Voir la source de Trésor national (Japon)

{{En-tête label|AdQ|année=2017}}
{{voir homonymes|Trésor (homonymie)}}
{{autre4|les trésors nationaux au Japon|les trésors nationaux en France|Trésor national (France)}}
{{Début d'illustration|largeur=180}}
{{Photomontage
| photo1a = Katana Masamune.jpg{{!}}alt=Photo couleur de la lame d'un sabre sur un portoir blanc (fond brun).
| photo2a = Château de Himeji02.jpg{{!}}alt=Photo couleur d'un château aux murs blancs et aux remparts en pierre de couleur ocre, sous un ciel nuageux.
| photo2b = Iwashimizu Hachimangu4.jpg{{!}}alt=Photo couleur de la porte d'entrée à deux étages de l'enceinte du bâtiment principal d'un sanctuaire shintō, structure en bois laqué de couleur vermillon dont la toiture est en chaume. Le mur d'enceinte, de part et d'autre de la porte, forme un corridor dont la toiture est faite de tuiles grises. L'arrière-plan est constitué d'un ciel bleu lumineux.
| photo3a = Aronia Blossoms Screen 2.jpg{{!}}alt=Photo couleur de six sections d'un paravent montrant une scène de spectacle de danse (spectateurs et danseuses en tenue traditionnelle japonaise) sous des cerisiers en fleurs (couleur dominante : brun).
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}}
{{Fin d'illustration||Exemples de trésors nationaux du Japon.}}

Un '''{{japonais|trésor national|国宝|kokuhō}}''' est, au Japon, un [[bien culturel important]] d'une valeur exceptionnelle et de portée universelle appartenant au [[Patrimoine culturel du Japon|patrimoine culturel matériel]] de la nation. Depuis [[1950]], le [[ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie]] dispose de l'arsenal législatif nécessaire pour inventorier et classer les biens culturels du pays, et mettre en œuvre les mesures appropriées pour leur protection et conservation.

À la fin du {{s-|XIX}}, prenant conscience de l'intérêt de [[Patrimonialisation|préserver les témoignages du passé]], le gouvernement japonais formule les premières dispositions légales visant à protéger les édifices religieux anciens. Une loi, promulguée en [[1897]], établit la définition juridique d'un trésor national. Au cours du {{s-|XX}}, les législateurs nippons élargissent celle-ci aux œuvres architecturales civiles, aux œuvres scripturales anciennes et à celles des beaux-arts et de l'artisanat, et ils précisent les critères de classement au titre de trésor national. La [[Patrimoine culturel du Japon#Contenu de la Loi sur la protection du patrimoine de 1950|loi sur la protection des biens culturels]] de [[1950]], notamment, fixe les fondements de la politique patrimoniale du Japon.

Au début du troisième millénaire, le patrimoine national japonais comprend plus d'un millier de trésors nationaux, distingués parmi plus de quinze mille biens culturels matériels importants et dont quelques-uns sont inscrits sur la liste du [[Patrimoine mondial|patrimoine de l'humanité]] établie par l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]].

La [[région du Kansai]], la ville de [[Kyoto]] en particulier, concentre, sur ses sites historiques, dans ses musées, ses [[Temples bouddhistes au Japon|temples bouddhiques]] et [[Sanctuaire shinto|sanctuaires shintō]], une part importante des trésors nationaux du Japon.

== Origine d'un concept ==
[[Fichier:National treasure kanji.png|vignette|{{Langue|ja|国宝}} : les deux [[Kanji|sinogrammes]] associés pour créer l'expression « trésor national », forme simplifiée d'une [[Kyūjitai|graphie traditionnelle chinoise]] plus ancienne : {{Langue|ja|國寶}}.|alt=Dessin de deux caractères chinois en noir, sur fond gris clair.]]

Le terme « {{japonais||国宝|kokuhō}}<ref group="n">Littéralement, l'association des deux [[Kanji|sinogrammes]] {{Langue|ja|[[国]]}} et {{Langue|ja|宝}} signifie « trésor du pays ». C'est la forme simplifiée d'une [[Kyūjitai|graphie traditionnelle chinoise]] plus ancienne : {{Langue|ja|國寶}}.</ref> », « trésor national », est utilisé au Japon bien avant son introduction, à la fin du {{s-|XIX}}, dans le cadre législatif national pour définir les biens culturels du patrimoine national les plus importants<ref name="Seidel_1981_230" group="B">{{Harvsp|Seidel|1981|p=230-231|id=Seidel1981}}.</ref>.

Au début du {{s-|IX}}, le moine [[Saichō]] (767 – 822), fondateur de la branche [[Tendai]] du bouddhisme, élabore une classification des adeptes de l'enseignement du « [[Bouddhisme mahāyāna|Grand Véhicule]] » et désigne « trésor du pays » tout bouddhiste émérite, proche de l'[[Nirvana (monde indien)|éveil]]. Il tire son inspiration des écrits bouddhistes importés de Chine, eux-mêmes influencés par les préceptes sur la vertu du philosophe chinois de l'[[Période des Royaumes combattants|antiquité]] : [[Mozi|Bokushi]] (479 – 392 {{av JC}})<ref name="Seidel_1981_230" group="B" />. Cette acception du terme « {{Langue|ja-Latn|kokuhō}} » correspond à l'usage de l'expression {{japonais|« [[Trésor national vivant du Japon|trésor national vivant]] »|人間国宝|Ningen Kokuhō}}, apparue au milieu du {{s-|XX}}<ref group="B">{{Harvsp|Seidel|1981|p=232, 260-261|id=Seidel1981}}.</ref>{{,}}<ref name="Guth_1996_313" group="B">{{Harvsp|Guth|1996|p=313|id=Guth1996}}.</ref>.

D'autres sens du terme affirment la valeur sacrée d'objets dont la possession confère une autorité éminente. Au {{s-|XIII}}, le maître zen [[Dōgen]] (1200 – 1253), fondateur de l'école [[Sōtō]] du [[zen|bouddhisme zen]] au Japon, rapporte de son pèlerinage initiatique en Chine un « lourd trésor du pays<ref group="n">{{japonais|« Lourd trésor du pays »|重國寶|Jūkokuhō}}.</ref> » : une relique sacrée de [[Siddhartha Gautama|Bouddha]], héritage d'un maître bouddhiste chinois<ref group="B">{{Harvsp|Seidel|1981|p=254-255|id=Seidel1981}}.</ref>{{,}}{{note|Il s'agit d'un vêtement patriarcal sacré, transmis, en Chine, au sein la [[Chán (bouddhisme)|secte bouddhiste du Chán]] de génération en génération. L'origine de ce froc remonterait à [[Siddhartha Gautama|Shakyamuni]], fondateur historique du bouddhisme, et, par suite, désignerait l'école du Chán comme seule détentrice de la vraie [[Canon bouddhique|Loi du Bouddha]]<ref group="B">{{Harvsp|Seidel|1981|p=251-254|id=Seidel1981}}.</ref>.|group="n"}}. De même, dès la [[Mythologie japonaise|fondation mythique de l'archipel japonais]] au {{-s-|VII}}, les [[Trésor impérial du Japon|Trois Trésors sacrés du Japon]] constituent des « trésors du pays », symboles légitimant le règne de la lignée impériale issue de l'[[empereur Jinmu]], à l'image des trésors dynastiques de la Chine antique, attributs du pouvoir religieux ou politique, transmis de génération en génération<ref group="B">{{Harvsp|Seidel|1981|p=255-256|id=Seidel1981}}.</ref>{{,}}<ref name="Guth_1996_313" group="B" />. Ces deux derniers sens de l'expression « trésor du pays » sont à l'origine du concept de « trésor national » qui ne concerna d'abord que des objets religieux précieux, appartenant majoritairement au culte bouddhique, puis, à partir du début du {{s-|XX}}, permit de distinguer dans le vaste inventaire du patrimoine culturel national du Japon les biens matériels d'une valeur historique ou artistique exceptionnelle<ref group="B">{{Harvsp|Seidel|1981|p=260-261|id=Seidel1981}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Guth|1996|p=313-315|id=Guth1996}}.</ref>.

== Histoire ==
=== Avant l'ère Meiji ===
Jusqu'à l'ouverture de l'[[ère Meiji]] (1868 – 1912), le concept de « patrimoine national » n'existe pas au Japon<ref group="B">{{Harvsp|Marquet|2002|p=1|id=Marquet2002}}.</ref>. La conservation, l'étude, le recensement et la présentation au public de biens culturels sont l'apanage du clergé bouddhiste, dès l'[[époque de Nara]] (710 – 794), des prêtres des [[Sanctuaire shinto|sanctuaires shintō]], de l'aristocratie impériale, et, pendant l'[[époque d'Edo]] (1603 – 1868), des nobles de la cour shogunale et des familles de la classe guerrière des [[samouraï]]s influentes. Il s'agit surtout d'assurer la préservation de biens religieux : objets précieux et documents historiques<ref group="B">{{Harvsp|Marquet|2002|p=2-4|id=Marquet2002}}.</ref>.

[[Fichier:Matsudaira Sadanobu.jpg|vignette|upright|Portrait de Matsudaira Sadanobu ([[peinture sur soie]], 1787).|alt=Peinture sur soie en couleur d'un homme assis en tailleur, vêtu d'une robe marron et noire et d'une coiffe traditionnelles japonaises, sur fond aux teintes orangées dominantes.]]

À la fin du {{s-|XVIII}}, [[Matsudaira Sadanobu]], qui a quitté son poste de conseiller du shogun [[Tokugawa Ienari]] en [[1793]], dirige un groupe d'artistes qu'il charge de réaliser, à l'échelle nationale, un inventaire du patrimoine historico-artistique. Cette initiative privée aboutit, en [[1800]], à la publication, sur plusieurs années, d'un catalogue gravé sur bois<ref group="n">Le {{japonais|''Recueil de dix sortes d'antiquités''|集古十種|Shûko jisshu}}.</ref> présentant près de {{unité|2000|reproductions}} d'œuvres en tout genre : peintures, calligraphies, attirail militaire, instruments de musique, inscriptions gravées sur des objets de culte, objets en bronze<ref group="B">{{Harvsp|Marquet|2002|p=10|id=Marquet2002}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Demoule et Souyri|2014|p=112|id=DemouleSouyri2014}}.</ref>, etc.
Lorsque la [[Sakoku|politique d'isolement volontaire]], mise en place par [[Tokugawa Iemitsu]], troisième shogun de la dynastie Tokugawa, prend fin en [[1853]], le Japon commence à développer des échanges diplomatiques et commerciaux 
avec les [[États-Unis]] et des pays d'[[Europe]]. Des diplomates japonais envoyés en mission à l'étranger découvrent, entre autres, les institutions muséales américaines, anglaises et françaises<ref group="B">{{Harvsp|Marquet|2002|p=13-14|id=Marquet2002}}.</ref>.
Le penseur [[Fukuzawa Yukichi]], qui accompagna en tant qu'interprète une délégation diplomatique japonaise au début des [[années 1860]], écrit dans le premier volume de son livre ''[[Situation de l’Occident]]'', paru en 1866 : {{citation|Les musées sont destinés à réunir des produits naturels, des antiquités et des curiosités du monde entier, afin de les présenter au public et d’enrichir ainsi ses connaissances<ref group="B">{{Harvsp|Marquet|2002|p=15|id=Marquet2002}}.</ref>.}} Ce n'est cependant qu'après la [[Restauration de Meiji|révolution de Meiji]], qui débute en 1867, qu'un État centralisé, en voie de modernisation, entreprend de conserver de manière systématique les chefs-d'œuvre du pays et de constituer un [[patrimoine culturel]] national<ref group="B">{{Harvsp|Marquet|2002|p=13|id=Marquet2002}}.</ref>.

=== Ère Meiji ===
==== Chefs-d'œuvre en péril ====
[[Fichier:Nagane Tanaka Haibutsu Kishaku.jpg|vignette|gauche|Destruction d'un temple bouddhique à [[Nishio]] (Tanaka Nagane, 1911)<ref group="n">Illustration de couverture de l'ouvrage {{japonais|Histoire illustrée des martyrs de 1871|明治辛未殉教絵史|Meiji kanotohitsuji junkyō eshi}} publié en 1911 par Tanaka Nagane ({{OCLC|673638102}}).</ref>.|alt=Dessin en couleur montrant des hommes en train de détruire une cloche en bronze à l'aide d'une masse.]]

[[Fichier:Le Panthéon bouddhique (musée Guimet) (5430885030).jpg|vignette|upright|Grand [[mandala]] en bois du [[Tō-ji]] de Kyoto, rapporté du Japon par le collectionneur français [[Émile Guimet]] en 1877<ref>{{lien web|langue=fr|auteur institutionnel=[[Musée national des arts asiatiques - Guimet|Musée Guimet]]|titre=Disparition de Jean-François Jarrige|url=http://www.guimet.fr/fr/blog/la-breve/1046-disparition-de-jean-francois-jarrige|site=www.guimet.fr|consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>.|alt=Photo couleur de statues en bois laqué et doré de divinités bouddhiques dans une salle d'un musée.]]

Le [[gouvernement de Meiji]], issu de la révolution du même nom, instaure un [[shintoïsme d'État]]. Dès 1868, la promulgation d'une série d'ordonnances sur la [[Shinbutsu bunri|ségrégation entre le shintō et le bouddhisme]] entraîne dans tout le pays le retour en force du mouvement ''[[Haibutsu kishaku]]'', un courant de pensée qui prône l'expulsion du bouddhisme du pays<ref group="B">{{Harvsp|Guth|1996|p=314-315|id=Guth1996}}.</ref>. Des lieux de culte bouddhique sont détruits et une grande partie du patrimoine religieux des temples est dispersée<ref group="B">{{Harvsp|Marquet|2002|p=16-17|id=Marquet2002}}.</ref>{{,}}<ref name="DemouleSouyri_2014_114" group="B">{{Harvsp|Demoule et Souyri|2014|p=114|id=DemouleSouyri2014}}.</ref>{{,}}{{note|Il fut même question de vendre le ''[[Daibutsu]]'' de [[Kamakura]] au poids du bronze dont il est fait<ref group="B">{{Harvsp|Seidel|1981|p=229|id=Seidel1981}}.</ref>{{,}}<ref name="Edwards_2008_38" group="B">{{Harvsp|Edwards|2008|p=38|id=RobertsonEdwards2008}}.</ref> et de démanteler le [[château de Himeji]]<ref name="Bourdier_1993_92" group="B">{{Harvsp|Bourdier|1993|p=92|id=Bourdier1993}}.</ref>.|group="n"}} ; de nombreux biens culturels anciens sont notamment exportés vers l’étranger, les pièces de grande valeur venant enrichir, parmi d'autres, les collections du [[Musée national des arts asiatiques - Guimet|musée Guimet]] de Paris, du [[musée des beaux-arts de Boston]] et du musée national d'ethnologie de [[Leyde]] aux Pays-Bas<ref name="Ishiguro_2011">{{lien web|langue=fr|auteur=Michiko Ishiguro|titre=Le Japon des années 1870-1880 - Japon, photographies anciennes|série=Albums de Moritomi Saegusa|éditeur=Réunion des musées nationaux – Grand Palais|année=2011|url=http://www.guimet-photo-japon.fr/collection/japon.php|consulté le=1 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="Bourdier_1993_92" group="B" />. De plus, prenant le [[Occident|monde occidental]] comme étalon de la modernité, le nouveau pouvoir, installé à Tokyo, impulse une occidentalisation à marche forcée du pays ; cela se traduit concrètement par une remise en question, voire un rejet, des valeurs et des traditions autochtones et une amplification de l'abandon du patrimoine ancestral<ref name="Ishiguro_2011" />{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Yokoyama|2012|p=2|id=Yokoyama2012}}.</ref>. Bien plus que la confrontation avec l'Ouest, cette vague de destruction et d'abandon de biens de valeur culturelle et historique alarme des personnalités du pays et fait prendre conscience au pouvoir en place de la nécessité de définir une politique patrimoniale<ref name="DemouleSouyri_2014_114" group="B" />{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Marquet|2002|p=15-16|id=Marquet2002}}.</ref>.

==== Premières mesures de protection du patrimoine national ====
[[Fichier:Portrait Statue of Machida Hisanari.jpg|vignette|gauche|upright|Statue de Machida Hisanari ([[Musée national de Tokyo]], 1912).|alt=Photo noir et blanc d'une statue représentant un homme chauve, assis en tailleur sur un banc en bois et vêtu d'une robe traditionnelle japonaise (fond clair).]]

En [[1865]], [[Machida Hisanari]] est un de ces jeunes hommes qui ont quitté le [[Pays du Soleil levant]] pour un voyage d'études en Europe. Séjournant deux ans en Angleterre, il visite le plus que centenaire [[British Museum]], où il se familiarise avec le concept de patrimoine culturel et mesure l'impact sur le public des programmes éducatifs et culturels muséaux<ref>{{lien web|langue=en|auteur institutionnel=British Museum|titre=Machida Hisanari|sous-titre={{langue|en|Biographical details}}|url=https://www.britishmuseum.org/research/search_the_collection_database/term_details.aspx?bioId=204131|consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="Edwads_2008_39" group="B">{{Harvsp|Edwards|2008|p=39|id=RobertsonEdwards2008}}.</ref>. De retour au Japon, il devient, en 1870, secrétaire d'État dans un [[Ministère de l'Éducation (Japon)|ministère de l'Éducation]] embryonnaire<ref group="B">{{Harvsp|Inada|2015|p=22|id=Inada2015}}.</ref>. À ce poste, dans les hautes sphères du pouvoir, il s'emploie à faire cesser 
la dévastation du patrimoine historique national. En {{date-||mai|1871}}, suivant une recommandation de son ministère, l'État annonce un train de mesures visant à la protection des biens culturels anciens du pays ; le [[Muséographie|bureau muséographique]], une agence gouvernementale rattachée au tout nouveau [[Système éducatif de l'empire du Japon|ministère de l'Instruction publique]], est chargé de les mettre en œuvre sous sa direction<ref group="B">{{Harvsp|Satō|2011|p=49|id=Satō2011}}.</ref>{{,}}<ref group="n">{{citation|Le {{date-|23|mai|1871}}, une {{japonais|ordonnance sur la préservation des objets antiques et des choses anciennes|古器旧物保存方|Koki kyūbutsu hozon kata}} est publiée}} {{incise|{{Harvsp|Marquet|2002|p=22|id=Marquet2002}}|stop}}.</ref>.

La note de Hisanari adressée au [[Dajōkan|ministère des Affaires suprêmes]], l'organe central du nouveau régime attaché à la promulgation de la législation de Meiji, expose ses inquiétudes quant à la disparition d'antiquités {{citation|pouvant servir de témoignage pour l'étude du passé<ref name="Marquet_2002_21" group="B">{{Harvsp|Marquet|2002|p=21|id=Marquet2002}}.</ref>}} et met en avant {{citation|l'existence, dans les différents pays d'Occident, de musées d'antiquités, qui permettent de fournir des éléments pour connaître l'évolution historique, ainsi que les institutions et la civilisation matérielle des temps anciens<ref name="Marquet_2002_21" group="B" />}}. Une des premières actions concrètes du bureau des musées consiste à dresser l'inventaire des objets anciens dans toutes les [[Provinces du Japon|provinces du pays]], à la manière du ''[[Recueil de dix sortes d'antiquités]]'' de Matsudaira Sadanobu, publié {{unité|70|ans}} plus tôt<ref group="B">{{Harvsp|Marquet|2002|p=22-23|id=Marquet2002}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Guth|1996|p=315-316|id=Guth1996}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Pai|2014|p=58|id=Pai2014}}.</ref>. Cependant, cette entreprise ambitieuse n'a pas pu être menée à son terme faute de ressources financières suffisantes<ref group="B">{{Harvsp|Marquet|2002|p=40|id=Marquet2002}}.</ref>. En outre, les priorités du gouvernement de Meiji concernent moins la protection des richesses patrimoniales du pays que la mise sous tutelle des institutions religieuses, le repérage d'objets de valeur susceptibles d'être exposés ou vendus lors de manifestations culturelles de prestige organisées à l'étranger, comme les [[Exposition internationale|Expositions universelles]] de [[Exposition universelle de 1873|1873 à Vienne]] et de [[Exposition universelle de 1876|1876 à Philadelphie]], et l'identification d'œuvres à promouvoir comme modèles idéaux pour l'artisanat d'exportation<ref group="B">{{Harvsp|Guth|1996|p=316|id=Guth1996}}.</ref>.
Ces dernières visées gouvernementales, purement commerciales, se calquent sur des pratiques mises en œuvre à la même époque par des gouvernements européens comme ceux de France et d'Angleterre<ref group="B">{{Harvsp|Guth|1996|p=317|id=Guth1996}}.</ref>.

À partir de 1880, le gouvernement finance la réfection des lieux saints aussi bien du bouddhisme que du shintoïsme {{incise|dès 1874, des fonds sont alloués aux sanctuaires shintō les plus importants|stop}}. En quatorze ans, {{unité|539|édifices religieux}} sont réparés ou reconstruits<ref name="Henrichsen_1998_12" group="B">{{Harvsp|Enders et Henrichsen|1998|p=12|id=EndersHenrichsen1998}}.</ref>.

[[Fichier:Baron Ryuichi Kuki.jpg|vignette|upright|Le baron Kuki Ryūichi.|alt=Portrait noir et blanc d'un homme âgé, en uniforme d'allure militaire sur fond sombre et portant une écharpe claire en bandoulière et, sur sa poitrine, des médailles.]]

En 1881, le bureau muséographique est intégré au [[ministère de l'Agriculture et du Commerce]], puis, en 1886, au {{japonais|[[Agence impériale|ministère de la Maison impériale]]|宮内省|Kunaishō}}. Ce dernier, établi en 1869, assure d'abord la gestion des biens de la [[Maison impériale du Japon|famille impériale]]. Conjointement avec le [[Ministère de l'Intérieur (Japon)|ministère de l'Intérieur]], chargé des Affaires religieuses, il étend ensuite son domaine d'intervention à la protection des antiquités et des arts anciens des temples et sanctuaires nationaux<ref group="B" name="Satō_2011_5152">{{Harvsp|Satō|2011|p=51-52|id=Satō2011}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Guth|1996|p=317-318|id=Guth1996}}.</ref>.

En 1886, le ''Kunaishō'' devient responsable de la gestion du [[musée national de Tokyo]], fondé en 1872 ; la même année, il dirige la construction des musées impériaux de [[Musée national de Kyoto|Kyoto]] et [[Musée national de Nara|Nara]], deux [[Capitale du Japon|anciennes capitales impériales]]<ref group="B" name="Satō_2011_5152" />. De 1884 à 1897, sous la tutelle du ministère de la [[Maison impériale du Japon|Maison impériale]], des experts en art, dont le peintre [[Kanō Eitoku]], l'[[Orientalisme scientifique|orientaliste]] américain [[Ernest Fenollosa]] et l'érudit japonais [[Okakura Kakuzō]], effectuent des recensements patrimoniaux dans tout le pays. Durant cette période, plus de {{unité|215000|œuvres}}<ref group="B">{{Harvsp|Pai|2014|p=81|id=Pai2014}}.</ref>{{,}}<ref name="Guth_1996_318" group="B">{{Harvsp|Guth|1996|p=318|id=Guth1996}}.</ref> d'une valeur artistique ou historique sont enregistrées sur catalogue et passent sous le contrôle de l'État {{incise|les œuvres importantes acquises sont réparties dans les trois grands musées nationaux<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Encyclopaedia Universalis|titre=Arts du Japon|volume=11|éditeur=Encyclopaedia Universalis|collection=Les Grands Articles|année=2015|mois=octobre|pages totales=60|format=livre électronique|passage=132|isbn=978-2-85229-925-2|isbn2=2852299259|oclc=953834286}}.</ref>}}, et le bureau d’enquête provisoire sur les trésors du pays<ref group="n">{{japonais|Le Bureau d’enquête provisoire sur les trésors du pays|臨時全国宝物取調局|Rinji zenkoku hōmotsu torishirabe-kyoku}}.</ref>, inauguré le {{date-|27 septembre 1888}} par le ''Kunaishō'' et placé sous la direction du baron [[Kuki Ryūichi]], est la première institution étatique japonaise à réaliser un {{citation|classement des œuvres d’art selon une échelle de valeurs fixée par l’État}}<ref name="Marquet_1999">{{lien web|langue=fr|auteur1=Christophe Marquet|url=http://marquet.inalco.free.fr/cours/Licence3-pensee_Japon_moderne/texte3.pdf|titre=Conscience patrimoniale et écriture de l'histoire de l’art national|description=Copie de la version originale publiée dans ''La nation en marche : études sur le Japon impérial de Meiji'', sous la direction de Claude Hamon et Jean-Jacques Tschudin, aux [[Éditions Philippe Picquier|Éditions P. Picquier]], {{ISBN|2877304426}} / {{OCLC|468395691}}|format=pdf|page=1-3|année=1999|en ligne le=4 octobre 2008|consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="Edwads_2008_39" group="B" />{{,}}<ref name="Guth_1996_318" group="B" />.

==== Premiers classements au titre de trésor national ====
[[Fichier:Privy Seal of Japan on 1897 Ancient Temples and Shrines Preservation Law script.jpg|vignette|gauche|Signature de l'[[Meiji (empereur)|empereur Meiji]] et [[Sceau privé du Japon]] sur le texte original de la loi {{n°|49}} du {{date-|10 juin 1897}} portant sur la protection des sanctuaires et temples anciens.|alt=Photo noir et blanc d'un sceau impérial sur un texte de loi écrit en japonais, noir sur fond blanc.]]

En [[1896]], le ministère de l'Intérieur met en place un comité pour la protection des édifices religieux anciens à la tête duquel il place l'architecte [[Itō Chūta]]<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Benoît Jacquet|éditeur=[[Maison franco-japonaise]]|lieu=Tokyo|volume=52|résumé=https://ebisu.revues.org/1615|url=http://ebisu.revues.org/pdf/1615|format=pdf|titre=Itō Chūta et son Étude architecturale du Hōryūji (1893)|sous-titre=comment et pourquoi intégrer l’architecture japonaise dans une histoire mondiale|périodique=Ebisu, études japonaises|année=2015|mois=septembre|issn=1340-3656|doi=10.4000/ebisu.1615|consulté le=1 octobre 2016|passage=108}}.</ref>. Le {{date-|10|juin|1897}}, il promulgue une [[Patrimoine culturel du Japon#Contenu de la Loi sur la protection des sanctuaires et temples anciens de 1897|loi portant sur la protection des sanctuaires et temples anciens]]<ref group="n">{{japonais|Loi sur la protection des sanctuaires et temples anciens|古社寺保存法|Koshaji hozon-hō}} {{incise|{{Harvsp|Marquet 2002|2002|p=42|id=Marquet2002}}|stop}}.</ref>{{,}}<ref group="n">Le texte de loi inclut aussi les objets sacrés des cultes dans le périmètre des biens patrimoniaux à protéger.</ref> ; l'expression {{japonais|« trésor national »|国宝|kokuhō}}, qui apparaît pour la première fois dans un document officiel, se trouve ainsi juridiquement définie : elle qualifie toute œuvre d'importance artistique ou historique exceptionnelle selon des critères établis par l'État<ref group="B" name="ref_auto_1">{{Harvsp|Satō|2011|p=53|id=Satō2011}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie]]|titre={{langue|ja|古社寺保存法（明治三十年六月十日法律第四十九号）}}|traduction titre=Loi sur la protection des anciens sanctuaires et temples ({{n°|49}}, {{date-|10 juin 1897}})|année=2016|mois=février|jour=22|url=http://www.mext.go.jp/b_menu/hakusho/html/others/detail/1318164.htm|site=www.mext.go.jp|consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Guth|1996|p=318-319|id=Guth1996}}.</ref>. Les critères de sélection des œuvres retenues par le législateur japonais s'inspirent à la fois des normes académiques dominantes dans l'Europe du {{s-|XIX}} et des canons valorisés par le mouvement intellectuel des « [[Kokugaku|Études nationales]] » né au Japon à l'époque d'Edo<ref group="B">{{Harvsp|Guth|1996|p=319|id=Guth1996}}.</ref>. À la même époque, parmi les pays du monde, seuls quelques-uns, tous européens, sont dotés d'une législation équivalente ; c'est le cas, par exemple, de l'Angleterre, de la France et de la Grèce<ref name="Edwards_2008_38" group="B" />.

La loi sur la protection des sanctuaires et temples anciens dispose que des mesures spéciales, notamment d'ordre financier, doivent être prises pour assurer la protection et la conservation des biens culturels classés « trésors nationaux », interdit la vente de ces derniers {{incise|des sanctions sont prévues en cas de manquement à la réglementation}}, et précise les modalités de présentation publique et périodique des œuvres classées dans les musées nationaux<ref group="B">{{Harvsp|Guth|1996|p=318 et 321|id=Guth1996}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Pai|2014|p=89-90|id=Pai2014}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Kakiuchi|2014|p=2|id=Kakiuchi2014}}.</ref>. Ainsi, dans tout le Japon, des œuvres vénérées pour leur valeur spirituelle deviennent des biens culturels nationaux aussi admirés pour leur valeur historique et artistique<ref group="B">{{Harvsp|Guth|1996|p=321-322|id=Guth1996}}.</ref>.

Le {{date-|28 décembre 1897}}, le bâtiment principal (''[[Bâtiment principal (Bouddhisme japonais)|kondō]]'') du [[Hōryū-ji]] d'[[Ikaruga (Nara)|Ikaruga]] ([[préfecture de Nara]]), un [[Temples bouddhistes au Japon|temple bouddhique]] fondé au début du {{s|VII}} et peu touché par la vague d'anti-bouddhisme du début de l'ère Meiji<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=edited by Dorothy C. Wong|auteur2=Eric M. Field|titre=Hōryūji reconsidered|lieu=Newcastle|éditeur=Cambridge Scholars|année=2008|pages totales=314|passage=XX (avant-propos)|isbn=978-1-84718-567-9|isbn2=1-84718-567-3|oclc=227278352}}.</ref>, est l'un des premiers biens culturels classés au titre de trésor national<ref name="CHO_146378" group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/heritages/detail/146378|titre={{langue|ja|法隆寺金堂}}|traduction titre=''Kon-dō'' du temple Hōryū|consulté le=10 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="Henrichsen_1998_13" group="B">{{Harvsp|Enders et Henrichsen|1998|p=13|id=EndersHenrichsen1998}}.</ref>. La même année, {{unité|44|édifices}} et {{unité|155|œuvres}} d'art religieux sont classés<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Alexander Mackay-smith|titre={{langue|en|Mission to preserve and protect}}|jour=29|mois=avril|année=2000|url=http://www.japantimes.co.jp/culture/2000/04/29/culture/mission-to-preserve-and-protect/|éditeur=[[The Japan Times]]|consulté le=4 décembre 2016}}.</ref>. De 1897 à 1929, dans le cadre de la nouvelle loi, le gouvernement japonais classe à l'inventaire des trésors nationaux {{unité|3704|œuvres}} et {{unité|845|bâtiments}} parmi les {{unité|170000|sanctuaires}} et monastères recensés à travers tout le pays<ref group="B">{{Harvsp|Marquet|2002|p=42|id=Marquet2002}}.</ref>.

<gallery mode="packed" caption="Édifices religieux classés trésors nationaux en 1897">
Horyu-ji National Treasure World heritage 国宝・世界遺産法隆寺57.JPG|''[[Bâtiment principal (Bouddhisme japonais)|Kondō]]'' du [[Hōryū-ji]].|alt=Photo couleur montrant, dressé sur une dalle en pierre beige, un bâtiment en bois à deux étages d'un temple bouddhique (couleurs dominantes de la structure : marron foncé et blanc). À l'arrière-plan, à gauche, une pagode à cinq étages, en bois marron, sur fond de ciel bleu parsemé de quelques nuages.
Osaki Hachiman-gu 20130819a.jpg|Salle du culte (''[[Haiden (Shinto)|Haiden]]'') du [[Ōsaki Hachiman-gū|sanctuaire Ōsaki Hachiman]] de [[Sendai]] ([[préfecture de Miyagi]])<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/184266|titre={{langue|ja|大崎八幡宮}}|traduction titre=Sanctuaire Ōsaki Hachiman|consulté le=19 octobre 2016}}.</ref>.|alt=Photo couleur de la façade ombragée de la salle du culte d'un sanctuaire shintō, structure en bois foncé dont le frontispice est doré par endroits. L'arrière-plan est constitué d'une rangée d'arbres au feuillage vert sous un ciel bleu sans nuages.
Chuson-ji Konjiki-do 02.JPG|{{japonais|''Konjikidō''|金色堂|extra={{litt.}} « salle d'or »}} du [[Chūson-ji]] de [[Hiraizumi]] ([[préfecture d'Iwate]])<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/199039|titre={{langue|ja|中尊寺金色堂}}|traduction titre=''Konjikidō'' du temple Chūson|consulté le=9 octobre 2016}}.</ref>.|alt=Photo couleur d'un chemin de dalles grises terminé par un escalier de pierres grises au pied d'un bâtiment à un étage d'un temple bouddhique et bordé d'étendues de pelouses boisées. Au premier plan, une clôture en bois ferme l'accès du chemin, et, à l'arrière-plan, on distingue une forêt sous un viel blanc laiteux.
Japan, Uji - Byodoin 2014.webm|{{japonais|''Hōōdō''|鳳凰堂|extra={{litt.}} « salle du Phénix »}} du [[Byōdō-in]] d'[[Uji]] ([[préfecture de Kyoto]])<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/heritages/detail/189783|titre={{langue|ja|平等院鳳凰堂}}|traduction titre=''Hōōdō'' du temple Byōdō|consulté le=10 octobre 2016}}.</ref>.|alt=Vidéo couleur d'un bâtiment en bois à un étage d'un temple bouddhique (couleurs dominantes de la structure : marron, blanc, et toit de tuiles grises). Un ciel bleu à l'arrière-plan, et, au premier plan, une étendue d'eau dans laquelle se reflète l'édifice religieux et le ciel.
Saimyoji Kora Shiga pref12bs4592.jpg|''[[Bâtiment principal (Bouddhisme japonais)|Hondō]]'' du [[Saimyō-ji|temple Saimyō]] de [[Kōra]] ([[préfecture de Shiga]])<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/200439|titre={{langue|ja|西明寺本堂}}|traduction titre=''Hondō'' du temple Saimyō|consulté le=10 octobre 2016}}.</ref>.|alt=Photo couleur d'un bâtiment en bois à un étage d'un temple bouddhique doté d'un toit de chaume. À l'arrière-plan, une forêt d'arbres verts sous un ciel blanc laiteux.
</gallery>

=== {{s-|XX}} ===
==== Lois de 1929 et 1933 ====
[[Fichier:Privy Seal of Japan on 1929 National Treasures Preservation law script.jpg|vignette|Signature de l'[[Hirohito|empereur Shōwa]] et Sceau privé du Japon sur le texte original de la loi {{n°|17}} du {{date-|27 mars 1929}} portant sur la conservation des trésors nationaux (ordonnance impériale {{n°|209}}).|alt=Photo noir et blanc d'un sceau impérial sur un texte de loi écrit en japonais, noir sur fond blanc.]]

En 1923, l'administration des affaires religieuses est transférée du [[Ministère de l'Intérieur (Japon)|ministère de l'Intérieur]] à [[Ministère de l'Éducation (Japon)|celui de l'Éducation]]<ref group="B" name="ref_auto_1" />. Sous l'égide de ce dernier, le champ d'application de la loi de préservation du patrimoine national est élargi ; une réforme de la loi de 1897, qui se traduit par la [[Patrimoine culturel du Japon#Contenu de la Loi de préservation des trésors nationaux de 1929|loi de Conservation des trésors nationaux]], est adoptée par le [[Diète du Japon|parlement national]] en {{date-||mars|1929}}. La nouvelle réglementation concerne non seulement les biens détenus par l'État, mais aussi ceux des [[Préfectures du Japon|départements]], des entreprises et des particuliers ; l'expression « trésor national » est conservée pour désigner toute œuvre classée<ref group="B">{{Harvsp|Inada|2015|p=24|id=Inada2015}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Kakiuchi|2014|p=3|id=Kakiuchi2014}}.</ref>{{,}}<ref name="Henrichsen_1998_12" group="B" />. Dans le cadre de cette loi, des peintures de [[Yosa Buson]] et d'[[Ike no Taiga]], et les ''[[Rouleaux illustrés du Dit du Genji]]'' détenus par le baron [[Masuda Takashi]], un industriel japonais, sont classés « trésors nationaux » par le [[Ministère de l'Éducation (Japon)|ministère de l'Éducation]]<ref group="B">{{Harvsp|Scott|2003|p=348, note 148|id=Scott2003}}.</ref>. De même, en 1937, les fonds de la puissance publique alloués à la restauration des édifices patrimoniaux permettent de rénover la résidence Yoshimura<ref group="n">{{japonais|Résidence Yoshimura|吉村家住宅|Yoshimura kejūtaku}}.</ref>, une demeure de notable typique du style architectural ''[[shoin-zukuri]]'' de l'[[époque Azuchi Momoyama]] (1573 – 1603) située dans l'ancien village de Shimaizumi, un quartier de la ville de [[Habikino]] ([[préfecture d'Osaka]]) depuis 1959<ref name="Henrichsen_1998_12" group="B" />{{,}}<ref>{{lien web|langue=ja|auteur={{langue|ja|羽曳野市役所}}|titre={{langue|ja|吉村家住宅}}|traduction titre=Résidence Yoshimura|mois=juin|année=2016|url=http://www.city.habikino.lg.jp/10kakuka/34shakaikyoiku/03bunkazai/04isekishokai/10edo/t_e_yoshimura.html|site=www.city.habikino.lg.jp|consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>.

Un texte législatif d'{{date-||avril|1933}}, ajoute au [[Droit japonais#Systèmes légal japonais moderne : les six codes|Code civil]] une réglementation ciblant le domaine des [[Beaux-arts (disciplines)|beaux-arts]]. La loi sur la Conservation des œuvres d'art importantes<ref group="n">{{japonais|Loi sur la Conservation des œuvres d'art importantes|重要美術品等ノ保存ニ関スル法律|jūyō bijutsuhin tōno hozon ni kan suru hōritsu}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie]]|titre={{langue|ja|重要美術品等ノ保存ニ関スル法律（昭和八年四月一日法律第四十三号）}}|traduction titre=Loi sur la Conservation des œuvres d'art importantes ({{n°|43}}, {{date-|1|avril|1933}})|année=2016|mois=février|jour=22|url=http://www.mext.go.jp/b_menu/hakusho/html/others/detail/1318167.htm|site=www.mext.go.jp|consulté le=2 octobre 2016}}.</ref> intègre les productions artistiques non couvertes par la loi de 1929 et vise à contrôler, en cette période de [[Grande Dépression]], la vente hors du territoire de biens culturels nationaux<ref group="B">{{Harvsp|Bourdier|1993|p=94|id=Bourdier1993}}.</ref>{{,}}<ref name="Henrichsen_1998_12" group="B" />. Dans le cadre de cette nouvelle loi, {{unité|8000|trésors}} patrimoniaux du pays passent sous la tutelle de l'État<ref name="Henrichsen_1998_12" group="B" />.

==== Patrimoine national à l'abandon ====
[[Fichier:Burning Nagoya Castle-2.JPG|vignette|Le [[Château de Nagoya (Aichi)|château de Nagoya]] en flammes après un [[Bombardements de Nagoya|raid aérien de l'armée américaine]] ({{date-|14 mai 1945}}).|alt=Photo noir et blanc d'un donjon de château en flammes, vu de nuit. Une colonne de feu s'élève dans le ciel sombre, du centre de l'image vers la droite.]]

Durant la première partie de l'[[Ère Shōwa (1926-1989)|ère Shōwa]] (1926-1989), la [[Expansionnisme du Japon Shōwa|politique d'expansion territoriale de l'empire du Japon]] conduit le pays à un conflit militaire avec son voisin chinois à partir de [[1937]]<ref group="n">Du {{date|1er|août|1894}} au {{date|17|avril|1895}}, un [[Guerre sino-japonaise (1894-1895)|premier conflit militaire]] avait opposé les deux peuples pour le contrôle de la [[Corée|péninsule coréenne]].</ref>, puis à son engagement dans la [[Seconde Guerre mondiale]] en [[1939]]. Au terme d'une enquête de deux années, publiée en 1948, le ministère de l'Éducation japonais établit que plus de 3 % des trésors nationaux répertoriés depuis 1897 ont été détruits pendant la période de guerre<ref name="SCAP_1948_28">{{article|langue=en|auteur institutionnel=Commandement suprême des forces alliées|titre={{langue|en|Summation {{n°|28}}}}|sous-titre={{langue|en|Non-Military Activities in Japan}}|traduction titre=Récapitulatif des activités non militaires au Japon|mois=janvier|année=1948|périodique={{langue|en|Non-Military Activities in Japan}}|volume=28|passage=335-336|oclc=503677078|éditeur=[[Commandement suprême des forces alliées]]|consulté le=9 octobre 2016}}.</ref>.

