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Pratique de Léco-Conception

Architecture

Transféré par

Arthur DUMAS
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Pratique de Léco-Conception

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com

© Dunod, Paris, 2012


Graphisme de couverture : © Maud Warg

ISBN 978-2-10-058147-4
Consultez le site web de cet ouvrage
Remerciements

Un grand merci à toutes celles et tous ceux qui ont directement ou indirectement contribué à cet ouvrage : mes proches, mes collaborateurs, mes étudiants
et mes clients.
Merci également à ceux qui m’ont donné la possibilité de travailler dans l’éco-conception, et qui depuis m’ont confié diverses missions (dans leur
entreprise) ou responsabilités (dans leurs écoles ou universités) et ont souvent contribué à enrichir cet ouvrage, qui n’existerait pas sans la confiance
renouvelée de mon éditeur.
Merci enfin à tous ceux qui m’inspirent tous les jours.
Vous êtes nombreux à me faire penser que l’éco-conception est une belle conception du monde…
Avant-propos

En 15 ans, l’éco-conception s’est imposée comme une solution dans les politiques publiques et comme un objectif dans les pratiques professionnelles d’une
multitude d’entreprises. Le terme est désormais utilisé couramment par le marketing (voire la publicité) pour attirer l’attention du consommateur sur une
démarche vertueuse qui permet, par ce raccourci sémantique, de mettre en avant une performance environnementale supérieure.
Reste évidemment, au-delà des incantations et du discours, à donner corps à ce métier, diffus dans les organigrammes, tout comme parfois dans les
objectifs réglementaires.
Cet ouvrage vise à apporter un éclairage nouveau, permettant de répondre aux questions opérationnelles des futurs éco-concepteurs, mais également des
responsables R&D, produits, achats, marketing et designers.
Quid de deux questions, parmi d’autres : quels outils pour quels objectifs ?

Éco-concevoir : avec quels outils ?


L’éco-conception ne peut se résumer à un outil unique, essentiellement du fait que par son caractère particulièrement global (intégrant toutes les phases de
conception d’un produit), chaque étape nécessite une réponse en termes de pistes à suivre. Intégrer l’environnement dans la phase de conception conduit à
un déploiement multi-outils.
Cet ouvrage traitera en neuf dossiers des points clefs d’une démarche d’éco-conception, que l’on peut résumer à 5 axes :
analyser le contexte : la réussite du lancement d’un produit éco-conçu doit se faire en prenant en compte les atouts et challenges du secteur donné et
du marché visé.
définir des objectifs environnementaux : par nature, l’éco-conception promet un produit plus écologique. Le décideur (ou développeur) doit donc
formaliser un axe clair de promesse consommateurs, construit sur une réalité démontrable.
identifier et utiliser les outils du secteur : s’il existe aujourd’hui une méthode d’évaluation environnementale universellement reconnue et
normalisée (l’analyse de cycle de vie, traitée d’ailleurs dans un dossier spécifique), chaque secteur professionnel déploie l’éco-conception avec des
outils adaptés, certains étant des exigences réglementaires, d’autres des guides ou des recommandations, d’autres encore des approches plus
qualitatives.
intégrer l’évaluation environnementale dans le développement produits : objectif pluriel, il ne peut se réaliser sans une mobilisation des
personnes-ressources clefs de l’entreprise, avec des outils dédiés à leurs compétences, périmètres d’action et disponibilités, tout en déclinant
également, au-delà de l’aspect calculatoire, une politique d’innovation, base d’une démarche de progrès durable.
communiquer auprès de ses parties intéressées : l’éco-conception englobe également le volet communication et information des publics. Il est utile,
voire obligatoire, de s’intégrer intelligemment dans le paysage désormais fortement normalisé du sujet.

Éco-concevoir : avec quels objectifs ?


L’objectif prioritaire d’une démarche d’éco-conception, qui est d’ailleurs intrinsèquement présente dans son acception, est le progrès continu. À cette
notion relative, on constate déjà que beaucoup d’entreprises se fixent pour 2020 l’objectif de diviser par deux les impacts environnementaux de leurs
produits sur tout le cycle de vie. Différentes pistes peuvent être envisagées, des plus classiques (intégration de plus de matière recyclée dans les produits,
réduction de la consommation d’énergie des appareils en phase d’usage, meilleure recyclabilité en aval grâce à une reconception…) ou plus innovantes
(ruptures technologiques, notion de service associé ou remplaçant le produit, changement de paradigme et de business model…).
Il faut donc replacer plus globalement l’usage des outils au service d’objectifs à atteindre, pour ne pas rester contraint, ou perdre trop de temps, dans
l’édification de montagnes méthodologiques… qui accouchent encore souvent de souris… Idem également pour des méthodes très simplifiées, qui peuvent
conduire au développement de produits… moins écologiques.
Cet usage raisonné, précis et adapté du diagnostic environnemental au service de la réduction des impacts environnementaux est le chemin sur lequel nous
vous convions dans cet ouvrage.
DOSSIER
ANALYSER LE CONTEXTE
1

Mieux analyser le contexte permet déjà de trouver des lignes directrices qui guideront le décideur sur le chemin de l’éco-conception, partielle ou totale,
de sa gamme de produits.

La connaissance du contexte
Réaliser une photographie du contexte de la gamme visée implique une vision élargie des parties intéressées : clients, fournisseurs, État, ONG,
consommateurs… Cette photographie doit identifier les attentes de chaque partie prenante, qui peuvent être différentes et varier suivant l’étape du cycle de
vie concernée.
Citons par exemple les éléments suivants :
matières premières : réglementations REACH, ROHS, métaux lourds, autres substances réglementées…
procédés industriels : management environnemental (ISO 14 001, EMAS…), type d’énergie utilisée, COV, BREF, production de déchets…
utilisation : performances énergie, affichage des émissions de CO2 sur le cycle de vie, consommation d’eau, autres consommables nécessaires,
écolabels, labels écologiques, bruit, odeurs, qualité de l’air…
logistique : émissions de CO2 associés au mode de transport utilisé, risques…
fin de vie : recyclabilité réelle suivant le lieu de collecte, taux de recyclabilité, déchets dangereux, DEEE, VHU…

Les méthodes d’analyse du contexte


Ce dossier propose cinq types d’analyse :
Réaliser un diagnostic stratégique. Il doit permettre de définir le périmètre de la démarche, en construisant sur la base des richesses de l’entreprise
une vision marché. Cette vision marché peut concerner un produit, une gamme ou toutes les gammes.
Réaliser une matrice forces-faiblesses. Outil classique, il doit permettre, dans le cadre d’un diagnostic d’éco-conception, de recueillir un maximum
d’informations sur le marché visé, en mettant en parallèle signaux forts et signaux faibles.
Définir le niveau de maturité de la conception. Chaque projet n’a pas le même degré d’avancement en termes de développement… Il est donc
important d’identifier le niveau de maturité des phases de conception, intégrées dans la conception des produits. Ce niveau de maturité est également
en lien avec les possibilités d’intégration de l’évaluation environnementale (d’ACV génériques pour les projets de R&D à des profils
environnementaux produits pour des produits commercialisés).
Identifier les parties intéressées. Refrain lancinant de toutes les démarches développement durable et RSE/RSO, les parties intéressées représentent
déjà un vivier formidable d’innovations par l’usage (traqué d’ailleurs par les services marketing). Il pourrait demain représenter un vivier important
d’éco-innovations.
Choisir les produits-cibles. « Ni trop tôt, ni trop tard » pourrait être le mot d’ordre de cette démarche. Le choix doit se faire en mettant sur la table
bien évidemment tous les éléments stratégiques dans une perspective temporelle la plus adaptée possible au contexte de l’entreprise. D’ici 6 mois,
avant 5 ans…
Ces étapes permettront de poser la base d’un diagnostic d’éco-conception, bien plus large que la réalisation d’une seule étude d’évaluation
environnementale.

LES OUTILS
1 Diagnostic stratégique
2 Analyse SWOT
3 Processus de conception
4 Parties prenantes
5 Choix du ou des produits cibles
OUTIL
1 Diagnostic stratégique

DÉFINIR LE PÉRIMÈTRE DE LA DÉMARCHE

En résumé
Choisir une gamme ou un produit à éco-concevoir requiert une première analyse sur les atouts en termes de :
Part de marché : souhaite-t-on toucher de suite au produit le plus symbolique de l’entreprise ou commencer par reconcevoir une gamme de façon
« pilote » ?
Stratégie de l’entreprise : s’agit-il de décliner une politique de l’entreprise ou de traiter uniquement d’une demande ponctuelle d’un donneur
d’ordre ?
Parties intéressées : a-t-on intégré toutes les demandes des parties intéressées dans la démarche ?
Activité de conception : dispose-t-on de réelles marges de manœuvre dans l’activité même de conception ?

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Suivant le portefeuille produits, il est possible de démarrer une démarche d’éco-conception sur une petite partie seulement des références, mais avec
l’ambition d’accroître graduellement cette part. Ceci ne peut se faire que par les quatre éléments favorables identifiés dans le diagnostic.

Contexte
Inscrire l’éco-conception dans l’ADN d’une entreprise requiert d’analyser de façon large et ciblée son contexte. Suivant le type d’activités, l’histoire ou les
pressions des parties prenantes, les entreprises ont adopté différentes stratégies pour décliner l’éco-conception en leur sein : positionnement radical,
déclinaison douce, gamme « laboratoire » structurée…

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Mettre à plat les activités de conception : il faut dans cette première étape analyser le terme même de conception et sa réalité dans l’activité de
l’entreprise. La part souvent dominante des achats n’implique-t-elle pas plutôt des efforts du côté des fournisseurs ?
2. Valider le lien avec la stratégie de l’entreprise : à l’heure du « greenwashing » ambiant, il est utile de valider le lien entre la politique affichée de
l’entreprise et la déclinaison pertinente de sa démarche d’éco-conception. Un lien judicieux doit également être trouvé entre indicateurs rapportés au
niveau corporate et indicateurs présentés au niveau des consommateurs.
3. Cibler la part de marché sensible, celle qui permet un positionnement judicieux de la démarche, testant les outils d’éco-conception pour mieux en
baisser les coûts d’intégration par une déclinaison plus large par la suite.
4. Valider la demande des parties intéressées : entre les études consommateurs et la demande des ONG, pour ne citer qu’eux, il existe souvent un cap à
franchir. Pour ce faire, une déclinaison structurée sur la base de référentiels permet de circonscrire le périmètre.

Méthodologie et conseil
Il peut être judicieux de décliner un chapitre éco-conception dans son rapport de développement durable ou, pour les entreprises de taille plus modeste, non
aguerries à ce type d’exercice, de passer au crible leur activité de conception à l’aune de diverses grilles existantes ou questionnaires de développement
durable.

Les bonnes questions à se poser


1. Quel périmètre retenir pour l’éco-conception ?
2. Une analyse stratégique permettant d’identifier les nouveaux axes de développement a-t-elle été réalisée ?
3. Une étude de marché a-t-elle été réalisée ?

Avantages
Se positionner sur un sujet émergent
Trouver le bon angle pour ne pas disperser moyens et ressources

Précautions à prendre
Associer les équipes en interne
Écouter la demande des parties intéressées

CAS: Analyser les tendances du marché l’exemple de l’électroménager


Différentes sources, faciles d’accès et rapidement mobilisables, permettent de construire un raisonnement stratégique, préalable à toute démarche d’éco-
conception.
Prenons l’exemple de l’électroménager. Le GIFAM (Groupement interprofessionnel des fabricants d’appareils d’équipement ménager) publie
régulièrement des données fortes intéressantes sur les enjeux et les évolutions de la consommation de biens électroménagers.
Le marché français de l’électroménager en quelques chiffres
Les appareils ménagers participent à la vie quotidienne des Français. Chaque foyer est équipé en moyenne de 6,5 gros appareils ménagers et de 13 petits
appareils.
Légère croissance de l’électroménager en 2010
Le nombre d’appareils en service est considérable, 177 millions de gros appareils, 277 millions de petits appareils, plus de 50 millions d’appareils
électriques fixes de chauffage et de production d’eau chaude.
14,5 millions de gros appareils ménagers, 40 millions de petits appareils et 6,5 millions d’appareils de chauffage et de production d’eau chaude par
l’électricité sont achetés annuellement par les consommateurs français.
Le marché des appareils ménagers est en progression constante. Au cours des 10 dernières années, le chiffre d’affaires exprimé en millions d’euros
courants a augmenté d’environ 20 % pour atteindre les 4,7 milliards d’euros en 2010 (prix de cession hors taxes) soit environ 9 milliards d’euros en prix
publics.

Petit électroménager
Un marché en nette reprise
Après avoir été relativement épargné par la crise en 2009, le marché de l’électroménager enregistre une croissance de 2,6 % en 2010. Il s’est vendu près de
15 millions de gros appareils ménagers et 40 millions de petits appareils électroménagers. Autant de chiffres qui attestent la solidité d’un secteur en
croissance régulière.
Grâce à une diversité de l’offre et à une innovation permanente, le marché du petit électroménager (PEM) a enregistré en 2010 une progression de 5 % en
valeur.
L’offre des grandes marques génère 85 % du chiffre d’affaires et soutient un marché en croissance pour tous les univers du petit électroménager.
Des innovations qui accompagnent les tendances consommateurs
Afin de répondre aux attentes des consommateurs, les fabricants multiplient les efforts pour rendre les appareils toujours plus innovants.
Le « professionnel à la maison », tendance à la fois forte et commune à l’ensemble des familles de produits, est créateur de valeur des machines à expresso
(+9 %), aux tireuses à bière (+26 %), des tondeuses à barbe et finition (+20 %) aux brosses coiffantes et lisseurs à cheveux (+3 %) en passant par les
kitchen machines (+40 %).
Autre tendance, le « fait maison » est considéré par 94 % des Français comme source de plaisir et d’épanouissement. Pour répondre à cette implication
forte du consommateur, les fabricants proposent une offre toujours plus complète dans les univers de la préparation culinaire et de la cuisson (robots,
kitchen machines, centrifugeuses, mijoteuses électriques, appareils conviviaux…). Ils accompagnent leurs produits de livres de recettes de plus en plus
sophistiqués, font figurer sur leurs sites internet conseils et idées et signent des partenariats avec des chefs étoilés et des écoles de cuisine. Cet
accompagnement vers la facilité d’usage et la maîtrise des appareils a permis à la préparation culinaire de progresser de 13 % en 2010, après une année
record en 2009 (+ 25 %).
(Source : GIFAM)
OUTIL
2 Analyse SWOT

DÉFINIR LE POTENTIEL DE L’ENTREPRISE

En résumé
L’analyse SWOT permet de mieux appréhender la dynamique d’un sujet nouveau comme l’éco-conception par rapport à une entreprise existante.
Elle s’applique soit à toute l’entreprise, soit à une gamme de produits, soit encore à un unique produit. Il est en tout cas nécessaire de mener une
recherche d’informations en amont la plus large possible.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’analyse FFOM/SWOT se positionne comme un outil d’appréhension du contexte d’intégration d’une démarche d’éco-conception dans une entreprise.

Contexte
L’analyse FFOM/SWOT est bien connue du monde du management et du marketing. Elle doit être précédée d’un audit (interne et externe) et doit permettre
d’aboutir à des recommandations stratégiques : cibles, positionnement, objectifs et moyens.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Réaliser un premier diagnostic permettant de mettre à plat différentes sources documentaires : rapports développement durable, études de marché,
articles de presse...…
2. Classer en forces ou faiblesses les éléments quantifiés de diagnostic sur la partie interne : organisation, process, produits...…
3. Classer en opportunités ou menaces les éléments quantifiés de diagnostic sur la partie externe : marché, demande, concurrence...…
4. Rédiger une synthèse écrite, construite sur des éléments-clefs.

Méthodologie et conseil
Il est nécessaire de bien préparer cette analyse avec une quantité importante de documentation, qui viendra consolider une analyse qui, au final, peut se
résumer à… une seule page.
Il est nécessaire de bien distinguer les éléments internes des éléments externes, même si la synthèse devra puiser dans les uns et les autres des pistes de
recommandations stratégiques.
La plus grande difficulté réside ici dans la capacité à remonter en part de marché des succès de produits ou de gammes de produits éco-conçus. D’un côté,
les chiffres ne sont pas toujours aisément disponibles ; de l’autre, les démarches ne sont pas toujours explicitement développées comme telles… C’est le
cas par exemple de nombre de produits éco-conçus dont les entreprises n’ont pas souhaité pour diverses raisons en communiquer l’existence directement
aux consommateurs. Il est donc nécessaire d’analyser finement les fiches techniques et les produits mis sur le marché, sans se référer uniquement à la
communication « produits » présente dans les linéaires.

Les bonnes questions à se poser


1. Des labels ou référentiels existent-ils déjà dans le secteur ?
2. Un nouveau modèle d’affaires peut-il être décrit ?
3. Une opportunité en termes de bénéfices d’image ou de motivation du personnel peut-elle être identifiée ?

Avantages
Disposer d’un outil simple
Permettre de formaliser rapidement des orientations

Précautions à prendre
Distinguer l’analyse interne de l’analyse externe
Rester factuel, voire quantifier au maximum les éléments (en %, date, investissements prévisibles…)

CAS : L’analyse stratégique au service de l’éco-conception, l’exemple du groupe Impex et de la création de


My Note Deco
Leader européen dans le développement et la distribution d’accessoires techniques et de produits de confort pour l’automobile, Impex a diversifié son
activité pour se positionner sur un nouveau marché en croissance : les meubles éco-conçus.
L’idée de départ a été une déclinaison d’un des accessoires de confort vendus pour l’automobile : le tour de cou gonflable. Après un brainstorming et une
analyse stratégique, une ligne de mobilier gonflable a été imaginée : Air ConceptTM.
Ce projet est issu d’une opération collective baptisée Ecobooster de l’ARDI (agence régionale de design industriel de Rhône-Alpes).
Extrait d’un document de l’ARDI (impact innovation n° 7, juin 2011)
« Baptisée Air ConceptTM, l’ensemble de la gamme de mobilier développée par My Note Deco est conçue sur le même principe : un coussin gonflable
recouvert d’une housse textile en polyester de différentes couleurs et aux motifs variés. Facilement transportable, elle est vendue depuis 2008 dans des
points de vente spécialisés comme Alinea, Fly, Castorama ou But. En fin de vie, une étiquette « Recycle-moi », cousue sur la housse, invite le propriétaire
à renvoyer son fauteuil dégonflé, dans une enveloppe adéquate, à My Note Deco, qui prend à charge le recyclage : la partie gonflable est transmise à Ferrari
entreprise implantée à La Tour-du-Pin spécialisée dans le secteur des bâches polyester. Cette dernière a développé une filière de recyclage (Texyloop).
La housse textile est donnée à des artisans créateurs de la région qui lui offrent une seconde vie en objet de mode. En outre, si la production est assurée en
Chine pour des raisons de coûts et de savoir-faire, l’ensemble de la fabrication des prototypes est cependant réaliséen Rhône-Alpes. Prochaine étape pour
My Note Déco, la commercialisation dans les prochains mois d’une ligne haut de gamme, fabriquée entièrement en France cette fois. Cette diversification
du groupe Impex enregistre aujourd’hui des débuts prometteurs. Elle a réalisé 2,5 % du CA du groupe. Ce résultat devrait continuer à progresser dans les
années à venir avec l’augmentation des gammes et des points de vente, notamment à l’étranger. »
AIR CONCEPT, des fauteuils éco-conçus (source : My Note Deco)
OUTIL
3 Processus de conception

DÉFINIR LE NIVEAU DE MATURITÉ

En résumé
Le processus de conception vise à qualifier à chaque étape des idées en projets, puis en produits.
À chaque étape une qualification de solutions est opérée. Elle nécessite d’intégrer graduellement des données environnementales issues du cycle de vie
du produit. Cette intégration doit se fonder sur les compétences actuelles pour décliner au mieux la responsabilité produits.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Identifier avec précision le stade de maturité d’un projet d’éco-conception permet de mieux cerner les éléments qui seront utiles dans la prise de décision de
qualification.

Contexte
Les différentes étapes d’un processus de conception font appel à des compétences multiples, qui ont leur propre fonctionnement en termes de décision.
L’éco-conception doit s’adapter à ce contexte, tout comme les différents métiers dans cette chaîne de valeur doivent pouvoir intégrer concrètement l’éco-
conception à leurs propres outils de décision.

Comment l’utiliser ?
Étapes
Il est nécessaire d’identifier avec précision les stades de maturité de chaque développement produits, pour en extraire le type de connaissance à acquérir.
Citons quelques exemples :
niveau recherche : disposer d’éléments complets sur le cycle de vie de nouveaux matériaux,
niveau conception : identifier les marges de progrès réalisables facilement dans l’entreprise – au niveau des processus, ou par un nouveau design,
niveau développement : identifier avec précision les transformateurs de matériaux pouvant être sourcés,
niveau commercialisation : identifier le type d’informations demandé par les clients ou le retour grossistes obtenu, identifier les attentes en termes de
filières aval, lorsque le produit intégrera une filière de recyclage…

Méthodologie et conseil
Un rapide diagnostic du déploiement de la prise en compte de l’environnement dans le développement produit permettra d’identifier les acteurs clefs du
processus, et également leur niveau de connaissance de la démarche.

Les bonnes questions à se poser


1. Le processus de conception est-il documenté (exemple : exigences fonctionnelles et de performance, objectifs environnementaux, seuils
d’acceptation…) ?
2. Ce processus intègre-t-il les parties intéressées sur tout le cycle de vie (fournisseurs, livreurs, syndicats de collecte et traitement des déchets…) ?
3. Comment sont traités et documentés les nécessaires compromis entre fonctionnalités et environnement ?

Avantages
Cartographier précisément les connaissances à acquérir
Mobiliser les équipes sur la création de valeur

Précautions à prendre
Rester relativement neutre en regard des acteurs-clefs, aucune direction ne détient la solution
Ne pas exiger des informations consolidées et validées sur un produit encore en stade de développement

CAS : Un processus de conception innovant : du laboratoire à la production, en passant par la coopération


Le diagnostic environnemental et sanitaire réalisé sur certaines filières peut être particulièrement aigu. Le processus d’éco-conception à suivre peut, du
coup, emprunter des voies tout à fait innovantes.
Partant d’un constat et d’un fait industriel (la fermeture du leader de production de planches de surf pour raisons sanitaires), les porteurs du projet Notox
(simples surfeurs au demeurant) entament en 2006 un parcours dans l’éco-conception étonnant qui aboutira 5 ans plus tard (et quelques dizaines de milliers
d’euros) à la production de la première planche de surf éco-conçue (le concept greenOne®).
Citons dans ce processus, les principales étapes suivantes :
benchmark : contacts avec de nombreux laboratoires pour identifier de nouveaux matériaux et procédés de production,
soutien d’Oseo, de la Région Aquitaine, du conseil général des Pyrénées atlantiques ainsi que de la CABAB,
collaboration avec le CNRS de Grenoble,
incubateur d’entreprises (ESTIA),
développement de 3 activités différentes, structurées autour d’une démarche qualité :

un département industries chargé de produire les nouvelles planches (dont certaines avec structure en nid d’abeille avec comme matériaux carton
et lin),
un laboratoire qui offre pour tout acteur du marché des prestations uniques en Europe, autour de procédés de production moins polluants et plus
respectueux des travailleurs :
traitement et dépollution de l’air,
réduction du bruit des machines pour un confort de travail,
utilisation de produits non dangereux pour le nettoyage des outils,
postes de travail ergonomiques et équipements spécialisés de protection individuelle,
tri, recyclage et valorisation des déchets de production…

un département recherche et développement, qui permet un aller-retour constant entre innovation et performances, avec des premiers RETEX (retours
sur expérience) des utilisateurs très positifs qui valident les orientations prises (notamment en termes de gains de fonctionnalités) et qui visent
également à éco-concevoir d’autres applications dans l’univers du sport.
expérimentation de l’affichage environnemental avec le développement d’une information quantifiée et issue d’une ACV pour le consommateur…
OUTIL
4 Parties prenantes

DÉFINIR LE NIVEAU DE MATURITÉ

En résumé
La question transversale du cycle de vie implique de traiter de toutes les parties prenantes de ce même cycle de vie. Des questions particulières
techniques d’autres acteurs peuvent influer sur la conception du produit. Cette démarche peut être croisée avec une démarche plus large de
développement durable.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Identifier facilement les attentes de chacun et voir comment une démarche d’éco-conception peut y répondre.

Contexte
La plupart des textes nationaux ou internationaux abordant le développement durable et le RSO (responsabilité sociétale des organisations) traitent des
questions des parties intéressées. Ces questions étant transverses tout au long du cycle de vie, il est fort logique qu’une démarche d’éco-conception les
intègre pleinement.

Comment l’utiliser ?
Étapes
Le tableau ci-contre est donné à titre d’illustration. Il doit être adapté pour chaque entreprise, dans son contexte propre.

Méthodologie et conseil
Un diagnostic du déploiement de la prise en compte de l’environnement dans le développement produit permettra d’identifier les attentes clefs des parties
intéressées. Le recueil de ces attentes peut se faire par différents biais, une enquête terrain restant un des meilleurs moyens (retours direction R&D, veille
de la presse grand public et professionnelle…).
Une des plus grandes difficultés est de faire coller une démarche qui vise à améliorer la connaissance des impacts des produits d’une entreprise (de part
l’usage de différentes méthodes d’analyse), à un niveau de connaissance qui peut être infra, voire non significatif (comme dans le cas d’un produit encore
au stade de développement). Cette relative dichotomie peut être levée par l’usage croisé des signaux forts et des signaux faibles qui peuvent, sur une même
cible, concerner différentes étapes du cycle de vie. Ainsi, si le consommateur n’a pas toujours connaissance de la filière exacte d’élimination de son produit
(ni des impacts liés à son geste de tri ou de non-tri), les pouvoirs publics travaillent de concert avec les industriels pour accroître la part de recyclage, et ce,
notamment dans le cadre de la directive emballages. Des campagnes de presse sont ainsi menées pour mieux faire connaître les gains liés par exemple au
recyclage.

Les bonnes questions à se poser


1. Une cartographie des intérêts des parties prenantes a-t-elle été réalisée ?
2. Quel est aujourd’hui le type d’échange prévu avec les parties prenantes ?
3. Quelle est la nature et le degré de précision des informations échangées avec les parties prenantes ?

Avantages
Cartographier précisément les parties prenantes
Identifier un niveau d’appropriation par chaque partie prenante

Précautions à prendre
Le niveau de connaissance des impacts n’est pas homogène entre toutes les parties prenantes
L’intérêt pour tel ou tel sujet peut évoluer selon la pression médiatique

CAS : appareil électroménager (mixeur)


Définir les parties prenantes sur un cycle de vie implique de questionner toutes les étapes et tous les usages ou composants associés.
En prenant l’exemple d’un appareil d’électroménager (ici un mixeur), on prend conscience de la présence d’acteurs et de composants très différents, mais
tous impliqués, à des degrés divers, dans le cycle de vie du produit.

Notons qu’il serait évidemment également très intéressant de repartir de la nomenclature des produits et de s’interroger sur le propre cycle de vie de chacun
d’eux… et des acteurs associés.

