Délit D'initié
Délit D'initié
Délit d’initié
BENOMAR Halima
HAMOUCH Bouchra
EL JABALI Afrae
SAIDI Yasmina
1
Introduction :
La rencontre, en 1903, à Chamonix, entre Vladimir-Ilitch Oulianov (le futur Lénine) et
Jules Payot, un philosophe auteur de livres de montagne. À l'issue d'une conversation
passablement houleuse, Oulianov convainc Payot qu'une révolution communiste aura
bientôt lieu en Russie. Jules Payot décide sans attendre de vendre les emprunts russes
dont il avait hérité. Avec cet argent, il fait construire une maison à Chamonix,
commettant en somme « le premier délit d'initié de l'histoire »
Une autre affaire éclata suite au naufrage du Titanic le 14 Avril 1912…L'une des plus
anciennes affaires de délit d'initié lors de l'entrée en bourse de la société
britannique Marconi, qui s'effectua dans des conditions controversées. L'introduction
en bourse eut lieu à 3,5 sterling l'action, soit 3 fois le prix proposé dix jours plus tôt, le
naufrage du Titanic s'étant produit entre-temps et ayant démontré l'importance de la
télégraphie pour l'organisation des sauvetages. L'action grimpa immédiatement à 4
sterling dès les premiers échanges, avant de retomber brutalement quelques semaines
plus tard à seulement 2 sterling. Plusieurs courtiers furent soupçonnés de manipulation
de cours. On découvrit aussi que Rufus Isaacs, Ministre de la Justice du gouvernement
d'Herbert Asquith, avait revendu 7000 actions à un prix double de celui auquel il les
avait achetées deux jours plus tôt, tout comme deux autres ministres du gouvernement
aussi accusés d'avoir participé à cette affaire, dont le PM Lloyd George. Comme par
coïncidence, le ministre de la justice était le frère de Godfrey Isaacs, directeur général
puis Président de Marconi, nommé à la tête de cette entreprise sans aucune expérience
dans la télégraphie, qui venait de remporter un important contrat public pour fourniture
des équipements pour construire une chaîne de station de radio dans tout l'empire
britannique.
2
marché boursier.
Il existe une multitude d'infractions boursières qui sont susceptibles d'être
sanctionnées.
Le droit marocain compte trois infractions pénales boursières, toutes les trois
réprimées par la loi 43-12, il s’agit en premier lieu du délit de diffusion de fausses
informations qui est le fait de répandre sciemment dans le public par des voies et
moyens quelconque des informations fausses ou trompeuses sur les perspectives ou la
situation d’un émetteur et sur les perspectives d’évolution d’une valeur mobilière, de
nature à agir sur les cours ou, d’une manière générale, à induire autrui en erreur 1. En
deuxième lieu, la loi réprime aussi le délit de manipulation des cours qui est le fait
d’exercé sciemment ou tenter d’exercer, sur le marché d’une valeur mobilière une
manœuvre ayant pour objet d’agir sur les cours, de manière générale, d’entraver le
fonctionnement régulier du marché en induisant autrui en erreur2. Et en dernier lieu, le
délit d’initié qui nous concerne dans cette recherche.
Ce dernier résulte d'une opération qui se traduit par une rupture d'égalité des
investisseurs face à l'information et qui institue un privilège pour une certaine
catégorie d'investisseurs dits "initiés". Ainsi, toute personne disposant, dans l'exercice
de sa profession ou de ses fonctions, d'informations privilégiées et qui les aura
utilisées pour réaliser ou permettre sciemment de réaliser sur le marché, soit
directement, soit par personne interposée, une ou plusieurs opérations, est coupable de
délit d'initié.
Le délit d'initié est une infraction pénale fréquente dans le milieu boursier commise
par une personne nommée " l'initié ". Celui-ci exécute des transactions boursières sur
la base d'informations dont ne disposent pas les autres, c.à.d. qu'il a un avantage
concurrentiel sur les autres mais dont l'origine est illicite. En d'autres termes, le
spéculateur est sûr de gagner.
Au Maroc, le délit d'initié est régi par le Dahir portant loi n° 1-93-212 relatif au
1
L’article 44, Alinéa 1èr de la loi 43-12 relative à l’AMMC.
2
Idem, 2ème Alinéa.
3
Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM) et aux informations exigées
des personnes morales faisant appel public à l'épargne.
Aux termes de l'article 25 de ce même Dahir, le délit d'initié est le fait pour une "
personne disposant dans l'exercice de sa profession ou de ses fonctions, d'informations
privilégiées et qui les aura utilisées pour réaliser ou permettre sciemment de réaliser
sur le marché soit directement soit par personne interposée, une ou plusieurs opération
".
Est considérée comme " information privilégiée " selon le même article " toute
information relative à la marche technique, commerciale ou financière d'un émetteur
ou aux perspectives d'évolution d'une valeur mobilière, encore inconnue du public et
susceptible d'affecter la décision d'un investisseur ".