{| class="wikitable centre alternance"
|+ Bilan des dégâts causés aux trésors nationaux du Japon<br />au cours de la Seconde Guerre mondiale ({{date-|5 janvier 1948}}){{note|Les données présentées dans ce tableau sont extraites d'un rapport du [[Commandement suprême des forces alliées]] ; elles résument les résultats d'une enquête menée pendant deux ans, dans le cadre législatif d'avant-guerre, par le ministère de l'Éducation japonais et publiée le {{date-|5 janvier 1948}}<ref name="SCAP_1948_28" />.|group="n"}}
|-
| 
! scope="col" | Endommagés
! scope="col" | Détruits
! scope="col" | Total
! scope="col" | Enregistrés au<br />{{date-|15 août 1945}}
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Sculptures
| 6 || 6 || 12 || {{formatnum:2126}}
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Œuvres architecturales
| 33 || 222 || 255 || {{formatnum:1721}}
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Œuvres scripturales
| 1 || 7 || 8 || {{formatnum:1294}}
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Peintures
| 10 || 3 || 13 || {{formatnum:1180}}
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Sabres
| 1 || 4 || 5 || 569
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Œuvres des arts appliqués
| 0 || 0 || 0 || 534
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Total
| 51 || 242 || 293 || {{formatnum:7424}}
|}

À la suite de la défaite en 1945, le redressement, notamment économique, d'un archipel nippon profondément marqué par des décennies de guerre<ref group="n">Dès 1894, lorsque se déclenche la [[première guerre sino-japonaise]], l'[[Empire du Japon]] (1868 – 1945) s'enfonce dans une économie de guerre, qu'il ne quittera qu'à la fin de l'année 1945 avec sa [[Capitulation du Japon|défaite militaire]] face aux [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale]].</ref>, nécessite plusieurs années. C'est pourquoi, jusqu'à la fin des [[années 1940]], les questions relatives à la politique patrimoniale nationale disparaissent de l'ordre du jour du gouvernement japonais<ref name="Bourdier_1993_95" group="B">{{Harvsp|Bourdier|1993|p=95|id=Bourdier1993}}.</ref>. Cependant, une fois installées sur le sol nippon, les [[occupation du Japon|forces d'occupation]] affirment, par la voix de leur commandant en chef, le général [[Douglas MacArthur]], que {{citation|les œuvres et bâtiments de valeur historique, culturelle et religieuse seront précautionneusement protégés et conservés}}{{note|{{Citation étrangère|langue=en|Historical, cultural and religious objects and installations ... will be carefully protected and preserved<ref name="Scott_2003_353" group="B">{{Harvsp|Scott|2003|p=353|id=Scott2003}}.</ref>.}}|group="n"}}, et, une branche de l'administration du [[Commandement suprême des forces alliées]] (SCAP<ref group="n">Sigle correspondant au nom original de cet organisme en anglais : ''Supreme Commander of the Allied Powers''.</ref>), le service des arts et des monuments (A&M<ref group="n">{{langue|en|The Arts and Monuments division}}.</ref>){{note|Durant son mandat, cet organisme est dominé par des universitaires américains issus du [[Fogg Art Museum]], comme [[George L. Stout]], spécialiste de la conservation d'art, et [[Langdon Warner]], [[Histoire de l'art|historien de l'art]] formé à l'école de l'érudit japonais [[Okakura Kakuzō]] et de l'[[Orientalisme scientifique|orientaliste]] [[Ernest Fenollosa]]<ref group="B">{{Harvsp|Scott|2003|p=354-358|id=Scott2003}}.</ref>.|group="n"}}, décrit sa mission ainsi :{{Citation bilingue bloc|langue=en|initiation and recommendations regarding management and finance of numerous projects for the protection, preservation, restitution, salvage, or other disposition of works of art, antiquities, cultural treasures, museums, archival repositories, historic and scenic sites, and historical and natural monuments<ref name="Scott_2003_353" group="B" />.|initiateur et émetteur de recommandations concernant la gestion et le financement de projets visant à la protection, la conservation, la restitution, le sauvetage ou toute autre disposition, des œuvres d'art, des antiquités, des trésors culturels, des musées, des archives, des sites historiques et de beauté pittoresque, des monuments historiques et naturels.}} De fait, pendant toute la période d'occupation, l'{{Abréviation discrète|A&M|service des arts et des monuments}} contrôle la politique patrimoniale du Japon sans pour autant suspendre les lois déjà établies par le législateur japonais<ref group="B">{{Harvsp|Scott|2003|p=354|id=Scott2003}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Scott|2003|p=358-359|id=Scott2003}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Akagawa|2014|p=51|id=Akagawa2014}}.</ref>. Début {{date-|décembre 1945}}, dans le cadre de sa politique de démocratisation du pays, le {{Abréviation discrète|SCAP|Commandement suprême des forces alliées}}, qui s'applique à effacer des tables de la loi la [[Shintoïsme d'État|mystique nationaliste]] centrée sur la nature supposée divine de l'[[empereur du Japon]] qui prévaut depuis l'ère Meiji, ordonne la réquisition de toutes les armes détenues par des Japonais et publie la « [[directive shinto]] ». Le {{date-|10 janvier 1946}}, il précise aux autorités japonaises, à leur demande, qu'un permis de détention sera délivré à tout propriétaire d'un sabre considéré comme une œuvre d'art. Le {{date-|29 janvier 1946}}, un rapport établit que {{unité|569013|sabres}} ont été remis aux autorités et {{unité|86462|permis}} de détention ont été délivrés. Cependant, au cours des opérations de réquisitions à travers tout le pays, des œuvres de valeur culturelle ont été endommagées ou emportées comme souvenir par les occupants. En particulier, {{unité|42|sabres}} classés trésors nationaux ont été détruits<ref name="Kono_2011_185194">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Lyndel V. Prott|auteur2=Toshiyuki Kono|auteur3=Wojciech Kowalski|auteur4=Marie Cornu|titre=Témoins de l'histoire|sous-titre=recueil de textes et documents relatifs au retour des objets culturels|lieu=Paris|éditeur=[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]|année=2011|mois=mars|pages totales=462|passage=185-194|isbn=978-92-3-204128-9|isbn2=9232041286|oclc=838438305|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=-_2zbgXphRsC&printsec=frontcover}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Ned Greenwood|titre=Hachiman Taro|sous-titre=Firstborn of the God of War|traduction titre=Hachiman Tarō : premier-né du dieu de la guerre|lieu=Mustang|éditeur=Tate Publishing|année=2011|pages totales=332|passage=18|isbn=978-1-61777-532-1|isbn2=1617775320|oclc=740631835|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=inKezeEVwf8C&printsec=frontcover}}.</ref>. Après la fin de la période d'occupation, le « Kunimune », un ''[[tachi]]'' du {{s-|XIII}}, classé trésor national et appartenant depuis 1927 au [[Terukuni-jinja|sanctuaire Terukuni]] de la ville de [[Kagoshima]] ([[préfecture de Kagoshima]]), est vendu aux enchères aux États-Unis. En 1963, le collectionneur américain, acquéreur de l'objet précieux, le restitue de sa propre initiative à son propriétaire légitime<ref name="Kono_2011_185194" />{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Rita Reif|traduction titre=Antiquités : les Tortues Ninja n'ont jamais eu entre les mains ces sabres de samouraïs|titre={{langue|en|Antiques; Ninja Turtles never swung these samurai swords}}|jour=12|mois=janvier|année=1992|url=https://www.nytimes.com/1992/01/12/arts/antiques-ninja-turtles-never-swung-these-samurai-swords.html|site=[[The New York Times]]|consulté le=29 novembre 2016}}.</ref>.

==== Regain d'intérêt pour le patrimoine national ====
[[Fichier:Amidhaba paradise Horyuji Mural.JPG|vignette|Le bouddha [[Amitābha|Amida]] au [[Terre pure|paradis bouddhiste]], détail d'une fresque murale du ''[[Bâtiment principal (Bouddhisme japonais)#Kon-dō (époque Asuka et Nara)|kon-dō]]'' du [[Hōryū-ji]] (antérieur à 1949).|alt=Photo couleur d'une fresque murale figurant, en son centre, un bouddha assis dans la position du lotus, entouré de deux disciples (teinte beige dominante).]]

Bien que de nombreux trésors nationaux soient menacés, certains endommagés, voire détruits, au cours du conflit mondial {{incise|en {{date-||janvier|1945}}, par exemple, un [[Bombardements stratégiques sur le Japon|bombardement aérien]] endommage le ''Toyōke daijingū'', l'un des sanctuaires principaux du [[Ise-jingū|grand sanctuaire d'Ise]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|langue originale=ja|auteur1=Kiyoshi Kiyosawa|auteur2=Eugène Soviak|traducteur=Eugène Soviak, Kamiyama Tamie|préface=[[Marius Jansen]]|titre=A Diary of Darkness|sous-titre={{langue|en|The Wartime Diary of Kiyosawa Kiyoshi}}|titre original={{langue|ja|暗黑日記}}|traduction titre=Un journal des ténèbres : journal de temps de guerre de Kiyosawa Kiyoshi|lieu=Princeton|éditeur=[[Princeton University Press]]|année=1999|pages totales=391|passage=306-307|isbn=978-0-691-00143-2|isbn2=069100143X|oclc=39024697|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=9S_0gMthO8sC&printsec=frontcover}}.</ref> ; le {{date-|18|juin|1945}}, le [[Gosha-Suwa-jinja|sanctuaire Gosha]] de [[Hamamatsu]] ([[préfecture de Shizuoka]]), classé en 1914, est détruit<ref>{{Lien web|langue=ja|auteur institutionnel={{langue|en|Association to Record the Aomori Air Raids}}|traduction titre=Anciens trésors nationaux détruits pendant la guerre|titre={{langue|ja|戦災による焼失旧国宝建造物}}|année=2015|mois=août|jour=23|url=http://aomorikuushuu.jpn.org/kokuhou.html|consulté le=30 novembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=ja|auteur institutionnel={{langue|ja|五社神社・諏訪神社}}|traduction titre=À propos du sanctuaire Gosha-Suwa|titre={{langue|ja|五社神社 諏訪神社について}}|url=http://www.gosyajinjya-suwajinjya.or.jp/about.php|consulté le=30 novembre 2016}}.</ref> ; en juillet de la même année, le [[château de Himeji]] ne subit que des dégâts mineurs au milieu d'une ville réduite en cendres<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=UNESCO Centre du patrimoine mondial|titre=Himeji-jō|url=http://whc.unesco.org/fr/list/661/video|site=Unesco.org|description=Documentaire vidéo de {{unité|3|min}}|consulté le=9 octobre 2016}}.</ref>}}, les préoccupations concernant leur protection ne reviennent au premier plan qu'en [[1949]], à la suite de l'incendie du [[Hōryū-ji|temple Hōryū]] d'Ikaruga<ref name="Bourdier_1993_95" group="B" />{{,}}<ref name="Mohen_1999_302" group="B">{{Harvsp|Mohen|1999|p=302|id=Mohen1999}}.</ref>. Le {{date-|26 janvier 1949}}, des [[Peinture murale|peintures murales]], exemplaires de l'[[Art bouddhique|iconographie bouddhique]] japonaise et datant de la fin du {{s-|VII}}, prennent feu dans le bâtiment principal du Hōryū-ji, une œuvre architecturale classée trésor national depuis 1897<ref name="Jones_1966_238">{{article|langue=en|auteur=Murray Jones|titre={{langue|en|The Burned Murals of Hōryū-ji}}|sous-titre={{langue|en|A Transformation of the Gods}}|traduction titre=L'incendie des peintures murales du temple Hōryū : une transformation divine|résumé=https://www.jstor.org/stable/774980?seq=1#page_scan_tab_contents|éditeur={{langue|en|College Art Association}}|périodique={{langue|en|Art Journal}}|url=https://www.jstor.org/stable/774980|volume=25|numéro=3|mois=avril|année=1966|lieu=New York|site=[[JSTOR|JStor.org]]|doi=10.2307/774980|issn=0004-3249|passage=238|consulté le=9 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="CHO_146378" group="TN" />. L'émoi suscité dans tout le pays, et même au-delà, par cette perte incite le législateur japonais à reprendre le dossier<ref name="Bourdier_1993_95" group="B" />{{,}}<ref name="Jones_1966_238" />{{,}}<ref name="MEXT_2016_22">{{Lien web|langue=en|auteur institutionnel=[[Ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie]]|titre={{langue|en|The Protection of Cultural Properties}}|traduction titre=La protection des biens culturels|année=2016|mois=février|jour=22|url=http://www.mext.go.jp/b_menu/hakusho/html/others/detail/1317481.htm|site=www.mext.go.jp|consulté le=5 octobre 2016}}.</ref>.

Ce fait divers n'est en fait pas le seul déclencheur du renouveau d'intérêt du gouvernement japonais pour les questions patrimoniales. Selon le professeur de droit américain Geoffrey R. Scott, plusieurs autres causes le motivent : le développement d'un [[marché noir]] favorisé par une économie exsangue où s'organise un trafic d'œuvres d'art, les vols et les actes de vandalisme commis par les occupants {{incise|par exemple, le passage de camions militaires dans ses allées endommage le [[Kōraku-en|jardin paysager Kōraku]] d'[[Okayama]]<ref group="B">{{Harvsp|Scott|2003|p=372|id=Scott2003}}.</ref>}}, l'instauration d'une taxe foncière début 1946<ref group="n">La loi autorisait l'acquittement en nature de cette taxe {{incise|{{Harvsp|Scott|2003|p=369|id=Scott2003}}|stop}}.</ref> et l'imposition sur les biens visant à la redistribution des richesses entre les citoyens japonais{{note|Le {{date|12 novembre 1946}}, quelques jours après la promulgation de la nouvelle [[Constitution du Japon]], le [[Shigeru Yoshida|cabinet Yoshida]], sous la pression du {{Abréviation discrète|SCAP|Commandement suprême des forces alliées}}, promulgue une loi créant une taxe sur les biens<ref>{{article|langue=en|auteur=[[Commandement suprême des forces alliées]]|éditeur={{langue|en|Natural Resources Section}}|titre={{langue|en|Weekly Summary}}|traduction titre=Rapport hebdomadaire|périodique={{langue|en|Weekly Report}}|année=1947|volume=77-78|pages=16|lieu=[[Tokyo]]|url=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=ra8XAQAAIAAJ|oclc=7158118|consulté le=8 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Scott|2003|p=365|id=Scott2003}}.</ref>.|group="n"}} qui entraînent la dissimulation de biens ou leur revente en catimini {{incise|dans l'édition du {{date-|19 novembre 1946}} du ''Daiichi Shimbun''<ref group="n">Le {{japonais|''Daiichi Shimbun''|第一新聞}}.</ref>, un article porte le titre {{citation|Pour échapper à la taxe sur les biens, des trésors nationaux sont vendus au marché noir}}, et, le {{date-|19 décembre 1947}}, le ''[[Yomiuri Shimbun]]'' rapporte que {{citation|des détenteurs d'œuvres d'art, qui ont fait des pieds et des mains pour faire certifier trésor national des pièces d'artistes, renoncent à ce classement pour éviter d'être imposés}}<ref group="B">{{Harvsp|Scott|2003|p=366|id=Scott2003}}.</ref>}}, la multiplication des [[sans-abri]] {{incise|des familles installées illégalement dans l'enceinte du [[Zōjō-ji|temple Zōjō]] de Tokyo, par exemple<ref group="B">{{Harvsp|Scott|2003|p=370|id=Scott2003}}.</ref>}}, l'usage inconsidéré du feu {{incise|le {{date-|24 novembre 1949}}, le [[Jiji shimpō]], journal fondé en 1882 par Fukuzawa Yukichi<ref>{{Lien web|langue=en|auteur institutionnel=[[Université Keiō]]|titre={{langue|en|Relearning about Keio University and Yukichi Fukuzawa}}|traduction titre=L'université Keiō et Fukuzawa Yukichi revisités|année=2016|mois=juin|jour=13|url=https://www.keio.ac.jp/en/keio_in_depth/keio_view/2015/22.html|site=www.keio.ac.jp|consulté le=8 octobre 2016}}.</ref>, publie une liste de trésors nationaux partiellement brûlés par un incendie ; il mentionne notamment le [[Byōdō-in]] d'Uji, les châteaux de [[Château de Matsue|Matsue]]<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/139337|titre={{langue|ja|松江城}}|traduction titre=Château de Matsue|consulté le=14 octobre 2016}}.</ref> et de [[Château de Himeji|Himeji]]<ref group="B">{{Harvsp|Scott|2003|p=373-374|id=Scott2003}}.</ref>}}, l'insuffisance des aides de l'État destinées à la préservation des biens culturels prévues par les lois en vigueur<ref group="B">{{Harvsp|Scott|2003|p=377-378|id=Scott2003}}.</ref> et la pression constante de l'{{Abréviation discrète|A&M|service des arts et des monuments}} sur le ministère de l'Éducation chargé de la politique patrimoniale du Japon.

==== Loi de 1950 ====
{{Article connexe|Trésor national vivant du Japon}}
[[Fichier:Shigeru Yoshida signature on 1950 Law for the Protection of Cultural Properties.jpg|vignette|gauche|upright=0.6|Signature de [[Shigeru Yoshida]], {{48e|[[Premier ministre du Japon]]}}, sur le texte de loi {{n°|214}} du {{date-|1 mai 1950}} portant sur la protection des biens culturels.|alt=Photo noir et blanc de signatures sur une page d'un texte de loi écrit en japonais, noir sur fond blanc.]]

