Conflit de Kargil
Date |
– (2 mois et 23 jours) |
---|---|
Lieu | district de Kargil, Jammu-et-Cachemire |
Issue | Retraite de l'armée pakistanaise |
Inde | Pakistan |
Ved Prakash Malik (en) | Pervez Musharraf |
30 000 hommes | 5 000 hommes |
527 tués[1] 1 363 blessés 1 capturé 2 avions abattus 1 hélicoptère abattu |
453 tués[2] 665 blessés 8 capturés |
Le conflit de Kargil, aussi appelé la « guerre des glaciers », est un conflit qui opposa l'Inde et le Pakistan entre le et le .
Il est déclenché après l'infiltration de soldats pakistanais et de combattants islamistes sur la partie indienne de la Ligne de contrôle. Il se conclut par le retrait des troupes pakistanaises après la demande par ses alliés chinois et américains.
Cette guerre est l'un des exemples les plus récents de guerre en montagne, ce qui a posé de graves problèmes logistiques pour les armées des deux camps. Elle est également à ce jour la seule guerre conventionnelle entre États nucléaires, avec le conflit frontalier sino-soviétique de 1969.
Déroulement du conflit
[modifier | modifier le code]Ce conflit a pour particularité de s'être déroulé à une très grande altitude, sur des hauteurs atteignant plus de cinq mille mètres et souvent dans des températures inférieures à 0 °C pouvant descendre jusqu’à −48 °C. Pour cela elle peut être comparée à une forme de guerre en milieu arctique.
Depuis leurs indépendances en 1947, l'Inde et le Pakistan connaissent un différend territorial à propos du contrôle et du partage de la région du Cachemire.
En , le Pakistan démarre l'opération Badr durant laquelle des centaines de combattants islamistes s'infiltrent et s'installent dans une zone contrôlée par l'Inde, sur les hauteurs de la ville de Kargil puis prennent le contrôle de la route stratégique Srinagar-Leh[3]. En prenant connaissance de l'opération, l'Inde lance une vaste offensive militaire pour reprendre les zones investies.
Cette nouvelle guerre monte en intensité le avec le bombardement d'artillerie pakistanais sur la route Srinagar-Leh. L'état-major indien déplace cinq divisions d'infanterie, cinq brigades indépendantes, et 44 bataillons de la vallée du Cachemire au secteur de Kargil, soit un total de 200 000 soldats indiens. Cette accumulation de forces dépassant les prévisions pakistanaises s'est produite pendant les trois semaines entre la détection initiale de l'incursion et le lancement d'une contre-offensive conjointe majeure dans une stratégie de reconquête ayant pour nom de code Opération Vijay (qui signifie « victoire » en hindi) lancé le 26 mai et qui débute par une série de frappes aériennes[4].
Alors que les combattants au sol s'affrontaient dans des conditions hostiles dans cette guerre en montagne, la destruction le 17 juin d'un dépôt majeur d'approvisionnement pakistanais à Muntho Dhalo dans le secteur de Batalik par les Mirage 2000 du 7e escadron de la force aérienne indienne est considéré comme le tournant du conflit[5]. La destruction du quartier général du bataillon pakistanais sur la Tiger Hill culminant à 5 307 m le 24 juin par deux Mirage 2000 employant les premières bombes guidées laser utilisées en opérations par l'Inde est un stimulant majeur du moral des forces terrestres indiennes[6]. Un MiG-21 indien est abattu par un missile FIM-92 Stinger et un MiG-27 indien est accidenté le 26 mai[7]. Un hélicoptère indien Mil Mi-17 a également été abattu par des missiles Stinger le 28 mai.
La Chine reste neutre vis-à-vis du conflit et Bill Clinton appelle le 4 juillet les combattants pakistanais à se retirer.
Après ce désaveu de deux de ses alliés traditionnels, le Pakistan retire ses troupes de cette zone. Après quelques combats résiduels menés par des factions extrémistes, les combats cessent totalement le , l'Inde ayant repris le contrôle des positions stratégiques. L'anniversaire de cette victoire indienne est marqué chaque année sous le nom de Kargil Vijay Diwas (« fête de la victoire de Kargil »).
Bilan et conséquences du conflit
[modifier | modifier le code]Le bilan humain du conflit est de 527 militaires indiens et 453 militaires pakistanais tués soit un total de 980 victimes.
Le , un avion de patrouille maritime Br 1150 Atlantic de la marine pakistanaise est abattu par deux MiG-21 indiens, causant la mort de ses seize membres d'équipage au-dessus d'un marais maritime à la frontière entre l'Inde et le Pakistan[8].
Les pertes de l’Inde sont deux fois plus lourdes – 1363 blessés, un capturé (relâché plus tard), deux avions et un hélicoptère abattus – que celles du Pakistan.
À la suite de ce conflit, le Pakistan subit un coup d'État militaire, le . L'armée renverse le gouvernement civil de Nawaz Sharif, qui est remplacé par le général Pervez Musharraf.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Histoire du Ladakh
- Confrontation indo-pakistanaise de 2001-2002
- Confrontation indo-pakistanaise de 2019
- Conflit du Cachemire
- Manoj Kumar Pandey
- Gunjan Saxena
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) « KARGIL WAR BRINGS INTO SHARP FOCUS INDIA’S COMMITMENT TO PEACE », Press Information Bureau (consulté le )
- (en) « Over 4,000 soldiers killed in Kargil: Sharif », The Hindu,
- (en) « Kargil: where defence met diplomacy », Daily Times, (lire en ligne)
- (en) Benjamin Lambeth, « Airpower at 18,000 », sur Fondation Carnegie pour la paix internationale, (consulté le )
- Laurent Lagneau, « La force aérienne grecque envisage de revendre ses Mirage 2000 pour acquérir plus de Rafale », opex360.com, 7 février 2024.
- Philip Camp, « The Mirage 2000 in Kargil », sur bharat-rakshak, (consulté le )
- K Nachiketa, « Engine Flame Out! », sur bharat-rakshak, (consulté le )
- (en) « The Atlantique Shoot Down », sur bharat-rakshak, (consulté le )