« Isaurie » : différence entre les versions
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L’'''Isaurie''' est une ancienne région d’[[Anatolie|Asie Mineure]], située entre la [[Phrygie]] (au nord), la [[Cilicie]] (au sud), la [[Lycaonie]] (à l’est) et la [[Pisidie]] (à l’ouest). Elle était située sur ce qui forme maintenant les [[monts Taurus]] en [[Turquie]]. Elle tire son nom d’un ancien peuple d'origine iranienne et de ses implantations jumelles Nea- et Palaia-Isaura. [[Pline l'Ancien]] cite comme villes à l'intérieur de l’Isaurie : Isaura, Clibanos, Lalasis<ref>[[Pline l'Ancien]], ''Histoire naturelle'', livre V, 23</ref>. |
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L’'''Isaurie''' est une [[Régions historiques de Turquie|région historique]] d’[[Anatolie|Asie Mineure]], située sur les [[monts Taurus]] dans l’actuelle [[Turquie]], entre la [[Phrygie]] (au nord), la [[Cilicie]] (au sud), la [[Lycaonie]] (à l’est) et la [[Pisidie]] (à l’ouest). |
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[[Valère Maxime]] la décrit comme « une région sauvage habitée par des bandes de brigands ». Quand la capitale ''Isaura'' (également appelée ''Isaura Vetus''), située au pied du [[Monts Taurus|mont Taurus]], est assiégée par [[Perdiccas III de Macédoine|Perdiccas]], gouverneur de [[Royaume de Macédoine|Macédoine]] au {{-s|IV|e}}, les Isauriens brûlèrent la ville plutôt que de la rendre. |
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Elle tire son nom d’un ancien peuple d’origine [[Langues anatoliennes|anatolienne]] et de ses implantations jumelles : Nea- et Palaia-Isaura. |
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Région rebelle à l’autorité grecque d’[[Alexandre le Grand]], des [[Séleucides]] et du royaume de [[Pergame]], l’Isaurie est conquise en [[-76|76 avant J.-C.]] par le Romain [[Publius Servilius Vatia Isauricus (consul en -79)|Publius Servilius Vatia Isauricus]] et fut définitivement incorporée à l’Empire romain en [[279]]-[[280]], sous [[Probus]]. |
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[[Pline l'Ancien]] cite comme villes à l’intérieur de l’Isaurie : Isaura, Clibanos, Lalasis<ref>[[Pline l'Ancien]], ''Histoire naturelle'', livre V, 23</ref>. Les Isauriens sont un peuple [[Indo-Européens|indo-européen]] qui a d’abord vécu sous domination [[Hittites|hittite]] : [[Assyrie]]ns et [[Égypte antique|Égyptiens]] les connaissaient sous le nom de ''Ussa''. Aux tribus anatoliennes de cette région, se sont mêlées des populations [[Langues iraniennes|iraniennes]] et [[Phrygiens|phrygiennes]] (de langue [[Langues paléo-balkaniques|thraco-illyrienne]]). |
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== Histoire == |
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Héritée par l’Empire byzantin, dont elle devient une région frontalière avec le monde musulman, elle est le berceau des empereurs byzantins [[Zénon (empereur byzantin)|Zénon]] et [[Léon III (empereur byzantin)|Léon III]]. Elle est conquise par les Turcs [[Seldjoukides]] au {{s-|XI|e}} et fait successivement partie des sultanats de Roum, de Karaman et de l’[[Empire ottoman]]. |
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[[Fichier:DAVIS(1879) p469 PLAN OF THE RUINES OF THE CITY OF ISAURA.jpg|vignette|Les ruines d'Isaura (Davis, 1879).]] |
