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Église Saint-Crépin de Château-Thierry

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Église Saint-Crépin
Église Saint-Crépin de Château-Thierry
Présentation
Type
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Religion
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Commune
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L'église Saint-Crépin est une église catholique située à Château-Thierry, en France[1]. L'église Saint-Crépin est la seule église de Château-Thierry, qui en comptait pourtant trois sous l'Ancien Régime

Localisation

L'église est située dans le département français de l'Aisne, sur la commune de Château-Thierry.

Historique

L’église Saint-Crépin a été construite très probablement (à l'emplacement d'une ancienne chapelle du Xe siècle) à la fin du XIVe ou au début du XVe siècle. Elle était dénommée Saint-Crépin « hors les murs » et n'est devenue église paroissiale qu'après la disparition de Notre-Dame du Château (dont il reste encore la crypte, en très mauvais état). Il semble toutefois qu'avant la disparition de Notre-Dame du Château, il y eut tout d'abord comme première église paroissiale, celle dénommée de la Benoîte Madeleine (XIIIe siècle), actuellement bâtiment municipal.

L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1957[1].

Description

À l'extérieur se situent le portail principal avec sa porte sculptée de l'époque Louis XIII et le portail secondaire au midi.

À l'intérieur, le buffet d'orgue du XVe siècle a été remanié, mais on peut observer la balustrade du XVIe siècle, ornée de 19 statuettes occupant des niches avec des coquilles et représentant des femmes : les unes sont des vertus, les autres des sibylles païennes, car celles-ci ont été admises dans l'art sacré de la Renaissance, parce que les théologiens affirmaient qu'elles avaient annoncé un messie. On trouve des sibylles à Rome parmi les fresques du Vatican, à la chapelle Sixtine (sur la voûte peinte par Michel-Ange) et dans quelques rares églises ; c'est dire que la balustrade du buffet d'orgue de Saint Crépin, présente un intérêt particulier aux yeux de ceux qui étudient l'art religieux sous toutes formes. Les principales sibylles sont les suivantes :

  • Côté fonts baptismaux : la sibylle de Samos portant une crèche sur son bras, celle d'Érythrée tenant à la main une rose, la sibylle Persique portant une lanterne, celle de Phrygie avec la colonne de la flagellation ;
  • Sur le devant de la tribune, la sibylle Caroga montrant une couronne d'épines. On retrouve les mêmes sibylles avec les mêmes attributs à la cathédrale de Beauvais.

Outre les sibylles, on peut remarquer : la Foi avec une croix ; la Force portant une colonne brisée ; la Justice avec une épée et une balance ; une femme tenant une bourse, sans doute la Charité ; une autre femme avec une horloge personnifiant la Tempérance.

La tribune d'orgue était supportée par d'élégantes colonnes très finement sculptées qui, fléchissant, ont dû être remplacées par des piliers de fonte, ces colonnes se trouvent actuellement au musée principal.

La chaire est du XVIIIe siècle : elle constitue un travail très soigné de cette époque.

Autour du chœur se trouvent plusieurs statues de pierre qui sont l'œuvre d'un artiste local : Gauthier. Celui-ci est venu se fixer à Château-Thierry lors de la Restauration, on ne sait rien de son passé, il a exécuté les statues du chœur vers 1824, celles-ci représentent les Évangélisateurs, saint Crépin et saint Martin.

Deux sont à signaler : celle de Saint Crépin dont l'expression est simple et naturelle et celle de Saint Jean dont l'expression est extatique. On raconte que Gauthier aurait reçu pour ce travail important trois petits écus. Peu satisfait de ce maigre salaire, il aurait modelé son propre portrait en pied, la mine piteuse et montrant sa poche vide, afin que les fidèles déposent leur obole dans ce tronc original qui se trouvait exposé près de la porte d'entrée.

Certains historiens locaux prétendent que le bénitier se trouvant à l'entrée de l'église, contre le premier pilier de droite, serait l'ancienne cuve baptismale ayant servi au baptême de Jean de La Fontaine. Cette assertion ne s’appuie sur aucun document, mais elle est vraisemblable, car la cuve baptismale actuelle n'est certainement pas du XVe ou du XVIe siècle.

Saint-Crépin possédait un jubé qui a été détruit, comme beaucoup d'autres au XVIIIe siècle, car on accusait ces portiques monumentaux de priver le chœur de l'église de trop de lumière. Sous le jubé de Saint-Crépin se trouvait le banc de la famille de Jean de La Fontaine.

La statue de saint Cénéric et le petit reliquaire évoquent une page de l'histoire locale : au Xe siècle, les moines du monastère de Hyesine (Sarthe) fuyant devant les barbares, avaient emporté avec eux les reliques de leur fondateur : saint Cénéric (né à Spolète). Arrivés devant Château-Thierry, ces moines, à la vue du château bâti sur un roc eurent l'idée de demander au seigneur de l'époque (Herbert de Vermandois) l'autorisation de déposer lesdites reliques à Notre-Dame du Château où elles restèrent pendant de longues années, puis furent transportées à Saint Crépin après la disparition de Notre-Dame du Château.

Des tableaux garnissent les murs de Saint-Crépin : un inventaire dressé en 1891 constate l'existence de 21 tableaux. Il n'en reste plus qu'une dizaine, de valeurs très inégales. Quelques-uns doivent attirer l'attention du visiteur pour des raisons particulières, souvent indépendantes de l'intérêt de l'œuvre :

  • « Apparition de Jésus à Marie Alacoque », dû au pinceau de Jacquinet, élève de Gros, décédé à Château-Thierry où il était venu se retirer.
  • Deux toiles encastrées dans des cadres ovales en marbre faisant partie de la décoration générale du chœur. Ces peintures, dont l'une représente deux martyrs enchaînés qu'on pense saint Crépin et saint Crépinien, et l'autre l'Ange de l'Annonciation, sont d'une exécution simple et de coloris agréables.

Enfin la pièce principale qui est placée au-dessus de la porte au midi : le baptême du Christ de Vivien, est de beaucoup la plus belle toile que possède Saint-Crépin. Vivien était élève de Le Brun (1657–1734), sa biographie figure au Grand Larousse et le musée du Louvre possède deux œuvres de lui.

Annexes

Liens internes

Références

  1. a et b « Église Saint-Crepin », notice no PA00115586, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture