« Tutti Frutti (chanson) » : différence entre les versions
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'''''Tutti Frutti''''' est l'une des premières chansons de [[rock 'n' roll]] interprétée par [[Little Richard]] |
'''''Tutti Frutti''''' est l'une des premières chansons de ''[[rock 'n' roll]]'', interprétée par [[Little Richard]], signée [[Dorothy LaBostrie]], J. Lubin et Richard Penniman (vrai nom de Little Richard). Premier succès commercial du chanteur, elle est devenue un standard du genre. |
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== Enregistrement == |
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Bien que Richard Penniman dit « Little Richard » ait enregistré pour RCA et Peacock Records dès 1951, ses premiers disques étaient relativement ternes et n'ont pas eu le succès commercial escompté par ses producteurs. En {{date-|février 1955}}, il envoya un enregistrement ''[[Démo (musique)|demo]]'' à Specialty Records, lequel fut entendu par le propriétaire de la petite maison de disques, Art Rupe. Rupe trouva cet enregistrement prometteur, signa un contrat avec Little Richard et organisa en une session d'enregistrement, le {{date|14|septembre|1955}}, au Studio J & M de Cosimo Matassa à [[La Nouvelle-Orléans]], avec [[Robert Blackwell]] en tant que [[Réalisateur artistique|producteur]] et le groupe de musiciens de [[Fats Domino]], comprenant : [[Lee Allen]] ([[saxophone alto]]), [[Alvin Tyler|Alvin « Red » Tyler]] ([[saxophone baryton]]), Justin Adams ([[guitare]]), Frank Fields (contrebasse), [[Earl Palmer]] ([[Batterie (musique)|batterie]]), Huey Smith ([[piano]]) ; Little Richard chante et joue du [[piano]]<ref name=":0">{{Ouvrage|nom1=Dawson, Jim, 1944-|titre=What was the first rock 'n' roll record?|éditeur=[[Faber and Faber]]|année=1992|isbn=0-571-12939-0|isbn2=978-0-571-12939-3|oclc=26397148|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/26397148|consulté le=2020-08-08}}</ref>{{,}}<ref>Livret du CD ''Little Richard, Tutti Frutti, Selected Singles 51-56'', Saga, 2007.</ref>. |
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Ils enregistrèrent d'abord des morceaux de ''[[blues]]'' qui n'emballèrent guère le producteur<ref>Jean-William Thoury, ''Dictionnaire du rock'', sous la direction de [[Michka Assayas]], Robert Laffont, 2000, {{p.|1025}}.</ref>. À la pause déjeuner, frustré que son style exubérant ne soit pas dûment capté sur bande, il se mit à frapper les touches du piano et à chanter une chanson grivoise, scandée par l'[[onomatopée]] devenue célèbre : « ''A Wop Bop Aloobop Alop Bam Boom!'' », qu'il aurait écrite et composée plusieurs années auparavant, et qu'il jouait régulièrement sur scène<ref name=":1">{{Ouvrage|nom1=White, Charles, 1942-|titre=The life and times of Little Richard|sous-titre=the quasar of rock|éditeur=Harmony Books|année=1984|passage=p. 55|isbn=0-517-55498-4|isbn2=978-0-517-55498-2|oclc=10711582|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/10711582|consulté le=2020-08-08}}</ref>. Selon certains témoignages, il aurait d'abord écrit et interprété la chanson tout en travaillant comme concierge dans une gare routière<ref>{{Ouvrage|nom1=Cox, Michael, 1949-|titre=Mind-blowing music|éditeur=Hippo|année=1997|isbn=0-590-19570-0|isbn2=978-0-590-19570-6|oclc=45329797|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/45329797|consulté le=2020-08-08}}</ref>, puis l'aurait peaufiné dans des cabarets du Sud<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=en|nom1=Lhamon, W. T.|titre=Deliberate speed : the origins of a cultural style in the American 1950s : with a new preface|lieu=Cambridge (Mass.)|éditeur=[[Harvard University Press]]|date=2002, ©1990|pages totales=286|isbn=0-674-00873-1|isbn2=978-0-674-00873-1|oclc=49803526|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/49803526|consulté le=2020-08-08}}</ref>. Little Richard chantait initialement<ref>{{Ouvrage|nom1=White, Charles, 1942-|titre=The life and times of Little Richard|sous-titre=the quasar of rock|éditeur=Harmony Books|année=1984|passage=p. 49|isbn=0-517-55498-4|isbn2=978-0-517-55498-2|oclc=10711582|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/10711582|consulté le=2020-08-08}}</ref> : |
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Bien que "Little Richard" Penniman ait enregistré pour RCA et Peacock Records depuis 1951, ses disques étaient relativement sans distinction et n'ont pas abouti au succès commercial que ses producteurs espéraient. En {{date-|février 1955}}, il envoya une cassette de démonstration à Specialty Records, qui fut entendue par le propriétaire de la spécialité, Art Rupe. Rupe a entendu des promesses sur les bandes et a organisé une session d'enregistrement pour Little Richard au Studio J & M de Cosimo Matassa à La Nouvelle-Orléans en {{date-|septembre 1955}}, avec Robert "Bumps" Blackwell en tant que producteur et le groupe de soutien de Fats Domino. Le groupe comprenait Lee Allen et Alvin "Red" Tyler aux saxophones, Huey Smith au piano, Frank Fields à la contrebasse, Justin Adams à la guitare et Earl Palmer à la batterie [1] [8]. |
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:''A-wop-bop-a-loo-mop a-good-Goddam!'' |
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:''Tutti Frutti, good booty'' |
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:''A-wop-bop-a-loo-mop a-good-Goddam!'' |
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:''Tutti Frutti, bon derrière'' |
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Ainsi dans les paroles originales, « Tutti Frutti » aurait assez clairement fait référence à un homme [[Homosexualité|homosexuel]], la suite variant légèrement selon les sources, comme suit d'après une biographie<ref name=":1" /> : |
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:''Tutti Frutti, good booty'' |
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:''If it don't fit, don't force it'' |
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:''You can grease it, make it easy'' |
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:''Tutti Frutti, bon derrière'' |
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:''Si ça rentre pas, forcez pas'' |
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:''Mettez de l'huile, et c'est offert'' |
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Ou selon la version de Charles Connor, batteur de Little Richard<ref>''Rock 'n' Roll America'', documentaire de la BBC, 2015, partie 1, vers 41:00.</ref> : |
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:''Tutti Frutti, good booty'' |
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:''If it's tight, it's all right'' |
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:''And if it's greasy, it makes it easy'' |
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:''Tutti Frutti, bon derrière'' |
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:''Si c'est serré, c'est agréable'' |
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:''Et si c'est huilé, ça se laisse faire'' |
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Après cette performance animée, Blackwell reconnut immédiatement le potentiel commercial de la chanson, mais considérant les paroles trop crues et choquantes, demanda à ce que celles-ci soient révisées<ref name=":2" />. Il confia la tâche à Dorothy LaBostrie, qui selon lui était une parolière talentueuse même si elle « ne comprenait pas la mélodie »<ref>{{Ouvrage|nom1=Brackett, David,|titre=The pop, rock, and soul reader|sous-titre=histories and debates|éditeur=|année=|isbn=978-0-19-084358-8|isbn2=0-19-084358-6|isbn3=978-0-19-084359-5|oclc=1097365692|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1097365692|consulté le=2020-08-08}}</ref>. |
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Après réécriture, le sens devient plus ambigu, et si le sous-entendu sexuel reste présent celui-ci s'inscrit dans un contexte [[Hétérosexualité|hétérosexuel]] moins subversif : |
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Au fur et à mesure que la session avançait, Little Richard est devenu frustré que son style de performance anarchique ne soit pas entièrement capturé sur bande. Pendant une pause déjeuner, il a commencé à battre un piano et à chanter une chanson grivoise qu'il a écrite et composée, et qu'il jouait en direct depuis quelques années. [9] Selon certains témoignages, il a d'abord écrit et interprété la chanson tout en travaillant comme concierge dans une gare routière. [10] La chanson qu'il chantait était un morceau de musique qu'il "avait peaufiné dans des clubs du Sud". [11] Little Richard chantait: |
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:''A-wop-bop-a-loo-bop a-lop-bam-boom!'' |
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:''Tutti Frutti, aw rooty<ref>« Aw rooty » était une expression argotique signifiant « tout va bien ».</ref>'' |
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:''Tutti Frutti, aw rooty'' |
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:''I got a gal named Sue'' |
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:''She knows just what to do'' |
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:''She rocks to the East, she rocks to the West'' |
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:''She is the gal that I love best'' |
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:''A-wop-bop-a-loo-bop a-lop-bam-boom!'' |
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:''Tutti Frutti, tout baigne'' |
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:''Tutti Frutti, tout baigne'' |
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:''J'ai une amie qui s'appelle Sue'' |
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:''Elle connaît très bien mes goûts'' |
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:''Elle se balance à gauche, elle se balance à droite'' |
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:''C'est la fille que je préfère'' |
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Outre Penniman et LaBostrie, le troisième nom crédité en tant qu'auteur, « J. Lubin », n'est pas clairement identifié ; selon certaines sources il s'agirait de l'auteur-compositeur Joe Lubin<ref>{{Lien web |langue=en-us |titre=Joe Lubin {{!}} Biography & History |url=https://www.allmusic.com/artist/joe-lubin-mn0000785531 |site=AllMusic |consulté le=2020-08-08}}</ref>, mais d'autres prétendent que ce serait un pseudonyme utilisé par Art Rupe pour bénéficier des [[Redevance|redevances]] sur certaines chansons de son label<ref name=":0" />. |
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Selon d'autres témoignages, ce récit faisant de « ''Tutti Frutti'' » une chanson à l'origine ouvertement sexuelle serait [[Apocryphe (littérature et art)|apocryphe]]. Dorothy LaBostrie a ainsi déclaré : « Little Richard n'a rien écrit de « ''Tutti Frutti'' ». Je vais vous dire exactement comment j'en suis arrivé à écrire cela. Je vivais dans la rue Galvez et avec une amie nous aimions aller acheter de la crème glacée à l'épicerie du coin. Un jour, nous sommes entrés et avons vu cette nouvelle saveur, « Tutti Frutti ». J'ai tout de suite pensé : ça alors, c'est une chouette idée pour une chanson. Je l'ai donc gardée dans un coin de ma mémoire jusqu'à ce que j'arrive au studio ce jour-là. J'ai aussi écrit ce même jour la face B de « ''Tutti Frutti'' », « ''I'm Just A Lonely Guy'' », et un ''[[Negro spiritual|spiritual]]'', « ''Blessed Mother'' ». Dans les années 1980 Dorothy LaBostrie recevait encore des chèques de redevances pour cette chanson, en moyenne de {{Unité|5000|dollars}} tous les trois à six mois<ref>{{Lien web |titre=DOROTHY LABOSTRIE |url=https://web.archive.org/web/20200520021723/http://www.rockabilly.nl/references/messages/dorothy_labostrie.htm |site=www.rockabilly.nl |date=2020-05-20 (date d'archivage) |consulté le=2020-08-08}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|nom1=Hannusch, Jeff.|titre=I hear you knockin' : the sound of New Orleans rhythm and blues|éditeur=Swallow Publications|année=1985|passage=p. 222|isbn=0-9614245-0-8|isbn2=978-0-9614245-0-3|oclc=12991604|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/12991604|consulté le=2020-08-08}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-us |titre=Dorothy LaBostrie {{!}} Biography & History |url=https://www.allmusic.com/artist/dorothy-labostrie-mn0000801511 |site=AllMusic |consulté le=2020-08-08}}</ref>. |
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A-wop-bop-a-loo-bop-a-wop-bam-boom! |
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Tutti Frutti, bon cul |
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Selon Blackwell, les contraintes de temps ont empêché le développement d'un nouvel arrangement, donc Little Richard a enregistré la chanson révisée en trois prises, en un quart d'heure, avec la partie de piano d'origine. Le titre figurant en [[Face (disque)|face B]] du [[Disque microsillon|45 tours]], ''I'm Just a Lonely Guy'', a été enregistré le même jour. |
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Après cette performance animée, Blackwell savait que la chanson allait être un succès, mais a reconnu que les paroles, avec leurs "modes de ménestrel et leur humour sexuel", devaient être révisées pour la pureté lyrique. [11] |
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Le disque est sorti peu après, en {{date-|octobre 1955}}, sous le titre ''Tutti Frutti'', et a eu aussitôt un succès considérable, devenant un classique du ''rock 'n' roll'' naissant. |
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Blackwell a contacté l'auteur-compositeur local Dorothy LaBostrie pour réviser les paroles, Little Richard jouant toujours dans son style caractéristique. Selon Blackwell, LaBostrie "ne comprenait pas la mélodie" mais elle était définitivement un "écrivain prolifique". [12] |
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== Classement == |
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Les paroles originales, dans lesquelles "Tutti Frutti" faisait référence à un homme homosexuel, étaient les suivantes: |
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Entrée au ''hit-parade'' des États-Unis en novembre [[1955 en musique|1955]], elle atteint en [[1956 en musique|1956]] la deuxième position du classement des meilleures ventes de disques ''[[rhythm and blues]]'', et se classe {{n°|21}} des ''charts'' ''pop'' aux [[États-Unis]] en février. |
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Mais la reprise de [[Pat Boone]], plus sage, culmine à la {{12e|place}} le mois suivant. |
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Tutti Frutti, bon cul |
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Si ça ne va pas, ne forcez pas |
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Vous pouvez le graisser, le rendre facile [13] |
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== Impact et postérité == |
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Ceux-ci ont été remplacés par: |
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La chanson, combinant des éléments de ''[[Boogie-woogie (musique)|boogie]]'', de ''[[gospel]]'' et de ''[[blues]]'', a introduit plusieurs des caractéristiques distinctives du ''[[rock 'n' roll]]'', de par son exécution énergique, son style vocal tout en puissance, ainsi que sa rythmique. Le tempo trouve ses racines dans le ''[[Boogie-woogie (musique)|boogie-woogie]]'', mais s'éloigne du rythme ''[[Shuffle (musique)|shuffle]]'' associé à ce style, introduisant le tempo typique du ''rock 'n' roll''. Little Richard a renforcé le rythme du ''rock 'n' roll'', alors à ses balbutiements, par un jeu de piano à deux mains, jouant des motifs récurrents de la main droite, faisant ainsi surgir le rythme du registre aigu de l'instrument. Ce morceau est devenu la fondation du tempo ''rock 'n' roll'' standard, par la suite consolidé par [[Chuck Berry]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Michael|nom1=Campbell|prénom2=James|nom2=Brody|titre=Rock and Roll|sous-titre=An Introduction|éditeur=Cengage Learning|date=2007-02-27|pages totales=400|passage=p. 115|isbn=978-0-534-64295-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=RK-JmVbv4OIC&pg=PA115|consulté le=2020-08-08}}</ref>. |
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En 2003, « ''Tutti Frutti'' » a été classée {{43e}} « [[Les 500 plus grandes chansons de tous les temps selon Rolling Stone|plus grande chanson de tous les temps]] » par le magazine ''[[Rolling Stone]]''<ref>{{Lien web |titre=Rolling Stone : The RS 500 Greatest Songs of All Time |url=https://web.archive.org/web/20070416005906/https://www.rollingstone.com/news/story/11028260/the_rs_500_greatest_songs_of_all_time/1 |site=www.rollingstone.com |date=2007-04-16 (date d'archivage) |consulté le=2020-08-08}}.</ref>. Elle se hisse à la {{35e|place}} dans le classement de 2021<ref>{{lien web |langue=en |site=Rolling Stone |titre=500 Greatest Songs of All Time |url=https://www.rollingstone.com/music/music-lists/best-songs-of-all-time-1224767/little-richard-tutti-frutti-2-1225303// |date=15 septembre 2021 |consulté le=2021-10-26}}.</ref>. |
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Tutti Frutti, aw rooty (bien) |
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Tutti Frutti, aw rooty (bien) |
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En 2007, un panel éclectique d'artistes musicaux renommés (incluant [[Brian Wilson]], [[Björk]], [[Tori Amos]], [[Tom Waits]], [[Pete Wentz]] et [[Steve Earle]]) a placé « ''Tutti Frutti'' » {{n°|1}} au classement établi par [[Mojo (magazine)|Mojo]] « Les 100 disques qui ont changé le monde »<ref>{{Lien web |titre=Rocklist.net...Mojo Lists... |url=http://www.rocklistmusic.co.uk/mojo.html#100%20Records%20That%20Changed%20the%20World |site=www.rocklistmusic.co.uk |consulté le=2020-08-08}}</ref> (incluant aussi bien des 45 tours que des albums), décrivant le morceau comme « le son de la naissance du ''rock and roll'' » et « un torrent de salacités hurlé par un extraterrestre bisexuel »<ref>{{Lien web |titre=Tutti Frutti Tops World-changing Hit List {{!}} Contactmusic.com |url=https://web.archive.org/web/20140601045828/http://www.contactmusic.com/news/tutti-frutti-tops-world-changing-hit-list_1031090 |site=www.contactmusic.com |date=2014-06-01 (date d'archivage) |consulté le=2020-08-08}}</ref>. |
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"Aw rooty" était une expression d'argot signifiant "Très bien". Selon Charles Connor, le batteur de Little Richard, les paroles originales étaient: |
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En 2010, la [[Bibliothèque du Congrès|Bibliothèque du Congrès des États-Unis]] a inclus « ''Tutti Frutti'' » à son Registre National des Enregistrements, déclarant que ce morceau, avec sa fameuse introduction ''a capella'', avait inauguré une nouvelle ère dans l'histoire de la musique.{{Référence souhaitée||date=8 août 2020}} |
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Tutti Frutti, bon butin |
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Si c'est serré, c'est bon |
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Et si elle est grasse, c'est facile [14] |
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Dans un hommage au chanteur publié en mai 2020 dans le ''[[New Musical Express]]'', Jordan Bassett décrit la chanson, et plus particulièrement sa fameuse scansion incandescente « ''A Wop Bop Aloobop Alop Bam Boom!'' », comme étant : « Le [[Big Bang|big bang]] qui a enflammé le ''rock'n'roll'', la naissance du ''teenager'', l'étincelle ayant allumé le fusible qui a parcouru les sons d'[[Elvis Presley]] et des [[The Beatles|Beatles]], et qui continue de traverser les veines de n'importe qui — et de n'importe quoi — déterminé à résister au statu quo »<ref>{{Lien web |langue=en-GB |titre=Little Richard 1932–2020: the King and Queen of rock'n'roll who gave us everything |url=https://www.nme.com/features/little-richard-obituary-tribute-2662850 |site=NME Music News, Reviews, Videos, Galleries, Tickets and Blogs {{!}} NME.COM |date=2020-05-09 |consulté le=2020-08-07}}</ref>. |
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En plus de Penniman et LaBostrie, un troisième nom - Lubin - est crédité comme co-auteur. Certaines sources considéraient cela comme un pseudonyme utilisé par le propriétaire du label de spécialité Art Rupe pour réclamer des redevances sur certaines chansons de son label, [1] mais d'autres se réfèrent à l'auteur-compositeur Joe Lubin. [15] |
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== Reprises == |