Le {{date-|30 mai 1950}}, le [[Ministère de l'Éducation (Japon)|ministère de l'Éducation]] promulgue, par ordonnance, la {{japonais|[[Patrimoine culturel du Japon#Contenu de la Loi sur la protection du patrimoine de 1950|loi sur la protection des biens culturels]]|文化財保護法|bunkazai hogohō}}<ref>{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie]]|titre={{langue|ja|文化財保護法（昭和二十五年法律第二百十四号）（抄）}}|traduction titre=Extraits du texte de loi portant sur la protection des biens culturelles ({{n°|214}}, 1950)|année=2016|mois=février|jour=22|url=http://www.mext.go.jp/b_menu/houan/an/166/07031212/005/005.htm|site=www.mext.go.jp|consulté le=10 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur institutionnel=[[Organisation mondiale de la propriété intellectuelle]]|titre=Japon|sous-titre=Loi sur la protection des biens culturels (loi {{n°|214}} du {{date-|30 mai 1950}}, modifiée en dernier lieu par la Loi {{n°|7}} du {{date-|30 mars 2007}})|url=http://www.wipo.int/wipolex/fr/details.jsp?id=6935|site=www.wipo.int|consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="Mohen_1999_302" group="B" /> qui entre en vigueur le mois suivant<ref name="MEXT_2016_22" />. Il crée, dans la foulée, un nouveau service : le comité national pour la protection des biens culturels, chargé de mettre en œuvre la nouvelle politique patrimoniale de l'État<ref group="n">{{japonais|Comité pour la protection des biens culturels|文化財保護委員会|bunkazai hogo-iinkai}}.</ref>{{,}}<ref name="MEXT_2016_22" />. Cette loi, dont le principal rédacteur est le romancier [[Yūzō Yamamoto]]<ref group="B">{{Harvsp|Marquet|2002|p=20 (note 30)|id=Marquet2002}}.</ref>, abolit, en les synthétisant dans le nouveau texte, les lois précédentes de 1897, 1919 et 1933, et, intégrant pour la première fois les [[Patrimoine culturel immatériel|biens culturels immatériels]] de valeur historique et artistique<ref group="B">{{Harvsp|Yokoyama|2012|p=3|id=Yokoyama2012}}.</ref>, valorise les savoir-faire traditionnels qui mettent en œuvre des {{citation|techniques artistiques ou artisanales dans des domaines aussi variés que le théâtre, la musique, le tissage, la teinture, les céramiques<ref group="B">{{Harvsp|Bourdier|1993|p=95-96|id=Bourdier1993}}.</ref>, etc.}} Incidemment, bien que la loi ne s'applique pas à des individus, le public japonais assimila rapidement tout savoir-faire ancestral exceptionnel désigné trésor national à son dépositaire, en forgeant et pérennisant, malgré les protestations du ministère de l'Éducation, des artistes et artisans concernés, l'expression impropre de {{japonais|« [[Trésor national vivant du Japon|Trésor national vivant]] »|人間国宝|Ningen Kokuhō}}<ref name="Mohen_1999_303" group="B">{{Harvsp|Mohen|1999|p=303|id=Mohen1999}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Bourdier|1993|p=96|id=Bourdier1993}}.</ref>, un concept reconnu en [[1993]], sous la dénomination de « [[Trésor humain vivant]] », par l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] sur proposition de la [[Corée du Sud]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[André Desvallées]]|directeur1=oui|auteur2=[[François Mairesse]]|directeur2=oui|auteur3=Yves Bergeron|et al.=oui|titre=Dictionnaire encyclopédique de muséologie|lieu=Paris|éditeur=[[Armand Colin]]|année=2011|pages totales=722|passage=412|isbn=978-2-200-27037-7|isbn2=2-200-27037-2|oclc=717863098}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur institutionnel=[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]|titre=Directives pour lʹétablissement de systèmes nationaux de « Trésors humains vivants »|année=2010|mois=mars|url=http://www.unesco.org/culture/ich/doc/src/00031-FR.pdf|format=pdf|site=www.unesco.org|passage=2|consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur institutionnel=[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]|titre=Favoriser la transmission du PCI|sous-titre=les Trésors humains vivants|url=http://www.unesco.org/culture/ich/fr/tresors-humains-vivants/|site=www.unesco.org|consulté le=1 octobre 2016}}.</ref>, et adopté par d'autres pays {{incise|la législation française, par exemple, définit le titre de « [[maître d'art]] » depuis 1994<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur institutionnel=[[Ministère de la Culture (France)|Ministère de la Culture et de la Communication]]|titre=La législation sur le patrimoine culturel immatériel en France|année=2014|mois=janvier|url=http://www.culturecommunication.gouv.fr/Politiques-ministerielles/Patrimoine-culturel-immateriel/Legislation-francaise-et-etrangere/La-legislation-sur-le-patrimoine-culturel-immateriel-dans-le-monde/La-legislation-sur-le-patrimoine-culturel-immateriel-en-France|site=www.culturecommunication.gouv.fr|consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>|stop}}.

[[Fichier:Burned Kinkaku.jpg|vignette|1950 : le pavillon d'or du [[Kinkaku-ji|temple Rokuon]] réduit en cendres.|alt=Photo noir et blanc des restes d'un bâtiment en bois après un incendie, sur fond de ciel blanc laiteux.]]

L'élaboration du nouveau texte législatif s'est déroulée sous le contrôle permanent de l'{{Abréviation discrète|A&M|service des arts et des monuments}}<ref group="B">{{Harvsp|Scott|2003|p=378|id=Scott2003}}.</ref>. Il a, en particulier, imposé au législateur japonais la nouvelle catégorie des {{japonais|« [[Bien culturel important|biens culturels importants]] »|重要文化財|jūyō bunkazai}}<ref group="B">{{Harvsp|Scott|2003|p=362|id=Scott2003}}.</ref>. L'introduction dans le texte de loi de cette sous-catégorie de celle rassemblant les biens culturels matériels permet de relever les critères de sélection des trésors nationaux {{incise|un trésor national est désormais une {{citation|œuvre d'une valeur exceptionnelle aux yeux des Japonais ou d'une valeur universelle inestimable}}}}, et de doter les pouvoirs publics de moyens légaux plus importants pour assurer la conservation et la mise à disposition du public de ceux-ci<ref name="Henrichsen_1998_13" group="B" />. En conséquence, tous les biens classés au titre de trésor national en application des lois précédentes sont reclassés dans cette nouvelle catégorie et réévalués pour un classement au titre de trésor national<ref name="Henrichsen_1998_13" group="B" />{{,}}<ref name="CNPBC_1962_19" group="B">{{Harvsp|CNPBC|1962|p=19|id=CNPBC1962}}.</ref>{{,}}{{note|Les trésors nationaux classés selon la loi de 1950 sont parfois appelés {{japonais|{{citation|nouveau trésors nationaux}}|新国宝|shinkokuhō}}, afin de les distinguer de ceux classés selon les lois précédentes, nommés {{japonais|{{citation|anciens trésors nationaux}}|旧国宝|kyūkokuhō}}<ref name="CNPBC_1962_19" group="B" />.|group="n"}}. Ainsi, le {{date-|9 juin 1951}}, le ''kondō'' du temple Hōryū, classé trésor national en 1897, est reclassé sous la même désignation, parmi les biens culturels importants<ref name="CHO_146378" group="TN" />. En revanche, le [[Tenshu|donjon principal]] du [[château de Bitchū Matsuyama]], situé à [[Takahashi (Okayama)|Takahashi]] ([[préfecture d'Okayama]]) et classé trésor national en 1941, est reclassé bien culturel important selon les critères de sélection de la nouvelle loi<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/124037|titre={{langue|ja|備中松山城 天守}}|traduction titre=Donjon principal du château de Bitchū Matsuyama|consulté le=16 octobre 2016}}.</ref>. En marge de la refonte de la loi, le gouvernement japonais décide de retirer de l'inventaire des trésors nationaux le [[Kinkaku-ji|temple du Pavillon d'or]] de Kyoto, inscrit depuis 1897<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Reiko Tachibana|titre=Narrative as Counter-Memory|sous-titre={{langue|en|A Half-Century of Postwar Writing in Germany and Japan}}|lieu=New York|éditeur=State University of New York Press|collection=EBSCO eBook Collection|année=1998|mois=juillet|pages totales=345|passage=122|isbn=978-0-7914-3664-6|isbn2=0791436640|oclc=36857597|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=SWv20YwTyxAC&printsec=frontcover}}.</ref>. Entièrement reconstruit à la suite d'un incendie en 1950, l'inauthenticité de ses matériaux de construction ne le qualifiait plus comme bien culturel national exceptionnel<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Katharina Weiler|auteur2=Niels Gutschow|titre=Authenticity in Architectural Heritage Conservation|sous-titre={{langue|en|Discourses, Opinions, Experiences in Europe, South and East Asia}}|traduction titre=Authenticité dans la conservation du patrimoine architectural : discours, opinions et expériences en Europe et en Asie du Sud et de l'Est|éditeur=Springer International Publishing|année=2016|mois=juillet|pages totales=345|passage=8|isbn=978-3-319-30523-3|isbn2=3-319-30523-9|oclc=953233325|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=YhOfDAAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>{{,}}<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/suisensyo/kyoto/MAINTEXT/3b-M-j.html|titre={{langue|ja|鹿苑寺（通称：金閣寺）}}|traduction titre=Le Rokuon-ji, aussi nommé Kinkaku-ji|consulté le=15 octobre 2016}}.</ref>.

==== Aménagements de la loi de 1950 ====
La loi de conservation des biens culturels de 1950 fixe les fondements de la politique patrimoniale du Japon. Au cours des décennies suivantes, cette [[loi-cadre]] est enrichie et précisée, pour l'essentiel, par l'ajout à la définition du patrimoine national de nouvelles catégories de biens culturels.

En 1954, un amendement du texte de loi introduit une nouvelle catégorie de biens : les « documents folkloriques »<ref group="n">{{japonais|Documents folkloriques|民俗資料|minzoku shiryō}}.</ref>{{,}}<ref name="Inada_2015_29" group="B">{{Harvsp|Inada|2015|p=29|id=Inada2015}}.</ref>. En [[1968]], le ministère de l'Éducation dissout le comité national pour la protection des biens culturels et crée l'[[agence pour les Affaires culturelles]]<ref group="B">{{Harvsp|Bourdier|1993|p=98|id=Bourdier1993}}.</ref>{{,}}<ref name="Mohen_1999_303" group="B" />. En 1975, un nouvel amendement rebaptise la catégorie des documents folkloriques en « biens culturels folkloriques »<ref group="n">{{japonais|Biens culturels folkloriques|民俗文化財|minzoku bunkazai}}.</ref>, ajoute une nouvelle catégorie : les « ensembles de bâtiments traditionnels »<ref group="n">{{japonais|Ensembles de bâtiments traditionnels|伝統的建造物群|dentōteki kenzōbutsu-gun}}.</ref>, et précise que les « techniques de conservation des biens culturels »<ref group="n">{{japonais|Techniques de conservation des biens culturels|文化財の保存技術|Bunkazai no hozon gijutsu}}.</ref> peuvent aussi faire l'objet d'une protection<ref>{{Lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie]]|titre={{langue|ja|文化財保護法の改正：文部科学省}}|traduction titre=Modifications de la loi sur la protection des biens culturels|année=2016|mois=février|jour=22|url=http://www.mext.go.jp/b_menu/hakusho/html/others/detail/1318555.htm|site=www.mext.go.jp|consulté le=8 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="Inada_2015_29" group="B" />{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Yokoyama|2012|p=3-4|id=Yokoyama2012}}.</ref>. La sous-catégorie des « biens culturels enregistrés »<ref group="n">{{japonais|Bien culturel matériel enregistré|有形登録文化財|Yūkei tōroku bunkazai}}.</ref> étend la catégorie des biens culturels tangibles en 1996. Elle permet au gouvernement japonais d'identifier et placer sous sa protection, dans des conditions moins strictes que celles imposées aux propriétaires<ref group="n">Il peut s'agir d'une institution publique ou privée, d'une [[Préfectures du Japon|préfecture]], d'une [[Municipalités du Japon|municipalité]], d'une entreprise ou d'un particulier.</ref> pour la préservation des biens culturels matériels qualifiés d'importants, des œuvres de valeur patrimoniale, principalement des créations récentes ([[Chronologie du Japon#Époque moderne (Kindai) : Empire du Japon (1868 à 1945)|ère moderne]], voire [[Histoire contemporaine du Japon|époque contemporaine]]) menacées de disparition par l'[[urbanisation]] ou les changements de mode de vie<ref group="B">{{Harvsp|Bunkachō|2016|p=36|id=Bunkachō2016_en}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Inada|2015|p=31|id=Inada2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Akira Kikuchi|traducteur=Jean-Michel Butel|éditeur=[[Maison franco-japonaise]]|lieu=Tokyo|volume=52|résumé=http://ebisu.revues.org/1694|url=http://ebisu.revues.org/pdf/1694|format=pdf|titre=La glocalisation de la protection du patrimoine folklorique|sous-titre=l’exemple des coutumes liées à la riziculture dans le nord de la péninsule de Noto|titre original={{langue|ja|グローカル化する民俗文化財保護―奥能登の稲作民俗を事例として－}}|périodique=Ebisu, études japonaises|page=235|année=2015|mois=septembre|issn=1340-3656|doi=10.4000/ebisu.1694|consulté le=8 octobre 2016}}.</ref>. Puis, en 2004, la définition de l'ensemble des biens culturels est élargie aux « paysages culturels »<ref group="n">{{japonais|Paysages culturels|文化的景観|bunkateki keikan}}.</ref>{{,}}<ref name="Inada_2015_29" group="B" />. Aucune de ces nouvelles dispositions gouvernementales ne modifie cependant le périmètre des trésors nationaux établi depuis 1950, ni en quantité, ni en qualité. Un trésor national reste défini comme un bien culturel tangible important de valeur exceptionnelle et universelle<ref name="MEXT_199301_2122">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie]]|titre={{langue|en|Tangible Cultural Properties}}|traduction titre=Biens culturels matériels|année=2010|mois=mars|jour=17|url=http://www.mext.go.jp/b_menu/hakusho/html/hpae199301/hpae199301_2_122.html|site=www.mext.go.jp|consulté le=16 octobre 2016}}.</ref>.

[[Fichier:Yasukuni Shrine 2012.JPG|vignette|Le ''[[Haiden (Shinto)|haiden]]'' du [[Controverses sur le sanctuaire Yasukuni|controversé sanctuaire Yasukuni]] de Tokyo (2012).|alt=Photo couleur d'un torii (au premier plan) et du bâtiment réservé au culte dans l'enceinte d'un sanctuaire shintō. En arrière-plan, un ciel bleu.]]

Du début des années 1950 jusqu'en [[1972]], plus de {{unité|10000|biens}} culturels tangibles importants, dont un millier de trésors nationaux, sont inscrits au patrimoine national par le gouvernement japonais<ref name="MEXT_2016_131787">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie]]|titre={{langue|ja|国宝・重要文化財の調査指定の推進}}|traduction titre=Avancement de l'étudde pour le classement des biens culturels tangibles importants et des trésors nationaux|année=2016|mois=octobre|jour=12|url=http://www.mext.go.jp/b_menu/hakusho/html/others/detail/1317871.htm|site=www.mext.go.jp|consulté le=26 novembre 2016}}.</ref>. Dans un Japon en plein « [[Miracle économique japonais|boom économique]] » et dont la visibilité sur la scène internationale s'est accrue après les [[Jeux olympiques d'été de 1964]] organisés à Tokyo, l'[[Expansionnisme du Japon Shōwa|idéologie nationaliste du début de l'ère Shōwa]] connaît un regain d'intérêt parmi les élites intellectuelles et politiques du pays. Des initiatives sont prises pour remettre au goût du jour les anciens symboles shintō de l'unité nationale comme le sanctuaire de la capitale nippone, dédié aux soldats japonais morts {{Citation|au nom de l'empereur du Japon}} de [[1868]] à [[1951]] : le [[Yasukuni-jinja]]. Les tentatives du pouvoir en place pour classer ce dernier au titre de trésor national échouent cependant grâce à la vigilance des partis de gauche et de la [[Catholicisme au Japon|communauté des catholiques japonais]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Johannes Hirschmeier|auteur2=Tusenehiko Yui|titre=The Development of Japanese Business|sous-titre=1600-1973|traduction titre=Le développement du commerce japonais : 1600-1973|lieu=Oxford|éditeur=[[Routledge]]|collection={{langue|en|Economic history}}|année=2013|mois=novembre|année première édition=1975|pages totales=345|passage=294-295|isbn=978-1-136-60414-0|isbn2=1-136-60414-6|oclc=863823150|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=vcX5AQAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>.

== Procédure de classement ==
{{Article détaillé|Bien culturel important}}
[[Fichier:Processus de désignation des trésors nationaux au Japon.png|vignette|upright=2.7|center|Procédure de classement des trésors nationaux au Japon.|alt=Dessin couleur d'un schéma décrivant la procédure de classement des trésors nationaux au Japon.]]

Selon la catégorisation du patrimoine national définie par la loi, les trésors nationaux appartiennent à la catégorie des biens culturels matériels (œuvres architecturales, beaux-arts, documents historiques, objets artisanaux ou [[Artéfact (archéologie)|artéfacts]]), et à la sous-catégorie des biens culturels matériels importants<ref name="MEXT_199301_2122" />. Le comité pour la protection des biens culturels de l’[[agence pour les Affaires culturelles]] a la charge d'inventorier, parmi le patrimoine culturel identifié, les biens nécessitant la protection de l'État. Après une enquête d'évaluation, il émet une recommandation de classement auprès du [[ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie]] (''Monbushō''<ref group="n">{{japonais|''Monbushō''|文部省}}, forme abrégée du nom du ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie.</ref>). Ce dernier décide du classement au titre de bien culturel important puis, dans un second temps, de trésor national<ref>{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie]]|titre={{langue|en|Designation and selection of cultural properties}}|traduction titre=Biens culturels matériels|année=2010|mois=mars|jour=17|url=http://www.mext.go.jp/b_menu/hakusho/html/hpae199301/hpae199301_2_108.html|site=www.mext.go.jp|consulté le=16 octobre 2016}}.</ref>. Il officialise par décret ses inscriptions au patrimoine national et délivre un certificat au propriétaire du bien {{incise|le classement prend effet dès promulgation au journal officiel|stop}}<ref name="Mohen_1999_303" group="B" />{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Bunkachō|2016|p=37|id=Bunkachō2016_en}}.</ref>.

== Classification formelle ==
Dans sa documentation officielle, l'agence pour les Affaires culturelles répartit les biens culturels tangibles importants, et donc les trésors nationaux, dans deux catégories : les œuvres architecturales<ref group="n">{{japonais|Œuvres architecturales|美術工芸品|bijutsukōgei-hin}}.</ref> et les œuvres des beaux-arts et de l'[[artisanat]]<ref group="n">{{japonais|Œuvres des beaux-arts|建造物|kenzōbutsu}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Bunkachō|2016|p=39|id=Bunkachō2016_en}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Bunkachō|2016|p=41|id=Bunkachō2016_en}}.</ref>. Cette classification ne correspond pas à une disposition légale mais à la structure de l'agence qui comprend un département des biens culturels composé de plusieurs divisions dont celles des Beaux-Arts et de « l'architecture et autres structures »<ref group="B">{{Harvsp|Bunkachō|2016|p=1|id=Bunkachō2016_en}}.</ref>. Chacune des deux catégories principales se subdivise en diverses catégories d'inventaire :

{| class="wikitable centre" cellspacing="0" style="border: 2px solid black;"
|- style="text-align: center;"
| colspan="7" | Œuvres architecturales<ref name="Bunkachō_2016_ja_40" group="B">{{Harvsp|Bunkachō|2016|p=40|id=Bunkachō2016_en2}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Bunkachō|2009|p=36|id=Bunkachō2009}}.</ref>
|-
| rowspan="2" |
! scope="col" colspan="3" style="background-color: #b2e5b2;" | Trésors nationaux
! scope="col" colspan="3" | Biens culturels tangibles importants<ref group="n">Les valeurs affichées incluent les trésors nationaux.</ref>
|- style="text-align: center;"
! scope="col" style="background-color: #b2e5b2;" | 2016
! scope="col" | 2009
! scope="col" | 1972<ref name="MEXT_2016_131787" />
! scope="col" | 2016
! scope="col" | 2009
! scope="col" | 1972<ref name="MEXT_2016_131787" />
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Sanctuaires shintō
| style="background-color: #ddffdd;" | 75 (40) || 63 (37) || rowspan="5" | 249 (207) || {{formatnum:1219}} (572) || {{formatnum:1160}} (561) || rowspan="5" | {{formatnum:2631}} (1678)
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Temples bouddhiques
| style="background-color: #ddffdd;" | 163 (155) || 160 (154) || {{formatnum:1181}} (856) || {{formatnum:1115}} (846)
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Édifices religieux modernes
| style="background-color: #ddffdd;" | 0 || 0 || 44 (29) || 25 (23)
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Châteaux
| style="background-color: #ddffdd;" | 17 (5) || 16 (8) || 235 (53) || 235 (53)
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Résidences et bâtiments d'usage privé
| style="background-color: #ddffdd;" | 21 (15) || 20 (12) || {{formatnum:1358}} (537) || {{formatnum:1117}} (498)
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Équipements scolaires
| style="background-color: #ddffdd;" | 0 || 0 || 0 || 80 (41) || 65 (38) || 0
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Équipements culturels
| style="background-color: #ddffdd;" | 0 || 0 || 0 || 61 (36) || 38 (30) || 0
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Bâtiments gouvernementaux
| style="background-color: #ddffdd;" | 0 || 0 || 0 || 38 (27) || 25 (20) || 0
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Bâtiments commerciaux
| style="background-color: #ddffdd;" | 0 || 0 || 0 || 28 (21) || 23 (18) || 0
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Bâtiments du [[génie civil]]
| style="background-color: #ddffdd;" | 3 (1) || 0 || 0 || 253 (75) || 190 (60) || 0
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Autres
| style="background-color: #ddffdd;" | 3 (3) || 3 (3) || 0 || 278 (198) || 279 (197) || 0
|- style="text-align: center; background-color: #f5fffe;"
! scope="row" style="background-color: #f5fffe;" | Sous-total
| style="background-color: #e6fffc;" | 282 (219) || 262 (214) || 249 (207) || {{formatnum:4695}} ({{formatnum:2428}}) || {{formatnum:4272}} ({{formatnum:2344}}) || {{formatnum:2631}} ({{formatnum:1678}})
|- style="text-align: center;"
| colspan="7" | Œuvres des beaux-arts et de l'artisanat<ref group="B">{{Harvsp|Bunkachō|2016|p=42|id=Bunkachō2016_en2}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Bunkachō|2009|p=38|id=Bunkachō2009}}.</ref>
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Peintures
| style="background-color: #ddffdd;" | 159 || 157 || 145 || {{formatnum:2002}} || {{formatnum:1956}} || {{formatnum:1158}}
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Sculptures
| style="background-color: #ddffdd;" | 130 || 126 || 115 || {{formatnum:2692}} || {{formatnum:2628}} || {{formatnum:2372}}
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Œuvres de l'artisanat
| style="background-color: #ddffdd;" | 252 || 252 || 248 || {{formatnum:2447}} || {{formatnum:2415}} || {{formatnum:2075}}
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Calligraphies / Œuvres littéraires classiques
| style="background-color: #ddffdd;" | 224 || 223 || rowspan="2" | 264 || {{formatnum:1903}} || {{formatnum:1865}} || rowspan="2" | {{formatnum:2107}}
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Documents anciens
| style="background-color: #ddffdd;" | 60 || 59 || 759 || 726
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | [[Artéfact (archéologie)|Artéfacts]]
| style="background-color: #ddffdd;" | 46 || 43 || 34 || 618 || 567 || 312
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Collections de biens historiques
| style="background-color: #ddffdd;" | 3 || 2 || 0 || 191 || 154 || 0
|- style="text-align: center; background-color: #f5fffe;"
! scope="row" style="background-color: #f5fffe;" | Sous-total
| style="background-color: #e6fffc;" | 874 || 862 || 806 || {{formatnum:10612}} || {{formatnum:10311}} || {{formatnum:8477}}
|- style="text-align: center; background-color: White;"
! scope="row" style="background-color: White;" | Total
| style="background-color: #fffde6;" | {{formatnum:1143}} || {{formatnum:1124}} || {{formatnum:1013}} || {{formatnum:15268}} || {{formatnum:14583}} || {{formatnum:10155}}
|- style="background-color: White; border: 0px;"
| colspan="7" | {{*}} Entre parenthèses, le nombre de sites abritant les œuvres classées.
|}

En 2016, les trésors nationaux représentent environ 7 % de l'ensemble des biens culturels tangibles importants sélectionnés par le gouvernement japonais. Près de 90 % des œuvres sont classées depuis le début des [[années 1970]] et 76 % se rangent dans la catégorie des œuvres des beaux-arts et de l'artisanat.

