degrés, c'est immersion (fig. 77), dans lesquels
un liquide incolore, ayant une forte odeur et une saveur acide. II attaque le carbure peut être fixe et l'eau
la peau et produit des ampoules. Dissous dans l'eau, il entre dans la compo- mobile ou l'eau être fixe et le car-
sition des vinaigres et sert à la préparation des acétates. Avec les alcools, bure mobile. Exemple : dès que
il forme des éthers. le robinet r est ouvert, le niveau
Industriellement, on l'obtient par la distillation du bois en vase clos. de l'eau dans le récipient B s'é-
V. ALCOOL MÉTHYLIQUE, VINAIGRE. lève, l'eau mouille le carbure et
l'acétylène se dégage. Si le robi-
Acétone. — Liquide incolore, volatil, inflammable, d'odeur éthérée net r est fermé, le gaz qui se
obtenu par la distillation sèche des acétates (chaux, fer, plomb, baryte, etc.), dégage fait pression sur l'eau,
et qui existe en faible quantité dans les spiritueux. abaisse le niveau de l'eau jusqu'à
Acétoselle (bot.). — V. OXALIDE. ce que cette dernière ne touche
plus le carbure ; alors le déga- FIG. 77. — Appareil de la C le urbaine d'éclai-
Acétylène. — Gaz obtenu par hydratation du carbure de calcium, et gement du gaz cesse. Pour. évi- rage pour la fabrication du gaz acétylène.
employé pour l'éclairage partout où le gaz d'éclairage fait défaut (villages, ter le dégagement d'acétylène A. Cuve à eau et B. Gazomètre communiquant par
fermes, châteaux). résultant du carbure mouillé, les orifices c; d. Chapeau en fonte à fermeture
hermétique; e. Tube de départ du gaz.
Propriétés. — Incolore, à odeur d'ail, un peu plus léger que l'air, soluble même après l'abaissement du ni-
dans l'eau, l'acétylène brûle dans l'air en formant du gaz carbonique et de veau de l'eau, on verse sur l'eau
l'eau. La flamme est jaune, fumeuse, peu éclairante lorsque le gaz brûle à la une couche de pétrole qui surnage ; lorsque le niveau de l'eau s'abaisse, le
sortie d'un tube peu effilé d'un bec papillon ordinaire servant à brûler le pétrole imprègne le carbure et empêche tout dégagement de gaz ; c) les appa-
gaz d'éclairage. Elle est, au contraire, très brillante, très éclairante, si le reils à chute de carbure dans l'eau, dans lesquels les chutes, automatiques,
gaz brille à la sortie d'un tube très effilé : dans ce cas, l'acétylène arrive sont généralement commandées par le mouvement de la cloche mobile.
en petite quantité; l'oxygène de l'air qui entoure la flamme est suffisant Quel que soit le système générateur du gaz acétylène, une tuyauterie
pour produire une combustion complète, ce qui ne se produit pas lorsque réunit le gazomètre aux becs brûleurs, que l'on ouvre ou ferme au moyeu
le e az arrive en trop grande quantité, comme dans le cas précédent. L'ace- d'un simple robinet.
tylene a un pouvoir éclairant 15 fois plus élevé que celui du gaz ordinaire Appareils à acétylène dissous. — L'acétylène présente la propriété
d'éclairage. d'être soluble dans l'acétone. On l'utilise sous cette forme, parfaitement pur
Un mélange d'acétylène et d'air détone avec violence à l'approche d'une et comprimé dans des cylindres remplis de matières poreuses imbibées
flamme : les appareils à acétylène doivent donc toujours être placés dans d'acétone. Dans ces cylindres, pour un litre de capacité on a environ 100 li-
des locaux où l'air se renouvelle facilement, sous un hangar, par exemple. tres d'acétylène sous la pression de 10 atmosphères. On voit immédiate-
ACHAINE — ACHILLÉE 22

Achaine ou Akène. Fruit sec ( fig. 80) ne s'ouvrant pas (ou indéhis-

cent), à une seule graine distincte des parois du fruit. Exemples : la châtai-
.

gne, le fruit du blé, du pissenlit, de l'orme. Lorsque le péricarpe de l'achaine


se prolonge en une mince membrane, l'achaine prend le nom de samare
(frêne, orme). L'achaine est pris habi-
tuellement pour une graine ; un grain
d'avoine ou de blé est un fruit en-
tier, car la graine est enveloppée d'un
mince péricarpe.

1. — Lampe -générateur 2. — Bec


à acétylène à chute de à acétylène
carbure dans l'eau dit «conjugué '.
(coupe).

3. — Appareil pour
FIG. 78. éclairage
Appareils divers d'éclairage à acétylène. en plein air.

ment l'avantage de ce procédé ; les bouteilles, facilement transportables, ne FIG. 80. — Achaines.
A. De châtaignier; B. D'orme; C. De pissenlit; FIG. 81. — Ache.
sont pas encombrantes, et pour utiliser le gaz accumulé il suffit d'adapter D. De clématite. A. Fleur ; I3. Fruit.
à la bouteille un régulateur de pression.
Lampes portatives. — Dans les lampes à acétylène, le bec est attenant au
générateur, ce dernier étant de dimen- Ache. — Genre de plantes ombellifères comprenant plusieurs espèces
sions, de forme et de poids qui per- dont les plus communes sont le céleri et le persil.
mettent son transport. Comme type L'ache des marais (apium graveolens) [ fig . 81] ou céleri sauvage est
de lampe nous citerons la Mignon- une plante bisannuelle à ra-
nette, qui a donné naissance à une cine courte et pivotante, à
foule de modèles similaires • c'est la tige herbacée, portant des
lampe la plus simple, dans laquelle feuilles ailées, très décou-
une ouverture à pointeau fait com- pées, et des fleurs d'un blanc
muniquer le récipient supérieur ren- verdâtre disposées en om-
fermant l'eau avec le récipient infé- belles. Elle croit dans les
rieur dans lequel se trouve le car- marais et sur le bord des
bure. On règle le pointeau par lequel ruisseaux de presque toute
s'écoule l'eau selon la consommation l'Europe ; elle est diurétique,
du bec. Citons encore la lampe à acé- expectorante et résolutive.
tylène à chute de carbure dans l'eau Associée au quinquina, elle
(fig. 78,1). On fabrique des lampes est employée comme fébri-
pour automobiles, cycles, etc., munies fuge. Cette plante, modifiée
de brûleurs spéciaux (fig . 78, 2), des par la culture, a produit le
lampes pour l'éclairage des chantiers, céleri.
dans lesquelles l'on utilise l'acétylène Achérontia (entom.). —
dissous (fig . 78, 3). Lépidoptère nocturne de la
Lampes-pièges. — Ce sont des lam- famille des sphingidés
pes à acétylène (fig . 79) que l'on uti- ( fig.82 ). Une seule espèce est
lise à la destruction de divers in- européenne, c'est l'achéron-
FIG. 79. — Lampe-piège à acétylène.
sectes, notamment de la pyrale et de fia Atropos, ainsi nommée
la cochylis, dont les chenilles s'atta- d'Atropos ( Parque de la
quent a la vigne. L'éclat de ces lampes (placées de loin en loin dans les mort), parce que les taches
vignes) attire les papillons, qui tournoient autour de la flamme, s'y brûlent du thorax figurent une tête
les ailes et finalement se noient dans le bassin rempli d'eau. de mort. On appelle aussi ce
Soins à donner aux générateurs et aux lampes. En ce qui concerne —
papillon sphinx téte de mort.
les gelérateurs, il faut éviter en hiver le gel de l'eau qu'ils renferment, Les empreintes que porte
surtout lorsqu'ils sont placés au dehors de l'habitation. On y parvient en son thorax et le cri que fait FIG. 82. — Achérontia et sa chenille.
additionnant cette eau de sel marin ou de chlorure de calcium ; ces corps entendre l'achérontia , lors-
n'ont aucune action sur la production du gaz. qu'il est inquiété, le font considérer dans quelques régions, principalement
Les robinets doivent être graissés à la vaseline, à la paraffine ou à l'aide en Bretagne, comme un objet de terreur superstitieuse. C'est un grand
d'un corps gras consistant. (Ne pas employer les huiles végétales.) destructeur de miel et un
En concassant le carbure, il faut éviter la projection dans l'ceil des frag- ennemi des abeilles. Les
ments éclatés. En cas d'accident, baigner abondamment l'ceil atteint. abeilles se défendent contre
Les lampes doivent être nettoyées et.démontées avant l'emploi. Le réci- ses intrusions et opposent
pient à carbure sera vidé sur un tamis à mailles assez larges, de manière à une vigoureuse résistance
conserver les morceaux de carbure encore utilisables. Les becs en nickel à son entrée dans la ruche.
sont préférables aux becs en cuivre, car ils ne noircissent pas comme ceux- La chenille de l'achérontia
ci. En recouvrant le bec, pendant la journée, d'un tampon d'ouate, on évite est jaune avec des bandes
les obturations par les poussières. vertes obliques sur le coté ;
Utilisation des résidus. L'acétylène et le carbure de calcium peuvent

ellevit surtout surlapomme
encore rendre des services à l'agriculture par les résidus qu'ils laissent, de terre (V. pl. en cou-
après le dégagement du gaz éclairant. L'acétylène dégagé par la décompo- leurs à POMME DE TERRE),
sition du carbure de calcium en présence de l'eau renferme, en effet, tou- la carotte, le jasmin, le
jours une certaine c(uantité d'ammoniaque. Ce dégagement d'ammoniaque troène, etc.
continue même apres le départ complet de l'acétylène, pourvu que le résidu
soit maintenu dans un certain état d'humidité. La quantité d'ammoniaque Achillée . —Genre de
ainsi produite par les résidus est très supérieure à celle dégagée en même plantes, de la famille des
temps par l'acétylène. Ainsi, pour 100 parties de carbure, on trouve dans composées, dont la prin-
l'acétylène de 0,039 à 0,061 pour 100 d'ammoniaque et, dans les résidus, de cipale espèce est l'achil-
0,210 à 0,348 pour 100 de ce composé. Les résidus de la fabrication de l'acé- lée mille- ,feuille ( achil-
tylène par le carbure de calcium sont donc susceptibles d'applications inté- lea millefolium) [fig . 83],
ressantes comme engrais et comme amendement. Ils agissent du reste aussi appelée aussi herbe au
par la chaux qui les constitue en presque totalité. A ce titre, on peut incor- charpentier, très commune
porer les résidus dans les composts. On peut également employer le carbure dans les pâtu-
de calcium en mélange avec d'autres produits insecticides ou anticrypto- rages, très vi-
gamiques pour dftruire les insectes qui s'attaquent aux feuilles de la vigne. vace, très pré-
Exemple : coce, mais con-
stituant un
Carbure de calcium en poudre ........................................ 80 pour 100.
Soufre sublimé ou en fleur ..............................................
• 20 — fourrage mé-
diocre ;les jeu-
On effectue le poudrage sur les grappes dès l'apparition des premiers nes tiges de
papillons. Sous l'action de l'humidité, de 1 air, de la transpiration de la plante, cette plante re- Phot. Faideau,
de la rosée ou de la pluie, le carbure se décompose et l'acétylène qui se dé- poussent rapidement après FIG. 83. — Achillée millefeuille.
gage crée une atmosphère irrespirable et toxique pour les insectes. avoir été broutées. Elle (Sommités fleuries); A. Fleur isolée.
23 ACHYRANTHES — ACNÉ

atteint 60 à 80 centimètres de hauteur ; les feuilles sont finement découpées ; façon qu'un litre de cette solution alcaline soit neutralisé exactement par
les fleurs, petites, sont blanches ou roses. Elle convient à tous les sols, mais 10 grammes d'acide sulfurique (l'acide sulfurique étant pris pour unité).
elle vient moins bien dans les sols secs et crayeux. Certaines autres espèces Un centimètre cube de cette solution neutralise donc 0,01 d'acide sulfurique.
sont ornementales; telles sont : l'achillée à feuilles de filipendule (achillea On opère de la manière suivante : on remplit la burette graduée avec la
filipendulum? [ fig. 84], solution alcaline de potasse ou de soude titrée jusqu'au zéro de la graduation ;
à fleurs d'un jaune d'or puis, à l'aide de la pipette, on met dans le verre 10 centimètres cubes de vin
très vif; l'achillée to- (ou de moût) dont on veut déterminer l'acidité. On verse lentement la so-
menteuse (achillea to- lution de la burette dans le vin, en ayant soin d'agiter le mélange à l'aide
mentosa), à fleurs d'un de la baguette de verre ; chaque fois qu'on ajoute de la solution alcaline
jaune vif; l'achillée dans le verre, on touche légèrement avec la baguette de verre une bande
musquée (achillea mos- de papier de tournesol, l'une bleue, l'autre rouge. Si la goutte de liquide
chata).Toutessont culti- déposée sur la bande bleue produit une tache rouge, c'est que le vin est
vées dans les jardins; encore acide ; il faut alors continuer à verser la solution alcaline de la
on les multiplie de se- burette jusqu'à ce que le papier bleu ne change pas de couleur et que le
mences ou d'éclats de papier rouge bleuisse très légèrement. A ce moment, on lit le nombre de
pieds an printemps. centimètres cubes de la solution alcaline que l'on a laissé écouler. Sup-
Les achillées ont, en posons que l'on ait versé 5 cc. 3 de solution ; comme 1 centimètre cube de
général, une odeur cette solution correspond à 0 gr. 01 d'acide sulfurique, ces 5 cc. 3 correspon-
forte aromatique ainsi dent à 5 cc. 3 X 0,01 = 0 gr. 053 d'acide sulfurique ; comme, d'autre part, il
qu'une saveur chaude, y avait seulement 10 centimètres cubes de vin dans le verre, l'acidité d'un
astringente et parfois litre de vin (1 000 cc.) est donc 0 gr. 053 X 100 — 5 gr. 3, exprimée en acide
amère. C'est ce qui sulfurique. En d'autres termes, avec la solution alcaline que nous avons
explique qu'on les em- indiquee, il suffit de lire sur la burette le nombre de centimetres cubes ver-
ploie quelquefois en sés pour avoir le même nombre exprimant l'acidité en grammes du vin
Suède pour remplacer essayé ; si l'on a versé 4 cc. 5 de solution, le vin a une acidité de 4 gr. 5,
le houblon dans la fa- exprimée en acide sulfurique. Si l'on désire avoir l'acidité exprimée en acide
brication de la bière, et tartrique, il suffit de multiplier l'acidité exprimée en acide sulfurique par
en Suisse sous le nom le nombre 1,53; exemple : 4,5X1,53-6,88, exprimée en acide tartrique.
de thé suisse. Acidité d'un lait. — En laiterie on se sert couramment de l'acidi-
mètre deDornic (fig. 86). Cet appareil se compose d'une burette B graduée
Achyranthes . —
en dixièmes de centimètre cube et communiquant par l'intermédiaire da
Genre d'amarantacées tube t avec le flacon A qui contient la solution alcaline de soude, préparée
ornementales, à tige et comme nous l'indiquons ci-dessous. Le remplissage de la burette se fait en
feuilles pourpres. FIG. 84. — Achillée à feuilles de filipendule. pressant la poire en caoutchouc D. Lorsqu'on cesse de presser, la poire
Ces plantes ne fleu- A. Fleur isolée. fonctionne comme aspirateur pour faire rentrer l'excès de liquide dans le
rissent pas ; on les cul- flacon A et, grâce au tube
tive comme garnitures en verre qui se trouve à
ou en mosaiculture, à cause du contraste que produit leur feuillage. Mul- l'intérieur et au sommet de
tiplication : hivernage en serre tempérée et bouturage au printemps. la burette, le liquide atteint
Acide. — Corps composé qui rougit une matière colorante bleue connue automatiquement le ni -
sous le nom de teinture de tournesol. Etendus d'eau, les acides ont une veau du zéro de l'échelle
saveur aigre comme le vinaigre. da la burette. La pipette H
Tous les acides renferment de l'hydrogène remplaçable en tout ou en par- sert à mesurer 10 centi-
tie par un métal dans des circonstances déterminées; il y a alors formation mètres cubes de lait. Le
d'un nouveau corps (sel) qui n'a aucune action sur la teinture de tournesol. tube E est destiné à rece-
D'autres corps que Von appelle bases ont la propriété de ramener au bleu voir le lait à examiner. Un
la teinture de tournesol rougie par un acide. Ces bases sont des composés flacon spécial renferme une
renfermant un métal pouvant se substituer à l'hydrogène d'un acide pour for- solution de 10 grammes de
merun seL C'est ce qui a fait dire souvent phénolphtaléine dans 50
qu'un sel est le résultat de l'union d'un centimetres cubes d'alcool.
acide et d'une base, ce qui n'est pas absolu- Le bouchon porte un
ment exact. On dit encore qu'une base compte-gouttes. On opère
neutralise un acide ; le sel obtenu ne rougit de la manière suivante :
plus, en effet, la teinture de tournesol. on introduit 10 centimètres
Les acides peuvent être divisés en trois cubes de lait dans le tube
groupes :1° Les acides qui ne sont formés à essai, on y ajoute 4 à 5
que de deux corps simples dont l'un est gouttes de la solution de
nécessairement de l'hydrogène ; tels sont : phénolphtaléine, puis on
l'acide chlorhydrique, l'acide sulfhydri- laisse couler la solution
que, l'acide bromhydrique, etc.; alcaline de la burette B
2° Les acides qui sont formés de trois dans le lait, en prenant soin
corps simples dont deux sont l'oxygène et d'agiter de temps à autre
l'hydrogène ; par exemple: l'acideazotique, et de procéder goutte par
l'acide sulfurique, l'acide borique, etc.; goutte vers la fin. On s ar-
FIG. 86. — Acidimètre de Dornic ,
30 Les acides renfermant seulement du rête au moment où le lait pour la détermination de l'acidité d'un lait.
carbone, de l'oxygène et de l'hydrogène prend une coloration rose
sont appelés acides organiques; tels sont : clair bien marquée. La di-
l'acide citrique, l'acide lactique, l'acide vision correspondante à l'arrêt du liquide dans la burette B donne le degré
oxalique, l'acide tartrique, etc. d'acidité du lait, exprimé en milligrammes d'acide lactique : si, par exemple,
Pour les particularités relatives à chaque on lit 15 sur la burette, le lait a 15 degrés d'acidité. Normalement, l'acidité
acide, V. AZOTIQUE, CHLORHYDRIQUE, etc. d'un lait de bonne qualité est de 16 à 20 degrés. Lorsque le lait a une acidité
Manière d'enlever les taches produites de 26 à 28 degrés, il caille à l'ébullition ; lorsqu'il marque 70 à 80 degrés, il
par les acides. — Les acides étant neu- coagule à froid.
tralisés par les bases et notamment par les La liqueur alcaline est préparée de façon que chaque degré de la burette
alcalis (ammoniaque, potasse, soude), on renferme la quantité de soude nécessaire à neutraliser exactement 1 mil-
peut enlever une tache récente produite
par un acide en la plaçant au-dessus d'un ligramme d'acide lactique, soit 9 — 0 gr. 445, ce qui correspond à 4 gr. 445 de
récipient contenant de l'alcali volatil soude caustique par litre d'eau. On pèse 4 jar. 445 de soude caustique qu'on
(ammoniaque) ou bien on lave avec de dissout dans un litre d'eau distillée ou d'eau de pluie très propre. On
l'eau coupée d'alcali volatil. Mais il con- prépare, d'autre part, une solution de 7 grammes d'acide oxalique chimi-
vient d'agir très rapidement, la plupart des quement pur dans un litre d'eau. Ces solutions doivent se neutraliser
acides (acides sulfurique et nitrique no- volume par volume. On prend 10 centimètres cubes de la solution acide
tamment) étant des corrosifs violents vis- à laquelle on ajoute 2 à 3 gouttes de la solution de phénolphtaléine ; on
à-vis des matières organiques. y laisse couler ensuite la solution de soude, en se servant d'une burette
Acidimétre . Appareil destiné à dé- graduée, jusqu'à apparition de la couleur rouge caractéristique ; on annote
le nombre de centimètres cubes de la solution alcaline qu'on a dû employer

terminer l'acidité d'un liquide (vin, cidre,


lait, etc.). Exemples : la burette de .Mohr, pour la neutralisation. Rarement la neutralisation se fera volume par vo-
l'acidimétre de Dornic. V.. ACIDIMÉTRIE. lume, parce que la soude absorbe facilement l'eau et l'acide carbonique de
l'air. Si le chiffre est inférieur à 10, la solution de soude est trop forte ;
Acidimétrie. Méthode pour déter-
— dans le cas contraire, elle est trop faible. On corrige la concentration en
miner la richesse en acide ou l'acidité d'un ajoutant de l'eau avec de la soude caustique, suivant les besoins, et on titre à
liquide (vin, cidre, lait). Elle repose sur FIG. 85.
— Burette de Mohr nouveau. Pour éviter ces tâtonnements, on peut inscrire sur le flacon de
la saturation de l'acide par une liqueur pour la détermination de l'acidité soude le facteur de correction par lequel il faudra multiplier le nombre de
alcaline (potasse, soude ou chaux, de titre d'un vin. centimètres cubes trouvés dans les essais acidimétriques. Pour trouver
connu) ; la fin de la réaction est indiquée ce facteur, on divise le nombre de centimètres cubes sur lequel on a opéré
par le changement de couleur (virage) d'un liquide indicateur (réactif indi- (10) par le nombre de centimètres cubes de la solution sodique qu'on a dit
cateur tel que le tournesol, la phénolphtaléine, etc.). employer pour provoquer l'apparition de la coloration rouge.
Pour faire comprendre cette méthode, nous indiquerons comment on
détermine l'acidite d'un vin ou d'un lait. Acné. — Maladie de la peau, caractérisée par une lésion ou un trouble
Acidité d'un vin (ou d'un moût). — Il faut, pour déterminer l'acidité d'un fonctionnel des glandes sébacées et pilaires.
vin : une burette graduée en centimètres cubes et dixièmes de centimètre Chez les moutons, on observe parfois cette maladie après la tonte ; elle
cube (burette de Mohr) [fig
fig . 85] ; une pipette jaugée de 10 centimètres cubes; est occasionnée par l'emploi d'instruments malpropres. Les petits abcès qui
un verre, des bandes de papier de tournesol sensible, rouge et bleu, avec se forment peuvent être ouverts au bistouri préalablement flambé, et l'on
une baguette de verre ; une solution de potasse ou de soude titrée de telle applique ensuite une solution antiseptique
ACONIT — ADIANTE 24
Aconit. — Genre de plantes de la famille des renonculacées (fig. 87), contenant de l'eau à température constante, amenée et emportée par deux
vivaces, à racine tubéreuse, à tiges dressées, de 0m,50 à 1m,25 de haut, sim- tuyaux de caoutchouc. Les rayons solaires pénètrent par l'ouverture O ; on
ples ou peu rameuses, à feuilles pétiolées, alternes, profondément divisées, s'assure de la bonne orientation de l'appareil à l'aide du petit miroir placé
luisantes, d'un vert foncé ; à du côté de l'ouverture O'. On note minute par minute l'échauffement du
fleurs en forme de casque, bleues
ou jaunes chez les principales
espèces, réunies en épi à la par-
tie supérieure de la tige.
Certaines variétés d'aconit
sont très répandues le long des
haies et dans les terrains pier-
reux, ombragés et humides. Elles
sont vénéneuses dans toutes leurs
parties, et contiennent plusieurs
poisons, dont le principal est l'aco-
nitine.
Par son port élevé, par l'éclat
et la forme pittoresque de ses
fleurs, l'aconit présente des qua-
lités ornementales utilisées en
horticulture. La principale espèce
cultivée dans les jardins est l'a-
conit Napel, appelé aussi casque
de Vénus, qui atteint 1m,20 de
haut et dont les fleurs sont d'une
belle couleur bleue.
La culture de ces plantes est
facile. On les multiplie, soit par
division des touffes à l'automne
ou au printemps, soit par semis
en pots ou en pépinière. On le
repique l'année suivante en ter- FIG. 89. — Actinomitre Violle.
rain sableux mélangé de terre de 1. Vue d'ensemble de l'appareil; 2. Appareil vu en coupe.
1. 'fhermometre ; O. Ouverture laissant passer le faisceau lumineux; O'. Ouverture bouchée par une
bruyère. plaque de verre dépoli sur laquelle on constatera, par l'image de la boule, que les rayons
tombent bien dessus.
Aconitine. — Alcaloïde dan-
gereux, tiré de l'aconit et utilisé
en médecine vétérinaire. C'est un thermomètre jusqu'au moment où il reste stationnaire : on en déduit de
médicament employé comme an- combien de degrés il monte par minute en moyenne. Puis on porte l'instru-
tithermique et antifébrile dans ment à l'ombre et on note encore minute par minute son abaissement 'de
les fortes fièvres (fièvre ty- température, dont on prend également la moyenne. Cette seconde donnée
phoïde) et la fourbure aiguë. s'ajoute à la précédente à titre de correction, de façon à obtenir la valeur de
l'échauffement telle qu'elle serait, si le thermomètre ne perdait pas par
rayonnement une partie de la chaleur qu'il reçoit. D'une variation de tem-
pérature en degrés, on passe à la détermination de la quantité de chaleur en
calories par les méthodes ordinaires de la calorimétrie.
L'actinométrie, entre autres résultats intéressants, a permis de reconnaître
que, si la température ambiante varie lentement, la quantité de chaleur qui
vient exclusivement du soleil subit de brusques et considérables fluctua-
tions, accusant le passage devant le soleil de nuages invisibles, constitués par
de la vapeur d'eau inégalement répandue dans l'air et qui en forme le
principal élément absorbant. Ces oscillations sont très fortes en été, mini-
mum en hiver. En faisant simultanément des mesures dans une vallée
et à une grande altitude, on peut déduire
Phot. Faideau . l'absorption totale de l'atmosphère de
FIG. 87. — Aconit Napel. A. Coupe de la fleur; B. Fruit. celle qui est due à la couche étudiée.
Cette absorption, variable avec la trans-
Acotylédones. Grand embranchement du règne végétal renfermant

parence de l'air, est, en moyenne, de
les végétaux dont l'embryon est privé de cotylédons ou qui n'ont pas 0,36, soit un tiers de la quantité de cha-
leur effectivement apportée par les
d'embryon comme les champignons, les algues, les mousses, les fougères, etc. rayons du soleil.
(Ce terme ancien — de la classification de Jussieu — est remplacé aujour- L'intensité du rayonnement reçu par
d'hui par celui de cryptogames.)
unité de surface est maximum au prin-
Acre. — Ancienne mesure de superficie, en usage dans différents pays temps et en automne, l'absorption due à
et dont la contenance était très va- l'atmosphère étant très forte en été.
riable. On compte encore en acres
(81 ares 72) dans certaines parties de Actinomycose. Maladie parasi-

la Normandie. taire ( fig. 90), causée par un champi-


gnon microscopique, dit actinomyces,
Acridiens. —Famille d'insectes s'attaquant surtout aux bêtes bovines et
orthoptères sauteurs, renfermant les affectant plus particulièrement les mâ- FIG. 90. Actinomycose.

criquets et les formes voisines. Ils sont choires, la langue, les joues, le larynx. La lésion s'est abcédée et s'est mise $ bour-
caractérisés par des antennes courtes, Elle est caractérisée par la présence de geonner de façon exagérée.
un abdomen allongé et ne portant pas tumeurs suppurantes ou non : lorsque
une tarière apparente comme celui les abcès ne se cicatrisent pas, ils bourgeonnent d'une façon démesurée et,
des sauterelles. V. CRIQUET. s'ils affectent la mâchoire, les animaux peuvent mourir dans l'étisie .
Traitement.— 8 à 12 grammes d'iodure de potassium dans du miel pendant
Actée. — Genre de plantes de la trois semaines ; parfois, opération chirurgicale.
famille des renonculacées, tribu des
helléborées (fig. 88). L'espèce la plus Adaptation (viticul.). Rapport intime, relation étroite, harmonie qui

connue est l actée en épi (actea spi- existe ou doit exister entre le sol et le cépage. Pratic)uement , elle est la dé-
cata) ou herbe de Saint-Christophe: termination du ou des cépages qui conviennent le mieux à telle ou telle na-
elle a des fleurs blanches, petites, réu- ture du sol.
nies en épi ovale assez serré ; elle Les vignes américaines s'adaptent moins bien que les vignes françaises :
fleurit de mai à juin et donne de elles redoutent plus ou moins le calcaire et peuvent, dans certains cas,
petites baies noires vénéneuses ; on la et à des degrés divers, contracter la chlorose. Elles éprouvent des dif-
cultive quelquefois dans les jardins ficultés d'adaptation non seulement dans les terrains calcaires, mais aussi
comme plante ornementale rustique. dans les terrains non calcaires, suivant la compacité, l'humidité ou le
degré de sécheresse de ceux-ci. V. CHLOROSE, GREFFE, HYBRIDE, PORTE-
Actinométrie. —Mesure de l'in- GREFFE, VIGNE.
tensité des radiations et plus particu-
lièrement des radiations solaires. Le Adénite. —Inflammation des glandes et plus particulièrement des gan-
problème à résoudre est de mesurer la glions lymphatiques. Dans le cas d'inflammation aiguë, l'adénite produit des
quantité totale de chaleur versée à abcès ; dans les cas d'adénite chronique, on a souvent affaire à des animaux
chaque instant par le soleil, dans l'unité tuberculeux ou morveux.
de temps, sur l'unité de surface. Pour Traitement. — Usage d'iodure de potassium, de vésicants et d'une nour-
les applications à l'agriculture, il peut riture choisie.
être intéressant de faire des mesures FIG. 88. — Actée.
A. Fleur ; B. Fruits. Adhérence. Propriété que possède une terre de s'attacher plus ou
absolues, de suivre les variations de la

moins aux instruments aratoires. Cette propriété varie d'ailleurs avec la


radiation solaire, qui n'est nullement température et l'humidité du sol. Les sols tres adhérents exigent un effort
en rapport avec la température. On emploie généralement pour cet usage considérable de traction dans les labours et souvent même un matériel
l'actinomètre à boules conjuguées dans le vide ou l'actinométre Violle.
spécial.
Ce dernier appareil ( fig. 89) est constitué essentiellement par un thermo-
mètre à réservoir noirci sur lequel on laisse arriver les radiations solaires, Adiante . Genre de fougères renfermant des plantes vivaces qui

et dont on observe l'échauffement ; ce thermomètre est soustrait à toutes croissent dans les grottes, au bord des fontaines, et dont l'espèce type est
les influences du milieu ambiant, grâce à une double enveloppe sphérique radiante cheveu de Vénus (adiantum capillus Veneris) ou capillaire.
25 ADIPEUX - ADVENTICES

Adipeux. — Qui a les caractères de la graisse ou qui en admet dans sa Adulte (zool. et bot.). — Se dit des organismes parvenus au stade où ils
composition. Le tissu adipeux, chez les animaux, est le tissu dont les cellules peuvent se reproduire ; à ce moment, l'organisme a généralement acquis
renferment de la graisse. Il se développe plus ou moins selon les espèces tout son développement.
animales ; chez le porc, il se développe beaucoup • il devient d'autant plus Adventices (Plantes). — Plantes qui poussent spontanément dans les
abondant que la nourriture contient plus de matières grasses. Il se forme cultures ou les récoltes. On les appelle communément plantes nuisibles
principalement sur le pourtour des reins, à la base du coeur, ä l'abdomen, et mauvaises herbes. V. p1. en couleurs.
sous la peau et dans l'épaisseur des muscles. Si la nourriture donnée aux
Multiplication. — Les plantes nuisibles se multiplient avec une rapidité
animaux ayant un tissu effrayante quand on ne leur fait pas une guerre acharnée : un pied de coque-
adipeux assez développé licot peut donner de 40 000 à 50 090 graines ; un pied de matricaire, de 35000
(animaux engraissés) est à 45 000 ; un pied de chardon, de 15 000 à 20 000 ; la carotte sauvage, de
moins abondante et ne con- 6 000 à 10 000 ; la moutarde et la ravenelle, de 3 000 à 5 000 ; la nielle, de
tient plus de corps ternai- 1 000 à 1500. La lutte contre des espèces douées de moyens de reproduction
res en quantité suffisante, si puissants est toujours à recommencer. Sans compter que nombre de
l'animal maigrit, la graisse graines sont pourvues d'aigrettes et peuvent être transportées au loin par le
du tissu adipeux disparaît. vent (chardons) ; que d'autres conservent leur faculté germinative très long-
V. ENGRAISSEMENT. temps (moutardes et ravenelles) ; que la plupart d'entre elles traversent le
Adjuvant. — Substance tube digestif des animaux sans être altérées et sont ainsi véhiculées dans
secondaire que l'on fait les terres avec les fumiers ; enfin, que beaucoup de plantes émettent des
entrer dans une formule rejets très vivaces (chardons), se propagent par des bulbes (ails) ou des
d'un médicament, par rhizomes (chiendent, carex). On ne saurait donc trop labourer, trop déchau-
exemple, pour seconder mer, trop biner pour détruire ces voleuses de nos récoltes.
l'action de la substance Classement. — On peut classer les plantes adventices comme suit :
principale, ou aliment con- a) Plantes annuelles et bisannuelles ;
centré mélangé à petite b) — vivaces ;
dose pour les compléter c) — parasitaires.
dans les rations alimentai- a) Plantes annuelles et bisannuelles. — Parmi les plus nuisibles, nous
res des animaux. citerons : la moutarde des champs (sinapis arvensis), vulgairement mou-
tarde sauvage, sanve, séné, sénevé, jotte ; la ravenelle (raphanus raphanis-
Adonide ou Adonis. — trum ), vulgairement raifort sauvage, raveluque . Toutes deux croissent sur-
Genre de plantes de la fa- tout dans les céréales de printemps, mais la première est calcicole, c'est-
mille des renonculacées. à-dire recherche les sols calcaires, et la seconde calcifuge, c'est-à-dire ne
Annuelles ou vivaces, les se plaît que dans les terrains peu ou pas calcaires.
adonides ont des feuilles Le coquelicot (papaver rhæas ) vient abondamment dans les sols légers
alternes, des fleurs termi- (siliceux et calcaires). La nielle des blés (agrostemma githago), le bleuet
nales solitaires. L'espèce ou bluet (centaures cyanus), les vesces et gesses sauvages, plus vulgaire-
type, adonide d'été (adonis ment connues sous les noms de vescerons, vesceaux et jerzeaux , sont des
æstivalis), assez commune plantes envahissantes des moissons. Les vesces les plus nuisibles sont la
dans les champs, en au- vesce hérissée (vicia hirsuta), la vesce à feuilles étroites (vicia angustifolia)
tomne, est vulgairement et la vesce à quatre grains (vicia tetrasperma ). Leurs feuilles s'enroulent
connue sous le nom de autour des chaumes et, quand elles pullulent dans une récolte, elles gênent
goutte de sang, en raison sérieusement les travaux de la moisson. L'ivraie enivrante (lolium temu-
de la coloration de ses lentum) [ fig. 94), le
fleurs. On la cultive parfois brome des seigles
dans les jardins ainsi que ( bromus secali-
l'adonide d'automne (ado- nus),la folle avoine
nis autumnalis) [fie 91] et (avena fatua), sont
l'adonideprintaniere (ado- aussi des plantes
nis vernalis). très nuisibles aux
Ados. Disposition céréales.

FIG. 91. Adonide d'automne. Citons encore les
des terrains dont la sur-

face est inclinée vers le renouées, le ga-


soleil ( fig. 92). L'échauffement plus rapide du sol permet d'obtenir des léopse tétrahit, la
récoltes plus précoces ou des produits de meilleure qualité. mercuriale an-
En plaine ( fig. 92, 1), l'ados est surtout pratiqué en vue de la culture nuelle, les matri-
potagère ; on y recourt utilement quand l'orientation n'est pas favorable ou caires ou camomil-
en vue de l'irrigation par les sillons intermédiaires. les, les gaillets et
La surface d'un seul ados peut être inclinée jusqu'au maximum de 25 l e chrysanthème
des moissons.
b) Plantes viva-
ces. — Les plus nui-
sibles sont les sui-
vantes : les chien-
dents (triticum re-
pens, cynodon dac-
tylon) ; l'avoine à
chapelet (avena
precatoria ) [fig. 95]
ou chiendentperlu ;
l'agrostide blanche FIG. 94.— Ivraie enivrante. FIG. 95.
ou traçante, vul- A. Épillet. Avoine à chapelet.
gairement traîne,
FIG. 92. — Ados. traînasse, éternue, Deux plantes adventices très nuisibles aux céréales.
5. En plaine; 2. En coteau; 3 . Irrigation par planches en ados. pavine ; les char-
dons et les cirses (silybum Marianum , cnicus benedictus, cerratula arven-
à 30 centimètres par mètre et l'on donne à chaque planche une largeur sis, carduus nutans , carduus crispus, cirsium arvense, cirsium anglicum, cir-
de 1 mètre à 1m,20. Cette disposition permet d'obtenir des laitues sous cloche sium palustris ) [ fig. 97] ; les rumex ou patiences (rumex patientia , rumex
en hiver, des melons en été, des primeurs durant toute l'année. Le sol crispus, rumex acetosa, rumex acetosella) ; la grande marguerite ou leu-
est soutenu sur la face nord au moyen de planches et de piquets. canthème vulgaire (chrysanthemum leucanthemum ) ; le laiteron des
La même disposition par ados per- champs (sonchus arvensis) ; le liseron des champs, liset ou volubilis ( con-
met d'accentuer la pente de certains volvulus arvensis) ; l'ail des vignes et la renoncule des champs, qui se
coteaux ( fil . 92, 2) et leur inclinaison rencontrent plus 'communément dans les champs cultivés ; la grande année
vers le soleil, en vue de rendre pos- (inula helenicum), l'aunée à feuille de saule (inula salicma), les fougères,
sible, sous les climats froids ou tem- les joncs, les prêles, les carex et les renoncules, qui abondent le plus sou-
pérés, les cultures arbustives exi- vent dans les prairies humides.
geant beaucoup de chaleur (vigne, c) Plantes parasites. — Nous signalerons surtout dans ce groupe : le
olivier, etc.). Les ados sont séparés mélampyre des champs, la cuscute, les orobanches, les rhinanthes, les
par des rigoles transversales desti- pédiculaires et les euphraises .
nées à écouler l'eau pour éviter le On pourrait y rattacher certains champignons (carie, charbon, mil-
ravinement. diou, etc.), mais ils constituent à proprement parler des maladies crypto-
Le mot ados désigne encore une gamiques.
disposition du sol en planches paral- Dommages causés aux récoltes. — Les plantes nuisibles disputent l'air,
lèles, à double inclinaison (fig. 92, 3), l'eau et les engrais aux bonnes plantes ; elles prennent leur place et se
Glue l'on adopte en vue de l'irriga- développent à leurs dépens.
tion ou arrosage. V. IRRIGATIONS. On évalue, en moyenne, à 50 francs par hectare le tort qu'elles causent
L'eau, amenée dans la rigole située aux cultures, et c'est par millions d'hectares, dit M. Schribaux, que se me-
au sommet de chaque planche, se surent encore les surfaces de céréales empoisonnées de mauvaises herbes.
déverse par trop-plein sur les deux Dans le seul département d'Eure-et-Loir, un département bien cultivé,
pentes de l'ados. On arrose ainsi les M. Garola estime à six millions et demi de francs les dégâts qu'elles occa-
cultures de primeurs sous les climats FIG. 93. — Ados ou côtières le long d'un sionnent chaque année.
chauds et parfois les prairies. mur, protégeant des espaliers. Moyens de destruction. — Les bons soins culturaux, la culture des
On pratique aussi des ados ou plantes sarclées et l'emploi de semences pures, exemptes de graines de plantes
côtières (fig. 93) en horticulture pour utiliser les rayons caloriques dans nuisibles, l'emploi du fumier bien fait, constituent les meilleurs moyens de
les meilleures conditions et obtenir des légumes de primeur. se débarrasser des mauvaises herbes. C'est ainsi que, dans la région du nord
ADVENTIF — ÆGAGROPILE 26

de la France, le chiendent, le chardon, les sauves ont, pour ainsi dire, dis- « Ce n'est guère qu'en mai, écrit Mathieu de Dombasle, lorsque le blé est
paru grâce aux nombreuses façons que réclame la betterave. déjà un peu grand et en tuyaux, qu'on peut réussir à détruire les chardons.
L'épandage de sulfate de fer anhydre finement pulvérisé (300 kilogrammes Lorsqu'à cette époque on les coupe entre deux terres, ils ne repoussent
à l'hectare), le matin à la rosée, par une belle journée, ou la pulvérisation plus, tandis que si on les coupe plus tôt, ils sont bientôt aussi grands qu'ils
du champ avec 6 à 8 hectolitres d'une dissolution de sulfate de cuivre à l'étaient auparavant. »
3 ou 4 pour 100, faite à l'aide de pulvérisateurs appropriés (fig. 97 à 99), Pendant l'échardonnage, on pourrait faire suivre l'équipe d'échardon-
a raison des sauves et des ravenelles, quand elles sont jeunes (3 à 4 feuilles). neurs par des enfants qui déposeraient dans le petit trou creusé par l'échar-
L'emploi d'une solution de sulfate de fer à 12 pour 100 aiguisée de donnoir un peu de sel marin ou, mieux encore, d'arsénite de soude, qui
1 pour 100 d'acide sulfurique à 65° Baumé nous a donné d'excellents résul- tuerait sûrement les chardons.
ta:3 (procédé R. Dumont). Dans des essais sur l'avoine, on a noté une exu- Pour les renoncules, carex, prêles, joncs (qui se plaisent dans les milieux
bérance de végétation et une augmentation de rendement qu'il faut sans humides), l'assainissement s'impose ; pour les plantes parasitaires (mélam -
doute attribuer au fer et surtout au soufre.
Un excellent procédé de destruction des moutardes, ravenelles, coqueli-
cots, vesces, gesses, nielle des céréales, consiste dans la pulvérisation des
céréales avec 1000 litres à l'hectare d'une solution d'acide sulfurique à
8-10 pour 100 (8 à 10 litres d'acide sulfurique à 65° Baumé dans 100
litres d'eau). Ce procédé, au dire de M. Rabaté, qui en est le promo-
teur, a donné, de-
puis 1906, des ré-
sultats excellents
pourdétruiredans
les blés la rave-
nelle, la renon-
cule,la matricaire,
la nielle, les ves-
ces, les gesses, le
coquelicot, le
bleuet. Ce net-
toyage des céréa-
les avec l'acide
sulfurique est en-
tré dans la pra-
tique courante du
Sud-Ouest, où les
hivers doux et
humides favori-
sent le développe-
ment des herbes.
Il est surtout effi-
FIG. 99. — Pompe Nicolas sur chariot.
cace quand il est
A. B. Tube de distribution.
effectué de bonne
heure et lorsque Plantes adventices assez communes : Chardons.
les plantes nui-
FIG. 96. —
pyres, rhinantes, pédiculaires), nous ne voyons guère que le défrichement
Cirse des champs; B. Cirse laineux; C. Chardon bénit; D. Cirse acaule :
sibles sont encore A. B. Chardon Notre-Dante.
de la prairie pour en venir à bout.
jeunes. C'est faire à demi les choses que de détruire les mauvaises herbes dans
L'épandage de les champs : il faut aussi détruire celles qui poussent le long des chemins,
la solution acide est effectué en février-mars, par temps sec. Les meilleurs des haies, des fossés, ne confier au sol que des grains propres, employer
résultats ont été observés en sols siliceux ou argilo-siliceux. Il se forme des fumiers bien faits, éloigner de ces fumiers les balayures des cours et
des sulfates utiles aux plantes. L'acide peut brûler 2 ou 3 feuilles exté- des greniers, qui recè-
rieures sur les 5 ou 6 que présente chaque pied de céréale au moment de lent toujours un nom-
l'épandage. L'action est déshydratante, mais non toxique, et la récolte est bre considérable de
souvent augmentée de 20 à 30 pour 100. Nous avons pu reconnaître en 1912 graines de plantes nui-
que ce traitement a une action très marquée contre le piétin du blé, mala- sibles. Ces balayures
die cryptogamique qui noircit et ronge la base des tiges. Ce nettoyage doivent aller au com-
d'hiver, limité aux champs très envahis, exige quelques précautions. L'acide post, car « ce qu'on a
est toujours versé lentement dans l'eau. I1 ne faut Jamais verser l'eau semé une année doit
dans l'acide, pour éviter des projections. La solution à 10 pour 100 attaque étre sarclé sept ans »,
peu les mains. L'épandage est effectué avec des pulvérisateurs à réservoir dit un proverbe anglais.
en cuivre rouge, cuivre plombé, verre, bois, ou alliages résistants. Le coût Le Service des épi-
du traitement est peu élevé. En résumé, trois procédés (saupoudrage de phyties du ministère
sulfate de fer anhydre, pulvérisation d'une solution ferrique acidulée ou de l'Agriculture pour-
aspersion avec l'acide sulfurique dilué) constituent les pratiques les plus suit la recherche et la
courantes pour la destruction des plantes adventices. On a aussi préconisé vulgarisation des meil-
l'emploi du crud ammoniac (V. ce mot) sur les terres en jachère. leurs procédés de lutte
Un sol bien tassé entrave le développement des coquelicots ; un simple contre les ennemis des
chaulage ou marnage fait disparaître la petite oseille. La cuscute est cultures et, en parti-
détruite par le fauchage et le brûlis des places infestées, complété par culier, les mauvaises
l'arrosage desdites places avec une dissolution de sulfate de fer à 10-15 herbes.
pour 100 (procédé Ponsard). Les orobanches et les rhinanthes sont détruits Aux termes de la loi
par une coupe hâtive et répétée des foins. du 24 décembre 1888,
Les chiendents et chardons sont plus difficiles à faire périr. On a raison complétée par la loi du
des premiers en donnant aux terres qui en sont infestées de nombreuses 21 juin 1898, les préfets
peuvent prendre des
arrêtés prescrivant l'é-
chardonnage, la des-
truction de la cuscute
et de l'orobanche.
Adventif. —Se dit
d'un organe qui se dé-
veloppe dans un point
où l'on ne trouve pas
normalement d'organe
de même nature. C'est
ainsi que certaines ra-
cines nées sur les tiges,
certains bourgeons qui
naissent ailleurs qu'à FIG. 100. — Racines adventives.
l'aisselle des feuilles I. Sur tiges aériennes: A. Coulants du fraisier; B. Crampons de
sont dits racines adven- lierre. — 2 Sur tiges souterraines: A. Carex; B. Iris; C. Sceau de
tives (fig. 100) et bour- Salomon; I . Tige aérienne ; He. Rhizome; r. Racines adventive, ;
c. Cicatrices formées par la di,parition des tiges aériennes.
geons adventifs.
Des racines adventi-
ves se développent sur les coulants du fraisier lorsqu'ils sont couverts de
FIG. 97. — Pompe-pulvérisa- terre ; un greffon, enterré au-dessus du point de greffage, émet souvent des
teur placée dans une bar- FIG. 98. — Pulvérisateur Monserviez , composé : racines adventives; on dit qu'il s'affranchit. (V. AFFRANCHISSEMENT.) Les
rique. • 1.' D'un récipient en cuivre plombé; 2. D'une pompe à air, en crampons au moyen desquels le lierre commun s'attache aux murs sont
3.
L'ensemble est monté sur une haut à gauche; D'une lance à poignée de bcis ; 4^ D'une des racines adventives ; sur les tiges souterraines de carex, d'iris, etc., se
brouette. planchette de protection.
développent également des racines adventives.
L'horticulteur provoque la formation des racines adventives et des bour-
façons superficielles pendant la saison chaude, en ramassant et incinérant geons adventifs par la chaleur, l'humidité et par la taille.
les débris et en complétant l'opération par un labour profond à 0m,30.
La coupe répétée des chardons, surtout à la fin d'août, les fatigue ; une ÆgagPOpile . — Concrétion complexe, de volume très variable, qui se
culture de luzerne ou de vesce les détruit radicalement si la coupe de la forme dans l'estomac des ruminants (chèvres et moutons surtout). Eile se
vesce est suivie peu après d'un labour. présente sous l'aspect d'une boule feutrée formée des poils que l'animal a
PL. I. ADVENTICES (PLANTES)

.11. Ii ssrrleeever, del. Acessé par fi . Dun o .