Les personnes en position " d'initiés occasionnels " sont celles qui bénéficient
d'informations privilégiées à l'occasion de l'exercice de leur profession ou de leur
fonction. Ces personnes peuvent appartenir à la société cotée ou entretenir avec elle
uniquement des relations professionnelles. Il peut s'agir en particulier, des partenaires
contractuels, des avocats ou conseillers intervenant dans une négociation ou une
décision importante sur la situation de la société cotée, ou dans des opérations
financières en préparation.
Les agissements de ces initiés sont réprimés sur le plan pénal par l'emprisonnement de
trois mois à deux ans et d'une amende pouvant atteindre le quintuple du profit
4
éventuellement réalisé, sans qu'elle puisse être inférieure à 200 000 dirhams, ou de
l'une de ces peines seulement.
Cette sanction est également valable pour toute personne possédant " en connaissance
de cause des informations privilégiées sur les perspectives ou la situation d'une société
dont les titres sont cotés à la Bourse des valeurs ou sur les perspectives d'évolution
d'une valeur mobilière, qui réalise ou permet de réaliser, directement ou indirectement,
une opération ou communique à un tiers des informations, avant que le public ait
connaissance de ces dernières ".
Les membres du conseil d'administration du CDVM ainsi que son personnel engagent
également leur responsabilité s'ils réalisent - directement ou par personne interposée -
des opérations sur les titres d'une personne morale ayant présenté un document
d'information au visa du CDVM.
d’ailleurs, Ce délit permet aux initiateurs de réaliser un profit qui s'entend selon
l'article 25 comme étant la différence entre le prix auquel l'opération initiale a été faite
et le cours moyen du titre constaté pendant les 15 jours de bourse suivant soit la
diffusion de l'information privilégiée soit la rectification des informations fausses ou
trompeuses.
L’étude du délit d’initié présente une importance capitale dans la mesure où une
simple information qui échappe d’une personne qui la détient peut avoir des
conséquences néfastes sur la vie d’une société et par ricochet sur le fonctionnement du
marché boursier qui présente à son tour une grande importance qui fait de lui un levier
économique de tout pays.
Le délit d’initié n’est commis que dans le cadre d’un marché boursier, il ne concerne
que les sociétés cotées en bourse. Sa notion n’est pas facile à cerner, comme toute
infraction, le délit d’initié afin qu’il mérite cette qualification, doit satisfaire certains
éléments constitutifs (B). Mais sa notion suppose l’existence au préalable, d’une
condition substantielle(A).
Pour que le délit d’initié soit réputé comme infraction, une nécessité s’impose, c’est
celle de l’existence d’une information privilégiée dont l’exploitation est à l’origine de
l’infraction, il importe donc de traiter la notion de l’information privilégiée(1), et
après, voir ses caractéristiques(2).
Le délit d’initié suppose une information privilégiée dont profite l’initié. On dit d'une
personne qu'elle est initiée soit en vertu de ses fonctions de direction d'une entreprise
cotée en bourse, soit parce que, dans l'exercice de ses fonctions, elle est amenée à
détenir des informations privilégiées. Il est bien certain que la détention d’une
information privilégiée conduit l’initié à s’en servir car ça peut lui être pécuniairement
fructueux et profitable. Cependant, toute information ne donne pas lieu à infraction.
L’information privilégiée, constitue une condition nécessaire à la naissance et la
commission du délit d’initié et doit comporter des caractéristiques bien déterminées
afin qu’elle soit privilégiée3. La jurisprudence française a donné des éclaircissements à
3
Philippe BONFILS, P : 259.
6
cet égard, en précisant que constitue une information privilégiée « tout renseignement
revêtant un caractère précis, particulier et certain »4.
Pour que le délit soit constitué, l’information doit respecter quelques caractéristiques
afin qu’elle puisse être qualifiée d’information privilégiée, qui sont d’origine
jurisprudentielle. En effet, la Chambre criminelle de la Cour de cassation française a
résumé les caractéristiques de l’information privilégiée en notant que, « c’est à la
condition que lesdites informations soient précises, confidentielles, de nature à influer
sur le cours de la valeur et déterminantes des opérations réalisées »5. A savoir, être
précise, confidentielle et importante.
Information précise : il faut qu'elle présente une précision suffisante pour être
utilisable immédiatement et influer sur les marchés boursiers. Cependant l'information
précise n'est pas nécessairement une information certaine. Les tribunaux doivent, en
4
Cour d’appel de paris, 30 mars 1977, JCP 1979. II. 18789.
5
Cour de cassation française, 26 juin 1995, Bull. Crim., no 233, Revu sociétés 1995, P : 562.
7
fonction des cas, déterminer si " l'information " est une véritable information ou si ce
n'est qu'un bruit ou une rumeur qui, faute de précision suffisante, n'est pas utilisable
immédiatement sur le marché boursier et ne peut pas avoir d'influence sur son
organisation.
Sur le critère de précision, l'information sera précise lorsqu`elle fait mention d'un
ensemble de circonstances ou d'un événement qui s'est produit ou qui est sur le point
de se produire, et si il est possible d'en tirer une conclusion quant à l'effet probable de
ces circonstances ou de cet événement sur le cours des instruments financiers
concernés ou des instruments financiers qui leur sont liés. Quant aux termes « avoir
une influence sensible », ils signifient que l'investisseur raisonnable serait susceptible
d'utiliser cette information comme l'un des fondements de ses décisions
d'investissements.
A ce niveau, il convient de préciser que le délit d’initié est mal compris dans les
milieux d’affaires. Il est vrai que dans le domaine de la Bourse, les spéculations sont
admises et presque recommandées car elles servent à régler le marché des capitaux.
Mais la notion «d’opération d’initié» et celle de spéculation sont distinctes, voire
antinomiques dans la mesure où le spéculateur prend un risque, alors que l’initié pense
gagner à coup sûr.
Information confidentielle : Le délit d’initié ne peut toucher que ceux qui sont dans
le secret des affaires. Or, le secret de tout le monde n’est pas un secret. L’information
doit être confidentielle, en d'autres termes, secrète et non connue du public. Cette
confidentialité de l'information est justifiée par la théorie économique. Si certains
agents utilisent une information boursière inconnue du grand public pour en tirer
profit, alors d'autres opérateurs peuvent perdre confiance dans le marché et diriger leur
capacité de financement vers d'autres placements. Ainsi, l'information ne perd son
caractère confidentiel que lorsqu'elle est communiquée par un canal officiel : un
communiqué de presse, une publicité légale ou encore une lettre aux associés.
8
confidentielle, tant qu’elle n’est pas portée à la connaissance du public. La circulaire
interdit toutes transactions sur les titres par les personnes détenant l’information
privilégiée, à partir du moment où les personnes initiés ont pris connaissance de
l’information privilégiée jusqu’à la date où celle-ci sera publiée par voie de
communiqué de presse6.
Pour l’appréciation de ces informations, les émetteurs sont soumis à un devoir général,
de vigilance. En particuliers ils sont tenus d’apprécier l’impact éventuel sur le cours en
bourse de leurs titres, ou sur le patrimoine des porteurs des titres, de tout fait
6
Article 11 de la circulaire 01/05 relative aux règles déontologiques devant encadrer l’information au sein des
sociétés cotées.
7
Le circulaire n° 05/05 relative à la publication d’information importante par les sociétés dont les titres sont cotés
à la Bourse des valeurs.
8
Philippe BONFILS, 2009, P : 260.
9
Article 3 de la circulaire n°05/05.
9
significatif, afin de déterminer l’information importante, en cas de doute, les émetteurs
sont invités à consulté l'AMMC.
Par ailleurs, en Europe, dans un arrêt du 11 mars 2015, la Cour de justice de l’Union
européenne (CJUE) a ainsi précisé les obligations d’information au marché pour
prévenir les délits d’initié en disposant que : « Toute information doit être divulguée
au public, même si son détenteur ne sait pas quelle influence précise elle aura sur le
cours de bourse »10.
La qualification d’un fait comme étant un délit d’initié, stipule la réunion de deux
éléments : un élément d’ordre matériel et un élément d’ordre moral.
L’utilisation de l’information privilégiée est une des formes des délits d’initiés.
L’article L.465-1 alinéa 1er du Code des marchés financiers sanctionne ainsi le fait
pour des initiés « de réaliser ou de permettre de réaliser soit directement, soit par
personne interposée, une ou plusieurs opérations avant que le public ait connaissance
de ces informations ». Ce qui se trouve réprimé est ainsi l’utilisation d’information
privilégiées, afin de réaliser des opérations boursières (dans le cadre d’une
spéculation) ; du moins tant que l’information n’est pas devenue publique. Aussi, le
texte impose finalement ; un devoir d’abstention jusqu'à ce moment11.
10
Cour de justice de l’Union européenne, Arrêt de la 2èmechambre, numéro C-628/13, 11 mars 2015.
11
Bernard BEIGNIER, Droit pénal des affaires, Master 1, édition 2009, LEXTENSO, page : 260.
10
Au Maroc, d’après l’article 42 de la loi n° 43-12 relative à l’Autorité Marocaine du
Marché des Capitaux12. : «Toute personne disposant, dans l’exercice de sa profession
ou de ses fonctions, d’informations privilégiées et qui les aura utilisées pour réaliser
ou permettre sciemment de réaliser sur le marché, soit directement, soit par personne
interposée, une ou plusieurs opérations, sera punie d’un emprisonnement de trois mois
à deux ans et d’une amende pouvant atteindre le quintuple du profit éventuellement
réalisé, sans qu’elle puisse être inférieure à deux cent mille (200.000) dirhams, ou de
l’une de ces deux peines seulement.
