1920 en Italie
Apparence
Chronologies
1917 1918 1919 1920 1921 1922 1923 Décennies : 1890 1900 1910 1920 1930 1940 1950 Siècles : XVIIIe XIXe XXe XXIe XXIIe Millénaires : -Ier Ier IIe IIIe |
Événements
[modifier | modifier le code]- 8 janvier : début d'une grande grève d'ouvriers agricoles en Émilie-Romagne[1]. Les grèves reprennent au début de l’année (« grévomanie »). Grève des postes, suivie du 20 au 29 janvier par la grève des cheminots italiens. En août, plusieurs centaines d’usines sont occupées[2].
- 27 janvier : troubles à Split contre l'impérialisme italien[3].
- 7 mars : création de la Confindustria (Confédération générale de l'industrie), organisation patronale qui met au point un plan d'action contre les syndicats[2].
- 22 mars : grève de la Fiat à Turin contre la mise en vigueur de l'heure d'été dite heure légale (grève des « lancette » (it)) ; elle est suivie par dix jours de grève générale des métalurgistes de Turin du 29 mars au 23 avril et par l'occupation des usines[2],[4].
- 8 - 12 avril : lors de son deuxième congrès à Naples, le parti populaire, sous l’influence des modérés, retire son appui au gouvernement Nitti[5].
- 19-26 avril : conférence de San Remo[6].
- 2-4 mai : « journées rouges de Viareggio » ; la ville de se proclame République soviétique après une émeute provoquée par la mort d'Augusto Morganti, juge de touche tué à la fin d'un match de football par le coup de fusil d'un carabinier[7].
- 11 mai : une escarmouche avec la garde royale à Iglesias en Sardaigne fait sept morts et 21 blessés parmi les mineurs en grève[8].
- 21 mai : Gouvernement Nitti II. Il démissionne après que le Parlement ait refusé de voter le décret-loi sur l'augmentation du prix du pain le 9 juin[9].
- 3 juin - 2 août : guerre de Vlora (Guerra di Valona) contre les nationalistes albanais. La population de Valona présente le 3 juin au général Settimio Piacentini un ultimatum pour évacuer la ville qu'il occupe avec 15 000 hommes. Le 7 juin, 500 à 600 albanais attaquent les casernes italiennes pour s'emparer d'armes ; ils sont renforcés par des patriotes jusqu'à compter 5 000 irréguliers. Le 2 août, le corps d'occupation italien évacue la ville[10].
- 15 juin : Giovanni Giolitti revient au pouvoir pour tenter de résoudre la grave crise politique et sociale[9].
- 18 juin : les quatre principales organisations de travailleurs de la métallurgie présentent des mémoires à l'organisation syndicale des industriels, à Milan. Ils revendiquent des augmentations de salaire et des modifications de la réglementation en vigueur. Leurs revendications sont rejetés par les industriels qui prétextent un secteur en crise[11].
- 26-29 juin : révolte des bersagliers à Ancône contre l'expédition d'Albanie[12].
- 11 juillet : nouveau affrontements à Split entre Italiens et Croates. Tommaso Gulli, capitaine du navire Puglia, et l'ingénieur Aldo Rossi sont mortellement blessés par les nationalistes croates[13].
- 13 juillet : incendie du Narodni dom, siège des organisations des Slovènes de Trieste, par les fascistes en réaction aux événements de Split[12].
- 2 août : l'Italie signe à Tirana un protocole avec le gouvernement albanais stipulant le retrait définitif des troupes italiennes d'Albanie à l'exception de l'île de Saseno[14].
- 18 août : création de la Confagricoltura (Confédération générale de l'agriculture), organisation réunissant les propriétaires fonciers pour lutter contre les occupations de terres et les revendications des ouvriers agricoles[2].
- 30 août : un lock-out est proclamé par Alfa Romeo à Milan. La Fédération des travailleurs de la métallurgie (FIOM) réagit en ordonnant l'occupation de l'usine et de toutes les autres usines métallurgiques et sidérurgiques de Milan, soit 280 établissements le 31 août[15]. Les ouvriers qui occupent les usines procèdent à l’élection de « conseil d’entreprise ». Giolitti ne fait pas appel à la force et laisse le mouvement s’essouffler.
- 8 septembre : Gabriele D'Annunzio fait adopter une constitution faisant de Fiume un État indépendant[16].
- 19 septembre : lors d'une réunion présidée par Giovanni Giolitti, les représentants des ouvriers signent à Rome avec la Confindustria un document qui reconnaît le principe du contrôle ouvrier sur les entreprises, mais qui restera lettre morte. Giolitti obtient en retour l'évacuation des usines pour le 27 septembre et la reprise du travail pour le 4 octobre[2].
- 31 octobre-7 novembre : les socialistes conquièrent 2 162 communes sur un total de 8 059 aux élections administratives[17],[18].
- 12 novembre : le gouvernement italien signe un traité avec la Yougoslavie à Rapallo faisant de Fiume une ville libre sous le contrôle de la SDN. L’Italie renonce à la Dalmatie mais obtient une frontière orientale plus favorable que celle préconisée par Woodrow Wilson[12].
- 20 novembre : l'avocate Lidia Poët, radiée en 1884, se réinscrit au barreau de Turin. Elle devient à 65 ans la première femme à être inscrite au barreau en Italie[19].
- 21 novembre : massacre du palais d'Accursio à Bologne, à l'occasion de l'investiture au palazzo d'Accursio du nouveau maire socialiste Ennio Gnudi. Les affrontements entre manifestants des squadristes les gardes rouges et les membres de la garde royale font 11 morts et 58 blessés[20].
- Alliance entre les industriels, banquiers et agrariens, adeptes d’une contre-révolution préventive selon la formule d'Angelo Tasca, et les fascistes, dirigée contre les socialistes et les syndicalistes de la CGL (automne). Les escouades (squadre) fascistes passent à l’action violente, d’abord contre les paysans et les organisations rurales (bourse du travail, coopératives, ligues agraires). La police n’intervient pas, sauf quand se manifeste un début de résistance de la part des paysans. L’assassinat d’un conseiller municipal fasciste à Bologne provoque des affrontements sanglants entre fascistes et socialistes. Le 20 décembre, à Ferrare, les fascistes émiliens, rassemblés dans la ville, s’adonnent à de violentes représailles. Giolitti profite de la situation pour dissoudre les municipalités socialistes d’une centaine de villes (Ferrare, Bologne, Modène…)[5].
- 20 décembre : affrontement à Ferrare entre les fascistes et les partisans de la municipalité socialiste. Six personnes, dont quatre fascistes et deux socialistes, trouvent la mort[21]. Les affrontements entre les forces de l’ordre, les fascistes et les socialistes ont fait plus de 230 morts et 1 200 blessés depuis le début de l'année. Des mesures d'exception sont prises par le gouvernement central pour lutter contre les mouvements insurrectionnels.
- 24-29 décembre : Noël sanglant ; les troupes du général italien Caviglia attaquent Fiume pour en chasser les légionnaires de D'Annunzio. Après quatre jours de combats, ce dernier cède ses pouvoirs au Conseil national de Fiume[22].
- 31 décembre : établissement de l'État libre de Fiume[22].
Culture
[modifier | modifier le code]Cinéma
[modifier | modifier le code]- 3 janvier : Renato Carosone, chanteur et pianiste († )
- 20 janvier : Federico Fellini, réalisateur. († )
- 20 février :
- Carlo Carlini, directeur de la photographie.
- Cesare Dujany, homme politique. († )
- 27 mars : Angelo Lo Forese (it), chanteur lyrique (ténor et baryton). († )
- 13 avril : Roberto Calvi, homme d'affaires, responsable du Banco Ambrosiano. († )
- 21 avril : Bruno Maderna, compositeur et chef d'orchestre. († ).
- 5 août : Dina Sassoli, actrice de théâtre et de cinéma. († ).
- 26 août : Ida Barbarigo, peintre. († )
- 5 septembre : Antonino Caponnetto, magistrat ayant dirigé dirigé le Pool antimafia de 1984 à 1990. († )
- 27 septembre : Carlo Alberto dalla Chiesa, général des Carabiniers, résistant et préfet engagé dans la lutte antimafia, assassiné sur ordre de Toto Riina. († )
- 15 novembre : Gesualdo Bufalino, écrivain. († )
- 24 janvier : Amedeo Modigliani, 35 ans, peintre et sculpteur. (° )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Articles généraux
- Articles sur l'année 1920 en Italie
- L'année sportive 1920 en Italie
- Italie aux Jeux olympiques d'été de 1920
- Championnat d'Italie de football 1919-1920
- Championnat d'Italie de football 1920-1921
- Saison 1919-1920 de la Juventus FC
- Saison 1920-1921 de la Juventus FC
- Tour d'Italie 1920
- Milan-San Remo 1920
- Tour de Lombardie 1920
Liens externes
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Philippe Foro, op. cit, p. 1998.
- Serge Berstein, Pierre Milza, Le Fascisme italien, Média Diffusion (ISBN 9782021346060, présentation en ligne)
- Luciano Monzali, Antonio Tacconi e la comunità italiana di Spalato, Società dalmata di storia patria, (présentation en ligne)
- Bollettino del Lavoro e della Previdenza Sociale, vol. 34, Roma, Ministero dell'economia nazionale, (présentation en ligne)
- Sergio Romano, Histoire de l'Italie du Risorgimento à nos jours, Seuil, (ISBN 9782020046411, présentation en ligne)
- Henry Laurens, Les crises d'Orient - La naissance du Moyen-Orient 1914-1949, vol. 2, Fayard, (ISBN 9782213707792, présentation en ligne)
- Gilles Bertrand, Ilaria Taddei, Destino dei rituali - "faire corps" nello spazio urbano, Italia-Francia-Germania, École française de Rome, (ISBN 9782728308217, présentation en ligne)
- Nicola Sciannameo, The Province of Cagliari, vol. 2, Cagliari Provincial Authorities, (présentation en ligne)
- Giordano Bruno Guerri, Disobbedisco, Edizioni Mondadori, (ISBN 9788852093449, présentation en ligne)
- Justin Godart, L'Albanie en 1921, Presses universitaires de France (ISBN 9782705922498, présentation en ligne)
- Bollettino del Lavoro e della Previdenza Sociale, op. cit, p. 281.
- Antonio Carioti, Alba nera - Il fascismo alla conquista del potere, Solferino (ISBN 9788828204404, présentation en ligne)
- Antonio Giangrande, ANNO 2020 L'ACCOGLIENZA TERZA PARTE (présentation en ligne)
- Albert Mousset, L'Albanie devant l'Europe - 1912-1929, Paris, Delagrave, (ISBN 9782701600314, présentation en ligne)
- Andrea Leccese, Inciucio forever - La costante del trasfmormismo nella politica italiana, Armando Editore, (ISBN 9788866777267, présentation en ligne)
- Frédéric Le Moal, Histoire du fascisme, Place des éditeurs, (ISBN 9782262101367, présentation en ligne)
- Autori Vari, Il comunismo italiano nella storia del Novecento, Viella Libreria Editrice (ISBN 9788833139449, présentation en ligne)
- Bernard Owen, Le rôle de la société civile ou l'importance des institutions, Studyrama, (ISBN 9782759051045, présentation en ligne)
- Ilaria Iannuzzi, Pasquale Tammaro, Lidia Poët - La prima avvocata, Edizioni Le Lucerne, (ISBN 9791280147240, présentation en ligne)
- Pino Casamassima, Tazio Nuvolari. Le vittorie, il coraggio, il dolore, Baldini & Castoldi (ISBN 9788893887120, présentation en ligne)
- Riccardo Affinati, Camminare per l'Italia fascista, Soldiershop Publishing, (ISBN 9788893271332, présentation en ligne)
- Philippe Foro, L'Italie fasciste, Armand Colin, (ISBN 9782200615833, présentation en ligne)