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Comme preuve possible que la théorie de la «chanson sexuelle» a été créée plus tard, l'auteur-compositeur LaBostrie aurait déclaré: «Le petit Richard n'a rien écrit de« Tutti Frutti ». Je vais vous dire exactement comment je suis arrivé à écrire cela. vivre dans la rue Galvez et ma copine et moi aimions descendre à la pharmacie et acheter de la crème glacée. Un jour, nous sommes entrés et avons vu cette nouvelle saveur, Tutti Frutti. Tout de suite, je me suis dit: une chanson ". Je l'ai donc gardée en mémoire jusqu'à ce que j'arrive au studio ce jour-là. J'ai aussi écrit le revers de" Tutti Frutti "," I'm Just A Lonely Guy ", and a spiritual," Bienheureuse Mère ', le même jour. " LaBostrie recevait encore des chèques de redevances en moyenne de 5 000 $ tous les trois à six mois à compter de la chanson dans les années 1980 [16]. |
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Elle a été reprise par de nombreux musiciens, les versions les plus connues étant celles de [[Pat Boone]] et [[Elvis Presley]]. Le groupe [[Queen]] la jouait également régulièrement durant ses spectacles dans les [[années 1970]]-[[Années 1980|1980]], notamment lors du « Magic Tour », immortalisé sur le DVD ''[[Live at Wembley '86|Live at Wembley]]''. Cette chanson a également été jouée durant un concert de [[T. Rex]] et [[Elton John]], en [[1972 en musique|1972]], immortalisé sur le [[DVD]] ''Born to Boogie''. |
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=== Premières reprises === |
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Blackwell a déclaré que les contraintes de temps ont empêché le développement d'un nouvel arrangement, donc Little Richard a enregistré la chanson révisée en trois prises, en environ 15 minutes, avec la partie piano originale. La chanson a été enregistrée le {{date-|14 septembre 1955}}. [1] Sorti sur Specialty 561, le disque est entré dans le palmarès Billboard Rhythm and Blues fin {{date-|décembre 1955}} et est monté au n ° 2 début {{date-|février 1956}}. Il a également atteint le n ° 21 du palmarès pop Billboard. Au Royaume-Uni, il n'a grimpé dans le top 30 qu'en 1957, en tant que face B de "Long Tall Sally". La chanson, avec sa progression d'accords de blues à douze mesures [17], a jeté les bases de la carrière de Little Richard. Elle était considérée comme une chanson très agressive qui contenait plus de caractéristiques de la musique vernaculaire afro-américaine que tout autre enregistrement passé dans ce style. [8] |
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==== Pat Boone ==== |
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Le contrat de Richard avec Peacock avait été acheté par le propriétaire de Specialty Records, Art Rupe, qui était également propriétaire de la maison d'édition qui avait acheté les chansons de Richard. L'accord de spécialité avec Richard était typique des relations de la plupart des maisons de disques avec leurs artistes. [18] [19] |
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Après son succès avec « ''Ain't That A Shame'' », Pat Boone a sorti une reprise de « ''Tutti Frutti'' », considérablement édulcorée par rapport à la version déjà retravaillée produite par Robert Blackwell pour Little Richard. La version de Pat Boone a atteint le n°12 du classement national des ventes, alors que la version originale a culminé à la 21<sup>e</sup> place. Pat Boone lui-même a admis qu'il n'avait pas vraiment envie de faire une reprise de ce morceau, estimant que celui-ci n'avait « aucun sens », mais ses producteurs ont insisté pour qu'il sorte une version différente, pressentant que celle-ci aurait du succès. |
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Little Richard a eu une attitude ambivalente vis-à-vis de cette reprise, considérant que Pat Boone avait « pris [sa] musique », admettant néanmoins qu'il ait rendu le morceau plus populaire du fait qu'il était un artiste déjà bien établi auprès du public blanc, mais aurait déclaré par la suite<ref>Harrington, Richard. "'A Wopbopaloobop' and 'Alopbamboom', as Little Richard himself would be (and was) first to admit." ''The Washington Post'', 12 Nov. 1984, final ed., sec. C1.</ref> : |
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== Enregistrement == |
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{{Citation bloc|Ils ne voulaient pas que je sois mêlé aux blancs [...] J'ai senti que j'étais relégué dans la catégorie ''rhythm and blues'' pour ne pas faire de l'ombre aux ''rockers'', parce que c'est là que se trouve l'argent. Quand « ''Tutti Frutti'' » est sortie, il leur fallait une ''rock star'' pour me bloquer l'entrée des maisons des blancs, parce que j'étais un héros pour les gosses blancs. Alors les gosses blancs mettaient Pat Boone sur leur armoire, et moi ils me mettaient dans un tiroir, parce qu'ils préféraient ma version, mais les familles ne me voulaient pas à cause de l'image que je projetais.}} |
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En [[1955]], Little Richard, qui vient de signer un contrat avec le label [[Specialty]], modeste maison de disques, part à [[La Nouvelle-Orléans]] pour une séance d’enregistrement avec le producteur ''Robert Blackwell'' le {{date|14|septembre|1955}} au '''studio J&M''' de ''Cosimo Matassa''. Les musiciens habituels de [[Fats Domino]] : |
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==== Elvis Presley ==== |
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* [[Lee Allen]] ([[Saxophone|sax alto]]), |
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Elvis Presley a enregistré « ''Tutti Frutti'' » pour son [[Elvis Presley (album)|premier album]] publié chez RCA le {{date-|23 mars 1956}}. Sa version est également sortie sur un [[Extended play|EP]] de 4 titres (RCA EPA-747) et en tant que face B du 45 tours de « ''[[Blue Suede Shoes]]'' » (RCA 47-6636), lequel a atteint la 20<sup>e</sup> place au ''Billboard''. Il y répète « A-wop-bop-a-loo-bop-a-lop-bam-boom! » à chaque couplet. |
|||
* [[Alvin Tyler|Alvin « Red » Tyler]] (sax baryton), |
|||
* Justin Adams ([[guitare]]), |
|||
* Frank Fields (basse) , |
|||
* [[Earl Palmer]] ([[Batterie (musique)|batterie]]). |
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==== The Beatles ==== |
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Ils accompagnent Little Richard qui chante et joue du [[piano]]<ref>CD ''Little Richard, Tutti Frutti, Selected Singles 51-56'', Saga, 2007.</ref>. Ils enregistrent d'abord un [[blues]] qui n'emballe pas le producteur<ref>Jean-William Thoury, ''Dictionnaire du rock'', sous la direction de [[Michka Assayas]], Robert Laffont, 2000, {{p.|1025}}.</ref>. C’est au cours d’une pause d'un quart d'heure que Little Richard frustré par le déroulement de la séance d'enregistrement, entame un morceau absurde ''Tutti Frutti'' avec son onomatopée devenue célèbre : « A-wop-bom-a-loo-mop-a-lomp-bom-bom! ». Il chante cette chanson depuis plusieurs années, probablement lorsqu'il était gardien d'une station de bus. Le producteur [[Robert Blackwell]], frappé par le potentiel commercial de sa mélodie, trouve les paroles choquantes et demande à Dorothy LaBostrie de les réécrire. En [[1955 en musique|1955]] a donc lieu l’enregistrement de ''Tutti Frutti'', qui obtient aussitôt un succès considérable en même temps qu’il devient un classique du rock 'n' roll. Le titre de la face B, ''I'm Just a Lonely Guy'', est enregistré le même jour. |