=== Œuvres architecturales ===
Les œuvres architecturales sont les premiers biens culturels à faire l'objet d'un classement au titre de trésor national. Le législateur japonais intervient d'abord, à la fin du {{s-|XIX}}, pour assurer la protection des édifices religieux anciens. Puis, tout au long du siècle suivant, les textes de lois élargissent le domaine des trésors patrimoniaux aux constructions civiles et aux créations de l'ère moderne.

==== Sanctuaires shintō ====
{{Article connexe|Liste des Trésors nationaux du Japon (sanctuaires){{!}}Liste des sanctuaires classés trésors nationaux du Japon}}

[[Fichier:Nikko Yomeimon M3135.jpg|vignette|gauche|Le ''Yōmei-mon'' du sanctuaire Tōshō à Nikkō (2006).|alt=Photo couleur de la porte d'entrée d'un sanctuaire shintō, avec, de part et d'autre de son ouverture, une statue représentant un gardien divin, et, un second étage paré de dorures sous un toit de tuiles. En arrière-plan, une forêt d'arbres au feuillage vert.]]

En 2016, l'inventaire officiel des trésors nationaux du Japon recense {{unité|75|éléments}} architecturaux répartis dans {{unité|40|lieux}} de culte shintō<ref name="Bunkachō_2016_ja_40" group="B" />. Il s'agit, pour la plupart, de bâtiments typiques de la constitution d'un sanctuaire shintō : ''honden'' (bâtiment principal), ''[[Haiden (Shinto)|haiden]]'' (bâtiment consacré au culte) et ''[[karamon]]'' (« porte chinoise »). Le ''[[honden]]'' de l'[[Ujigami-jinja]], un sanctuaire situé dans la ville d'[[Uji]], est la plus ancienne structure classée ; elle remonte au {{s-|XII}}<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/156485|titre={{langue|ja|宇治上神社本殿}}|traduction titre=''Honden'' de l'Ujigami-jinja|consulté le=16 octobre 2016}}.</ref>. Le [[Nikkō Tōshō-gū]], de la ville de [[Nikkō]] ([[préfecture de Tochigi]]), abrite à lui seul cinq [[Monument historique|monuments historiques]] classés, dont la porte d'entrée dans le cœur de ce lieu saint : le ''[[Nikkō Tōshō-gū#Architecture|Yōmei-mon]]''<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/179105|titre={{langue|ja|東照宮陽明門}}|traduction titre=Le ''Yōmei-mon'' du sanctuaire Tōshō|consulté le=16 octobre 2016}}.</ref>. Au contraire, aucun élément architectural de l'emblématique [[Ise-jingū|grand sanctuaire d'Ise]] ([[préfecture de Mie]]) ne fait officiellement partie du patrimoine national. En effet, sa reconstruction périodique {{incise|tous les vingt ans depuis la fin du {{s-|VII}}}}, à l'identique, selon un rituel de purification appelé ''shikinen sengū''<ref group="n">{{japonais|{{lien|langue=ja|trad=遷宮|fr=Shikinen sengū}}|式年遷宮|extra={{litt.}} « année de la cérémonie commémorative impériale de déplacement d'un sanctuaire »}}.</ref>{{,}}<ref name="Hardacre_2016">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Helen Hardacre]]|titre=Shinto|sous-titre={{langue|en|a history}}|lieu=New York|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2016|pages totales=720|passage=84-86|isbn=978-0-19-062171-1|isbn2=0190621710|oclc=947145263|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=_Q81DQAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>, contrevient au critère d'authenticité des matériaux de construction, laquelle exige leur persistance dans le temps<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur institutionnel={{langue|en|UNESCO Office Kathmandu}}|titre=Revisiting Kathmandu|sous-titre={{langue|en|safeguarding living urban heritage}}|traduction titre=Revister Katmandou : sauvegarde d'un patrimoine urbain vivant|lieu=Paris|éditeur=UNESCO Publishing|année=2015|pages totales=346|passage=61|isbn=978-92-3-100070-6|isbn2=9231000705|oclc=943707059|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=VQRgCgAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>.

==== Temples bouddhiques ====
{{Article connexe|Liste des Trésors nationaux du Japon (temples){{!}}Liste des temples classés trésors nationaux du Japon}}
[[Fichier:Todaiji Daibutsuden.jpg|vignette|Le ''Daibutsu-den'' du Tōdai-ji, à Nara (2003).|alt=Photo couleur d'un imposant édifice religieux bouddhique en bois, à deux étages. Arrangement de poutres et de panneaux blancs, avec deux toitures de tuiles grises, sur fond de ciel bleu. Au premier plan, quelques dizaines de personnes se tiennent debout, dans l'allée qui mène aux marches de l'entrée du bâtiment.]]

Cette catégorie représente 60 % de l'ensemble des édifices classés et plus de mille ans de développement de l'architecture bouddhique ; cette proportion importante rappelle qu'à la fin du {{s-|XIX}}, les premières mesures de protection du patrimoine culturel national avaient pour but de sauver de la destruction les lieux de culte du bouddhisme<ref name="DemouleSouyri_2014_114" group="B" />. Il s'agit généralement d'un ''hondō'' (bâtiment principal), d'un ''kondō'' (bâtiment du culte), d'une pagode, d'un ''[[kairō]]'' ([[cloître]]), d'un ''[[shōrō]]'' ([[beffroi]]) ou d'un ''butsuden'' (« bâtiment du bouddha »), éléments caractéristiques d'un temple bouddhique<ref name="ACA_Database" group="TN">{{Lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site=www.bunka.go.jp|url=http://kunishitei.bunka.go.jp/bsys/|titre={{langue|ja|国指定文化財等データベース}}|traduction titre=Base de données : classement national des biens culturels|consulté le=17 novembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="CHO_Database" group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/|titre={{langue|ja|文化遺産データベース}}|traduction titre=Base de données : patrimoine culturel|consulté le=27 novembre 2016}}.</ref>.

Les trois quarts des biens patrimoniaux de cette catégorie se trouvent dans la région du Kansai ; la ville de [[Heijō-kyō|Nara]], l'ancienne capitale impériale de l'[[époque de Nara]] (710 – 794), berceau du [[Bouddhisme au Japon|bouddhisme nippon]], compte à elle seule {{unité|60|trésors}} dont dix-huit appartiennent au temple Hōryū<ref name="ACA_Database" group="TN" />{{,}}<ref name="CHO_Database" group="TN" />. Celui-ci possède les bâtiments les plus anciens ; le ''kondō'', la pagode à cinq étages et la porte centrale datent de la [[période Asuka]] (milieu du {{s|VI}} – [[710]]) et sont considérés comme les plus anciennes constructions en bois du monde<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur2=Dominique Auzias|auteur3=Jean-Paul Labourdette|et al.=oui|auteur institutionnel=[[Petit Futé]]|titre=Japon 2016|lieu=Paris|éditeur=Nouvelles Éditions de l’Université|année=2015|mois=septembre|pages totales=550|passage=291|isbn=978-2-7469-9213-9|isbn2=2746992132}}.</ref>. La plus grande structure en bois au monde fait aussi partie de cette catégorie : le ''[[Daibutsu-den]]'' du [[Tōdai-ji]], classé depuis 1898 et inscrit au patrimoine de l'humanité en 1998. La construction originale de cette œuvre remonte au milieu du {{s-|VIII}}, le bâtiment en place au début des [[années 2000]] date cependant de l'[[époque d'Edo]] (1603 – 1868)<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/156975|titre={{langue|ja|東大寺金堂（大仏殿）}}|traduction titre=Le ''kondō'' du temple Tōdai (''daibutsuden'')|consulté le=21 octobre 2016}}.</ref>.

==== Châteaux ====
{{Article connexe|Liste des Trésors nationaux du Japon (châteaux){{!}}Liste des châteaux classés trésors nationaux du Japon}}

[[Fichier:Matsumoto Castle far3 0504.jpg|vignette|Donjons du [[château de Matsumoto]].|alt=Photo couleur de deux donjons à plusieurs étages d'un château fort. Au premier plan, un pont de bois rouge au-dessus d'une étendue d'eau, et, en arrière-plan un ciel bleu avec quelques nuages blancs.]]

La plupart des [[Château japonais|châteaux du Japon]] ont été bâtis durant l'[[époque Sengoku]] (milieu du {{s-|XV}} – fin du {{s-|XVI}}), période de confrontations militaires incessantes, agitant tout le pays. À l'époque d'Edo, le pouvoir shogunal, soucieux de prévenir toute contestation de son autorité, fait détruire de nombreuses [[Fortification|structures fortifiées]] et interdit à tous les [[Daimyō|seigneurs féodaux]] sous son contrôle la construction de nouvelles [[Place forte|places fortes]]<ref name="NipponCom_2015_01">{{Lien web|langue=en|auteur institutionnel={{langue|en|Nippon Communications Foundation}}|titre={{langue|en|Japan’s Castles Stir Memories of Feudal Past (Photos)}}|traduction titre=Les châteaux du Japon ravivent les souvenirs d'un passé féodal|année=2015|mois=janvier|jour=1|url=http://www.nippon.com/en/images/i00029/|site=nippon.com|consulté le=19 octobre 2016}}.</ref>. Au début de l'ère Meiji, le nouveau gouvernement ordonne la démolition des forteresses de l'ancien régime défait. Et, au milieu du {{s-|XX}}, quelques-uns des châteaux qui ont échappé aussi aux catastrophes naturelles ([[tsunami]], [[Séisme|tremblements de terre]] et incendies subséquents) sont réduits en cendres par les bombardements aériens de la Seconde Guerre mondiale. À l'issue du conflit mondial, seuls douze châteaux possèdent encore leur donjon principal (''[[tenshu]]'') original<ref name="NipponCom_2015_01" />{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur institutionnel={{langue|en|JTB Corporation}}|titre={{langue|en|Japan's Castles}}|traduction titre=Châteaux du Japon|url=http://www.japanspecialist.co.uk/travel-tips/japans-castles/|éditeur=JTB London|consulté le=19 octobre 2016}}.</ref>. C'est pourquoi, parmi les sites historiques abritant un ou plusieurs édifices classés trésors patrimoniaux dans les [[années 1930]], seulement cinq rassemblent les trésors nationaux de cette catégorie au début des [[années 1950]]<ref name="CHO_Database" group="TN" />.

Le [[Château de Nagoya (Aichi)|château de Nagoya]], par exemple, dont les ''[[Yagura|sumi yagura]]'' ([[Tour (fortification)|tours d'observation]]) sont classées en 1930, est détruit en {{date|mai 1945}} par un [[Bombardements de Nagoya|raid aérien de l'armée américaine]]. Il perd son statut de trésor national cinq ans plus tard, mais demeure inscrit au titre de [[Monuments du Japon#Sites historiques et sites historiques spéciaux|site historique spécial]] depuis 1952<ref>{{Lien web|langue=en|auteur institutionnel=Mairie de Nagoya|titre={{langue|en|The Hommaru Palace in the Nagoya Castle Grounds}}|traduction titre=Le palace Honmaru du château de Nagoya|url=http://www.nagoyajo.city.nagoya.jp/honmarugoten/14_english/index.html|consulté le=19 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/161398|titre={{langue|ja|名古屋城跡}}|traduction titre=Vestiges du château de Nagoya|consulté le=19 octobre 2016}}.</ref>. Au contraire, le [[château de Matsumoto]] ([[préfecture de Nagano]]) conserve son statut, acquis en 1936<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/146121|titre={{langue|ja|松本城天守 乾小天守}}|traduction titre=Donjon nord-ouest du château de Matsumoto|consulté le=19 octobre 2016}}.</ref>, et regroupe cinq trésors nationaux dont un donjon auxiliaire datant de l'[[ère Bunroku]] (1592 – 1596), tout comme le [[château de Himeji]] qui comprend {{unité|9|trésors}} nationaux datant du début du {{s-|XVII}} et classés depuis 1931. Ce dernier est, de plus, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité depuis 1993<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=UNESCO Centre du patrimoine mondial|titre=Himeji-jō|url=http://whc.unesco.org/pg.cfm?cid=31&id_site=661|site=Unesco.org|consulté le=19 octobre 2016}}.</ref>.

==== Résidences et bâtiments d'usage privé ====
[[Fichier:Nijo Castle.jpg|vignette|gauche|Bâtiments du palais Ninomaru du château de Nijō de Kyoto (2004).|alt=Photo couleur de trois bâtiments contigus en bois, sous un ciel bleu nuageux. Au premier plan, une cour au sol graveleux et une pelouse verte et arborée à gauche.]]

Cette catégorie recense les propriétés privées de valeur culturelle exceptionnelle. Elle comprend notamment le hall de réception de l'ancien [[palais du Tōgū]] de Tokyo, bâtiment inauguré en 1909, devenu plus tard le [[palais d'Akasaka]], et classé en 2009<ref group="TN">{{Lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site=www.bunka.go.jp|url=http://kunishitei.bunka.go.jp/bsys/bemaindetails.asp?register_id=102&item_id=00004367|titre={{langue|ja|旧東宮御所（迎賓館赤坂離宮）}}|traduction titre=Ancien palais du Tōgū (hall de réception du palais d'Akasaka)|consulté le=22 octobre 2016}}.</ref>. Dans cette même catégorie, sont répertoriés depuis 1939 six bâtiments résidentiels du [[château de Nijō#Palais Ninomaru|palais Ninomaru]], un quartier du [[château de Nijō]] de la ville de Kyoto. Ces demeures en bois de [[Pin (plante)|pin]], conçues au début du {{s-|XVII}} par l'architecte et maître de thé [[Kobori Enshū]] et des artistes de l'[[école Kanō]], servaient de résidence secondaire aux [[shogun]]s de la dynastie des Tokugawa de passage dans la cité impériale<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur institutionnel=[[Japan Airlines]]|titre=Château de Nijo (Nijojo)|url=http://www.fr.jal.com/frl/fr/guidetojapan/detail/index.html?spot_code=nijo|consulté le=23 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Karen M. Gerhart|titre=The Eyes of Power|sous-titre=art and Early Tokugawa Authority|traduction titre=Les yeux du pouvoir : l'art et l'autorité naissante des Tokugawa|lieu=Honolulu|éditeur=[[University of Hawaii Press]]|année=1999|pages totales=211|passage=22-24|isbn=978-0-8248-2178-4|isbn2=0824821785|oclc=897353230|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=UOOYE59AB9AC&printsec=frontcover|id=Gerhart1999}}.</ref>.

==== Bâtiments du génie civil ====
[[Fichier:Tomioka-Silk-Mill East-Cocoon-Warehouse.JPG|vignette|Entrepôt à [[cocon]]s de la filature de soie de [[Tomioka]] (2012).|alt=Photo couleur de la façade d'un entrepôt à deux étages, construction en briques rouges aux volets blancs fermés. Devant le bâtiment : un arrangement floral fait d'arbustes au feuillage vert et de massifs de fleurs rouges. Un ciel nuageux en arrière-plan.]]

Cette catégorie ne contient, en 2016, qu'une unique œuvre : un ensemble de bâtiments de la [[filature de soie de Tomioka]] ([[préfecture de Gunma]]). L'un des symboles de la modernisation du pays à l'ère Meiji, ce centre industriel du début des [[années 1870]] marque l'entrée du Japon dans l'ère industrielle mondialisée par assimilation et développement de technologies importées d'Occident. Il cesse toute activité de production de [[Soie|soie grège]] en 1987, intègre l'inventaire des biens culturels intangibles importants en 2006, la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en 2014, puis, la même année, accède au statut de trésor national<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/158535|titre={{langue|ja|旧富岡製糸場 東置繭所}}|traduction titre=Donjon nord-ouest du château de Matsumoto|consulté le=19 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur institutionnel=Direction de la planification de la préfecture de Gunma|titre=Filature de soie de Tomioka et les sites relatifs|sous-titre=le monde unifié grâce à la soie|mois=mars|année=2015|format=pdf|url=http://worldheritage.pref.gunma.jp/wp/wp-content/uploads/2014/06/fef6fab8f0aab4506fef368a07a7f459.pdf|consulté le=23 octobre 2016}}.</ref>.

==== Autres ====
[[Fichier:Shizutani School Auditorium.JPG|vignette|gauche|Auditorium de l'école Shizutani à Bizen (2010).|alt=Photo couleur d'une maison carrée en bois marron, surélevée par des piliers en bois et possédant un toit fait de tuiles couleur brique. Quelques arbres sous un ciel bleu, en arrière-plan.]]

Parmi les œuvres architecturales, trois constituent la catégorie des inclassables. L'[[église des Vingt-Six-Martyrs]] de [[Nagasaki]], sur l'île de [[Kyūshū]], entretient la mémoire des [[Persécution des chrétiens au Japon|victimes chrétiennes]] du [[Kanpaku|régent de l'empereur]] [[Go-Yōzei]] : [[Toyotomi Hideyoshi]], qui, en 1587, interdit, dans tout l'archipel en passe d'être unifié, la pratique du christianisme<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Pierre-Marie Auzas]]|directeur1=oui|auteur2=Yoshio Abe|auteur3=Jerzy Frycz|auteur4=Jean-Baptsiste Ache|titre=Actes du Colloque international Viollet Le Duc|sous-titre=Paris, 1980|lieu=Paris|éditeur=[[Nouvelles Éditions latines]]|année=1982|pages totales=318|passage=14|isbn=2-7233-0176-1|oclc=803059251}}.</ref>. Cet édifice religieux de style gothique, bâti en 1864, reçoit la distinction de trésor national en 1933<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/202449|titre={{langue|ja|大浦天主堂}}|traduction titre=Ōura Tenshudō|consulté le=21 octobre 2016}}.</ref>. Construite en 1581, la [[Nô#La scène|scène du théâtre Nō]] du [[Nishi-Hongan-ji]], un des temples de l'école [[Jōdo shinshū]] à Kyōto, est classée en 1908<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/200749|titre={{langue|ja|本願寺北能舞台}}|traduction titre=Scène du théâtre Nō du Hongan-ji|consulté le=21 octobre 2016}}.</ref>. L'[[auditorium]] de la plus ancienne institution scolaire du Japon, l'[[école Shizutani]] située dans la ville de [[Bizen (Okayama)|Bizen]] ([[préfecture d'Okayama]]), est inauguré en 1701 et classé en 1938<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/195710|titre={{langue|ja|旧閑谷学校 講堂}}|traduction titre=Kōdō de l'école Shizutani|consulté le=22 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur institutionnel={{Langue|en|Okayama Prefectural Tourism Federation}}|titre=Ancienne école de Shizutani|url=https://www.okayama-japan.jp/fr/spot/1065|site=Guide du tourisme officiel de la préfecture d'Okayama|consulté le=25 octobre 2016}}.</ref>.

=== Œuvres des beaux-arts et de l'artisanat ===
Prises en considération à partir d'{{date-|avril 1933}} par le gouvernement japonais, les œuvres des beaux-arts et de l'artisanat comptent, au début du troisième millénaire, pour plus de 75 % de l'ensemble des trésors nationaux. La plupart sont des biens culturels appartenant originellement à des temples bouddhiques ou à des sanctuaires shintō<ref name="ACA_Database" group="TN" />{{,}}<ref name="CHO_Database" group="TN" />.

==== Peintures ====
{{Article connexe|Liste des Trésors nationaux du Japon (peintures){{!}}Liste des peintures classées trésors nationaux du Japon}}
[[Fichier:Kano Eitoku - Cypress Trees - Google Art Project.jpg|vignette|upright=1.2|''[[Paravent au cyprès]]''<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/66342|titre={{langue|ja|檜図屏風}}|traduction titre=''Paravent au cyprès''|consulté le=24 octobre 2016}}.</ref> de [[Kanō Eitoku]] (fin du {{s-|XVI}}).|alt=Photo couleur d'un paravent peint de huit sections. Sur un fond doré représentant une nappe de nuages et des îlots rocheux dans une étendue d'eau, un arbre massif déploie ses branches noueuses et peu feuillues.]]

Cette catégorie rassemble des œuvres picturales (paysages, portraits, scènes de la cour impériale, [[Nature morte|natures mortes]]) du Pays du Soleil levant et aussi de l'[[empire du Milieu]], comme le ''Pigeon sur une branche de pêcher en fleurs'', peinture du début du {{s-|XII}} attribuée à l'[[Song Huizong|empereur Huizong des Song]] et classée en 1951<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/148098|titre={{langue|ja|絹本著色桃鳩図}}|traduction titre=Peinture sur soie : dessin d'un pigeon sur un pêcher|consulté le=24 octobre 2016}}.</ref>. Elle comprend de nombreux [[Rouleau suspendu|rouleaux suspendus]] ou ''[[kakemono]]'', des ''[[byōbu]]'' ([[paravent]]s peints), des ''[[emaki]]'' et des [[Peinture sur soie|peintures sur soie]], et couvre toutes les périodes de la [[peinture japonaise]], de l'époque de Nara, avec, par exemple, l{{'}}''emaki'' du {{s-|VIII}} : ''[[Sūtra illustré des Causes et des Effets]]'', jusqu'à l'ère d'Edo, illustrée par le ''[[Lavis|suiboku-ga]]'' à l'[[encre de Chine]], ''Myriade de maisons un soir de neige'', de [[Yosa Buson]], un maître du mouvement ''[[bunjin-ga]]''<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/194673|titre={{langue|ja|紙本墨画淡彩夜色楼台図〈与謝蕪村筆／〉}}|traduction titre=''Myriade de maisons un soir de neige'' d'Yosa Buson|consulté le=24 octobre 2016}}.</ref>. Les musées nationaux de [[Musée national de Tokyo|Tokyo]], [[Musée national de Nara|Nara]] et [[Musée national de Kyoto|Kyoto]] détiennent la majorité des œuvres dans leurs collections.

==== Sculptures ====
{{Article connexe|Liste des Trésors nationaux du Japon (sculptures){{!}}Liste des sculptures classées trésors nationaux du Japon}}

[[Fichier:Horyuji Monastery Sakya Trinity of Kondo (178).jpg|vignette|upright=0.6|''Triade de Shaka'', sculpture de [[Tori Busshi]] réalisée en 623.|alt=Photo noir et blanc d'une statue en bronze représentant un bouddha en position du lotus, entouré de deux assistants debout.]]

Les œuvres classées dans cette catégorie honorent des divinités du bouddhisme ou, dans une moindre mesure, du shintoïsme, et parfois le prêtre fondateur d'un temple. Elles sont représentatives de la [[sculpture japonaise]] de la période Asuka jusqu'à l'époque de Kamakura. Plus des trois quarts d'entre elles ont été confectionnées en utilisant du bois {{incise|certaines sont [[Vernis (peinture)|laquées]] ou dorées à la [[feuille d'or]]}}, du bronze, de l'argile ou de la pierre. L'une des plus anciennes sculptures appartient au temple Hōryū : la ''Triade de Shaka'', statue en bois de camphrier [[Dorure sur bois|recouvert de bronze]], datant de 623 et figurant le bouddha [[Siddhārtha Gautama|Shaka Nyorai]] entouré de deux de ses assistants, [[Manjushri|Monju Bosatsu]] et [[Samantabhadra|Fugen Bosatsu]]<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/148268|titre={{langue|ja|銅造釈迦如来及両脇侍像}}|traduction titre=Statue de bronze de Shaka Nyorai entouré de deux de ses assistants|consulté le=17 novembre 2016}}.</ref>.

À elle seule, la région du Kansai réunit plus de 90 % de tous ces chefs-d'œuvre ; les villes de Nara et Kyoto plus de la moitié<ref name="ACA_Database" group="TN" />{{,}}<ref name="CHO_Database" group="TN" />. Dans la préfecture de Nara, les temples [[Kōfuku-ji|Kōfuku]] et Hōryū abritent chacun dix-sept trésors nationaux relevant de l'art sculptural. La [[préfecture de Kanagawa]] peut tout de même s'enorgueillir de détenir le [[Kōtoku-in#Le Grand Bouddha|Grand Bouddha de cuivre]] du [[Kōtoku-in]] de [[Kamakura]], une représentation d'environ {{unité|13|m}} de haut d'[[Amitābha|Amida]], le bouddha des bouddhas, classée en 1958<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/188806|titre={{langue|ja|銅造阿弥陀如来坐像}}|traduction titre=Statue d'Amida en bronze|consulté le=24 octobre 2016}}.</ref>.

==== Œuvres de l'artisanat ====
{{Article connexe|Liste des Trésors nationaux du Japon (artisanat){{!}}Liste des œuvres de l'artisanat classées trésors nationaux du Japon}}

[[Fichier:Taima Mandala, 14th century, Metropolitan Museum of Art, 57.156.6.jpg|vignette|upright=0.6|Reproduction du ''Taima Mandala'' du temple Taima, œuvre classée en 1961.|alt=Photo couleur d'une tapisserie figurant une vison bouddhique du paradis, un bouddha et ses adeptes au centre d'un complexe religieux (couleurs dominantes : or et bronze).]]

La catégorie des œuvres de l'artisanat contient une centaine d'[[Arme blanche|armes blanches]], surtout des [[Sabre japonais|sabres japonais]] forgés à l'époque de Kamakura et exemplaires de techniques de [[Fabrication des sabres japonais|fabrication de sabres]] développées au Japon<ref name="ACA_Database" group="TN" />{{,}}<ref name="CHO_Database" group="TN" />. La plus ancienne de ces armes est une pièce en bronze doré, datant de la [[période Kofun]] (~250 – 538) et inscrite au patrimoine national au titre de trésor national en 1958 : un ''[[chokutō]]'' d'environ {{unité|120|cm}} de long doté d'un pommeau cuivré, [[Shintai|objet du culte shintō]] au sanctuaire [[Omura-jinja|Omura]] du village de [[Hidaka (Kōchi)|Hidaka]] ([[préfecture de Kōchi]])<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/125714|titre={{langue|ja|金銅荘環頭大刀拵}}|traduction titre=Fabrication de l'épée « Kondōsō kantō tachi »|consulté le=25 octobre 2016}}.</ref>.

Le reste de la catégorie, la majorité des œuvres, comprend des céramiques du Japon, et aussi de Chine ou de Corée, des boîtes laquées, des [[Broderie|tissus décorés]], parmi lesquels le ''[[Taima Mandala]]'', une tapisserie représentant la [[Terre pure]], tissée vers 763 et conservée au [[Taima-dera|temple Taima]], à [[Katsuragi]]<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/178152|titre={{langue|ja|綴織当麻曼荼羅図}}|traduction titre=Reproduction de la tapisserie ''Taima mandala''|consulté le=25 octobre 2016}}.</ref>, des objets précieux de temples ou de sanctuaires, comme des ''[[mikoshi]]'' et des miroirs sacrés, et des équipements militaires anciens, comme des [[Armure du samouraï|armures]] et des [[Kabuto (casque)|casques]] de [[samouraï]]s. L'ensemble couvre plus d'un millénaire d'histoire de l'artisanat japonais du {{s-|VII}} (période Asuka) jusqu'au {{s-|XVIII}} (époque d'Edo)<ref name="ACA_Database" group="TN" />{{,}}<ref name="CHO_Database" group="TN" />.

==== Calligraphies et œuvres littéraires classiques ====
{{Article connexe|Liste des Trésors nationaux du Japon (écrits : livres japonais){{!}}Liste des œuvres scripturales japonaises|Liste des Trésors nationaux du Japon (écrits : livres chinois){{!}}Liste des œuvres scripturales chinoises|Liste des Trésors nationaux du Japon (autres écrits){{!}}Liste des autres œuvres scripturales classées trésors nationaux du Japon}}

[[Fichier:Nihon Shoki Maeda.jpg|vignette|Section du {{11e|rouleau}} d'une édition du {{s-|XI}} du ''Nihon Shoki'', propriété de la [[Maeda Ikutokukai|fondation Maeda Ikutokukai]].|alt=Photo couleur d'un texte manuscrit en caractères chinois, à l'encre noire sur papier beige.]]

Différents types de documents écrits composent cette catégorie : des écrits de la [[liturgie]] bouddhiques, des [[Classique chinois|Classiques chinois]], des œuvres littéraires, des biographies, des ouvrages d'histoire, des traités de droit, des dictionnaires et des partitions musicales. Plus de la moitié de l'ensemble de ces œuvres appartiennent à la période du Japon classique (époques de Nara et [[Époque de Heian|Heian]] (794 – 1185))<ref name="ACA_Database" group="TN" />{{,}}<ref name="CHO_Database" group="TN" />. Le plus ancien de ces biens culturels est le « Sutra prêché dans la matrice par le bodhisattva », un texte canonique du bouddhisme rapportant un enseignement du bouddha encore à l'état de fœtus dans le ventre de sa mère. Classé en 1952 et conservé au [[Chion-in]] de Kyoto, il se présente sous la forme de cinq [[Volumen|rouleaux]] manuscrits dont trois datent de l'an 550 et sont originaires de la Chine de la [[dynastie Wei de l'Ouest]] (534 – 557)<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/150211|titre={{langue|ja|菩薩処胎経}}|traduction titre=Sutra prêché dans la matrice par le bodhisattva|consulté le=28 octobre 2016}}.</ref>. Des éditions de l'époque Heian du ''[[Nihon shoki]]'', un recueil de chroniques historiques et mythologiques du Japon ancien, et une transcription de l'époque Nanboku-chō du ''[[Kojiki]]'', une compilation de mythes concernant l’origine de l'archipel nippon, font aussi partie de cette catégorie<ref name="ACA_Database" group="TN" />{{,}}<ref name="CHO_Database" group="TN" />.

==== Documents anciens ====
{{Article connexe|Liste des Trésors nationaux du Japon (documents anciens){{!}}Liste des documents anciens classés trésors nationaux du Japon}}

[[Fichier:Go-Uda will.jpg|vignette|gauche|Testament de l'empereur Go-Uda (1267 – 1324).|alt=Photo couleur d'un texte écrit sur du papier en caractères chinois noirs sur fond rose, avec deux empreintes de mains en rouge à droite.]]

Les pièces de collection de cette catégorie forment un ensemble de documents anciens qui ont trait à l'[[histoire du Japon]]. Elles sont conservées, pour plus de la moitié, dans des temples bouddhiques. Il s'agit de [[Calligraphie extrême-orientale|lettres calligraphiées]] au pinceau, de [[Journal intime|journaux intimes]], de dossiers, de catalogues, de certificats, de décrets impériaux, de testaments, comme celui de l'[[Go-Uda|empereur Go-Uda]] exposé à Kyoto dans le [[Daikaku-ji|temple Daikaku]] de la secte [[Shingon]], ou de [[Carte topographique|cartes topographiques]] de la période Asuka jusqu'à l'ère Meiji<ref name="ACA_Database" group="TN" />{{,}}<ref name="CHO_Database" group="TN" />. Le plus ancien de ces documents est une [[épitaphe]] gravée sur un bloc de granite datant de la fin du {{s-|VII}} et classée en 1952<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/189366|titre={{langue|ja|那須国造碑}}|traduction titre=Épitaphe gravé sur une pierre d'un fonctionnaire territorial de Nasu|consulté le=29 octobre 2016}}.</ref>. Ce vestige épigraphique, attribué à un [[Kuni no miyatsuko|fonctionnaire territorial]] du Japon antique, appartient au sanctuaire Kasaishi d'[[Ōtawara]] ([[préfecture de Tochigi]]).

Ces trésors nationaux constituent des témoignages sur les relations entre la Chine et le Japon {{incise|les ''[[Souvenirs d'un pèlerinage en Chine en quête de la loi]]'' du moine bouddhiste [[Ennin]], par exemple, rapportent, sur quatre volumes, son séjour de neuf années dans l'empire du Milieu au {{s-|IX}}}}, l'arrivée et le développement du bouddhisme dans l'archipel nippon, l'organisation de l’État à différentes périodes de l'histoire nationale et la vie à la cour impériale japonaise<ref name="ACA_Database" group="TN" />{{,}}<ref name="CHO_Database" group="TN" />.

==== Artéfacts ====
[[Fichier:Tanabatake Venus. Middle Jōmon.JPG|vignette|upright=0.6|La [[Vénus de Jōmon]].|alt=Photo couleur d'un présentoir sous vitre d'un musée, sur lequel se tient unee statuette en terre cuite de couleur ocre représentant une femme enceinte.]]

La catégorie des artéfacts regroupe le produit de [[Fouille|fouilles archéologiques]] menées aux quatre coins du pays. Des offrandes funéraires et des ''[[haniwa]]'' (figurines funéraires) ont été découverts dans des tumuli (''[[kofun]]''), des [[Offrande votive|offrandes votives]] aux sommets ou aux flancs de montagnes, des objets de rites religieux dans les fondations de temples bouddhiques et des [[Dogū|statuettes en terre cuite]] dans divers autres sites. Ces vestiges d'un passé lointain fournissent des indices permettant de reconstituer une partie de la vie des groupes humains qui ont peuplé le Japon de la [[période Jōmon]] (~{{formatnum:15000}} – 300 {{av JC}}) à l'[[époque Nanboku-chō]] (1336 – 1392)<ref name="ACA_Database" group="TN" />{{,}}<ref name="CHO_Database" group="TN" />. Le [[sceau du roi de Na]], par exemple, découvert en 1784 sur l'[[Shikanoshima|île de Shikano]], à [[Fukuoka]], confirme l'existence du [[Nakoku|royaume Na]] et ses relations officielles, commerciales et diplomatiques, établies avec la Chine de la [[dynastie Han]] au {{s-|I}}<ref group="B">{{Harvsp|Pai|2014|p=44-45|id=Pai2014}}.</ref>. Les ''[[dogū]]'' de [[Chino (Nagano)|Chino]] ([[préfecture de Nagano]]) : la « [[Vénus de Jōmon]] » et la « Déesse masquée » (classée trésor national en 2014<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/136237|titre={{langue|ja|土偶／長野県中ッ原遺跡出土}}|traduction titre=Dogū : site archéologique de Nakappara|consulté le=29 octobre 2016}}.</ref>), révèlent que les hommes de la fin du [[Néolithique]] étaient animés non seulement d'un sentiment religieux mais aussi d'une sensibilité artistique.

==== Collections de biens historiques ====
[[Fichier:玉御冠1.jpg|vignette|gauche|La couronne ''Hibenkan'' de Sa Majesté du royaume de Ryūkyū<ref>{{Lien web|langue=en|auteur institutionnel={{langue|en|Naha City Historical Museum}}|traduction titre=Couronne royale, traversée par une épingle à cheveux ornementale|titre={{langue|en|Royal Crown (With an ornamental hairpin)}}|url=http://www.rekishi-archive.city.naha.okinawa.jp/en/archives/item1/2138|consulté le=28 octobre 2016}}.</ref>.|alt=Photo couleur d'une couronne noire en forme de toque, ornée de perles de couleurs rouge, bleue et dorée. L'objet est posé sur un présentoir rouge dans un musée.]]

La catégorie des collections de biens historiques regroupe trois collections d'objets anciens de valeur historique constituées par des personnes privées. La première se compose de {{unité|1251|pièces}} transmises dans la famille royale du [[royaume de Ryūkyū]] sur dix-neuf générations, du roi [[Shō En]] (1415 – 1476) à [[Shō Tai]] (1843 – 1901) de la [[Généalogie des dynasties Shō|seconde dynastie Shō]]. Elle comprend {{unité|1166|documents}} écrits et {{unité|85|œuvres}} de l'artisanat fabriquées entre les {{s2-|XV|XIX}} dont une couronne et des [[kimono]]s de cérémonie ayant appartenu au roi<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/202833|titre={{langue|ja|琉球国王尚家関係資料}}|traduction titre=Objets en relation avec la famille Shō du royaume de Ryūkyū|consulté le=28 octobre 2016}}.</ref>. Cet ensemble de biens culturels, classé depuis 2006, est exposé au [[musée d'histoire de Naha]], à [[Naha]], capitale de la [[préfecture d'Okinawa]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur institutionnel={{langue|en|Naha City}}|traduction titre=Musée d'histoire de Naha|titre={{langue|en|Naha City Historical Museum)}}|url=http://www.rekishi-archive.city.naha.okinawa.jp|consulté le=30 octobre 2016}}.</ref>. La deuxième collection réunit {{unité|47|objets}} (un certificat de citoyenneté de Rome, des images pieuses, un portrait du pape [[Paul V]], des [[rosaire]]s, des vêtements de prêtre, divers documents, un [[Kriss (arme)|kriss]] indonésien et une dague de [[Sri Lanka|Ceylan]]) ramenés par [[Hasekura Tsunenaga]] (1571 – 1622), un samouraï de [[Sendai]], vassal du [[daimyo]] [[Date Masamune]], de l'[[ambassade]] qu'il dirigea et qui le conduisit en Europe, via la [[Nouvelle-Espagne]], entre 1613 et 1620<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Louis Frédéric|auteur2=Kathe Roth|titre=Japan Encyclopedia|lieu=Cambridge|éditeur=[[Harvard University Press]]|collection={{langue|en|Harvard University Press reference library}}|année=2002|pages totales=1102|passage=293|isbn=978-0-674-01753-5|oclc=48943301|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=p2QnPijAEmEC&printsec=frontcover}}.</ref>.
Classée en 2001 et inscrite en 2013 au [[Registre international Mémoire du monde]], elle est exposée au [[musée de la ville de Sendai]] ([[préfecture de Miyagi]])<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/heritages/detail/158158|titre={{langue|ja|慶長遣欧使節関係資料}}|traduction titre=Objets en relation avec l'ambassade europèenne de l'ère Keichō|consulté le=29 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur institutionnel=[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]|titre=Japon et Espagne – Documents relatifs à la mission de l’ère Keicho en Europe|url=https://www.unesco.org/fr/memory-world/materials-related-keicho-era-mission-europe-japan-and-spain|site=www.unesco.org|consulté le=11 decembre 2024}}.</ref>.
La ville de [[Katori]] ([[préfecture de Chiba]]) conserve, dans un musée dédié, {{unité|2345|pièces}} historiques d'[[Inō Tadataka]], [[cartographe]] qui réalisa la première carte topographique de son pays au début du {{s-|XIX}}. Des centaines de cartes, de croquis techniques, des comptes rendus d'[[Topographie|études topométriques]], des lettres manuscrites, des traités scientifiques et des instruments de mesure (un [[Taximètre (marine)|taximètre]], un [[odomètre]], des [[Quadrant (instrument)|quadrants]] et des appareils de mesure de la longitude) forment cette collection promue trésor national du Japon en 2010<ref>{{Lien web|langue=en|auteur institutionnel={{langue|en|Katori City}}|traduction titre=Trésors nationaux : inventaire des biens historiques|titre={{langue|en|National Treasures: Inventory of Historic Materials}}|année=2016|mois=février|jour=1|url=http://www.city.katori.lg.jp/sightseeing/museum/en/kokuho.html|consulté le=30 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/202293|titre={{langue|ja|伊能忠敬関係資料}}|traduction titre=Objets en relation avec Inō Tadataka|consulté le=29 octobre 2016}}.</ref>.

== Mise en application de la loi ==
La loi sur la protection des biens culturels votée en 1950 et ses amendements successifs définissent le cadre légal pour la protection, la conservation et la présentation au public des biens culturels du Japon.

=== Mesures de protection et de conservation ===
[[Fichier:Tenshu of Himeji Castle 2.JPG|vignette|Le donjon principal du [[château de Himeji]] en cours de réfection (2013).|alt=Photo couleur d'un donjon de château recouvert d'une structure fermée pour effectuer des réparations (ciel bleu nuageux).]]

Plusieurs articles de la loi sur la protection des biens culturels précisent les modes de protection et de préservation des biens culturels tangibles importants<ref group="B">{{Harvsp|Bourdier|1993|p=99|id=Bourdier1993}}.</ref>. Aucun ne concerne en particulier les trésors nationaux auxquels s'applique la réglementation établie pour l'ensemble des biens culturels tangibles importants ; la loi prend toutefois un caractère spécifiquement obligatoire lorsqu'un trésor national nécessite une réparation<ref name="Henrichsen_1998_13" group="B" />.

Selon les termes de la loi, le propriétaire d'un bien culturel matériel classé par le gouvernement a la responsabilité d'en assurer la garde, la conservation et, le cas échéant, la réparation. De plus, il doit avertir l'agence pour les Affaires culturelles en cas de perte ou d'endommagement du bien possédé, obtenir son approbation avant tout transfert de propriété, déplacement, notamment une exportation<ref group="B">{{Harvsp|Bunkachō|2016|p=36 et 41|id=Bunkachō2016_en}}.</ref>, ou toute altération du bien<ref group="B" name="Kakiuchi_2014_5">{{Harvsp|Kakiuchi|2014|p=5|id=Kakiuchi2014}}.</ref>. La loi prévoit que les pouvoirs publics peuvent apporter leur assistance ou se substituer au propriétaire en cas de défaillance de celui-ci, et subventionner le coût d'éventuelles réparations<ref name="MEXT_2_146">{{lien web|langue=en|auteur institutionnel=[[Ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie]]|titre={{langue|en|Preservation and Utilization of National Treasures and Important Cultural Properties}}|traduction titre=Protection et mise en valeur des trésors nationaux et des biens culturels importants|année=2010|mois=mars|jour=17|url=http://www.mext.go.jp/b_menu/hakusho/html/hpae200001/hpae200001_2_146.html|site=www.mext.go.jp|consulté le=31 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="Bunkachō_2016_38_en" group="B">{{Harvsp|Bunkachō|2016|p=38|id=Bunkachō2016_en}}.</ref>. Des dispositions légales permettent d'accorder au propriétaire d'un bien culturel matériel classé des réductions de taxes en cas de legs ou de donation à un tiers privé. Des exemptions fiscales sur le revenu sont consenties lorsque le bien est transmis à une institution gouvernementale locale ou nationale, et le classement d'un édifice autorise des exemptions de taxes sur la propriété<ref name="MEXT_2_146" />{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Bunkachō|2016|p=9|id=Bunkachō2016_en}}.</ref>. Aussi, le gouvernement japonais dispose d'un [[droit de préemption]] lorsqu'un bien culturel matériel important classé est mis en vente par son propriétaire<ref name="Henrichsen_1998_13" group="B" />. Les citoyennes et citoyens japonais sont encouragés à contribuer à toutes les actions visant à protéger le patrimoine culturel national<ref group="B" name="Kakiuchi_2014_5" />.

=== Présentation au public des trésors nationaux ===
De par la loi, tout propriétaire d'un bien culturel tangible classé a la responsabilité de son exposition au public. De son côté, l'agence pour les Affaires culturelles peut émettre des recommandations auprès d'un propriétaire pour favoriser l'accès du public au bien culturel qu'il détient<ref name="Bunkachō_2016_38_en" group="B" />. La recommandation devient une injonction légale lorsque le propriétaire perçoit une subvention de l'État concernant le bien culturel qu'il possède ; la présentation au public est cependant limitée dans le temps<ref name="Henrichsen_1998_13" group="B" />.

[[Fichier:Japan, Tokyo national museum - Horyuji incense burner (2014).jpg|vignette|Musée national de Tokyo : exposition d'un brûle-parfum en bronze du Hōryū-ji, œuvre classée du {{s-|VII}} (période Asuka)<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/13764|titre={{langue|ja|鵲尾形柄香炉}}|traduction titre=Brûle-parfum avec poignée en forme de queue de pie|consulté le=20 novembre 2016}}.</ref>.|alt=Photo couleur d'un brûle-parfum en bronze avec poignée, exposé au centre d'une salle de musée peu éclairée. En arrière-plan (flou et sombre), une vitrine éclairée forme un angle droit le long du mur de la salle.]]

En plus de la protection et la conservation du patrimoine culturel du Japon, l'État japonais organise sa présentation au public en soutenant les initiatives locales et l'activité du {{langue|en|National Institutes for Cultural Heritage}}<ref group="n">{{japonais|{{lien|langue=ja|trad=国立文化財機構|fr=Agence nationale indépendante pour le patrimoine culturel}}|独立行政法人国立文化財機構|Dokuritsugyōseihōjin Kokuritsubunkazaikikō}}.</ref>, un organisme indépendant réunissant les musées nationaux de [[Musée national de Kyūshū|Kyūshū]], Tokyo, Kyoto, Nara et trois centres de recherches consacrés à l'étude du patrimoine culturel<ref>{{Lien web|langue=ja|auteur institutionnel=National Institutes for Cultural Heritage|traduction titre=Organisation du patrimoine culturel national|titre={{langue|ja|国立文化財機構}}|url=http://www.nich.go.jp|consulté le= 1 novembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="MEXT_199301_2_125">{{lien web|langue=en|auteur institutionnel=[[Ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie]]|titre={{langue|en|Tangible cultural properties: national museums}}|traduction titre=Biens culturels matériels : les musées nationaux|année=2010|mois=mars|jour=17|url=http://www.mext.go.jp/b_menu/hakusho/html/hpae199301/hpae199301_2_125.html|site=www.mext.go.jp|consulté le=1 novembre 2016}}.</ref>. Par une loi, promulguée en {{date-|décembre 1998}}, il a mis en place un système de prêt permettant aux propriétaires privés d'une œuvre d'art classée de la mettre à disposition d'un musée pour au moins cinq ans<ref>{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie]]|titre={{langue|ja|美術品の美術館における公開の促進に関する法律等の施行について}}|traduction titre=À propros de la mise en application de la loi visant à promouvoir l'exposition publique des œuvres d'art dans les musées|année=2016|mois=octobre|jour=12|url=http://www.mext.go.jp/b_menu/hakusho/nc/t19981127001/t19981127001.html|site=www.mext.go.jp|consulté le=1 novembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur institutionnel=[[Ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie]]|titre={{langue|en|The System of Enrolled Art Objects}}|traduction titre=Le système des « uvres d'art enregistrées »|année=2010|mois=mars|jour=17|url=http://www.mext.go.jp/b_menu/hakusho/html/hpae200001/hpae200001_2_137.html|site=www.mext.go.jp|consulté le=2 novembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="Bunkachō_2016_75_en" group="B">{{Harvsp|Bunkachō|2016|p=75|id=Bunkachō2016_en}}.</ref>. En 2015, grâce à ce système de prêt, {{unité|67|collections}} de biens culturels, rassemblant {{unité|8377|pièces}} dont quelques trésors nationaux, ont été exposées publiquement dans divers musées du pays<ref name="Bunkachō_2016_75_en" group="B" />. Le [[musée d'art]] de la ville de [[Fukuyama]] ([[préfecture de Hiroshima]]), par exemple, expose l{{'}}''Aizu Shintōgo'', un ''[[tantō]]'' de l'époque de Kamakura, œuvre du forgeron [[Shintōgo Kunimitsu]] autrefois détenue par [[Gamō Ujisato]], un seigneur féodal de l'[[époque Sengoku]]. Classée trésor national en 1951, cette dague japonaise, issue de la collection privée d'une entreprise et prêtée au musée depuis 2010, bénéficie de l'attention d'experts en [[conservation préventive]]<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/146964|titre={{langue|ja|短刀〈銘国光（名物会津新藤五）／〉}}|traduction titre=''Tantō'' (inscription : Kunimitsu, dénomination : « ''Aizu Shintōgo'' »)|consulté le=1 novembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site=www.bunka.go.jp|url=http://www.bunka.go.jp/seisaku/bijutsukan_hakubutsukan/torokubijutsuseido/toroku_jokyo.html|titre={{langue|ja|登録美術品制度における登録状況}}|traduction titre=Situation des œuvres prêtées|consulté le=3 novembre 2016}}.</ref>.

En outre, chaque année, au musée national de Tokyo, l'agence pour les Affaires culturelles présente au public les trésors nationaux et biens culturels tangibles importants récemment classés. De même, elle organise à l'étranger une exposition intitulée {{citation|Culture du Japon}}, au cours de laquelle elle met en valeur l'histoire et la culture du pays en exhibant des trésors nationaux<ref>{{Lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site=www.bunka.go.jp|url=http://www.bunka.go.jp/tokei_hakusho_shuppan/shuppanbutsu/bunkazai_pamphlet/pdf/pamphlet_en_03_ver04.pdf|format=pdf|page=7|titre={{langue|ja|旧東宮御所（迎賓館赤坂離宮）}}|traduction titre=Ancien palais du Tōgū (hall de réception du palais d'Akasaka)|consulté le=2 novembre 2016}}.</ref>.

{| class="wikitable centre" cellspacing="0" style="border: 2px solid black;"
|-
| rowspan="2" | Musée national
! style="background-color: #b2e5b2;" | Trésors nationaux<ref name="NICH_2016_en">{{Lien web|langue=en|auteur institutionnel={{langue|en|The national Institutes for cultural heritage}}|traduction titre=2016 - Présentation des instituts nationaux pour le patrimoine culturel|titre={{langue|en|2016 - Outline of the national Institutes for cultural heritage}}|mois=juillet|année=2016|page=5|url=http://www.nich.go.jp/wp/wp-content/uploads/2016/08/gaiyo2016_e.pdf|format=pdf|site=www.nich.go.jp|consulté le= 3 novembre 2016}}.</ref>
! scope="col" colspan="3" | Visiteurs
|- style="text-align: center;"
! scope="col" style="background-color: #b2e5b2;" | 2016
! scope="col" | 2015<ref name="NICH_2016_en" />
! scope="col" | 2004<ref>{{Lien web|langue=en|auteur institutionnel={{langue|en|The national Institutes for cultural heritage}}|traduction titre=2005 - Présentation de l'institution indépendante des musées nationaux|titre={{langue|en|2005 - Outline of the Independent Administrative Institution National Museum}}|mois=octobre|année=2005|page=7|url=http://www.nich.go.jp/wp/wp-content/uploads/2015/11/gaiyo2005kokuhaku_e.pdf|site=www.nich.go.jp|consulté le= 3 novembre 2016}}.</ref>
! scope="col" | 1993<ref name="MEXT_199301_2_125" />
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Kyoto
| style="background-color: #ddffdd;" | 119 (91) || {{formatnum:653336}} || {{formatnum:269000}} || {{formatnum:348000}}
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Kyūshū
| style="background-color: #ddffdd;" | 5 (2) || {{formatnum:884128}} || - || -
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Nara
| style="background-color: #ddffdd;" | 67 (54) || {{formatnum:455859}} || {{formatnum:365000}} || {{formatnum:306000}}
|- style="text-align: center;"
! scope="row" | Tokyo
| style="background-color: #ddffdd;" | 142 (55) || {{formatnum:1994508}} || {{formatnum:1528000}} || {{formatnum:626000}}
|- style="text-align: center; background-color: White;"
! scope="row" style="background-color: White;" | Total
| style="background-color: #fffde6;" | 333 (202) || {{formatnum:3987831}} || {{formatnum:2162000}} || {{formatnum:1280000}}
|- style="background-color: White; border: 0px;"
| colspan="5" | {{*}} Entre parenthèses, le nombre d'œuvres prêtées.
|}

== Statistiques ==
L'agence pour les Affaires culturelles met à disposition du public un site internet en japonais : « {{langue|en|Cultural Heritage Online}} ». Il s'agit d'une base de données répertoriant tout le patrimoine national identifié par le gouvernement japonais. Une fiche descriptive est accessible pour chaque trésor national<ref group="B">{{Harvsp|Bunkachō|2016|p=51|id=Bunkachō2016_en}}.</ref>. En, 2016, la base contient {{unité|874|entrées}} correspondant à l'ensemble des œuvres des beaux-arts et de l'artisanat recensées ; 222 correspondent aux œuvres architecturales dont certaines sont regroupées sur une même fiche<ref name="ACA_Database" group="TN" />{{,}}<ref name="CHO_Database" group="TN" />. En septembre 2017, il y avait {{unité|1101 trésors}} nationaux<ref name="Navigator">{{Lien web|langue=en|auteur institutionnel=[[Mainichi Shinbun]]|titre=News Navigator|sous-titre=what is a national treasure?|traduction titre=Qu'est-ce qu'un trésor national|année=2017|mois=octobre|jour=22|url=https://mainichi.jp/english/articles/20171021/p2a/00m/0na/014000c|consulté le=23 octobre 2017}}.</ref>.

=== Distribution géographique ===
En 2016, la région du Kansai rassemble 60 % de l'ensemble des trésors nationaux (55 % des œuvres des beaux-arts et de l'artisanat et 74 % des œuvres architecturales) ; Nara, Kyoto et Tokyo, les [[Capitale du Japon|trois capitales historiques du Japon]], 62 % (65 % des œuvres des beaux-arts et de l'artisanat et 52 % des œuvres architecturales). Parmi les [[Préfectures du Japon|quarante-sept préfectures]] que compte l'archipel japonais, seules la [[préfecture de Tokushima]] sur l'[[Shikoku|île de Shikoku]] et celle de [[Préfecture de Miyazaki|Miyazaki]], sur l'île de Kyūshū, ne possèdent aucun trésor national<ref name="ACA_Database" group="TN" />{{,}}<ref name="CHO_Database" group="TN" />.

10 % des trésors nationaux viennent d'un pays étranger, en majorité de Chine<ref name="Navigator"/>.

<gallery caption="Répartition des trésors nationaux par préfecture" mode="packed" widths="280px" heights="220px">
National Treasures of Japan (buildings).svg|Catégorie des œuvres architecturales.|alt=Dessin en couleur d'une carte du Japon sur fond bleu. Chaque département est coloré soit en marron, ocre, doré, jaune ou gris.
National Treasures of Japan (arts and crafts).svg|Catégorie des beaux-arts et de l'artisanat.|alt=Dessin en couleur d'une carte du Japon sur fond bleu. Chaque département est coloré soit en marron, ocre, doré, jaune ou gris.
</gallery>

=== Distribution historique ===
De l'artéfact le plus ancien à l'œuvre architecturale la plus récente, l'ensemble des trésors nationaux donne un large aperçu de l'histoire du Japon<ref name="ACA_Database" group="TN" />{{,}}<ref name="CHO_Database" group="TN" />.

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Les artéfacts classés révèlent les pratiques religieuses des habitants du Japon de la période Jōmon (~{{formatnum:15000}} – 300 {{av JC}}) à l'époque Nanboku-chō (1336 – 1392). Les édifices bouddhiques, répertoriés du {{s-|VII}} au début du {{s-|XIX}}, caractérisent les différentes périodes d'influence continentale, de Chine et de Corée. Les châteaux rappellent l'époque Sengoku (milieu du {{s-|XV}} – fin du {{s-|XVI}}), période d'instabilité sociale, politique et de développement de conflits militaires dans tout le pays<ref name="NipponCom_2015_01" />.

Bien que les premières constructions de la religion autochtone, le shintō, précèdent celles du bouddhisme, les plus anciennes œuvres shintoïstes classées sont relativement récentes ({{s-|XII}}), le rituel très répandu de reconstruction périodique des lieux sacrés du shintō ne permettant pas de conserver l'authenticité des matériaux de construction<ref name="Hardacre_2016" />.

Les œuvres d'art, les peintures en particulier, et celles de l'artisanat rendent compte de l'adaptation locale des techniques artistiques et industrielles importées du continent et, de manière plus importante à partir du milieu du {{s-|XIX}}, de l'Occident. Les documents anciens, les œuvres scripturales et les collections de biens historiques renseignent sur la mythologie et l'histoire du Japon du {{s-|VII}} jusqu'au début du {{s-|XX}}.

== Trésors nationaux et patrimoine culturel mondial ==
Ce n'est qu'en [[1992]] que le Japon ratifie la [[Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel|Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel]], adoptée vingt ans plus tôt par la Conférence générale de l’UNESCO réunie à Paris<ref group="B">{{Harvsp|Akagawa|2014|p=80|id=Akagawa2014}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Inada|2015|p=20|id=Inada2015}}.</ref>. Bien que la pratique traditionnelle japonaise de reconstruction périodique à l'identique de [[Lieu de mémoire|lieux de mémoire]] soit incompatible avec les critères d'authenticité définis dans la Convention de l'UNESCO<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Nabila Oulebsir]]|titre=Les usages du patrimoine|sous-titre=monuments, musées et politique coloniale en Algérie (1830-1930)|lieu=Paris|éditeur=[[Fondation Maison des sciences de l'homme|Éditions de la Maison des sciences de l'homme]]|année=2004|pages totales=411|passage=304|isbn=978-2-7351-1006-3|isbn2=2735110060|oclc=469339783}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Demoule et Souyri|2014|p=94|id=DemouleSouyri2014}}.</ref>, à partir des années 1990, le gouvernement japonais envisage d'exploiter les richesses patrimoniales de l'archipel, notamment comme nouvel axe de sa {{citation|diplomatie culturelle}}<ref group="B">{{Harvsp|Akagawa|2014|p=5|id=Akagawa2014}}.</ref>. Il lui importe désormais d'accroître le rayonnement international du Japon et son attractivité touristique auprès du public étranger, et de satisfaire les demandes pressantes d'amélioration du cadre de vie émanant d'organisations citoyennes locales<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Mike Perez|titre=La stratégie japonaise sur le Patrimoine mondial|jour=14|mois=juillet|année=2015|url=http://www.japoninfos.com/la-strategie-japonaise-sur-le-patrimoine-mondial.html|site=JaponInfos.com|consulté le=25 novembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Kakiuchi|2014|p=1 et 6|id=Kakiuchi2014}}.</ref>. C'est pourquoi l'agence pour les Affaires culturelles précise que, parmi les biens culturels importants, {{citation|ceux qui sont considérés comme particulièrement précieux du point de vue de la culture universelle sont désignés et protégés comme des trésors nationaux}}, et affirme, dans la présentation de ses objectifs annuels, sa volonté de proposer l'inscription de trésors nationaux à la liste du patrimoine culturel mondial<ref>{{Lien web|langue=en|auteur institutionnel=[[Ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie]]|traduction titre=Protection du patrimoine culturel à l'étranger : proposition d'inscription à la liste du patrimoine mondial|titre={{langue|en|Protecting Cultural Properties Abroad}}|sous-titre={{langue|en|Submission of inventories for inclusion in the World Heritage List}}|année=2010|mois=mars|jour=17|url=http://www.mext.go.jp/b_menu/hakusho/html/hpae199301/hpae199301_2_163.html|site=www.mext.go.jp|consulté le=26 novembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="MEXT_199301_2122" />.

