En quoi les investissements durables représentent-ils un atout pour l’avenir du continent africain ?

L'Afrique est l’un des continents les plus fragiles face au réchauffement climatique. Sécheresses extrêmes et risques d’inondations sont une réalité pour de nombreuses populations. Face à ce danger, les investissements durables représentent l’une des solutions pour sortir le continent de la crise. Vecteurs de développement économique, sources d’espoir pour la jeunesse africaine, ces sujets ont fait l’objet de nombreux débats lors du Forum international Afrique Ddéveloppement (FIAD), organisé par Attijariwafa bank, les 27 et 28 juin 2024.

« Un continent faiblement émetteur de CO2, et dont l’empreinte carbone est limitée, mais qui souffre en premier du réchauffement climatique ». Tel est bien le paradoxe de l’Afrique face au développement durable, selon Youssef Rouissi, directeur général délégué d’Attijariwafa bank, présent lors de cette édition 2024.

Et c’est avec ce paradoxe que les débats se sont ouverts à Casablanca pour cet événement unique en Afrique qui a réuni plus de 2 000 chefs d’entreprises et décideurs politiques de 30 pays du continent et des pays partenaires.

Un des enjeux majeurs évoqués lors de la plénière d’ouverture : comment réagir face à la crise climatique ? Le continent africain perd entre 7 et 15 milliards de dollars par an à cause du changement climatique, selon les chiffres de la Banque africaine de développement (BAD). Une somme qui risque d'atteindre les 50 milliards de dollars annuels d'ici à 2030 si rien n’est fait pour transformer le continent.

C’est justement le sens du FIAD24 : permettre aux acteurs économiques de se tourner vers des investissements durables, vers l'innovation et la technologie pour développer durablement le continent.

L'innovation au cœur du développement durable

Si les greentech africaines agissent aujourd’hui dans de nombreux secteurs – énergies renouvelables, mobilité verte, reboisement ou encore agriculture durable –, d’autres pistes de réflexion comme l’innovation et l’intelligence artificielle se sont invitées dans les débats.

Radda Ben Geloune, CEO d’AITEK, une entreprise ivoirienne de distribution de matériel informatique, intervenait lors de la plénière   la session/séance/réunion plénière sur  « L’investissement durables  durable pour des sociétés durables » : « La révolution numérique nous offre une vraie possibilité de combler l’écart qui nous sépare du reste du monde, nous permettre de créer de la valeur et l’utiliser pour créer un modèle de développement durable », a-t-il lancé aux participants du forum.

Un écosystème dynamique, porteur de projets dans tous les domaines

Concrètement, comment s’illustre cette dynamique ? Finaliste des trophées Jeunes entrepreneurs au FIAD24, la start-up tunisienne AquaDeep veut révolutionner l’aquaculture. Comment ? En s’appuyant sur des caméras et à l’aide d’algorithmes d’intelligence artificielle, le comptage du nombre de larves de poissons dans les écloseries permettrait d’économiser l'alimentation et l’oxygène tout en stimulant la production piscicole.

Mohamed Ben Ahmed, CEO d’AquaDeep est venu lever des fonds pour son entreprise, comme d’autres jeunes acteurs du développement durable en Afrique, mais pas seulement : « On voit vraiment l’écosystème business qui se développe autour de toutes les thématiques », dit-il en sortant d’un pitch devant de nombreux investisseurs, « mais on aimerait aussi impacter l’environnement, réduire la pression qu’ont les entreprises sur la nature et faire en sorte que tout le monde gagne ».

L’innovation et la tech sont de véritables moteurs du développement durable en Afrique. Des thématiques chères à la jeunesse qui portent tous les espoirs d’un continent pour sortir d’une crise climatique sans précédent.

Propos recueillis lors du FIAD 2024 à Casablanca.