PLAN YES ADVENTICES

LAROUSSE AGRICOLE.
27 ÆGILOPS — AFFOUAGE

avalés en se léchant et que les mouvements de l'estomac ont agglomérés Aérobie. — Se dit des ferments pour la vievie desquels
desquels la présence de
avec des débris pierreux et non digestibles des aliments. Sa présence peut l'oxygène ou de l'air est indispensable (Ex.: les levures) [ fig. 1051 . Les
entraîner des troubles variés et même la mort de l'animal. ferments qui vivent en l'absence de
l'oxygène sont anaérobies.
Ægilops . — Genre de graminées (fig . 101) très voisin des froments
(triticunt). Ce sont en général des plantes basses, bien développées, à épis Affanure . — La portion de blé par
munis de barbes raides, et qui ne sont d'aucune utilité ; on en trouve beau- laquelle on paye, dans quelques pro-
coup dans le midi de la France. vinces, les moissonneurs et les batteurs
Des botanistes ont prétendu que le blé pourrait n'être qu'une transfor- en grange.
mation graduelle d'une espèce d cegilops. Des expériences très précises ont
démontré que l'cegilops ovata, par Affermer. — Se dit principalement
exemple, ne peut se transformer en des biens ruraux et, en général, des
blé comme le pensaient Fabre et choses dont la jouissance et l'usufruit
Duval, mais que, lorsqu'il est fé- sont abandonnés par le propriétaire pour
condé par le pollen de certains blés, un temps et une somme convenus
il peut donner deux hybrides suc- d'avance. V. AMODIATION, AMODIER.
cessifs dont le second devient Affinage. — Opération qui a pour
promptement fertile et se conserve but de rendre la terre très meuble à la
pendant plusieurs générations. surface, de l'affiner.
Aération. — Renouvellement Se dit aussi du dernier terme de la
de l'air dans un local habité. maturation des fromages. FIG. 105. --
- - Ferment aéroble
Dans les appartements, la venti- Affinité. —Harmonie qui doit exis- (Levure de bière).
lation se fait par les portes, les ter, tant au point de vue du mode de (Très grossi).
fenêtres, les cheminées, etc. On végétation que de la constitution anato-
admet que dans une pièce saine le mique des tissus ou de leur activité physiologique, entre deux espèces ou
cube d'air minimum doit être de variétés voisines que l'on veut greffer ensemble. V. GREFFAGE et GREFFE.
15 mètres cubes. L'air des apparte-
ments est rapidement souillé par la Affouage. — Droit que possèdent les habitants d'une commune de se
respiration, les fonctions de la peau, partager le bois provenant des coupes, dites affouagères, faites dans les
le chauffage, l'éclairage, et celui forêts communales. Se dit aussi de la part qui revient à chaque habitant.
des locaux où séjournent les ani- dans cette opération.
maux par les émanations des litiè- L'affouage ne doit pas être confondu avec les droits d'usage accordés à
res, la stagnation des excréments certaines communes dans les forêts de l' Etat. Dans ce cas, il y a servitude
et immondices. Il convient donc réelle grevant, au profit de la commune, une chose qui ne lui appartient
de le renouveler. L'air qui contient pas, tandis que l'affouage n'est autre chose que la jouissance, exercée par
2,5 à 3 pour 1000 de gaz carboni- les habitants d'une commune, sur les produits d'une propriété collective
que est impropre à la respiration, qui est la forêt communale.
Même pour les animaux. L'exercice de ce droit est aujourd'hui réglé par le Code forestier. Aux
On accorde en général trop peu termes de l'article 105 de ce code, modifié par les lois des 19 avril 1901 et
d'importance à la ventilation des 8 avril 1910, c'est au conseil municipal qu'il appartient de décider chaque
locaux occupés par les animaux. Il année, dans sa session de mai, si le bois disponible provenant des forêts
est démontré cependant que des communales sera vendu, en tout ou partie, au profit de la caisse commu-
étables bien aérées ont une influence nale ou des affouagistes, ou intégralement partagé entre ceux-ci. En cas de
favorable sur la lactation et l'aug- vente, celle-ci a lieu aux enchères par les soins de l'administration fores-
mentation du poids du bétail. La tière. En cas de partage, qu'il s'agisse de bois de chauffage ou de bois de
quantité d'air pur nécessaire à un construction, la répartition se fait, s'il n'y a titre contraire, de l'une des
FIG. 101. — Ægilops . manières suivantes, selon qu'en décide le conseil municipal :
animal est de 100 litres par heure et
A. Fleur; B. Graine.
par 100 kilogrammes de poids vif. Ou bien par feu, c'est-à-dire par chef de famille ou de ménage ayant
D'autre part, la température inté- domicile réel dans la commune avant la publication du rôle ;
rieure doit rester voisine de 14° pour les animaux de travail, 17e pour les Ou bien moitié par chef de famille ou de ménage et moitié par tête d'ha-
vaches laitières et les animaux d'élevage, et 12° pour les boeufs à l'engrais. bitant remplissant les mêmes conditions de domicile •
L'aération est obtenue par les portes et les fenêtres, ainsi que par des Ou enfin par tête d'habitant ayant domicile réel et fixe dans la commune
ouvertures spéciales, bouches ou cheminées, qui assurent d'une façon per- avant la publication du rôle.
manente l'évacuation de l'air vicié. Il se produit bien, à travers les murs, des Si, faute de ressources, la commune ne peut payer à l'Etat les charges
échanges gazeux, variables suivant la nature des matériaux de construc- qui lui incombent dans l'administration des bois communaux, il est distrait
tion ; mais cette ventilation naturelle n'est jamais suffisante pour assurer le une portion suffisante des coupes pour être vendue aux enchères avant
renouvellement de l'air. toute distribution et dans les mêmes formes que pour les bois de l'Etat, et
Quel que soit le système d'aération, l'air frais ne doit pas venir frapper le prix en être employé au paiement desdites charges.
les animaux ; il doit être projeté vers le plafond, d'où il redescend en se C'est l'administration forestière qui effectue toutes les opérations que
mélangeant a l'air chaud; ce dernier s'échappe par une cheminée centrale comporte la délivrance des coupes affouageres destinées à être partagées
(fig. 102). Les cheminées d'aération ( fig. 103) prennent naissance au niveau en nature entre les habitants. Ces coupes sont déterminées par les agents
du plafond et débouchent au-dessus du faitage ; elles sont munies d'une forestiers. L'exploitation en est faite par un entrepreneur responsable,
tête aspirante ou de lames en jalousie pour assurer le tirage. Elles sont nommé par le conseil municipal ou à la suite d'une adjudication. Il
construites en maçonnerie ou plus simplement doit être agréé par l'administration forestière.
en bois : dans ce cas, elles comportent une En matière contentieuse, c'est aux tribunaux
double paroi avec inclusion d'un corps isolant, civils qu'il appartient d'apprécier les droits d'un
liège, paille hachée ou tourbe. Les bouches et particulier à l'affouage, et de connaitre de toutes
cheminées d'aération sont munies de volets les contestations qui ont pour objet l'existence
de réglage permettant de modifier la ventila- même du droit d'affouage. Mais ce sont les tribu-
tion suivant les variations de la température naux administratifs qui sont compétents pour
extérieure.
On reconnait que l'aération est suffisante à ce
qu'il n'y a dans le local ni mauvaise odeur, ni
excès d'humidité. Pour les raisons indiquées
plus haut, il faut éviter les bouches d'appel d'air
au niveau du sol ; de même les fenêtres doivent
être à charnière horizontale (fig. 104); les por-
tes sont divisées en deux ventaux superposés,
celui du haut restant ouvert.

FIG. 102. — Coupe d'une étable munie d'une bouche


et d'une cheminée d'aération. FIG. 104. — Vasistas.
La bouche d'aération pour rappel de l'air ne doit pas être La fenêtre (vasistas) est à charnière horizontale et disposée
au niveau du sol. FIG. 103. — Dispositif d'une cheminée d'aération. de telle façon que le renouvellement de l'air se fasse par le haut.
AFFOUILLEMENT — AGARIC 28
prononcer sur les contes'.ations relatives au mode de partage des affouages, Africaine (Race). — Race chevaline, plus connue sous le nom de barbe,
et, d'une façon générale, sur toutes les questions relatives à l'exercice du berbère ou nubienne. Elle comprend des chevaux à allures vives, de
droit d'affouage. 1m,50 à 1m,60 de taille, manquant souvent de distinction.
Ajoutons qu'en raison même de la nature de ce droit, les produits de Se dit aussi d'une race d'ânes qui vivent en différentes régions de l'Afri-
l'affouage ne sont soumis à aucune restriction quant à leur emploi : l'usager que. V. ANE.
qui en a reçu délivrance peut les vendre, les échanger ou les mettre en Agace ou Agasse . Un des noms communs de la pie.
oeuvre à son gré. Il n'en

est pas de même des pro- Agalaxie. Affection caractérisée chez la bête laitière par le tarissement

duits qui ont un droit des mamelles. Elle apparaît chez des animaux malades, mal nourris ou
d'usage pour origine. surmenés.
Affouillement. — Dé- Agar agar.
- Produit gélatineux retiré d'une algue marine ( gracilarie.

gradation des rives d'un lichenoïdes) que l'on trouve aux Indes, à Ceylan, à Java.
torrent, des berges d'un On extrait l'agar-agar par ébullition et concentration de la masse jusqu'à
fleuve ou de tout autre consistance de gelée. Cette gelée, séchée, est divisée ensuite en lanières et en
cours d'eau par les eaux paillettes transparentes, qu'on utilise de plus en plus en Europe. L'agar-agar
courantes ( fig. 106). L'af- peut remplacer la gélatine dans quelques-uns de ses emplois • on l'utilise
fouillement est d'autant notamment pour préparer des cultures microbiennes. Mais la propriété
plus considérable que le qu'il possède d'absorber 8 fois son poids d'eau le rend précieux dans le
volume d'eau est plus élevé, traitement de certaines plaies, aussi bien en médecine vétérinaire qu'en
que sa vitesse est plus ra- médecine humaine.
pide et que les terres rive- Agaric. — Nom donné à tous les champignons dont le chapeau est garni
raines sont plus meubles. en dessous de lames rayonnantes ou feuillets. On les a réunis tous en une
On protège les berges des famille dite des agaricinées, qui comprend, en France seulement, 1 100 es-
cours d'eau par des plan- pèces, et qui a été démembrée en une cinquantaine de genres : amanite,
tations arbustives,des murs
en pierres sèches ou des
clayonnages de fascines
garnis de terre glaise.
Affouragement. —

Action de distribuer les


fourrages aux bestiaux.'
Autrefois, les fourrages for-
maient presque exclusive-
ment la nourriture des
chevaux et des ruminants
domestiques ; aussi le terme
affouragement s'entendait
de la distribution des four-
rages constituant les repas. FIG. 106. Affouillement produit par les eaux.

Avec la variété apportée


dans la composition des rations, le mot eut son sens étendu ; pourtant il
s'applique plus particulièrement à la répartition des fourrages secs aux
animaux moteurs entretenus à l'étable. Cette opération doit se faire avec
méthode et suivant des règles précises, si l'on veut prévenir les accidents
et obtenir des aliments le maximum d'effet utile.
Distributeur automatique. — En vue d'assurer la distribution régulière
des fourrages, surtout au premier repas du matin, il a été inventé des
distributeurs automatiques. Ces appareils fonctionnent par déclanche-
ment, provoqué à la façon de la sonnerie d'un réveil. Un contrepoids
mis en mouvement entraine dans sa chute le déplacement des bottes de Phot. Faideau .
foin, qui tombent ainsi dans le râtelier à la disposition de chaque animal. FIG. 108. -- Type d'agaric : Hygrophore blanc de neige.
V. DISTRIBUTEUR. Champignon comestible abondant dans les prés en automne.
Affranchissement. Un arbre (ou un arbuste) greffé s'affranchit

quand, étant enterré au-dessus du point greffé, le greffon émet des ra- armillaire, chanterelle, collybie, pratelle, volvaire, entolome, clitopile ,
cines qui ne tardent pas à prendre paxille, coprin, lépiote, tricholome, clitocybe, pleurote, lactaire, russule,
un développement au détriment des hygrophore ( fig. 108), etc., différant entre eux par la couleur des spores, la
racines du porte-greffe ( fig. 107). Le forme et la longueur des feuillets, la présence ou l'absence d'un anneau ou
greffon vit alors par ses propres ra- d'une volve. Aussi le terme agaric n'a-t-il plus qu'une valeur secondaire
cines, s'affranchissant du sujet, qui comme nom de genre. Il est de plus en plus abandonné ; c'est ainsi que
tend à s'atrophier. Greffon l'agaric mousseron des anciens auteurs, ou mousseron de printemps, est
appelé aujourd'hui tricholome de la Saint-Georges; l'agaric comestible est

Point de greffe

Porte
greffe
FIG . 109. — Basides (tris grossis) :
a. b. Agaricus ; c. Clathres; d. Lycoperdon; e. Bolbitus ; f. Gessler; g. Melampsora;
h. Coleospora ; i. Clavaire; j. Trémelle.

la pratelle champétre ou champignon rose, que l'on cultive en cave ( cham-


pignon de couche) ; l'agaric délicieux est devenu le lactaire délicieux, etc.
Les agarics font partie des basidiomycètes, groupe qui comprend aussi
les polyporées, les lycoperdées, les hydnées, les clavariées, c'est-à-dire tous
1 2 les champignons dont les spores naissent sur des basides. Chez les aga-
FIG. 107. Affranchissement :
rics, les lamelles supportent une membrane ou hyménium comprenant des

L D'us f ommicr; 2. D'une greffe de vigne. cellules stériles et d'autres fertiles ou basides (fig. 109), visibles au micro-
scope. Les basides sont surmontés de prolongements ou stérigmates , ordi-
Il faut éviter l'affranchissement des vignes greffées, quine résisfer.'iient nairement au nombre de quatre, dont chacun porte une spore, cellule de
bientöt plus au phylloxera. L'affranchissement des pommiers greffés sur couleur variable avec l'espèce et qui, mise en liberté, tombe sur le sol
paradis ou des poiriers greffés sur cognassier modifie considérablement humide et germe en donnant des filaments très minces, de couleur va-
la vigueur et la fertilité de ces arbres. On évite cet accident en vérifiant le, riable, dont l'ensemble a reçu le nom de mycélium. Chez le champignon
point de greffe et, s'il y a lieu, en coupant les racines adventives ; il ne faut • de couche, ces filaments sont blancs et constituent le blanc de cham-
pas non plus enterrer au-dessus de la greffe les arbres fruitiers que l'on pignon, à l'aide duquel on multiplie cette plante par une sorte de boutu-
plante. rage. Le mycélium peut rester plusieurs années sans fructifier si les circon-
29 AGAVE
Agave. — Genre de plantes, de la famille des amaryllidées , désignées
improprement sous le nom vulgaire d'aloès, et qui sont surtout cultivées
dans la Floride et le Yucatan (Amérique).
Le type le plus remarquable et le mieux connu est l'agave d'Amé-
rique (fig. 111). La souche de cet agave porte une touffe de feuilles
longues souvent de plus de 2 mètres, larges et épaisses ; elles sont con-
vexes en dessous, creusées en gouttière en dessus, d'un vert glauque,
à bords garnis d'épines d'un brun noirâtre, très fortes ; elles se terminent
par une pointe noire, longue et recourbée. Les fleurs, très nombreuses
et de couleur jaune, sont portées sur une hampe haute souvent de plu-
sieurs mètres.
Acclimaté sur tout le littoral de la Méditerranée, l'agave vient à peu
près dans tous les sols et se propage très facilement par graines, par
rejetons ou par bulbilles gnon met en
pépinière et qui donnent de jeunes plants
au bout de deux ans. Associé au cactus, il
forme des haies impénétrables. On le cul-
tive aussi comme plante d'ornement.
Culture. — L'agave est surtout employé
comme plante, textile. Il comprend deux
types à destination différente : l'agave ri-
gida et ses variétés, notamment la variété
sisalana, qui fournissent le henequen ou
sisal, et l'agave heteracantha, qui donne
l'ixtle ou crin de Tampico. La variété sisa-
lana est dépourvue d'épines latérales ; elle
se défibre mieux et donne un rendement
bien supérieur en fibres à l'espèce type.
Elle convient parfaitement pour la culture
k'hot. Faideau . de nos colonies du nord de l'Afrique. ,
FIG. 110. — Un rond de sorcière (mousserons du printemps). L'agave se plaît dans les sols assez
légers et frais, riches sans excès; le climat
stances sont défavorables, mais la pluie et la chaleur lui font émettre avec marin lui convient particulièrement. On
une étonnante rapidité des appareils fructifères (pied et chapeau). le plante à l'automne dans un sol bien
L'extension et la croissance régulière du mycélium de certains agarics ameubli, en bandes de deux rangées, dis-
( mousserons, champignons roses, etc.) expliquent les ronds de sorcière ou tantes de 3 mètres et séparées par des
mousseronnières (fig.110 ). Ce sont des cercles que l'on aperçoit d'assez loin intervalles de 4 mètres de large. Cette dis-
dans les prés, et dont le pourtour, à la saison convenable, est garni de cham- position facilite l'enlèvement et le trans-
pignons cachés au milieu d'herbes plus hautes, plus vertes et plus vigou- port des feuilles. Les soins d'entretien con-
reuses qu'au voisinage ; dans cette enceinte croit au contraire une herbe sistent en labours légers, donnés avec
jaune, et maigre. C'est au centre de ce cercle que germa jadis une spore de la charrue vigneronne, au printemps.
champignon, donnant un mycélium qui s'est étendu d'année en année ; les La récolte des feuilles s'effectue en juin-
parties centrales, plus âgées, meurent après avoir épuisé le sol, tandis que juillet avec un croissant spécial à long
les jeunes filaments du pourtour émettent en abondance des fructifications manche. L'ouvrier chargé de la récolte FIG. 111. Agave d'Amérique.
coupe d'abord les feuilles de base, à raison

qui se décomposent et forment un excellent engrais pour les herbes voisines. A. Fleur; B . Coupe dc la fleur.
Les agarics croissent dans les milieux les plus divers : on en trouve dans de 1 000 à 1200 feuilles par jour. Un pied
les bois et les prés, sur les fumiers, les feuilles mortes, les écorces et les de six ans peut livrer, en moyenne,
racines. Beaucoup d'espèces sont, comme le mousseron, d'excellents comes- 60 feuilles à la première coupe et 20 feuilles tous les deux ans, en trois
tibles ; mais, à côté de celles-là, il existe dans ce groupe les espèces véné- coupes, à la condition toutefois d'enlever la hampe florale dès son apparition.
neuses les plus redoutables, telles certaines amanites (V. ce mot) qui sont Les feuilles, longues, fortes et solides, sont d'abord défibrées, c'est-à-dire
mortelles; d'autres, comme l'armillaire de miel, s'attaquent aux arbres débarrassées du parenchyme qui les entoure au moyen d'une défibreuse
(pins, châtaigniers), enfoncent leurs filaments dans l'intérieur des racines et spéciale. Les fibres obtenues sont lavées, battues et peignées ou râpées
finissent par les tuer. Des massifs entiers de châtaigniers dans les Pyrénées, pour enlever les derniers débris adhérents ; enfin elles sont rincées à plu-
de pins dans les Vosges, ont été détruits par l'armillaire V CHAMPIGNON. sieurs reprises à l'eau claire et mises à blanchir au soleil.

Phot. A. Briquet.

FIG. 112. — Plantations d'agaves au Mexique.


AGE 30
M. Guillochon évalue comme suit le rendement de la variété sisalana : Quatre ans faits. — Mitoyennes ayant commencé à user.
Quatre ans et demi. — Sortie dés canines (crochets).
Prenant cinq ans (54-56 mois environ). — Chute des coins de lait et sortie
POIDS
POIDS POIDS des coins d'adulte.
FEUILL2S .
es vert.
de la Sobre de la libre Cinq ans. — Coins d'adulte en contact.
avant lavage. sache. Cinq ans faits. — Commencement d'usure des coins.
Six ans. — Rasement des pinces inférieures ; table dentaire ovale.
kg, kg. kg..
Sept ans. — Rasement des mitoyennes ; apparition d'une encoche au coin •
supérieur.
1 feuille .................................................... 1,260 0,065 0,035
100 feuilles ................................................... 114 9,320 3,180 Huit ans. — Rasement des. coins, pinces arrondies, mitoyennes ovales,
90 — faisant ........................................ 100 8,700 2,760 profil ogival.
Récolte d'une plante de six ans. 60 feuilles Neuf ans. — Pinces rondes, mitoyennes et coins ovales ; étoile dentaire
faisant.. .................................................... 62 4,500 1,660 sur toutes les dents inférieures.
Dix ans. — Mitoyennes rondes ; étoile dentaire presque centrale.
Onze ans. — Coins arrondis ; rasement de toutes les incisives supérieures.
La sève de l'agave Douze ans. — Dents presque nivelées ; arcades dentaires étroites e:
que recueillent les In- rectilignes.
diens (fig. 113) sert â Treize ans. — Nivellement de toutes les dents incisives inférieures.
la préparation d'une uatorze ans. — La table dentaire des pinces est triangulaire.
boisson fermentée'ap- uinze ans. — La table dentaire des mitoyennes est triangulaire.
pelée pulqué, qui, con- e seize à dix-huit ans. — Les coins deviennent triangulaires, les inci-
sommée fraiche, rap- sives sont nivelées, le profil des mâchoires est très aplati. •
pelle le cidre. De dix-huit à vingt ans. — La biangularité de la table dentaire apparait ;
le bord du maxillaire inférieur, exploré de chaque côté des ganaches, est
Age . — Durée de le devenu mince et tranchant.
vie comptée à partir Il faut apporter à l'examen des dents du cheval une attention toute par-
du moment de la nais- ticulière et se méfier du maquillage dont elles sont parfois l'objet de la part
sance. L'âge des ani- de maquignons peu scrupuleux. Ceux-ci n'hésitent pas en effet à modifier la
maux domestiques, forme et l'aspect des dents, par toutes sortes de pratiques frauduleuses, dans
élément important le but de rajeunir un vieux cheval et le vendre plus facilement. V, MAQUI-
d'appréciation, se dé- GNONNAGE.
termine à l'aide des Irrégularités dentaires. — Chevaux bégus. — Les bégus sont de s chevaux
dents (V. tableau II) et dont le cornet dentaire est plus profond qu'à l'état normal ; la persistance
des productions epi- ' de ce cornet indique un âge plus jeune que l'âge réel du cheval.
dermiques . Chevaux faux bégus. — L'émail qui tapisse le fond du cornet a une
A ge du cheval. épaisseur anormale. Le nivellement est en retard, ce qui fait paraitre aussi
— On juge de l'âge du le cheval plus jeune qu'il n'est réellement.
cheval par l'examen Chevaux tiqueurs. — Le tic (V. ce mot) détermine une usure irrégulière-
des incisives (fig. 114 des incisives qui rend parfois très difficile l'appréciation de l'âgé du cheval.
et tabl. II), qui sont au Age du boeuf. — Pour la détermination de l'âge des bêtes bovines, on
nombre de six à cha- a recours à l'examen des incisives ( fig. 115 et tabl. Il) et des cornes.
que mâchoire et por- Signes fournis par les incisives. — Les bovins n'ont des incisives qu'à la
tent les noms suivants : mâchoire inférieure ; ces dents sont au nombre de 8 et désignées sous les
pinces pour les deux noms de pinces, premières mitoyennes, secondes mitoyennes et coins.
du milieu, mitoyennes Elles ont la forme d'une pelle dont le manche (racine) serait implanté dans
pour les deux suivan- l'os et la partie élargie (couronne) au-dessus de la gencive. L'usure se fait
tes, coins pour celles surtout sur la face de la dent tournée vers l'intérieur de. la bouche ; elle
situées à chaque extré- entame ensuite la face antérieure ; la dent se raccourcit et arrive au ras de
mité de l'arcade. La la gencive sur les animaux âgés. L'usure provoque la formation d'une table
table dentaire est la dentaire visible en dedans et qui devient successivement étroite, carrée,
partie de la dent au FIG. 113. — Récolte du suc puis arrondie et concave.
niveau de laquelle se d'agave pour la préparation du pulqué. Les dents de lait ont la forme des dents d'adulte, mais elles sont plus petites.
fait l'usure ; sur la dent Caractéristiques de l'âge des bovins ordinaires. — Naissance. — Géné-
jeune, elle est creusée d'une cavité, le cornet dentaire, dont les parois sont ralement 2 pinces et 2 mitoyennes.
recouvertes d'émail ainsi que toute la surface de la dent. La cavité intérieure Quinze jours. — Sortie de toutes les incisives.
ou cavité de la pulpe se comble peu à peu par de l'ivoire; lorsque cet Trois mois. — Coins de lait entièrement développés.
ivoire apparait, du fait de l'usure, au niveau de la table dentaire, il forme Cinq mois. — Commencement d'usure sur les pinces et les premières
l'étoile dentaire. Au moment où le cornet dentaire est disparu par usure, mitoyennes. •
la dent est rasée (rarement) ; elle est nivelée lorsque l'émail qui formait le Six mois. — L'usure entame les secondes mitoyennes et le bord des coins.
fond du cornet est également disparu (nivellement). La table dentaire Dix à douze mois. — Table dentaire tris étendue sur les pinces.
change de forme et devient succes-
sivement elliptique (dent jeune),
ovale, arrondie, triangulaire (dent
vieille), aplatie transversalement
ou biangulaire (dent très vieille).
L'incidence des mâchoires est l'an-
gle formé par celles-ci quand on les
regarde de profil ; cette incidence
varie avec 1 âge du cheval. Sur un
jeune, les dents s'opposent suivant
un demi-cercle ; sur un cheval d'âge
moyen (8 à 10 ans), l'incidence est
en ogive; sur un cheval vieux ou
très vieux, le profil est aplati ou
très aplati; l'incidence a lieu sous
un angle de plus en plus aigu.
Le cheval a deux dentitions suc-
cessives : la dentition de lait ou
temporaire et la dentition d'adulte FIG. 114. — Age du cheval. FIG. 115. —'Age du boeuf.
ou permanente. Les incisives de 1. Incisive de lait; 2. Incisive d'adulte jeune; 3. Incisive d'adulte avec usure bien nette; 6. Incisive de vieux cheval . Incisive d'adulte ; 2. Incisive
lait sont blanches, lisses et pour- montrant la table dite , triangulaire ; 6 . 1lttchoire de cheval de 18 à 20 ans, table dentaire triangulaire. montrant une usure avancée sur
vues d'un étranglement (le collet) la face interne.
au niveau de la gencive. Elles tom-
bent et sont remplacées par les incisives d'adulte, qui sont grosses, larges Quatorze mois. —. Table dentaire très étendue sur les premières
et présentent une cännelure sur leur face antérieure. mitoyennes.
Caractéristiques de l'âge depuis la naissance jusqu'à la vieillesse. — Nais- Dix-huit mois.. — . Table dentaire très étendue sur les secondes mi-
sance. — Normalement, pas d'incisives ; le bord des pinces est perceptible toyennes.
au toucher sous la gencive. Prenant deux ans (22 mois). — Remplacement des pinces de lait par les
Dixième jour. — Sortie des pinces. pinces d'adulte.
Un mois. — Sortie des mitoyennes. Deux ans. — Pinces d'adulte entièrement poussées.
Trois mois. — Les mitoyennes des deux mâchoires arrivent en contact. Prenant trois ans (32 mois). — Remplacement des premières mitoyennes.
Cinq mois. — Sortie des coins. Trois ans. — Premières mitoyennes d'adultes entierement poussées.
Dix a douze mois. — Les coins sont en contact ; rasement des pinces. Trois ans et demi (42 mois). — Remplacement des secondes mitoyennes.
Quinze à seize mois. — Rasement des mitoyennes. Quatre ans. — Les secondes mitoyennes commencent à s'user.
Dix-huit mois. — Rasement des coins. Cinquante-deux mois. — Remplacement des coins.
Vingt mois à deux ans. — Usure avancée de toutes les incisives de lait, Prenant cinq ans. — Coins entièrement développés.
qui sont plus larges que hautes. Cinq ans. — Le bord des coins est légèrement entamé par l'usure.
Prenant trois ans (30-32 mois environ). — Chute des pinces de lait; Six ans. — L'usure des coins montre une table dentaire large de 1 milli-
sortie des pinces d'adulte. mètre et demi environ.
Trois. ans. — Pinces d'adulte arrivées en contact. Sept ans. — Usure étendue sur les pinces.
Trois ans faits. - Pinces ayant commencé à user. Huit ans. — Usure étendue sur les premières mitoyennes.
Prenant quatre ans (42-44 mois environ). — Chute des mitoyennes de Neuf ans. — Usure étendue sur les secondes mitoyennes.
lait, sortie des mitoyennes d'adulte. Dix ans. — Coins très usés ; les tables dentaires sont carrées.
Quatre ans. — Mitoyennes en contact. Onze ans. — Les tables sont arrondies et concaves.
AGE
TABLEAU II.

DENTITION.
CONNAISSANCE DE LAGE DES ANIMAUX PAR L'EXAMEN DE LA
AGE — AGNEAU 32
De douze à quatorze ans. — Les dents sont courtes et espacées. dents est mesurée par la disparition des lobes arrondis qui forment au bord
Quinze ans. — Les dents sont tris raccourcies et les racines dénudées. des incisives le dessin qu'on nomme le trèfle ou la fleur de lis. Il y a six
Il est indispensable de mentionner qu'à partir de douze ans les signes incisives à chaque mâchoire.
deviennent tres irréguliers. Les jeunes chiens naissent avec les yeux fermés, les paupières ne s'ou-
Variations dues à la précocité. — La dentition des bovins précoces évo- vrant que du dixième au douzième jour.
lue plus rapidement que celle des bêtes communes, ce' qui complique la Trois semaines. — Eruption des incisives et des canines supérieures.
détermination de l'âge. Le tableau ci-dessous résume les indications essen- Un mois. — Eruption des incisives et des canines inférieures.
tielles. Deux mois et demi. — Disparition du trèfle sur les pinces inférieures.
Trois mois et demi. — Disparition du trèfle sur les mitoyennes.
Quatre mois. — Disparition du trèfle sur les coins.
Quatre à cinq mois. — Remplacement de toutes les incisives de lait par
celles d'adulte. Cette période dure environ trois semaines.
Jusqu'à un an les dents d'adulte n'ont pas d'usure.
Quinze mois. — Usure au bord des pinces.
Dix-huit mois. — Disparition du trèfle sur les pinces inférieures. Usure
des mitoyennes.
Deux ans et demi à trois ans. — Disparition du trèfle sur les mitoyennes
inférieures; usure des pinces supérieures.
Trois ans et demi à quatre ans. — Disparition du trèfle sur les pinces
Signes fournis par les cornes. — 1° Chez le veau. — La corne commence supérieures.
à pousser au deuxième mois et croit de 1 centimètre par mois jusqu'à De quatre à cinq ans. — Disparition du trèfle sur les mitoyennes supé-
dix-huit mois environ. Donc l'âge du veau en mois égale le nombre de rieures.
centimètres de la corne, Après cinq ans. — L'usure porte sur toutes les dents, mais elle est
plus 2. variable et la détermination de l'âge manque de précision.
Les cornes du veau ?;ont Age des plantes. — L'âge des végétaux ligneux peut être déterminé
mobiles jusqu'au cin - approximativement par l'examen d'une coupe transversale de la tige, qui
quième mois environ ; montre les zones d'accroissement annuelles. V. TIGE.
elles sont soudées au En sylviculture, le mot âge désigne encore le temps qui s'est écoulé depuis
crâne après le sixième la dernière coupe.
mois (ce signe présente
quelques irregularités, Age . — Pièce de bois ou timon auquel se lient le soc et tout le système
mais peut néanmoins ren- che, baye, etc.) V. CHARRUE. .
de la charrue. (On dit aussi perche, flè
dre certains services dans Agenaise (Race). — Nom sous lequel on désignait une partie de la po-
la pratique). pulation bovine de la vallée de la Garonne (fig. 117), avant que le bétail
2° Chez l'adulte.— Les
cornes des bites bovines
portent à leur base des
bourrelets dont le pre-
mier apparaît à la troi-
sième année et les autres
successivement chaque FIG. 116. Manière de procéder à l'examen des dents
année. L'âge, en années, pour connaître l'âge d'un animal.
sera donc donné par le
nombre de bourrelets augmenté de 2 unités. Ce signe n'a qu'une valeur rela-
tive, car la formation des anneaux est parfois irrégulière et, en outre, les com-
merçants en bestiaux ont souvent l'habitude de limer les cornes pour les
faire paraitre plus fines.
Age du mouton. — Les incisives du mouton sont au nombre de 8
nomme chez le boeuf et portent les mêmes noms. Les caractères de l'âge aux
principales périodes sont les suivants :
Naissance. — Pas d'incisives.
Première semaine. — Eruption des pinces.
Deuxième semaine. — Eruption des mitoyennes.
Troisième semaine. — Eruption des coins.
Trois mois. — Les dents de lait ont atteint leurs dimensions et leur posi-
tion normales.
Pendant la première année, on n'est renseigné que par l'usure des dents
de lait, qui est variable avec lé régime.
Quinze à dix-sept mois. — Remplacement des pinces de lait par les pinces
d'adulte.
Vingt et un à vingt-quatre mois (deux ans). — Remplacement des pre-
mières mitoyennes.
Trente-quatre à trente-six mois (trois ans). — Remplacement des secondes
mitoyennes.
Quarante-quatre à quarante-huit mois (quatre ans). — Remplacement des
coins. FIG. 117. — Type de vache agenaise.
Quatre ans. — La dentition de lait a totalement fait place à la dentition
d'adulte. ait été soumis à une sélection méthodique et suivie qui l'a rendu homogène
Cinq ans. — Usure très avancée sur les pinces. sous le nom de race garonnaise.
Six ans. — Table dentaire des pinces devenue carrée ; entaille entre les L'ensemble de cette population bovine était classé sous le nom de race
pinces. d'Aquitaine. Le vocable de race agenaise était réservé aux animaux assez
Sept ans. — Usure très avancée des premières mitoyennes. précoces et d'ossature relativement fine qui se rencontraient dans la plaine,
Huit ans. — Usure très avancée des secondes mitoyennes. Dents longues aux environs d'Agen .
et serrées. Les coins sont parfois tombés. La race garonnaise, ou garonnaise de coteau, se distinguait de l'agenaise,
Neuf ans. — Toutes les dents sont très usées. Il manque généralement appelée parfois aussi race garonnaise de plaine, par une ossature forte,
les coins et une partie des mitoyennes. irrégulière, et un train antérieur développé. Enfin, les races saintongeoise,
Variations dues à la précocité. — Les moutons précoces remplacent leurs quercinoise, périgourdine, rencontrées sur les confins de l'aire géogra-
dents plus tôt que les moutons communs. Les périodes ordinaires sont don- phique de la race, étaient croisées avec les races voisines (limousine,
nées dans le tableau suivant gasconne, etc.).
Ces distinctions n'ont plus qu'un intérêt historique ; c'est sous le nom
unique de race garonnaise qu'est désignée aujourd'hui la population bovine
améliorée de la vallée de la Garonne. V. GARONNAIS.
Agérate ou Ageratum . Plante de la famille des composées, vivace,

à feuilles opposées, les supérieures alternes, à inflorescences en corymbes


ou en panicules. Cette plante réclame la serre l'hiver. L'espèce la plus remar-
quable est l'agérate du Mexique (ageratum Mexicanum ), cultivée pour ses
belles fleurs bleues; à signaler aussi l'agerate Vendlandii .
Aggravée. — Inflammation de la couronne et de la sole des chevaux ou
Age du porc. — Le porc possède 6 incisives à chaque mâchoire, des boeufs non ferrés et soumis à des travaux pénibles sur des routes sèches
distinguées en pinces, mitoyennes et coins, et des canines ou crochets. et caillouteuses. Cette affection, voisine de la fourbure, est fréquente chez
Naissance. — Eruption des coins et des crochets. les animaux gras. Remède : saignée, bains froids, nourriture rafraîchis-
Un mois. — Eruption des pinces. sante et ferrure appropriée.
Deux mois. — Eruption des mitoyennes. Chez les chiens, l'aggravée est assez commune : elle est p?oduite par la
Cinq mois. — Commencement d'usure des coins et des pinces. fatigue de la chasse (longues courses en terrains caillouteux on sur des
Sept mots. — Remplacement des coins inférieurs. chaumes) et se manifeste par une inflammation douloureuse de la face
Huit à neuf mois. — Remplacement des coins supérieurs. plantaire. Le repos suffit ordinairement à la guérir ; mais, lorsque l'inflam-
Un an. — Remplacement des pinces. mation est violente et le gonflement des tubercules plantaires très apparent,
Dix-huit mois. — Remplacement des mitoyennes. on a recours à des lotions, à des bains astringents ou mieux à des cata-
Deux ans. — Usure en biseau sur les pinces. plasmes émollients.
Trois ans. — Usure très avancée sur les pinces et les mitoyennes. Agneau. — Dans son sens général, le mot désigne les petits de la brebis
Age du chien. — L'âge du chien se détermine par l'éruption et (fig. 118), quel que soit leur sexe ; mais, dans son sens restreint, il s'applique
l'usure des incisives de lait, puis des incisives d'adulte ; l'usure de ces spécialement au mâle, le mot agnelle désignant l'agneau femelle.
33 AGNELAGE — AGRICULTEUR

Agnelage. — Parturition de la brebis. Enfin beaucoup d'agneaux, copieusement nourris pendant leur sevrage,
L'agnelage est aussi la période de la naissance des agneaux dans un sont engraissés à l'âge de cinq à sept mois, soit au pâturage, soit à l'étable, et
troupeau. v Sui ant les régions, on fait lutter les brebis en juillet, en sep- vendus entre huit et dix mois. Les dishley-mérinos, les charmoise ainsi pré-
tembre ou en janvier ; la gestation de ces animaux étant en moyenne parés pèsent jusqu'à 40 kilogrammes poids vif et donnent 15 à 20 kilogram-
de 150 jours (5 mois), l'agnelage se produit en hiver, au printemps ou en mes de viande vendue au plus haut cours sous le nom d'agneaux gris.
été, selon l'époque de la lutte. C'est en tenant compte des ressources four- Les agneaux mâles conservés pour n'être engraissés qua quinze ou dix -

ragères dont il dispose pour nourrir les mères brebis et aussi pour élever 1-luit mois prennent le nom d'antenais.
et engraisser les agneaux que le cultivateur choisit l'époque de l'agnelage Les agnelles sont pour la plupart conservées pour renouveler la troupe de
qui convient à son troupeau. brebis et remplacer les
Agnelages de printemps et d'hiver. — L'agnelage de printemps (mars) mères réformées ; on en-
est généralement adopté dans les pays où Von exploite les brebis laitières ; graisse celles qui sont mal
l'agnelage d'hiver (decembre et janvier) est plus souvent adopté dans les conformées ou inaptes à
troupeaux de mérinos et dans les pays où l'on dispose d'importantes res- la reproduction.
sources de racines et de fourrages. L'agnelage d'hiver présente l'avantage Agnelée. La portée
d'être facilement surveillé à la bergerie, puis de permettre aux agneaux de

suivre les mères pendant la période d'abondance des herbes aux pâtu- d'une brebis (un agneau,
parfois deux).
rages ; il exige, par contre, plus de soins pour défendre les brebis et les
agneaux contre le froid et contre les accidents qui peuvent en résulter (mam- Agnelet. — Petit
mites chez les mères, arthrites, dysenteries chez les agneaux). agneau.
Agnelage d'été. — L'agnelage d'été est pratiqué seulement dans les pays
à hivers rigoureux et dans ceux où les ressources en fourrages pour la mau- Agnelle. — . Agneau
vaise saison sont trop peu abondantes pour nourrir convenablement les bre- femelle.
bis dites portières, c'est-à-dire en gestation. Exceptionnellement, dans le Agrafeuse. — Ma-
sud-est de la France et dans les pays où les petits cultivateurs ont seule- chine au moyen de la-
ment quelques brebis et peuvent les alimenter copieusement, on les fait quelle on fixe sur le bou-
agneler trois fois tous les deux ans : septembre, mars, janvier. chon d'une bouteille une
Préparation et soins. — Le berger dispose sa bergerie pour l'agnelage agrafe métallique desti-
en établissant des compartiments pour les mères et les agneaux avec des nee à le maintenir soli-
claies ; il organise aussi quelques cases d'isolement. dement. L'agrafeuse
En général, la parturition s'effectue facilement et sans intervention. Ce- (fig. 119) s'emploie no-
pendant, lorsque l'agneau se présente mal, il faut intervenir pour le placer tamment dans l'industrie
en position normale. V. ACCOUCHEMENT et le tableau PARTURITION. des boissons mousseuses
L'expulsion du délivre ou . arrière-faix se fait normalement après le part (cidre, vins, champagne).
de l'agneau, et l'on ne doit Elle comprend essentiel-
intervenir pour obtenir lement deux leviers :
artificiellement la déli- l'un comprime l'agrafe
vrance que lorsqu'elle ne sur le bouchon ; l'autre
s'est pas produite après actionne les mors qui
deux jours. poussent les crochets FIG. 119. — Agrafeuses.
La brebis lèche son de l'agrafe sur la ba- 1. Agrafe et bouteille agrafée; 2. Petite agraicuse ;
agneau et le sèche dés qu'il gue du goulot. Par sim- 3. Agrafeuse-mueeleteuse grand modèle.
est né ; le petit se met à ple substitution d'une
téter presque tout de suite tête mobile, la même machine peut servir à la pose des muselets.
(fig. 118). Certaines brebis
mauvaises mères refusent Agrainage ou Agrenage . — Action d'agrainer. L'agrainage propre-
de se laisser téter ; on les ment dit ou agrainage artificiel consiste à répandre des grains (mélanges
enferme alors avec leur de maïs, orge, avoine, sarrasin, millet, blé, chènevis, etc.) sur différents points
agneau dans un comparti- d'un territoire de chasse, afin d'y retenir le gibier. La distribution des
ment isolé pendant 3 ou • di grains se fait régulièrement à heure fixe (au petit jour généralement),
4 jours. Quand un agneau sur des sentiers d'agrainage, distincts des layons de chasse et disposés de
a perdu sa mère, on lui fait telle sorte qu'ils convergent au centre de la propriété ou vers des plateaux
téter une brebis qui a FIG. 118. — Brebis allaitant son agneau. bien approvisionnés également.
perdu son agneau, en pla- Il ne faut pas négliger de fournir aux oiseaux en même temps que des
Çant l'un et l'autre ensemble pendant quelques jours dans un local isolé grains l'eau de boisson qui leur est nécessaire. On dispose à cet effet le long
jusqu'à ce que le nouveau nourrisson soit .adopté . des sentiers des petits baquets bas enterrés ou de petites auges en ciment.
Dans certaines races prolifiques (race barbarine, bizet, etc.), les brebis Dans l'agrainage debout on ensemence des espaces libres (en bordure des
ont fréquemment deux agneaux et les allaitent suffisamment, mais plus bois et dans les clairières) pour que le gibier trouve à la fois des gagnages
souvent les agneaux jumeaux ainsi que les agneaux orphelins sont élevés et des remises et n'aille pas dévaster les champs cultivés du voisinage
au biberon avec du lait de vache. Cela exige quelques précautions d'hy- C'est le sarrasin qui est le plus répandu et le meilleur de ces agrainapes ;
giène et surtout de propreté de la part du berger. mais souvent on procède' par voie de mélange et on associe sarrasin et
Pendant toute la période de l'agnelage, laquelle dure de vingt à trente millet, avoine et féveroles. V. COUVERT.
jours dans un troupeau, les litières doivent être abondantes ; on évitera les Agrainer ou Agraner .
courants d'air et les brusques refroidissements des locaux de la bergerie. Répan-

Les brebis nourrices sont gardées à la bergerie au début de l'allaitement ; dre du grain pour nourrir les animaux
on établit dans ce local une séparation avec des claies à barreaux espacés et notamment le gibier qu'on élève.
de 20 à 25 centimètre permettant aux agneaux de s'isoler des mères dans Agraire. —Qui concerne les champs.
une partie de la bergerie et aux mères d'être tranquilles. L'alimentation est
abondante pendant cette période : le foin, le son et les racines forment la Agreste. Se dit des plantes qui

base des rations ; les farineux et les grains (avoine de préférence) en sont le croissent spontanément dans les lieux
complément. Comme boisson, surtout au début, on donne de l'eau blanchie non cultives.
avec des farines. Agricole. — Qui concerne l'agri-
Si le temps et la saison le permettent, on conduit les mères au pâturage. culture.
Sevrage.— Le sevrage des agneaux commence à l'âge de deux mois ; si Enseignement agricole. Les

la saison le permet, les agneaux sont conduits au pâturage avec les mères ; élèves diplômés des Ecoles nationales
sinon on doit leur donner à la bergerie le meilleur fourrage avec un com- d'agriculture portent le titre d'ingé-
plément de grains ou de farineux ; à quatre mois, les agneaux forment une nieurs agricoles. V. ENSEIGNEMENT.
troupe séparée et on leur réserve les meilleures pâtures. Laboratoires agricoles. — V. LABO-
Dans les pays où les brebis sont exploitées pour le lait (causses de Larzac), RATOIRE .
le sevrage commence à la fin du premier mois ; il a lieu graduellement : les Ordre du mérite agricole. — Ordre
brebis ne sont traites d'abord qu'une fois, le soir, puis soir et matin en ne institué par décret du 7 juillet 1883
faisant pas la traite à fond au début. Les agneaux en tétant terminent la pour récompenser les services rendus
traite • mais comme leur alimentation en lait est devenue insuffisante, on la à l'agriculture. La décoration (fig. 120)
complète par une ration de luzerne ou de sainfoin, de grain ou de tourteau. consiste dans une étoile à six pointes
C'est pendant la période de l'agnelage que le bon berger montre tout son en argent émaillée de blanc, soutenue
savoir : son métier exige surtout beaucoup d'attention et d'assiduité pour par une couronne d'olivier, et dont le
appliquer des soins d'hygiène rationnelle. Il doit en quelque sorte suppléer centre présente d'un côté une effigie de 1 2
le vétérinaire pour les soins à donner aux brebis et aux agneaux, pour pra- la République, avec la date de la créa- FIG. 120.
tiquer la castration dès les premières semaines de la vie des agneaux tion de l'ordre ; de l'autre, les mots Décorations du Mérite agricole.
mâles, pour pratiquer l'ablation de la queue des agnelles, pour traiter dès Mérite agricole. Le ruban est ' vert 1. Croix de chevalier; 2. Croix d'officier.
leurs premiers symptômes les accidents de diarrhée ou de dysenterie des moiré, bordé d'un liséré amarante.
agneaux, les mammites des brebis, etc.
De plus en plus les agneaux mâles sont engraissés dès leur jeune âge et Agriculteur. Au sens étroit, celui qui cultive ses terres. Tandis que

envoyés à la boucherie. Dans le Sud-Est (Avignon, Marseille, Béziers, ou- le cultivateur cultive lui-même, l'agriculteur dirige et fait exécuter les tra-
louse), on en consomme à l'état d'agneaux de lait, qui sont sacrifiés à l'âge vaux par le personnel à son service. Au sens large, celui qui exploite un
de trois à six semaines et pèsent de 6 à 12 kilogrammes. domaine en vue d'en tirer, avec profit, des produits végétaux et animaux.
Dans d'autres régions, on commence l'engraissement des agneaux dès le L'agriculteur ne se borne pas, en effet, à cultiver d'une manière quel-
début du sevrage, à cinq semaines ; on sépare la bergerie en deux comparti- conque ; il fait un choix entre les diverses cultures et entre les nombreuses
ments à l'aide de claies à barreaux, permettant aux agneaux d'aller téter, machines agricoles; il prépare le sol et les semences ; il donne aux plantes
mais empêchant les mères de venir manger les provisions distribuées aux les soins nécessaires pour assurer leur développement; il effectue les
jeunes pour hâter leur croissance : mélange d'avoine et de féveroles con- récoltes, les conserve et les prépare pour la vente ; il transforme certains
cassées, pommes de terre cuites broyées avec des recoupes, topinambours produits végétaux pour les industries annexes de 1a ferme (distillerie, fécu-
avec du tourteau, etc. Les agneaux ainsi alimentés, nés au mois de décem- lerie, sucrerie, huilerie, vinification) ; il recourt aux animaux domestiques
bre, peuvent aller à la boucherie âgés de quatre ou cint mois, en avril, pour utiliser d'autres produits végétaux (fourrages, grains, racines, tuber-
époque où ils sont particulièrement appréciés sous le nom d agneaux blancs. cules) en produits animaux de valeur plus grande (lait, viande, lard,

LAROUSSE AGRIC. 3
AGRIC ULT URE 34

FIG. 121. — Agriculture. — Un départ d'attelages pour les travaux des champs.

beurre, oeufs, etc.) et, dans tous les cas, il s'applique à rendre la culture L'agriculteur est souvent aux prises avec les intempéries, les accidents ;
rémunératrice. Cette définition montre combien est complexe la profession il doit parer à ces aléas, dans la mesure du possible, par des oeuvres de pré-
d'agriculteur ; elle exige, outre des capitaux élevés, des aptitudes spéciales, voyance sociale : assurances contre les risques d incendie, la mortalité
une instruction professionnelle très etendue, un esprit sage, pondéré, un du bétail, la gelée, la grêle, les accidents du travail, etc.
raisonnement sûr et une direction méthodique. Ainsi qu'on le voit, le bon agriculteur devrait être à la fois un savant, un
L'agriculteur doit aimer sa profession et s'y consacrer tout entier. avocat, un ingénieur, un administrateur, etc.; sa profession exige, avec une
Comme l'a écrit Dehérain, « les praticiens n'acceptent plus, sans les discu- instruction approfondie, des facultés d'intelligence, d'esprit, de coeur, d'or-
ter, les vieilles formules établies lentement par une longue série d'obser- dre, de méthode, d'assiduité. Mais si elle impose des aptitudes aussi mul-
vations transmises d'une génération à l'autre ; très sagement, ils veulent non tiples, elle offre, plus que toute autre, à l'homme intelligent et actif, des
les abandonner, mais en comprendre la raison et les améliorer ; pour y distractions variées, un vaste champ d'observations et d'études, une source
réussir, des connaissances positives leur sont nécessaires ». Les cultivateurs de satisfactions et de profits.
avisés doivent acquérir une initiation théorique suffisante pour leur per- Si l'agriculteur est propriétaire du domaine qu'il exploite, il possède à
mettre de contrôler l'empirisme de leurs traditions. la fois le capital foncier et le capital d'exploitation (V. CAPITAL) ; s'il tient
Guidé par la science, le bon agriculteur doit chercher sans cesse à faire en location, par bail, le domaine, au titre de fermier, il fournit seulement le
mieux ; il doit savoir : 1° comment est constituée la plante ; 2° quelles sont capital d'exploitation et paye annuellement une redevance fixe, le fer-
les substances lui servant de nourriture ; 3° dans quels milieux et par quels mage ; s'il exploite aux termes d'un contrat suivant lequel il ne fournit
moyens les plantes absorbent leur nourriture ; 4° quelles sont les quantités que le travail et partie du capital d'exploitation, il est métayer, mais dans
de substances renfermées dans ces milieux et cjue les plantes peuvent uti- ce cas il ne mérite le nom d'agriculteur qû autant qu'il participe à la direc-
liser; 5° comment s'ajoutent, aux milieux insuffisamment pourvus, les subs- tion, aux achats et aux ventes.
tances dont les plantes ont besoin ; 6° comment naissent, vivent, se nourris- Dans les exploitations spécialisées vers une production particulière, l'ex-
sent les animaux domestiques ; 7° de quelle manière on en tire le maximum ploitant prend un nom rappelant la spécialisation : arboriculteur, horticul-
de bénéfice ; 8° quels sont les moyens de défense des animaux et des plantes teur, viticulteur, sériciculteur, etc.
contre les maladies et les ennemis qui les attaquent ; 9° par quels procédés
on peut transformer, préparer et présenter les produits agricoles, animaux Agriculture (fig. 121). — Art de cultiver là terre. Cette définition, prise
et végétaux, à livrer au consommateur, etc. au sens strict, est incomplète, car l'art fait abstraction de la question écono-
Ces connaissances nombreuses et variées ont leur base dans l'étude des mique, qui doit servir de critérium en agriculture. Au sens large, industrie
sciences : la chimie, la physique, la géologie, la minéralogie, la botanique, qui tire du sol les produits végétaux et animaux de la manière la plus par-
la physiologie, la zoologie, la zootechnie, la mécanique, les mathémati- faite et la plus avantageuse. Pour être avantageuse, la production doit laisser
ques, etc., dont l'agriculture devient une application. le maximum de profit (produit net); elle se rapproche de la perfection en
L'agriculteur doit être un administrateur accompli; la gérance d'un obtenant la plus grande quantité possible de substances utiles dans les condi-
domaine l'oblige à connaître le droit et la législation rurale. L'achat, la tions qui conviennent le mieux aux besoins de la société.
vente, l'échange, la location d'une propriété, la construction de bâtiments, De Gasparin définit l'agriculture une science, conception qui l'oblige à
l'ouverture d'un chemin, l'existence de servitudes (vaine pâture, passage, reconnaître deux sciences distinctes et parallèles : l'agriculture proprement
puits commun, chasse, pêche), l'établissement d'un drainage, la plantation dite (production végétale) et la zootechnie (production animale).
d'arbres, le bornage, ne sont c)ue des exemples choisis parmi les multiples L'agriculture n'est pas une science, mais une application des autres scien-
questions de droit qu'il doit resoudre journellement. Il doit aussi posséder ces : chimie, physique, géologie, botanique, zootechnie, économie rurale, etc.
la législation réglant les droits de douane pour l'importation et 1 exporta- Toutes lui viennent en aide et lui fournissent ses moyens d'action. C'est
tion des animaux et des végétaux ; connaitre les maladies contagieuses et l'agronomie qui étudie dans leurs rapports ces diverses sciences, les
les vices rédhibitoires, les lois de protection de l'agriculture nationale, expérimente ou les vérifie et en déduit les règles qui servent de base à
celles régissant les diverses branches de la mutualité agricole. l'agriculture.
L'agriculteur doit encore posséder la science de 1 ingénieur, pour ar- evreul, après Gasparin, divise l'agriculture en deux parties : l'écono-
Ch
penter un terrain, en dresser le plan, y relever les courbes de niveau, tracer mie végétale et l'économie animale. L'agriculture considéree comme indus-
un plan de drainage ou d'irrigation ; construire un barrage sur un cours trie réunit les productions végétale et animale, qui restent intimement liées.
d'eau ; en utiliser la chute à produire l'éclairage ou la force motrice néces- Tandis que l'industrie proprement dite s'exerce dans un cercle restreint,
saire aux appareils ou instruments d'intérieur de la ferme ; connaître les suivant des procédés bien définis, l'industrie agricole a un horizon large,
moteurs, savoir les mettre en marche, surveiller leur fonctionnement, décou- offre de nombreux aléas, des moyens infiniment variés et des résultats sou-
vrir leurs défauts ou leurs « pannes » ; se tenir au courant des derniers vent incertains.. Elle nécessite une vérification et un contrôle rigoureux
perfectionnements de la machinerie agricole, afin de réduire sans cesse, obtenu par la comptabilité qui met en relief le revenu net.
au strict nécessaire, la main-d'oeuvre rare et coûteuse. Les pratiques suivies varient avec le milieu et le temps, avec le degré de
Une instruction appropriée ne suffit pas à l'agriculteur ; il lui faut en civilisation, d'instruction ; le développement des progres agricoles ; les di-
outre acquérir une éducation spéciale, grâce à la pratique et à l'observa- verses circonstances climatériques, économiques et politiques. Aussi le choix
tion. Le choix du bétail sur un marché, la sélection d'un troupeau, l'essai des systèmes de culture n'est pas seulement sous la dépendances des causes
des variétés nouvelles, l'adoption d'un instrument récent et perfectionné naturelles • sol et climat; il dépend encore des facteurs économiques : dé-
sont autant de questions qui exigent un oeil exercé, du tact, de la sagacité, bouchés, moyens de transport, etc.
de la prudence, ce qui n'exclut pas les initiatives nécessaires. Dans la seconde moitié du 'axe siècle, des circonstances économiques de
L'agriculteur qui dirige un personnel doit avoir « l'oeil du maître ». Le nature très diverse ont provoqué des changements profonds dans la pro-
premier au travail, et couché le dernier, il ne doit rien abandonner au hasard. duction agricole. La multiplication des voies de transport a favorisé la spé-
Il doit user à la fois de douceur et de fermeté ; rester toujours bienveillant ; cialisation des productions avantageuses à chaque région : cultures indus-
donner des ordres réfléchis, d'une manière sobre mais précise Il doit exer- trielles, maraîchère, fruitière, florale, prairies et pâturages, élevage,
cer son autorité sur le personnel, non par la crainte mais par la sympathie. vigne, etc. Pourtant, si cette évolution économique a poussé l'exploitant de
Au cours de ses rondes, l'agriculteur doit relever, sur son carnet de la polyculture vers la monoculture, elle a fait sentir parfois les graves dan-
poche, de nombreuses notes personnelles : heures de travail, ration des gers de cette dernière. Il faut toujours être prudent lorsqu'on veut modifier
animaux, quantités d'engrais, semences, récoltes, etc. Il puise ensuite, dans pour les améliorer les méthodes d'exploitation et s'assurer pour les produits
ce carnet, les éléments d'une comptabilité simple mais rigoureuse, que vient obtenus un débouché facile, sûr et fructueux.
compléter l'inventaire établi annuellement, en vue de faire ressortir les Académie d'Agriculture. — V. ACADÉMIE.
bénéfices ou les pertes résultant du système d'exploitation. • Chambres d'Agriculture. — V. CHAMBRES.
35 AGRILE — AIGLE
Agrile (entom.). — Insecte coléoptère, à coloration métallique, et dont la et l'agrostide traçante ou stolonifère, appelée aussi florin. La première,
larve vit dans les branches d'arbres • ( fig. 122). Une espèce, l'agrile du poi- désignée également sous les noms d'agrostide v ulgaire (agrostis vulgaris)
rier ou bupreste vert ( agrilus pyri ou agrilus et d'agrostis di.spar,
viridis.V. tableau INSECTES NUISIBLES), s'atta - est la plus productive,
que au framboisier, au poirier et au pommier. surtout sa variété l'a-
Destruction. —Décorticage du tronc et des grostide d'Amérique
branches et badigeonnage à l'aide de lessives (fig. 124). Elle est d e
alcalines (soude ou potasse). haute taille (tiges de
Agrion . Genre d'insectes névroptères, 0"',50à 0m,80), peu tra-
çante, avec des épillets

voisin des libellules.


à arête généralement
Agriotier . —Espèce de merisier sauvage. réduite, colorés en vio-
Agrologie. — Etude du sol. On distingue let rougeâtre. Tardive
l'agrologie générale, qui étudie le sol en lui- et exigeant pour son dé-
même, et l'agrologie spéciale ou descriptive, veloppement une quan-
qui s'occupe plus spécialement de la descrip- tité de chaleur et d'hu-
tion des différents terrains agricoles. midité assez considé-
« Les sols furent d'abord distingués à l'obser- rable, elle donne un
vation des caractères extérieurs, d'après leur foin un peu grossier,
manière d'être et l'aspect de la végétation ; mais abondant et de
puis on étudia leur constitution mécanique ou bonne qualité.
minéralogique pour en arriver à reconnaître L'agrostide blanche
les divers composants mécaniques : sable, ou agrostide traçante
argile, calcaire et humus » (de Gasparin). (agrostis albaoustoloni-
L'agrologie poursuit aujourd'hui l'étude des fera. V. p1. en couleurs
nombreux problèmes dont le sol est le siège: ADVENTICES [plantes)),
formation, nature, constitution physique, mi- possède des stolons im-
néralogique et chimique; composants miné- portants et des pousses
raux et organiques ; propriétes essentielles, formant des coulants
physiques, chimiques et biologiques ; fer- FIG. 122. — Agrile. allongés qui font donner
ments : humificateur, nitrificateur, etc. vulgairement à la plante
1. Agrile (grossi 3 lois); 2. Sa larve
Le sol est un milieu complexe, hétérogène, les noms de traînasse,
(grossie 3 fois); 3. Tige de framboi-
sier endommagée par la larve;traîne, chiendent tra-
dans lequel s'opèrent, à notre insu, des réac- b. Galeries de la larve dans une
tions continuelles qui rompent sans cesse l'é- tige de framboisier. çant, pavine. Elle en-
vahit parfois les luzer- FIG. 124. — Agrostide d'Amérique.
quilibre entre ses divers éléments ; l'analyse
physique et chimique doit s'aider de l'étude de la constitution minéralogique nières dans les sols secs
(ténuité des éléments) qui règle l'activité chimique et les phénomènes manquant de calcaire et oblige à leur défrichement prématuré. Elle doit
biologiques. C'est ce qui rend cette étude particulièrement difficile. être alors considérée comme une plante nuisible. Elle peut, au contraire,
dans des conditions mauvaises ne permettant pas la culture de végétaux
Agronome. — Technicien qui étudie la théorie de l'agriculture en vue exigeants, contribuer
d'en perfectionner la pratique; en d'autres termes, savant qui s'occupe utilement à l'engazon-
d'étudier les lois de la production végétale ou animale et les moyens d'appli- nement du sol.
quer ces lois de la manière la plus parfaite, la plus économique. Répandues dans tou-
Le titre d'ingénieur agronome a été conféré par arrête ministériel du - tes les prairies de
18 février 1892 aux élèves diplômés de l'Institut national agronomique. France et de Suisse, les
agrostides prospèrent
Agronomie. — Théorie de l'agriculture. Etude des lois ou des principes surtout comme plantes
qui permettent l'application des sciences à l'agriculture. L'agronomie appro- fourragères sous les cli-
fondit l'étude de ces principes, tandis que l'agriculture les applique ensuite mats humides, et c'est
à la production, dans un but de profit. de ce chef qu'en An-
L'agronomie cherche à découvrir des relations mutuelles entre les gleterre on obtient, de
connaissances humaines tirées des sciences : agrologie, botanique, zoologie, l'agrostis dispar no-
économie rurale ; elle en déduit les règles qui doivent guider l'agriculteur tamment, les meilleurs
dans l'exercice de sa profession ; elle a pour but d'expliquer tous les phé- rendements.
nomènes complexes de la production des matières organiques végétales et Les graines des agros-
animales ; elle met en rapport les effets et les causes immédiates de tous les tides mûrissent fin juil-
procédés de la technique agricole et les vérifie par l'expérimentation, étude let. Elles doivent nor-
longue et délicate, du domaine des savants. malement présenter
Agronomique. Qui a rapport, qui appartient à l'agronomie : Institut une faculté germinative
de 84 pour 100 et une

agronomique (V. ENSEIGNEMENT AGRICOLE) ; Stations agronomiques (V.


STATIONS AGRONOMIQUES).
pureté de 72 pour 100.
La faculté germinative
Agropyre . — Genre de graminées, voisin des pâturins ; l'espèce type est se conserve plusieurs
l'agropyre des prés (agropyrum pratensis). années.
On sème l'agrostide,
Agrostemme ou Agrost&me (bot.). V. NIELLE.

en semis pur, à raison
Agrostide . — Plante de la famille des graminées (fig. 124). Les agros- de 8 à 10 kilogrammes
tides sont caractérisées par la présence sur les glumelles de la fleur l'hectare, mais elle est
rarement semée seule. FIG. 125. — Betterave attaquée par des chenilles
d'une arête insérée tout à d'agrotide.
fait sur le dos de celles-ci. Agrotide ou Agro- ( En haut de la figure, le papillon.)
Elles forment des touffes tis . Genre de papil-

chevelues émettant sou- lons du groupe des noc-
vent des stolons. Les tiges tuelles (fig. 125). L'agrotide des moissons, appelée aussi noctuelle des
atteignent 70 centimètres moissons (agrotis segetum), a pour larve un ver (ver gris) qui s'attaque à la
de haut et portent des betterave (feuilles) et cause de grands préjudices a sa culture. On fait
feuilles planes, marquées la chasse au papillon
de stries, terminées par (nommé parfois mois-
une gaine lisse à ligule al- sonneuse) à l'aide de
longée. Les épillets sont lampes-pièges à acéty-
généralement rougeâtres lène ou de cordelettes
ou violacés et ne com- enduites de mélanges
portent qu'une seule fleur. agglutinants. Les larves
La flore française ren- ou vers peuvent être
ferme neuf espèces distinc- détruits par un labour
tes d'agrostides •, quelques- un peu profond pra-
unes d'entre elles présen- tiqué avant l'hiver.
tent un intérêt cultural et
sont multipliées comme Agrotisage . Ac- —

plantes fourragères, no- tion de détruire les


tamment l'agrostide élevée agrotides.
Aigle. — Genre d'oi-
seaux de l'ordre des ra-
paces (fig . 126), de très
grande taille, de formes
robustes, à vue per-
çante, à vol rapide, à
longues ailes arrondies
au bout et à bec long,
droit à la base, sans
échancrure. Les pieds
des aigles sont emplu-
més jusqu'à la naissance
F. 1 G. 123. — Agrostide blanche ou traçante. A. Epillet d'agrostide. des doigts. Ces oiseaux FIG, 126. — Aigle femelle et ses aiglons.
AIGRE — AIL 36
vivent par couples et se nourrissent d'animaux vivants, ou même de corps Aiguillonnier (entour.). — Insecte coléoptère (fig. 131) longicorne qui
morts, Les principales espèces d'aigles sont : l'aigle fauve ou doré ou royal s'attaque aux céréales et notamment au blé sur pied.
(aquila chrysætos . V. pl. en coul . à ANIMAUX NUISIBLES) que l'on voit rarement L'aiguillonnier (calamobius gracilis) ou saperde grèle (V. pl, en couleurs
en France ; l'aigle impérial à BLÉ [maladies]) arrive en juin à l'état parfait. Sa femelle,
(aquila heliaca), plus petit, à au moment de la floraison, pond au-dessous de l'épi un oeuf
plumage marque de blanc ; qui donne une larve jaunâtre appelée ver des blés. Celle-ci
l'aigle criard ( aquila ronge le chaume jusqu'à la base de l'épi, qui tombe au moindre
clanga), encore plus petit, vent, laissant la tige dressée comme un aiguillon ; d'où le
à couleur fuligineuse. nom de l'insecte. La larve descend ensuite dans la tige,
où elle se chrysalide presque au niveau du sol.
Aigre. — Se dit de cer- Pour détruire l'insecte, il est nécessaire de couper le blé
tains fruits à saveur acide. très bas, afin d'enlever les chrysalides, ou bien encore, après
Se dit également d'un li- la moisson, d'arracher les chaumes à la herse ou au scarifi-
quide fermenté (vin, cidre, cateur et de les brûler sur place.
bière, etc.) dont l'alcool
s'est oxydé et transformé Aiguisage. — Opération qui a pour but de rendre plus
en acide acétique, sous l'in- affilé le tranchant d'une lame.
fluence d'un mycoderme. Si la lame est ébréchée, il est nécessaire tout d'abord d'en
V. ACESCENCE, MYCO- redresser le tranchant à l'aide du marteau et de l'enclume. FIG. 131.
L'aiguisage se fait, soit à l'aide de pierres en grès d'un Aiguillonnier
DERME.
grain très fin, dont la longueur varie suivant les dimensions (grossi 3 fois).
Aigremoine . Genre
— de la lame et atteint 30 à 40 centimètres de longueur sur 5
de plantes de la famille à 6 centimètres de largeur pour les faux, soit à l'aide de molettes d'acier
des rosacées ( fig. 127 ). munies d'un manche. Ce sont là les instruments dont on se sert surtout
Une de ses espèces, l'aigre- pour les travaux d'aiguisage à faire en plein champ.
moine eupatoire, remar- Pour ceux que l'on peut faire à la ferme même, ou pour les lames de
quable par ses fleurs jau- grandes dimensions, on se sert de meules, en grès ou en émeri, mobiles
nes, disposées sur une autour d'un axe horizontal et plongeant en partie dans une petite auge
contenant de l'eau. Le tout est supporté par un bâti en bois ou en fonte.
Une manivelle, ou une bielle mue par une pédale, permet de faire tour-
ner la meule. Celle-ci est plane, ou à double biseau, selon qu'il s'agit
d'aiguiser des lames ordinaires ou les lames
dentées des faucheuses et des moissonneuses.
Ail.— Plante bulbeuse, vivace et rustique,
de la famille des liliacées (fig. 132-1.4). Chaque
bulbe (tête d'ail) comprend une douzaine de
caïeux (gousses) roses ou rosés, agglomérés et
recouverts d'une tunique commune qui est elle-
FIG. 127. — Aigremoine eupatoire . même blanche ou rose. Feuilles linéaires, cana-
A, Fleur; B. Fruit. liculées, d'un beau vert foncé. Fleurs petites

hampe, est très commune dans nos campagnes. On l'emploie en médecine


comme astringente et vulnéraire. Le fruit est un achaine sur lequel sub-
siste le réceptacle floral desséché et que couronne le calice persistant.
Aigrette. — Faisceau de plumes effi-
lées et droites qui orne la tête de cer-
tains oiseaux.
En botanique, on donne le nom d'ai-
grette (fig. 128) à la réunion des poils
ou des appendices de formes variées qui
couronnent le fruit ou accompagnent la
graine, dans les composées (pissenlit,
chardon, salsifis), les valérianees (valé-
riane), les asclépiadées (asdépiade ), etc.
Suivant sa nature et sa disposition, on
distingue l'aigrette soyeuse, plumeuse,
membraneuse, écailleuse, etc. C'est un
organe de dissémination ; c'est par l'ai- FIG. 132. — Ail blanc. FIG. 133. — Ail rose.
grette que certains fruits peuvent être (Bulbes.) a. Fleur; b. Bulbe.
transportés par le vent à de grandes rosées ou verdâtres, réunies en ombelle au sommet d'une hampe florale
distances. cylindrique et dressée de 0m,60. Ces fleurs sont quelquefois accompagnées
Aiguadier . — Employé chargé de la de bulbilles capables de
FIG. 128. — Aigrettes.
surveillance et de la distribution des perpétuer l'espèce comme
eaux d'un canal entre les propriétaires A. Valériane; B. Pissenlit; C. Salsifis; le fait la graine. Graine
D . Chardon.
riverains. V. IRRIGATION. noire, très rare sous le cli-
Aiguille. Nom donné aux feuilles mat parisien. L'ail commun
(allium sativum) est une

effilées, raides et pointues de certains arbres résineux (pin, sapin,


épicéa). plante condimentaire qui,
Nom de divers petits instruments de chirurgie vétérinaire servant à prati- par sa présence dans les
quer soit des sutures, soit des sétons ou encore à inoculer des vaccins ( fig, 129). préparations culinaires, ai-
Petit appareil servant àrendre guise l'appétit. On la dit
plus facile et plus rapide le liage aussi vermifuge.
des céréales. Les moissonneuses- Les principales variétés
lieuses possèdent aussi une ai- sont les suivantes : ail
guille spéciale. blanc, ail rose (fig. 133).
Aiguille à meules. Longue Quoique assez rustique
pour venir partout en

tige de fer pouvant retenir un


morceau de laine à l'une de ses France, l'ail prefère cepen-
extrémités et servant à recon- dant les climats doux. On
naïtre l'état des fourrages en le cultive dans les jardins,
meules. On enfonce le morceau en planches ou en bordures ;
de laine jusqu'au centre de la dans certaines régions de
meule et on le retire au bout la France, Nord et Pas-de-
d'un certain temps. Son état Calais, Bretagne, Haute-
d'altération permet d'apprécier Garonne, Gers, Vaucluse,
s'il y a ou non fermentation à il fait l'objet d'une grande
l'intérieur de la meule. culture.
Multiplication et culture.
Aiguillon. — Gaule, longue — On sépare les caïeux et
de 2 mètres environ, pointue ou on choisit préférablement
munie d'une pointe de fer à ceux du pourtour. Dans un
l'une de ses extrémités et ser- terrain bien ameubli, on les
vant à piquer les attelages de plante en lignes parallèles
boeufs pour les stimuler ou les et . distantes de 20 centi-
diriger. mètres et à 12 centimètres
Production épineuse épider- sur la ligne. L'époque la
mique de certaines plantes (ro- FIG.129 . FIG, 130. — Aiguillons plus favorable correspond
siers, fig. 130, ronces, acacias) ; Aiguilles d'une tige d'églantier. à octobre dans le Midi, no- FIG. 134. — Ail des vignes ou ail sauvage
elle se distingue de l'épine en ce à vaccin. vembre partout ailleurs, (sommités fleuries).
qu'elle semble sortie de l'écorce. en France. On ne plantera
Dard très effilé et quelquefois barbelé, sécrétant le plus souvent un venin qu'en mars-avril dans les terrains qui pourraient être très humides en hiver
et servant d'arme offensive ou défensive à certains insectes hyménoptères et chaque fois que pour une cause quelconque la plantation n'a pu être faite
(abeilles, guêpes, frelons, etc.). en automne.
37 AILANTE — AILE

sissure noire. Les jeunes plantes (feuille, gaine et tunique des bulbes) peu-
vent encore être envahies par le charbon, d'ailleurs assez rare en France;
les pieds atteints cessent de se développer et meurent de bonne heure.
Insectes nuisibles. — La teigne de rail ou ver des feuilles : couper et brû-
ler les feuilles. L'anthomye ou ver des bulbes : arracher et brûler les pieds
atteints. L'anguillule de la tige est un ver nématode qui s'attaque aux tiges,
bulbes et racines, qu'il déforme et fait pourrir sur place. V. ANGUILLULE.
Allante. Grand arbre de la famille de zanthoxylées (fig. 136). L'espèce

principale, l'ailante glanduleux (ailantus glandulosa), introduite en France,


de la Chine, au xvin:esiècle , s'est bien acclimatée. C'est un bel arbre d'ornement,
à feuilles composées, croissant rapidement et peu exigeant sur la nature du
terrain ; aussi est-il très utilisé dans les plantations des boulevards des villes.
La fleur de l'ailante a une odeur fade et désagréable, due à une substance
âcre et volatile qui peut déterminer des éruptions cutanées • lorsqu'on y
touche. On nomme à tort l'ailante vernis du Japon ; ce dernier nom est
celui d'une térébinthacée (rhus vernix). Sur l'ailante vit un grand bombyx
(attacus Cynthia), acclimaté en Europe avec l'arbre. V. ArrACUS.
Alle. —Partie du corps des oiseaux, de certains mammifères et des in-
sectes, qui leur sert à voler (fig. 137).
— (zool.). — Chez les oiseaux, l'aile est constituée par les os des membres

• FIG. 135. — Maladies et ennemis de l'ail.

L'ail est très exigeant, comparable ä ce point de vue au blé. Une bonne
récolte (12250 kilogrammes à l'hectare) enlève au sol, d'après les recherches
et analyses de MM. H. Denaiffe et R. Dumont :
Azote ..................................................... 100 i. 110 kilogrammes.
Acide phosphorique ....... 38 à 39.......... —
Potasse ....... 70 a 72.......... —
Chaux ....... 60 à 65.......... —
Très épuisant en azote, enlevant aussi des doses élevées d'acide phospho-
rique, de potasse, chaux et magnésie, il réclame donc un sol et des fumures
bien équilibrés ; mais il est préférable de le planter en sol riche de vieille
graisse: les fumures fraîches engendrant souvent la pourriture des bulbes.
Après avoir effectué trois sarclages dans le courant de l'année, le feuillage
se couche sur le sol en été : c'est alors que grossit et mûrit le bulbe. Quand
ce feuillage reste érigé en juillet, il y a lieu de le coucher en promenant le
dos d'un râteau sur la planche ou en nouant les feuilles. Le rendement varie
entre 7 500 et 12 500 kilogrammes à l'hectare.
Grande culture. —L'ail rose est cultivé en grande culture dans les marais
desséchés d'Arleux et de Palluel (Nord et Pas-de-Calais). Le sol est profon-
dément labouré,
fumé à forte
dose : 100 000 ki-
logrammes de
fumier à l'hec-
tare, complété
par du tourteau
et des engrais
chimiques. L'ail
est planté très
serré (O., 20 X FIG. 137. — Diverses formes d'ailes.
Om 10 a0m,12 ). 1. Aile type (pigeon), montrant l'insertion et la position des plumes sur la charpente osseuse
r.p. rémiges primaires, r.s. rémiges secondaires, r.b. rémiges bâtardes, r.sc. rémiges scapulaires.
A la récolte, l'ail 0c. grandes couvertures, c.m . couvertures moyennes, p.c. petites couvertures; 2 Poisson volant
est mis en pe- (exocet ; 3. Chauve-souris; 4. Coléoptère `'cétoine ), e. élytre; 4. Orthoptare (grillon), e. élytres;
tites bottes (bou- 6. Hémiptère (cigale); 7. Diptère (tipule), 4. balancier; 8. Névrop ' ere (caloptérix); 9. Orthoptére
( dectique ), c. élytres; 10. ilyménoptère (frelon); 11. Lepidoptère (piéride).
gettes) et dessé-
ché dans un
sauroir spécial. thoraciques (humérus, radius et cubitus) • mais les doigts sont atrophiés en
Le rendement une sorte de palette allongée. Des appendices tégumentaires extérieurs (plu-
brut moyen va- mes) recouvrent cette charpente, que mettent en mouvement les muscles
rie de 40 à 50 enveloppés par la peau. La forme des ailes varie suivant les espèces : chez
francs l'are et le la perdrix, elles sont larges, courtes, et arrondies à l'extrémité ; chez l'hiron-
bénéfice net est delle, elles sont étroites, longues et pointues. En général, les oiseaux qui
voisin de 20 peuvent soutenir un long vol ont des ailes larges et longues (hérons, grues,
francs. C'est une oies) ; ceux 9ui ont nn vol rapide possèdent des ailes longues mais étroites
culture toute de (albatros, fregates, hirondelles). Dans certains cas, les ailes sont atrophiées
main - d'oeuvre et ne peuvent servir au vol (autruche), ou bien encore, déviées de leur
faite par des fonction naturelle, elles s'adaptent à la natation (pingouins, manchots).
femmes et des Chez quelques mammifères, comme la chauve-souris, c'est encore le
enfants. membre thoracique qui est l'organe du vol ; mais ici, à l'inverse de ce qui
Maladies FIG. 136. — Ailante. a lieu chez les oiseaux, ce sont les doigts qui forment toute la charpente de
(fig. 135). — La A. Fleur; 13: Graine. l'aile. Démesurément allongés, ils sont recouverts d'une expansion de .la
rouille (V. ce peau, sorte de membrane mince et délicate qui les réunit à la façon de
mot) attaque les feuilles et en fait éclater l'épiderme ; on la traite par la l'étoffe sur les baleines d'un parapluie.
bouillie bordelaise. La graisse ou pourriture des bulbes en terre : éviter C'est à tort que l'on a appelé ailes chez divers poissons (comme l'exocet)
fumier et humidité. Le bulbe sec peut être attaqué par un champignon les nageoires pectorales tres développées. Ces organes ne leur permettent
microscopique, le pleospora herbarum, qui apparaît sous forme d'une moi- qu'une courte progression hors de leur élément naturel.
AIR AIRELLE ` 38

Chez les insectes, les ailes (qui n'existent que chez les adultes) sont des Un litre d'air pèse 1 gr. 29. La pression qu'il exerce sur la terre au ni-
lames membraneuses, articulées sur la face dorsale du thorax et soutenues veau de la mer est de 1 kg. 033 par centimètre carré.
par des épaississements chitineux appelés nervures ou nervules. Elles sont L'air entretient la combustion et la respiration, gràce à l'oxygène qu'il
extrêmement variables de forme et d'aspect (étalées, repliées, plissées) ; on contient.
en compte ordinairement deux paires ; chez les insectes où une seule paire On est parvenu à liquéfier l'air, comme tous les gaz. L'air liquide sert à
est apparente (mouches) et qui, pour cette raison, sont appelés diptères, la fabriquer l'oxygène. Comme source de froid, il est appelé à rendre de très
seconde paire existe, mais à l'état de rudiments appelés balanciers ; elles grands services. On s'en sert aussi comme explosif dans les mines.
peuvent être transparentes et nues (mouches, abeilles), recouvertes de fines Rôle de l'air dans les phénomènes de la vie. —L'homme et les animaux ne
ecailles brillantes (papillons), plus ou moins épaissies (sauterelles) ou très peuvent vivre sans air. Cet air sert à la combustion du carbone et de l'hy-
coriaces, pour une paire au moins (élytres des coléoptères). drogène des tissus pour former du gaz carbonique, de la vapeur d'eau et
— (bot.). — En botanique, on donne le nom d'ailes aux expansions de certains produire, par suite de cette véritable combustion, la chaleur animale sans la-
organes (pétales latéraux des fleurs de papilionacées, graines de l'orme, de quelle la vie serait impossible. Les poissons respirent l'air dissous dans l'eau.
l'érable, etc.). L'air sert aussi aux plantes pour leur respiration et leur alimentation :
1° les plantes absorbent l'oxygene et rejettent le gaz carbonique (respira-
Air. — Mélange gazeux formé de deux gaz principaux, l'oxygène et tion) ; 2° sous l'action des rayons du soleil, elles décomposent le gaz carbo-
l'azote, constituant autour du globe terrestre une enveloppe désignée sous nique, absorbent le carbone et rejettent l'oxygène (assimilation du carbone
le nom d'atmosphère. ou fonction chlorophyllienne) ; 3° les légumineuses absorbent aussi l'azote
Composition. — Dans l'air, outre l'oxygène et l'azote, il y a, en propor- de l'air par l'intermédiaire de bactéries fixées sur leurs racines ; les algues
tions beaucoup moindres, du gaz carbonique, de la vapeur d'eau, diffé- absorbent également l'azote de l'air.
rents composés gazeux (acide nitrique ou azotique, de l'ammoniaque), cer- Air confiné. — L'air enfermé dans une enceinte habitée (soit par des
tains gaz en quantités très minimes (hélium, argon, néon, etc), des pous- personnes, soit par des animaux) ne tarde pas à changer de composition.
sières de toutes espèces, des germes organisés, etc. La quantité de gaz carbonique augmente assez rapidement et, quand elle
1.4 composition de l'air est la suivante : atteint 1 pour 100, la respiration se fait péniblement, l'homme éprouve une
En volumes ( Oxygène .. 20 1 ,8............ En poids Oxygène.. 23 gr sensation de malaise prononcé. Ce malaise est dû non seulement au gaz
(sur " ) Azote ......79 1 ,2 ............. (sur 1 Azote . ... 77 —. carbonique en excès, mais surtout aux émanations qui accompagnent la
100 litres 100 grammes `) respiration, la transpiration pulmonaire et cutanée : ces émanations étant
par exemple). 1001. par exemple). 100 gr. plus ou moins toxiques.
L'air en dissolution dans l'eau, respiré par les poissons et les animaux Aire. — Emplacement où s'effectue le battage des grains. La préparation
aquatiques, est plus riche en oxygène que l'air atmosphérique (33 litres de cette surface, très importante dans les localités où les battages se font en-
d'oxygene sur 100 litres au lieu de 21). core par des procédés primitifs (fléau, dépiquage, roulage), est à peu près
L'acide carbonique n'existe dans 1 air qu'à la dose de 3/10000 de son vo- secondaire ou même négligeable quand on fait usage des machines à battre
lume (3 litres sur 10 000 litres). Il est produit par les combustions, la respi- modernes.
ration des animaux et des végétaux. Si l'acide carbonique s'accumulait dans Emplacement. — L'aire est généralement au dehors dans les exploitations
l'atmosphère, la vie pourrait, à un moment donné, devenir impossible par où les battages se font immédiatement après la récolte, à l'interieur des
manque d'oxygène. En réalité, ce gaz est décomposé par les végétaux : sous granges quand ces travaux sont faits pendant l'hiver. Les dimensions va-
l'influence des rayons du soleil, les parties vertes des plantes décomposent rient avec l'emplacement disponible et le mode de battage.
le gaz carbonique, absorbent le carbone et rejettent l'oxygène. On recherche dans l'établissement de l'aire une surface unie et aussi ré-
Il est à remarquer que la quantité d'air est telle, relativement à la dé- sistante que possible ; il est donc nécessaire de choisir un endroit où le sol
pense des animaux, que la nécessité de l'intervention des plantes pour la est raffermi depuis longtemps, en dehors des passages fréquents et abrité
purification de l'air n'est nécessaire qu'au bout de quelques siècles. de l'accumulation des eaux.
La vapeur d'eau existe dans l'air en proportions très variables. On cons- Construction. — On déblaie l'emplacement à une profondeur de Om,25 à
tate facilement sa présence : en été, quand on expose à l'air une carafe Om,30 pour être certain d'une assise convenable, et c'est dans cette forme
d'eau très froide, on voit se déposer une buée à sa surface : c'est la vapeur que l'on construit l'aire avec des matériaux dont le choix varie avec la
d'eau de l'atmosphère qui, au contact de la paroi froide, se condense en durée que l'on veut donner à l'ouvrage.
fines gouttelettes. Un procédé. économique consiste à préparer une sorte de mortier avec de
La vapeur d'eau contenue dans l'air provient de l'évaporation, à la sur- la terre débarrassée de toute matière étrangère et additionnée au besoin d'ar-
face, de l'eau des mers, des fleuves, des rivières, de toutes les nappes d'eau. gile ou de sable bien propre, pour acquérir une consistance convenable. Ce
Lorsque l'air chargé de vapeur d'eau vient à se refroidir, une partie de mortier est pétri, corroyé pendant un temps suffisant pour être parfaitement
cette vapeur se condense en pluie. Les eaux pluviales se répandent sur le homogène.
sol, le traversent en partie et forment les sources, les rivières et les fleuves, La mise en place se fait par bandes de O'°,15 d'épaisseur sur 0m,60 de largeur
restituant aux mers l'eau que celles-ci avaient fournie. La vapeur d'eau de environ, en ayant le soin de le comprimer énergiquement à la truelle et de
l'atmosphère alimente donc la terre en eau et cette eau sert de véhicule aux régler la surface bien de niveau. Il faut exécuter le remplissage sans inter-
matières fertilisantes puisées dans le sol par les plantes pour leur nourriture. ruption pour assurer la liaison des tranches. On augmentera la solidité de
Dans un air trop sec, manquant de vapeur d'eau, la respiration de l'homme la dermere couche en y ajoutant une certaine quantité de chaux.
et des animaux se fait péniblement ; aussi dispose-t-on, sur les poêles, dans On évite un séchage trop rapide au moyen d'un paillis. Quand on juge
les appartements chauffés, un vase contenant de l'eau dont l'évaporation la terre à peu près seche, on bat fortement et à plusieurs reprises avec de
fournit à l'air l'humidité nécessaire. larges niasses en bois. Les fentes qui ne se refermeront pas sous l'effet du
L'acide azotique ou nitrique prend naissance dans l'atmosphère par la battage seront rebouchées avec du mortier mêlé de chaux. On recommande
combinaison directe de l'oxygène de l'air avec l'azote sous l'influence des quelques arrosages avec des bouses de vache délayées dans l'eau pour
décharges électriques pendant les orages. L'acide nitrique formé se combine rendre la surface plus lisse. Un goudronnage analogue à celui des routes
en grande partie avec l'ammoniaque contenue dans l'air pour donner du produirait un excellent résultat quant à la propreté et à la durée de l'aire.
nitrate d'ammoniaque solide, en particules très fines c)ue le vent disperse On donnera de grandes dimensions aux aires placées à l'extérieur, une
au loin. Les pluies dissolvent ce nitrate et l'apportent a la terre pour l'ali- légère pente pour éviter la stagnation de l'eau de pluie qui effriterait la
mentation des plantes. La production d'acide azotique au sein de l'atmo- surface et fendillerait la masse.
sphère est surtout intense dans les régions tropicales, où les décharges élec- On construit des aires plus solides, plus durables, mais aussi plus chères,
triques ont une fréquence et une intensité extraordinaires. L'apport total en employant du ciment
d'azote nitrique livré par les pluies sur un hectare de terre pendant une placé sur béton de cailloux
année a été trouvé, en Alsace (d'après Boussingault), égal à 0 kg. 330 ; à Ro- ou lit de mâchefer. Ce mode
thamstedt (d'après Loixes et Gilbert), de 0 kg. 8 à 1 kg. 1 ; en Provence d'exécution constitue un
(d'après le colonel Chabrier), à 2 kg. 8. Ces apports sont peu importants dans véritable dallage qui ren-
nos pays et ne doivent guère influer sur la végétation. tre dans la pratique des
L'ammoniaque n'existe pas à l'état libre dans l'atmosphère, mais bien constructions des bâti-
sous forme de carbonate d'ammoniaque gazeux et de nitrate d'ammoniaque ments.
solide en particules très fines. Ces sels étant très solubles dans l'eau, on les Dans beaucoup de fermes
retrouve dans les eaux de pluie. M. Schloesing a trouvé que 100 mètres peu importantes, il n'existe
cubes d'air à Paris contiennent de 1 à 4 milligrammes d'ammoniaque ; au pas d'aire spéciale pour les
Pic du Midi, M. Muntz a trouvé 1 milligr. 4. La pluie n'enlève d'ordinaire battages. Celle-ci est rem-
à l'atmosphère qu'une placée par une bâche en
faible proportion de forte toile.
son ammoniaque.
Les quantités d'am- Airelle . — Le genre
moniaque que con- • airelle (vaccinium ), de la
e .
tient l'atmosphère et famille des vacciniées
que les eaux de pluie ( fig. 140), comprend de
apportent au sol (quel- nombreux arbrisseaux
ques kilogrammes par buissonnants, qui crois-
an et par hectare) sent presque tous dans les
n'exercent dans l'ali-
mentation azotée des
végétaux qu'un rôle
peu important. FIG. 139. — Poussières
FIG. 138. — Poussières
Lespoussières (fig . atmosphériques contenant atmosphériques
138, 139) contenues des particules minérales, des contenant des microbes.
dans l'air sont consti- débris de plantes, etc. 1. Mierococcus ; 2. Bactéries;
tuées par des débris 1. Globules de fer; 1. Débris de 3. Bacilles; 4. Vibrions.
de toutes sortes, par plantes; 3. Amidon; 4. Pollen.
des particules miné- (Très fort grossissement.)
rales, par des germes FIG. 140. — Airelle myrtille avec fruits.
très variés dont le développement, dans des conditions convenables, repro- A. Coupe de la fleur; B. Fruit.
duit, comme l'a démontré Pasteur, tous les êtres organisés (microbes) que
l'on croyait d'origine spontanée. sols siliceux des régions montagneuses, où leurs débris contribuent à la for-
Propriétés. — L'a
ir est sans saveur, sans odeur, transparent et incolore mation des terres de bruyère.
sous une faible épaisseur ; sous une grande épaisseur il possède une teinte Trois espèces se rencontrent en France : l'airelle fangeuse (vaccinium
bleue plus ou moins foncée, suivant la pureté de l'atmosphère. uliginosum ), dans les marais en montagne ; l'airelle ponctuée (vaccinium
39 AISANCES — ALAMBIC

vitis idæa) et l'airelle myrtille (vaccinium myrtillus), poussant dans les Utilisation. — L'ajonc, pour être consommé par les animaux, doit subir
sols arides pauvres en chaux, dans les bois et bruyères des Vosges, du Jura, une préparation spéciale nécessitée par les nombreux piquants dont sa tige
des Alpes, du Morvan, des Cévennes, d'Auvergne et, pour la première, est garnie. Dans les petites exploitations, on se contente de diviser les tiges
jusque dans les pâturages de la Normandie et de la région parisienne. L'ai- avec la hache ou le hache-paille et de les broyer ensuite avec un pilon.
relle ponctuée, très basse (moins de 0m,30), porte des fruits d'un beau rouge. Dans les grandes exploitations, où l'on en fait consommer de fortes quan-
L'airelle myrtille (myrtille, brimbelle. raisin des bois, raisin d'ours) tités, on emploie des appareils spéciaux dits broyeurs d'ajoncs (fig . 142).
atteint une hauteur de 0m,20 à 0m,50 ; ses petites baies globuleuses, d'un noir Avec la variété d'ajonc sans épine dite queue-de-renard, on peut se dispen-
bleuâtre, à saveur sucrée et acidule, servent à la confection de confitures et ser de l'emploi des broyeurs; mais cette variété, conservant difficilement
de sirops dont l'astringence est propre à combattre la diarrhée. On les uti- son caractère propre, est très peu cultivée.
lise également en teinture, parfois même pour colorer artificiellement le Valeur alimentaire. — L'ajonc est la luzerne des terres pauvres. Il donne
vin. La tannerie fait usage des racines, des tiges et des feuilles de la plante. un fourrage vert dont le taux de l'humidité est très faible (48 à 50 pour 100);
tout en étant très riche en matière azotée totale (5 pour 100 environ), il est
Aisances (Fosses d'). — V. FOSSE. cependant moins nourrissant à richesse égale que le trèfle et la luzerne.
Aisy ou Aizy .— Liquide acide (60° à 70° d'acidité) et brunâtre prove- Cela tient à ce qu'il renferme plus de ligneux (24 pour 100 ; trèfle et luzerne,
nant de la recuite fermentée et qu'on ajoute au petit-lait bouilli dans la 5 à 7 pour 100). Il est cependant digéré dans une proportion voisine de
fabrication des fromages à pâte ferme (gruyère, emmenthal). Les ferments 55 pour 100 pour les matières albuminoïdes et les graisses. Insuffisamment
qu'il renferme favorisent aussi la coagulation de la caséine. V. FROMAGE. broyé, il occasionne de l'entérite. L'expérience a démontré que 250 kilo-
Ajonc. Arbuste épineux, vivace, à enracinement puissant, de la famille

grammes d'ajonc équivalent à 100 kilogrammes d'un mélange composé à
des légumineuses ( fig . 141). Il vient à l'état spontané dans les terrains dits poids égaux de foin de prairie naturelle et de foin de prairie artificielle.
de landes, cultivé comme Tous les animaux herbivores de la ferme consomment l'ajonc ; sa richesse
plante fourragère ou uti- en matière grasse (1,1 pour 100, trèfle 0,70 pour 100) fait produire aux vaches
lisé pour former des haies qui le consomment un lait butyreux. Les chevaux de labour n'exécutant
vives. qu'un travail ordinaire s'en accommodent bien ; il leur fait même acquérir
Les produits fournis par de l'embonpoint. Il est cependant insuffisant pour des animaux effectuant
l'ajonc sont divers : le un fort travail. Cette plante n'occasionne pas de météorisation.
produit du recépage des Akène (bot.). — V. ACHAINE.
haies, mis en fagots, est
employé au chauffage des Alambic. —Appareil employé pour séparer les substances volatiles de
fours ou à la cuisson des celles qui ne le sont pas ou pour isoler les uns des autres des liquides
aliments pour les animaux. inégalement volatils. Il se compose toujours de trois parties essentielles
Comme plante fourragère (fig. 143) : la cucurbite ou chaudière, le chapiteau et le réfrigérant.
on n'utilise que les jeunes La cucurbite, partie inférieure, dans laquelle on place les matières à dis-
pousses de l'année. tiller, doit toujours présenter lasurface de chauffe la plus grande possible.
Culture. Sol.
— L'ajonc Le chapiteau recouvre
se plaît particulièrement la cucurbite et commu-
dans les terres sablonneu - nique avec le réfrigé-
ses, siliceuses, granitiques, rant au moyen d'un
riches en matières organi- tube légèrement in-
ques. Avec les fougères, les cliné. Enfin, le réfrigé-
bruyères et le genêt à balai, rant est la partie dans
il constitue la flore ordi- laquelle les vapeurs se
naire des landes. Il redoute condensent et passent
les terrains calcaires et les à l'état liquide. Il con-
argiles compactes. Très ré- siste en un tube en spi-
sistant à la sécheresse, il rale nommé serpentin,
est sensible aux grands qui plonge dans un ré-
froids; après les hivers cipient rempli d'eau
rigoureux, il n'est pas rare froide.
de le voir périr. L'opération que per-
Semis.— L'ajonc peut met d'effectuer l'alam-
être cultivé en plein champ bic s'appelle distilla-
ou sur les talus. En plein lion. Quand on distille FIG.143 . Alambic ordinaire pour la distillation du vin
des liquides alcooli-

champ, on le sème le plus
souvent dans une cereale ques, comme le vin par
de printemps, orge ou exemple, l'alambic ordinaire que nous venons de décrire n'utilise pas toute
avoine, ou dans du sar- la chaleur produite; de plus, il présente l'inconvénient d'obliger le distilla-
rasin.
,
FIG. 141. — Ajonc d'Europe (sommité fleurie). teur à faire une deuxième distillation pour avoir un produit ou flegme plus
Le semis s'exécute soit concentré, ce qui occasionne une perte de temps et exige une dépense de
en lignes équidistantes de 0m,35 à 0m,40, à raison de 12 à 15 kilogrammes combustible assez grande. Pour faire disparaître ces inconvénients, les cons-
à l'hectare, soit à la volée, à raison de 15 à 20 kilogrammes. tructeurs ont fait subir à l'alambic ordinaire les transformations suivantes:
La graine est enfouie par un léger hersage, suivi d'un roulage si l'état du On a songé tout d'abord à employer le vin lui-même pour remplacer une
sol le permet. Après l'enlèvement de la céréale, il est bon de pratiquer un partie de l'eau du réfrigérant, de telle sorte que la chaleur produite par la
binage et un éclaircissage, de façon que les plants soient distants de 20 à condensation des vapeurs d'alcool, au lieu d'être absorbée en pure perte par
30 centimètres sur la ligne. Les plants provenant de l'éclaircissage seront
utilisés pour combler les vides. Il est prudent, afin de disposer de plants
en excès, d'avoir une petite pépinière.
L'ajonière devra être nettoyée de temps en temps.
Pour cultiver avec avantage l'ajonc en talus, il faut le semer l'année même
de l'érection du talus; plus tard le sol devient dur, les mauvaises herbes
prennent beaucoup
de développement et
l'ajonc réussit mal.
Le semis sur talus
s'effectue en lignes
longitudinales espa-
cées entre elles de
35 à 40 centimètres ;
la graine est enfouie
à 1 ou 2 centimètres
de profondeur avec
le râteau de jardin.
La terre est tassée
avec le dos du râ-
teau.
Récolte et rende-
ment. — L'ajonc
ne peut être utilisé FIG. 144. — Alambic chauffe - vin (schéma).
comme fourrage que
le deuxième hiver
après le semis. On de l'eau du réfrigérant, serve à échauffer le liquide à distiller : de là le
peut le couper tous nom d'alambic chauffe-vin donné au nouvel alambic. Dans cet alambic
les ans ou préféra- (V. fig. 143), les vapeurs alcooliques du vin chauffé dans la chaudière s'élèvent
blement tous les dans le serpentin du chauffe-vin en cédant de la chaleur au vin froid qui
deux ans; son ren- s'y trouve, lequel s'échauffe ; elles y subissent une séparation : les plus
dement moyen est FIG. 142. — Broyeur d'ajoncs.
alcooliques continuent leur chemin et se rendent dans le serpentin du
voisin de 25 000 à deuxième réfrigérant, donnant enfin un produit ou flegme plus concentré,
30000 kilogrammes plus riche en alcool que celui qu'on obtenait avec l'alambic ordinaire ; les
à l'hectare, tous les deux ans. La récolte se fait avec une petite faux spé- moins alcooliques, n'ayant pas assez de chaleur pour se maintenir à l'état
ciale, le fauchet; elle commence dès novembre et peut se prolonger jus- de vapeur, se condensent et retombent dans la chaudière.
qu'en mars. Une femme munie de gants épais et d'un tablier de cuir peut Alambics de premier jet. — L'alambic ordinaire, même avec chauffe-vin,
couper dans sa journée de quoi affourager vingt grosses bêtes adultes. Il est ne donne pas un flegme à degré suffisamment élevé ; aussi est-on obligé de pro-
cependant préférable de le faire consommer avant l'épanouissement des céder à une nouvelle distillation ou repasse pour obtenir une eau-de-vie à un
fleurs : les animaux l'acceptent mieux. Passé la deuxieme année, l'ajonc plus haut degré alcoolique. Pour obtenir des eaux-de-vie à degré alcoolique
ne peut être utilisé comme fourrage. élevé en une seule distillation, on a fabriqué des alambics dits de premier jet.
ALA TEXZNE — ALBINOS 40
Les alambics de premier jet utilisent l'un des trois principes suivants : Les vapeurs alcooliques venant de la chaudière par le tube abducteur A
Premier principe. — Les vapeurs du vin à distiller produites dans la s'élèvent dans l'espace compris entre les deux sphères et, au contact des
chaudière sont condensées dans une deuxième chaudière renfermée dans deux parois refroidies, se dépouillent des vapeurs aqueuses plus denses,
qui retournent dans la chaudière ; elles s'engagent ensuite seules, débar-
rassées de leurs petites eaux, dans le serpentin où elles se condensent et à

FIG. 145. — Alambic chauffe - vin de Veillon (schéma).

la première, de sorte que la distillation du liquide de la deuxième chaudière


est faite par la chaleur des vapeurs du vin de la première chaudière.
Exemple : l'alambic FIG. 148. — Rectificateur Deroy disposé sur un alambic.
chauffe-vin Veil-
lon (fig.. 145) : au la sortie duquel elles sont recueillies, rectifiées sans qu'il y ait lieu de
milieu du chapiteau les repasser. Si l'on ne veut pas se servir du rectificateur, il suffit de ne pas
débouche le serpen- y amener d'eau ; l'alambic fonctionne alors comme alambic simple et pro-
tin du chauffe- vin, duit de l'eau-de-vie gui devra être repassée.
lequel amène un pre- Le nettoyage intérieur de l'appareil est rendu très facile par un large ori-
mier produit ou fleg- fice qu'il porte à sa partie supérieure, l'eau se vidant par le bouchon à vis b.
me. Ce flegme est Le rectificateur Deroy (fig. 148, 149) se compose d'une lentille en cuivre
chauffé par la vapeur munie, intérieurement et en son milieu, d'un disque également en cuivre.
du vin de la chau- La surface de la lentille est refroidie extérieurement par de l'eau venant du
dière et ses vapeurs réfrigérant et coulant sur un feutre. Le rectificateur est placé sur le cha-
alcooliques traver- piteau de la chaudière, ce chapiteau étant muni également d'un disque et
sent le deuxième ser- de même refroidi avec de l'eau venant du réfrigérant.
pentin (serpentin du Les vapeurs alcooliques sortent de la chaudière ; elles passent entre le
réfrigérant) où elles disque et la surface du chapiteau refroidi par de l'eau, puis elles montent
sont condensées. dans le rectificateur où elles sont
Comme la chaleur encore refroidies, laissant les
nécessaire à la vapo- parties les plus aqueuses se con-
risation de l'alcool est denser et retomber dans la chau-
moindre que celle exi- dière, pendant que les vapeurs
gée pour la vaporisa- alcooliques se dirigent vers le
tion de l'eau, le li- serpentin du réfrigérant.
quide condensé dans Troisième principe. — Les va-
le récipient fournit, peurs du vin à distiller sont-con-
par cette concentra- densées partiellement.On trouve
tion, des vapeurs plus l'application de ce principe dans
riches que celles du certains alambics continus ( Sa-
vin et, par suite, un valle, Egrot).
alcool d'un degré plus Alambics continus. — Dans
élevé. La deuxieme tous les alambics discontinus, on
chaudière, au lieu charge la chaudière du liquide
d'être placée dans le FIG. 146. Rectificateur Egrot disposé sur un alambic.
— à distiller et, lorsque tout l'al- FIe . 149. — Détail du rectificateur Deroy .
chapiteau au - dessus cool a été extrait, il faut la dé-
du liquide, peut être mise barrasser du liquide restant (vinasse), puis la recharger à nouveau pour
dans le liquide même de la une nouvelle distillation. Dans les alambics continus, il n'y a pas d'arrêt
chaudière. Exemple : l'alam- dans la distillation : le liquide à distiller se renouvelle d'une manière auto-
bic d'Alleau . Les alambics mati9ue, au fur et à mesure que l'alcool distille. Ces appareils sont peu em-
de Veillon et d'Alleau sont ploies pour la fabrication des eaux-de-vie, mais très utilisés dans la fabri-
encore employés dans la fa- cation des alcools d'industrie. V. DISTILLATION.
brication des -eaux-de-vie de — (dr.). — La réglementation fiscale des alambics est établie par les lois des
cognac. 29 décembre 1900 et 31 mars 1903. Elle permet aux agents du fisc de suivre
Deuxième principe. — Les les appareils à distiller dès leur fabrication et d'en contrôler l'emploi en
vapeurs du vin à distiller, tous lieux. En conséquence, les fabricants d'alambics sont tenus à des décla-
produites dans la chaudière, rations professionnelles au fisc. D'autre part, les acquéreurs ou détenteurs
sont condensées partielle- de ces appareils sont tenus eux-mêmes à une déclaration de prise de posses-
ment à l'aide d'un liquide sion, faite à la recette buraliste de leur résidence.
froid ou tiède dans un recti- Les alambics ne peuvent circuler en dehors des propriétés privées qu'en
ficateur. Exemples : alambic vertu d'acquits-à-caution. Enfin, les appareils doivent demeurer scellés
à rectificateur Egrot, alam- pendant les périodes où il n'en est pas fait usage, et les détenteurs sont tenus
bic à rectificateur Deroy: de les représenter (scellés ou non) a toute réquisition du fisc.
Le rectificateur Egrot
(fig.146 et 147) se compose de Alaterne . — Arbrisseau voisin des nerpruns, à fleurs verdâtres, exha-
deux sphères concentriques. lant une odeur de miel assez agréable. On le rencontre da11s l'Europe méri-
La sphere intérieure est par- dionale. Son bois est dur ; ses fruits sont employés comme purgatifs.
courue par un courant d'eau Alberge. — Variété d'abricot et de pêche à chair blanche adhérente
froide, amenée par l'enton- au noyau.
noir let qui se répand ensuite
sur la sphère extérieure u Albinisme. — Anomalie consistant dans la diminution ou même l'ab-
par le tube n. Cette sphère sence totale du pigment ou matière colorante de la peau, des poils et des
FIG. 147. — Détail du rectificateur Egrot . yeux. L'albinisme, considéré comme un signe de dégénérescence, se ren-
extérieure est recouverte
d'une toile à grosses mailles contre chez les animaux domestiques, principalement le lapin, le cochon
qui permet à 1 eau répandue de s'étendre en couche mince, ce qui a pour effet d'Inde, la poule, le canard.
d'activer sa vaporisation et de produire un refroidissement énergique. Albinos. — Se dit d'un homme ou d'un animal atteint d'albinisme.
41 ALBUMEN — ALCOOL

Albumen. — Nom donné par les botanistes aux matériaux nutritifs ré-
pandus autour de l'embryon dans la graine et destinés à nourrir la jeune
plante pendant la germination (fig . 149). L'albumen manque chez quelques
plantes. Dans ce cas, ce sont les cotylédons mêmes de l'embryon qui le rem-
placent dansses
fonctions de ré-
serve alimen-
taire pour la
jeune plante.
L'albumen est
dit : farineux
ou huileux, se-
lon qu'il ren-
ferme de la fé-
cule ou de
l'huile dans ses
tissus ; corné,
lorsqu'il a la
dureté de la FIG. 150. — Coupes schématiques de graines.
corne (c'est 1. 2. Aalbumen ; 3. Sans albumen.
alors de la cellu-
lose qu'il con-
tient) ; grumeleux, lorsqu'il se présente sous la formé de grumeaux déta-
chés les uns des autres, comme chez quelques rubiacées ; ruminé, lorsqu'il
présente des crevasses, comme chez le lierre.
l'bot . J . tiuyer.
Albumine. — Substance organique très répandue chez les animaux et
les végétaux. Elle forme en grande partie le blanc d'ceuf, le sérum du sang FIG. 152. — Extraction des alcaloïdes végétaux par macération et filtration.
(60 à 70 grammes par litre) et entre dans la constitution des tissus et liquides
végétaux sous le nom d'albumine végétale. L'albumine du blanc d'oeuf con-
tient du carbone, de l'oxygène, de 1 azote (15,8 pour 100), de l'hydrogène et Alcaloïdes. — Alcalis naturels organiques qui existent dans les végé-
un peu de soufre. taux, sous forme de sels combinés à de s acides organiques. Ils sont géné-
L'albumine est une substance blanchâtre, incristallisable, soluble dans l'eau. ralement solides (sauf la nicotifie), cristallisables, peu solubles dans l'eau,
Chauffée de 63° à 72°, elle se coagule en une masse blanche insoluble dans très solubles dans l'alcool.
l'eau. Elle se présente donc sous deux états distincts : l'albumine soluble La plupart des alcaloïdes naturels (qu'on appelle aussi alcalis végétaux
et l'albumine insoluble ou coagulée. En solution dans l'eau, elle forme avec ou alcalis organiques) ont une saveur amère très prononcée et sont des
certains sels métalliques (sels de plomb, de cuivre, de mercure), des com- poisons violents; cependant la médecine les emploie à faible dose dans
posés insolubles. De là l'emploi de l'albumine comme contrepoison des sels certaines maladies sur lesquelles ils ont une action énergique. Les princi-
de cuivre formés dans les casseroles en cuivre mal étamées, du sublimé paux sont : la nicotine, très employée en agriculture comme insecticide ; la
corrosif (bichlorure de mercure) et des sels de plomb. cocaïne, tirée de la feuille de coca; la quinine, tirée du quinquina et uti-
L'albumine se combine avec le tanin pour former un composé insoluble. lisée contre la fièvre ; la strychnine, tirée de la noix
On applique cette propriété dans le collage des vins. V. COLLAGE. vomique et utilisée dans la destruction des ron-
Dans le commerce on trouve : 1° l'albumine d'ceufs desséchée, en poudre, geurs; la caféine, tirée du café; la morphine, la
sous forme de toutes petites écailles brillantes qui se gonflent lentement codéine, la narcotine, tirées de l'opium, lequel pro-
dans l'eau en donnant un liquide gommeux ; 2° 1 albumine du sang dessé- vient lui-même du pavot. Ces alcaloïdes se prépa-
chée, en poudre, sous forme de toutes petites écailles blanches. On les rent par macération et filtration (fig. 152).
emploie 1 une et l'autre dans le collage des vins, à la dose de 10 à 15 grammes On appelle alcaloïdes artificiels ceux qui, comme
par hectolitre. l'aniline, ne renferment pas d'oxygène.
Albuminoïdes . Substances dont la composition et les propriétés sont
— Alcée (bot.). — Nom scientifique de la rose tré-
analogues à celles de l'albumine du blanc d'oeuf. (On dit aussi substances mière ou passe-rose.
proté e ues.) Les principales sont l'albumine, la caséine du lait, la légumine
des végétaux, la fibrine du sang. Sous l'action de la chaleur, elles ne Alchémille . Genre de plantes de la famille des

fondent pas, ne se volatilisent pas, mais se boursouflent et se décomposent rosacées et de la tribu des agrimoniées (fig. 153).
en répandant une odeur de corne brûlée. Abandonnées à l'air humide, elles L'alchémille commune ou vulgaire (alchemilla
entrent peu à peu en putréfaction (fermentation putride) ; il se dégage une vulgaris) est une petite plante vivace qui croit en
foule de produits : gaz ammoniac, acides volatils, etc. Elles ont un rôle abondance en France, dans les prés et sur les mon-
considérable dans l'alimentation. V. ALIMENTATION. tagnes boisées ; on la désigne souvent sous les noms
vulgaires de pied-de-lion ou pied-de-lapin, man-
Alcali. — Nom donné à des composés qui ont pour caractères distinctifs telet de dame, porte-rosée, soubeirette ; d'autres
de verdir le sirop de violettes, de rétablir les couleurs bleues végétales (la espèces sont annuelles. Cette plante est délaissée
teinture de tournesol, par exemple) rougies par les acides, et de donner des par le bétail ; on l'emploie quelquefois dans les jar-
sels lorsqu'on les traite par les acides. Les principaux alcalis sont : la po- dins pour les bordures.
tasse, la soude, l'ammoniaque. Ces trois alcalis sont appelés alcalis caus-
tiques, parce qu'ils ont une action caustique sur les tissus, qu'ils ramollissent Alcool. — Nom de tous les composés organiques
et désorganisent. Ils neutralisent les acides. La potasse et la soude sont formés de carbone, d'oxygène et d'hydrogène, ayant
appelées encore alcalis fixes, par opposition à l'alcali volatil, nom que l'on la propriété caractéristique de s'unir aux acides
donne quelquefois à l'ammoniaque, en raison de sa volatilité ; l'ammoniaque minéraux (acides azotique, chlorhydrique, sulfu-
est en effet une dissolution d'un gaz très volatil, l'ammoniac. • rique, etc.) ou aux acides organiques (acides tar- FIG. 153. Alchémille .

Les alcalis et les acides formant des sels neutres en agissant les uns sur trique, oxalique, citrique, acétique, etc.) pour former A. Fleur.
les autres, dans l'empoisonnement par les alcalis, on prend comme contre- de véritables sels appelés éthers. Ainsi compris,
poisons des boissons aci- les alcools existent en nombre considérable ; tels
dulées : du vinaigre ou sont : l'alcool méthylique, appelé encore alcool de bois et alcool à brûler ,
du jus de citron etendu l'alcool éthylique, ou alcool de vin ou encore alcool ordinaire ; l'alcool amy-
de deux tiers d'eau. lique, l'alcool propylique, la glycérine, etc.
On appelle alcalis vé- Alcool méthylique (alcool de bois, alcool à brûler). — Il est obtenu par
gétaux, et, plus couram- la distillation du bois en vase clos. C'est un liquide incolore à saveur brû-
ment, alcaloïdes, certai- lante, bon dissolvant des corps gras, des huiles, des résines. Il brûle avec
nes bases salifiables four- une flamme bleuâtre, peu éclai-
nies par les plantes. rante. On l'emploie pour la pré-
paration des vernis et comme
Alcalimétrie. Pro- — combustible dans les lampes et
cédé chimique au moyen réchauds à alcool .
duquel on détermine la Alcool ordinaire (alcool éthy-
quantité d'alcali réel con- lique, alcool de vin). — On l'ap-
tenue dans les potasses et pelle alcool de vin ou esprit-de-
soudes du commerce plus vin parce que pendant longtemps
ou moins impures. Cette on ne le tirait que du vin.
détermination repose sur FIG. 151. —Alcalimétrie. Principe de la fabrication de
la propriété qu'ont les A. Burette graduée; B. Agitateur. l'alcool ordinaire. — Actuelle-
alcalis de bleuir la tein- ment, l'alcool ordinaire s'extrait
ture de tournesol rougie de tous les liquides sucrés ayant
par un acide. Si, dans un vase (fig. 151) contenant un certain poids d'acide subi la fermentation alcoolique.
sulfurique et quelques gouttes de tournesol (rouge), par exemple, on fait Cette fermentation se produit
tomber peu à peu la dissolution de potasse de commerce, il arrive un mo- lorsqu'on provoque la multipli-
ment où tout l'acide est neutralisé et où le tournesol rouge redevient cation intensive, à une certaine
bleu. On voit ainsi que 56 grammes de potasse pure ou 40 grammes de température, des êtres microsco-
soude neutralisent 49 grammes d'acide sulfurique normal. D'après le nom- piques appelés levures ( fig.154 )
bre de centimètres cubes de la solution alcaline versée dans l'acide pour le dans un liquide contenant un
neutraliser, on calcule la richesse en alcali du sel alcalin. sucre appelé glucose : le glucose,
sous l'action des levures, se trans- FIG. 154. — Levure de vin
Alcalin. Qui se rapporte aux alcalis. — Sels alcalins, ceux qui
forme en alcool, acide carbo- (Saccharomyces ellipsoidus) grossie 600 fois.

résultent de l'action d'un acide sur les alcalis : carbonates de soude, de -


potasse, d'ammoniaque. — Sols alcalins, ceux dans lesquels prédominent nique et autres produits. Le li-
les éléments alcalins, par opposition aux sols acides. quide contenant du glucose peut être le jus de raisin (que la fermentation
alcoolique transforme en vin), le jus de pommes, obtenu en écrasant des
Alcalinité. — Propriété des substances alcalines. pommes, dans la fabrication du cidre, ou tout autre jus de fruits sucrés.
ALCOOMETRE 42

Dans l'industrie, le glucose des liquides sucrés est obtenu par la transfor- 4, 5 litres d'eau, une quantité d'eau-de-vie, de 5, 6, 7, 8 litres. Dans le même
mation de la fécule de pomme de terre, de l'amidon contenu dans les grai- ordre d'idées, on emploie quelquefois les expressions d'esprit cinq-six,
nes de céréales, du sucre ordinaire contenu dans la betterave. quatre-cinq, trois-quarts, deux-tiers, quatre-septièmes, pour définir des
Tous les liquides sucrés, une fois obtenus, peuvent être soumis à la fer- esprits auxquels il faut ajouter un ou trois volumes d'eau, pour cinq, quatre,
mentation, et, sous l'action des levures, se transformer en liquides alcooli- trois, deux ou encore quatre d'esprit, afin d'a-
ques. Il suffit de distiller tous ces liquides alcooliques (boissons fermen- voir six, cinq, quatre, trois ou sept volumes
tées ou autres) pour obtenir de l'alcool. V. DISTILLATION. d'eau-de-vie preuve de Hollande.
Les alcools ordinaires obtenus dans l'industrie ou alcools d'industrie Usages. — Les eaux-de-vie sont utilisées en
(alcools de pomme de terre, de grain, de betterave) ne peuvent être consom- nature pour la consommation (fig. 155, 156)
més tels qu'ils sont produits, d'abord parce qu'ils ont mauvais goût et à dose faible, l'alcool active la digestion ; à
ensuite parce qu'ils sont nuisibles à la santé du consommateur ; ils contien- haute dose, l'alcool est toxique et détermine des
nent, en effet, d'autres alcools, des éthers, etc., que l'on est obligé d'éliminer accidents pouvant aller jusqu'à la mort rapide.
par une autre opération appelée rectification. L'usage prolongé de 1 alcool, même à dose
On réserve ordinairement le nom d'eaux-de-vie ou alcools naturels aux assez modérée, produit des lésions organiques
alcools qui proviennent des raisins, des pommes, poires ou autres fruits, qui constituent l'alcoolisme chronique.
et l'on designe sous le nom plus général d'alcools ou d'alcools d'industrie Les alcools bon goût, c'est-à-dire bien rec-
les produits provenant des betteraves, des mélasses, des graines de céréales, tifiés , ne conservant pas de produits mauvais
des pommes de terre, etc. et provenant du vin, des alcools de betterave,
de graines, de pomme de terre, etc., plus ou
Eaux-de-vie ou alcools naturels : moins étendus d'eau, aromatisés et addition-
Eaux-de-vie de Cognac, d'Armagnac, provenant des raisins. nés de sucre, servent à faire des liqueurs al-
Trois-six de Montpellier, etc. — — cooliques diverses ; la pharmacie utilise l'al-
Eaux-de-vie de marc, alcool de vin, — — cool bon goût pour préparer des alcoolés ou
Eaux-de-vie de cidre et de poiré (calvados), provenant des pommes et poires. teintures alcooliques; ce sont des dissolutions
Eaux-de-vie de cerises (kirsch), de prunes (quetsche, mirabelle, etc.). alcooliques de substances aromatiques ou
Alcools industriels : médicamenteuses : alcool camphré, teinture
Alcool de betteraves. d'iode, teinture d'arnica, etc.
-- mélasses. La parfumerie, le commerce des liqueurs et
— grains la pharmacie préparent aussi des alcoolats,
— pommes de terre. en distillant l'alcool sur des substances aro-
matiques végétales ou animales qu'on y a
La détermination de la richesse alcoolique d'un alcool, d'une eau-de-vie, laisse macérer pendant un certain temps.
d'une boisson alcoolique se fait à l'aide de l'alcoomètre. V. ce mot. L'absinthe, le vulnéraire ou eau d arque-
Les eaux-de-vie contiennent de 40 à 55 pour 100 d'alcool ordinaire, le res- buse sont des alcoolats.
tant comprenant surtout l'eau additionnée de quelques produits, en plus ou Les alcools mauvais Bout, provenant d'al-
moins faibles quantités, qui ont une grande influence sur leur qualité (des cools incomplètement rectifiés, c'est - à-dire
aldéhydes, des éthers divers, alcool propylique, alcool butylique, alcool mélangés à des éthers, à d'autres alcools, etc.,
amylique, des acides divers, etc.). sont utilisés pour le chauffage, l'éclairage
Le produit livré au commerce sous le nom d'esprit-de-vin contient ordi- (éclairage à l'alcool par incandescence) et
nairement 90 pour 100 d'alcool ordinaire. comme dissolvants (fabrication des vernis).
L'alcool absolu est celui qui ne contient pas d'eau. FIG. 155. — Production annuelle
L'alcool dénaturé est de l'alcool absolu rendu impropre à la consomma- Alcoomètre. Appareil destiné à mesurer moyenne des alcools en France.

tion par l'adjonction de certaines substances diverses (notamment du méthy- le degré alcoolique d'une eau-de-vie ou d'un
lène) qui lui communiquent une odeur et un goût désagréables. alcool. L'alcoomètre légal, en France, est
Propriétés de l'alcool ordinaire. — L'alcool pur est un liquide très celui de Gay-Lussac ( fig. 157). Il se compose d'un tube de verre cylin-
fluide, très volatil, d'une odeur pénétrante et d'une saveur brûlante. Il bout drique terminé à l'une de ses extrémités par une ampoule contenant du
à 78°,4. Il est très avide d'eau ; lorsqu'il s'unit à ce liquide, la température mercure ou de la grenaille de plomb. Pour la graduation de l'échelle, on
s'élève et le volume de la masse diminue un peu : en cave, l'eau-de-vie a choisi la température de 15 degrés centigrades. On a d'abord plongé
contenue dans les fûts absorbe peu à peu l'humidité et perd un peu de son
titre alcoolique. L'alcool est un très bon dissolvant des corps gras, des rési-
nes, des matières colorantes, des vernis, du camphre (alcool camphré), de
l'iode (teinture d'iode), etc.
Il est très inflammable; il brûle avec une flamme bleuâtre, très peu éclai-
rante, mais très chaude, en produisant du gaz carbonique et de la vapeur
d'eau. Un mélange d'air et de vapeur d'alcool détone avec violence à l'ap-
proche d'une flamme.
L'alcool, par une oxydation incomplète, se transforme en aldéhyde éthy-
lique ou aldéhyde ordinaire; une oxydation plus avancée le transforme en
acide acétique (fig . 75). Cette oxydation complète (acescence) peut se faire
sous l'action d'un ferment, le mycoderma aceti ; ce ferment ne peut se déve-
lopper que dans des solutions alcooliques ne dépassant pas 14 degrés, c'est-
à-dire ne contenant pas plus de 14 pour 100 d alcool. C'est de l'acide acé-
tique qui se forme dans la transformation du vin en vinaigre.
Dénomination des alcools commerciaux et des liquides alcooliques
divers. — Dans le commerce, on donne le nom d'alcool aux divers mélan-
ges d'alcool et d'eau qu'on extrait par la distillation des liquides fermentés.
On donne assez souvent le nom d'esprits aux alcools qui contiennent 66 à
70 pour 100 d'alcool pur, c'est-à-dire qui atteignent 66 à 70 degrés. Les
liqueurs sont des eaux-de-vie aromatisées et sucrées.
Voici la table des noms, des titres et des densités des divers alcools du
commerce :

° DEGRÉS
NOMS DES ALCOOLS centésimaux DENSITE A lao
Gay-Lussac).

Eau-de-vie faible ................................................................ 37,0 0.957


Autre ................................................................................... 41,0 0.951
Autre .................................................................................. 46,0 0.947
Eau-de-vie ordinaire (preuve de Hollande) ......................... 50,0 0.935
Autre ................................................................................... 53,0 0.930
Eau-de-vie forte .................................................................. 59,0 0.916
Trois-cinq ........................................................................... 78,0 0.870
Trois-six ............................................................................. 85,0 0.850
Trois-sept ........................................................................... 88,0 0.841
Alcool rectifié ...................................................................... 89,0- 0.837 FIG. 156. — Consommation de l'alcool en France.
Trois-huit ........................................................................... 92,0 0.828
Alcool à 40 degrés .............................................................. 96,0 0.813
Alcool absolu ...................................................................... 100,0 0.794 l'appareil dans l'alcool absolu et on a réglé le lest de façon qu'il s'enfonce
jusqu'au sommet de la tige : en ce point on a marque 100 ; puis on a
fait une solution alcoolique contenant en volume 95 d'alcool pour 100 :
L'eau-de-vie preuve de Hollande, ou à 50 degrés, contient, à peu près, la l'appareil s'enfonce moins dans cette solution, dont la densité est plus
moitié de son volume en alcool pur. grande que celle de l'alcool pur ; au point d'affleurement, on a marqué 95 et,
On donne le nom de trois-cinq à l'esprit de 78 degrés, parce qu'en prenant ainsi de suite, en opérant successivement avec des liqueurs contenant en
3 volumes de ce liquide et y ajoutant 2 volumes d'eau, on obtient environ volume 90, 85, 80, etc., d'alcool pour 100, on a partagé en cinq parties
5 volumes d'eau-de-vie preuve de Hollande ou à 50 degrés. égales l'intervalle compris entre deux points consécutifs. Si l'instrument
L'esprit trois-six est l'alcool à 85 degrés, parce que 3 volumes mêlés à s'enfonce jusqu'à la division 50 dans un mélange d'alcool et d'eau, ce mé-
3 volumes d'eau forment, à peu près, 6 volumes d'eau-de-vie entre 46 et lange contiendra 50 pour 100 d'alcool.
50 degrés. L'alcoomètre étant gradué à la température de 15 degrés, si on opère à
L'esprit trois-sept est l'alcool à 88 degrés, parce que 3 volumes de cet une autre température, il faut faire subir une correction qui est indiquée
esprit mêlés à 4 volumes d'eau forment 7 volumes d'eau-de-vie. sur des tables spéciales construites par Gay-Lussac.
L'esprit trois-huit est l'alcool à 92 degrés, parce que 3 volumes de cet On se sert de ces tables de la manière suivante : on cherche dans la pre-
esprit forment, avec 5 volumes d'eau, 8 volumes d'eau-de-vie. mière colonne horizontale du tableau le nombre correspondant à l'indica-
On voit que les dénominations employées de trois-cinq, six, sept, huit, cor- tion de l'alcoomètre et dans la première colonne verticale à gauche le degré
respondent à cet usage de faire avec 3 litres de l'esprit considéré et 2, 3, indiqué par le thermomètre. On suit la ligne verticale partant de l'indica-
43 ALCOOMÉTRIE — ALE UROBIE

tion alcoométrique et la ligne horizontale du degré thermométrique : au l'avons indiqué ci-dessus ou à l'aide des tables de Gay-Lussac. Cela fait, on
croisement de ces lignes, on trouve la richesse alcoolique du liquide distillé, multiplie le résultat par 2, puisque l'alcool est sous un volume doublé ;
soit la quantité d'alcool pur qu'il renferme exprimée en centiemes de son 2° Pour le vin, on remplit deux fois l'éprouvette avec du vin jusqu'au
volume. trait a (très exactement) et l'on verse le liquide dans le ballon B. On
A défaut des tables de Gay-Lussac, le degré réel cherché peut être calculé, rince l'éprouvette avec un peu d'eau, pour bien enlever tout le vin, et cette
mais avec beaucoup moins de précision, à l'aide de la formule suivante : eau est mise également dans le ballon. On ajoute un peu d'alcali (soude
ou potasse caustique), afin de neutraliser les acides qui passeraient avec
Degré cherché = d + (C l'alcool à la distillation, jus-
dans laquelle d représente le degré fourni par l'observation de l'alcoomè- qu'à ce qu'un morceau de
tre (non corrigé), C un coefficient variable et t le nombre de degrés du ther- papier de tournesol rouge
momètre centigrade qui se touché par le liquide de la
trouve au-dessus ou au-des- chaudière devienne bleu. On
sous de 15 degrés au moment ferme la chaudière avec le
de l'observation. La valeur bouchon C, on verse de l'eau
C X t s'additionne à d quand froide dans le réfrigérant,
la température est inférieure on place l'éprouvette sous le
à 15 degrés ; elle se retranche serpentin pour recueillir les
dans le cas contraire. Le coef- vapeurs condensées d'eau et
ficient C varie de la tempéra- d'alcool et l'on chauffe la
ture 0 à 100 degrés ; sa valeur chaudière. Le vin entre en
est donnée dans le tableau ébullition, la Vapeur se dé-
ci-contre : gage, se condense dans le
serpentin E et tombe dans
Lecture de l'alcoomètre.
l'éprouvette. On renouvelle

1 0 Laver l'alcoomètre avec


un peu de l'alcool à essayer, de temps à autre l'eau du
afin de bien enlever les corps réfrigérant ; l'eau chaude de
gras ; 2° A la lecture, placer l'eeil au-dessous de la surface du celui-ci s'écoule par le trop-
plein. La distillation s effec- FIG. 159. —Alambic Salleron Dujardin .
-
liquide m m' suivant la ligne A B (fig. 158).
Il existe chez tous les constructeurs d'alcoomètres des tables tue jusqu'à ce que le liquide A. Lampe-foyer ; B. Ballon; C. Bouchon; E. Serpentin.
recueilli dans l'éprouvette ( Les flèches indiquent le trajet de l'eau de réfrigération. i
rectificatives permettant, par une simple lecture, de ramener à 15°
(température normale) le chiffre lu sur l'alcoomètre au moment atteigne le trait a. Cela fait,
on plonge dans ce liquide (mélange d'alcool et d'eau) l'alcoomètre et le
de la prise de mesure. thermomètre, on fait la lecture des deux instruments et l'on corrige l'in-
Usages.— Avec l'alcoomètre centésimal de Gay-Lussac, on dication donnée par l'alcoomètre, comme nous l'avons indiqué précédem-
obtient immédiatement la quantité d'alcool absolu, c'est-à-dire ment ou à l'aide des tables de Gay-Lussac. Le résultat obtenu est divisé
à 100 degrés, contenu dans un liquide, en multipliant le nombre par 2, parce que tout l'alcool du vin occupe maintenant un volume moitié
qui exprime le volume du liquide spiritueux par la force du même FIG. 157. moindre (on a mis à distiller deux éprouvettes de vin et l'on a recueilli,
liquide. Par exemple, un fût d'eau-de-vie de 150 litres de la force Alcoomètre
55 degrés Gay-Lussac contient 150 X 0,55 = 82,50 litres d'alcool pur. centésimal. après distillation, une éprouvette de liquide).
Exemple : l'alcoomètre marque 22 degrés et le thermotètre 18, la richesse
L'alcoomètre centésimal de Gay-Lussac porte sur un seul alcoolique correspondante est 21,1/1 et celle du liquide essayé 21,1/2 = 10,5.
instrument 100 divisions ; il s'applique donc au dosage de tous les mélanges
Dosage de l'alcool par l'ébulliomètre Salleron (fig. 160). — On peut faire
d'eau et d'alcool de 0 à 100 degrés. Cette graduation étant forcément très le dosage de l'alcool dans le vin, par exemple, avec beaucoup plus de rapi-
serrée, surtout dans les degrés inférieurs, ainsi qu'on peut le constater par
la figure ci-contre, on la fractionne parfois en trois instruments portant dité, en se servant des ébulliomètres, notamment de l'ébulliometre Salleron
ou de l'appareil Malligand . L'ébulliomètre Salleron se compose d'une petite
la graduation 0 à 35 degrés pour les flegmes, petites eaux et liquides chaudière C, d'un condensateur placé dans un réfrigérant D, situé au-des-
faibles ; 35 à 70 degrés pour les eaux-de-vie, rhums et absinthes ; 70 à sus ; d'un thermomètre T, divisé en dixièmes de degré et plongeant dans le
100 degrés pour les eaux-de-vie rectifiées et les alcools d'industrie. vin chauffé ; d'une lampe à alcool b, chauffant l'extrémite horizontale de
Un décret de 1884 rend obligatoire le contrôle par l' Etat des alcoomè- la chaudière, laquelle extrémité possède un robinet permettant la vidange,
tres et des thermomètres employés au d'un tube gradué pour mesurer les quantités de liquide (eau ou vin) que
pesage des alcools. L'alcoomètre officiel,
l'on met dans la chaudière.
contrôlé par l'Etat, doit, d'après la loi, se Pour le dosage, on pratique deux opérations : a) détermination de la
trouver entre les mains de tous ceux qui
température d'ébullition de l'eau : 1° remplir jusqu'à la division eau le
font le commerce des alcools et des eaux- tube gradué en y versant de l'eau distillée ; 2° par la tubulure t, faire passer
de-vie en gros ou demi-gros. cette eau dans la chaudière de l'appareil ; 3° introduire dans la tubulure 1
La série centésimale se compose de 10,
de 5 ou de 3 alcoomètres, suivant que la le thermomètre T ; 4° chauffer la chaudière au moyen de la lampe. Lorsque
graduation plus ou moins sensible de l'ins- la colonne de mercure, après avoir pris une marche ascensionnelle, s'arrête
trument est fractionnée en dixièmes, en et devient fixe (la vapeur d'eau s'echappant par la tubulure supérieure),
cinquièmes ou en demi-degrés. H est accom- lire la division du thermomètre qui coïncide avec le sommet du mercure ;
pagné d'un thermomètre également con- 5° prendre la règle' de l'ébulliomètre (fig. 161), desserrer le petit écrou
qu'elle porte et qui rend, à volonté, mobile ou immobile une réglette dont
trôlé par l'Etat. on amènera le chiffre représentant le point d'ébullition de l'eau devant la
Le contrôle de l'Etat est apposé par le
Bureau de vérification des alcoomètres sur division 0 des échelles fixes, puis serrer l'écrou.
b) Essai du vin : 1° rincer la chaudière avec le vin à essayer ; 2° expulser
tous les instruments exacts qui lui sont
présentés, quel qu'en soit le constructeur, FIG. 158. — Alcoomètre. ce liquide ; 3° souffler par la tubulure supérieure pour chasser la
Comment on doit faire la lecture vapeur d'eau qui la remplit ; 4° remplir l'éprouvette avec du vin
qu'ils soient destinés à être employés par
les administrations fiscales de l'Etat ou de l'alcoomètre. et verser cette quantité de liquide dans la chaudière ; 5° remplir
par le commerce. La construction de ces d'eau froide le réfrigérant D et placer le thermomètre T dans sa
instruments n'est donc pas spéciale et lorsqu'un alcoomètre est contrôlé, tubulure, puis chauffer la chaudière ; 6° la colonne de mercure
étant arrivée au maximum de sa course
celui qui en fait usage n'a pas à se préoccuper d'autre chose. et étant fixe, lire la division qui se
Alcoométrie. — Etude des procédés qu'on emploie pour con- trouve en face de son sommet, soit 90 de-
naitre ou déterminer la quantité d'alcool absolu que contiennent les li- grés ; 7° retirer la lampe et lire sur
queurs spiritueuses ; en un mot, la richesse alcoolique des eaux-de-vie et l'échelle de droite, portant l'inscription
des alcools. vins ordinaires, la division qui se trouve
On dit que la richesse d'une eau-de-vie ou d'un alcool est de 55 degrés en face de la température 90 degrés ; le
lorsque cette eau-de-vie ou cet alcool contiennent 55 pour 100 d'alcool en nombre trouvé (13 0 ,4 dans le cas actuel)
volume, soit 55 litres d'alcool pur pour 100 litres d'eau-de-vie ou d'alcool. est le degré alcoolique du vin.
Pour déterminer le degré alcoolique d'une eau-de-vie ou d'un alcool, on Aldéhyde. Nom donné au premier
se sert de l'appareil appelé alcoomètre. V. ce mot.

produit d'oxydation d'un alcool primaire


Détermination de la richesse alcoolique des eaux de vie, alcools et
- -
V. ALCOOL). Exemples : l'oxydation de
boissons alcooliques. — 1° Pour les alcools d'industrie, malgré qu'ils (
l'alcool ordinaire ou alcool éthylique
contiennent quelques impuretés, on peut utiliser directement l'alcoomètre donne d'abord l'aldéhyde ordinaire ou
pour la détermination de la richesse alcoolique : on verse l'alcool à essayer aldéhyde acétique; puis, si l'oxydation
dans une éprouvette, on y plonge l'alcoomètre et on fait la lecture de l'ap- est complète, l'acide acétique; 1 oxyda-
pareil en tenant compte de la correction de la température. tion de 1 alcool méthylique donne comme
2° Pour les eaux-de-vie, qui contiennent, le plus souvent, des matières premier produit d'oxydation l'aldéhyde
prises aux tonneaux dans lesquels on les conserve ou ajoutées pour les formique, puis l'acide formique, si cette
rendre propres à la consommation (sirops de sucre, etc.), on ne peut déter- oxydation est complète. En un mot, à
miner leur richesse alcoolique en y plongeant directement l'alcoomètre ; il chaque alcool primaire correspond une
faut en extraire l'alcool par distillation. aldéhyde comme premier terme de l'oxy-
Pour les liquides alcooliques (vin, cidre), il faut également extraire l'alcool dation de cet alcool, puis un acide comme
de ces liquides par distillation. deuxième terme de cette oxydation.
On se sert pour cela d'un petit alambic, l'alambic Salleron, par exemple
( fig. 159) : Alderney (Race d'). — Race bovine
1° Pour l'eau de vie on opère de la manière suivante : on remplit d'eau-
- - des îles anglaises de la Manche : Jersey
de-vie une demi-éprouvette jusqu'au trait 112 et on la verse dans le ballon et Guernesey. D'où le nom de « race des
îles de la Manche » sous lequel elle a FIG. 160-161.
servant de chaudiere ; on rince l'éprouvette en y versant de l'eau jusqu'au
été classée par Sanson, qui la rattache à Ébulliomètre Salleron, avec sa règle
trait a et l'on verse également cette eau dans le ballon pour faciliter la dis- à calculs.
tillation sans avoir de pertes. On fait arriver l'eau dans le réfrigérant à ser- la race irlandaise. V. JERSEYAISE (Race). C. Chaudière; D. Réfrigérant ; T. Thermo-
pentin ; on chauffe le ballon : l'alcool passe à l'état de vapeur et se condense Alénois ( Cresson). — V. CRESSON. mètre ; t. Tubulure de remplissage de la
dans le serpentin. On arrête la distillation lorsque le liquide distillé (mélange chaudière; b. Lampe â alcool.
d'alcool et d'eau) arrive au traita, de façon à avoir tout 1 alcool sous un volume Aleuroble . Genre d'acariens qui

double ; on plonge l'alcoomètre et le thermomètre, on fait la lecture des deux vivent sur les substances organiques les plus variées, et notamment sur
instruments et l'on corrige l'indication donnée par l'alcoomètre, comme nous le fromage (fromage d'Auvergne), les grains, les farines, etc.
ALE URONE — ALGUE 44
Aleurone . Matière azotée, très abondante dans les graines mûres des

plantes phanérogames et paraissant être, comme l'amidon, une substance de


réserve (fig. 162). Elle existe surtout abondam-
ment dans les graines oléagineuses. Les grains
d'aleurone sont de forme arrondie ou ovale ;
ils se redissolvent à la germination et sont em-
ployés au développement ultérieur de la plante.
Ils sont insolubles dans l'éther, l'alcool, la gly-
cérine et les huiles grasses.
Alevin. — Nom donné aux jeunes poissons
qui servent àpeupler les étangs, les rivières, etc.
Les jeunes poissons qui sortent de l'oeuf ne
nagent pas encore ; ils restent au fond de l'eau,
immobiles dans les interstices du gravier ou sur
les touffes de plantes aquatiques, dissimulés à
leurs nombreux ennemis naturels (oiseaux d'eau,
rats, poissons voraces, larves de toutes sortes),
qui leur font une chasse meurtrière ; ils vivent Fin. 162. Grains d'aleurone .
-
; ares grossis.)
uniquement sur le contenu de la vésicule ombi-
licale restée adhérente à leur abdomen. 1. Dans la glycérine épaisse; 2. Dans
la glycérine liquide; 3. Dans la
Tant qu'ils sont alourdis par cette réserve ali- glycérine charmée; S. Après trai-
mentaire—et la vésicule ne se résorbe guère avant tement par la teinture d'iode.
quatre ou cinq semaines — leurs mouvements
sont imparfaitj . Au moment où la vésicule disparaît, la locomotion de l'a-
levin se perfectionne peu à peu pour satisfaire, d'ailleurs, à l'obligation où
se trouve désormais le jeune animal de parcourir son habitat à la recherche
de la nourriture. Différents stades larvaires le conduisent à la forme carac-
téristique de son espèce ; puis il s'accroit et devient capable à son tour de FIG. 164. — Jeune taureau de l'Algau (race de Schwitz).
se reproduire. Mais c'est, en définitive, une portion infime de la ponte des
femelles qui arrive à l'état parfait, L'amélioration du mouton arabe, qui donne une laine de qualité moyenne,
tant sont multiples les causes de des- a été tentée par des croisements avec le mérinos (bergerie de Moudjebeur ),
truction des œufs ou des alevins. mais sans résultats appréciables ; on doit viser l'amélioration par sélection
Alevinage. — Art de conserver et rendre en même temps moins aléatoires les conditions d'exploitation, en
créant des points d'eau pour l'abreuvement des troupeaux transhumants et
zt de propaper les alevins. V. PISCI-
en augmentant les ressources fourragères.
CULTURE .
Algérienne Tunisienne (Race). Variété bovine à membres fins, à
A I eza n. Se dit d'un cheval dont

- —

tête forte, à cou court, à poitrine ample, à croupe longue et large ( fig . 165).
la robe est formée de poils rouges, La robe des bovidés algériens-tunisiens est fauve avec les extrémités
blonds ou jaunâtres. (Suivant la pré- noires ainsi que le pourtour des ouvertures naturelles. Le type le plus
dominance de telle ou telle de ces parfait de cette race est constitué par le bétail brun de l'Atlas. C'est sur-
couleurs, on distingue l'alezan brûlé,
doré, cuivré, clair.) V. ROBE.
Alfa. Nom donné par les Arabes

à une graminée voisine des agrostides,


très commune en Algérie sur les hauts
plateaux sahariens, notamment dans
le département d'Oran, où elle occupe
d'immenses espaces (mer d'alfa),
croissant là avec une vigueur inouïe
dans les lieux même où toute antre
végétation est rendue impossible par
l'aridité du sol et l'élévation de la
température.
L'alfa (stipa tenacissima), qui ré-
siste aux chaleurs et à la sécheresse,
est une herbe qui pousse en touffes
serrées, mais ne trace pas ; ses tiges
droites, longues d'environ 1 mètre, se
terminent par une inflorescence en
épi qui atteint 0m,20 de hauteur FIG. 163. Alfa.

(fi a . 163) . Malgré son apparence A. Epillet nouri .


grêle, l'alfa possède une tenacité peut-
etre sans exemple dans les tiges des autres végétaux fibreux. Exploité depuis
fort longtemps en Espagne, et bien avant que le commerce se préoccupât
des ressources qu'offrait le produit, l'alfa (ou spart) sert à confectionner des F1G. 165. — Taureau algérien-tunisien.
paniers communs (couffins) très résistants, des cordages, des brosses, •
des nattes. L'Espagne fait un commerce très important des ouvrages de
sparterie. tout une race de travail, de faible poids (250 à 400 kilogratnmes). Les
Longtemps négligée en Afrique, son exploitation acquiert cependant, de vaches sont médiocres laitières. Les bœufs, agiles et vigoureux, rendent de
jour en jour, une importance plus grande. On a reconnu, en effet, que les 50 à 55 pour 100 de viande nette. Les animaux dits de Guelma, de Djerba
feuilles rouies, broyées et peignées fournissent une fibre qui peut rivaliser et d'Aïn-Beïda sont les plus estimés.
avec le chanvre et le lin. Des quantités importantes d'alfa sont exportées en Algue. Classe de plantes cryptogames vivant au fond ou à la surface
Angleterre et servent à fabriquer du papier.

des eaux douces ou salées (fie. 166). Elles constituent avec les champignons
La pénurie du bois et des matières textiles (chanvre, lin, jute) a rappelé et les lichens la classe des tallophytes.
l'attention sur l'alfa, et la question d'une exploitation méthodique des Les algues n'ont ni racine, ni tige, ni feuille ; leur appareil végétatif consti-
immenses champs de l'Algérie et du Maroc est actuellement l'objet d'une tue ce qu'on appelle un thalle; elles contiennent de la chlorophylle. La forme
étude sérieuse. du thalle est très variable : tantôt ce sont de petits corps arrondis micro-
Algau (Race de 1'). — Variété de bovidés, faisant partie de la race des scopiques comme les micrococcus, tantôt ce sont de petits bâtonnets comme
Alpes ou race brune de l'Europe centrale. Elle peuple la région comprise les bacilles; parfois, au contraire, ce sont de longs filaments ou de longues
entre la vallée du Lech (Tyrol) et les Alpes de 1 Algau ( fig . 164). Les ani- lanières qui peuvent atteindre plusieurs centaines de piètres de longueur,
maux de cette variété sont de taille moyenne, à pelage gris blaireau, avec comme les macrocystes .
une bande plus claire allant du chignon à la base de la queue. Les vaches Les algues se reproduisent par spores ou par veufs : par exemple, les
sont assez bonnes laitières. conferves, filaments verts des eaux douces, se reproduisent uniquement
par des spores (zoospores) qui apparaissent dans certaines cellules et qui
Algériennes (Races ovines). — L'exploitation des troupeaux de mou- sont munis de deux cils vibratiles. Mises en liberté par ouverture de la paroi
tons constitue une des principales richesses agricoles de l'Algérie. Les trou- cellulaire, ces zoospores nagent dans l'eau, puis se fixent, s'allongent et for-
peaux algériens transhument des régions du Sud et des Hauts Plateaux ment un thalle nouveau. Le fucus vésiculeux (fie. 166, 1, 2), algue marine de
jusque dans le Tell; leur effectif total dépasse 9 millions de tètes, dont couleur brune, se reproduit uniquement par des oeufs. A l'extrémité de cer-
4 millions de brebis, et l'exportation sur les marchés de la France occiden- tains rameaux, on aperçoit des ponctuations qui sont les orifices de petites
tale atteint, de mai à septembre, une moyenne de 1 200 000 têtes. cavités : dans les unes se forment des anthérozoïdes à deux cils ; dans
Ces moutons appartiennent à plusieurs types ; le plus nombreux constitue d'autres, de grosses oosphères; l'ceuf résultant de la fusion d'un anthérozoïde
la race du mouton arabe ou mouton du Sud-algérei n, de grande taille, haut et d'une oosphère redonnera un fucus.
sur jambes, ce qui est une qualité pour les moutons transhumants obligés à Classification. — D'après leur coloration, elles sont classées de la façon
de longs parcours. Le mouton arabe, très rustique, donnant de la bonne suivante :
viande, est d'engraissement facile et assez précoce ; il peut fournir, quand Algues vertes ou chlorophycées. Parmi les types de cette catégorie,

la nourriture est abondante, 20 à 22 kilogrammes de viande nette à 20 mois ; on peut citer les protocoques, sortes de petites cellules sphériques qui
les adultes pèsent 50 à 55 kilogrammes avec un rendement de 50 pour 100 couvrent d'une poudre verte la surface humide de la terre, les rochers;
de viande. les conferves, étroits filaments verts qui se développent dans les fossés, les
On distingue <jans la race du mouton arabe les variétés des Ouled-Djellal étangs, les bassins d'eau douce et vivent fixés aux parois; les ulves ou
(sud-ouest du département de Constantine), de Djelfa et de Challala (sud laitues de mer, lames minces qui abondent sur les rochers, les coquilles
du département d'Alger) et des Beni-Guil , dans le département d'Oran et d'huître, où on les observe à marée basse.
dans une partie du Maroc. Algues brunes ou phéophycées. A ce groupe appartiennent :les fucus

45 ALGUES

2. — Reproduction du fucus.
1. — Fucus vésiculeux. A. Oosphères dans leur enveloppe; B. Oosphère libre, entourée d'an-
thérozoïdes; C. Poils rameux entourés d'anthéroaoîdes a, a, a (très 3. — Coralline. 4. — Rameau de sargasse
a. Fragment montrant en f les fructifications. grossis). avec des flotteurs.

FIG. 166. — Algues (types divers).

( fig. 166, 1, 2), très abondants sur nos côtes, qui couvrent les rochers de Les algues marines se présentent quelquefois agglomérées sous la forme
leurs thalles glissants ; les laminaires ou ceinture de Neptune, larges rubans de pelotes bizarres, disséminées sur les plages de la Méditerranée prin-
longs parfois de plusieurs mètres ; les macrocystes, algues geantes des cipalement.
mers australes pouvant atteindre jusqu'à 300 mètres de long; les sargasses Usage des algues. — L'ulve laitue se mange avec du vinaigre; les la-
(fig. 166, 4), grandes algues des mers tropicales ; les diatomées, qui sont minaires, bouillies dans l'eau, donnent une gelée alimentaire (gélose ou
microscopiques ; leur membrane, incrustée de silice, forme une carapace algine) ; séchées, elles peuvent être consommées par le bétail (pour être
â deux valves ressemblant â une boite avec son couvercle; elles vivent données aux animaux, les algues doivent être débarrassées des coquillages
en quantités prodigieuses dans les eaux douces et dans la mer. qui les encombrent, lavées â l'eau douce, puis séchées). Les nids d'hiron-
Algues rouges ou rhodophycées. — Ces algues s'avancent le plus dans delles salanganes, si appréciés des gourmets chinois, sont construits avec
les profondeurs de la mer ; les corallines ( fi . 166, 3) marines, formant des des algues agglutinées par la salive de ces oiseaux. L'agar-agar (V. ce mot)
touffes sur les rochers, sont incrustées de calcaire et ressemblent un peu est tire d'une algue de l'extrême Orient et de la Malaisie.
au corail. Les algues sont, après lavage et séchage, employées non seulement pour
Algues bleues ou cyanophycées. — Ce sont les plus simples des algues ; remplacer la paille, notamment comme litière our les animaux (le fumier
elles vivent dans la terre humide et les eaux douces. On rattache aux algues obtenu avec les algues a une valeur égale au fumier de paille), mais aussi
bleues les bactériacées, plantes microscopiques, qui sont dépourvues de pour remplacer le crin (fabrication des matelas) ou les copeaux de bois
chlorophylle et peuvent être rapprochées des champignons inferieurs. Avec destinés aux emballages. On brûle les algues pour traiter les cendres et
ces derniers et avec quelques animaux unicellulaires parasites du sang, elles en retirer des sels de potasse, du brome, de l'iode.
sont réunies sous le nom de microbes. Les bactériacées chez les êtres vivants Sous le nom de goémon ou varech (fig. 167), les habitants des côtes re-
produisent des maladies ; dans les cadavres, la putréfaction ; dans les cueillent principalement les fucus et Jaminaires ; ils les entassent pour
liquides organiques, les fermentations. V. BACTÉRIES. les faire fermenter, puis s'en servent comme engrais.

FIG. 167. — Algues. Goémon croissant sur les rochers, près de Boulogne-sur-Mer.

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