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Après la chute de l’[[Hittites|empire hittite]], les Isauriens accueillent des [[Cimmériens]] au {{-s-|VI|e}} et se mêlent à eux. Ensemble ils tiennent en échec l’[[Lydie|Empire lydien]], gouverné par [[Crésus]], puis s’allient aux [[Achéménides|Perses]], et l’Isaurie est intégrée à leur empire par [[Cyrus le Grand]] ({{date-|546 av. J.-C.}}). Elle forme une [[Satrape|satrapie]] jusqu’aux conquêtes d’[[Alexandre le Grand]]. Quand la capitale ''Isaura'' (plus exactement ''{{lien|trad=Isaura Palaea|fr=Palaia Isaura}}'' : l’''ancienne Isaure'', au pied des monts Taurus), est assiégée par [[Perdiccas III|Perdiccas]], gouverneur de [[royaume de Macédoine|Macédoine]] au {{-s-|IV|e}}, les Isauriens brûlèrent la ville plutôt que de la rendre. Région rebelle à l’autorité grecque d’Alexandre le Grand, des [[Séleucides]] et du [[Attalides|royaume de Pergame]], l’Isaurie est conquise en {{date-|76 av JC}} par le consul romain [[Publius Servilius Vatia Isauricus (consul en -79)|Publius Servilius Vatia]], alors surnommé ''Isauricus'', mais [[Valère Maxime]] la décrit comme « une région sauvage habitée par des bandes de brigands » et [[Pline l'Ancien]]<ref>''Histoire naturelle'', V, 25.</ref> cite aussi « les pillards sauvages des monts Taurus » : l’Isaurie reste globalement insoumise et ne fut définitivement incorporée à l’Empire romain qu'en 279-280, sous [[Probus (empereur romain)|Probus]]. [[Hellénisme|Hellénisée]] et [[Église orthodoxe|christianisée]] au {{s-|IV|e}}, l’Isaurie devient une [[province romaine]] du [[diocèse d'Asie]]. À la période byzantine elle est frontalière avec le monde musulman et fournit à l’[[Armée byzantine]] ses meilleurs guerriers ; elle est aussi le berceau des empereurs [[Zénon (empereur byzantin)|Zénon]] et {{noble|Léon III l'Isaurien|}} dit ''l’Isaurien''. |
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Malgré leur résistance, l’Isaurie est conquise en 1071 par le sultanat seldjoukide de [[Sultanat de Roum|Roum]] (« des Romains » en turc, c'est-à-dire « des byzantins ») puis, à l'[[époque des beylicats]], échoit au sultanat des [[Karamanides]], puis, après 1390, à celui des [[Empire ottoman|Ottomans]]. L’Isaurie fut l'une des premières régions d'installation des [[Turcs (peuple)|Turcs]] en Anatolie, et la population autochtone, très clairsemée par les [[guerres turco-byzantines]] et par les pillages répétés des [[croisade]]s, devient elle aussi turque et musulmane pour ne plus payer le [[Kharâj|haraç]] — l’impôt sur les non-musulmans — et pour ne plus subir le [[devchirmé]] : enlèvement des garçons pour le corps des [[janissaire]]s). Dès le {{s-|XIV}}, l’Isaurie est entièrement turque. C'est aujourd'hui une région agricole partagée entre les provinces turques de [[Konya (province)|Konya]], [[Aksaray (province)|Aksaray]] et [[Niğde (province)|Niğde]]. |
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* [[Histoire de l'Anatolie]] |
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* [[Cilicie#Antiquité|Cilicie]] (région située sur la Méditerranée, au sud de la Turquie d’aujourd’hui) |
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;Antiquité romaine et byzantine |
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* {{Lien|lang=en|trad=Cilicia (Roman province)|fr=province romaine de Cilicie}} (de -64 à 297), divisée en Cilicie I et Cilicie II (''Cilicia Prima'' (capitale [[Tarse (ville)|Tarse]], Turquie), ''Cilicia Secunda'' (capitale [[Anazarbe|Anazarbus]], Turquie) et ''Cilicia Aspera'' / ''Isauria'' (capitale [[Séleucie du Tigre|Seleucia]]), 297-700c) |
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* [[Antiquité tardive]], [[Gouverneur romain]], [[Notitia dignitatum]] |
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* [[Guerre d'Isaurie]] (492-497) |
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* [[Léon III l'Isaurien]] (675-741, empereur byzantin) |
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== Notes et références == |
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== Articles connexes == |
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Dernière version du 22 novembre 2024 à 09:21
L’Isaurie est une région historique d’Asie Mineure, située sur les monts Taurus dans l’actuelle Turquie, entre la Phrygie (au nord), la Cilicie (au sud), la Lycaonie (à l’est) et la Pisidie (à l’ouest).
