I.
GENERALITES
I.1. Définitions
L’existence d’un bassin implique l’affaissement superficiel de la croute continental,
phénomène désigné sous le nom général de subsidence. Cependant le terme de bassin
s’est appliqué à l’origine aux mouvements au fond des bassins houillés. Le mot
s’emploie dans un sens général aujourd’hui et apparaît comme la conséquence de
causes multiples à savoir :
- Une surcharge ;
- Un refroidissement de la lithosphère ;
- Un étirement ;
- Et / ou une flexion de la lithosphère vers le bas.
Par rapport à ces causes multiples, on peut distinguer 3 grands types de bassins :
- Bassins contrôlés par un amincissement lithosphérique c’est-à-dire des bassins
d’étirement;
- Bassins contrôlés par un refroidissement de la lithosphère (continentale ou
océanique) soit continentale pour les bassins intracontinentaux ou bassins
intracratoniques, soit océanique pour les plaines abyssales ;
- Bassins contrôlés par la géométrie : bassins flexuraux
Dans ce dernier cas, la lithosphère peut être océanique (cas de la subduction) ou
continentale (cas des bassins d’avant-chaîne). La combinaison de ces caractères
permet de distinguer les bassins et on obtient 4 catégories :
- Fossé d’effondrement : subsidence rapide associée à un enfoncement progressif
du bassin dû au jeu de failles normales ;
- Bassin proprement dit : conséquence d’affaissement lent et progressif ;
- Bassin mixte : La subsidence est associée à des effondrements par failles. ;
- Bassin molassique : bassins liés aux chaines de montagne à savoir les bassins
d’avant-chaîne résultant d’une flexure lithosphérique et les bassins d’arrière-
pays conséquences d’une subduction.
I.2. Différents types des bassins
Si l’on tient compte de tous les phénomènes géologiques qui concourent à la
formation des bassins c’est-à-dire si l’on tient compte de l’origine de ces bassins, on
distingue plusieurs cas en Afrique :
1) Les bassins intérieurs
Ex. : Bassin de Taoudeni, bassin de Tamesna, bassin du lac Tchad, bassin
voltaïen.
2) Les bassins composites ou complexes
Ex. : Bassins sahariens, bassin du Zaïre, bassin du Kalahari, bassin du Karroo,
bassin Lullemedem.
En général, ces 2 derniers bassins sont considérés comme des bassins
intérieurs.
3) Les rifts
Rifts Valley, leur prolongement (bassins connexes) sont les bassins libyques, la
cuvette de Bahrel, fossé de la Bénoué.
4) Les bassins descendants ou downward
C’est la plupart des bassins méditerranéens.
5) Les bassins décrochant
C’est la majorité des bassins dits côtiers
6) Les bassins de subduction
Ce sont les bassins des cotes égyptiennes et algériennes.
7) Les deltas
Ex. : Delta du Nil, Delta du Niger.
II. LES BASSINS CÔTIERS
II.1. Bassin du Sénégal
C’est un bassin de grande importance qui occupe la plus grande partie du Sénégal. Il
se prolonge en Mauritanie et en Guinée Bissau. C’est un bassin en discordance sur le
socle protérozoïque d’épaisseur qui croit de l’Est à l’Ouest, atteint 6 000 m par
exemple à Dakar. L’âge va du Maastrichtien (toit du crétacé) au quaternaire en
passant par le Miocène.
Les formations du Jurassique
D’une façon générale, ces formations sont connues en sondage et forages. Le
jurassique est constitué de calcaires dolomitiques à algues, bryozoaires, ostracodes et
foraminifères.
Crétacé inférieur (ex. Aptien)
Il est de formation calcaire dolomitique et gréseux à foraminifères.
Crétacé moyen (ex. Albien à Orbitolina accompagné du Cénomanien et
du Turonien)
Crétacé supérieur (ex. Maastrichtien)
Il est surtout sableux. C’est le seul étage connu en affleurement avec de nombreuses
microfaunes et macrofaunes telles que les lamellibranches. C’est le réservoir aquifère
de première importance du Sénégal.
La plupart des macrofaunes décrites ont été découvertes par F. Tessier.
Paléocène
Il affleure largement au Sénégal. Il est caractérisé par un faciès calcaire alternant avec
des niveaux marneux ou gréseux avec des macrofaunes (échinodermes, gastéropodes
et lamellibranches) et des microfaunes (Globorotalia).
Eocène inférieur
Essentiellement de l’Yprésien, il est bien visible le long de la falaise du Thiès,
également à Sébikhotane et enfin à Dakar.
Le faciès caractéristique est argilo-marneux avec des macrofossiles relativement
abondants (lamellibranches en particulier). Ces macrofossiles se retrouvent surtout à
la partie supérieure de l’étage tandis que les microfossiles se retrouvent à la base et à
la partie supérieure de l’étage. L’Yprésien terminal est régressif.
Eocène moyen
Très fréquent dans l’ensemble du Sénégal, souvent dans la vallée du Sénégal,
caractérisé essentiellement par le Lutétien :
Lutétien inférieur
Parties centrale et orientale du bassin, formations essentiellement calcaire-marneux et
parfois phosphatées avec pour macrofossiles des échinides et des lamellibranches.
Les microfossiles sont des Rotalia et des Globorotalia.
Lutétien supérieur
Il est connu surtout à Dakar, transgressif au Sud, une des formations anciennes
marno-calcaires parfois à nummulites.
Remarque : Le lutétien s’étend jusqu’en Mauritanie (Nouatchok), par endroit il
recouvre directement le socle.
Bartonien (Eocène supérieur)
Il est connu à Dakar et à Ziguinchor avec la présence en particulier des foraminifères.
Oligocène et Miocène
Surtout dans le SW du pays, recouvert par le continental terminal et le quaternaire
marin avec des indices de phosphates à nummulites, Rotalia. Au Miocène, l’ensemble
du Sénégal est émergé avec des éruptions volcaniques basaltiques. Ce sont les
basaltes du cap (Cap Manuel, de Gorée, Bel air et Dakar)
Le continental terminal est connu également au Sénégal probablement du Mio-
pliocène caché sous une cuirasse ferrugineuse importante et sous des formations du
quaternaire. Il repose sur l’Eocène moyen marin. Il semble azoïque d’une façon
générale, formé de sables argileux avec intercalations diverses ; sables argileux de
couleur variable.
Du point de vue tectonique magmatique :
C’est un bassin qui a une tectonique calme, formations subhorizontales avec un
système de faille à l’Ouest d’orientation N-NE. Des dômes ont été décrits au Sud de
Saint-Louis à l’Est de Dakar c’est-à-dire des dômes provenant de l’éruption des
batholites. L’activité volcanique est de semi profondeur au Miocène. Elle a donné des
basanites, des tufs, des basaltes et des dolérites au quaternaire. C’est le cas des
mamelles de N’gor à Fann, également les îles de Madeleine et de Gorée.
Quaternaire
Il va du Sénégal à la Mauritanie ; on a pu décrire par ordre chronologique des
calcaires lacustres, des dunes rouges fixées, des vases et des sables marins, des
alluvions fluviatiles et enfin des dunes jaune blanc semi fixées.
Principaux évènements au cours du quaternaire
On distingue des coulées caractéristiques du cap manuel à Dakar qui altérées, ont
donné des cuirasses ferrugineuses.
La cuirasse est d’âge Villafranchien et ensuite viennent les sables dunaires de
l’Inchirien ancien. C’est l’époque de la dolérite de Ouakam puis vient de l’Inchirien
supérieur avec une nouvelle érosion et le volcanisme de la Presqu’île du Cap vert
c’est-à-dire les volcanismes des mamelles à coulées de basanites, dolérites, brèches
volcaniques et cinérites.