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Selon Mark Lewisohn dans ''The Complete Beatles Chronicles'' (p. 365), les Beatles ont joué « ''Tutti Frutti'' » en concert au moins de 1960 à 1962 (notamment à [[Hambourg]] et [[Liverpool]]). Selon des témoignages, Paul McCartney aurait à chaque fois assuré le chant, mais on ignore si leur version était basée sur l'originale de Little Richard ou la reprise d'Elvis Presley, aucun enregistrement de ces prestations n'ayant été identifié. |
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En revanche, selon Allen J. Weiner dans ''The Beatles – The Ultimate Recording Guide'' (p. 225), le morceau a été enregistré plus tard durant les sessions du projet ''Get Back'' (devenu ''[[Let It Be (album des Beatles)|Let It Be]]''). Quelques mois après, [[George Harrison]] a joué sur une reprise en ''live'' à [[Copenhague]] avec [[Delaney & Bonnie]] et [[Eric Clapton]], sortie sur un enregistrement ''[[Bootleg (musique)|bootleg]]'' ; une autre prestation lors d'un concert en [[Angleterre]] a fait l'objet d'un enregistrement officiel, publié en 1970. En 1972, [[Ringo Starr]] a joué de la batterie sur une brève reprise (qu'il a également produite) avec [[Elton John]] au piano and [[Marc Bolan]] au chant. Enfin, dans les années 1990, [[Paul McCartney]] a interprété « ''Tutti Frutti'' » lors d'un ''[[Balance audio|soundcheck]]'', enregistré avec des moyens professionnels, dans une version évoquant davantage celle de Pat Boone, en plus alanguie ; cette version est sortie sur un enregistrement ''bootleg'', intitulé ''Soundcheck Songs Vol. 1''. |
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== Classement == |
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Entrée dans le hit-parade américain en novembre [[1955 en musique|1955]], elle atteint en [[1956 en musique|1956]] la deuxième position du classement des meilleures ventes de disques [[rhythm and blues]], et se classe {{n°|17}} des ''charts'' pop aux [[États-Unis]] en février. Mais la reprise de [[Pat Boone]], plus sage, culmine à la {{12e|place}} le mois suivant. |
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=== Autres reprises === |
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En 2003, cette chanson a été classée {{43e}} [[Les 500 plus grandes chansons de tous les temps selon Rolling Stone|plus grande chanson de tous les temps]] par le magazine ''[[Rolling Stone]]''. |
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Liste (non exhaustive) d'artistes ayant enregistré ''Tutti Frutti''<ref>[http://www.secondhandsongs.com/song/1738 Second Hand Songs].</ref> : |
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* Pat Boone, sur le ''single'' ''I'll Be Home'' ({{date-|décembre 1955}}) |
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== Reprises == |
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Elle a été reprise par de nombreux musiciens, les versions les plus connues étant celles de [[Pat Boone]] et [[Elvis Presley]]. [[Queen]] la jouait également régulièrement durant leurs spectacles dans les [[années 1970]]-[[Années 1980|1980]]. Cette chanson a été jouée durant un concert de [[T.Rex]] et [[Elton John]], en [[1972 en musique|1972]], immortalisé sur le [[DVD]] ''Born to Boogie''. Et aussi par Queen lors de ces concerts du « The Magic Tour » immortalisé sur le DVD « Live at Wembley ». |
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Liste (non exhaustive) d'artistes ayant enregistré ''Tutti Frutti'' <ref>[http://www.secondhandsongs.com/song/1738 Second Hand Songs].</ref>: |
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* Pat Boone, sur le single ''I'll Be Home'' ({{date-|décembre 1955}}) |
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* [[Elvis Presley]], sur son [[Elvis Presley (album)|premier album]] ({{date-|mars 1956}}) |
* [[Elvis Presley]], sur son [[Elvis Presley (album)|premier album]] ({{date-|mars 1956}}) |
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* [[Carl Perkins]], sur l'album ''Whole Lotta Shakin''' (1958) |
* [[Carl Perkins]], sur l'album ''Whole Lotta Shakin''' (1958) |
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* [[MC5]], sur l'album ''[[Back in the USA]]'' (1970) |
* [[MC5]], sur l'album ''[[Back in the USA]]'' (1970) |
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* [[Rufus Thomas]], sur l'album ''Crown Prince of Dance'' (1972) |
* [[Rufus Thomas]], sur l'album ''Crown Prince of Dance'' (1972) |
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* [[Commander Cody]], sur l'album ''Hot Licks, Cold Steel & Trucker's Favorites'' (1972) |
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* [[Johnny Hallyday]] l'enregistre en studio pour l'album ''[[Rock à Memphis]]'' en [[1975 en musique|1975]], et l'interprète dans de nombreux [[Concert|live]], dont une première version en [[1961 en musique|1961]] sur le disque ''[[Johnny Hallyday et ses fans au festival de Rock'n'Roll]]''. |
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* [[Chicken Shack]], sur l'album ''Goodbye Chicken Shack'' (1974) |
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* [[Eddy Mitchell]], [[1975 en musique|1975]] ''[[Rocking in Olympia 1975]]'' |
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* [[Johnny Hallyday]] l'enregistre en studio pour l'album ''[[Rock à Memphis]]'' en [[1975 en musique|1975]], et l'interprète dans de nombreux albums enregistrés en public, dont une première version en [[1961 en musique|1961]] sur ''[[Johnny Hallyday et ses fans au festival de Rock'n'Roll]]'' |
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* [[George Jones]] avec Johnny Paycheck, ''Double Trouble'' (1980) |
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* [[Eddy Mitchell]], sur l'album enregistré en public ''[[Rocking in Olympia 1975]]'' (1975) |
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* [[George Jones]] avec Johnny Paycheck, sur l'album ''Double Trouble'' (1980) |
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* [[Sting]], sur la compilation ''Party Party'' (1982) |
* [[Sting]], sur la compilation ''Party Party'' (1982) |
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* [[Joint de culasse (groupe)|Joint de culasse]], ''Superboum Rock and Roll'' (1982) |
* [[Joint de culasse (groupe)|Joint de culasse]], sur l'album ''Superboum Rock and Roll'' (1982) |
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* [[Buckwheat Zydeco]], sur l'album ''Turning Point'' (1983) |
* [[Buckwheat Zydeco]], sur l'album ''Turning Point'' (1983) |
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* [[Cliff Richard]], ''Rock 'n' Roll Silver'' (1983) |
* [[Cliff Richard]], sur l'album ''Rock 'n' Roll Silver'' (1983) |
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* [[The Flying Lizards]], sur l'album ''Top Ten'' (1984) |
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* [[Screamin' Jay Hawkins]], sur l'album ''Live and Crazy'' (1989) |
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* [[Lee Austin]], sur l'album des J.B.'s ''Gimme Your Hand, J-B!'' (1989) |
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* [[Cássia Eller]], sur son |
* [[Cássia Eller]], sur son premier album sans titre (1990) |
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* [[Adriano Celentano]], sur la compilation ''La Mezza Luna'' (1990) |
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* [[Queen]], sur l'album ''[[Live at Wembley '86]]'' (concert de 1986, paru en 1992) |
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* [[Fleetwood Mac]], sur l'album ''Live in Boston 70'' (concert de 1970, paru en 2003) |
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* [[Roy Orbison]], sur la compilation ''The Soul Of Rock And Roll'' (2008) |
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== Références dans d'autres médias == |
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« ''Tutti Frutti'' » a fourni son titre à l'un des premiers essais sur le développement du ''rock 'n' roll'' et de la ''pop'' dans les années 1950 : ''Awopbopaloobop Alopbamboom'', de [[Nik Cohn]], paru en 1969. |
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[[Val Kilmer]] chante « ''Tutti Frutti'' » dans le film ''[[Top secret !]]'' (1984). |
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La scène d'ouverture du film d'animation ''[[Le Petit Grille-pain courageux|The Brave Little Toaster]]'' (1987) fait entendre la chanson. |
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Elle retentit également dans le film ''[[Papa, j'ai une maman pour toi|It Takes Two]]'' (1995), lors d'une scène de bataille de nourriture. |
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Le clip vidéo officiel de ''La Fièvre'' de [[Suprême NTM]] (1995) débute par un extrait de ''Tutti Frutti''. |
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Le jeu vidéo ''DJ Hero'' inclut un ''[[Mashup (musique)|mashup]]'' de « ''Tutti Frutti'' » avec « ''Beats'' » de Shlomo, réalisé par [[DJ Yoda]]. |
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== Notes et références == |
== Notes et références == |
Dernière version du 15 mai 2023 à 16:50
Face A | Tutti Frutti |
---|---|
Face B | I'm Just a Lonely Guy |
Sortie | |
Enregistré |
La Nouvelle-Orléans |
Durée | 2:25 |
Genre | Rock 'n' roll |
Format | 45 tours |
Auteur |
Dorothy LaBostrie J. Lubin Richard Penniman |
Producteur | Robert Blackwell |
Label | Specialty |
Singles de Little Richard
Tutti Frutti est l'une des premières chansons de rock 'n' roll, interprétée par Little Richard, signée Dorothy LaBostrie, J. Lubin et Richard Penniman (vrai nom de Little Richard). Premier succès commercial du chanteur, elle est devenue un standard du genre.
Enregistrement
[modifier | modifier le code]Bien que Richard Penniman dit « Little Richard » ait enregistré pour RCA et Peacock Records dès 1951, ses premiers disques étaient relativement ternes et n'ont pas eu le succès commercial escompté par ses producteurs. En , il envoya un enregistrement demo à Specialty Records, lequel fut entendu par le propriétaire de la petite maison de disques, Art Rupe. Rupe trouva cet enregistrement prometteur, signa un contrat avec Little Richard et organisa en une session d'enregistrement, le , au Studio J & M de Cosimo Matassa à La Nouvelle-Orléans, avec Robert Blackwell en tant que producteur et le groupe de musiciens de Fats Domino, comprenant : Lee Allen (saxophone alto), Alvin « Red » Tyler (saxophone baryton), Justin Adams (guitare), Frank Fields (contrebasse), Earl Palmer (batterie), Huey Smith (piano) ; Little Richard chante et joue du piano[1],[2].
Ils enregistrèrent d'abord des morceaux de blues qui n'emballèrent guère le producteur[3]. À la pause déjeuner, frustré que son style exubérant ne soit pas dûment capté sur bande, il se mit à frapper les touches du piano et à chanter une chanson grivoise, scandée par l'onomatopée devenue célèbre : « A Wop Bop Aloobop Alop Bam Boom! », qu'il aurait écrite et composée plusieurs années auparavant, et qu'il jouait régulièrement sur scène[4]. Selon certains témoignages, il aurait d'abord écrit et interprété la chanson tout en travaillant comme concierge dans une gare routière[5], puis l'aurait peaufiné dans des cabarets du Sud[6]. Little Richard chantait initialement[7] :
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Ainsi dans les paroles originales, « Tutti Frutti » aurait assez clairement fait référence à un homme homosexuel, la suite variant légèrement selon les sources, comme suit d'après une biographie[4] :
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Ou selon la version de Charles Connor, batteur de Little Richard[8] :
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Après cette performance animée, Blackwell reconnut immédiatement le potentiel commercial de la chanson, mais considérant les paroles trop crues et choquantes, demanda à ce que celles-ci soient révisées[6]. Il confia la tâche à Dorothy LaBostrie, qui selon lui était une parolière talentueuse même si elle « ne comprenait pas la mélodie »[9].
Après réécriture, le sens devient plus ambigu, et si le sous-entendu sexuel reste présent celui-ci s'inscrit dans un contexte hétérosexuel moins subversif :
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Outre Penniman et LaBostrie, le troisième nom crédité en tant qu'auteur, « J. Lubin », n'est pas clairement identifié ; selon certaines sources il s'agirait de l'auteur-compositeur Joe Lubin[11], mais d'autres prétendent que ce serait un pseudonyme utilisé par Art Rupe pour bénéficier des redevances sur certaines chansons de son label[1].
Selon d'autres témoignages, ce récit faisant de « Tutti Frutti » une chanson à l'origine ouvertement sexuelle serait apocryphe. Dorothy LaBostrie a ainsi déclaré : « Little Richard n'a rien écrit de « Tutti Frutti ». Je vais vous dire exactement comment j'en suis arrivé à écrire cela. Je vivais dans la rue Galvez et avec une amie nous aimions aller acheter de la crème glacée à l'épicerie du coin. Un jour, nous sommes entrés et avons vu cette nouvelle saveur, « Tutti Frutti ». J'ai tout de suite pensé : ça alors, c'est une chouette idée pour une chanson. Je l'ai donc gardée dans un coin de ma mémoire jusqu'à ce que j'arrive au studio ce jour-là. J'ai aussi écrit ce même jour la face B de « Tutti Frutti », « I'm Just A Lonely Guy », et un spiritual, « Blessed Mother ». Dans les années 1980 Dorothy LaBostrie recevait encore des chèques de redevances pour cette chanson, en moyenne de 5 000 dollars tous les trois à six mois[12],[13],[14].
Selon Blackwell, les contraintes de temps ont empêché le développement d'un nouvel arrangement, donc Little Richard a enregistré la chanson révisée en trois prises, en un quart d'heure, avec la partie de piano d'origine. Le titre figurant en face B du 45 tours, I'm Just a Lonely Guy, a été enregistré le même jour.
Le disque est sorti peu après, en , sous le titre Tutti Frutti, et a eu aussitôt un succès considérable, devenant un classique du rock 'n' roll naissant.
Classement
[modifier | modifier le code]Entrée au hit-parade des États-Unis en novembre 1955, elle atteint en 1956 la deuxième position du classement des meilleures ventes de disques rhythm and blues, et se classe no 21 des charts pop aux États-Unis en février.
Mais la reprise de Pat Boone, plus sage, culmine à la 12e place le mois suivant.
Impact et postérité
[modifier | modifier le code]La chanson, combinant des éléments de boogie, de gospel et de blues, a introduit plusieurs des caractéristiques distinctives du rock 'n' roll, de par son exécution énergique, son style vocal tout en puissance, ainsi que sa rythmique. Le tempo trouve ses racines dans le boogie-woogie, mais s'éloigne du rythme shuffle associé à ce style, introduisant le tempo typique du rock 'n' roll. Little Richard a renforcé le rythme du rock 'n' roll, alors à ses balbutiements, par un jeu de piano à deux mains, jouant des motifs récurrents de la main droite, faisant ainsi surgir le rythme du registre aigu de l'instrument. Ce morceau est devenu la fondation du tempo rock 'n' roll standard, par la suite consolidé par Chuck Berry[15].
En 2003, « Tutti Frutti » a été classée 43e « plus grande chanson de tous les temps » par le magazine Rolling Stone[16]. Elle se hisse à la 35e place dans le classement de 2021[17].
En 2007, un panel éclectique d'artistes musicaux renommés (incluant Brian Wilson, Björk, Tori Amos, Tom Waits, Pete Wentz et Steve Earle) a placé « Tutti Frutti » no 1 au classement établi par Mojo « Les 100 disques qui ont changé le monde »[18] (incluant aussi bien des 45 tours que des albums), décrivant le morceau comme « le son de la naissance du rock and roll » et « un torrent de salacités hurlé par un extraterrestre bisexuel »[19].
En 2010, la Bibliothèque du Congrès des États-Unis a inclus « Tutti Frutti » à son Registre National des Enregistrements, déclarant que ce morceau, avec sa fameuse introduction a capella, avait inauguré une nouvelle ère dans l'histoire de la musique.[réf. souhaitée]
Dans un hommage au chanteur publié en mai 2020 dans le New Musical Express, Jordan Bassett décrit la chanson, et plus particulièrement sa fameuse scansion incandescente « A Wop Bop Aloobop Alop Bam Boom! », comme étant : « Le big bang qui a enflammé le rock'n'roll, la naissance du teenager, l'étincelle ayant allumé le fusible qui a parcouru les sons d'Elvis Presley et des Beatles, et qui continue de traverser les veines de n'importe qui — et de n'importe quoi — déterminé à résister au statu quo »[20].
Reprises
[modifier | modifier le code]Elle a été reprise par de nombreux musiciens, les versions les plus connues étant celles de Pat Boone et Elvis Presley. Le groupe Queen la jouait également régulièrement durant ses spectacles dans les années 1970-1980, notamment lors du « Magic Tour », immortalisé sur le DVD Live at Wembley. Cette chanson a également été jouée durant un concert de T. Rex et Elton John, en 1972, immortalisé sur le DVD Born to Boogie.
Premières reprises
[modifier | modifier le code]Pat Boone
[modifier | modifier le code]Après son succès avec « Ain't That A Shame », Pat Boone a sorti une reprise de « Tutti Frutti », considérablement édulcorée par rapport à la version déjà retravaillée produite par Robert Blackwell pour Little Richard. La version de Pat Boone a atteint le n°12 du classement national des ventes, alors que la version originale a culminé à la 21e place. Pat Boone lui-même a admis qu'il n'avait pas vraiment envie de faire une reprise de ce morceau, estimant que celui-ci n'avait « aucun sens », mais ses producteurs ont insisté pour qu'il sorte une version différente, pressentant que celle-ci aurait du succès.
Little Richard a eu une attitude ambivalente vis-à-vis de cette reprise, considérant que Pat Boone avait « pris [sa] musique », admettant néanmoins qu'il ait rendu le morceau plus populaire du fait qu'il était un artiste déjà bien établi auprès du public blanc, mais aurait déclaré par la suite[21] :
« Ils ne voulaient pas que je sois mêlé aux blancs [...] J'ai senti que j'étais relégué dans la catégorie rhythm and blues pour ne pas faire de l'ombre aux rockers, parce que c'est là que se trouve l'argent. Quand « Tutti Frutti » est sortie, il leur fallait une rock star pour me bloquer l'entrée des maisons des blancs, parce que j'étais un héros pour les gosses blancs. Alors les gosses blancs mettaient Pat Boone sur leur armoire, et moi ils me mettaient dans un tiroir, parce qu'ils préféraient ma version, mais les familles ne me voulaient pas à cause de l'image que je projetais. »
Elvis Presley
[modifier | modifier le code]Elvis Presley a enregistré « Tutti Frutti » pour son premier album publié chez RCA le . Sa version est également sortie sur un EP de 4 titres (RCA EPA-747) et en tant que face B du 45 tours de « Blue Suede Shoes » (RCA 47-6636), lequel a atteint la 20e place au Billboard. Il y répète « A-wop-bop-a-loo-bop-a-lop-bam-boom! » à chaque couplet.
The Beatles
[modifier | modifier le code]Selon Mark Lewisohn dans The Complete Beatles Chronicles (p. 365), les Beatles ont joué « Tutti Frutti » en concert au moins de 1960 à 1962 (notamment à Hambourg et Liverpool). Selon des témoignages, Paul McCartney aurait à chaque fois assuré le chant, mais on ignore si leur version était basée sur l'originale de Little Richard ou la reprise d'Elvis Presley, aucun enregistrement de ces prestations n'ayant été identifié.
En revanche, selon Allen J. Weiner dans The Beatles – The Ultimate Recording Guide (p. 225), le morceau a été enregistré plus tard durant les sessions du projet Get Back (devenu Let It Be). Quelques mois après, George Harrison a joué sur une reprise en live à Copenhague avec Delaney & Bonnie et Eric Clapton, sortie sur un enregistrement bootleg ; une autre prestation lors d'un concert en Angleterre a fait l'objet d'un enregistrement officiel, publié en 1970. En 1972, Ringo Starr a joué de la batterie sur une brève reprise (qu'il a également produite) avec Elton John au piano and Marc Bolan au chant. Enfin, dans les années 1990, Paul McCartney a interprété « Tutti Frutti » lors d'un soundcheck, enregistré avec des moyens professionnels, dans une version évoquant davantage celle de Pat Boone, en plus alanguie ; cette version est sortie sur un enregistrement bootleg, intitulé Soundcheck Songs Vol. 1.
Autres reprises
[modifier | modifier le code]Liste (non exhaustive) d'artistes ayant enregistré Tutti Frutti[22] :
- Pat Boone, sur le single I'll Be Home ()
- Elvis Presley, sur son premier album ()
- Carl Perkins, sur l'album Whole Lotta Shakin' (1958)
- MC5, sur l'album Back in the USA (1970)
- Rufus Thomas, sur l'album Crown Prince of Dance (1972)
- Commander Cody, sur l'album Hot Licks, Cold Steel & Trucker's Favorites (1972)
- Chicken Shack, sur l'album Goodbye Chicken Shack (1974)
- Johnny Hallyday l'enregistre en studio pour l'album Rock à Memphis en 1975, et l'interprète dans de nombreux albums enregistrés en public, dont une première version en 1961 sur Johnny Hallyday et ses fans au festival de Rock'n'Roll
- Eddy Mitchell, sur l'album enregistré en public Rocking in Olympia 1975 (1975)
- George Jones avec Johnny Paycheck, sur l'album Double Trouble (1980)
- Sting, sur la compilation Party Party (1982)
- Joint de culasse, sur l'album Superboum Rock and Roll (1982)
- Buckwheat Zydeco, sur l'album Turning Point (1983)
- Cliff Richard, sur l'album Rock 'n' Roll Silver (1983)
- The Flying Lizards, sur l'album Top Ten (1984)
- Screamin' Jay Hawkins, sur l'album Live and Crazy (1989)
- Lee Austin, sur l'album des J.B.'s Gimme Your Hand, J-B! (1989)
- Cássia Eller, sur son premier album sans titre (1990)
- Adriano Celentano, sur la compilation La Mezza Luna (1990)
- Queen, sur l'album Live at Wembley '86 (concert de 1986, paru en 1992)
- Fleetwood Mac, sur l'album Live in Boston 70 (concert de 1970, paru en 2003)
- Roy Orbison, sur la compilation The Soul Of Rock And Roll (2008)
Références dans d'autres médias
[modifier | modifier le code]« Tutti Frutti » a fourni son titre à l'un des premiers essais sur le développement du rock 'n' roll et de la pop dans les années 1950 : Awopbopaloobop Alopbamboom, de Nik Cohn, paru en 1969.
Val Kilmer chante « Tutti Frutti » dans le film Top secret ! (1984).
La scène d'ouverture du film d'animation The Brave Little Toaster (1987) fait entendre la chanson.
Elle retentit également dans le film It Takes Two (1995), lors d'une scène de bataille de nourriture.
Le clip vidéo officiel de La Fièvre de Suprême NTM (1995) débute par un extrait de Tutti Frutti.
Le jeu vidéo DJ Hero inclut un mashup de « Tutti Frutti » avec « Beats » de Shlomo, réalisé par DJ Yoda.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Dawson, Jim, 1944-, What was the first rock 'n' roll record?, Faber and Faber, (ISBN 0-571-12939-0 et 978-0-571-12939-3, OCLC 26397148, lire en ligne)
- Livret du CD Little Richard, Tutti Frutti, Selected Singles 51-56, Saga, 2007.
- Jean-William Thoury, Dictionnaire du rock, sous la direction de Michka Assayas, Robert Laffont, 2000, p. 1025.
- White, Charles, 1942-, The life and times of Little Richard : the quasar of rock, Harmony Books, (ISBN 0-517-55498-4 et 978-0-517-55498-2, OCLC 10711582, lire en ligne), p. 55
- Cox, Michael, 1949-, Mind-blowing music, Hippo, (ISBN 0-590-19570-0 et 978-0-590-19570-6, OCLC 45329797, lire en ligne)
- (en) Lhamon, W. T., Deliberate speed : the origins of a cultural style in the American 1950s : with a new preface, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 2002, ©1990, 286 p. (ISBN 0-674-00873-1 et 978-0-674-00873-1, OCLC 49803526, lire en ligne)
- White, Charles, 1942-, The life and times of Little Richard : the quasar of rock, Harmony Books, (ISBN 0-517-55498-4 et 978-0-517-55498-2, OCLC 10711582, lire en ligne), p. 49
- Rock 'n' Roll America, documentaire de la BBC, 2015, partie 1, vers 41:00.
- Brackett, David,, The pop, rock, and soul reader : histories and debates (ISBN 978-0-19-084358-8, 0-19-084358-6 et 978-0-19-084359-5, OCLC 1097365692, lire en ligne)
- « Aw rooty » était une expression argotique signifiant « tout va bien ».
- (en-US) « Joe Lubin | Biography & History », sur AllMusic (consulté le )
- « DOROTHY LABOSTRIE », sur www.rockabilly.nl, 2020-05-20 (date d'archivage) (consulté le )
- Hannusch, Jeff., I hear you knockin' : the sound of New Orleans rhythm and blues, Swallow Publications, (ISBN 0-9614245-0-8 et 978-0-9614245-0-3, OCLC 12991604, lire en ligne), p. 222
- (en-US) « Dorothy LaBostrie | Biography & History », sur AllMusic (consulté le )
- (en) Michael Campbell et James Brody, Rock and Roll : An Introduction, Cengage Learning, , 400 p. (ISBN 978-0-534-64295-2, lire en ligne), p. 115
- « Rolling Stone : The RS 500 Greatest Songs of All Time », sur www.rollingstone.com, 2007-04-16 (date d'archivage) (consulté le ).
- (en) « 500 Greatest Songs of All Time », sur Rolling Stone, (consulté le ).
- « Rocklist.net...Mojo Lists... », sur www.rocklistmusic.co.uk (consulté le )
- « Tutti Frutti Tops World-changing Hit List | Contactmusic.com », sur www.contactmusic.com, 2014-06-01 (date d'archivage) (consulté le )
- (en-GB) « Little Richard 1932–2020: the King and Queen of rock'n'roll who gave us everything », sur NME Music News, Reviews, Videos, Galleries, Tickets and Blogs | NME.COM, (consulté le )
- Harrington, Richard. "'A Wopbopaloobop' and 'Alopbamboom', as Little Richard himself would be (and was) first to admit." The Washington Post, 12 Nov. 1984, final ed., sec. C1.
- Second Hand Songs.
- Chanson interprétée par Little Richard
- Chanson de 1955
- Single musical sorti en 1955
- Chanson inscrite au National Recording Registry
- Chanson interprétée par Elvis Presley
- Chanson interprétée par Pat Boone
- Chanson interprétée par Eddy Mitchell
- Chanson interprétée par Johnny Hallyday
- Single publié par Specialty Records