Est puni des mêmes peines que celles prévues à l’alinéa 1er du présent article toute
personne, autre que celle visée au même alinéa , possédant en connaissance de cause
des informations privilégiées sur les perspectives ou la situation d’une société dont les
titres sont cotés à la Bourse des valeurs ou sur les perspectives d’évolution d’un
instrument financier, qui réalise ou permet de réaliser, directement ou indirectement,
une opération ou communique à un tiers des informations avant que le public ait
connaissance de ces dernières.»
L’article 43 de la même loi énonce que «La communication par toute personne à un
tiers en dehors du cadre normal de sa profession ou de ses fonctions d’une
information privilégiée, telle que définie à l’alinéa 2 de l’article 42 ci-dessus, est
punie de trois mois à un an d’emprisonnement et d’une amende de vingt mille (20.000)
à cent mille (100.000) dirhams».
12
Dahir n° 1-13-21 du 1er JOUMADA I 1434 (13 mars 2013) portant promulgation de la loi n° 43-12 relative à
l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux.
11
D’après ces textes de loi, le législateur sanctionne l’usage indu de l’information
privilégiée sur le marché boursier. Cependant, cet acte illicite peut être sous deux
formes : soit par la réalisation d’une opération frauduleuse sur le marché ou bien par la
communication de l’information privilégiée.
L’initié peut réaliser l’opération frauduleuse pour son compte, comme il peut
permettre à un tiers de la réaliser. Dans tous les cas l’acte illicite consiste soit à opérer
frauduleusement sur le marché soit à communiquer l’information privilégiée à autrui
ce qui constitue l’élément matériel du délit d’initié incriminé.
De toute façon, l'opération illicite n'est profitable, et sanctionné, que si elle est
effectuée avant que le public soit informé. Or, dès lors que l’information est connue,
l’information perd son qualificatif de privilégiée et la communication de cette
information n'est pas sanctionnée.
Dans une décision rendue le 9 octobre 2008, la Commission des sanctions de l'AMF a
apporté des précisions sur le délit d'initié et plus particulièrement sur le délit de "dîner
en ville". Ainsi, la Commission a souligné qu'un simple déjeuner avec une personne
mise en cause, quelques heures avant ses premières interventions sur le titre d'un
15
Article 131-38 du Code pénal français.
16
La loi Warsmann II du 22 mars 2012 a augmentée de façon ostensible la sanction pécuniaire de la
communication par l’initié, d’une information privilégiée
13
émetteur, dont la prise de contrôle avait de grandes chances d'aboutir, ne suffit pas à
lui seul à caractériser la transmission par l'associé gérant d'une société de conseil en
fusions acquisitions de l'information privilégiée en cause17.
Il faut que cet acte incriminable soit commit dans un laps de temps bien précis. Le
délit est commit lorsque l’opération ou la communication se situe entre le moment de
la détention de l’information privilégiée et sa diffusion au public. Selon l’article 11 de
la circulaire 01-05 : «afin d’éviter des situations pouvant entraîner la commission d’un
délit d’initié, les personnes initiés doivent s’interdire de procéder, directement et/ou
indirectement à travers la gestion portefeuille sous mandat, à des transactions sur les
titres de la société cotée, à partir du moment où les dites personnes ont pris
connaissance d’une information privilégiée jusqu’à la date à laquelle cette
information est rendue publique… » .
Il convient donc de préciser les deux moments avant d’analyser l’acte incriminé. Cette
antériorité de l’opération par rapport à la publicité de l’information est un véritable
élément constitutif du délit d’initié.
17
Bulletin Joly Bourse, 2009, n° 1, janvier-février, § 1, p. 10
14
information précise non encore divulguée. Cependant il a été jugé qu’un ordre donné
avant d’avoir acquis une information privilégiée et non révoqué après information
pourrait être révoqué.
Généralement, lorsque les éléments matériels d’un délit ne sont plus contestables, le
prévenu plaide, avec plus ou moins de bonheur, sa bonne fois. Encore faut-il que le
législateur est spécifié que l’acte délictueux comporté un élément intentionnel. Or, en
matière de droit pénal des affaires, l’élément moral tend à s’atténuer en considération
de se responsabilité en fonction du délinquant. Même s’il subsiste, il tend vers zéro.
Dans le premier cas le législateur suppose que l’élément intentionnel du délit est
suffisamment établit dès lors que l’auteur de l’acte « sait » qu’il bénéficie d’une
information privilégiée. Et comment ne pourrait-il pas savoir puisque justement ce
type d’infraction est aux mains de ceux qui détiennent la maitrise des affaires, sont au
15
cœur des rouages et des secrets d’affaires. Le législateur se limiterait à tolérer, tôt au
plus les propos imprudent d’un initié permettant involontairement à un tiers de
bénéficier d’un bon tuyau recueilli par hasard.
D’autre part en France, les délits prévus par l’article L.465-1 du Code monétaire et
financier sont intentionnels. L’intention est donc requise pour les deux formes des
délits d’initiés, et même pour la communication d’informations privilégiées. La
précision est importante car on aurait pu penser appliquer cette incrimination à celui
qui, par mégarde, donne des informations privilégiées à un tiers. Or, la Cour de
cassation a précisé que « le délit d’initié est caractérisé à l’égard de la personne qui,
disposant à l’occasion de l’exercice de sa profession ou de ses fonctions,
d’informations privilégiées sur les perspectives d’évolution d’une valeur mobilière,
permet sciemment à des tiers de réaliser des opérations sur le marché avant que le
public ait connaissance de ces informations sans qu’il soit nécessaire qu’elle
connaisse l’identité des opérateurs, ou les modalités des opérations réalisées »18.
18
Cour de cassation française, chambre criminelle, 26 Octobre 1995, bull. Crim, N° 324, revue sociétés 1996,
page : 326.
16
Partie II : La procédure répressive du délit d’initié
En tant qu’infraction pénale relevant du droit pénal des affaires et concernant d’une
manière précise le droit boursier dans son aspect pénal, le délit d’initié se singularise
par un régime répressif spécial (B). Cependant, avant tout analyse de ce système, il est
d’une importance majeure de déterminer les personnes voire les sujets qui sont
concernée par la commission de cet acte (A).
Les personnes susceptibles d’être en situation d’initié sont nombreuses. En effet, selon
le circulaire n° 01/O5 du 18 mars 2005, relatives ‘’aux règles déontologiques
minimales devant encadrer l’utilisation et la communication de l’information
privilégiée au sein des sociétés cotées’’, précise dans sa section 1ere relative aux
définitions que les personnes initiées peuvent être de deux ordres, celles en position
d’initiés permanents ou d’initiés occasionnels.
La doctrine les qualifie d'initiés de droit, internes ou par nature. En d’autres termes ce
sont en fait les dirigeants sociaux, le président, les directeurs généraux, les membres
du directoire ou toute personne ayant la qualité d'administrateur ou membre du conseil
de surveillance ainsi que toute personne exerçant, à titre permanent, des fonctions
17
analogues à celles précitées. Ils sont frappés par la loi d'interdiction d'opérer sur le
marché boursier en raison des fonctions qu'ils exercent où il y a une présomption
d'initiation irréfragable concernant les titres des sociétés qu'ils dirigent et concernant
les titres d'autres entreprises appelées à traiter avec la société qu'ils dirigent.
Il faut préciser que dans le domaine de la Bourse, les spéculations sont admises et
presque recommandées car elles aident à régler le marché des capitaux. Mais la notion
« d’opération d’initié » et celle de spéculation sont distinctes, voire antinomiques (ou
contradictoires) dans la mesure où le spéculateur prend un risque, alors que l’initié
pense gagner à coup sûr.
Prenons, par exemple, une société dont les actions sont cotées en Bourse. Ses
dirigeants sont, par leur situation même, les premiers à connaître des informations qui,
lorsqu’elles parviendront au public, entraîneront à coup sûr la hausse ou la baisse des
titres : par exemple, les résultats financiers de l’année écoulée sont bien supérieurs, ou
bien inférieurs, aux prévisions. Mieux, ou pire, les dirigeants prendront des décisions
qui entraîneront la hausse ou la baisse du titre : ils décident par exemple d’augmenter
ou de réduire le dividende.
On comprend qu’il soit tentant pour les dirigeants de profiter de cette «information
privilégiée» en achetant des titres de la société, et quittent à les revendre quand
l’information sera devenue publique, ou inversement en vendant, et quittent à en
racheter par la suite. C’est pourtant de leur part qu’une opération est indélicate. Alors
que les actionnaires les ont élus pour diriger la société dans l’intérêt de tous, ils
18
profitent de leurs fonctions pour acheter ou vendre aux actionnaires des titres à un
coup qu’ils savent injuste. Dans un sens large c’est un abus de confiance.
Le délit concerne non seulement les initiés de droit mais tous ceux qui disposent en
fait d’une information privilégiée sur la marche d’une société.
Les personnes en position « d’initiés occasionnels » selon la dite circulaire, sont celles
qui bénéficient d’informations privilégiées à l’occasion de l’exercice de leur
profession ou de leur fonction. Ces personnes peuvent appartenir à la société cotée ou
entretenir avec elle uniquement des relations professionnelles. Il peut s’agir en
particulier, des partenaires contractuels, des avocats ou conseillers intervenant dans
une négociation ou une décision importante sur la situation de la société cotée, ou dans
des opérations financières en préparation.
L'initié ne voit peser sur lui aucune présomption irréfragable ou simple : il faut
démontrer sa qualité d'initié indirect, le juge répressif devra constater que l'information
privilégiée a été acquise à titre professionnel.
En plus, ils peuvent appartenir à la société sans rentrer dans la liste limitative des
dirigeants, comme un directeur financier, ou un directeur administratif, ou encore être
étrangers à la société mais entretenir avec celle-ci des relations professionnelles. On
peut citer ou rajouter :
Le liquidateur ;
Est également considérée comme initiée toute personne détenant une information
privilégiée et qui sait, ou aurait dû savoir, qu’il s’agit d’une information privilégiée.
19
Section 2 : Les bénéficiaires du délit d’initié
Ceux qui, détenant une information privilégiées ont réalisées, directement ou par
personnes interposées, une opération boursières frauduleuse.
Ceux qui sciemment ou volontairement, auront permis, à un tiers, de réaliser une telle
opération, sans l’avoir eu même réalisé. (En pleine connaissance de cause).
Le délit d'initié a été élargi au recel de délit initié par la Chambre criminelle de la Cour
de cassation dans une affaire Pechiney. Lorsqu'un initié primaire ou un initié
secondaire fait profiter d'une information à laquelle il a accès dans le cadre de son
travail à un tiers, alors il pourra être poursuivi pour recel de délit d'initié. Certaines
exigences doivent néanmoins être respectées : il faut qu'un délit d'initié préalable
existe, et que la personne poursuivi pour recel ait été au courant de l'origine
frauduleuse de l'information privilégiée19.
Le délit de recel existe en droit français depuis la loi du 22 mai 1915. Il consiste à
dissimuler, détenir ou transmettre une chose, ou faire office d'intermédiaire afin de la
19
http://www.avocats-picovschi.com/le-delit-d-initie_article_829.html
20
transmettre, en sachant que cette chose provient d'un crime ou d'un délit (article 321.1
du Code pénal). Cette infraction n'a pas été débattue en matière de délit d'initié jusqu'à
l'affaire Pechiney-Triangle. Deux obstacles pouvaient s'opposer à ce que l'infraction de
recel appliquée au délit d'initié puisse être retenue : l'information privilégiée ne peut
être, d'une part, qu'un bien immatériel, insusceptible d'appropriation, d'autre part.
Ces agents spéciaux, sont assermentés et disposent dans le cadre de leur mission du
pouvoir de demander toutes les information nécessaires auprès de toute personne
susceptible d’avoir des information ou des éléments de preuve pouvant contribuer à la
constations du délit d’incité22
En outre de ces pouvoirs, les agents spéciaux sont autorisés à accéder à tous les locaux
à usage professionnel des organismes et personnes soumis au contrôle de l’AMMC, se
faire communiquer tous pièces et documents, entendre toutes personnes susceptible de
leur fournir des informations en rapport avec leur mission et établir un procès-verbal à
cet effet, signé par ces agents et par les personnes ayant été entendues23.
En effet cette disposition soulève l’intérêt pratique de la mission des agent spéciaux de
l’AMMC dans la mesure où, en plus du fait qu’ils sont des experts en marché boursier
, ils sont habilité à saisir tous élément de preuve nécessaire à l’établissement de la
vérité de l’existence de l’infraction du délit d’initié avant sa destruction ou
dénaturalisation par les personnes suspectes d’avoir consommer l’acte du délit d’initié.
21
Le premier et le deuxième alinéa de l’article 34 de la loi 43-12.
22
L’alinéa 6 de du même article.
23
L’alinéa 7 du même article.
24
L’alinéa premier de l’article 37 de la loi 43-12.
22
En effet, l’aspect sur lequel se fonde la singularité du régime répressif de l’infraction
du délit d’initié, est le fait que les agents spéciaux de l’AMMC exècrent leur mission
en coopération avec les officiers et agents de police judicaire. Plusieurs dispositions
dans la loi consacrent cette coopération.
A cet titre le deuxième alinéa de l’article 34 dispose que outre les officiers et agents de
police judiciaire, la recherche et la constations des infractions sont effectuées par des
agents spécialement commissionnés à cet effet.
Ainsi, si les enquêtes menée par les agents spéciaux constate une commission d’un
délit d’initié, le président de l’AMMC saisie le collège des sanctions afin d’instruire
sur l’affaire et de proposer aux président, les sanctions disciplinaires correspondantes
aux faits reprochés. Il convient de préciser que seul le président de l’AMMC a la
compétence de prononcé des sanctions.
25
De la loi 43-12.
23
Soit une sanction disciplinaire : telle que la suspension, pour un délai déterminé d’un
ou de plusieurs membres des organes d’administration, de direction et de gestion, la
suspension pour un délai déterminé ou le retrait de l’habilitation, l’interdiction ou la
restriction de l’exercice d’une activité26
Soit une sanction pécuniaire : dont le montant qui est en fonction de la gravité des
manquements commis et en relation avec les avantages ou les profits tirés de ces
manquements, ne pouvant excéder deux cent mille (200.000) dirhams. A préciser que
si des profits ont été réalisés, cette sanction peut atteindre le quintuple du montant
desdits profits.
L’AMMC est une autorité certes, néanmoins, elle ne peut prononcer des peines
privatives de liberté. Cette mission demeure exclusive au pouvoir judiciaire.
Les sanctions pénales relatives au délit d’initié soulevées des articles 42 et 43 de la loi
43-12 relative à l’AMMC varient selon qu’il s’agit d’une utilisation de l’information
privilégiée ou d’une divulgation de celle-ci.
Il convient ici de distinguer entre les sanctions à l’encontre des personnes initiées et les
tiers.
26
L’article 9 de la loi 43-12.
27
Le dernier alinéa de l’article 9 de la loi 43-12.
24
a) l’encontre des personnes initiées :
Les personnes initié sont les premières personnes concernées par la commission du
délit d’initié vu leur profession ou leur fonction dans le marché boursier, ainsi, toute
personne disposant, dans l’exercice de sa profession ou de ses fonctions, d’information
privilégiée et qui les aura utilisées pour réaliser ou permettre sciemment de réaliser sur
le marché, soit directement soit par personnes interposée, une ou plusieurs opérations,
sera punie d’un emprisonnement de trois mois à deux ans et d’une amende pouvant
atteindre le quintuple du profit éventuellement réalisé sans dépasser 200 000 dirhams
ou l’une de ces deux peines seulement28.
Il faut entendre dans ce cadre par l’expression « tiers » tout autre personnes autres les
personnes initiées susvisées. C’est dans ce sens que le 4eme alinéa de l’article 42 de la
loi 43-12 a utilisé l’expression « tout autre personnes » pour désigner les tiers, et
prévoie que tout autre personne autre que celle visée dans le premier alinéa de article
43 c'est-à-dire les personnes initiées, qui possèdent en connaissance de cause des
information privilégiées, sont puni des même sanction que le personne initiées , c'est-
à-dire d’un emprisonnement de trois mois à deux ans et d’une amende pouvant
attendre le quintuple du profit éventuellement réalisé sans dépasser 200 000 dirhams
ou l’une de ces deux peines seulement.
28
Le premier alinéa de l’article 42 de la loi 43-12 relative à l’AMMC.
29
L’article 43 de la loi 43-12 relative à l’AMMC.
25
Le délit d’initié est un infraction pénale , autrement dit, elle est commise à l’encontre
de l’ordre public voire de l’intérêt général, néanmoins, cela ne fait pas obstacle à ce
que cette infraction porte atteinte à des intérêts privés , surtout aux opérateurs du
marché boursier, chose qui leur ouvre droit, en principe, de demander la réparation
civile.
L’infraction du délit d’initié ne doit pas en principe faire exception à cette règle,
surtout que l’article 6 du Code de la procédure pénale prévoie que « L'action civile en
réparation du dommage causé par un crime, un délit ou une contravention appartient à
tous ceux qui ont personnellement souffert du dommage directement causé par
l'infraction ».Cependant la recevabilité de l’action civile en matière du délit d’initié est
soumise à des conditions de création jurisprudentielle30 assez particulières que
l’infraction du délit d’initié elle-même.
Dans ce sens, dans une affaire en matière du délit d’initié, dite l’affaire de Sidel31 en
France, le juge saisie par les personnes présumées victimes qui demandaient une
réparation civile suite à la commission du délit d’initié, a refusé d’octroyer une
indemnisation à ces personnes en invoquant que, le nombre relativement faible
d’actions Sidel achetées et revendues n’était pas susceptible d’avoir eu d’impact sur le
cours et que les parties civiles ne pouvaient dès lors se prévaloir d’aucun préjudice lié
aux infractions d’initié. Cette décision de justice donne une première caractéristique
sur le préjudice en matière du délit d’initié à savoir, le fait d’avoir tout d’abord un
impact sur le cours des actions que les présumées victimes détiennent.
Enfin si un investisseur dans un marché boursier se prétend être une victime d’un délit
d’initié et prouve qu’il a subi un préjudice directe de cette infraction, le juge n’a pas
autre option que de lui octroyer la réparation civile de son dommage.
31
http://mja-assas.fr/wp-content/uploads/Lindemnisation-des-victimes-dinfractions-boursi%C3%A8res_Laure-
VALANCE_2007.pdf
27
Section 2 : La prescription de l’infraction du délit d’initié
La règle générale posée par l’article 5 du Code de la procédure pénale relative au délai
de la prescription des délits, est le fait qu’en matière de délit, la prescription de l'action
publique est de quatre années révolues. Cependant la question du point du départ de ce
délai demeure plus ou moins délicate en matière de délit d’initié.
A cet égard le point de départ du délai de prescription pour le délit d'initié est le jour
de la passation de l'ordre de bourse ou de la communication d'informations
privilégiées32.
L’AFFAIRE PECHINEY-TRIANGLE :
La société française Pechiney, qui est un groupe industriel français actif dans le
domaine de l’aluminium, de la métallurgie, de l’emballage, de la chimie et du
combustible nucléaire, a initié une offre publique d’achat dont la cible était la société
américaine d’emballage Triangle inscrite dans la bourse de New York.
Les jours qui précèdent la publication officielle de l’offre publique d’achat initié par
Pechiney, ont connu une augmentation anormale du cours des actions de la société
Triangle, ce cours est passé de 10 à 65 Dollars américains.
32
https://www.doc-du-juriste.com/droit-prive-et-contrat/droit-des-affaires/dissertation/regles-prescription-
degagees-jurisprudence-infractions-droit-penal-affaires-451675.html
33
La Commission des opérations de bourse (COB) était un organisme français, créé en 1967 pour formuler des
avis ou prendre des décisions concernant certaines questions de Bourse (notamment admission des valeurs à la
cote officielle). La COB a été fusionné en 2003 avec le Conseil des marchés financiers pour former l'Autorité des
marchés financiers.
28
de la société triangle. Ce comportement constitue un fait d’avoir bénéficier d’une
information privilégié qui n’est pas encore connu du public, et par conséquent a été
qualifié de délit d’initié.
Enfin les personnes impliqué ont encourue des sanctions pénales dont on peut citer,
Alain BOUBLIL ancien directeur de cabinet de Pierre Bérégovoy au ministère des
Finances, qui a été condamné à deux ans d’emprisonnement, dont un avec sursis34.
La bourse de Casablanca :
D'après le patron de ce site, El Ghali Senhaji, «La bourse de Casablanca ne nous a pas
informé du caractère stratégique et confidentiel de certaines informations. Ce n'est
écrit nulle part dans les contrats. C'est pour cela que nous transmettons toutes les
informations aux clients croyant qu'on était dans les règles».
Pour sa part, le président du conseil de surveillance de la bourse de Casablanca, Omar
Ydar, s'étonne des propos de El Ghali Senhaji, qui n'aurait pas respecté le contrat signé
entre son site d'informations et la bourse de Casablanca. Selon OmarYdar,
«Boursomaroc était parfaitement au courant de la confidentialité de certaines
informations, mais elle passe outre cette restriction de diffusion pour gagner des
clients».
M. Benkirane impute toute la responsabilité de ce scandale au site Boursomaroc.
«Nous avons beaucoup aidé El Ghali Senhaji à monter son site et nous étions fiers de
son expérience. Car les sites d'informations spécialisés dans la finance sont vraiment
en manque chez nous. C'est pour cela que nous avons soutenu à fond Boursomaroc.
Seulement, quelque temps après, on se sent trahis. On aide un Monsieur au démarrage
de son activité et il vient par la suite dire qu'il n'est pas responsable de ce qui est
arrivé».
Mais comment Boursomaroc a-t-elle eu accès à ces informations privilégiées? C'est la
question qui se pose actuellement. Certains avancent qu'une fuite d'informations a été
décelée dans le système informatique de la bourse de Casablanca. Faille qui aurait
coûté son poste au responsable de ce système. D'autres affirment que Boursomaroc
30
avait conclu avec la bourse de Casablanca un contrat qui lui permet d'accéder à
certaines informations privilégiées. Le président du conseil de surveillance de la
bourse de Casablanca confirme l'existence d'une faille du système informatique de
celles-ci, décelée lors du basculement de la bourse vers le nouveau système de cotation
des valeurs. A vrai dire, ce sont les sociétés de bourse qui ont découvert cette fuite et
en ont immédiatement informé le président du directoire, Fathallah Berrada, et le
président du conseil de surveillance de la bourse de Casablanca, Omar Ydar. Le
CDVM a également été saisi.
31
Conclusion
L’étude de l’infraction du délit d’initié et son régime répressif permet de constater que
le monde des affaires, n’est pas à l’abri du penchant délictuel, et l’image classique que
le commun des mortels a sur l’aspect du criminel, n’est pas forcement l’aspect unique ;
un criminel, peut exister en bonne posture bien habillé avec « une chemise au col
blanc ». Et d’autre part, la répression de cette infraction se justifie par l’effet néfaste
que la commission de celle-ci peut avoir sur le marché boursier, et par conséquent sur
l’économie et la stabilité financière du pays.
32
Bibliographie
Instruments juridiques :
La Constitution marocaine.
Loi n° 43-12 relative à l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux, Dahir n°
1-13-21 du 1er JOUMADA I 1434 (13 mars 2013).
La circulaire 01/05 relative aux règles déontologiques devant encadrer
l’information au sein des sociétés cotées.
La circulaire n° 05/05 relative à la publication d’information importante par les
sociétés dont les titres sont cotés à la Bourse des valeurs.
Ouvrages :
Philippe BONFILS, Cours droit pénal des affaires, édition lextenso, 2009.
Bernard BEIGNIER, Droit pénal des affaires, Master 1, édition 2009,
LEXTENSO.
Jurisprudence :
Cour d’appel de paris, 30 mars 1977, JCP 1979. II. 18789.
Cour de cassation française, 26 juin 1995, Bull. Crim., no 233, Rev sociétés 1995, P :
562.
Cour de cassation française, chambre criminelle, 26 Octobre 1995, bull. Crim, N° 324,
revue sociétés 1996, page : 326.
Webographie :
Www.lemondedudroit.fr
http://www.avocats-picovschi.com/le-delit-d-initie_article_829.html
https://www.lesechos.fr/17/11/1995/LesEchos/17027-121-ECH_le-delit-d-initie-apres-
l-affaire-pechiney-triangle.htm#Om8FM4EtgE0MTgfI.99
33