Une transgression importante et la formation de terrasses. Cet Inchirien supérieur
contient des lamellibranches (Arca, Pecten, …). La transgression a atteint la
Mauritanie avec des dépôts glauconieux et de grès. L’âge 30 000 à 35 000 ans a été
obtenu avec la méthode de la datation au 14C.
Vient ensuite un épisode continental avec régression, altération et des dépôts de
dunes rouges à la fin de l’Inchirien supérieur. Cette période est qualifiée d’Ogolien.
La mer remonte ensuite au Nouatchotien avec un maximum de transgression au
Flandrien et un optimum climatique néolithique. La faune de lamellibranches est
également abondante.
La mer parvient de nouveau en Mauritanie. Une nouvelle régression se fait sentir vers
2300 Av. J.C. c’est-à-dire la période de dépôt des dunes jaunes (Afthelien) qui est un
épisode aride.
Enfin une dernière transgression entre – 2 000 et – 1 500 ans.
II.2. Bassin sédimentaire du Togo et du Benin
Ce bassin est constitué de dépôt de Crétacé. Le Tertiaire correspond à la zone du
bassin allant du Nigéria au Ghana.
Les sondages ont montré que le bassin repose sur le socle précambrien jusqu’environ
1 800 m de profondeur. La mer crétacé-éocène a envahi toute cette zone et les
formations sont recouvertes par le continental terminal.
Le Maastrichtien
Il est directement transgressif sur le socle et il est de formation quartzo-argileux
auxquelles il faut ajouter des sables argileux ou non au Nord avec pour lien des
microflores et des microfaunes. La limite inférieure est mal connue. Par contre, la
partie moyenne est marquée par la présence de Globotruncana.
Dans l’ensemble de l’étage, on connaît plusieurs espèces d’ostracodes de même que
des pollens de mangroves qui ont joué un rôle important pour la détermination des
âges.
Le Paléocène
Les faciès marneux caractérisent tout le premier épisode transgressif consécutif à la
régression de la fin du crétacé. Ce sont des dépôts de base auxquels font suite des
formations sédimentaires calcaires. Vient ensuite une série calco-marneuse riche en
matière organique. Puis un niveau glauconieux, sableux ou calco-dolomitique à
microfaunes. Ce niveau prouve l’existence d’un court épisode de large ouverture
marine. On distingue particulièrement 3 niveaux de Thanétien et un niveau de
thanétien-yprésien et tous caractérisés par le Globorotalia. Signalons également
l’importance des ostracodes et des palynomorphes.
Eocène inférieur basal
Il est formé de dépôts marno-argileux (quartzo-détritiques) contenant des
foraminifères et des ostracodes.
Eocène inférieur terminal et Eocène moyenne
De nature biochimique avec des argiles, des calcaires argileux souvent phosphatés.
L’ensemble témoigne également d’une nette ouverture marine. On distingue un
Yprésien supérieur à Globorotalia, un passage Yprésien Lutétien de l’Eocène moyen
basal à Globorotalia et dans tout le bassin des foraminifères.
Eocène moyen (Barthonien)
Il est constitué de marne d’argile et de calcaire organogénique ; comme fossile, des
foraminifères caractérisant le lutétien, le lutétien supérieur, Bartonien de même que
les ostracodes.
Oligocène
Calcaire à nummulites de même que des argiles souvent à glauconie.
Le continental terminal
Il est omniprésent dans l’ensemble du bassin. On l’appelle terre de barre. C’est en
général le caractère commun à tout le continental.
Le quaternaire
Il comprend des sables argileux, des argiles, sables, vases alluvionnaires
successivement des formations laguno-marines, formations marines littorales, les
cuirasses.
CONCLUSION
L’unité structurale de l’ensemble de ces bassins réside dans les faits suivants :
- Un rajeunissement panafricain généralisé ;
- Des cisaillements transcontinentaux.
II.3. Bassin sédimentaire de Côte d’Ivoire
Ce bassin correspond à la partie continentale du bassin côtier. C’est un bassin qui
couvre près de 8 000 km2 ; ce qui correspond à 2,5% du territoire. Il a la forme d’un
croissant : la largeur maximale atteint 50 Km. Il s’étend de l’Ouest à l’Est depuis une
quinzaine de Km avant Sassandra jusqu’Axim (Ghana). Le relief en général est
plan. On peut diviser le bassin en deux parties :
La partie nord qui correspond à de bas plateaux de 40 à 100 m
d’altitude ;
La partie sud qui correspond au cordon ou plaine littorale.
Les deux sont séparées par les lagunes.
L’étude de ce bassin résulte de forages généralement pétroliers et ensuite d’étude
directe de géologues travaillant en Côte d’Ivoire. Les sociétés pétrolières ayant
participées à ces travaux sont : SAP, SHELL, AGIP, TENNICO, UMIC, PETROCI.
Il convient de souligner le rôle important qu’ont joué la micropaléontologie et la
palynologie dans l’étude stratigraphique.
II.3.1. Les lagunes
Elles sont considérées comme des formations quaternaires. Ce sont de grands lacs qui
apparaissent comme des lacs salés (5 g/l de salinité). Elles forment un ensemble de
chapelet de direction Est-Ouest qui correspond à celle des lagunes proprement dites.
Les bras de lagunes sont eux de direction Nord-Sud.
Ex. de lagunes : Ebrié, Niouzoumou, Tendo…
Ex. de bras : les lagunes Aby, Tadio, Tagba, Adjin, Potou, Ono, Ehy.
II.3.2. Le trou sans fond
Il se situe au Sud de Port-Bouët. C’est un canyon entaillé dans le plateau continental.
La largeur de ce canyon atteint 5 Km au voisinage de la côte avec une profondeur qui
correspond à une dénivellation de 800 m. Cette dénivellation va de la côte à la plaine
abyssale où sa profondeur atteint 5 000 m. Sur les parois de ce trou sans fond, on a
décrit les mêmes séries observées dans le bassin.
Le trou sans fond est le résultat de l’influence conjuguée de phénomènes tectoniques
et d’érosion.
II.3.3. La stratigraphie
Les plus vieilles formations connues avec certitudes correspondent au Crétacé. De
toute façon, dans l’ensemble des bassins de l’Afrique, il n’y a que quelques cas où les
formations primaires sont connues.
La S.A.P a signalé la présence aussi de dépôts supposés triasique-jurassiques.
Le continental de base
Il s’agit d’une série constituée de sables, grès, conglomérats, argiles bariolées avec
quelques intercalations d’argiles noires et enfin des marnes. On y a décrit quelques
ostracodes d’eau douce. Son épaisseur augmente de l’Est à l’Ouest c’est-à-dire 500 m
près de Lahou à plus de 2 000 m au Ghana. Il semble que le continental de base est
d’âge albo-aptien.
Albo-aptien
Il est transgressif sur la série continentale de base avec une épaisseur maximale qui a
été observé au centre du bassin. De base en haut on trouve :
Des argiles feuilletées à intercalations gréseuses ;
Des grès, marnes et argiles feuilletées à lignite ou alors des
conglomérats à éléments de socle.
Inaperturopollenites crisopolleis et Afropolis associés à Reyrea polymorphus,
Elasteropollenites jardinei, Elaterosporites protensis et Elaterosporites klaszi ont été
identifiés en sondage aux environs d’Abidjan (Chierici, 1996). Cette microflore
permet de dater ces formations de l’Albien inférieur à moyen et d’en déduire l’origine
continentale.
Les premiers sédiments marins en côte d’Ivoire datent de l’Albien supérieur et sont
caractérisés par des foraminifères planctoniques : Hedbergella washitensis (espèce
que l’on rencontre dans presque tous les bassins ouest-africains) accompagné de
Hedbergella planispira.
Des indices d’hydrocarbure ont été relevés dans l’Albo-aptien.
Albien supérieur
Ces formations sont gréseuses dolomitiques ou argileuses en particulier en bordure du
bassin et elles sont en contact discordant avec l’Albo-aptien.
Le cénomanien
Le cénomanien s’observe près d’Abidjan (Locodjro) et près de Grand-Lahou
(N’zida). Il est constitués de calcaires coquillers à Cardium et Plicatula (Locodjro) et
d’argiles glauconieuses à ammonites (N’zida).
On remarque un caractère régressif de la série ; une série à majeure partie
conglomératique, gréseuse, fluviatile, argileuse, sableuse et calcaire dolomitique.
L’épaisseur approche 700 m ; ce qui correspond à une subsidence par rapport à
l’Albien.
Le sénonien
Ont été observés ensemble le Turonien et le Sénonien avec prédominance du
Maastrichtien. Cet ensemble est nettement transgressif c’est-à-dire discordant sur les
formations sous-jacentes. L’ensemble est de plus en plus récent quand on va de l’Est
à l’Ouest. Ce sont des argiles à l’Ouest , des dépôts détritiques grossiers au Centre,
des calcaires zoogènes à lumachelles, des calcaires gréseux et des sables qu’on trouve
à Eboinda.
On peut interpréter l’ensemble comme un type d’épicontinental surtout à l’Est. On
distingue une émersion générale à la fin du Maastrichtien.
Le Maastrichtien est constitué de sables bitumineux (Eboinda), surmontés d’argiles
noires à foraminifères, de calcaires marneux pyriteux à microfaunes typiquement
marins à Yocoboué.
A Locodjro, ce sont des formations oolitiques ferrugineuses à oursins, à ammonites,
ensuite des calcaires gréseux à bancs marneux à Exogyra, des sables argileux fins,
des grès calcaires à Plicatula, des argiles noires à lignites.
Le paléocène
Il est bien représenté surtout dans la partie ouest du bassin. Son épaisseur est
supérieure à 500 m près de Grand-lahou. Il est formé d’argilites parfois glauconieuses
(Fresco,Yocoboué) avec des passées calcaires ou sableuses.
Nous retiendrons les très nombreux foraminifères, des lamellibranches (Ostrea), des
nautiles.
L’éocène
Connu que dans la partie ouest du bassin, il est constitué d’argiles sableuses, des
bancs calcaires et d’argiles glauconieuses. Il est caractérisé par une émersion générale
accompagnée d’importantes altérations ferralitiques et érosions. La limite supérieure
de cette formation reste inconnue car cette dernière a été érodée au cours de
l’oligocène (Goua, 1997). L’Eocène est caractérisé par de nombreux foraminifères
planctoniques et benthiques.
L’Oligocène
Longtemps considéré comme absent du bassin, l’Oligocène a été mis en évidence par
des travaux récents (Digbéhi, 2000 ; PETROCI, 2000 ; Ennin, 2003 ; Doucouré,
2006) sur la base d’associations micropaléontologique et palynologique.
Le Miocène marin
Il est connu à Port-Bouët avec des épaisseurs pouvant atteindre 600 m. Ce sont des
formations assez localisées d’argiles plastiques ou d’argiles sableuses à
foraminifères, des sables ligniteux, de calcaires gréseux ou marneux.
Le continental terminal
Il est considéré ici avec le quaternaire comme le dernier épisode de sédimentation. Il
apparaît à première vue comme l’essentiel des affleurements du bassin continental.
Le continental terminal est considéré d’âge mio-pliocène à plio-quaternaire. Il
déborde même les limites du bassin, se présente sous forme de buttes témoins. Par
exemple les buttes témoins de Monogaga et d’Aboisso. Ce sont des matériaux
souvent lubrifiés à stratifications lenticulaires souvent entrecroisées. Ce sont des
sables grossiers argileux, des graviers quartzeux, des argiles souvent bariolées, des
grès ferrugineux, des minerais de fer.
