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Montréal souterrain

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RÉSO
Image illustrative de l’article Montréal souterrain
Situation
Coordonnées 45° 30′ 11″ nord, 73° 34′ 19″ ouest
Pays Drapeau du Canada Canada
Ville Montréal
Morphologie
Type Voie piétonnière couverte
Longueur 32[1] km
Histoire
Création 1962
Lieux d'intérêt Centres commerciaux, métro de Montréal
Géolocalisation sur la carte : Montréal
(Voir situation sur carte : Montréal)
RÉSO
Géolocalisation sur la carte : Québec
(Voir situation sur carte : Québec)
RÉSO
Géolocalisation sur la carte : Canada
(Voir situation sur carte : Canada)
RÉSO

Le Montréal souterrain, ou réseau piétonnier souterrain de Montréal (RÉSO), est le réseau de ville souterraine de Montréal. Ce réseau souterrain couvre 32 kilomètres de tunnels. On lui donne depuis 2004 le nom officiel de RÉSO. Le RÉSO est fréquenté par près de 183 millions de personnes chaque année[2].

Les tunnels et galeries permettent de relier de l’intérieur plusieurs édifices à bureaux, des complexes résidentiels, des centres commerciaux, des universités, des résidences de luxe et des hôtels. Les tunnels contiennent aussi une large gamme de restaurants et de boutiques allant du très chic au bon marché. Le Montréal souterrain contiendrait d’ailleurs près de 12 % de tous les commerces du centre-ville[2]. Le réseau souterrain de Montréal permet de faire du magasinage en évitant les intempéries de l'hiver québécois.

Passage entre les stations de métro Peel et McGill, dans la Place Montréal Trust

Le « Montréal souterrain » a fait partie des plans de modernisation du maire Jean Drapeau, dans les années 1950, avec le métro de Montréal. Il est né avec la construction de la Place Ville-Marie en 1962, une tour de bureaux et un centre commercial souterrain. Cette construction a eu lieu dans le but de couvrir un trou béant du nord de voies ferroviaires de la gare centrale de Montréal. Un tunnel a ainsi joint la place Ville-Marie à la gare centrale et à l'hôtel Fairmont Le Reine Élizabeth.

C'est le plus grand complexe souterrain au monde[3],[4]. L'observatoire de la Ville intérieure (OVI) de l'Université de Montréal a réalisé de nombreux travaux sur l'évolution historique de ce que l'on appelle aujourd'hui le RÉSO.

Métro de Montréal

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En 1966, l'ouverture du métro de Montréal a créé des tunnels joignant la station Bonaventure, l'hôtel Château Champlain, la tour de bureaux de la Place du Canada, la place Bonaventure, la gare centrale de Montréal et la gare Windsor, formant le noyau de la ville souterraine. La station Square-Victoria s'est vue reliée à la tour de la Bourse.

La STCUM ajouta à la ville souterraine les droits aériens (au-dessus des entrées de station de métro) pour la construction par baux emphytéotiques, une manière d'acquérir d'excellentes valeurs immobilières. Quand le métro fut inauguré, en 1966, dix bâtiments étaient déjà reliés directement aux stations de métro. Le développement s'est poursuivi jusqu'à ce qu'il ne reste plus d'espaces libres aux stations McGill, Bonaventure, Guy-Concordia et Place-d'Armes.

Centres commerciaux, tours de bureaux et gares

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En 1974, le complexe de tour de bureaux Complexe Desjardins est construit, stimulant la construction « au second centre ville » d'un segment de ville souterraine entre les stations Place-Des-Arts et Place-d'Armes, par l'intermédiaire de la place des Arts, du Complexe Desjardins, du Complexe Guy-Favreau du gouvernement fédéral, et du palais des congrès.

Entre 1984 et 1992, la taille de la ville souterraine s'est vue augmentée, avec la construction de trois centres commerciaux liés par tunnels, dans le secteur des stations Peel et McGill : Les Cours Mont-Royal, la place Montréal Trust et les promenades de la Cathédrale (construit sous la cathédrale Christ Church). La station McGill avait déjà été liée avec La Baie, Eaton (maintenant Les Ailes de la Mode), le centre Eaton, et deux autres complexes commerciaux et de bureaux. Entre 1984 et 1989, la ville souterraine s'est agrandie, passant de 12 kilomètres de passages à 22.

Des projets d'envergure ont contribué à agrandir la ville souterraine tout au long des années 1990, y compris le 1000 de la Gauchetière (le bâtiment le plus haut à Montréal), le 1250 René-Lévesque, et le centre de commerce mondial de Montréal. Ces espaces de bureaux ont un secteur commercial secondaire, mais ils emploient leur raccordement à la ville souterraine comme point de vente pour leur espace de bureaux. En outre, la construction d'un tunnel entre le centre Eaton et la place Ville-Marie a consolidé les deux moitiés centrales de la ville souterraine. La construction du Centre Bell a relié la station de métro Lucien-L'Allier à la ville souterraine, de même qu'elle a remplacé la gare Windsor par la nouvelle station de train de banlieue, la Gare Lucien-L'Allier.

Développements récents

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En 2003, la reconstruction complète du Quartier international de Montréal a consolidé tous les segments séparés de la ville souterraine centrale avec des couloirs piétonniers continus. La construction des sièges sociaux de l'OACI a joint la place Bonaventure à la station Square-Victoria. Cette station a été à son tour jointe au Palais des Congrès. C'est donc en 2004 que les derniers maillons manquants au réseau ont été complétés[5].

Quant à la section Place-des-Arts/Place-d'Armes, elle a été jointe via le nouvel édifice de la Caisse de dépôt et de placement et un tunnel sous la place Jean-Paul-Riopelle. Attrait particulier, les nouvelles sections de tunnel dans le quartier international contiennent des affichages éducatifs et artistiques commandités par les principaux musées de Montréal. De par cette construction, on peut maintenant marcher à travers toute la section centrale de l'arrondissement de Ville-Marie complètement sous terre, de la Place des Arts au Centre Bell.

Géographie

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Plan de la ville souterraine de Montréal
Fontaine de cuivre de Place Montreal Trust, 2010

Le réseau consiste en 32 km de tunnels[1], couvrant 12 km2 et incluant 60 complexes résidentiels et commerciaux, totalisant 3,6 km2 d'espace utilisable. Ceci représente 80 % de l'espace de bureau et 35 % de l'espace commercial de l'arrondissement de Ville-Marie. Parmi les services accessibles, on compte des banques, des hôtels, des centres commerciaux, des sièges sociaux, des édifices universitaires, des résidences de luxe, ainsi que sept stations de métro et deux stations de trains de banlieue. Le Montréal souterrain comporte plus de 190 points d'accès extérieur et plus de 500 000 personnes l'utilisent chaque jour, surtout durant l'hiver[6].

Édifices connectés au RÉSO

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Le RÉSO est divisé en plusieurs segments, dont le plus connu est le segment central, dans l'arrondissement Ville-Marie. Il se situe entre les stations de métro Peel et Place-des-Arts, sur la Ligne Verte, et Lucien-L'Allier et Place-d'Armes, sur la ligne Orange; ces deux sous-segments sont reliés au niveau des stations McGill et Bonaventure, ainsi que des stations Place-des-Arts et Place-d'Armes.

Segment central

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Un passage entre les métros McGill et Bonaventure, dans le Centre Eaton
Un accès au Montréal souterrain, de la station de métro Bonaventure
Les Halles de la gare : de la Gare Centrale à la Place Ville-Marie
Passage entre le Centre de commerce mondial et la station de métro Square Victoria
Tunnel de la CDP au Palais des congrès de Montréal
Puits de lumière dans le corridor de la Place des Arts vers le métro et l'UQAM

La station de métro Berri-UQAM est la station centrale du réseau de métro, située à l'est du centre-ville. En plus de lier plusieurs édifices de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) — les pavillons Judith-Jasmin, Athanase-David, Hubert-Aquin, Thérèse-Casgrain, Éducation, Design, Sciences de la gestion et J.-A.-De Sève — elle est aussi connectée à la Gare d'autocars de Montréal, la station pour les connexions intermunicipales, interprovinciales et vers les États-Unis. La Place Dupuis, un complexe commercial, de bureau et hôtelier, est aussi liée, de même que la Grande Bibliothèque du Québec.

Cette station comporte une connexion directe à partir de son entrée sur la rue Guy au :

  • Pavillon du métro Guy (Guy Metro Building) de l'Université Concordia
  • Pavillon de Génie, Informatique et Arts visuels de l'Université Concordia
  • Pavillon de l'École de Gestion John Molson de l'Université Concordia
  • La Bibliothèque Webster et le pavillon Henry F. Hall

Au moment présent, il n'y a pas de connexion interne entre la station Guy-Concordia et la tour à bureau qui surplombe son édicule, rue St-Mathieu.

La station Atwater, à l'ouest du centre-ville et à l'extrémité est de Westmount, est connectée aux centres commerciaux Plaza Alexis-Nihon et Westmount Square, à des tours à bureaux, des complexes résidentiels et au Collège Dawson.

Autres stations

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Plusieurs autres stations de métro à l'extérieur du centre-ville sont connectées à d'autres édifices.

Les plans pour le nouveau super-hôpital Centre universitaire de santé McGill (McGill University Health Centre) incluent un tunnel souterrain vers le métro Vendôme.

Le Montréal souterrain hors RÉSO

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D'autres édifices publics sont reliés via des tunnels, sans faire partie du RÉSO.

Universités

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Complexes résidentiels et commerciaux

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  • Les trois pavillons du Musée des beaux-arts de Montréal sont reliés par un tunnel sous la rue Sherbrooke, contenant des espaces d'exposition.
  • Le pavillon principal du musée Pointe-à-Callière, appelé l'Éperon, est relié à l'ancienne douane de la place Royale par une galerie qui passe sous cette place et sous la place d'Youville. Cette galerie contient également des espaces d'exposition et des fouilles archéologiques y ont lieu depuis quelques années. Ces fouilles ont permis de retrouver les plus anciens vestiges historiques de Montréal[7].

Notes et références

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  1. a et b Olivier Mougeot, « Urbanisme souterrain : à Montréal, le RÉSO, 32 km de couloirs et 2 000 commerces », sur Le Monde, (consulté le ).
  2. a et b Montreal centre-ville, « Découvrez le Montréal souterrain au centre-ville! », sur Montréal centre-ville, (consulté le )
  3. (en) « Underground City » (consulté le )
  4. « À la découverte de la ville souterraine », sur journalmetro,
  5. Fabien Deglise, On a marché sous la terre!, Le Devoir, 12-13 juillet 2008, p.A2.
  6. « Ville de Montréal - Arrondissement de Ville-Marie - RÉSO » (consulté le )
  7. « Collections archéologiques », sur pacmusee.qc.ca (consulté le )

Liens externes

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