Nom
[modifier | modifier le code]Elle tire son nom d’un ancien peuple d’origine anatolienne et de ses implantations jumelles : Nea- et Palaia-Isaura. Pline l'Ancien cite comme villes à l’intérieur de l’Isaurie : Isaura, Clibanos, Lalasis[1]. Les Isauriens sont un peuple indo-européen qui a d’abord vécu sous domination hittite : Assyriens et Égyptiens les connaissaient sous le nom de Ussa. Aux tribus anatoliennes de cette région, se sont mêlées des populations iraniennes et phrygiennes (de langue thraco-illyrienne).
Histoire
[modifier | modifier le code]Après la chute de l’empire hittite, les Isauriens accueillent des Cimmériens au VIe siècle av. J.-C. et se mêlent à eux. Ensemble ils tiennent en échec l’Empire lydien, gouverné par Crésus, puis s’allient aux Perses, et l’Isaurie est intégrée à leur empire par Cyrus le Grand (). Elle forme une satrapie jusqu’aux conquêtes d’Alexandre le Grand. Quand la capitale Isaura (plus exactement Palaia Isaura (en) : l’ancienne Isaure, au pied des monts Taurus), est assiégée par Perdiccas, gouverneur de Macédoine au IVe siècle av. J.-C., les Isauriens brûlèrent la ville plutôt que de la rendre. Région rebelle à l’autorité grecque d’Alexandre le Grand, des Séleucides et du royaume de Pergame, l’Isaurie est conquise en par le consul romain Publius Servilius Vatia, alors surnommé Isauricus, mais Valère Maxime la décrit comme « une région sauvage habitée par des bandes de brigands » et Pline l'Ancien[2] cite aussi « les pillards sauvages des monts Taurus » : l’Isaurie reste globalement insoumise et ne fut définitivement incorporée à l’Empire romain qu'en 279-280, sous Probus. Hellénisée et christianisée au IVe siècle, l’Isaurie devient une province romaine du diocèse d'Asie. À la période byzantine elle est frontalière avec le monde musulman et fournit à l’Armée byzantine ses meilleurs guerriers ; elle est aussi le berceau des empereurs Zénon et Léon III dit l’Isaurien.
Malgré leur résistance, l’Isaurie est conquise en 1071 par le sultanat seldjoukide de Roum (« des Romains » en turc, c'est-à-dire « des byzantins ») puis, à l'époque des beylicats, échoit au sultanat des Karamanides, puis, après 1390, à celui des Ottomans. L’Isaurie fut l'une des premières régions d'installation des Turcs en Anatolie, et la population autochtone, très clairsemée par les guerres turco-byzantines et par les pillages répétés des croisades, devient elle aussi turque et musulmane pour ne plus payer le haraç — l’impôt sur les non-musulmans — et pour ne plus subir le devchirmé : enlèvement des garçons pour le corps des janissaires). Dès le XIVe siècle, l’Isaurie est entièrement turque. C'est aujourd'hui une région agricole partagée entre les provinces turques de Konya, Aksaray et Niğde.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Histoire de l'Anatolie
- Cilicie (région située sur la Méditerranée, au sud de la Turquie d’aujourd’hui)
- Antiquité romaine et byzantine
- province romaine de Cilicie (en) (de -64 à 297), divisée en Cilicie I et Cilicie II (Cilicia Prima (capitale Tarse, Turquie), Cilicia Secunda (capitale Anazarbus, Turquie) et Cilicia Aspera / Isauria (capitale Seleucia), 297-700c)
- Antiquité tardive, Gouverneur romain, Notitia dignitatum
- Liste des diocèses de l'Empire romain tardif, Liste des provinces du Bas-Empire
- Guerre d'Isaurie (492-497)
- Léon III l'Isaurien (675-741, empereur byzantin)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Pline l'Ancien, Histoire naturelle, livre V, 23
- Histoire naturelle, V, 25.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressource relative à la géographie :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :