LA CONVERSION ET LE BAPTÊME DE CLOVIS
rimportance de l'événement. — Les deux tendances principales de l'érudition sur ce sujet. — Derniers travaux parus sur la question, de 1931 à 1933.
.1. Les sources : Lettre contemporaine de saint A vit, sa valeur; lettre postérieure de saint Nizier fondée sur la tradition de la famille royale et sur le message de Clovis aux évêques ; Grégoire de Tours, Historia Frai\corum, II, 28-31, écho de traditions remontant à Clotilde et à saint Rémi : les objections faites à son récit ne valent pas contre lui. — Le texte de Jonas de Bobbio, Vita Vedastis, 2, est à écarter.
II. Le baptême a eu lieu à Reims et non à Tours. — II a été célébré à Noël, non pas en 496, mais en 498 ou 499, la bataille contre les Ala- mans étant de l'année 497, puisque Clovis est monté sur le trône, non en 481, mais en 482.
« Conclusion.
La conversion de Clovis au catholicisme est un événement -qui fait époque dans l'histoire du monde. Ses conséquences débordent, en effet, les limites du petit royaume franc sur lequel régnait le fils de Childéric à la fin du ve siècle et se font sentir à travers les siècles jusqu'à nous.
Le baptême de Clovis a donné naissance au premier état barbare catholique fondé sur les ruines de l'Empire romain. L'adhésion du roitelet franc à la foi romaine assura la victoire du catholicisme sur le paganisme et sur l'arianisme en Occident. Elle fit de la France la fille aînée de l'Église et de ses souverains les rois très chrétiens; elle scella, pour ainsi dire, l'alliance du trône et de l'autel, et, par là, les destinées •de l'ancienne monarchie française1. Le jour de Noël où Clovis naquit au Christ, naquit aussi l'Église de France. Enfin la France missionnaire était en germe dans le grand acte du v* siècle, puisque, sur la page encore blanche des obligations que créait à Clovis sa nouvelle condition de monarque catholique, saint Avit inscrivait le devoir d'offrir, par des ambassades appropriées, « les semences de la foi aux nations étrangères établies encore dans leur ignorance naturelle2. >
1. Souvenons-nous, en effet, que c'est la question religieuse qui a provoqué la rupture entre Louis XVI et la Révolution. 2. Avit, Lettre à Clovis : « Unum est quod velimus augeri, ut, quia Deus gentem vestram per vos ex toto suam faciet, ulterioribus quoque gentibus, quas in naturali adhuc ignorantia constitutas nulla pravorum -dogmatum germina corruperunt, de bono thesauro vestri cordis fldei
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