CAS : Les parties prenantes de Malongo


« Le succès de notre politique de développement durable est directement lié à un dialogue soutenu avec nos fournisseurs, nos clients, le grand public et les
institutions.
Pacte Mondial
Engagé depuis 2001 au sein du Pacte Mondial, initiative sous l’égide de l’ONU visant à rassembler et promouvoir les pratiques d’entreprises responsables,
Malongo participe aussi à son développement dans la région PACA, à travers son implication dans plusieurs manifestations locales.
Clients et fournisseurs
Malongo édite depuis 2005 son rapport annuel de développement durable transmis à ses clients et fournisseurs, dans une démarche de dialogue et de
transparence. Cet échange est particulièrement nourri avec les fournisseurs, Malongo privilégiant aussi les produits et process présentant un avantage
environnemental à qualité égale (produits écolabellisés, entreprises certifiées...).
Grand public
Avec la création de son département formation en 1992, Malongo développe des initiatives vers le grand public visant à transmettre la connaissance du café
dans ses dimensions qualitative, éthique et culturelle. Visite de l’usine, organisation de colloques, création du Concours national du jeune professionnel du
café, manifestations lors de la Quinzaine nationale du commerce équitable, formation dans les lycées hôteliers, éditions de documents pédagogiques,
concours annuel de design, les actions sont très nombreuses et insistent notamment sur les problématiques du développement durable dans la filière café.
Initiatives régionales et nationales
Outre son implication dans le Pacte Mondial et les cafés du label Max Havelaar, Malongo est adhérente de IMS Entreprendre pour la Cité. Malongo
participe aussi au groupe développement durable de la FEEF (Fédération des entreprises et entrepreneurs de France) afin de partager les innovations avec
d’autres entreprises, et soutient financièrement un certain nombre d’initiatives. »
OUTIL
5 Choix du ou des produits cibles

DÉFINIR LE NIVEAU DE MATURITÉ

En résumé
Le choix des produits-cibles doit intégrer conjointement les connaissances actuelles (mises à jour selon les outils précédents) et les connaissances futures
(dont on précisera l’horizon temporel et la nature évolutive des chiffres potentiels).

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’objectif de l’usage de cette matrice est de positionner la performance éco-conçue dans une double perspective : aujourd’hui et demain. Cette attente doit
être traduite en offre produits au moment le plus opportun.

Contexte
Plusieurs entreprises ont lancé des produits éco-conçus soit trop en avance (emballages biosourcés…), soit en retard (produits d’entretien écologiques…).
Dans les deux cas, la connaissance était présente, mais incomplète dans le premier cas, et trop peu réactive dans le deuxième. Il est donc utile de
coordonner connaissance environnementale et connaissance du marché, en les liant au mix produits.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Définir son offre produits d’ici 6 mois, 1 an, 5 ans, 10 ans.
2. Identifier les connaissances nécessaires pour faire un brief le plus précis possible des enjeux R&D liés.
3. Définir une offre possible en intégrant les éléments économiques futurs.
4. Réaliser des études prospectives permettant de cerner les axes structurants pour un développement de produits.
Méthodologie et conseil
La plupart des grandes entreprises multinationales ont identifié 2020 comme étant une date-clef pour la réduction drastique de l’impact sur tout le cycle de
vie. La déclinaison pour une PME/TPE, sans aller jusqu’à des échéances aussi longues, doit au moins s’intéresser de près aux ruptures technologiques
possible à l’échelle des 6 mois à 2 ans sur son marché. Ces ruptures pourraient permettre de réaliser des gains substantiels en termes d’environnement, et
donc de s’intégrer dans une démarche d’éco-conception, et ceci plus facilement.

Les bonnes questions à se poser


1. L’éco-conception est-elle bien intégrée dans une démarche de gestion de projet ?
2. Un plan spécifique a-t-il été développé en concordance avec la feuille de route de l’entreprise ?
3. Peut-on écrire des scénarios de lancement de produits éco-conçus, intégrant le cycle de vie commercial prévisible ?

Avantages
Se projeter dans le futur, mais dans un cadre donné
Définir une nouvelle offre commerciale éco-conçue

Précautions à prendre
Identifier les connaissances à acquérir
Pouvoir mettre en œuvre rapidement certaines recommandations pour que l’exercice ne reste pas théorique

CAS : choisir le produit cible dans un périmètre donné


Différents paramètres influencent le choix d’un produit cible.
Un modèle proposé par BASF permet d’identifier ces paramètres qui couvrent :
l’horizon de mise sur le marché (6 mois, 1 an, 2 ans ou plus encore…),
les parties prenantes présentes (voir fiche n° 4),
le cycle de vie (et l’identification des étapes prises en compte),
le produit et le marché visés (1 produit, 1 gamme…),
le secteur (B2A, B2B, B2C, distribution…),
l’innovation (et son degré de rupture éventuelle),
l’objectif de l’étude (ses motivations premières…),
l’échelle visée de l’innovation,
l’horizon de mise sur le marché…
Ce modèle est appliqué ici sur l’exemple d’un téléphone à reconcevoir.
Ce modèle peut servir de check-list utile dans le cadre d’un prédiagnostic de l’innovation visée, et de sa portée potentielle. Chaque paramètre peut être
étayé par des éléments plus précis et remis dans un cadre de développement réel de produit.
Il est possible de distinguer deux grands types de stratégie dans cette analyse :
La stratégie « pas à pas » qui permet de graduellement capitaliser sur les efforts d’éco-conception (en passant d’un produit à une gamme), tout en
risquant d’apparaître, si la démarche n’est pas clairement expliquée, comme faisant du greenwashing. Cette stratégie est souvent suivie par les grands
groupes, désireux de ne pas bousculer leur modèle d’affaires en place.
La stratégie « globale » vise à porter un discours développement durable et éco-conception sur tous les produits. Elle est suivie par les nouveaux
entrants « bio-éco » sur de nombreux marchés, et qui peuvent construire leur entreprise sur une activité 100 % cohérente. Attention malgré tout à
l’effet de niche, et au renouvellement du discours et aussi des produits !

Exemple d’une analyse de positionnement stratégique du périmètre d’éco-conception


DOSSIER
DÉFINIR LES OBJECTIFS
2

Étonnament, s’il est un des domaines les moins bien définis dans la démarche d’éco-conception, c’est celui de la fixation des objectifs. Évaluations
multicritères (effet de serre, acidification, eutrophisation…), démarche multifactorielle (touchant presque toutes les directions de l’entreprise)… l’éco-
conception est par nature multiple, matricielle… et manque souvent d’unicité.

Écouter l’environnement
À l’image de la partie stratégique, il est nécessaire que le décideur « s’inspire » de l’environnement autour de son produit, pour mieux intégrer
l’environnement dans son produit. Il est toujours surprenant de voir que les étapes de diagnostic sont menées dans bien des études uniquement pour leur
côté comparatif entre options, avec la « seule » satisfaction des impacts évités, sans prise en compte d’objectifs plus spécifiques à atteindre.
Où les trouver ?
Veille réglementaire, note d’étonnement, mapping des impacts, définition de seuils de notabilité, benchmark, co-conception avec les fournisseurs… sont
quelques-unes des pistes, dont nous décrirons certaines, dans la partie suivante.

Intégrer l’environnement
La rédaction d’une feuille de route doit permettre de partager avec toutes les directions une vision du futur atteignable dans le domaine de l’éco-conception.
Cette vision doit décliner dans le même élan les éléments issus du diagnostic stratégique et ceux issus de cette approche plus centrée sur le produit. Des
éléments issus d’évaluations environnementales déjà réalisées, ou simplifiées, peuvent constituer un moyen d’identifier un premier cap pour diriger des
investigations complémentaires, plus lourdes et coûteuses en termes d’outils et de moyens de mise en œuvre. Notons au passage, que la plupart des
entreprises ayant conduit ce type d’approche, poursuivent… avec des gains économiques notoires à la clef.
Il est donc urgent, et utile, de passer d’une démarche de « heureux hasard » (on se réjouit des impacts évités par son nouveau produit a posteriori), à une
démarche de « choix résolu » (on fixe a priori les impacts à éviter du nouveau produit).

LES OUTILS
6 Mapping des enjeux
7 Des flux aux impacts
8 Croiser étapes et impacts
9 Veille réglementaire
10 Note d’étonnement
11 Mettre en place une feuille de route
OUTIL
6 Mapping des enjeux

IDENTIFIER LES ENJEUX

En résumé
Le mapping des impacts permet de visualiser facilement les enjeux à court, moyen et long terme.
Il permet ainsi de prendre conscience rapidement des thèmes à traiter dans une démarche d’éco-conception, et de l’aspect forcément multicritère qui est à
intégrer.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’objectif essentiel du mapping des impacts est d’intégrer une réflexion multicritère dans une démarche d’éco-conception. Cette réflexion peut être motivée
par des impacts à plus ou moins proche distance spatio-temporelle.

Contexte
La question multicritère de l’environnement est souvent réduite à une approche monocritère, qui ne permet pas, dans une démarche d’innovation,
d’identifier toutes les bonnes pistes d’amélioration.
Ce mapping permet également de faire un lien plus direct avec les indicateurs suivis déjà en interne au niveau de l’entreprise.

Comment l’utiliser ?
Étapes
Il est nécessaire dans un premier temps de poser les jalons d’une analyse des impacts sur lesquels l’entreprise est attendue.
Ceci doit être réalisé sur la base d’une analyse environnementale classique, intégrant de facto le métier de concepteur, avec l’identification des
prescripteurs, internes ou externes.
On peut retrouver ici également une analyse par parties intéressées, permettant de mieux cerner la demande sociale en matière de respect de
l’environnement.
Il faut enfin mettre en place un cadre de reporting, pour donner corps aux indicateurs.

Méthodologie et conseil
Ce mapping peut être complété par d’autres impacts plus spécifiques au secteur d’activité de l’entreprise. L’actualité peut conduire également à remonter
certains impacts considérés comme de long terme, à des sujets à traiter à court terme. Les exemples récents des questions liées à la biodiversité ou à la
question de l’eau en sont quelques illustrations.
Par ailleurs le degré de finesse des indicateurs peut être travaillé ultérieurement notamment dans le cadre de la réalisation d’analyses de cycle de vie.

Les bonnes questions à se poser


1. La politique environnementale est-elle appropriée à l’origine et à la fréquence des impacts environnementaux sur le cycle de vie ?
2. Cette politique détermine-t-elle des objectifs et cibles à atteindre ?
3. Ces objectifs sont-ils documentés et régulièrement mis à jour ?

Avantages
Obtenir une représentation globale de l’environnement
Garder un lien avec la politique générale de l’entreprise

Précautions à prendre
Identifier les sujets majeurs par rapport à ses produits
Être en cohérence au niveau des solutions adoptées
OUTIL
7 Des flux aux impacts

IDENTIFIER LES IMPACTS

En résumé
Les méthodes de calculs des impacts, présentes dans la méthodologie de l’ACV (Analyse de cycle de vie), permettent de regrouper par catégorie
d’impacts les principaux flux ou émissions polluantes émis à chaque étape du cycle de vie des biens et services. Ces méthodes rendent possibles des
comparaisons entre plusieurs solutions de conception.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
En permettant de passer des flux aux impacts, les méthodes développées dans le cadre des ACV visent à mieux décrire les mécanismes environnementaux
et à mieux construire une décision pour les réduire, dans le cadre notamment de comparaisons dans le domaine de l’éco-conception.

Contexte
Le développement récent des analyses de cycle de vie a permis également de développer la connaissance de la modélisation des effets sur l’environnement
des diverses substances émises sur le cycle de vie.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier les indicateurs d’intérêt à suivre dans le cadre du projet d’éco-conception (ex. les émissions de gaz à effet de serre…).
2. Identifier les méthodes de calcul permettant d’aboutir à un indicateur décrivant le problème en question (ex : le kg équivalent CO2 basé sur la méthode
du GIEC…).
3. Utiliser cet indicateur dans le cadre de comparaisons en s’assurant du caractère homogène du périmètre d’étude.

Méthodologie et conseil
Il est important de construire sa démarche de sélection des indicateurs sur de la littérature extérieure (la commission européenne a publié l’ILCD –
International Reference Life Cycle Data System – Handbook avec une sélection d’indicateurs jugés plus ou moins pertinents au niveau, au moins, de la
robustesse du calcul) mais également sur une réflexion interne. Pourquoi suivre les émissions de CFC si tout le cycle de vie n’en utilise que peu, voire pas
du tout ? En d’autres termes, l’aspect significatif de l’impact doit être retenu pour mener à bien une étude pertinente d’éco-conception, tout en maintenant
au minimum une vision multicritère de l’environnement et des milieux récepteurs.

Les bonnes questions à se poser


1. L’entreprise a-t-elle décrit les flux entrants et sortants tout au long du cycle de vie de ses produits ?
2. Quelle méthode est-elle utilisée pour réaliser cette étape ?
3. Les impacts sur un ou plusieurs produits sont-ils déterminés et disponibles pour les parties intéressées ?

Avantages
Ne sélectionner que les indicateurs pertinents et les méthodes les plus reconnues
Disposer d’une source bibliographique importante

Précautions à prendre
Valider ses choix en identifiant les impacts utilisés couramment
Mettre de côté les impacts qualitatifs

CAS : S’appuyer sur les travaux de l’ILCD Handbook


L’ILCD Handbook constitue un ensemble de différents documents techniques, dont certains traitent des indicateurs utilisables dans les outils d’évaluation
environnementale, dont les ACV. Essentiellement destinés à la communauté ACVisite, l’ILCD Handbook permet également aux entreprises de mieux
cerner l’état de l’art de l’évaluation des indicateurs eux-mêmes. Nous proposons ici une traduction du document publié en novembre 2011. Des
informations complémentaires ou mises à jour pourront être trouvées sur le site de la Commission Européenne (http://lct.jrc.ec.europa.eu).

Méthodes recommandées et leur niveau de recommandation Midpoint


Légende : Niveau de recommandation
Niveau 1 : Méthode recommandée et satisfaisante
Niveau 2 : Méthode recommandée, quelques améliorations nécessaires
Niveau 3 : Méthode recommandée, mais à utiliser avec prudence
Intermédiaire : Méthode pouvant être considérée comme la meilleure mais pas assez mature pour être recommandée.
Source : ILCD Handbook : Recommendations for Life Cycle Impact Assessment in the European context, First edition, décembre 2011.
OUTIL
8 Croiser étapes et impacts

IDENTIFIER LES POLLUTIONS NOTABLES

En résumé
La pensée en cycle de vie impose une réflexion hors des murs de l’entreprise, et conduit à interroger aussi bien fournisseurs que logisticiens ou entreprise
de traitement de déchets. Sans oublier l’usage par le consommateur. Cette matrice permet de rapidement questionner les éléments notables sur un cycle
de vie, et les responsabilités afférentes partagées par les acteurs de la supply chain.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’approche cycle de vie est au cœur de la démarche d’éco-conception. Il est donc primordial d’avoir à sa disposition une analyse aussi large que possible
des impacts de son produit, qui sont bien souvent plus importants hors des murs de son entreprise.

Contexte
La plupart des outils permettant de mesurer les impacts sur le cycle de vie des produits questionnent, fort heureusement, les étapes dites souvent du
« berceau à la tombe ».

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Il est nécessaire de réaliser une véritable analyse sur la vie du produit, et même, bien avant, sur la vie des matériaux qui le composent, ou de l’énergie
nécessaire à sa fabrication ou à son transport.
2. Cette étape d’inventaire, fondée sur la nomenclature des produits, étant réalisée, il est également nécessaire de bien identifier les acteurs de la chaîne
de création de valeur et d’élimination du produit en fin de vie (fournisseurs, logisticiens, distributeurs, centres de traitement des déchets…).

Méthodologie et conseil
Une des directions à rencontrer en priorité pour réaliser ce diagnostic est la direction des achats, qui disposent de nombreux éléments concernant le cycle de
vie du produit, et notamment également les quantités achetées de telle ou telle matière première, avec son origine.
Une synthèse par produits de tous les acteurs impliqués, avec une affectation économique des coproduits permettra de disposer d’une première analyse fort
utile pour la suite de la démarche.
Cette démarche s’inspire ici des travaux menés il y a 10 ans dans le cadre de l’ESQCV (évaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie). Notons que le
titre de cet outil est bien plus une première approche d’ACV simplifiée et focalisée sur les enjeux principaux, telle que d’ailleurs désormais préconisée dans
les travaux de l’affichage environnemental au niveau national.

Les bonnes questions à se poser


1. Les points faibles du produit ont-ils été identifiés sur son cycle de vie ?
2. Les moyens d’y remédier sont-ils faciles à mettre en œuvre ?
3. Une comparaison avec un autre produit de référence permet-elle de mettre en valeur les points forts du produit ?

Avantages
Disposer rapidement des acteurs du cycle de vie du produit
Pouvoir réutiliser ces données dans la suite de la démarche

Précautions à prendre
Ne pas se perdre dans les détails du cycle de vie
Se concentrer sur les enjeux majeurs et ne pas les oublier

CAS : l’ESQCV
La méthode la plus appropriée pour réaliser des croisements simples entre étapes et impacts (et générer des « hot spots » environnementaux) est l’ESQCV
(Évaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie). Son cadre a été défini dans le fascicule de documentation de l’AFNOR FD X 30-310. L’ESQCV a été
formalisée à l’occasion d’un projet-pilote réalisé en 1999 pour le Ministère chargé de l’Environnement.
L’ESQCV permet également de générer des indicateurs d’éco-efficacité aidant à prendre des décisions d’améliorations rapidement.
Après avoir défini dans un premier temps l’unité fonctionnelle correspondant au produit ou service étudié et pris en compte les informations disponibles sur
les intrants consommés (composition du produit…), l’évaluateur procède aux 5 étapes distinctes suivantes.
1. Recherche d’informations sur les problèmes posés par le produit
Analyses du cycle de vie (ACV)
Données producteur
Autres données spécifiques…
Cette étape permet d’identifier les données scientifiques existantes liées au type de produit existant.
2. Identification des principaux problèmes d’environnement[1]

Il s’agit ici d’identifier suite aux informations analysées plus haut les contributions aux problèmes d’environnement sur une ou plusieurs étapes du cycle de
vie.
3. Focalisation sur 5 à 10 indicateurs jugés pertinents par l’évaluateur
Ce choix méthodologique est destiné à simplifier l’analyse et à permettre de dégager les axes principaux de progrès.
4. Calcul des ratios d’éco-efficacité

Ce calcul est effectué par rapport à l’unité fonctionnelle définie au début de l’étude.
5. Représentation graphique

Les valeurs entre 0 et 1 sont jugées comme étant des contributions notables et méritent donc des recommandations.
Les valeurs supérieures à 1 sont des indicateurs d’éco-efficacité du produit (elles peuvent également faire l’objet de recommandations, l’éco-efficacité
n’ayant – en théorie ! – pas de maxima).
D’autres problèmes ne pouvant être quantifiés peuvent également faire l’objet de recommandations appelées « qualitatives » car ne faisant pas
référence à des flux identifiés précisément dans le cadre de ces calculs.

EXEMPLE : calculs d’éco-efficacité appliqués à un ordinateur


Le produit étudié est un ordinateur personnel. Les valeurs comprises entre 0 et 1 sont jugées comme étant des contributions notables à des problèmes
d’environnement et méritent donc des recommandations.
AUTRES EXEMPLES d’indicateurs utilisables dans la démarche ESQCV
Masse vierge entrant dans la composition du produit
Masse totale du produit
Énergie spécifique des matériaux entrant dans la composition du produit
Consommation énergétique du produit lors de son utilisation
Masse des matériaux entrant dans la composition du produit pour lesquels il n’y a pas de filière de valorisation
Contributions notables à des problèmes de pollution et/ou de déchets
Estimation de la durabilité du produit
Temps de démontage du produit (séparation des matériaux)…
La méthode de l’ESQCV permet une première investigation sur les indicateurs les plus faciles à identifier.
Il est possible de rendre compte plus en finesse de la nature des indicateurs en utilisant le modèle PER (source OCDE).
Le modèle PER met en évidence les liens et l’interdépendance entre les différentes questions environnementales.
Le modèle PER caractérise donc « les indicateurs de pressions sur l’environnement, les indicateurs des conditions environnementales et les indicateurs des
réponses de la société » :
Indicateurs de Pressions : ils décrivent les pressions exercées par les activités humaines sur l’environnement, y compris les ressources naturelles.
Deux types de pressions sont caractérisés, les pressions indirectes et directes. Les indicateurs de pressions reflètent les intensités d’émission ou
d’utilisation des ressources et leurs tendances ainsi que leurs évolutions sur une période donnée.
Indicateurs d’état (ou indicateurs des conditions environnementales) : ils concernent la qualité de l’environnement ainsi que la qualité et la quantité
de ressources naturelles. Ils donnent une image de l’ensemble de l’état de l’environnement et de son évolution dans le temps.
Indicateurs des réponses de la société : ils reflètent l’implication de la société à répondre aux préoccupations liées à l’environnement. Les actions et
réactions individuelles et collectives (actions publiques – actions privées) sont de plusieurs ordres : atténuer ou éviter les effets négatifs des activités
humaines sur l’environnement ; mettre un terme aux dégradations déjà infligées à l’environnement ou chercher à y remédier ; protéger la nature et les
ressources naturelles. Les dépenses de protection de l’environnement, les taxes, les subventions, la réglementation, les taux de réduction des pollutions
en sont des exemples.
(Source : Ministère chargé de l’environnement)

[1] Adaptation du fascicule de documentation de l’AFNOR FD X 30-310


OUTIL
9 Veille réglementaire

IDENTIFIER LES ÉTAPES

En résumé
La veille réglementaire permet de disposer d’un regard sur l’évolution de son marché, par le biais de seuils, valeurs, ou produits ou substances
réglementées ou interdites.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
La veille réglementaire permet de s’assurer dans un premier temps de sa conformité réglementaire aux textes français, européens et internationaux.

Contexte
La plupart des contraintes d’éco-conception apparues ces dernières années l’ont été dans des textes européens, notamment dans des directives européennes
qui ont concerné l’emballage, l’automobile, l’industrie électronique et la chimie.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier les principales revues professionnelles de son secteur d’activité
2. Identifier les principales revues professionnelles spécialisées dans les questions environnementales
3. Faire une synthèse des informations collectées sous forme de tableaux regroupant objectifs, dates, éléments et sources du document
4. Identifier les personnes-ressources au sein de l’entreprise pour suivre la mise en œuvre des principales recommandations issues de cette veille
5. Mettre en place des revues de direction produits permettant de s’assurer de la conformité constante de ses produits à la réglementation afférente
6. Mettre en place un tableau de bord et un système d’alerte le cas échéant.
Méthodologie et conseil
La veille doit par essence être constamment mise à jour et suivie.
Cette veille ne doit pas se contenter de la partie législative et réglementaire, mais également intégrer la partie normative, fort loquace dans le domaine de la
qualité écologique des produits (écolabels, affichage environnemental…).
Une synthèse par produits des éléments collectés et une réunion régulière avec les directions concernées peuvent assurer une couverture satisfaisante de la
thématique.

Les bonnes questions à se poser


1. Une évaluation croisée de la conformité réglementaire a-t-elle été réalisée ?
2. Un plan d’actions de mise en conformité est-il réalisé en intégrant le développement de nouveaux produits ?
3. Une veille réglementaire est-elle tenue à jour et par qui ?
Avantages
Disposer d’avantages stratégiques
S’assurer de la conformité de ses produits

Précautions à prendre
Rédiger un agenda circonstancié de toutes les contraintes
Le décliner intelligemment pour toutes les directions de l’entreprise
OUTIL
10 Note d’étonnement

UN AUTRE REGARD

En résumé
La note d’étonnement permet d’identifier des axes de progrès non priorisés par des éléments de remontée d’information classiques. Cette note doit être
réalisée en priorité par un non-sachant, interne ou externe, mais s’inscrire dans une méthodologie précise, pour permettre une analyse permettant de
mener diverses actions de progrès.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
La note d’étonnement permet, grâce au regard extérieur qui s’y exprime, de disposer d’éléments de décision sur les pistes à engager dans une démarche
d’éco-conception.

Contexte
La question de la qualité écologique des produits dépend également de la perception des éléments communicants des produits ou services actuels. Il peut
donc être opportun d’identifier les axes aujourd’hui retenus pour mieux définir ceux à utiliser par la suite.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier la thématique à traiter (communication des produits en magasins, conseils des vendeurs, communication internet, packaging, composition
des produits…).
2. Identifier le type de compétence nécessaire à mobiliser (en interne ou en externe), sachant que l’absence de compétences produits est un plus, tout
comme la facilité de retranscription des éléments identifiés.
3. Valider en comité de produits, avec les principales compétences métiers et produits de l’entreprise.
4. Définir la méthodologie mais laisser une part de liberté importante au consultant (lui permettre par exemple d’avoir un accès facilité au réseau de
distribution, lui permettre de prendre des photos de rayons, de produits etc.).
5. Valider le rapport final et organiser une réunion de restitution.
6. Bâtir à la suite une feuille de route pour l’amélioration suite aux préconisations.

Méthodologie et conseil
Veiller à disposer d’un regard neutre et indépendant, dont la qualité du travail se jugera à la restitution (la note en elle-même et un powerpoint
abondamment illustré) et non à la pertinence des remarques (qui dépendent de la mise en œuvre ou non d’un plan d’actions).

Les bonnes questions à se poser


1. Quel est le rôle prévu pour le consultant et quel est le périmètre de la mission ?
2. Quels sont les moyens alloués à la mission ?
3. Quel est le mode de restitution envisagé ?
4. Qui va mettre en œuvre les recommandations ?

Avantages
Disposer d’un regard extérieur qui n’est pas directement impliquant
Avoir un regard qui peut malgré tout permettre de porter l’attention sur des éléments cruciaux
Précautions à prendre
Ne pas juger l’observateur mais juger sa propre marge de progrès
Sécuriser l’observateur dans sa mission par la définition d’un cadre préalable et des objectifs partagés par tous en amont
OUTIL
11 Mettre en place une feuille de route

PRIORISER LES TÂCHES

En résumé
La feuille de route permet de décrire le cycle de développement des produits et les ruptures technologiques et évolutions attendues. Elle doit être
construite sur une vision partagée et collégiale d’une politique d’éco-conception.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
La feuille de route permet de projeter le portefeuille produits dans le temps, avec une vision prospective des évolutions attendues. Elle permet de fédérer les
différentes directions de l’entreprise autour d’objectifs partagés.

Contexte
La démarche d’éco-conception requiert une vision à long terme, qui dépasse le seul cycle de vie des produits actuels, pour intégrer des éléments exogènes
attendus, notamment en termes d’innovation. Il est donc primordial que toutes les forces de l’entreprise partagent dans un document unique les attendus du
développement produits.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Décliner la stratégie de la direction en objectifs par gammes voire par produits.
2. Animer des groupes de travail s’appuyant sur l’analyse précise des besoins clients, de la technologie mise en œuvre, des compétences acquises et des
ressources budgétaires disponibles.
3. Définir le niveau d’évaluation environnementale nécessaire par ligne de produits et identifier les outils et compétences à mobiliser en interne ou
externe.

Méthodologie et conseil
Il est nécessaire d’associer aussi bien la Direction achats (et sa connaissance des marchés fournisseurs en amont) que la Direction marketing (et sa
connaissance des marchés clients en aval), autour d’une vision R&D (pilotée par la direction du même nom).
Cette vision R&D doit être enrichie de l’apport de l’approche « cycle de vie » de l’éco-conception et donc être alimentée, graduellement, par divers apports
d’outils et de méthodologies.
Ce travail collaboratif et prospectif doit aboutir à un planning structurant à horizon d’au moins 3 ans, permettant de décrire le parcours prévu de chaque
produit.

Les bonnes questions à se poser


1. La direction a-t-elle prévu la mise en place de revue générales de son processus d’éco-conception ?
2. Comment les résultats sont-ils analysés ?
3. Comment la politique, les moyens mis en œuvre et dégagés et le mode d’organisation sont-ils modifiés pour assurer l’amélioration continue de la
démarche d’éco-conception ?

Avantages
Permettre l’intégration du long terme dans l’approche produits
Permettre l’identification des axes de développement où l’éco-conception permet de croiser l’innovation

Précautions à prendre
Mettre à jour chaque année la feuille de route
Rester créatif et ouvert
CAS : Feuille de route de l’ADEME pour l’éco-conception
L’ADEME a publié récemment la feuille de route de l’éco-conception, dans le cadre des Investissements d’avenir.
Quatre visions y sont décrites, tournant autour de 3 axes structurants : la réglementation, le libre-échange, les stratégies industrielles.
Le texte suivant est issu du document « Feuille de route stratégique Produits, procédés et services éco-conçus, Version réécrite, validée et corrigée, le 15
décembre 2011 ».

Vision 1 : une production et une consommation durables soutenues par la régulation


C’est la vision la plus contrastée par rapport à la situation actuelle. Le monde change sous l’effet d’une régulation forte favorable à l’environnement, la
santé, le social et le développement économique. Par un mouvement de fond, les consommateurs deviennent proactifs et les professionnels adhèrent à un
mode de vie réinventé faisant écho à la régulation forte. Selon l’échelle géographique de la régulation, les démarches d’écologie industrielle peuvent
émerger, notamment dans le cas d’une gouvernance territoriale forte.
Exemples :
Produits et services, émergence de nouveaux modèles d’affaires adaptés à la satisfaction d’une nouvelle forme de demande : modularité des produits,
services de mobilité, de proximité et de mutualisation de matériel, mouvement slow-design/food/city/travel27, achats publics de produits écologiques,
éco-conception des produits liés à l’énergie.
Procédés, écologie industrielle : plates-formes d’échanges et d’expérimentation, symbiose industrielle territoriale, éco-quartiers, éco-cités.
Les opportunités :
Le développement de l’éco-conception et de l’écologie industrielle en France au cœur des industries et des services (ingénierie de projets, procédés,
usines, zones d’activité économique).
La prévention de la consommation des ressources généralisée.
La mutualisation de moyens et le partage de services.
Le renforcement des liens entre producteurs et consommateurs.
Les menaces :
La complexité de la mise en œuvre des régulations.
La difficulté à atteindre les bénéfices environnementaux escomptés.
Vision 2 : un développement des marchés internationaux de biens et services plus respectueux de l’environnement
Dans cette vision, la société a réinventé son rapport à la consommation pour intégrer les enjeux environnementaux, sanitaires, économiques et sociaux.
Comme aujourd’hui, la dynamique économique mondiale reste dominée par le libre-échange. Certains marchés internationaux de biens et services ont
intégré l’éco-conception pour réduire leur coût et afficher le respect de l’environnement dans le positionnement de leur produit. Les démarches d’écologie
industrielle sont déclenchées par la proactivité des industriels et motivées principalement par une réduction des coûts.
Exemples :
Produits et services : modèles bas coût, compensation volontaire des émissions de carbone28, plates-formes collaboratives et communautaires (i.e.
logiciel libre).
Procédés, écologie industrielle, ingénierie : technologies de rupture dans l’industrie manufacturière.
Les opportunités :
Le développement en France de nouveaux services et de nouveaux modèles d’affaires.
Le développement en France de compétences en éco-conception pour réduire les coûts des produits et services échangés sur les marchés
internationaux.
La diffusion rapide des meilleures éco-technologies.
Les menaces :
La fuite des entreprises françaises à l’étranger.
L’absence de maîtrise de l’ensemble du cycle de vie des produits et services.
Vision 3 : une éco-conception tirée par des réglementations
Dans cette vision, les consommateurs et les professionnels ne remettent pas en cause leur comportement actuel et n’en changent pas spontanément. La
régulation oriente le développement des marchés en intégrant la dimension environnementale et sanitaire, à l’échelle locale et mondiale. À la différence de
la vision 1, la régulation apparaît comme un contrepoids au manque de fonctionnement en mode collectif et se traduit de fait par d’importants dispositifs
d’accompagnement et de réglementation. Les démarches d’écologie industrielle sont déclenchées dans le cas de gouvernance territoriale forte et motivées
par des gains financiers.
Exemples :

Produits et services : achats publics de produits écologiques, éco-conception des produits liés à l’énergie, services de location de matériel.
Procédés, écologie industrielle : métrologie en temps réel des émissions des installations industrielles et mise à disposition du public des résultats.
Les opportunités :
Un développement de l’écologie industrielle et de la prévention de la production de déchets.
Des avoirs et des usages maîtrisés (ressources, consommation d’eau, de matière, d’énergie, etc.).
Les menaces :
La complexité de la mise en œuvre des régulations.
La difficulté à atteindre les bénéfices environnementaux escomptés.
Vision 4 : une éco-conception tirée par des stratégies industrielles
Cette vision ne remet en cause ni le modèle de libre échange ni nos modes de vie actuels. L’horizon 2050 se caractérise par une éco-conception tirée par
des stratégies industrielles, sur quelques flux de matières à haute valeur ajoutée qui présentent un intérêt stratégique.
Exemples :
Produits et services : produits éco-conçus pour réduire les coûts en matières premières et maintenir une activité compétitive ; proportion non
négligeable de produits issus d’une démarche marketing vert ciblant plus l’aspect « propre pour l’environnement » que l’intérêt et le besoin
fonctionnel.
Procédés, écologie industrielle : valorisation partielle de produits en fin de vie.
Les opportunités :
Une éco-conception motivée d’abord par des économies financières, puis de ressources.
Un développement commercial du secteur high-tech avec une consommation de produits et services intelligents, nomades, communicants,
dématérialisés.
Les menaces :
La fuite des entreprises françaises à l’étranger.
Une augmentation des impacts environnementaux.

Appel à manifestations d’intérêt (AMI)


Investissements d’Avenir
Programme économie circulaire
Biens et services éco-conçus et écologie industrielle
B.2 Les attentes de démonstrateurs, d’expérimentation et de plateformes d’écologie industrielle
Les démonstrateurs, les expérimentations préindustrielles et les plateformes technologiques proposés dans le cadre de cet AMI pourront combiner tout ou
partie des innovations intégrant les champs décrits ci-après :
Axe 1 : Eco-conception de produits (biens ou services)
Axe 2 : Développement de nouveaux modèles d’affaires
Axe 3 : Ecologie industrielle appliquée.
Axe 1 : Eco-conception de produits (biens ou services)
Les démonstrateurs concerneront la recherche, le développement et l’expérimentation de la mise sur le marché de biens ou de services innovants, élaborés
dans le cadre d’une démarche systémique d’éco-conception ou dans un objectif de prévention des déchets tel que défini dans l’article L 541-1-1 du code de
l’environnement.
Les projets pourront ainsi porter sur tout ou partie des différentes étapes de la vie du produit. Les pistes de recherche listées ci-après sont illustratives. Les
projets pourront proposer des pistes alternatives ou complémentaires.
Développement de nouvelles matières premières : les expérimentations viseront le développement de matériaux ou substances qui génèrent moins
d’impacts sur l’environnement avec des capacités techniques performantes pour des usages identifiés.
Conception des nouveaux produits et services : les expérimentations porteront sur la conception de biens et services dont les impacts sur
l’environnement seront réduits sur l’ensemble du cycle de vie. Ils aborderont notamment des questions d’économie de matières premières ; de choix des
matières premières ; d’optimisation des localisations dans la chaîne de production ; d’optimisation logistique ; de durée de vie, réparabilité, maintenance,
réduction des flux utilisés par le produit (énergie, eau) ; facilités de traitement en fin de vie (démontabilité, recyclabilité)…
Modification de chaînes de production induite par la conception de nouveaux produits, une chaîne de production pourra être modifiée (i.e. élément
supplémentaire).
En complément des pistes de recherche mentionnées ci-dessus, les projets pourront proposer les axes suivants qui à eux seuls ne pourront pas faire objet
d’un projet éligible à l’AMI :
Innovation dans les stratégies commerciales ou le marketing relationnel : les expérimentations pourront proposer une stratégie commerciale innovante
en relation avec un produit éco-conçu dans des domaines ou les stratégies commerciales habituelles ne jouent pas dans le sens de l’environnement (enjeu
du rapport au temps par exemple : fréquence de renouvellement des collections).
Développement d’outils et de méthodes pour aider l’entreprise à intégrer l’éco-conception dans ses décisions stratégiques. Des adaptations aux
solutions logicielles existantes (CAO), qui intègrent l’ensemble des critères de l’éco-conception sont attendues. Il s’agira également de développer de
nouvelles approches « systèmes » intégrant les différents métiers et les différentes étapes du produit ; sont attendus également des outils de gestion spatiale
et temporelle des flux (matière, énergie, eau…) à des fins opérationnelles.
Recherche industrielle améliorant l’acquisition, la gestion et la diffusion des connaissances afin d’accompagner les pratiques de l’analyse
environnementale et sanitaire inhérentes à l’éco conception.
Axe 2 : Développement de nouveaux modèles d’affaires
Parallèlement aux solutions technologiques innovantes, le développement de nouveaux modèles d’affaires peut à lui seul constituer une réponse à la
satisfaction d’un besoin permettant une optimisation des impacts globaux.
Cet axe de l’AMI concerne donc des projets d’économie de fonctionnalité portant sur le passage de la production et de la vente d’un bien à la fourniture
d’un service (système de location-maintenance, partage en libre service…) et permettant une réduction significative des impacts environnementaux et
sanitaires associés.
Les porteurs de projets apporteront une attention particulière à la définition d’une stratégie Marketing innovante.
Des démonstrateurs et expérimentations préindustrielles sont donc attendus sur le développement de nouveaux modèles d’affaires B to B (relation inter
entreprises) ou B to C (entreprises à consommateurs) pouvant intégrer différents schémas et notamment :
– des expérimentations orientées produit sur des propositions de services additionnels au produit (adaptation, maintenance, reprise en fin de vie) ;
– des expérimentations orientées usage sur le développement de services innovants de vente de l’usage plutôt que du produit (location, leasing,
mutualisation et partage) ;
Les services proposés devront démontrer leur performance environnementale en terme de diminution des impacts environnementaux par rapport à une
solution de référence tout en préservant la qualité du service rendu à l’utilisateur et en restant compétitifs. L’innovation pourra également porter sur les
conditions d’amélioration du service : la robustesse des biens, la logistique de suivi et de récupération des biens, le développement de nouveaux produits ou
procédés facilitant la réparation et la maintenance des biens à des coûts compétitifs par rapport au remplacement.
Les projets pourront également proposer la création de modèles contractuels adaptés à l’économie de la fonctionnalité.
Axe 3 : Ecologie industrielle appliquée
L’écologie industrielle est un mode d’organisation industrielle mis en place collectivement par plusieurs opérateurs économiques et caractérisé par une
gestion optimisée des ressources et un fort recyclage de la matière et de l’énergie. Concrètement, il s’agit de réaliser des synergies entre plusieurs acteurs
économiques indépendants (valorisation, mutualisation de services) à l’échelle d’une zone ou d’un territoire, pour limiter la consommation de ressources et
tendre vers des circuits courts. La démarche d’écologie industrielle va au-delà des approches technologiques et répond à une logique collective de
mutualisation et d’échanges (équipements, déchets, matières premières, énergie, services…). Seules quelques références existent sur le territoire national.
Des démonstrateurs d’écologie industrielle sont donc attendus, les projets devant démontrer leur capacité à rassembler des acteurs territoriaux dans une
même dynamique et de passer d’une phase conceptuelle et méthodologique à la concrétisation pérenne d’un processus d’écologie industrielle pouvant
s’appuyer notamment sur des innovations technologiques ou organisationnelles. Les besoins de démonstrateurs existent aussi bien pour la création de
nouveaux sites (par exemple sur des zones d’activités à développer) que pour l’adaptation de sites existants.
Des expérimentations sont attendues notamment sur :
– la valorisation et l’échange de flux industriels (eaux industrielles, déchets et coproduits, énergie, etc.) ;
– l’adaptation des procédés industriels à l’utilisation de flux qui ne sont pas strictement identiques à ceux utilisés plus classiquement ;
– la mutualisation des services aux entreprises (gestion collective des déchets, collecte et réutilisation des eaux pluviales, transport, etc.) ou le partage
d’équipements.
Les expérimentations proposeront des modes de gouvernance robustes face au risque de dysfonctionnements qui peuvent intervenir dans la durée du fait de
divergences d’intérêts ou de priorités entre les acteurs, ou plus simplement de l’inertie intrinsèque d’un fonctionnement en réseau, dont la capacité à
évoluer est plus lente. Le porteur de projet clairement identifié, veillera à prendre en compte les facteurs d’adhésion à des modes collectifs, les modes
d’animation et de médiation et à générer des supports juridiques pour que les solutions partenariales restent pérennes, minimisent les risques
d’interdépendance et s’affranchissent des problèmes de confidentialité.
Les expérimentations visées sont également ouvertes aux projets moins territorialisés qui cherchent à valoriser les flux de matières. Il s’agit par exemple
d’entreprises s’associant pour que les produits conçus par les unes puissent, en fin de vie, devenir la matière première de produits conçus par d’autres.
DOSSIER
IDENTIFIER LES OUTILS DE L’ÉCO-CONCEPTION
3

Démarche « hors des murs de l’entreprise », de par la nature de la plupart des cycles de vie analysés, l’éco-conception implique l’usage d’outils pour
approcher la réalité des impacts de ses fournisseurs, mais également de la phase d’usage chez le consommateur, ou encore de la fin de vie de ses produits,
dans les filières de collecte, tri et traitement des déchets. Si la plupart des impacts sont d’ailleurs déterminés, indirectement, par le concepteur d’un produit
dès le cahier des charges, se pose la question cruciale de savoir comme « dépolluer à la source » de la décision. Et cette dépollution fait appel à une batterie
d’outils, qu’il est opportun de savoir mettre en musique.

Diagnostiquer
Comment savoir si la décision que l’on fait est « bonne pour l’environnement ». Si le green design est désormais présenté par certains distributeurs comme
une tendance identique à certaines couleurs ou matériaux (le blanc, le métal…) ou univers de consommation (l’été…), il est particulièrement difficile
d’identifier a priori l’ADN décrivant parfaitement ce qui est du ressort d’une démarche vertueuse réelle, de ce qui ressort d’un positionnement marketing
ou de communication (« le greenwashing »). Le concepteur se trouve donc confronté à la même interrogation : suffit-il de choisir tel ou tel matériau,
d’éviter telle ou telle substance pour mettre sur le marché un produit éco-conçu ?
Fort heureusement, les outils de calculs sont désormais de plus en plus interfacés ou interfaçables avec les outils de conception classiques, et les indicateurs
d’éco-conception peuvent s’enrichir de données environnementales sur tout le cycle de vie, et permettre d’avoir une photographie moins floue des impacts
environnementaux. Attention malgré tout à l’indigestion d’indicateurs, parfois absconts. Passer du flou au 3D est une bonne démarche, passer du 3D au
12D peut aussi conduire à retomber dans le flou… car le charme, parfois, des analyses de cycle de vie est de répondre à la question initiale du concepteur,
avec encore plus de questions (cette fois-ci intrinséquement méthodologiques). Comment dès lors décider, face à une telle complexité ?

Décider
Si le cerveau humain comprend fort bien des éléments monocritères, il faut faire le constat que la pensée multicritère multiétape en cycle de vie est un
challenge non encore réussi aujourd’hui. Certaines méthodes d’analyses de cycle de vie pondèrent les indicateurs entre eux… d’autres non.
Il peut en tout cas être plus rationnel d’identifier les incontournables, notamment en termes de rapportage, et l’usage qui en sera fait. L’expert en éco-
conception doit bien évidemment garder l’analyse complète du système, mais également traduire en axes opérationnels les résultats. On retrouve in fine,
mais cette fois-ci circonstancié, voire quantifié, un plan d’actions pour chaque « case » de l’évaluation sur le cycle de vie.
Mettre en musique… et si l’éco-concepteur était désormais le chef d’orchestre du développement produits au sein des entreprises les plus innovantes ?

LES OUTILS
12 Mapping des outils d’évaluation
13 Check-list
14 Listes directives
15 Guides sectoriels
16 Contenu énergétique
17 Contenu carbone
18 Indicateurs de conception
19 ACV
OUTIL
12 Mapping des outils d’évaluation

CHOISIR SON APPROCHE

En résumé
Les différents outils d’éco-conception utilisés pour l’évaluation environnementale peuvent se classer en deux grandes familles : outils qualitatifs et outils
quantitatifs. Certains couvriront plus ou moins correctement le cycle de vie des produits et tous les enjeux majeurs existants, et ce par définition s’ils sont
multicritères et s’ils peuvent également mesurer les gains attendus.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Ce mapping permet de classer les outils suivant leur intérêt en termes de diagnostic mais également suivant leur usage par les utilisateurs potentiels dans
l’entreprise.

Contexte
La démarche d’éco-conception requiert une approche si possible multicritère. Il peut être très judicieux de réaliser une pré-étude sur l’existence de
différents outils dans son secteur industriel.
Cette étude pourra par la suite se fonder sur le mapping proposé pour faire un choix éclairé d’outils, sachant que le coût de développement varie suivant la
gamme de produits à couvrir, et doit également intégrer le facteur coût complet (formation, déploiement, résultats…).

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier tous les outils existants dans son secteur industriel.
2. Analyser la demande des parties intéressées présente dans certains outils qualitatifs comme les check-lists.
3. Définir le niveau d’exigence attendu au niveau externe.
4. Identifier le type de compétences à mobiliser en interne.
Méthodologie et conseil
Le choix d’un outil déterminera des coûts internes et externes spécifiques, ainsi qu’une couverture plus ou moins grande et pertinente des impacts
environnementaux.
Il faut donc peser chaque décision et choix, à l’aune de ces paramètres.
Certains outils simplifiés peuvent ne pas convenir à certaines problématiques d’entreprises (dans le cas d’une évaluation globale souhaitée), tandis que
d’autres déploieront plus facilement des outils plus simplifiés (car la recherche d’améliorations aura déjà été définie en amont).
La question de l’intégration des outils d’éco-conception au processus classique de conception est aussi à analyser de près. Ici également des évolutions
récentes permettent une interface plus facile entre les logiciels d’ACV et les outils traditionnels du concepteur.

Les bonnes questions à se poser


1. L’entreprise dispose-t-elle d’un outil de mesure des impacts environnementaux ?
2. Cet outil est-il en accord avec les moyens internes alloués (budget, compétence, temps) ?
3. Cet outil est-il adapté à la demande des parties intéressées ?

Avantages
Possibilité d’identification des outils spécifiques et adaptés dans chaque secteur
Outils qui peuvent se décliner différemment dans les directions de l’entreprise

Précautions à prendre
Nécessité pour l’outil choisi de bien couvrir les enjeux identifiés par l’entreprise sur son secteur
Étudier avec précision les coûts de déploiement.
OUTIL
13 Check-list

CIBLER LES SUJETS

En résumé
Rédiger une check-list permet de passer au crible tout le cycle de vie des produits et de disposer in fine d’une évaluation qualitative permettant de cibler
des axes de progrès. Adaptée au plus près de la catégorie de produits, et ciblant de façon précise les impacts, la check-list est un outil déployable
facilement.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Une check-list d’éco-conception vise à se poser les bonnes questions lors d’un processus de conception d’un bien ou d’un service, intégrant les questions
environnementales.

Contexte
Suivant le stade de développement des produits, il n’est pas toujours opportun de lancer des investigations environnementales complexes. Par ailleurs,
lorsque la stratégie produit est déjà déclinée en termes suffisamment clairs, il est pertinent de passer un nouveau produit au crible de cette analyse.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier la stratégie produits en cours (stratégie de l’entreprise, réglementations, pratiques du secteur…)
2. La décliner en questions génériques sur le cycle de vie, regroupées par grands thèmes.
3. Définir entre 3 à 5 modalités de réponse à chaque question.
4. Prévoir un système facile de reporting, avec soit une représentation graphique lisible, soit une notation consolidable.
Méthodologie et conseil
La conception d’une check-list permet de définir un optimum écologique à atteindre pour les nouveaux produits, et également, pour ce faire, de mobiliser
les diverses directions de l’entreprise autour d’une vision commune.
Ceci implique d’avoir réalisé en amont un benchmark assez large des thématiques traitées, voire d’avoir déjà accès à des évaluations plus poussées, et de
conjuguer de front choix préconçus et innovations.
Une mise à jour régulière est également à prévoir.

Les bonnes questions à se poser


1. Est-ce que les questions recouvrent bien les éléments clefs du cycle de vie des produits ?
2. Est-ce cette approche couvre bien les objectifs spécifiques d’éco-conception du produit ?
3. Est-ce qu’il est possible d’introduire de nouvelles questions dans la démarche (dématérialisation, biomimétisme, économie circulaire…) ?

Avantages
Fédérer les directions autour d’une vision commune d’éco-conception
Disposer d’un outil facile d’usage
Précautions à prendre
Consacrer un temps important à sa conception
Valider avec toutes les directions les décisions prises

CAS : Une check-list pour l’éco-conception des imprimés L’exemple de l’ADEME


Pour rédiger une check-list, tous les moyens sont bons, à condition de rester au plus près des objectifs prédéterminés, de l’unité fonctionnelle choisie et de
la possibilité d’éviter de transférer des impacts (entre telle ou telle étape).
L’ADEME, dans le cadre de son activité d’éco-conception, a réalisé une check-list pour le choix d’une solution d’impression plus écologique.
OUTIL
14 Listes directives

CIBLER LES SUJETS

En résumé
Les listes directives, édictées en interne ou en externe, sont utilisées pour permettre très facilement de s’assurer d’une conformité soit à une
réglementation, soit à une demande des parties intéressées. On retrouve cette approche dans certaines normes d’éco-conception où le diagnostic est
construit sur des questions.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Les listes directives permettent, en répondant par oui ou par non à des questions matériaux/substances, de s’assurer de la conformité des nouveaux produits
mis sur le marché.

Contexte
L’évolution constante des réglementations et l’attention croissante portée à la question des substances ont conduit au développement de nombreuses listes
dites négatives dans de nombreux secteurs (automobile, électronique, cosmétique, alimentation…). La floraison des produits « SANS » est un signe des
plus manifestes de l’usage de ces listes, adossé à des contrôles poussés.
Plus difficile en termes d’usage et de pertinences, les listes dites positives, qui ne considèrent pas le cycle de vie complet du produit et les qualités d’usage
nécessaires.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier les sources officielles et les réglementations conduisant à réduire voire interdire l’usage de certaines substances.
2. Formaliser une grille de questions s’appuyant sur les éléments les plus pertinents au vu de la catégorie de produits.
3. Définir deux modalités de réponse à chaque question (oui ou non).
4. Prévoir un système d’établissement de conformité, fondé sur d’éventuelles investigations complémentaires (analyses en laboratoire, certificat de
conformité…).
5. Identifier la promesse consommateurs éventuelle présente sur le produit.

Méthodologie et conseil
La conception d’une liste directive doit se faire avec la plus grande attention quant à la demande officielle, la capacité interne d’y répondre, et les éléments
transmis à l’extérieur. Il pourrait être particulièrement mal venu de promettre un produit sans telle substance, sans avoir mis en place un système de
traçabilité.
Il faut se méfier par contre des listes positives de matériaux à privilégier : elles ne reposent pas sur une analyse complète des fonctions attendues de son
produit.

Les bonnes questions à se poser


1. Ces questions recouvrent-elles bien toute la démarche réglementaire et normative ?
2. L’unité fonctionnelle est-elle bien intégrée dans l’outil ?
3. Cet usage se fait-il en comparaison d’un produit de référence ?
Avantages
Disposer d’un outil facile d’usage
S’assurer d’une conformité permettant de consolider des parts de marché

Précautions à prendre
Valider la pertinence de l’interdiction ou de la sélection dans une approche cycle de vie
Ne pas avoir raison seul, ni ne faire confiance à des organismes éloignés du processus de conception des produits
OUTIL
15 Guides sectoriels

CIBLER LES SUJETS

En résumé
Il est possible d’identifier plusieurs parties intéressées professionnelles dans le champ de l’entreprise qui lui permettront de disposer d’un corpus de
textes liés à l’éco-conception, et validés par d’autres entreprises. Ces guides peuvent constituer un bon état de l’art et permettent de mieux situer
l’entreprise et son processus d’éco-conception dans le paysage.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Les guides sectoriels d’éco-conception visent à établir dans le consensus des référentiels de bonnes pratiques.

Contexte
L’éco-conception devenant un sujet concurrentiel, plusieurs fédérations professionnelles et centres techniques ont souhaité développer pour les
ressortissants des documents méthodologiques permettant à chacun de se positionner sur ce nouveau thème.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier les divers acteurs par métier.
2. Identifier les sources d’informations et les canaux de formations.
3. Synthétiser les points d’intérêt les plus importants et les thèmes cités le plus fréquemment.
4. Identifier les compétences techniques permettant de qualifier une démarche d’éco-conception (référentiel métier spécifique, label, prix, distinction…).
5. Présenter sa propre démarche au sein de ses instances.
6. Valoriser sa participation à ses diverses instances.
Méthodologie et conseil
Suivant les métiers, le soutien apporté par la profession à une entreprise souhaitant se lancer dans une démarche d’éco-conception peut être très important.
Cette approche reste plutôt orientée R&D, il est donc nécessaire que les directions en charge de ces questions s’investissent pleinement. Un budget temps
spécifique est donc à établir, et une personne ressource chargée de coordonner cette action est à désigner.
Dans le domaine de l’évaluation environnementale, il faut malgré tout rester relativement vigilant, car le transfert de conclusions est ici très délicat, divers
paramètres concernant la nature même des matériaux, process ou produits pouvant influencer les résultats.

Les bonnes questions à se poser


1. L’usage de cet outil se fait-il par rapport à un produit moyen de la profession ?
2. Comment l’innovation est-elle intégrée dans l’outil ?
3. Quelles sont les lignes directrices encouragées et correspondent-elles à la stratégie propre de l’entreprise ?

Avantages
Disposer d’un réseau d’aide
Disposer de documents d’appui

Précautions à prendre
Ne pas dévoiler sa propre démarche, si elle n’est pas totalement construite
Prendre pour argent comptant l’expérience d’une autre entreprise
OUTIL
16 Contenu énergétique

MESURER L’EMPREINTE ÉNERGÉTIQUE

En résumé
Le contenu énergétique est la somme des énergies pour la fabrication d’un produit, y compris les énergies dépensées pour l’élaboration des matériaux ou
services intéressant directement ou indirectement l’élaboration du produit (norme NF X 30 110). Outil monocritère, il permet de faciliter la prise de
décision.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Le contenu énergétique permet de disposer de l’empreinte énergétique globale d’un bien ou d’un service, sur son cycle de vie.

Contexte
Le renchérissement des matières premières, notamment énergétiques, a conduit depuis fort longtemps les industriels à mettre en place des indicateurs
énergétiques spécifiques. Le contenu énergétique a été formalisé dans une norme expérimentale par l’AFNOR en 1998 (X 30-110, Matière premières et
énergie, vocabulaire et méthodologie de la détermination du contenu énergétique, équivalences énergétiques). Cette norme a été utilisée dans certains
référentiels français d’écolabellisation.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Développer une matrice simplifiée de collecte de données sur le cycle de vie.
2. Disposez d’un inventaire précis et complet du contenu énergétique des matériaux et process.
3. Procéder aux premières estimations.
4. Valider les résultats avec de l’expertise interne ou externe.
5. Identifier les axes de communication éventuels.
Méthodologie et conseil
Cette approche parcellaire de l’éco-conception doit être réservée aux secteurs où la question énergétique prédomine, et où la relative simplification du bilan
environnemental ne dégrade pas la qualité de l’analyse et l’éventail des préconisations.
Sa grande facilité d’usage permet en tout cas de toucher de façon opérationnelle à la question de la sobriété énergétique, gage d’économies, ce qui
permettra de mobiliser facilement les acteurs internes autour d’un objectif commun, dûment rapporté et… facilement atteignable (même s’il implique des
investissements parfois lourds, et une analyse économique en termes de retour sur investissement).

Les bonnes questions à se poser


1. La question énergétique est-elle centrale dans l’éco-conception du produit ?
2. Existent-ils des seuils réglementaires ou techniques spécifiques à respecter ?
3. Les variations de mix énergétiques (heure, pays…) sont-elles incluses dans la démarche ?

Avantages
Croiser avantageusement économies et outil d’évaluation
Mobiliser facilement les directions en interne

Précautions à prendre
Prendre en compte le fait que la quantité d’énergie consommée n’est pas un impact en soi
Restreindre l’approche environnementale à ce seul indicateur
OUTIL
17 Contenu carbone

MESURER L’EMPREINTE CARBONE

En résumé
Le contenu carbone d’un produit sur son cycle de vie est le résultat de l’addition de tous les postes émetteurs sur le cycle de vie d’un bien ou d’un service
qui sont pondérés à la hauteur de leur poids carbone (ou équivalent CO2), facteurs d’émission issus de diverses bases de données, publiques ou privées.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Le contenu carbone permet de disposer de l’empreinte carbone globale d’un bien ou service, sur son cycle de vie.

Contexte
La focalisation récente du débat sur le changement climatique a développé de nombreux travaux à l’international sur la comptabilité carbone des activités
humaines. Certains textes s’intéressent particulièrement au contenu carbone des produits, élément désormais communiqué par certains distributeurs ou
producteurs directement à leurs clients. Le contenu carbone est un élément notable des travaux engagés par la plate-forme ADEME/AFNOR dans le cadre
de l’objectif annoncé du Grenelle de l’Environnement de disposer d’un affichage environnemental sur les produits de grande consommation. Les éléments
méthodologiques ont fait l’objet d’un référentiel de bonnes pratiques publié par l’AFNOR (RBX 30 323) et les éléments pratiques, par catégories de
produits, font l’objet de groupes de travail.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Développer une matrice simplifiée de collecte de données sur le cycle de vie.
2. Disposez d’un inventaire précis et complet du contenu carbone des matériaux et process.
3. Identifier les éléments méthodologiques existants dans le domaine des textes français, européens et internationaux.
4. Valider les résultats avec de l’expertise interne ou externe.
5. Identifier les axes de communication éventuels.
Méthodologie et conseil
Un suivi constant des méthodologies est à opérer, celles-ci n’étant pas encore stabilisées totalement.
Divers sujets spécifiques peuvent s’inviter dans l’analyse, suivant le secteur. Citons entre autres le carbone biogénique et le changement d’affectation des
sols.
Au-delà du résultat même, il ne faut pas perdre de vue la dynamique de changement qui est à faire vivre dans l’entreprise.

Les bonnes questions à se poser


1. La question carbone est-elle centrale dans l’éco-conception du produit ?
2. Existent-ils des seuils réglementaires ou techniques spécifiques à respecter ?
3. Les variations de contenu carbone (pays, mode d’exploitation…) sont-elles incluses dans la démarche ?

Avantages
Disposer d’éléments méthodologiques validés par consensus
Disposer d’un indicateur d’impact environnemental facilement communicable

Précautions à prendre
Attendre la validation des expérimentations avant toute communication corporate
Ne pas laisser la concurrence utiliser ce thème pour mettre en avant des produits moins bons que les siens
OUTIL
18 Indicateurs de conception

RESTER SIMPLE

En résumé
Les indicateurs de conception classique peuvent également permettre de mesurer le caractère éco-conçu d’un bien ou d’un service. Ils sont bien
évidemment, à l’image des check-lists, à adapter à chaque catégorie.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Utiliser des indicateurs classiques de conception permet de rester factuel avec le vocabulaire habituel de l’entreprise, tout en mettant en avant des axes
d’éco-conception sensibles.

Contexte
Le croisement des métiers entre concepteurs et éco-concepteurs amène des apports respectifs et une fertilisation croisée nécessaire. Le choix de conserver
des indicateurs de conception classique permet de mettre en avant des éléments factuels, parfois plus explicites que des indicateurs d’impacts parfois peu
connus.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier les indicateurs de conception classiquement utilisés.
2. Vérifier qu’ils intègrent bien une approche cycle de vie complète.
3. Valider sur les produits existants la pertinence des analyses issues de ces indicateurs.
4. Croiser d’éventuelles analyses plus complètes pour distinguer celles permettant de faire émerger les innovations les plus importantes.
5. Valider en interne le choix des indicateurs et des modes de calculs.
6. Faire un reporting par produit.
7. Identifier les éléments communicables à l’externe.
Méthodologie et conseil
Il peut être judicieux de développer constamment le set d’indicateurs pour intégrer des éléments nouveaux, issus du développement produits (nombre de
fonctions disponibles, reprise du produit en cas d’absence de filière de recyclage…).
Le croisement avec les indicateurs économiques peut également être judicieux pour disposer d’une vision large des enjeux, et par exemple, des coûts
associés à chaque élément de décision (plus de matières recyclées, plus de fonctions, une durée de vie optimisée…).

Les bonnes questions à se poser


1. L’entreprise a elle mise en place des indicateurs de mesure de résultat en accord avec les objectifs de sa démarche d’éco-conception ?
2. Ces indicateurs sont-ils pertinents et facilement mesurables ?
3. Est-il possible de lier ces indicateurs à une démarche de reporting ?

Avantages
Rester dans le champ du connu
Avancer graduellement avec des indicateurs stables

Précautions à prendre
Ne pas faire des choix sans valider in fine l’impact écologique global
Ne pas intégrer des indicateurs externes
OUTIL
19 ACV

DISPOSER D’UNE ÉVALUATION GLOBALE

En résumé
Seul outil de quantification des impacts environnementaux des biens et services normalisé au niveau international (ISO 14 040 et 44), l’analyse de cycle
de vie représente un apport méthodologique essentiel pour la mesure des réductions dans une démarche d’éco-conception.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’ACV peut être utilisée pour divers objectifs, comme présenté ci-avant. Nous retiendrons dans notre approche, le caractère important de l’apport de cette
démarche pour la mesure environnementale des préconisations issues d’une démarche d’éco-conception.

Contexte
Issue de plus de 40 ans de travaux méthodologiques, l’ACV représente aujourd’hui un outil quasi obligatoire de toute démarche d’éco-conception. Retenue
à de nombreuses reprises par les pouvoirs publics pour les démarches liées à la qualité écologique des matériaux, l’ACV est désormais couramment utilisée
de part le monde et divers secteurs économiques pour mesurer l’impact environnemental des produits.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier le ou la gamme de produits où l’outil apportera le plus de connaissance.
2. Définir une équipe projet pour piloter la démarche.
3. Définir un porteur de projet et identifier, pour les premières applications, un consultant externe.
4. Délimiter le périmètre de l’analyse.
5. Définir les personnes ressources et les services clefs pour la collecte de données.
6. Se mettre d’accord sur un format spécifique de livrable avec le consultant.
7. Organiser une réunion de restitution pour les résultats quantifiés.
8. Organiser une réunion de créativité pour la phase préconisations.
9. Valider les éléments issus de cette démarche.
10. Croiser avec la feuille de route produits.
11. Identifier les éléments communicables.
12. Identifier le caractère récurrent ou non de ce type d’approche selon l’intérêt.
Méthodologie et conseil
S’entourer pour le début d’expertise externe, la méthodologique d’ACV n’étant pas la plus simple et l’accès aux outils et bases de données se révélant
coûteux.

Les bonnes questions à se poser


1. L’ACV va-t-elle être réalisée en interne ou en externe ?
2. Quels sont les attendus de ce type d’analyse (réassurance, innovation, justifications…) ?
3. Comment mettre en œuvre les résultats ?

Avantages
Disposer d’une évaluation complète sur le cycle de vie du produit
Avoir suivi une méthode normalisée au niveau international

Précautions à prendre
S’entourer d’une expertise externe
Identifier les sources de financements pour cette expertise

CAS : exemples de produits électroménagers


La réalisation d’ACV est au cœur de l’aspect quantitatif d’une démarche d’évaluation au sein d’une démarche d’éco-conception.
La méthode d’ACV permet dans son cadre méthodologique séquentielle de disposer de plusieurs représentations graphiques possibles. Nous avons retenu
ici le logiciel SimaPro et l’exemple du mixeur électrique (projet réalisé par mes étudiants à Cergy-Pontoise). Bien d’autres solutions informatiques existent
pour permettre d’identifier les « hot spots » environnementaux.
1. Caractérisation des impacts

On peut conclure ici que c’est la phase de production du mixeur (en rouge) qui représente la grande majorité des impacts selon les différents indicateurs,
exception faite de l’indicateur « radiation ionisante » pour lequel la production d’électricité est la première contributrice, ce qui peut s’expliquer par la
prépondérance du nucléaire dans le mix énergétique français.
2. Arbre des procédés
L’arbre des procédés permet d’identifier les éléments les plus impactants sur un critère unique (ici le changement climatique).

3. Pondération et score unique


Il est possible de disposer d’un score unique dans certaines méthodes, ce qui permet d’analyser la contribution respective des principaux postes
contributeurs.
4. Extraction des indicateurs end-points pour comparaison
Il peut être pertinent en termes de lisibilité d’extraire certains résultats pour permettre des comparaisons plus claires. Ici la comparaison entre le modèle de
base et celui éco-conçu permet des gains entre 2,4 % et plus de 30 % (et plus de 20 % sur la thématique changement climatique).
DOSSIER
ANALYSER LE CONTEXTE
4

Outil-roi des démarches d’éco-conception, l’analyse de cycle de vie s’est imposée comme le cœur des méthodes d’évaluation environnementale produits.
Près de 80 % des entreprises qui y ont recours poursuivent l’année suivante les travaux, sur, par exemple, un nouveau produit.

Focaliser
Démarche coûteuse en temps et argent, il y a quelques années, le développement des bases de données facilite grandement la mise à disposition de sources
validées. Il n’en reste pas moins que mener une ACV implique bien évidemment de trouver un sujet d’étude. Qu’il s’agisse d’un produit unique, voire
d’une gamme de produits, la méthode, normalisée au niveau international, est somme toute bien détaillée et correspond à une volonté de disposer de garde-
fous, notamment dans l’usage de la communication qui pourrait en être fait.

Généraliser
C’est ici que le travail s’avère le plus ardu. Comment, dans le même élan, généraliser des conclusions sur un périmètre restreint à un périmètre plus vaste,
et généraliser l’usage d’un outil expert et complexe à un processus de conception plus dynamique ? L’ACV ne peut être par nature que robuste quand
l’ensemble du cycle de vie peut être modélisé, c’est-à-dire quand le produit est en rayons. Quid dès lors d’une démarche de conception qui pourrait
s’inspirer des conclusions pour distiller des améliorations graduelles ?
La généralisation croisée de l’ACV implique une définition claire des objectifs poursuivis, ainsi, au-delà de la réassurance issue de certains résultats, à une
faculté de décliner un plan d’actions innovant ambitieux.
Mais celui-ci se construit bien sur une description la plus fidèle possible de la réalité environnementale. C’est ici que l’ACV peut et doit nous aider à éco-
concevoir.

LES OUTILS
20 Utiliser les normes ISO 14 040 et 44
21 Choisir les indicateurs adaptés
22 Choisir un logiciel
23 Définir l’unité fonctionnelle
24 Recueillir les données
25 Choisir une base de données
26 Modéliser le cycle de vie
27 Rédiger une analyse du cycle de vie
28 Le cahier des charges d’une revue critique
OUTIL
20 Utiliser les normes ISO 14 040 et 44

DISPOSER D’UNE NORME INTERNATIONALE

En résumé
Les normes ISO 14 040 et 44 décrivent les étapes et apports méthodologiques de l’analyse de cycle de vie dans le domaine de l’évaluation
environnementale et établissent des recommandations quant à la communication possible des résultats (avec des lignes directrices pour la réalisation de
revues critiques).

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Les normes internationales permettent de donner un cadre de référence à toutes les ACV réalisées, et donc de valider les démarches d’éco-conception, dans
leurs fondements calculatoires, et notamment également les assertions qui en sont issues pour la partie communication.

Contexte
Le développement de normes dans le domaine de l’ACV a représenté un apport méthodologique non négligeable pour tous les praticiens. Désormais
regroupés en deux textes distincts, le premier plus généraliste, le second plus applicatif, les normes de la série ISO 14 040 sont des éléments essentiels dans
toutes les étapes de la réalisation d’une ACV.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier les éléments méthodologiques qui sont utiles dans le cadre d’une démarche d’éco-conception.
2. Dans le cadre de la collecte de données, les éléments méthodologiques liés à l’affectation des coproduits représenteront un point clef.
3. Dans le cadre de la consolidation des données dans un logiciel, il faudra s’assurer que les fonctionnalités intègrent bien la conformité avec les normes.
4. Dans le cadre de la communication d’une ACV, il est nécessaire de réaliser une revue critique (et plutôt par des experts externes). Il faudra, par la
suite, déterminer quels éléments seront communiqués en externe.

Méthodologie et conseil
Les textes s’appuyant sur des éléments méthodologiques ardus, il est préférable, dans un premier temps, de s’entourer d’une expertise externe pour réaliser
sa première ACV.
Quel que soit le prestataire retenu, il faudra également identifier un second prestataire, voire des experts métiers spécifiques, chargés de la réalisation de la
revue critique.
Analyse de cycle de vie et revue critique pourront être par la suite diffusés en externe.

Les bonnes questions à se poser


1. L’entreprise a-t-elle besoin d’expertise externe pour utiliser ces normes ?
2. Est-il nécessaire de réaliser une revue critique ?
3. Comment déployer plus largement cette approche ?

Avantages
Disposer d’un texte de référence au niveau international
Disposer d’un cadre pour la communication externe
Précautions à prendre
S’entourer d’expertise externe
Il n’est pas prévu que la norme soit utilisée à des fins contractuelles ou réglementaires, ni pour l’enregistrement et la certification
OUTIL
21 Choisir les indicateurs adaptés

DISPOSER D’ÉLÉMENTS DE MESURE

En résumé
Le choix des indicateurs est important car il déterminera non seulement le choix de l’option en cas de comparaison, mais également la performance
associée à l’option ou à la recommandation, voire à l’innovation qui sera à développer pour réduire la pollution identifiée.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Déterminer les indicateurs qui seront à suivre donne corps à une approche multicritère.

Contexte
Au-delà du développement et de la médiatisation des approches monocritères, essentiellement d’ailleurs orientée autour des émissions de gaz à effet de
serre, il est primordial d’identifier d’autres indicateurs permettant de mieux représenter l’environnement.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier la stratégie générale de l’entreprise et les indicateurs environnementaux déjà utilisés.
2. Faire une première analyse assez large des critères utilisés par ses concurrents, par l’administration et facilement disponibles (dans les logiciels
notamment).
3. Valider au sein d’un groupe de travail les critères jugés intéressants par l’entreprise et qui seront utilisés ultérieurement.
4. Valider avec le consultant externe le choix des critères et identifier d’éventuels compléments.

Méthodologie et conseil
Le choix des indicateurs doit permettre de disposer d’éléments de suivi dans le temps, et donc, également, de consolider les analyses entre elles, par
gammes de produits notamment.
Il reste tout à fait possible d’ajouter des indicateurs qualitatifs au suivi de la performance des produits.
Il faut également ne pas se limiter à des résultats d’amélioration qui peuvent parfois paraître faibles… quand ils ne sont pas multipliés par le nombre
d’unités vendues (quelques pourcents d’amélioration peuvent représenter plusieurs tonnes de polluants en moins).

Les bonnes questions à se poser


1. Qui est chargé du suivi des indicateurs ?
2. Un chef de projet éco-conception est-il nommé ?
3. D’autres directions sont-elles impliquées dans la définition des indicateurs à suivre ?

Avantages
Disposer d’une vision large de l’environnement
Disposer de plus de marges de manœuvres, ouvrant sur plus de créativité

Précautions à prendre
Ne pas faire le choix des indicateurs avant le démarrage de l’étude
Rester cohérent par rapport au contexte général
OUTIL
22 Choisir un logiciel

DISPOSER DE CRITÈRES DE COMPARAISON

En résumé
Le choix d’acquérir un outil IT permettant de réaliser des diagnostics environnementaux doit être réalisé avec précaution, en intégrant une véritable
vision globale des enjeux à traiter. La question de l’usager principal doit être posée, tout comme celui de l’usage à terme de ce type d’outil, et le lien,
central ou non, avec l’usage d’outils classiques de conception.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Permettre de générer facilement des analyses environnementales sur le cycle de vie des produits.

Contexte
Depuis plus de 15 ans, diverses solutions IT ont été lancées et développées. Certaines font désormais référence au niveau international mais nécessitent des
coûts d’achat de licence et des formations.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier la stratégie d’éco-conception de l’entreprise (s’agit-il d’une demande ponctuelle ou récurrente ?).
2. Identifier le type d’informations à fournir et le périmètre d’analyse.
3. Voir si ses fournisseurs ou si son secteur économique dispose déjà d’une solution IT spécifique, ou de bases de données sectorielles.
4. Identifier le coût économique complet lié à l’achat d’un logiciel (achat d’une licence, temps passé d’un ingénieur, formation, maintenance du logiciel,
retranscription nécessaire ou non des données issues du logiciel…).
5. Identifier la direction qui sera chargée d’utiliser l’outil logiciel.
6. Valider le type de livrable issu de l’usage de ce logiciel.
7. Identifier les fonctions supports offertes par l’éditeur : formations complémentaires, helpdesk, réunions d’utilisateurs, mises à jour…

Méthodologie et conseil
La plupart des outils logiciels sur le marché fournissent désormais la même base en termes d’indicateurs ou de bases de données.
Le sujet qui reste donc à explorer concerne plus la pérennité de l’investissement par rapport à la stratégie de l’entreprise.
Une réflexion en coût complet permettra de faire le meilleur choix, même si l’outil ne fait pas tout et n’est qu’au service d’une démarche.

Les bonnes questions à se poser


1. Les résultats issus des logiciels seront-ils intégrés dans les revues générales d’éco-conception ?
2. Un tableau de suivi sera-t-il mis en œuvre ?
3. Quels éléments de capitalisation seront-ils mis en œuvre ?

Avantages
Disposer d’un outil de diagnostic en interne
Valider plus rapidement les solutions possibles
Précautions à prendre
Ne pas imaginer qu’il existe une solution unique
Ne pas laisser la démarche d’éco-conception ne reposer que sur des outils logiciels
OUTIL
23 Définir l’unité fonctionnelle

PERMETTRE DES COMPARAISONS JUSTES

En résumé
La détermination de l’unité fonctionnelle est essentielle pour réaliser des études comparatives et pour bâtir des préconisations pertinentes sur des
conclusions reflétant le plus possible la réalité des usages.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Disposer de mesures de performances environnementales sur la base de mesures de performances fonctionnelles.

Contexte
L’absence de réflexion liée à l’unité fonctionnelle peut conduire à des appréciations erronées de la qualité écologique des biens et services comparés. Il est
donc nécessaire de se placer du côté de l’utilisateur pour déterminer les principales fonctions recherchées par le produit.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier la réalisation ou non en amont d’une analyse fonctionnelle du bien ou du service à analyser.
2. Validation avec le service marketing du service rendu par le produit et des attendus des consommateurs.
3. Veille sur les autres unités fonctionnelles évoquées dans la littérature (ACV déjà réalisées, travaux normatifs, écolabels…)
4. Définition d’une quantité de produit nécessaire pour remplir la fonction.
5. Rédaction de l’étude ou du livrable en faisant apparaître clairement cette quantité (ou « coefficient d’unité fonctionnelle »).
Méthodologie et conseil
Il est nécessaire de se positionner dans une économie de fonctionnalité pour bien analyser le service rendu.
Celui-ci peut être issu d’autres travaux que l’ACV, mais il doit dans ce dernier cadre être suffisamment synthétique pour permettre des comparaisons
rapides.
Il peut être intéressant d’analyser également plus finement les motivations d’achats qui dépassent, dans le cadre notamment des biens de grande
consommation, la valeur d’usage.

Les bonnes questions à se poser


1. L’analyse marketing est-elle intégrée dans l’unité fonctionnelle ?
2. Cette unité fonctionnelle peut-elle être facilement comparée à d’autres produits de la même catégorie ?
3. Quelles sont les hypothèses sous-jacentes à cette unité fonctionnelle ?

Avantages
Disposer d’une référence permettant des comparaisons
Formaliser rapidement le service rendu

Précautions à prendre
Ne pas réfléchir qu’en termes d’unités de produits ou d’emballages
Ne pas minimiser les services rendus spécifiques par son produit par rapport à ceux de la concurrence
OUTIL
24 Recueillir les données

DISPOSER D’INFORMATIONS SPÉCIFIQUES

En résumé
Le recueil de données spécifiques sur un site de production permet par la suite de disposer d’une analyse circonstanciée, de meilleure qualité que des
données génériques consolidées à l’échelle d’une branche professionnelle.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Disposer de données spécifiques sur son site de production, sous un format utilisable dans les évaluations environnementales.

Contexte
La qualité d’une analyse environnementale dépend beaucoup des données spécifiques qui sont remontées d’un ou de plusieurs sites de production. Il faut
également veiller à la juste affectation des coproduits issus du process de production.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Définir le périmètre de collecte de données.
2. Identifier une personne ressource sur le site de production.
3. Partir de la nomenclature produits pour identifier sur chaque élément les entrants et sortants spécifiques.
4. Consolider le recueil de données sous un format ACV.
5. Réinjecter ces nouvelles données dans un outil spécifique pour réaliser les calculs.
6. Faire état de sources internes dans le document final.
Méthodologie et conseil
Une personne ressource permettant de consolider les données est la clef essentielle de l’optimisation du temps de collecte, qui peut être conséquente.
Il est en tout cas nécessaire de cadrer délais et temps pour laisser un maximum de moyens à la consolidation des données, et aux étapes ultérieures de
préconisations.
Il est également important de définir un seuil de coupure en dessous duquel la recherche d’informations n’est pas utile (faible impact environnemental,
marges de progrès faibles…).

Les bonnes questions à se poser


1. Quel est le mode d’administration des questionnaires de collecte de données ?
2. Quelles sont les procédures et outils utilisés pour l’enregistrement de ces données ?
3. Quelles sont les compétences des acteurs sur la chaîne de collecte de données ?

Avantages
Disposer de sources « maison » sur son process industriel
Traduire sa performance industrielle en performance produits

Précautions à prendre
Ne pas se perdre dans les détails
Donner un temps spécifique et contraint pour cette collecte, et ne pas revenir après les premiers résultats (sauf éléments majeurs nouveaux et
impactants)

CAS : construire une nomenclature


Si rien ne remplace des données dites primaires (c’est-à-dire prises à la source et de première main), force est de reconnaître une difficulté latente et
constante dans cette étape, essentielle et première.
Pourtant, un ami peut vous aider assez directement : votre tournevis.
Ce procédé, suivant les produits, peut se révéler rapide ou fastidieux, riche d’informations, ou vous plongeant dans des abîmes encore plus grands (si par
exemple les pièces plastiques ne sont pas marquées).
Voici en tout cas, en reportage photographique, le démontage d’un lisseur à cheveux (travaux réalisés à l’EPMI).

Nomenclature issue du démontage du produit


La nomenclature doit s’attacher à préciser le type des plastiques utilisés.
Il est donc utile d’identifier les pièces plastiques marquées, ou d’utiliser un protocole d’identification de ces pièces.
OUTIL
25 Choisir une base de données

DISPOSER D’INFORMATIONS GÉNÉRIQUES

En résumé
Le fait de pouvoir disposer de données génériques sur les étapes amont et aval permet d’éviter de rentrer dans une collecte de données d’inventaire
fastidieuse au niveau de ses fournisseurs.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Disposer de données génériques sur les matériaux, énergie et étapes de traitement de déchets, permettant de gagner en temps et en représentativité.

Contexte
Le développement depuis plusieurs années de la connaissance liée aux ACV réalisées dans pratiquement tous les secteurs permet aujourd’hui de disposer
d’une bibliothèque d’informations consolidées. Certains éditeurs de bases de données, voire les pouvoirs publics (Commission européenne en tête) se sont
lancés dans la validation de données homogènes les unes par rapport aux autres (en termes notamment de périmètre). Il est donc désormais plus facile
d’accéder à ces bases de données, qui ne sont pas toutes liées à l’usage d’un logiciel.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Définir le périmètre de collecte de données.
2. Définir les informations qui seront trop longues à collecter.
3. Rechercher dans les bases de données les informations s’approchant le plus de celles à modéliser.
4. Valider le mix énergétique (où le modifier en conséquence).
5. Faire état de sources externes dans le document final.
Méthodologie et conseil
Une aide extérieure peut s’avérer précieuse pour avoir accès à des bases de données spécifiques. Prévoir un budget en conséquence suivant la technicité des
données à collecter.
Certains prestataires sont spécialisés dans tel ou tel domaine et apportent une expertise précise. Il peut toujours rester utile, parfois, de repartir de données
industrielles ou scientifiques, et de construire soi-même ses données d’inventaire. On prendra soin, malgré tout, d’effectuer des validations sur la base
d’éléments exogènes pour en accroître la robustesse et/ou la cohérence.

Les bonnes questions à se poser


1. Cette base de données décrit-elle bien toute la chaîne d’approvisionnement ?
2. Est-il possible de modéliser sur la base de situations réelles ?
3. Cet usage est-il mutualisé avec une évaluation des fournisseurs ?
Avantages
Disposer de sources validées et consolidées sur les étapes très éloignées de l’entreprise
Gagner du temps pour la réalisation de l’étude

Précautions à prendre
Bien valider l’adéquation entre la donnée générique et l’étape à décrire
Modifier ou adapter éventuellement cette donnée suivant sa connaissance de l’étape
OUTIL
26 Modéliser le cycle de vie

CONSOLIDER LES DONNÉES

En résumé
Il est nécessaire de découper en étapes du cycle de vie les éléments collectés, et de conserver ce type de présentation pour la rédaction des livrables. On
prend soin de bien valider tous les éléments liés à ces étapes, notamment les hypothèses de calcul et les affectations liées.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Valider l’ensemble des éléments collectés et procéder au calcul d’impacts.

Contexte
L’étape de modélisation est la plus importante car elle permet de faire converger toutes les données sur un système expert (souvent un logiciel dédié).
Cette étape doit être décrite si possible dans un livrable, avec le détail des hypothèses, sources, et allocations retenues.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Valider les données collectées.
2. Saisir sous le système expert les données collectées.
3. Procéder à la sortie des premiers résultats.
4. Réaliser des étapes de calculs de cohérence.
5. Valider les résultats.
6. Préparer les livrables.
Méthodologie et conseil
La validation des données entrées dans le système expert est un présupposé.
Il faut également valider les résultats issus de cette analyse par rapport à d’autres études réalisées précédemment.

Les bonnes questions à se poser


1. Le format utilisé est-il le même sur toute la chaîne de valeur ?
2. Quelle est la somme de travail à fournir pour la modélisation d’un produit ?
3. Quel est le niveau de fiabilité des résultats obtenus ?

Avantages
Utiliser les données collectées sous un format lisible
Synthétiser et stocker l’information disponible

Précautions à prendre
Bien valider les différentes étapes
Procéder à des contrôles de cohérence
OUTIL
27 Rédiger une analyse du cycle de vie

DISPOSER D’UN SOMMAIRE TYPE

En résumé
Il est préférable de suivre un plan prédéterminé pour la rédaction d’une analyse de cycle de vie, ce qui permet de remplir les conditions de description
des hypothèses décrites dans les normes ISO 14 040 et 44.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Contextualiser une analyse dans ses hypothèses et permettre la diffusion des conclusions sans ambigüité.

Contexte
Le développement d’un modèle de rapport d’ACV permet de disposer d’un cadre structurant, base d’une capitalisation de données et de choix
méthodologiques et également base d’une validation par tierce partie possible.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Valider le travail réalisé en amont.
2. Valider la nature du rapport (interne, externe).
3. Identifier un expert pour la relecture du rapport.
4. Rédiger le rapport (valider les parties avec les directions concernées).
5. Soumettre le rapport à l’expert pour revue critique.
6. Tenir compte de ses remarques et modifier le rapport en conséquence.
7. Valider la version finale et statuer sur la diffusion.
Méthodologie et conseil
La rédaction d’un premier rapport d’ACV est toujours fastidieuse car la structure du document répond à de nombreuses exigences de descriptions des
hypothèses retenues (partie d’ailleurs autant développée que celle concernant les résultats).
Ici également, le recours à une expertise externe permet de se familiariser plus facilement avec le vocabulaire et les attendus de la discipline.
Le choix également d’un expert pour la revue critique permettra d’améliorer la qualité et la robustesse de l’étude.

Les bonnes questions à se poser


1. Le rédacteur de l’analyse de cycle de vie a-t-il suivi les prescriptions normatives publiées ?
2. Le périmètre choisi est-il bien conforme aux attendus liés à la politique d’éco-conception de l’entreprise ?
3. Quelle est la part de données spécifiques par rapport à des données génériques dans l’étude ?
Avantages
Décrire la performance environnementale d’une solution de façon détaillée
Mettre sur papier toutes les hypothèses choisies

Précautions à prendre
Se faire aider par une expertise externe soit pour la rédaction du rapport, soit pour la revue critique, soit pour ces deux étapes
Capitaliser sur ce premier rapport pour déployer une démarche plus large
OUTIL
28 Le cahier des charges d’une revue critique

DISPOSER D’UN SOMMAIRE TYPE

En résumé
La réalisation d’une revue critique permet d’accroître la légitimité d’une analyse de cycle de vie. Elle nécessite de suivre une méthodologie particulière
et d’être réalisée par des experts en analyse de cycle de vie.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Disposer d’un regard neuf sur le travail réalisé par ses équipes ou par un consultant externe, permettant de consolider les raisonnements et conclusions
présents dans une analyse de cycle de vie.

Contexte
Le développement de l’ACV depuis 40 ans s’est fait d’apports méthodologiques constants. À la différence du management environnemental orienté site,
les ACVistes ont préféré à la certification la revue par les pairs. Cette revue critique peut être réalisée par des professionnels en ACV pour la partie du
même nom, mais également par des professionnels du secteur étudié pour la validation des hypothèses.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Définir un budget pour la réalisation de la revue critique.
2. Identifier les experts internes ou externes qui pourraient réaliser la revue critique (et définir un profil type d’expert adapté au contexte de l’étude).
3. Faire un mini appel d’offres au besoin (fondé sur le cahier des charges ci-dessus).
4. Définir le type de communication à adopter par rapport aux conclusions de la revue critique.
Méthodologie et conseil
Il est nécessaire de disposer d’un bon esprit entre le rédacteur de l’ACV et la personne qui réalise la revue critique. Ce bon esprit doit s’appuyer sur des
échanges professionnels, destinés à améliorer la qualité de l’étude, et non à des échanges fondés sur des jugements ou des appréciations personnelles.
La réalisation d’une revue critique permet de disposer d’une conformité aux normes ISO 14 040 et 44, ce qui ne dédouane pas de la mise en œuvre des
efforts à faire et identifiés dans le rapport.

Les bonnes questions à se poser


1. Le rédacteur de la revue critique est-il soit un expert de l’ACV, soit un expert du secteur visé ?
2. La revue critique permet-elle d’enrichir l’ACV déjà réalisée ?
3. Une relation de confiance entre le premier évaluateur et le rédacteur de la revue critique est-elle établie ?

Avantages
Disposer d’un rapport d’ACV conforme aux normes internationales
Disposer d’échanges fructueux sur les hypothèses retenues
Précautions à prendre
Bien choisir les experts pour la revue critique (éviter les conflits d’intérêts)
Ne faire état que du rapport final et non de toutes les corrections entre différentes versions
DOSSIER INTÉGRER L’ANALYSE ENVIRONNEMENTALE DANS LE DÉVELOPPEMENT
5 PRODUITS

Réaliser aujourd’hui une analyse de la valeur ne constitue pas en soi une démarche particulièrement éco-innovante. Outil bien connu, utilisé depuis plus
de 60 ans, l’analyse de la valeur a surtout été utilisée pour identifier des gisements d’économies… et de réduction des coûts. L’éco-conception est
évidemment une nouvelle approche en la matière, mais peut aussi utiliser cet acquis méthodologique pour asseoir sa légitimité. Moindre coût, moindre
pollution…

Analyser
« Demander pourquoi trois fois »… Sans faire forcément appel à des maîtres chinois ou japonais (bien que pour certains l’esprit fonction est équivalent à
l’esprit zen), il faut reconnaître que l’approche fonction nécessite une certaine rigueur pour « démonter » l’architecture produits (composée parfois de
centaines de composants…). Cette rigueur se construit dans l’usage de différentes méthodes et outils, dont certains ont déjà été normés il y a plus de 40 ans.
Cette analyse peut aller encore un cran au-delà, en se questionnant sur des fonctions inutiles, coûteuses, voire polluantes… Qu’attend vraiment le
consommateur, que peut vraiment proposer l’entreprise, le marché, la société ? Des maux à éviter en tout cas : inadéquation au marché, coûts de production
trop élevés, absence d’anticipation…

Croiser
Intégrer l’analyse de cycle de vie, ou du moins des évaluations simplifiées, permet de dégager des lignes directrices plus fortes dans le domaine de l’éco-
conception, et plus encore, dans le domaine de l’économie de la fonctionnalité.
L’éco-efficience (qui se définit comme le rapport entre réduction des impacts environnementaux et création de valeur) permet de mettre en perspective les
deux approches et de les conjuguer.
Le concepteur de produits, déjà fort bien doté en outils, doit désormais également intégrer des attentes encore plus larges que celles, habituelles, du
consommateur.

LES OUTILS
29 Disposer d’outils d’interface
30 Développer un éco-calculateur
31 Réaliser une analyse fonctionnelle
32 Rédiger un cahier des charges fonctionnel
33 Réaliser une analyse de la valeur
34 Réaliser une matrice de transfert
35 Réaliser un mapping d’éco-efficience
OUTIL
29 Disposer d’outils d’interface

INTÉGRER LE LCM DANS LE PLM

En résumé
Quasi-synonymes, le LCM et le PLM recouvrent pourtant encore aujourd’hui des notions différentes : l’ACV appliquée et intégrée aux étapes du
développement d’un produit pour le premier, le développement produit en tant que tel pour le second, avec toute la palette d’outils possibles :
Systems Engineering (SE)
Product and Portfolio Management (PPM)
Product design (CAx)
Manufacturing Process Management (MPM)
Product Data Management (PDM)

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Disposer d’un système complet permettant de générer de la donnée environnementale et/ou sanitaire à l’étape de développement produit la plus appropriée.

Contexte
Le développement constant de solutions logicielles intégrées dans le PLM, et la quantité croissante de données à collecte dans le LCM, permettent, en étant
reliés, de mettre en œuvre une responsabilité et une traçabilité produits totales.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier aujourd’hui le nombre de logiciels ou de systèmes pilotant le PLM au sein de son entreprise et de ses fournisseurs.
2. Identifier les fonctions permettant d’intégrer des données environnementales et/ou sanitaires.
3. Identifier les outils d’ACV et d’éco-conception restant à développer pour disposer des « bonnes données au bon moment ».
4. Valider les recommandations issues de ce processus par des études plus ciblées et plus détaillées au besoin.
Méthodologie et conseil
Dans le domaine du PLM, aucun logiciel ne peut se targuer d’être la solution unique. On voit bien d’ailleurs que les éditeurs de logiciels eux-mêmes
évoquent une multiplicité de solutions, dont l’intérêt réside dans l’interfaçage possible. Idem, par définition pour le LCM, à condition toutefois de bien
définir les attendus en termes de données. Ceux-ci peuvent être désormais réglementés (REACH…) ou bien alignés, en termes d’échanges de données,
avec les fournisseurs, pour l’établissement, par exemple dans le domaine de la construction, de FDES (fiches de déclaration environnementale et sanitaire).
Des formats spécifiques apparaissent donc de plus en plus dans le PLM, notamment dans le cadre du développement de référentiels normatifs.

Les bonnes questions à se poser


1. Comment sont traités et intégrés les résultats de la conception préliminaire ?
2. Comment les modifications sont-elles consignées ?
3. Cette activité est-elle intégrée dans la revue de process (compte-rendu, plans d’actions) ?
Avantages
Se rapprocher du « all in one »
Échanger des informations dans et hors les murs de l’entreprise

Précautions à prendre
Ne pas attendre le « all in one »
Continuer à développer différents outils répondant aux besoins spécifiques de l’entreprise
OUTIL
30 Développer un éco-calculateur

DISPOSER D’UN OUTIL ADAPTÉ

En résumé
Développer un éco-calculateur est un moyen judicieux pour disposer d’un outil en interne permettant à des non-experts de réaliser très rapidement (en
quelques minutes) une évaluation simplifiée du cycle de vie. On prendra soin de l’écriture du cahier des charges, et également d’une mise à jour a
minima annuelle, voire de prévoir un support externe pour valider les résultats issus de comparaisons.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’éco-calculateur est un outil de mesure de l’impact environnemental d’un produit ou d’une d’activité sur l’ensemble de son cycle de vie. Cet impact
environnemental peut être étudié sous différentes formes telles que le GWP 100 (Potentiel de réchauffement global à un horizon de 100 ans, en Kg
équivalent CO2), l’épuisement des ressources abiotiques (en Kg équivalent antimoine), l’épuisement de la couche d’ozone (en équivalent CFC-11), la
toxicité humaine (en Kg équivalent d’1,4-Dichlorobenzene)… Un éco-calculateur peut se focaliser sur un seul ou plusieurs de ces indicateurs en fonction
des objectifs et du champ d’étude. Il s’agit donc d’un outil multicritère, modulable et adaptable en fonction du secteur d’activité auquel vous appartenez
et des impacts environnementaux que vous souhaitez cibler.
L’éco-calculateur va permettre de comparer l’impact environnemental de plusieurs produits ou activités. C’est un outil d’aide à la décision et de
sensibilisation concernant les bonnes pratiques à adopter pour améliorer sa pratique environnementale.

Contexte
Le développement de solutions expertes permet conjointement de développer des utilitaires adaptés, en termes d’interfaces, à toute entreprise, même une
TPE.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Définir un cahier des charges de l’application, lié à un contexte d’utilisation (réponse à un appel d’offres, politique d’éco-conception, développement
d’une nouvelle gamme…).
2. Choisir un prestataire extérieur ou faire appel à des compétences internes.
3. Identifier les bases de données utilisables dans ce contexte.
4. Réaliser un premier pilote (en comparant éventuellement des résultats d’études détaillées à ceux issus de l’éco-calculateur).
5. Déployer la solution auprès d’un responsable identifié en amont.
6. Apporter formation et support à la personne en charge de l’outil.

Méthodologie et conseil
Le développement d’un éco-calculateur adapté à son catalogue produits permet de disposer d’un outil intégrable au quotidien, sans une formation lourde
d’ingénieur, ni une démarche trop complexe. Il reste à assurer malgré tout une légère maintenance et une mise à jour suivant celle des bases de données
intégrées dans l’outil.

Les bonnes questions à se poser


1. Quel est le périmètre visé par l’outil et quelles sont les fonctions attendues ?
2. Qui va utiliser l’outil et comment les résultats vont-ils être exploités ?
3. Comment les résultats vont-ils être intégrés dans la revue de produit et la revue de process ?
Avantages
Gagner du temps sur le diagnostic environnemental
Disposer d’une solution à faible coût

Précautions à prendre
Valider les hypothèses et le périmètre
Ne pas hésiter à faire appel à des compétences externes pour la validation de comparaisons « délicates »

Comment être plus efficace ?


Utiliser les normes internationales
La construction des éco-calculateurs doit s’appuyer sur des normes internationales reconnues pour analyser et interpréter le plus précisément l’ensemble
des informations collectées. On peut s’appuyer, par exemple, sur les trois parties de la norme ISO 14 064 lorsqu’il s’agit d’étudier les émissions de gaz à
effet de serre ou encore sur les normes ISO 14 040 et ISO 14 044 pour l’analyse du cycle de vie d’un produit ou d’une activité. La conformité à ces
différentes normes permet de produire des éco-calculateurs conformes à l’état de l’art.

Utiliser différentes bases de données et différentes méthodes de calcul


Pour la réalisation d’éco-calculateurs, il est possible de s’appuyer sur les données renseignées par l’utilisateur de l’éco-calculateur mais également sur
différentes bases de données répertoriant des process et des substances en lien avec les impacts environnementaux que vous souhaitez étudier. Plusieurs
fédérations professionnelles ont ainsi développé des données d’inventaire sur leurs produits (APME pour les plastiques, IISI pour l’acier ou encore FEFCO
pour le carton ondulé). La Commission européenne elle-même développe une base de données (ELCD) utilisable dans les éco-calculateurs.
Ces différentes données sont ensuite reliées via une méthode de calcul des impacts environnementaux. Ces impacts et les indicateurs correspondants sont
mesurés via la méthode de calcul qui a été choisie au préalable.
Différentes méthodes de calculs (telles que CML 2001, IPCC, BEES…) existent, qui sont en lien avec les impacts environnementaux que l’on souhaite
cibler.

Mieux analyser les résultats


L’analyse et l’interprétation des résultats issus d’un éco-calculateur permettent de faire ressortir les enjeux prioritaires. Ces enjeux peuvent être liés à une
étape et un polluant précis. Il peut être pertinent d’investiguer certaines étapes (incinération des déchets, mise en décharge…) et d’en indiquer, au-delà des
enjeux, les principaux contributeurs (métaux lourds…).

Exemples d’éco-calculateurs
Nous pouvons citer les calculatrices éco-déplacements qui comparent différents modes de déplacement selon leurs impacts en termes d’émissions de gaz à
effet de serre, de pollution de l’air, d’épuisement des ressources ou encore d’impact financier pour le consommateur. La SNCF a créé son éco-calculateur
« Écoparcours » qui calcule l’impact d’un trajet (possibilité de combiner train, autocar et voiture) sur les émissions de CO2. La RATP a également lancé
son « Éco-comparateur » qui compare un trajet effectué en transport en commun et ce même trajet effectué en voiture.
D’autres entreprises communiquent avec ces outils sur les gains liés au choix de meilleures solutions (citons par exemple Dell, Michelin…).
Les éco-calculateurs de type empreinte écologique mesurent en hectares la superficie biologiquement productive nécessaire pour pourvoir aux besoins
d’une population humaine de taille donnée (définition de l’OCDE), C’est-à-dire que l’on va calculer de façon compréhensible l’impact d’un produit ou
d’une activité sur les écosystèmes et la planète.
Le tableur Bilan CarboneTM mis au point par l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise des énergies) est également un éco-calculateur. Il
permet de mesurer l’impact d’une activité en équivalent carbone.
Le tableur Bilan Produit, développé conjointement par l’Université de Cergy-Pontoise et l’ADEME, permet quant à lui de disposer d’une analyse
multicritère plus fine, et également d’une première démonstration de l’intérêt de ce type d’outil.
Le développement d’un éco-calculateur réside principalement dans la prédéfinition des informations présentes, et qui ne sont donc plus à collecter par
l’utilisateur. Le soin apporté à cette étape de développement est donc prépondérante.

CAS : L’exemple de la ville de Paris


Un outil pour mesurer l’analyse de cycle de vie des mobiliers urbains
Pour mettre en œuvre les objectifs de la Charte de l’achat responsable lors d’achats de mobiliers urbains, la Ville de Paris a confié, au terme d’un appel
d’offres, à Écoeff une mission constituée des objectifs suivants :
le bilan des approches environnementales existantes ;
l’élaboration d’un outil d’évaluation environnementale des mobiliers urbains ;
l’évaluation expérimentale d’une dizaine de mobiliers urbains.
La ville de Paris dispose désormais d’un éco-calculateur qu’elle souhaite pouvoir développer, en complétant les bases de données, et améliorer en
l’appliquant sur un choix plus large de mobiliers urbains.
À terme, il est envisagé de pouvoir généraliser la prise en compte des préoccupations environnementales au travers de clauses et/ou de critères
environnementaux dans les marchés de mobiliers urbains de la ville de Paris.
Ainsi, l’éco-calculateur deviendrait un outil de référence et une aide aux acheteurs ou exploitants des différentes directions de la ville de Paris concernées
par l’évaluation environnementale des mobiliers urbains en phase achat, entretien, recyclage ou fin de vie.
Cinq indicateurs ont été retenus : l’effet de serre, l’acidification de l’air, l’eutrophisation, la consommation d’eau et la consommation des ressources
naturelles.
Toutes les étapes du cycle de vie sont intégrées dans l’outil, ce qui permet des modélisations précises, permettant de mieux cibler les marges d’amélioration
qui peuvent être de différents ordres : matériaux alternatifs, procédés de production moins polluants, entretien plus adapté, fin de vie optimisée… ou tout
« simplement » reconception du mobilier actuel.

EXEMPLE DE FICHE ACV D’UN ABRIBUS

Une fiche PEP est également directement générée à la fin de chaque évaluation, ce qui permet de garder une trace des options analysées, et de comparer
plus efficacement les opérations retenues.
OUTIL
31 Réaliser une analyse fonctionnelle

TENIR COMPTE DES ARGUMENTS PRODUITS

En résumé
L’analyse fonctionnelle est une méthode qui, associée à une démarche d’éco-conception, permet d’identifier les principaux éléments extérieurs au
produit (son environnement fonctionnel) et de replacer le cycle de vie dans le contexte d’une valeur d’usage.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’analyse fonctionnelle permet d’identifier et de classer les fonctions attendues d’un produit ou service. Elle permet de se soustraire à la réponse
« solutions » tout en ouvrant le champ de l’innovation.

Contexte
Les démarches d’évaluation environnementale, voire certaines études d’éco-conception, traitent de manière caricaturale les questions de fonctionnalités.
Ces méthodes ont été historiquement développées pour mieux définir tous les tenants et aboutissants d’un produit. Ce faisant, elles permettent également
d’identifier des axes de progrès en termes d’éco-conception.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier les étapes du cycle de vie concernées (achat, usage, logistique, fin de vie…).
2. Identifier les acteurs et éléments extérieurs concernés par le couple produit/étape.
3. Identifier les fonctions principales (FP) en réalisant un lien entre acteurs et éléments extérieurs.
4. Identifier les fonctions contraintes (FC).
Méthodologie et conseil
L’usage d’un verbe d’action exprimant une finalité est nécessaire pour la description d’une fonction principale (utiliser un équipement par un utilisateur…).
La valeur d’estime peut être prépondérante dans l’acte d’achat (marque reconnaissable, système de valeur sous-jacent, perception d’une valeur d’usage
supérieure…). Cette même valeur d’usage doit également être analysée en amont, dans un système fait également de contraintes. Celles-ci sont à « tracer »
en lien direct avec le produit (respecter les normes de sécurité incendie, utiliser une source d’énergie extérieure…).

Les normes de l’analyse fonctionnelle


NF X 50-100 : Analyse Fonctionnelle — Caractéristiques fondamentales, 1996.
NF X 50-151 : Analyse de la Valeur, Analyse Fonctionnelle — Expression fonctionnelle du besoin et cahier des charges fonctionnel, 1991.
FD X 50-101 : Analyse Fonctionnelle — L’Analyse Fonctionnelle outil interdisciplinaire de compétitivité, 1995.
NF EN 1325-1 : Vocabulaire du Management par la Valeur, de l’Analyse de la Valeur et de l’Analyse Fonctionnelle — 1 : analyse de la valeur et
Analyse Fonctionnelle, 1996.

Les bonnes questions à se poser


1. L’analyse fonctionnelle est-elle construite sur des études spécifiques (marketing, consommateurs…) ?
2. À quel niveau les questions environnementales apparaissent-elles dans l’analyse fonctionnelle ?
3. Quel usage précis faire de l’analyse fonctionnelle par rapport à l’analyse de cycle de vie ?
Avantages
Identifier les milieux extérieurs au produit
Distinguer les fonctions principales des fonctions contraintes, et les analyser différemment suivant l’étape du cycle de vie, pour identifier les
leviers de valeur

Précautions à prendre
Ne pas penser de suite aux solutions
S’entourer d’une équipe projet représentant toutes les fonctions du produit

CAS : définir les fonctions principales et les fonctions contraintes


Identifier les fonctions est un préalable plus qu’utile à la définition d’une unité fonctionnelle (UF) même si la plupart du temps les études du type ACV se
limitent à exprimer la fonction première principale, et ceci de façon simplifiée, mais aussi quantifiée (ce qui permet de comparer plus facilement des
produits de mêmes catégories).
L’objectif est bien plus d’identifier toutes les fonctions du produit, et notamment, plus tard, celles sur lesquelles l’effort d’éco-conception pourra être
réalisé.
Prenons comme exemple un absorbeur d’humidité (travaux réalisés à l’Université de Cergy-Pontoise).
Au-delà de la fonction principale (« technique »), d’autres fonctions sont allouées à des pièces ou composants du produit, en lien avec des éléments du
milieu extérieur (EME).
Le produit « fonctionne » dans un environnement assez large et interagit avec plusieurs milieux, dont notamment l’usager (entretien du produit).
Les fonctions principales (Fp) et les fonctions contraintes (Fc) ont été représentées sous forme d’un diagramme dit « pieuvre ».

UF D’UN ABSORBEUR : ABSORBER 2,5 L D’EAU SUR UNE ANNÉE D’UTILISATION (AVEC UN
FONCTIONNEMENT MOYEN DE 6 MOIS/AN)

Fp1 : Absorber l’humidité de l’air (favoriser le contact entre l’humidité et l’absorbant)


Fp2 : Servir de support à l’absorbant
Fp3 : Contenir l’eau de saumure
Fp4 : Empêcher tout contact entre l’utilisateur et la saumure
Fp5 : Confort de l’utilisateur
Fp6 : Permettre une éliminatiom facile de la saumure
Fc1 : Consommation d’eau de lavage, production de saumure
Fc2 : Ne pas polluer
Fc3 : Ne pas fuir
Fc4 : Capter l’atmosphère
Fc5 : Permettre le contact entre l’absorbant et l’atmosphère humide, canaliser l’humidité captée
Fc6 : Être conforme aux normes
Fc7 : Être alimenté en absorbant
Fc8 : Servir l’utilisateur en s’intégrant dans le décor
OUTIL
32 Rédiger un cahier des charges fonctionnel

FIXER DES NIVEAUX D’EXIGENCE

En résumé
Le cahier des charges fonctionnel (CdCF) permet d’identifier les descripteurs des fonctions préalablement identifiées. Ces descripteurs permettent de
mieux orienter l’équipe chargée de l’éco-conception du nouveau produit.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Le cahier des charges fonctionnel permet de formaliser un contexte, dans lequel l’éco-concepteur identifie des croisements utiles entre contraintes
techniques et solutions possibles.

Contexte
Rédiger un cahier des charges fonctionnel permet de focaliser son attention sur la description d’un besoin à satisfaire, dont on développe les diverses
ramifications constituant « l’architecture produit ». Il est au cœur du dialogue entre différentes directions au sein d’une entreprise (marketing,
développement…) ainsi qu’au cœur de différentes relations extérieures (entre un donneur d’ordres et un fournisseur par exemple).

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Réaliser une analyse fonctionnelle (voir fiche précédente).
2. Caractériser chaque fonction par exigences (ou critères), niveau, flexibilité et contrôle.
3. Synthétiser les éléments collectés dans un tableau, avec descriptif des participants, présentation du contexte et annexes éventuelles.
Méthodologie et conseil
Le descriptif factuel des fonctions attendues doit également s’accompagner d’une ouverture aux variantes, notamment de la part des fournisseurs, mais
aussi des consommateurs. Cette double analyse doit donc s’appuyer sur des tests d’usage, des enquêtes consommateurs, mais également une co-
construction, aussi bien en interne, avec toutes les directions présentes, qu’en externe.
Notons que l’environnement peut également « s’inviter » dans ce cahier des charges. De nombreux seuils réglementaires ou normatifs peuvent être
identifiés, désormais, dans nombre de produits. Reste à en identifier la flexibilité (de nulle pour une contrainte réglementaire, à plus forte en cas de
démarche volontaire).
L’imposition d’exigences fortes d’éco-conception dans un cahier des charges fonctionnel peut être une éco-variante très intéressante.

Les bonnes questions à se poser


1. Quels seuils retenir pour les niveaux de performance attendus ?
2. Comment identifier des flexibilités environnementales par rapport à la politique de l’entreprise ?
3. Comment intégrer les évolutions technologiques de la feuille de route dans cette analyse ?

Avantages
Disposer d’un document décrivant au mieux l’expression du besoin
Intégrer l’environnement comme contraintes avec des seuils adaptés

Précautions à prendre
Intégrer la demande des parties intéressées dans la réflexion
Valider en interne les choix effectués
CAS : définir des éléments de flexibilité au sein d’une fonction et entre les fonctions
Une fois les fonctions identifiées d’un produit, il reste à les évaluer et à les classer.
Ces deux étapes permettent in fine de disposer d’une photographie plus représentative des axes saillants sur lesquels l’éco-concepteur peut travailler.
En prenant comme exemple un mixeur, on peut identifier les différents niveaux de flexibilité indiqués dans le tableau ci-après (travaux réalisés à
l’Université de Cergy-Pontoise).
Le niveau de flexibilité du produit peut-être indiqué comme suit :
0 = aucun ;
1 = léger ;
2 = moyen à fort.

Les critères correspondent aux caractéristiques du produit qui permettent de répondre à cette fonction.
Le niveau correspond à ce qui est mis en place pour ce produit pour répondre à la fonction.
La flexibilité du produit correspond à la marge de manœuvre disponible pour modifier le produit.
Il est par la suite possible de réaliser une matrice croisée pour chaque groupe de fonctions (principales et contraintes), en évaluant les niveaux d’importance
respectif de fonction à fonction.
Cette méthode consiste à comparer systématiquement les fonctions deux à deux par le biais d’une pondération (1-2-3) :
1 = à peine plus important ;
2 = plus important ;
3 = nettement plus important.

La même chose sur les fonctions contraintes donne le tableau suivant :


OUTIL
33 Réaliser une analyse de la valeur

IDENTIFIER LES MEILLEURS COMPROMIS

En résumé
L’analyse de la valeur est une méthode qui permet de cerner le coût de chaque fonction, et de conserver une réponse adaptée, en maîtrisant les coûts.
Développée dans un contexte de rareté des ressources, l’analyse de la valeur peut être un élément pertinent pour toute démarche d’éco-conception, si elle
est intégrée dès le départ.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’analyse de la valeur vise à intégrer la notion économique dans la réponse aux performances attendues d’un produit. La définition issue de la norme NF X
50-150 positionne l’analyse de la valeur comme une « méthode de compétitivité, organisée et créative, visant la satisfaction du besoin de l’utilisateur par
une démarche spécifique de conception à la fois fonctionnelle, économique et pluridisciplinaire ».

Contexte
L’analyse de la valeur a été développée dans les années 40 dans le milieu industriel, déjà soumis à des problèmes de rareté de certains matériaux. Très vite,
par un développement méthodologique rigoureux, des économies de plus de 40 % sont apparues. Souvent cantonnée à la réduction des coûts, l’analyse de
la valeur représente également un des outils d’optimisation des paramètres fonctionnels, dont l’environnement, très intéressant.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier les objectifs précis fixés à l’étude.
2. Constituer un groupe de travail adapté et fixer le cadre budgétaire et temporel.
3. Rechercher l’information issue de différents signaux-clés (sociaux, économiques, environnementaux…) et de sources internes et externes.
4. Analyser les fonctions et les coûts (réalisation d’une analyse fonctionnelle, croisée avec l’analyse économique).
5. Rechercher les idées visant à atteindre l’objectif (séances de créativité).
6. Étudier et évaluer les solutions (avec le meilleur rapport performances/coûts).
Méthodologie et conseil
Fixer un cadre d’éco-conception intégrant l’analyse de la valeur, en utilisant par exemple des seuils mini et maxi pour les polluants ciblés. Croiser
également avec les attentes des consommateurs, en chassant la surperformance et en intégrant les coûts externes au raisonnement économique classique.

Les bonnes questions à se poser


1. Comment traiter de la question du coût complet dans l’analyse de la valeur ?
2. Comment anticiper les coûts futurs par rapport à une obsolescence non programmée ?
3. Comment partager ces éléments d’information avec les parties intéressées ?

Avantages
Raccrocher l’analyse fonctionnelle à la décision économique
Rationaliser le débat entre différentes directions et différentes notions inhérentes au domaine de la conception
Précautions à prendre
Bien intégrer l’apport de l’éco-conception à l’analyse de la valeur
Ne pas raisonner que par rapport à la seule vision économique de l’entreprise
OUTIL
34 Réaliser une matrice de transfert

VENTILER LE COÛT

En résumé
La matrice de transfert permet d’identifier les coûts par fonctions et par composants. En croisant ces informations avec l’atteinte des objectifs du côté
consommateur, et la réalité de l’importance de la fonction, il est possible de définir un plan d’actions d’amélioration du produit.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
La matrice de transfert est un outil couramment utilisé dans l’analyse de la valeur. Il est utile de l’intégrer dans une démarche d’éco-conception pour
identifier les sources de moindre pollution.

Contexte
La matrice de transfert permet d’affecter à chaque composant une valeur fonctionnelle, associée à un coût. Ce coût peut être interne (et faire appel aux
recommandations classiques de l’analyse de la valeur) ou externe (et faire appel à l’analyse de cycle de vie).

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier les fonctions et les composants nécessaires pour l’atteinte de ces fonctions.
2. Disposer de l’analyse complète des coûts internes (achats et process).
3. Réaliser une analyse de cycle de vie pour disposer des coûts externes (émissions de gaz à effet de serre…).
4. Valider dans un livrable les éléments collectés et réaliser des histogrammes de comparaison entre coût des fonctions et utilité des fonctions.
Méthodologie et conseil
La répartition coût/composant doit être réalisée par un groupe de travail, sur la base d’éléments factuels précis. Bien évidemment, il n’est pas toujours aisé
d’extraire des coûts et de les associer à une fonction. Il faut donc parfois adapter un raisonnement marginal, en identifiant des coûts supplémentaires pour
l’atteinte d’une fonction (par exemple le respect d’une réglementation peur représenter un surcoût au niveau d’un composant).
Par ailleurs, le groupe de travail peut aussi faire appel à de l’expertise extérieure, voire, comme nous le recommandons ici à une analyse de cycle de vie
pour identifier les coûts externes. Il saura d’autant plus pertinent d’identifier les fonctions coûteuses, peu utiles… et très polluantes.

Les bonnes questions à se poser


1. Comment croiser l’approche concepteur et l’approche consommateur, voire celle liée aux parties intéressées ?
2. Quel outil utiliser pour générer des indicateurs économiques sur les polluants ?
3. Comment tenir compte des spécificités géographiques et temporelles ?

Avantages
Disposer d’un outil pour identifier les gisements d’économie et de meillleure atteinte de l’attente client
Faire le lien avec l’analyse de cycle de vie pour les coûts externes

Précautions à prendre
Travailler conjointement les éléments de données et de diagnostic
Être en mesure de pouvoir faire des estimations fondées en cas de données manquantes

CAS : matrice de transfert et approche différenciée concepteur et consommateur


Une fois la matrice de transfert réalisée, il est également possible de représenter graphiquement le différentiel d’attentes entre la vision du concepteur et
celle du consommateur.
Si le coût de chaque fonction est bien identifié, la volonté d’en payer le prix n’est pas toujours identique dans les deux visions, a priori.
Il pourrait donc être tout à fait judicieux de mesurer l’hiatus entre les deux visions, avant de souhaiter combler le différentiel préexistant, dans une
démarche d’éco-conception plus globale.
Prenons comme exemple une tondeuse à cheveux (travaux réalisés à l’Université de Cergy-Pontoise).
Dans un premier temps, l’analyse des fonctions est réalisée, puis l’analyse de la valeur (les valeurs diffèrent entre les souhaits des consommateurs et les
contraintes fortes imposées au concepteur qui agit, lui, dans l’architecture produit, sur des éléments non directement visibles pour le consommateur, comme
les critères de sécurité).

Identification des différences de perception de chaque acteur


OUTIL
35 Réaliser un mapping d’éco-efficience

DISPOSER D’UN OUTIL DE DÉCISION COMPLET

En résumé
L’éco-efficience d’une entreprise est atteinte par la distribution de biens à un prix compétitif qui satisfasse les besoins humains et apportent de la qualité
de vie, tout en réduisant progressivement les impacts écologiques et l’usage des ressources tout au long du cycle de vie. L’éco-efficience implique :
la réduction de l’intensité en matière des biens et des services ;
la réduction de l’intensité énergétique des biens et des services ;
la réduction de la dispersion de produits toxiques ;
l’augmentation de la recyclabilité des matériaux ;
la maximisation de l’usage durable des ressources renouvelables ;
l’extension de la viabilité des produits ;
l’augmentation de l’intensité des services apportés par les produits.
L’analyse de la valeur prend tout son sens si elle est additionnée de l’approche d’éco-efficience, base de l’éco-conception. Il est au final possible de
développer un mapping de tous ces produits permettant de mesurer gains écologiques et performances fonctionnelles, et ce, dans le même élan.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Une matrice d’éco-efficience, construite sur la base de l’analyse de la valeur, permet de disposer d’un outil synthétique, résumant de nombreuses études,
dont l’ACV du produit considéré.

Contexte
Le développement de la notion d’économie de la fonctionnalité et la définition de l’éco-efficience permettent aujourd’hui de redonner une nouvelle
jeunesse aux notions de fonctions et de valeur, trop souvent associées aux notions uniques de gains économiques directs et de pression sur les fournisseurs.
L’approche proposée ici permet ainsi de mettre en parallèle les gains économiques et écologiques.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Disposer d’une matrice de transfert (coûts/fonctions/composants).
2. Utiliser les résultats d’ACV comparatives pour identifier les meilleures performances de chaque fonction analysée.
3. Développer un système de notation adapté pour chaque axe (fonction et environnement), en faisant par exemple le choix d’un indicateur spécifique
pour la partie environnementale.

Méthodologie et conseil
Il est nécessaire de disposer d’une ACV détaillée par composants, pour bien faire le lien avec la matrice de transfert.
Le système de notation devra rester transparent, et peut s’appuyer sur divers apports méthodologiques de l’ACV, dont les approches « end-point ».
La valeur de l’analyse fonctionnelle dépendra bien d’une vision, si possible à 360°, pour intégrer, au-delà des murs de l’entreprise, toutes les attentes des
parties intéressées.

Les bonnes questions à se poser


1. Quelles bases méthodologiques adopter pour le calcul des deux axes ?
2. Comment traiter les données et prendre des décisions rapidement ?
3. Comment suivre l’évolution des produits ?

Avantages
Avoir une vision synthétique de la performance écologique et économique de la solution envisagée
Disposer d’une méthode consolidée

Précautions à prendre
Bien identifier les différentes hypothèses sous-jacentes à l’analyse
Identifier les éléments communicables à l’externe
DOSSIER
MOBILISER
6

Peut-on imaginer qu’une seule personne par entreprise porte la démarche d’éco-conception ? Cela a bien souvent été la situation de départ des
« défricheurs », qui ont mené seuls les premiers projets d’éco-conception, souvent dans l’indifférence générale, parfois dans la défiance… Situation
révolue, puisque, désormais, tout un chacun peut comprendre l’intérêt d’une telle démarche, voire faire un lien évident avec les démarches projets, et le
thème de l’organisation apprenante, de plus en plus crucial dans un monde en constant changement. Comment par contre la déployer en interne et en
externe ? Avec quels outils et quels moyens ?

En interne
Faire de l’éco-conception un projet d’entreprise, certes, mais mettre de l’éco-conception également dans tous les projets, voilà qui est encore mieux… Pour
se faire, une démarche pilote peut permettre à une entreprise apprenante de mieux se familiariser avec son environnement, et d’identifier les partenaires
« sachants », clefs de réussite dans un contexte de plus en plus complexe.
Ceci doit en tout cas se construire sur la base d’une équipe projet fortement motivée et capable, déjà, de mettre en place un fonctionnement spécifique,
permettant la remontée et la consolidation d’informations. Étape cruciale, pour bon nombre d’études d’éco-conception, la collecte des données est déjà un
travail d’équipe ! En tirer des marges de progrès nécessite également de disposer d’un panorama complet des atouts et contraintes. Cette vision peut être
issue d’un travail interne collaboratif. Elle peut être utilement complétée d’un regard extérieur.

En externe
Les compétences peuvent aussi se trouver « hors des murs de l’entreprise », comme d’ailleurs, souvent, la plupart des impacts mesurés sur un cycle de vie.
Sont-ils dès lors les plus légitimes ? Ils peuvent en tout cas apporter une véritable valeur ajoutée dans le cas d’évaluations du type analyses de cycle de vie
ou éco-calculateurs.
Au-delà du caractère parfois ponctuel du recours à des consultants ou des formateurs, l’externe peut également représenter une formidable source
d’innovations, de par notamment l’organisation de manifestations de type Prix de l’éco-conception.

Se mobiliser ensemble
Suivant le cadre donné à telle ou telle collaboration, un apport croisé, fonctionnant sur un mode projet peut aussi stimuler de part et d’autre la réflexion.
Éco-concevoir n’est plus du ressort d’une seule personne, mais bien de tout le monde…

LES OUTILS
36 Constituer une équipe projet
37 Mettre en place une structure apprenante
38 Choisir un prestataire extérieur
39 Définir une action de formation
40 Organiser un concours
OUTIL
36 Constituer une équipe projet

DÉPLOYER L’ÉCO-CONCEPTION

En résumé
L’éco-conception peut se concevoir également dans le cadre d’une gestion de projet, avec une équipe dédiée. Cet apport de compétences multiples doit
permettre d’enrichir la vision initiale des objectifs à atteindre, par la fertilisation croisée des compétences. Celles-ci peuvent faire appel à des
compétences externes en cas de sujets non traités dans les organisations.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
La constitution d’une équipe projet doit permettre de répondre à tous les enjeux identifiés dans le cadre d’une démarche d’éco-conception, et de faciliter la
réussite de la mise sur le marché d’un nouveau produit.

Contexte
Le management par projet est couramment utilisé dans nombre de secteurs et d’entreprises, et a donné lieu à différents courants, voire des normes. Dans le
domaine de l’éco-conception, il est nécessaire qu’un porteur d’idées (le concepteur, mais pas seulement…) devienne un porteur de projet, avec des
compétences associées, au service d’un objectif. Un budget spécifique doit être alloué à ce projet.

Comment l’utiliser ?
Étapes
Théorisée sous l’angle psychosocial par Henri-Pierre Mader, la gestion d’une équipe projet repose sur 5 phases successives :
1. l’observation,
2. la cohésion,
3. la différenciation,
4. l’organisation,
5. la production.
La revue post-projet est souvent citée comme étant, notamment dans le cadre de la conception de produits, la 6e étape.

Méthodologie et conseil
Souvent au départ isolé, le porteur de projet d’éco-conception, dans le cadre d’une véritable politique d’entreprise, peut désormais se faire entourer d’une
équipe pluridisciplinaire et dédiée à la réussite de l’opération. Envisager un projet d’éco-conception comme un management de projet spécifique permet de
dégager des moyens humains et financiers plus importants.
À terme, après la réussite de ce ou ces projets pilotes, il est possible d’envisager le fonctionnement différemment, avec la présence d’un coordinateur éco-
conception et développement durable dans tous les projets.

Les bonnes questions à se poser


1. Les rôles et responsabilités des acteurs de la démarche d’éco-conception sont-ils tous définis ?
2. Comment travailler en transversalité au sein de l’entreprise et sous quelle forme ?
3. Quelle formation prévoir pour les membres de l’équipe projet ?
Avantages
Éviter le phénomène du « poisson pilote », isolé… et parfois esseulé
Donner du crédit en interne à la démarche d’éco-innovation

Précautions à prendre
Ne pas fixer des objectifs inatteignables en termes d’environnement… ou de chiffre d’affaires
Donner les moyens de fonctionner à l’équipe projet, avec des responsabilités clairement fixées
OUTIL
37 Mettre en place une structure apprenante

ACQUÉRIR DES CONNAISSANCES

En résumé
Visant à acquérir (et compiler) de l’information en dehors des murs de l’entreprise, l’éco-conception s’inscrit totalement dans le cadre de l’organisation
apprenante. Celle-ci doit placer la question de la gestion des compétences au centre du sujet, avec comme corollaire, de par l’évolution constante des
connaissances, la capacité à créer des passerelles « projets » avec des acteurs extérieurs. L’entreprise apprenante doit également « savoir apprendre de
ces erreurs » et en quelque sorte « apprendre à apprendre ».

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’approche Cycle de vie exige d’intégrer de nouvelles connaissances pour tous les acteurs de l’entreprise. Le schéma classique de conception étant
bousculé, la réponse à mettre en œuvre consiste à questionner les compétences, mais aussi à intégrer de nouvelles compétences pour répondre au mieux aux
objectifs à atteindre.

Contexte
La complexité croissante des modes de production, et l’évolution rapide de la demande (avec l’émergence de nouveaux modes de consommation),
impliquent de requestionner la stratégie de développement produits.

Comment l’utiliser ?
Étapes
Cinq activités ont été identifiées par David A. Garvin pour qu’une organisation devienne apprenante :
1. résoudre des problèmes en groupe,
2. expérimenter,
3. tirer les leçons des expériences,
4. apprendre avec les autres, dont ses partenaires classiques (clients, fournisseurs…) mais aussi au sein de communautés de pratiques,
5. transférer les connaissances.

Méthodologie et conseil
La mise en œuvre d’une démarche d’éco-conception est souvent perçue comme étant une étape d’expérimentation. Le produit se trouve questionné
différemment (de par notamment l’étape de collecte de données, intensive en échanges), et l’étude d’éco-conception conduit à s’interroger sur de nouveaux
indicateurs, non intégrés par ailleurs dans les indicateurs classiques de l’entreprise. De cette phase d’expérimentation, l’entreprise peut décider de
poursuivre ou non ce processus d’apprentissage… voire de devenir également plus experte dans la réalisation en interne de ce type d’études.

Les bonnes questions à se poser


1. Comment identifier les structures les plus pertinentes pour cette démarche en dehors des murs de l’entreprise ?
2. Une grille de compétence est-elle développée par l’entreprise ?
3. Quel plan de formation mettre en œuvre ?

Avantages
Permettre à chacun de trouver sa place dans un environnement dynamique
Identifier les partenaires extérieurs de valeur pour l’entreprise

Précautions à prendre
Former tout au long de la carrière le personnel
Faire des points de mise à jour réguliers
CAS : Exemple de la feuille de route de l’ADEME
Sur quels domaines se concentrer pour toujours plus apprendre sur l’éco-conception ? Quelles actions envisager à terme dans son entreprise ?
La récente publication de la feuille de route sur l’éco-conception de l’ADEME nous renseigne sur les domaines identifiables pour mettre en place une
structure apprenante.
Les travaux prioritaires sont identifiés selon les cinq axes de recherche, développement et innovation.

Deux axes concernent encore plus particulièrement l’organisation apprenante.


Axe 2 : améliorer l’acquisition, la gestion, la diffusion et la valorisation des connaissances et des données
Ce point est primordial. Il s’agit notamment de :
rendre accessibles les données de référence faisant autorité pour la réalisation d’analyses de cycle de vie, de poursuivre l’acquisition de nouvelles
données et leur homogénéisation, leur standardisation, leur actualisation régulière ;
développer de nouvelles méthodes de mesure, qui intègrent notamment les mesures d’impact sur la santé et qui permettent de les hiérarchiser ;
développer l’acquisition des données techniques, environnementales et sanitaires sur les matières premières et notamment pour les nouveaux
matériaux et matières premières de recyclage (i.e. caractéristiques des matériaux offrant une meilleure résistance mécanique et autorisant une
réduction des volumes) ;
ériger une bibliothèque des propriétés techniques, environnementales et sanitaires des matériaux ;
mettre au point des systèmes de remontée d’informations sur la fin de vie du produit, vers le concepteur et au-delà (consommateurs, professionnels de
la réparation…), afin d’intégrer la capacité de réparation et le reconditionnement éventuel du produit dans sa conception ;
élaborer des méthodes d’optimisation multicritère ou multiobjectif permettant le développement de systèmes complexes éco-conçus, à la différence
des méthodes existantes qui positionnent un produit éco-conçu par rapport à une solution de référence ;
optimiser la traçabilité et la comptabilité (masse, composition, etc.) de certaines matières premières, de certaines pièces ou certains composants ;
améliorer la transmission des données entre un client et son fournisseur, auprès des consommateurs, ainsi que la fiabilité des données, leur format… ;
développer des outils qui apportent à leurs utilisateurs une reconnaissance et une légitimité notamment pour les petites et moyennes entreprises ;
développer des capacités de prospective (des marchés, des modes de consommation, de la prévention et de la production de déchets…) à des fins de
programmation de la recherche ;
mieux comprendre le rapport au temps des différents acteurs (par exemple, un besoin de retour sur investissement variable selon les intervenants) pour
mieux prendre en compte ce facteur dans ses différentes dimensions (délai, durée, vitesse, accélération…) dans les projets d’éco-conception.
Axe 3 : développer des outils et méthodes pour aider l’entreprise à intégrer l’éco-conception dans ses décisions stratégiques et
dans ses démarches auprès de ses clients
Les principes de l’éco-conception et les données associées sont relativement mal, voire non prises en compte dans les processus de prise de décision dans
l’entreprise, dans les solutions logicielles, l’aide à la décision juridique, fiscale, ou les plans marketing, de communication et d’animation. Les différents
métiers qui interviennent dans la conception et la commercialisation d’un produit ne sont pas spécialistes de l’analyse de cycle de vie. De nouveaux outils
et méthodes sont à développer pour réduire la prise de risque des acteurs économiques. Il s’agit notamment de :
modifier les solutions logicielles existantes (CAO, ERP, GPAO, GMAO, WMS) pour qu’elles intègrent l’éco-conception ;
développer de nouvelles approches « système » intégrant les différents métiers et les différentes étapes du produit ;
développer des modèles pour évaluer le coût des externalités des différents leviers de l’éco-conception ;
modéliser davantage les procédés et les projets d’ingénierie et de développer des outils de gestion spatiale et temporelle des flux (matière, énergie,
eau…) à des fins opérationnelles ;
développer des solutions permettant de hiérarchiser, même qualitativement, les impacts.
OUTIL
38 Choisir un prestataire extérieur

S’ENTOURER D’UNE EXPERTISE

En résumé
Le recours à un consultant permet de disposer d’un livrable externe, base soit d’une évaluation environnementale, soit d’un outil de calcul, ou encore
d’une étude complète d’éco-conception. Choisir un consultant permet donc un gain de temps appréciable et peut s’intégrer pleinement dans le cadre
d’une entreprise apprenante.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Le recours à un consultant permet à l’entreprise d’avancer plus rapidement dans le domaine de l’évaluation environnementale et l’éco-conception. Le choix
doit se faire selon des critères précis (expériences, références, moyens techniques…), mais également laisser libre cours à l’émergence d’affinités
(motivation, vision, esprit d’innovation…).

Contexte
Le marché du consulting en ACV et éco-conception fait naître de nombreuses vocations. De quelques entreprises il y a 10 ans, on est passé à plusieurs
dizaines aujourd’hui. Le marché est donc mur pour qu’une entreprise trouve le consultant adapté à son besoin.

Comment l’utiliser ?
Étapes
Le processus de sélection d’un consultant suit le cadre classique d’un achat de prestation. On veillera tout de même à intégrer les éléments suivants dans les
critères de choix :
1. adéquation entre le besoin de l’entreprise et les compétences du consultant,
2. motivation du consultant pour le projet (au-delà de son strict intérêt commercial),
3. réseau du consultant qui peut permettre de compléter une prestation d’éco-conception avec des compétences associées (analyse de la valeur,
innovation, design…),
4. pérennité de la structure pour s’assurer d’un suivi, en cas par exemple d’achats d’un outil logiciel.

Méthodologie et conseil
Au-delà des critères classiques, l’acheteur doit également adopter une position innovante pour le choix d’un consultant. Le domaine de spécialisation peut
être un bon moyen de faire appel à un expert du sujet. La participation à des congrès scientifiques est un signe de motivation pour le sujet complémentaire.

Les bonnes questions à se poser


1. Comment dimensionner le recours à un prestataire extérieur (en termes de moyens mobilisables en interne et de ressources financières) ?
2. Quelles informations lui transmettre et comment gérer les questions de confidentialité sur le processus de conception ?
3. Comment intégrer son travail dans le processus quotidien d’éco-conception ?

Avantages
Disposer d’un professionnel pour épauler les projets
Disposer d’un livrable de qualité pour développer d’autres projets

Précautions à prendre
Ne pas faire confiance au premier venu
Ne pas se référer uniquement à la « marque »
OUTIL
39 Définir une action de formation

FORMER SON PERSONNEL

En résumé
Former son personnel à l’éco-conception nécessite de définir des objectifs pédagogiques, qui peuvent être identifiés par des sujets d’intérêt ou des
compétences à acquérir. Cette formation peut être dispensée par un consultant, qui fera ainsi le lien entre livrables et les attendus en termes de métier et
de tâches à accomplir.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
La formation à l’éco-conception permet de sensibiliser le personnel à cette approche, voire de lui transmettre des compétences qui l’aideront dans son
action au quotidien.

Contexte
La formation à l’éco-conception a pendant longtemps était cantonnée à des séances de sensibilisation. Rentrer dans le fonctionnement de l’entreprise
implique une préparation de l’action de formation sur les points clefs, ainsi que la définition des thèmes à traiter en priorité. Le format est également à
préciser à ce stade.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Définition de l’action de formation (remontée du personnel, questionnaire en interne…).
2. Validation par les ressources humaines du projet.
3. Choix d’un prestataire.
4. Définition avec le formateur des objectifs pédagogiques à atteindre.
5. Validation des supports et du format de la formation.
6. Organisation de la première session.
7. Évaluation et ajustements éventuels pour les sessions suivantes.
8. Évaluation à froid des acquis et/ou mise en œuvre dans un projet pilote.
Méthodologie et conseil
La tenue de formation à l’éco-conception est l’occasion pour le personnel de faire une remontée de sa perception du sujet, voire de poser des questions très
techniques. L’entreprise choisira donc plutôt un formateur aguerri, et connaissant dans le détail les outils, normes et méthodes cités dans la formation.
Il peut être judicieux de découper les chapitres pour s’adapter au plus près aux éléments à transmettre, dans le cadre d’une ingénierie de la
professionnalisation.
On veillera par ailleurs à ne pas transmettre des données confidentielles lors de cette action de formation.

Les bonnes questions à se poser


1. Comment mettre en place une GPEC (gestion prévisionnelle emploi et compétences) intégrant l’éco-conception ?
2. Comment redéfinir objectifs pédagogiques et objectifs personnels à l’aune de l’éco-conception ?
3. Comment pérenniser la démarche de formation et passer à l’accompagnement ?

Avantages
Susciter l’adhésion des directions
Offrir un support adapté

Précautions à prendre
Préparer l’action de formation en amont
Bien définir les objectifs à atteindre et le périmètre
OUTIL
40 Organiser un concours

IDENTIFIER LES MEILLEURES IDÉES

En résumé
L’organisation d’un concours au sein d’une entreprise, ou avec des partenaires extérieurs, permet de recueillir nombre d’idées qui ne seraient pas
toujours incluses dans le processus d’éco-conception. « De la contrainte naît l’innovation »… Il est primordial de fixer un niveau d’exigence assez
ambitieux, mais une marge de manœuvre la plus large possible, notamment en termes de périmètre business.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’organisation d’un concours d’éco-conception interne permet de motiver le personnel autour d’un objectif à atteindre, tout en donnant un cadre plus
ludique à l’approche.

Contexte
La multiplicité des démarches d’innovation se heurte parfois à une lisibilité pour l’extérieur. L’aspect ludique d’un concours permet de mettre en parallèle
différentes directions ou équipes, voire partenaires extérieurs, ce qui peut également enrichir la réponse opérationnelle à la contrainte de départ.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Définition du cadre complet du concours (périmètre, objectifs, étapes, partenaires possibles, prix…).
2. Faire connaître le prix en interne, voire en externe (suivant les objectifs fixés).
3. Bien identifier le type de répondants et la réponse attendue (dossier technique, dessins…).
4. Identifier les questions de propriété intellectuelle et apporter une réponse dans le règlement.
5. Constituer un jury le plus expert et le plus neutre possible.
6. Organiser une remise de prix avec illustration des meilleurs projets.
7. Prévoir une récompense motivante pour les équipes.
Méthodologie et conseil
L’organisation d’un concours d’éco-conception est un formidable réservoir d’idées. Reste à l’entreprise d’en être un bon réceptacle. Certaines grandes
entreprises en font quasiment un département d’innovation externe. On peut bien évidemment en retirer de véritables idées d’amélioration de produits,
voire de nouveaux business models.
Détecter les axes de développement choisis par les répondants permet également de disposer d’un retour en termes d’intérêts et de préoccupations (les
déchets plutôt que l’acidification, la réparabilité plutôt que la recyclabilité…).

Les bonnes questions à se poser


1. Comment valoriser les résultats dans son entreprise ?
2. Comment guider les concepteurs vers plus d’innovation ?
3. Comment communiquer à l’extérieur sur une démarche croisée d’éco-conception ?
Avantages
Créer un brainstorming géant
Motiver le personnel et les partenaires extérieurs

Précautions à prendre
Identifier les questions de propriété intellectuelle en amont
Faire connaître le prix de façon la plus large possible

CAS : organiser un prix


Bon nombre d’entreprises organisent régulièrement des prix et concours, notamment en visant les designers. Plus intéressant encore, les approches
territorialisées et sectorisées, à l’exemple du Prix du Syctom (nouveau concours dans le paysage), permettent de croiser attentes des pouvoirs publics et
créativité des étudiants.
Ici, le Syctom, avec l’aide d’Écoeff, a fixé comme principe le « zéro déchet ». Les étudiants sont donc encouragés à réflechir à une nouvelle offre de
produits et de services, permettant de réduire drastiquement la production de déchet sur le territoire du Syctom.
Extrait du règlement du prix Design Zéro Déchet du Syctom
En l’espace de 40 ans, la production de déchets ménagers par personne a doublé. 390 kilos de déchets, c’est ce que chacun d’entre nous produit en
moyenne chaque année en ordures ménagères et assimilées. Ce chiffre s’élève même à 590 kg si l’on ajoute les 200 kg que chaque Français dépose en
moyenne en déchetterie. La croissance démographique, l’évolution de nos modes de vie et de nos habitudes alimentaires ont eu une incidence directe et
forte sur cette augmentation.
Au niveau local, la gestion des déchets ménagers représente désormais un coût financier et écologique pour l’ensemble de la collectivité. La construction de
nouveaux centres reste une nécessité pour gérer ces déchets mais rencontre de fortes réticences dans la population.
Et ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Chaque bien que nous consommons et que nous jetons a lui-même nécessité des matériaux et de l’énergie pour
être fabriqué et transporté jusqu’à son lieu de consommation La notion de « sac à dos écologique » quantifie la masse de matériaux et d’énergie nécessaires
pour produire, utiliser, jeter un bien de consommation :
une brosse à dents = 1,5 kg de ressources naturelles,
une puce électronique de 0,09 g = 20 kg de ressources naturelles,
un téléphone portable = 75 kg de ressources naturelles,
un ordinateur = 1 500 kg de ressources naturelles.
Face à ce constat, les politiques publiques ont décidé de promouvoir la prévention des déchets qui se définit comme l’ensemble des actions situées avant
l’abandon d’un bien – et sa prise en charge par la collectivité – qui permettent de réduire les quantités de déchets et/ou de contribuer à réduire leur nocivité.
Le Syctom, l’agence métropolitaine des déchets ménagers, est le plus important syndicat européen de traitement et de valorisation des déchets. Il compte
84 communes adhérentes, réparties sur cinq départements (Paris, Yvelines, Hauts–de–Seine, Seine–Saint–Denis, Val–de–Marne) qui représentent une
population de 5,7 millions d’habitants. Le Syctom est un établissement public administratif relevant du code général des collectivités territoriales.
Conformément aux engagements européens, nationaux et régionaux (PREDMA), le Syctom place la prévention au cœur de sa politique de gestion des
déchets. En décembre 2010, les élus du Syctom ont adopté un plan de prévention intitulé « Métropole Prévention Déchet 2010–2014 ». Ce plan vise à créer
une dynamique territoriale pour la prévention des déchets. L’objectif est de mobiliser l’ensemble des acteurs concernés par le cycle de vie des produits,
qu’ils soient consommateurs/« producteurs » de déchets, services publics responsables de la fin de vie des produits mais aussi concepteurs/fabricants
/distributeurs de produits. « Métropole Prévention Déchet 2010–2014 » et le prix « Design Zéro Déchet 2012 » bénéficient du soutien financier du Conseil
Régional d’Île–de–France via une convention de partenariat.
Article 1 : Organisateur et objectif du prix
Le Syctom, agence métropolitaine des déchets, dont le siège est situé 35, boulevard de Sébastopol 75001 PARIS, organise un concours intitulé « Design
Zéro Déchet 2012 ».
Le prix « Design Zéro Déchet 2012 » repose sur un principe simple : un des plus gros potentiels d’évitement de la production de déchets se situe lors de la
conception du produit. Son objectif est de recueillir, auprès des concepteurs de demain, des innovations portant sur des biens de consommation qui
permettent de réduire les quantités de déchets générées par les ménages.
Par cette action, le Syctom souhaite sensibiliser le grand public à l’intérêt d’une consommation raisonnée et durable et au potentiel d’innovation de l’éco–
conception.
Les étudiants sont invités à explorer différentes pistes :
analyser l’ensemble du cycle de vie d’un produit pour identifier les potentiels de réduction des déchets ;
interroger la fonctionnalité et même l’utilité d’un produit ;
repenser sa durabilité et sa « réparabilité ».
DOSSIER
INTÉGRER LA CRÉATIVITÉ DANS L’ÉCO-CONCEPTION
7

…Et également l’inverse ! Nombre de méthodes de créativité ne sont pas contraintes par la dimension environnementale. On peut même lire, dans la
littérature de certains spécialistes du sujet, que dans la phase de production d’idées, il est possible de retenir comme idée « l’augmentation de la
pollution » ! Nous restons « ouverts » à cette idée, en constatant qu’elle est bien en œuvre globalement… et du coup pas très innovante ! Alors que souvent,
à peine le mot environnement est-il prononcé que les freins sont aussitôt évoqués, la créativité nous enseigne de retarder la critique le plus tard possible, et
d’explorer, sans ce poids, tous les possibles. Beau programme…

L’environnement comme source de créativité


Différentes « écoles » se partagent cette approche. Citons entre autres le biomimétisme, le Natural Step, le Cradle to Cradle, l’empreinte écologique… Si
la constitution de « dogmes » peut représenter une relative réassurance de la puissance de domination de l’humain sur la nature (même en s’en inspirant), la
créativité nous enseigne que tout reste possible, et que tout un chacun peut être créatif, les hémisphères droit et gauche pouvant être réunis pour le bonheur
des hémisphères sud et nord…

Hasard et nécessité
L’observation d’un flocon de neige nous enseigne que la nature peut être très créative, tout en se conformant toujours à des principes de base. Comme le dit
Hubert Reeves, il n’y a pas deux flocons de neige identique… ni deux individus par ailleurs. Ce qui laisse entrevoir une somme de possibles tout à fait
intéressante, dans un monde qui pourtant, encore de nos jours, semble finalement très conformiste, et générateur d’entropie.
Éco-concevoir peut-il permettre de renouer ce lien entre hasard et nécessité, en faisant du respect de l’environnement une nécessité absolue, et en laissant la
créativité et l’innovation être l’heureux hasard qui nous permettra de disposer au final de « meilleurs produits » ?
Les outils de la créativité n’attendent que l’éco-concepteur, désireux de trouver des idées au-delà de l’usage formaté de solutions logicielles.
Nous proposons ici de suivre un parcours en 7 étapes, inspiré de plusieurs praticiens de la créativité (Éric Lardinois, Guy Aznar et Géraldine Benoit-
Cervantes) qui permettra de mener à bien une recherche d’idées nouvelles.

LES OUTILS
41 Formuler le problème
42 Reformuler le problème et le cahier des charges
43 S’imprégner
44 Purger
45 Diverger
46 Converger
47 Sélectionner les solutions
OUTIL
41 Formuler le problème

POSER LE CADRE DE LA CRÉATIVITÉ

En résumé
Cette première étape de la créativité permet de poser le cadre complet des attendus de la démarche. Un cahier des charges détaillé peut y être adossé,
voire être la résultante de cette première approche.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Disposer d’un cahier des charges pour une méthode de créativité permet de savoir vers quoi on souhaite se diriger. Différents objectifs peuvent être
formulés : changement de matériaux, de design, nouveau service associé… On peut également se caler sur des objectifs environnementaux à atteindre :
réduction des émissions de CO2, recyclabilité totale…

Contexte
Sans cadre précis, la créativité reste détachée de tout contexte. Il est donc fondamental de poser les attendus, et de partager avec le groupe les objectifs à
atteindre, en leur expliquant les insatisfactions rencontrées aujourd’hui.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Partager avec le groupe le problème à résoudre.
2. Faire part au groupe de toutes les insatisfactions actuelles du système étudié.
3. Documenter au maximum ces insatisfactions.
4. Identifier pour chacune d’elle un objectif à atteindre.
5. Partager avec le groupe le cahier des charges.
6. Le valider avec le groupe.
Méthodologie et conseil
Il est toujours plus intéressant de partir d’un diagnostic partagé que de faire réfléchir un groupe sans donner les objectifs déjà sous-jacents à toute démarche
de créativité.
Cette étape de créativité peut et doit être la plus technique et la plus documentée possible. Elle permettra au groupe de se référer à un cadre précis.
Exemple : dans le cas d’un concours « design zéro déchet », expliquer en quoi la production de déchets entraîne des problèmes au niveau de la collecte et
du traitement des déchets (surcoûts éventuels, question de la capacité maximale des centres de traitement…)

Les bonnes questions à se poser


1. Comment traduire stratégie et politique produits en un cahier des charges précis ?
2. Comment poser une injonction radicale ?
3. Comment documenter la démarche ?

Avantages
Disposer d’un cahier des charges précis
Réaliser un diagnostic partagé par le groupe

Précautions à prendre
Ne pas éluder les questions de fond
Apporter des réponses à chaque question
OUTIL
42 Reformuler le problème et le cahier des charges

TRADUIRE EN LANGAGE PROFANE

En résumé
Cette seconde étape de la créativité permet de passer d’un langage d’expert à un langage de profane, et donc d’accueillir plus de participants dans un
groupe de créativité.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Certains participants dans un groupe de créativité ne sont pas censés être experts ou techniciens du sujet. Il est donc nécessaire de traduire la thématique
abordée pour ne pas freiner la créativité nécessaire à la résolution du problème.

Contexte
La plupart des problèmes qui sont donnés à traiter dans un groupe sont souvent complexes. Éco-innover par l’éco-conception implique souvent de se
confronter à nombre d’éléments techniques, ou à des données complexes. Il est donc primordial de pouvoir reformuler le problème et le cahier des charges
sans ambiguïté tant au niveau du périmètre traité que des attendus.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier les sources de données à intégrer dans la réflexion.
2. Demander à un expert d’apporter son éclairage.
3. Demander à un profane de reformuler le problème à résoudre.
4. Valider en groupe la reformulation, en y apportant des modifications éventuelles.
Méthodologie et conseil
La plupart des problèmes peuvent être décomposés en sous-éléments.
Exemple : Dans l’exemple du concours « design zéro déchet » (voir outil précédent), on distingue bien 3 notions : le design (et la question d’une
proposition liée à un métier particulier), le déchet (et la question juridique de ce qu’est un déchet, entre autres) et le zéro déchet (et l’absolu en termes de
performance contenue dans cette notion).
Le découpage en sous-thèmes ou univers permet d’enrichir le sujet, mais également de le traduire en termes moins technocratiques ou techniques.

Les bonnes questions à se poser


1. Comment intégrer des données techniques dans le processus ?
2. Comment intégrer des outils comme le modèle 5M ou l’AMDEC dans la démarche ?
3. Comment décliner les solutions possibles en axes d’éco-conception ?

Avantages
Faire adhérer plus de participants du groupe à la démarche
Identifier les univers sous-jacents au problème posé
Précautions à prendre
Documenter également les univers sous-jacents
Rester dans le sujet, sans trop s’éloigner dans cette étape

CAS : reformuler le problème avec l’arbre d’analyse des causes


Le modèle en 5 M (ou graphique en arêtes de poisson d’Ishikawa) permet de reformuler le problème en le décomposant sous 5 aspects :
la main-d’œuvre,
le matériel,
le milieu,
la matière,
les méthodes.
Le terme Moyen remplace parfois la catégorie Matériel.
Le modèle 6M intègre la mesure.
Le modèle 7M intègre management et moyens financiers.
Le modèle 8M intègre la Maintenance.
Cette check-list permet du coup de mieux cerner les aspects du milieu extérieur sur lesquels il est nécessaire de travailler.
Prenons l’exemple ici d’un aspirateur traîneau classique (travaux réalisés à l’EPMI).
Les insatisfactions traditionnelles (à résoudre en partie dans une démarche globale d’éco-conception) se résument ici en partie aux problèmes
ergonomiques de déplacement de l’objet, mais ciblent également d’autres sujets, qu’il n’aurait pas toujours été aussi aisé de trouver aussi rapidement.

Diverses pistes de solutions peuvent dès lors être envisagées, en utilisant pour se faire les fiches suivantes de la méthode de créativité.
OUTIL
43 S’imprégner

SE SENTIR DIRECTEMENT CONCERNÉ

En résumé
Cette troisième étape vise à décliner au niveau individuel des membres du groupe une prise en charge affective du problème qui permettra, par son
originalité, de résoudre le problème.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Faire que chacun se sente concerné par le projet est un challenge. Il est possible, dans le cadre d’un concours, de susciter une émulation au sein d’équipes
différentes.

Contexte
Au-delà du défi cité plus haut, T.-M. Amabile a également identifié 5 autres ressorts créatifs :
l’encouragement,
la pression,
la diversité,
l’émulation,
l’autonomie des équipes.
Tous ces éléments peuvent être utilisés pour créer une bonne imprégnation au sein du groupe.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier les possibilités de prise en charge affective du groupe (expérience personnelle, visite d’un site, témoignages…).
2. Demander à chaque participant de donner sa propre définition du problème à résoudre.
3. Identifier des définitions alternatives que pourraient prendre différentes parties intéressées (le consommateur, l’État, les concurrents, les ONG…).
4. Synthétiser au sein du groupe la direction à prendre.
Méthodologie et conseil
Certains problèmes peuvent être éclairés par une mise en scène spécifique. Dans l’exemple des déchets, une visite d’un centre de traitement des déchets
peut permettre de mieux prendre conscience des conséquences de nos actes quotidiens. Dans le cas d’un travail sur l’énergie, la visite d’une raffinerie ou
d’un site nucléaire peut aussi être particulièrement profitable. L’approche Cycle de vie, traduite en acteurs, enjeux et progrès possibles, permet à chacun de
se situer et de « raccrocher » une histoire spécifique.

Les bonnes questions à se poser


1. Comment traduire et réussir la prise en charge ?
2. Comment dépasser le cadre de l’enjeu pour l’entreprise ?
3. Comment intégrer l’aspect multidimensionnel du projet ?

Avantages
Faire s’exprimer tous les participants sur le problème à résoudre
Améliorer la compréhension et l’intérêt pour le problème

Précautions à prendre
Ne pas appuyer la démarche uniquement sur des expériences personnelles
Identifier en amont les ressources extérieures mobilisables (visites de sites entre autres)

CAS : s’imprégner du sujet


Une des pistes les plus intéressantes pour travailler sur l’imprégnation est de faire appel à l’autre porte artistique, souvent peu travaillée dans les
enseignements ou formations en éco-conception.
Plusieurs techniques existent, et plusieurs outils peuvent être utilisés.
Citons :
l’esquisse brute (le dessin),
la représentation 3D (avec des logiciels de CAO),
l’observation de l’usage du produit…
Notons que toutes ces techniques peuvent être utilisées de façon séquentielle, et peuvent concerner différents axes dans le processus de conception.
Exemple 1 : description des fonctions actuelles d’une tondeuse (travaux réalisés par des étudiants de l’Université de Cergy-
Pontoise)

Exemple 2 : étude de nouveaux concepts sur un mixeur (travaux réalisés par des étudiants de l’Université de Cergy-Pontoise)
1. Sur le produit lui-même

2. Exemple du rasoir (modélisation 3D réalisée par des étudiants de l’EPMI)


OUTIL
44 Purger

FAIRE PRIMER LA QUANTITÉ SUR LA QUALITÉ

En résumé
Cette quatrième étape vise à produire un maximum d’idées dans une séquence appelée « brainstorming ». Celle-ci doit respecter les 4 règles inhérentes à
l’exercice :
la quantité prime sur la qualité,
0 critique,
être en roue libre,
rebondir sur les idées des autres.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’étape de la purge permet de « jeter » sur papier toutes les idées qui viennent à l’esprit. Ceci constitue un « échauffement » très utile dans le cadre d’un
séminaire de créativité, permettant de collecter un nombre important d’idées originales.

Contexte
La méthode du brainstorming est très connue et a été développée il y a presque 100 ans dans le monde de la publicité. Elle est aujourd’hui encore
couramment utilisée dans nombre de séminaires ou formations.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Définir le cadre de l’exercice avec des moyens matériels adaptés (salle de réunion, paper board, temps défini).
2. Identifier dans le groupe un animateur et définir ensemble les règles (pas de censure ni d’autocensure, pas de critique…).
3. Collecter dans l’ordre les idées émises (soit à l’oral, soit par écrit).
4. Classer les idées, si possible sous forme de mapping (qui reprend les axes principaux du problème à résoudre).
Méthodologie et conseil
La qualité d’un brainstorming dépend beaucoup des conditions matérielles et de l’animateur. Il est donc essentiel de bien préparer la séance, et de laisser
rebondir les participants sur les idées des autres. Un remue-méninges sur la base de premières idées émises et réalisé par écrit permet de dépasser
l’autocensure, non souhaitée, mais malgré tout habituel dans un exercice oral en groupe.

Les bonnes questions à se poser


1. Comment ne pas perdre les idées en cours de route ?
2. Comment conserver les idées pour d’autres projets ?
3. Comment classer et organiser les idées ?

Avantages
Disposer d’un maximum d’idées dans un minimum de temps
Ne pas avoir à trier les idées dans un premier temps

Précautions à prendre
Associer le brainstorming à d’autres techniques de créativité
Disposer de conditions matérielles adaptées

CAS : purger avec la méthode Blue Ocean®


La méthode décrite dans le livre éponyme Blue Ocean® donne un cadre simplifié mais néanmoins opérationnel à des méthodes de brainstorming visant
l’innovation.
Ainsi, il est proposé de « triturer » le produit dans 4 dimensions :
l’exclusion,
l’atténuation,
le renforcement,
la création.
Ces termes peuvent s’appliquer à l’ensemble de l’environnement du produit, ainsi qu’au produit lui-même (composants, matières premières, fonctions…).
Exemple du rasoir électrique
Appliquée à un rasoir électrique, nous obtenons la matrice suivante, que nous dénommerons modèle CREA.
Il est possible de focaliser l’exercice sur un composant ou une fonction, et de le poursuivre « à l’infini » pour identifier les pistes les plus intéressantes en
termes d’éco-conception.

Modèle REDUCES
Autre variation, beaucoup plus centrée sur les questions environnementales : le modèle REDUCES proposé par le WBCSD.
Acronyme quasi-programmatique, REDUCES se décline ainsi et concerne toutes les étapes du cycle de vie :
OUTIL
45 Diverger

UTILISER DES TECHNIQUES COMPLÉMENTAIRES AU BRAINSTORMING

En résumé
Cette cinquième étape vise à agir comme un tremplin pour la production d’idées, et à encore plus s’éloigner du problème de base en utilisant différentes
techniques dont le concassage, l’altération ou les méthodes analogiques.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’étape de la divergence permet d’enrichir l’approche créative par de nouvelles techniques, et donc de dépasser le relatif formalisme issu d’un
brainstorming classique. De nouvelles idées émergent par ce détour créatif et sensible.

Contexte
De nombreuses techniques de créativité ont été développées. L’imagination peut être stimulée par la contrainte, et de cette stimulation peuvent naître
différents scénarios.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Définir le type de technique complémentaire à utiliser après le brainstorming.
2. Présenter les règles de chaque technique au groupe.
3. Collecter dans l’ordre les idées émises (soit à l’oral, soit par écrit).
4. Classer les idées, si possible sous forme de mapping (qui reprend les axes principaux du problème à résoudre).
Méthodologie et conseil
Laissez libre cours à l’imagination du groupe et décaler le plus possible la sélection des idées. Conserver chaque scénario ou histoire sous forme d’options.
Les redécouper éventuellement plus tard en sous-ensembles.
Exemple : l’analogie avec une table de concassage et des mots clefs comme : sport, nature, montagne, liberté, etc., peut transformer une planche à repasser
en piste de ski. De cette première idée, il peut être possible de distinguer différents axes de travail : la qualité du revêtement de la surface de la planche
(pour le côté glisse), le geste de repassage (pour l’ergonomie), la consommation d’énergie (totalement humaine pour le ski, mais ici peut-être parfois
superfétatoire par rapport aux résultats escomptés…).

Les bonnes questions à se poser


1. Comment choisir les thèmes à associer dans la démarche de créativité ?
2. Comment rebondir sur les idées des autres ?
3. Comment classer et organiser les idées les plus intéressantes pour l’éco-conception ?

Avantages
Disposer de techniques complémentaires au brainstorming
Permettre une plus grande divergence des participants

Précautions à prendre
Fixer un cadre
Recycler les idées dans des sous-ensembles
Comment être plus efficace ?
La technique de concassage (check-list SCAMPER)
Le concassage permet de générer des images de façon systématique, en utilisant des listes prédéterminées de mots.
Cette technique de créativité a été développée par Alex Osborn puis reprise par Bob Berle. Cette check-list est dite de SCAMPER, acronyme signifiant :
S : Substituer
C : Combiner
A : Adapter
M : Magnifier/Modifier
P : Produire
E : Éliminer
R : Réorganiser/Renverser

Une liste encore plus détaillée


D’autres auteurs, dont Guy Aznar, Michel Belanger ou Éric Lardinois, proposent des check-lists encore plus détaillées, en reprenant des verbes d’action.
Voici un exemple avec lequel l’éco-concepteur créatif peut commencer à travailler.

Augmenter ou diminuer : poids, volume, dimensions, prix, la durée d’usage, l’emploi, l’usage, la signification, la portée sociale, qualité, fiabilité,
beauté, commodité, sécurité, matières recyclées…
Ajouter ou combiner : fonctions, accessoires, nom, histoire, objet
Substituer : Molécules, composants, utilisation…
Changer : Composants, disposition, lieu, cause, effet, rythme, agenda…
Adapter : Similitude, lien avec le passé, imitation, inspiration…
Inverser : Structure, hiérarchie, l’usage, les fonctions, chronologie…
Modifier : Temps, lieux, l’usage, l’usager, la solution, matières, formes, couleurs, la source d’énergie, mobilité, constituants ou éléments…
Sensualiser : l’œil, l’ouïe, nez, goût, toucher…
Supprimer : Fonctions, composants, performances, pollutions…
L’utilisation de la table de concassage et d’altération permet d’obtenir de meilleurs résultats.

CAS : la matrice morphologique


Couramment utilisée dans les métiers de la conception, la matrice morphologique, issue des travaux de Zwicky et Allen, identifie le caractère
multidimensionnel, à l’image de la nature, des fonctions ou solutions antérieures possibles… Le croisement et la sélection de ces différents éléments
peuvent donner naissance à un nouveau produit. Prenons l’exemple d’une machine à café.

Dans le cas présenté ici, il est donc possible de retenir une solution par ligne, et donc d’imaginer une cafetière à dosette automatique avec dosage long pour
une tasse utilisant de l’énergie solaire, etc.
Il est bien important d’identifier toutes les solutions techniques présentes aujourd’hui dans la catégorie, mais aussi d’élargir à d’autres solutions non encore
envisagées.
Le « choc » naissant de la confrontation de sujets a priori antagonistes permettra de mettre le concepteur sur la voie de solutions innovantes.
OUTIL
46 Converger

FAIRE UN PREMIER TRI DES IDÉES

En résumé
Cette sixième étape permet de réaliser un premier tri sur deux axes relativement simples et appréhendables par tous : le temps et le métier. D’autres tris
complémentaires sont à réaliser, notamment en termes de coûts de mise en œuvre, ou de réponses prévisibles des consommateurs. Ces matrices
permettent par la suite d’envisager les solutions à retenir.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’étape de la convergence permet de sélectionner les idées les plus fécondes et de les mettre en perspective dans l’environnement de l’entreprise.

Contexte
De nombreux outils de convergence ont été développés (matrice SWOT, vote pondéré, matrice de priorisation, matrice attente/solution…). Les questions
de qualité écologique a priori des idées doivent être intégrées également à ce stade.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Lister toutes les idées issues du groupe.
2. Procéder à un premier classement au niveau du lien métier ou non.
3. Procéder à un second classement au niveau de l’horizon temporel.
4. Croiser les résultats sur la matrice et identifier les idées proches.
5. Identifier les autres éléments contextuels.
6. Valider en groupe le livrable.
Méthodologie et conseil
Cette étape de tri peut être assez fastidieuse, et parfois gratuite, car qui peut savoir si telle ou telle idée rencontrera l’adhésion du plus grand nombre ?
Malgré tout, des éléments de contexte peuvent permettre de réaliser cette sélection, rationnelle.
Exemple : dans le cas d’une idée innovante réduisant les déchets sur le territoire de l’Île-de-France, les questions d’horizon temporel sont importantes (au
vu de l’agenda politique fixé pour cette réduction), tout comme la faisabilité de la solution proposée sur le territoire (le cas de l’habitat vertical, véritable
contrainte, nécessite une validation des idées en tenant compte de la situation de base). On n’imagine pas, de suite, du compostage dans les jardins de tous
les immeubles… Certaines villes l’expérimentent déjà dans certains jardins publics.

Les bonnes questions à se poser


1. Comment positionner sa démarche d’éco-conception par rapport aux facteurs 4 et/ou 10 ?
2. Comment intégrer les comptes-rendus d’essais ?
3. Comment qualifier l’idée dans son contexte industriel ?

Avantages
Sélectionner les idées les plus prometteuses
Disposer de critères de sélection

Précautions à prendre
Ne pas écarter les idées innovantes
Ne pas rester conformiste

Comment être plus efficace ?


Deux méthodes pour plus de critères de sélection
Deux méthodes classiques de créativité peuvent être utilisées pour la phase de convergence car elles permettront au concepteur de disposer d’un
questionnement utile pour l’identification contextuelle des idées.

La méthode QQOQCCP
La plus connue, elle renvoie à une méthode de questionnement systématique, ici adaptée à notre sujet.
Q : qui (pour mettre en œuvre, pour décider…),
Q : quoi (pour accompagner, pour lancer l’idée…),
O : où (lancer l’idée…),
Q : quand (à quel moment opportun),
C : combien (de moyens mettre en œuvre, de pollutions ou d’impacts évités…),
C : comment (convaincre, réaliser le projet…),
P : pourquoi (quelle finalité, quel positionnement de l’entreprise…).
Il est également possible de croiser ces questions, en associant aux 5 premières les 2 dernières, ce qui permettra d’enrichir également l’aspect contextuel.

La méthode CETOCSIC(E)
La méthode CETOCSIC est construite ici également sur un acronyme décrivant 8 thèmes à traiter en parallèle, pour l’analyse d’un problème, ou ici d’une
idée. Nous rajouterons un 9e : l’environnement.
C : contextuels (environnement physique et humain des activités…),
E : économiques (finances, placements, circulation d’argent, investissements…),
T : techniques (procédés, moyens, méthodes, machines, outils…),
O : organisationnels (structure, répartition des tâches, autorité…),
C : commerciaux (clients, marketing, produits, quantité, qualité…),
S : sociaux (individus, groupes, institutions…),
I : individuels (psychologie, connaissances, aptitudes, motivations…),
C : communicationnels (circulation de l’information, relations…),
E : environnementaux (évaluation environnementale sur le cycle de vie, données disponibles, performances et marges de progrès identifiés…).

Le concepteur disposera ainsi d’une évaluation globale de ces principales idées.


OUTIL
47 Sélectionner les solutions

VALIDER LES CHOIX POSSIBLES

En résumé
Cette septième étape permet d’identifier les solutions qui pourront par la suite être analysées plus en détail, voire sélectionnées in fine pour le
développement du nouveau produit éco-conçu. L’évaluation environnementale peut déjà rentrer à ce niveau pour éviter notamment les transferts de
pollution.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’étape de l’identification des solutions permet de regrouper par grands thèmes les idées sélectionnées au préalable, et d’envisager de les tester réellement.

Contexte
De nombreux critères peuvent être utilisés pour la sélection des idées. Les plus pertinents seront ceux construits avec les directions elles-mêmes.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier tous les critères de sélection pertinents.
2. Choisir une pondération pour chaque critère.
3. Passer au crible toutes les idées.
4. Valider en comité de sélection les idées à tester.
Méthodologie et conseil
Intégrer l’environnement à cette étape nécessite de requestionner les enjeux et d’identifier les progrès possibles sur chaque indicateur qui sera par la suite
suivi dans le processus d’éco-conception.
Exemple : dans le cas d’une idée innovante réduisant les déchets sur le territoire de l’Île-de-France, la mesure de la qualité environnementale doit
également intégrer les autres paramètres pour éviter les transferts de pollution. Cet élément est important pour la qualification d’une idée en projet.

Les bonnes questions à se poser


1. Comment mettre en place une démarche de validation des prototypes ?
2. Comment documenter les conclusions issues de cette démarche ?
3. Comment faire dialoguer les résultats de l’évaluation environnementale et les évolutions nécessaires des différentes versions futures ?

Avantages
Valider en groupe les idées à tester
Disposer d’un document de synthèse

Précautions à prendre
Bien identifier les sujets environnementaux à traiter
Éviter les transferts de pollution

CAS : Identifier les solutions des exemples d’éco-socio-conception


Un récent projet d’éco-conception innovante et solidaire, porté par Laurent Greslin, designer avec les contributions d’Écoeff et de l’APEDEC et le soutien
de la ville de Montreuil, a permis d’identifier différentes solutions d’éco-socio-conception, au travers du développement de différentes pièces de mobilier.
Le premier projet « Ami bois » est une table réalisée en multiplis de bouleau et assemblée sans clou, ni colle, ni vis.Elle est réalisée par usinage
numérique en 2 heures, prêt à être emballée et « éthiquetée », conditionnée à plat, c’est l’utilisateur qui viendra monter sa table. Chaque pièce sera
évidemment réusinable à la demande, par l’entreprise d’origine ou toute autre menuiserie utilisant le numérique, nous fournirons alors le fichier numérique
nécessaire à la recoupe des pièces.
L’objet devient donc réparable, personnalisable, durable.

« Bulb » prend sa source dans la volonté d’exploiter les 15 % de chutes du projet « Ami bois ».
L’abat-jour quant à lui serait une collaboration possible avec une artiste de Montreuil qui développe un travail personnel autour de luminaires en papier et
faire ainsi rencontrer chacun de ces acteurs pour faire naître de nouvelles opportunités à travers un travail collaboratif.
« Box » est une caisse munie de deux tiroirs, rudimentaire et extrêmement simples à réaliser, toutes les difficultés liées à la fabrication ayant été enlevées.
Il positionne le développement durable comme un acte citoyen en proposant plusieurs finitions possibles plus ou moins impactantes pour l’environnement.
Clairement visible sur « l’éthiquette », l’acheteur choisira soit une finition bois vernis et « pochoir » stratifié aux couleurs personnalisables, nécessitant un
collage néoprène, ou à l’opposé, un meuble en bois naturel avec le « pochoir » en placage collé à la colle de poisson colle réversible et traditionnelle, avec
une finition cire naturelle incluant l’acte participatif de l’utilisateur.
DOSSIER
DÉCLINER L’ÉCO-CONCEPTION DANS SA COMMUNICATION
8

Avec le développement constant de solutions pemettant de calculer l’impact de ses produits, l’entreprise peut désormais envisager sereinement une
communication plus centrée sur de la performance réelle (associée à des indicateurs issus d’analyses de cycle de vie). Ces nouvelles opportunités ne
doivent pas malgré tout masquer la toujours relative difficulté de permettre un choix éclairé en linéaire, avec des temps de décision achats qui se réduisent,
ou d’autres critères de choix qui persistent (le prix, la marque, la qualité…).

Des seuils respectés


L’approche traditionnelle de la labellisation a consisté à mettre en avant un logotype aisément reconnaissable et à réserver l’explication des termes
scientifiques et des seuils afférents à des spécialistes. L’information environnementale était donc cachée, mais l’argument environnemental visible.

À l’inverse
Renversement de tendances avec l’affichage environnemental, où l’argument environnemental est flou (du moins dans sa phase expérimentale) et où
l’information environnementale n’est plus cachée.
Dans tous les cas, l’approche unique et centrée de l’éco-conception doit demeurer. Le concepteur dispose d’un set d’outils, d’indicateurs, de technologies et
de créativité pour répondre à la demande des consommateurs.

Mais encore
D’autres signifiants peuvent exister, et l’affichage environnemental n’est pas un infini indépassable…
Quid de l’esthétisme, du design, de la sécurité, de la marque, du choix des matériaux, du réseau de distribution, du type d’acteurs économiques… mais
aussi de l’efficience des systèmes de traitement des déchets, ou plus encore, du contrôle à nos frontières de l’arrivée de produits importés, ne respectant pas
nos réglementations…
S’afficher vert ? Beau programme pour nombre d’autres projets, qui méritent de dépasser le stade expérimental de la communication.

LES OUTILS
48 Demander un écolabel (type I)
49 Développer son label écologique (type II)
50 Développer un écoprofil (type III)
51 Expérimenter l’affichage environnemental
OUTIL
48 Demander un écolabel (type I)

FAIRE RECONNAÎTRE LA PERFORMANCE ENVIRONNEMENTALE DE SON PRODUIT

En résumé
Un des moyens les plus évidents de communiquer sa bonne performance environnementale est de demander l’écolabellisation de son produit, et ce par
les autorités officielles. Près de 30 systèmes nationaux ou plurinationaux existent. Citons notamment pour la France, NF environnement et l’écolabel
européen.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
La demande de labellisation permet de faire reconnaître et certifier une performance réelle de son produit, et de se démarquer de la concurrence.

Contexte
Ces outils existent depuis près de 30 ans dans près d’une trentaine de pays de par le monde. Suivant le secteur visé, ils peuvent apporter un surplus de
visibilité, de crédit à la démarche d’éco-conception et de chiffre d’affaires.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier la catégorie de produits visée.
2. Identifier s’il existe déjà un label national couvrant cette catégorie.
3. Définir le pays visé par la labellisation.
4. Saisir (pour la France) le comité français des écolabels en cas de catégorie non couverte.
5. Suivre le parcours de certification en cas de catégorie couverte.
Méthodologie et conseil
La demande pour un écolabel nécessite de répondre à 10 à 20 critères différents, sur tout le cycle de vie du produit. Ces exigences peuvent concerner, au-
delà de l’environnement et de la santé, des performances de qualité ou une information claire du consommateur.
Par ailleurs, ce système volontaire reste financé aujourd’hui par un système de redevance.
L’entreprise étudiera donc bien l’intérêt ou non de labelliser de cette façon son ou ses produits, et ceci en parallèle à une analyse de son marché.

Les bonnes questions à se poser


1. Un benchmark a-t-il été réalisé sur les référentiels environnementaux de la catégorie du produit ou proches de cette catégorie ?
2. Des seuils spécifiques ont-ils été identifiés ?
3. Est-il possible de demander un écolabel pour sa catégorie de produits ?

Avantages
Disposer sur son produit d’un label reconnu
Être référencé par les pouvoirs publics

Précautions à prendre
Être certain du bénéfice qui en sera tiré
Conserver d’autres éléments de différenciation par rapport à ses concurrents

Comment être plus efficace ?


Les éco-labels
La liste complète des écolabels nationaux est disponible sur le site du global ecolabelling network (GEN) www.globalecolabelling.net.
OUTIL
49 Développer son label écologique (type II)

METTRE L’ACCENT SUR UNE QUALITÉ DE SON PRODUIT

En résumé
Un des moyens les plus simples de communiquer sa bonne performance environnementale est de développer soi-même son auto-déclaration. Il faut pour
ce faire disposer de garde-fous que sont les normes sur les déclarations environnementales de type II (ISO 14 020 et 21). Le risque d’être noyé dans la
masse de ces auto-déclarations existe et pourrait faire passer votre démarche pour du greenwashing.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Toute entreprise peut souhaiter mieux faire identifier ses produits éco-conçus, sans passer par une démarche nationale de labellisation, qui peut paraître
coûteuse. L’auto-déclaration est un moyen très pragmatique de mettre en lumière ses efforts environnementaux, sous réserve de suivre un certain nombre
de règles.

Contexte
De nombreuses entreprises ont développé des pictogrammes, logos, mentions valorisantes sur leurs produits. Le consommateur a de plus en plus de
difficultés pour identifier le bon grain de l’ivraie. Des règles pour l’instant uniquement volontaires ont été édictées par la normalisation internationale. Il est
opportun de les suivre, mais aussi d’anticiper une demande de robustesse et de transparence de ce type de marquage.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier la catégorie ou les catégories de produits visés.
2. Analyser la plus-value environnementale de ces produits par rapport aux produits classiques.
3. Identifier les éléments d’auto-déclaration à utiliser (logotype, phrase…).
4. Identifier si des normes ou réglementations pourraient venir en appui (ou en opposition) à ces éléments.
5. Tester la démarche auprès d’un échantillon de consommateurs.
6. Valider avec les directions et le groupe de travail éco-conception de l’intérêt de l’approche.
7. Disposer en interne d’un dossier technique sérieux.
Méthodologie et conseil
Cette démarche peut être tout à fait intéressante en interne, pour démontrer l’existence et la pertinence d’une démarche d’éco-conception. Elle se heurte en
externe à la perception des parties intéressées. Il est donc nécessaire de rester factuel quant aux arguments avancés (un arbre ne peut cacher ici une forêt…).

Les bonnes questions à se poser


1. Est-il judicieux de développer son propre label ?
2. Comment garantir le suivi de la performance ?
3. Comment apporter des modes de preuve adaptés ?

Avantages
Labelliser ses propres bons produits
Ne pas avoir à suivre un parcours administratif et coûteux

Précautions à prendre
Disposer d’un dossier technique validé
Rester modeste, surtout s’il s’agit d’une démarche monocritère

Comment être plus efficace ?


La norme ISO 14 021 cible les déclarations environnementales faites sous la seule responsabilité des entreprises. Elle pose des exigences générales visant à
en assurer la pertinence et la sincérité, et donne la définition de douze déclarations usuelles :
1. « utilisation réduite des ressources »,
2. « énergie récupérée »,
3. « réduction des déchets »,
4. « consommation réduite d’énergie »,
5. « consommation réduite d’eau »,
6. « allongement de la durée de vie d’un produit »,
7. « réutilisable ou rechargeable »,
8. « conçu pour être désassemblé »,
9. « compostable »,
10. « dégradable »,
11. « recyclable »,
12. « contenu en recyclé ».
Les deux dernières mentions sont les seules à être identifiées directement par l’ISO sous forme de logos :

Comparaison entre les 3 formes d’étiquetage (d’après l’AFNOR) :


OUTIL
50 Développer un écoprofil (type III)

FOURNIR DES CHIFFRES SUR LE CYCLE DE VIE DE SON PRODUIT

En résumé
Un des moyens les plus pertinents de communiquer sa bonne performance environnementale est de fournir un éco-profil. Il faut pour ce faire disposer
d’une analyse de cycle de vie simplifiée, dont le cadre peut être donné par divers textes professionnels (FDES dans le cas du bâtiment en France par
exemple…). Il faut prévoir un éventuel guide de lecture pour un public non expert.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Un écoprofil permet à un usager de comparer la performance environnementale de différents produits (ou fonctions). Il fournit ainsi une photographie
détaillée des impacts, et permet également à l’acheteur de calculer son bilan écologique global (cas du bâtiment en France, avec les fiches FDES – fiches de
déclaration environnementales et sanitaires).

Contexte
Dans certains secteurs professionnels (bâtiment, électronique…) la fourniture d’écoprofils représente un élément annexe à des fiches techniques. Il est donc
nécessaire de développer ce type d’auto-déclaration, cadrée par de plus en plus de textes normatifs.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier la catégorie ou les catégories de produits visés.
2. Identifier les textes normatifs ou professionnels encadrant la réalisation d’écoprofils.
3. Réaliser une analyse de cycle de vie simplifiée.
4. Identifier le format de restitution de l’information.
5. Identifier le mode de diffusion de l’écoprofil (ou du profil environnemental produit).
6. Faire vérifier la déclaration en cas de besoin.
Méthodologie et conseil
La publication d’écoprofils permet aux acheteurs (essentiellement professionnels) de disposer d’indicateurs précis, permettant un choix le plus judicieux
possible. Il est donc important d’accorder un soin à la réalisation de ces fiches, mais aussi à l’amélioration des procédés en place. Exercice de
benchmarking géant et en temps réel, la diffusion d’écoprofils doit permettre plus généralement de faire avancer un secteur économique complet, et pas
uniquement d’identifier les retardataires.

Les bonnes questions à se poser


1. Y a-t-il déjà des travaux de réalisés dans la catégorie de votre produit ?
2. Est-il judicieux de les suivre ou de s’en inspirer ?
3. Est-ce bien la demande de vos parties intéressées ?

Avantages
Jouer le jeu de la transparence
Identifier ses marges de progrès

Précautions à prendre
Mettre en place un plan de progrès
Vérifier si possible les assertions de ses concurrents

Comment être plus efficace ?


Écoprofil, Profil environnemental produit (PEP), éco-fiches, éco-déclaration, Environmental Product Declaration (EPD), FDES (fiches de déclarations
environnementales et sanitaires)… beaucoup de termes nouveaux sont utilisés, et parfois adaptés à une catégorie de produits en particulier. Nous avons
retenu ici le terme générique de PEP.

Qu’est ce qu’un PEP ?


Le Profil environnemental produit représente la carte d’identité environnementale d’un produit. Il s’agit d’un outil de communication fiable et adapté
pour mettre en évidence la prise en compte de l’environnement dans la conception d’un produit, d’un service ou d’un procédé. Le PEP offre à son
utilisateur une plus grande visibilité et une comparabilité des données environnementales.
Il peut être matérialisé sous un document d’une à vingt pages dans lequel sont décrits les impacts environnementaux du produit étudié.

Références normatives
Les PEP sont construits sur des normes et des outils reconnus tels que l’ISO 14 040 et 14 044 qui définissent la méthodologie d’analyse du cycle de vie
(ACV) d’un produit ou d’un service (voir plus loin) et l’ISO 14 025 qui détermine les principes et modes opératoires pour l’élaboration d’une Déclaration
environnementale de type III ou PEP.

Vérification
Cette vérification s’effectue simultanément sur le fond et sur la forme de l’étude.
Sur le fond, la vérification est réalisée sur les résultats de l’analyse du cycle de vie (périmètre, données utilisées et certifications adéquates) ou encore sur
les données utilisées avec le logiciel comme le type de process utilisé.
Concernant la forme, la vérification porte sur la présentation des sources utilisées ou sur la présentation des résultats de l’inventaire.
Dans le cas de déclaration destinée au grand public, l’ISO 14 025 requiert une vérification par tierce partie indépendante dont la compétence a été établie.

CAS : la démarche FDES


En prenant l’exemple de la démarche française FDES, on peut distinguer plusieurs niveaux de « validation », « vérification » voire « certification » :

Quelle que soit la personne réalisant cette première étape, la FDES peut être par la suite…

La certification par un organisme accrédité représente une garantie totalement conforme aux textes normatifs et officiels. Cette démarche a notamment été
lancée par une fédération professionnelle, qui utilise le logotype suivant :
OUTIL
51 Expérimenter l’affichage environnemental

TRADUIRE L’ACV EN ÉLÉMENTS COMMUNICABLES AU CONSOMMATEUR

En résumé
La France s’est lancée dans une expérimentation grandeur nature de l’affichage, dans un contexte international relativement favorable. Cette approche
expérimentale permet de tester la réceptivité du grand public à l’analyse de cycle de vie simplifiée.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
L’affichage environnemental vise à informer le consommateur, par tout moyen, sur un nombre limité d’indicateurs environnementaux contextualités dans
un type d’étiquetage rappelant celui de l’énergie (ABCDE…).

Contexte
Une demande et une pratique d’affichage environnemental ont émergé chez certains distributeurs britanniques et américains. Le gouvernement français a
souhaité tester cette approche, avec l’aide d’une plate-forme ADEME-AFNOR constituée de professionnels. Dans le mouvement issu du Grenelle de
l’Environnement, cette future réglementation est pour l’instant une expérimentation, soumise à décision politique pour son éventuelle généralisation.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier les pratiques d’affichage éventuelles de son concurrent.
2. Identifier un intérêt pour réaliser des calculs similaires (démarche interne, objectifs marketing…).
3. Mettre en place un groupe de travail.
4. Identifier une solution de calcul adaptée à son métier (prestataire ou éco-calculateur).
5. Tester les éventuels référentiels sectoriels sur différents produits et comparer avec les résultats de ses concurrents.
6. Identifier un format de restitution (PEP, écoprofil…).
7. Identifier l’intérêt des destinataires de cet affichage.
Méthodologie et conseil
Le caractère expérimental de l’affichage peut rebuter. Pour dépasser cet état de fait, il est utile de repositionner le débat sur les enjeux stratégiques de
l’entreprise. En l’absence de réglementations, l’effet levier n° 1 est bien le marché. Si celui-ci demande de l’information environnementale, il est bien
nécessaire de conserver l’acquis méthodologique, et non certaines dérives de communication (très) positives.

Les bonnes questions à se poser


1. Y a-t-il déjà des travaux de réalisés dans la catégorie de votre produit ?
2. Disposez-vous de moyens pour travailler à cette expérimentation ?
3. Comment allez-vous valoriser votre engagement ?

Avantages
Utiliser cette démarche expérimentale comme un levier des démarches d’éco-conception
Bénéficier de travaux méthodologiques adaptés à sa catégorie de produits

Précautions à prendre
Rester prudent quant à la communication grand public
Remettre en perspective le projet dans le cadre d’attendus de parties extérieures
DOSSIER
DÉVELOPPER UN PLAN DE PROGRÈS
9

Intégrer l’éco-conception au cœur des systèmes de management de l’entreprise est encore aujourd’hui un véritable pari. Ses propres outils d’évaluation,
ses propres indicateurs, ses propres exigences en termes de communication et de méthode… l’éco-conception est une démarche particulière du
management environnemental, et fortement dépendante de l’extérieur. La maîtriser dans un SME implique de définir les moyens adaptés, au service
d’objectifs précis, tout en conservant la souplesse de la démarche intrinsèque de la conception, et de ses relatifs aléas, de la recherche à la mise sur le
marché.

Un tableau de bord
Évaluer l’impact environnemental de tous ses produits ? Un objectif désormais affiché par nombre de distributeurs et de producteurs les plus influents sur
la planète. Cette injonction s’applique surtout, de fait, aux PME, fournisseurs de l’économie mondiale. Décliner cette collecte d’informations dans toute la
chaîne de valeur implique de mettre en œuvre un suivi précis, en conjuguant non seulement calcul mais également innovation, et ceci dans le même élan.
De tout cela, il faudra déterminer les éléments les plus intéressants en termes de consolidation des indicateurs. Les objectifs d’éco-conception, bien décrits,
rentrent en tout cas dans le SME de nombre d’entreprises.

Un système de management
L’ISO 14 006 permet de disposer d’un texte donnant les lignes directrices d’un SME orienté produits. Sa déclinaison reste à construire. Si toute l’activité
de conception d’une entreprise peut effectivement intégrer l’éco-conception, tous les produits issus de ce travail sont-ils forcément meilleurs pour
l’environnement que ceux de la concurrence ? Comment communiquer de façon générique sur son approche d’éco-conception, sans mettre en avant les
produits les plus innovants ?

D’ici là
L’activité normative ne s’arrêtant pas à la date de la publication de cet ouvrage, notons d’ores et déjà de nouvelles initiatives qui tendraient à mieux aider,
pas à pas, toute entreprise souhaitant mettre en œuvre une démarche d’éco-conception.
Le projet NF X30-264 (au titre provisoire de Management environnemental – Aide à la mise en place d’une démarche d’éco-conception) vise cet objectif,
en faisant le diagnostic d’une démarche trop théorique des autres textes normatifs.
Notons malgré tout qu’aujourd’hui, dans le domaine des produits, c’est bien le donneur d’ordres, voire le consommateur qui tient le stylo du concepteur…
(c’est même d’ailleurs ce que certains sites internet proposent). La co-conception déjà, avant l’éco-conception ? En tout cas, le progrès se fera également
par l’investissement dans la connaissance des impacts, avec une attente centrale également en termes de recherche.
Quant à l’approche macroéconomique, le plan de progrès reste une belle perspective mondiale…

LES OUTILS
52 Mettre en place un tableau de bord
53 S’engager dans un SME orienté produits
OUTIL
52 Mettre en place un tableau de bord

SUIVRE L’AMÉLIORATION DE LA PERFORMANCE

En résumé
Se doter d’un tableau de bord (ensemble de graphiques et données) permet de suivre l’évolution des travaux des équipes, de consolider les résultats en
indicateurs, et de les comparer aux objectifs fixés. Il est également utile pour extraire des données pour le reporting environnemental.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Le tableau de bord en éco-conception est une extraction et une consolidation de différentes sources de données, permettant de mesurer les progrès d’un
SME orienté produits. Il permet également de mieux suivre les travaux des équipes et leur performance, donnant un cadre plus motivant aux multiples
ACV ou calculs réalisés dans le domaine. Il synthétise enfin toutes les informations sur la responsabilité « produits » et peut être interfacé avec d’autres
données réglementaires ou requises par le reporting environnemental.

Contexte
L’émergence de pratiques plus étendues sur l’éco-conception, et la déclaration des entreprises de souhaiter « tout » éco-concevoir, conduit à passer d’une
logique artisanale à une logique industrielle dans la collecte de données consolidées. Si certains éléments peuvent être suivis facilement (ex : nombre de
produits écolabellisés), la notion même de produits éco-conçus doit être matérialisée par des indicateurs (émissions de CO2…), des ratios (poids
volume/emballage…) et des objectifs à atteindre (taux de recyclage au niveau national…).

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Identifier les attendus en termes de reporting (périmètre, indicateurs…).
2. Identifier les outils-sources et les indicateurs-clefs.
3. Fixer pour chaque indicateur un objectif, un type de représentation graphique et une fréquence de recueil.
4. Travailler l’ergonomie du tableau de bord pour une exploitation efficace.
Méthodologie et conseil
Il est nécessaire d’extraire également de toute la démarche d’éco-conception de l’entreprise des éléments qualitatifs permettant de resituer le contexte de la
conception même, et la richesse des thèmes abordés. Commentaires, illustrations, exemples sont les bienvenus pour compléter les graphiques et les valeurs
chiffrées.
Attention également à la comparaison de ratios globaux sur des périmètres annuels ne reflétant pas toujours des unités fonctionnelles équivalentes.

Les bonnes questions à se poser


1. Quels sont les objectifs de réduction d’impacts d’un produit que vous allez suivre ?
2. Comment mettre en place l’amélioration continue en interne et la communiquer aux directions concernées ?
3. Que présenter en revue de direction ?

Avantages
Consolider la démarche d’éco-conception
Permet de transmettre de l’information aux parties intéressées (reporting notamment)

Précautions à prendre
Travailler de concert avec la stratégie de l’entreprise pour le choix des indicateurs
Conserver une approche qualitative avec des exemples
OUTIL
53 S’engager dans un SME orienté produits

PILOTER GLOBALEMENT LA DÉMARCHE

En résumé
La récente publication de la norme ISO 14 006 donne désormais un cadre extérieur au suivi d’un PDCA appliqué à l’éco-conception.

Pourquoi l’utiliser ?
Objectif
Une SME orienté produits permet de concentrer l’effort du suivi d’une politique environnementale (avec le fameux PDCA – Plan, Do, Check, Act) sur la
valeur essentielle d’une entreprise : son offre commerciale.

Contexte
Historiquement construit sur la démarche qualité, le management environnemental (et la série des normes ISO 14 000) a graduellement développé des
textes « annexes » sur les outils (comme l’ACV, avec la série des normes ISO 14 040), les labels (série ISO 14 020) ou encore l’éco-conception
(ISO 14 062). Réintégrant le champ de la politique environnementale déclinable tout au long d’un PDCA, l’ISO 14 006 offre désormais un cadre
international à l’éco-conception vue sous son angle managérial.

Comment l’utiliser ?
Étapes
1. Élaborer une politique environnementale orientée produits incluant des objectifs globaux d’éco-conception.
2. Mettre en œuvre un processus de planification intégrant des points à date réguliers sur le développement de produits éco-conçus.
3. Prendre en compte des exigences légales et de marché (demande des donneurs d’ordres, information du consommateur…).
4. Fixer des objectifs environnementaux précis (réduction des émissions de CO2, substitution de matières sensibles, reprise des produits en fin de vie…)
et préparer des programmes d’actions par directions (mise en conformité réglementaire, programmes de recherche, partenariat avec des fournisseurs-
clefs…).

Méthodologie et conseil
Il peut être judicieux, pour les PME, d’enrichir les compétences des responsables QSE avec ce nouveau sujet de management. La formalisation par contre
des procédures mérite de la souplesse, le processus de conception, et son évolutivité, ne permettant pas toujours de « nourrir » de façon aussi carrée le
SME. Il est par contre judicieux de fixer des étapes-clefs et des points à date. La commercialisation sur le marché d’un produit devra par exemple générer,
au moins en interne, une fiche PEP (ou écoprofil). Cette fiche permettra de « tracer » la performance obtenue et de mettre en œuvre une politique
d’amélioration continue pour les versions ultérieures.

Les bonnes questions à se poser


1. Comment mettre en place une boucle vertueuse sur le retour d’expérience ?
2. Comment mener les revues de produit et les revues de process ?
3. Comment faire le lien entre évaluations environnementales produits et audit interne de la conception ?
4. Que qualifier de non-conformités et comment mettre en place actions préventives et actions correctives ?

Avantages
Intégrer l’éco-conception dans un système de suivi global
Obtenir une traçabilité des objectifs et des actions

Précautions à prendre
Ne pas construire un système trop rigide
Faire des passerelles avec les autres systèmes en place dans l’entreprise
Diagramme des rapports entre les étapes
Bibliographie

Philippe SCHIESSER, Éco-conception : indicateurs, méthodes, réglementation, Dunod, 2011.


AFNOR, Écoconception : recueil de normes, AFNOR Édition, 2009.
Rebecca PROCTOR, 1 000 nouveaux designs écologiques et où les trouver, éditions du Chêne, 2009.
Laurent GRISEL et Philippe OSSET, L’analyse du cycle de vie d’un produit ou d’un service – Applications et mise en pratique, AFNOR, 2008.
CETIM, Éco-conception, CETIM, 2008.
Dave EVANS, Cool green stuff, Clarson Poter, 2007.
Alastair FUAD-LUKE, The source book, Chronicle Books, 2006.
UNEP (Programme des Nations Unies pour l’Environnement), Design for sustainability, a global guide, 2006.
Université de Cergy-Pontoise/APEDEC, Jacques VIGNERON, Jean-François PATINGRE, Philippe SCHIESSER, Éco-concevoir, appliquer et communiquer,
Economica, 2004.
Alastair FUAD-LUKE, The eco-design handbook, Thames & Hudson, 2002.
Georges DURANTHON et Laurent GRISEL, Pratiquer l’éco-conception : lignes directrices, AFNOR, 2001.
Jean-François PATINGRE et Jacques VIGNERON, Éco-conception : concepts, méthodes, outils, guide et perspectives, Economica, 2001.
Jean-Paul VENTERE, La qualité écologique des produits – Des écobilans aux écolabels, coédition AFNOR et Sang de la terre, 1995.

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