A la limite nord, le continental terminal repose en discordance sur le socle par
l’intermédiaire des graviers que l’on considère parfois comme des conglomérats de
base.
A la limite sud, le contact est plus varié tantôt ce sont des formations marines
littorales, paléocène et Eocène comme à Fresco tantôt comme à N’zida ce sont des
calcaires glauconieux du Crétacé supérieur, tantôt comme à Ebocco ce sont des
lentilles calcaires et des sables du paléocène.
L’épaisseur approche 200 m près d’Abidjan et diminue vers L’Ouest.
D’une façon générale on note 2 ensembles continentaux de bas en haut :
- Alternance des sables grossiers et argiles bigarrées d’épaisseur difficile à
apprécier ;
- Des sables argileux latéritiques, ocres ou rouges d’épaisseur supérieure à 50 m
renfermant particulièrement des grès ferrugineux, des minerais de fer, des
cuirasses et des grenats latéritiques. Ce sont des formations ferrugineuses
souvent exploitées.
Le continental terminal a été interprété diversement selon les auteurs :
- P. le Boudiee (1958) a considéré l’ensemble de l’Est comme une transgression
mio-pliocène ; ensuite l’étude granulométrique a signalé plutôt une origine
fluviatile ;
- G. Rougerie (1951) : ce sont des formations complexes d’alluvions
subcontinentaux, reprise par une érosion pliocène et après mise en place en
climat semi-aride ;
- F. tessier : il considère comme de simples horizons de transformation de séries
sédimentaires du paléocène c’est-à-dire de simples franches d’altération.
En réalité, il convient de distinguer les séries continentales proprement dites des
séries marines rubéfiées.
Le quaternaire
Il est formé de sables des cordons littoraux avec des épaisseurs variables (Ex. 60 m à
Grand-Bassam à 70 m à Abidjan), avec des vases lagunaires à sapropèles et des
tourbes d’origine forestière (Agneby), puis des alluvions fluviatiles du bandaman et
de la Comoé. On trouve également de nombreux amas de coquilles lagunaires ou
marines : ce sont des « faluns ». Ces amas peuvent souvent atteindre plus de 2000 m3.
On a pu déterminer des périodes successives du quaternaire :
- Période humide de plus de 30 000 ans (Inchirien) suivie d’une régression qui
correspond à l’Ogolien ;
- Période de transgression 17 000 ans puis un arrêt de la transgression
(régression) ;
- Une nouvelle transgression 11 000 ans à 9 000 ans puis une nouvelle
régression ;
- Dernière transgression 5 000 ans équivalent au Nouakchottien.
II.3.4. La tectonique
Le bassin ivoirien est divisé en 2 parties par le grand accident des lagunes de
direction E-W, de plusieurs milliers de mètres de rejet avec un pendage sud. Il s’agit
en fait d’un faisceau de failles recoupé par des failles secondaires qui sont de
direction moyenne N-S.
L’ensemble du bassin est un monoclinal avec un pendage plus faible au Nord qu’au
Sud.
On a pu mettre en évidence plusieurs discordances dues à des lacunes de
sédimentation :
- La première sépare l’Albien supérieur de l’Albien moyen ;
- La seconde se trouve dans le crétacé supérieur ;
- La troisième est intra-paléocène ;
- Et la quatrième sépare le Miocène inférieur du Miocène moyen.
Pour l’ensemble du bassin, il faut signaler l’existence au Sud dans l’océan à environ
800 Km de la côte, d’une ride faillée correspondant à la faille transformante de la
Romanche. Cette faille joue le rôle de butée méridionale à la sédimentation du bassin.
On note également la discordance majeure entre le bassin et le socle en même temps
qu’une lacune de près de 1 400 millions d’année.
III. PREPARATION DU CAMP DE TERRAIN