[[Fichier:Japan- Nara, Todaiji Shosoin 2014.jpg|vignette|Le Shōsō-in du temple Tōdai, à Nara (2014).|alt=Photo couleur d'un large bâtiment en bois de couleur sombre. Un ciel bleu nuageux en arrière-plan, et, au premier plan, quelques personnes prenant des photos devant une barrière.]]

En 2016, parmi les [[Liste du patrimoine mondial au Japon|seize sites du Japon]]<ref name="UNESCO_Japan_2016">{{Lien web|langue=en|auteur=UNESCO World Heritage Centre|traduction titre=Japon : biens inscrits sur la liste du patrimoine mondial|titre={{langue|en|Japan}}|sous-titre={{langue|en|Properties inscribed on the World Heritage List}}|url=http://whc.unesco.org/en/statesparties/jp|site=UNESCO World Heritage Centre|consulté le=26 novembre 2016}}.</ref> inscrits au [[Patrimoine mondial|patrimoine mondial culturel]], neuf rassemblent au moins un trésor national de la catégorie des œuvres architecturales et environ 31 % de l'ensemble de la catégorie ({{unité|89|œuvres}}), les sept autres sites appartiennent à d'autres catégories du patrimoine national japonais, le [[Dôme de Genbaku|mémorial de la paix d'Hiroshima]], par exemple, a été classé [[Monuments du Japon#Sites historiques et sites historiques spéciaux|site historique]] en 1995<ref group="TN">{{lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|site={{langue|en|Cultural Heritage Online}}|url=http://bunka.nii.ac.jp/db/heritages/detail/206313|titre={{langue|ja|原爆ドーム（旧広島県産業奨励館）}}|traduction titre=Dôme de Genbaku (ancien hall de la promotion des industries de la préfecture d’Hiroshima)|consulté le=30 novembre 2016}}.</ref>, un an avant son inscription au patrimoine mondial<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=UNESCO Centre du patrimoine mondial|titre=Mémorial de la paix d'Hiroshima (Dôme de Genbaku)|url=http://whc.unesco.org/fr/list/775|site=Unesco.org|consulté le=30 novembre 2016}}.</ref>. Les trois quarts des trésors nationaux inscrits sont situés dans la région du Kansai et la moitié dans la seule préfecture de Nara. Les [[Monuments historiques de l'ancienne Nara|monuments historiques inscrits de l'ancienne Nara]] comprennent l'unique trésor de la [[Agence de la Maison impériale|maison impériale]] classé trésor national : le [[Shōsō-in]], le magasin du trésor impérial du temple Tōdai dont l'accès est interdit au public<ref>{{Lien web|auteur1=Michiko Ishiguro|série=Albums de Moritomi Saegusa|éditeur=Réunion des musées nationaux – Grand Palais|url=http://www.guimet-photo-japon.fr/notices/notice.php?album=AP15704&pos=20&id=98|titre=Vue arrière de la porte à un étage devant la salle du Grand Bouddha|année=2011|consulté le=26 novembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref group="B">{{Harvsp|Kakiuchi|2014|p=1-2|id=Kakiuchi2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Markus Sesko|titre=Encyclopedia of Japanese Swords|traduction titre=Encyclopédie des sabres japonais|lieu=Raleigh|éditeur=[[Lulu.com]]|année=2014|mois=septembre|pages totales=552|passage=420|isbn=978-1-312-56315-5|isbn2=131256315X|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=5w6QBwAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>. De fait, les biens de la famille impériale, comme la [[villa impériale de Katsura]] de Kyoto, sont maintenus hors du classement patrimonial national ; leur protection est entièrement assurée par la seule [[Agence de la Maison impériale|agence de la maison impériale]] {{incise|un classement national impliquerait, en particulier, un droit de regard gouvernemental sur leur administration et l'obligation de leur exposition au public|stop}}<ref name="Henrichsen_1998_13" group="B" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Kate Fitz Gibbon|titre=Who Owns the Past?|sous-titre={{langue|en|Cultural Policy, Cultural Property, and the Law}}|traduction titre=Qui détient le passé ? Politique patrimoniale, patrimoine et la loi|lieu=New Brunswick|éditeur=[[Rutgers University Press]]|collection={{langue|en|Rutgers series on the public life of the arts}}|année=2005|pages totales=362|passage=335|isbn=978-0-8135-3687-3|isbn2=0813536871|oclc=57893247|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=PigTNxl30ZgC&printsec=frontcover}}.</ref>.

{| class="wikitable centre sortable" cellspacing="0" style="border: 2px solid black;"
|+ {{unité|89|trésors}} nationaux<ref name="ACA_Database" group="TN" /> répartis sur {{unité|9|sites}} japonais<ref name="UNESCO_Japan_2016" /> du patrimoine culturel mondial
|- style="background-color: #b2e5b2;"
! style="background-color: #b2e5b2;" | Année<br />d'inscription
! style="background-color: #b2e5b2;" | Site (UNESCO)
! style="background-color: #b2e5b2;" | Trésors<br />nationaux
! style="background-color: #b2e5b2;" | Région
|- style="text-align: center;"
| rowspan="2" | 1993 || [[Hōryū-ji|Monuments bouddhiques<br />de la région d'Hōryū-ji]] || 19 || [[Région du Kansai|Kansai]]
|- style="text-align: center; background-color: #ddffdd;"
| [[Château de Himeji|Himeji-jō]] || 5 || Kansai
|- style="text-align: center;"
| 1994 || [[Monuments historiques de l'ancienne Kyoto|Monuments historiques<br />de l'ancienne Kyoto]] || 27 || Kansai
|- style="text-align: center; background-color: #ddffdd;"
| 1996 || [[Itsukushima-jinja|Sanctuaire shintō<br />d'Itsukushima]] || 1 || [[Région de Chūgoku|Chūgoku]]
|- style="text-align: center;"
| 1998 || [[Monuments historiques de l'ancienne Nara|Monuments historiques<br />de l'ancienne Nara]] || 25 || Kansai
|- style="text-align: center; background-color: #ddffdd;"
| 1999 || [[Sanctuaires et temples de Nikkō|Sanctuaires et temples<br />de Nikkō]] || 6 || [[Région de Kantō|Kantō]]
|- style="text-align: center;"
| 2004 || [[Sites sacrés et chemins de pèlerinage dans les monts Kii|Sites sacrés et chemins de pèlerinage<br />dans les monts Kii]] || 4 || Kansai
|- style="text-align: center; background-color: #ddffdd;"
| 2011 || [[Hiraizumi#Culture|Hiraizumi – Temples, jardins et sites archéologiques<br />représentant la Terre Pure bouddhiste]] || 1 || [[Région de Tōhoku|Tōhoku]]
|- style="text-align: center;"
| 2014 || [[Filature de soie de Tomioka|Filature de soie de Tomioka<br />et sites associés]] || 1 || Kantō
|}

== Les trésors nationaux dans la culture japonaise ==
Les trésors nationaux du Japon constituent des [[lieux de mémoire]] de l'histoire du Japon et des symboles de la richesse patrimoniale du pays. De plus, ils représentent des sites touristiques renommés, et incluent des lieux de pèlerinage et des objets religieux vénérés. En conséquence, ils apparaissent dans de nombreuses représentations picturales comme des [[Ukiyo-e|estampes ''ukiyoe'']], des cartes postales, des pièces de monnaie, ou encore des timbres. Des romans d'écrivains japonais réputés les évoquent. En 1956, [[Yukio Mishima]] publie ''[[Le Pavillon d'or (roman)|Le Pavillon d'or]]'', une œuvre dont l'intrigue se base sur le fait divers de l'incendie du Kinkaku-ji survenu en 1950 et qui a entraîné le déclassement du monument emblématique de l'ancienne capitale impériale<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jean-Marie Bouissou]]|titre=Le Japon contemporain|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|collection=Biographies Historiques|année=2007|mois=septembre|pages totales=624|passage=256|isbn=978-2-213-64190-4|isbn2=2-213-64190-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=dN6jbdRuNdYC&printsec=frontcover}}.</ref>. [[Yasunari Kawabata]], [[prix Nobel de littérature]] en 1968, situe une scène de sa nouvelle « ''[[Kyoto (roman)|Kyōto]]'' » dans l'enceinte du [[Kiyomizu-dera]], un temple bouddhique aussi mis en valeur par le cinéaste [[Yasujirō Ozu]] dans son œuvre cinématographique de [[1949 au cinéma|1949]] : ''[[Printemps tardif]]''<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]]|titre=« Kyōto » sur les traces de Kawabata|année=2014|mois=décembre|jour=5|url=https://www.letemps.ch/lifestyle/2014/12/05/kyoto-traces-kawabata|site=LeTemps.ch|consulté le=27 novembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Donald Richie|photographe=Alexandre Georges|titre=The Temples of Kyoto|traduction titre=Les temples de Kyoto|lieu=Clarendon|éditeur=[[Tuttle Publishing]]|année=2012|année première édition=1995|pages totales=152|passage=46|isbn=978-1-4629-0857-8|isbn2=1-4629-0857-8|oclc=948754194|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ChTRAgAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>.

<gallery mode="packed">
Fichier:Kiyomizu Temple Kyoto 1908.jpg|Carte postale du [[Kiyomizu-dera]] de Kyoto (début du {{s|XX}}).|alt=Photo de couleur d'une carte postale colorisée représentant un temple en bois, sur fond clair.
Fichier:National Treasure Souvenir Sheets 14yen in 1951.jpg|Timbre souvenir, à l'occasion du classement du château de Himeji (1951).|alt=Photo couleur d'un Bloc-feuillet de couleur chair présentant, en son centre, un timbre aux teintes framboise figurant un château fort.
Fichier:JuEnDamaByodoinWP.jpg|Pièce de {{unité|10|[[yen]]}} figurant le hall du Phénix du [[Byōdō-in]] d'[[Uji]].|alt=Photo couleur d'une pièce de monnaie de couleur cuivre sur fond blanc 
Fichier:Brooklyn Museum - Itsukushima in Aki Province - Utagawa Hiroshige (Ando).jpg|[[Ukiyo-e|Estampe]] de [[Hiroshige]] : ''[[Itsukushima-jinja|Itsukushima]] dans la province d'Aki'' (milieu du {{s-|XIX}}).|alt=Estampe en couleur montrant un sanctuaire shintō au bord d'une étendue d'eau, sur fond de montagnes boisées.
</gallery>

== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|en|National Treasure (Japan)|743088976}}
=== Notes ===
{{Références nombreuses|taille=30|groupe=n}}

=== Références bibliographiques ===
{{Références nombreuses|taille=15|groupe=B}}

=== Références relatives à la base de données de l'agence pour les Affaires culturelles ===
{{Références nombreuses|taille=30|groupe=TN}}

=== Autres références ===
{{Références nombreuses|taille=30}}

== À voir aussi ==
=== Bibliographie ===
{{légende plume}}
* {{Lien web|langue=en|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|titre={{langue|en|Policy of Cultural Affairs in Japan}}|traduction titre=Politique des affaires culturelles au Japon|url=https://www.webcitation.org/6h4vG9qyE|description=document de l'agence pour les Affaires culturelles (www.bunka.go.jp), archivé sur WebCitation.org|format=pdf|site=www.webcitation.org|année=2016|mois=janvier|jour=27|consulté le=11 décembre 2016|id=Bunkachō2016_en}}.{{plume}}
* {{Lien web|langue=en|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|titre={{langue|en|Policy of Cultural Affairs in Japan}}|traduction titre=Politique des affaires culturelles au Japon|url=http://www.bunka.go.jp/english/about_us/policy_of_cultural_affairs/pdf/2016_policy.pdf|format=pdf|site=www.bunka.go.jp|année=2016|mois=novembre|jour=14|consulté le=24 novembre 2016|id=Bunkachō2016_en2}}.{{plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Natsuko Akagawa|titre=Heritage Conservation and Japan's Cultural Diplomacy|sous-titre={{langue|en|heritage, National Identity and National Interest}}|traduction titre=Conservation d'héritage et diplomatie culturelle du Japon|lieu=Londres|éditeur=[[Routledge]]|collection={{langue|en|Routledge contemporary Japan series}}|année=2014|pages totales=248|isbn=978-1-134-59901-1|isbn2=1134599013|oclc=885457100|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=KBIWBAAAQBAJ&printsec=frontcover|id=Akagawa2014}}.
* {{Ouvrage|langue=ja|auteur institutionnel=Asahi Shinbun|champ libre=Collection complète en {{unité|12|volumes}}|titre=日本の国宝|traduction titre=Trésors nationaux du Japon|lieu=Tokyo|éditeur=[[Asahi Shinbun]] éditions|collection={{langue|en|Asahi encyclopedia}}|année=1999|mois=novembre|pages totales=4080|isbn=978-4-02-380012-0|isbn2=4023800120|oclc=43447298}}.
* {{Chapitre|langue=fr|auteur1=Marc Bourdier|titre chapitre=Le mythe et l'industrie ou la protection du patrimoine culturel au Japon|auteurs ouvrage=[[Robert Salais]], [[Dominique Poulot]], [[Peter Schöttler]], [[Gérard Noiriel]], [[Jean-Louis Fabiani]], Marc Bourdier et al.|titre ouvrage=[[Genèses (revue)|Genèses]] : patrie, patrimoine|lieu=Paris|éditeur=[[Calmann-Lévy]]|nature ouvrage=revue|oclc=754358038|doi=10.3406/genes.1993.1172 |année=1993|volume=11|tome=1|format électronique=pdf|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/genes_1155-3219_1993_num_11_1_1172|consulté le=2 octobre 2016|id=Bourdier1993}}.{{plume}}
* {{Ouvrage|langue=ja|auteur institutionnel={{langue|en|Commission nationale pour la protection des biens culturels}}|champ libre=Publication du gouvernement japonais|titre=文化財保護の步み|traduction titre=Progrès dans la protection des biens culturels|lieu=Tōkyō|éditeur=[[Ministère des Finances (Japon)|大蔵省印刷局]]|année=1960|pages totales=734|oclc=33730930}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur institutionnel={{langue|en|Commission nationale pour la protection des biens culturels (CNPBC)}}|champ libre=Publication du gouvernement japonais|titre=Administration for protection of cultural properties in Japan|traduction titre=Gestion de la protection des biens culturels au Japon|lieu=Tōkyō|éditeur=[[Ministère des Finances (Japon)|Ministère des Finances du Japon]]|année=1962|pages totales=101|oclc=563646129|id=CNPBC1962}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jean-Paul Demoule]]|auteur2=Pierre Souyri|titre=Archéologie et patrimoine au Japon|lieu=Paris|éditeur=[[Fondation Maison des sciences de l'homme|Éditions de la Maison des sciences de l'homme]]|année=2014|mois=juillet|année première édition=2008|pages totales=146|isbn=978-2-7351-1547-1|oclc=893677506|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=1CsljCo03DYC&printsec=frontcover|id=DemouleSouyri2014}}.{{plume}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Siegfried R. C. T. Enders|directeur1=oui|auteur2=Niels Gutschow|directeur2=oui|auteur3=Christoph Henrichsen|titre=Hozon|sous-titre={{langue|en|architectural and urban conservation in Japan}}|traduction titre=Conservation architecturale et urbaine au Japon|lieu=Stuttgart|éditeur=Édition Axel Menges|année=1998|pages totales=207|isbn=978-3-930698-98-1|isbn2=3930698986|oclc=40840501|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=zh88TftnTsYC&printsec=frontcover|id=EndersHenrichsen1998}}.
* {{Chapitre|langue=en|auteur1=Christine M. E. Guth|titre chapitre=Kokuhō|sous-titre chapitre={{langue|en|from dynastic to artistic treasure}}|traduction titre=Kokuhō : de trésor dynastique à trésor artistique|auteurs ouvrage=Hubert Durt, François Macé, [[André Kneib]], Anna Seidel, Anne Bouchy, Christine M. E. Guth et al.|titre ouvrage=Cahiers d'Extrême-Asie : mémorial Anna Seidel|lieu=Paris|éditeur=Éditions de l'[[école française d'Extrême-Orient]]|nature ouvrage=revue|oclc=754142463|doi=10.3406/asie.1996.1122|issn=2117-6272|année=1996|volume=9|tome=2|format électronique=pdf|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/asie_0766-1177_1996_num_9_1_1122|consulté le=21 novembre 2016|id=Guth1996}}.{{plume}}
* {{article|langue=fr|auteur1=Takashi Inada|traducteur=Laurent Nespoulous|éditeur=[[Maison franco-japonaise]]|lieu=Tokyo|volume=52|résumé=http://ebisu.revues.org/1576|url=http://ebisu.revues.org/pdf/1576|format=pdf|titre=L’évolution de la protection du patrimoine au Japon depuis 1950|sous-titre=sa place dans la construction des identités régionales|titre original={{langue|ja|1950年からの日本文化財保護法の展開と地域アイデンティティの形成}}|périodique=Ebisu, études japonaises|année=2015|mois=septembre|issn=1340-3656|doi=10.4000/ebisu.1576|consulté le=1 octobre 2016|id=Inada2015}}.
* {{Lien web|langue=en|auteur=Emiko Kakiuchi|éditeur={{langue|en|GRIPS research center}}|traduction titre=Système de protection du patrimoine au Japon : questions récentes et prospective|titre={{langue|en|Cultural heritage protection system in Japan}}|sous-titre={{langue|en|current issues and prospects for the futur}}|mois=juillet|année=2014|format=pdf|url=http://www.grips.ac.jp/r-center/wp-content/uploads/14-10.pdf|site={{langue|en|National Graduate Institute for Policy Studies (GRIPS)}}|consulté le=26 novembre 2016|id=Kakiuchi2014}}.
* {{Chapitre|langue=fr|auteur1=Christophe Marquet|titre chapitre=Le Japon moderne face à son patrimoine artistique
|auteurs ouvrage=François et Mieko Macé, Ishii Kōsei, Cécile Sakai, Christophe Marquet et al.|titre ouvrage=Cipango : cahiers d'études japonaises|sous-titre ouvrage=mutations de la conscience dans le Japon moderne|lieu=Paris|éditeur=[[Institut national des langues et civilisations orientales|INALCO]] Publications Langues'O|nature ouvrage=revue|oclc=491367667|année=2002|isbn=2858311056|collection=Hors-série|format électronique=pdf|lire en ligne=http://marquet.inalco.free.fr/cours/Licence3-pensee_Japon_moderne/texte2.pdf|id=Marquet2002}}.{{plume}}
* {{Lien web|langue=en|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|titre={{langue|en|Preservation and Utilization of Cultural Properties}}|traduction titre=Conservation et utilisation des biens culturels|format=pdf|description=document de l'Agence pour les Affaires culturelles du Japon (www.bunka.go.jp), archivé sur WebCitation.org|année=2010|mois=février|jour=12|url=https://www.webcitation.org/5nU05OpG1|site=www.webcitation.org|consulté le=30 novembre 2016|id=Bunkachō2009}}.{{plume}}
* {{Ouvrage|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Mohen|titre=Les sciences du patrimoine|sous-titre=identifier, conserver, restaurer|éditeur=[[Éditions Odile Jacob]]|collection=Sciences et art|année=1999|année première édition=1998|pages totales=374|isbn=978-2-7381-0660-5|oclc=935624207|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ldu8oywuL6gC&printsec=frontcover|id=Mohen1999}}.
* {{Ouvrage|langue=ja|auteur institutionnel=NHK|champ libre=Collection en {{unité|21|volumes}}, publiée de 1986 à 1990 et associée à la série télévisée  ''{{lien|langue=ja|trad=国宝への旅|fr=À la découverte des trésors nationaux}}''|titre=ＮＨＫ国宝への旅|traduction titre=À la découverte des trésors nationaux|lieu=Tōkyō|éditeur=[[NHK]]|année=1986|pages totales=3000|isbn=978-4-14-008496-0|isbn2=978-4-14-008658-2|oclc=23048116}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Hyung Il Pai|titre=Heritage Management in Korea and Japan|sous-titre={{langue|en|The Politics of Antiquity and Identity}}|traduction titre=Politique patrimoniale en Corée et au Japon|lieu=Seattle|éditeur=University of Washington Press|collection={{langue|en|Korean studies of the Henry M. Jackson School of International Studies}}|année=2014|mois=janvier|pages totales=298|format=livre électronique|isbn=978-0-295-80483-5|isbn2=0295804831|oclc=864899238|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=HY02AgAAQBAJ&printsec=frontcover|id=Pai2014}}.
* {{Chapitre|langue=en|auteur1=Jennifer Robertson|directeur1=oui|auteur2=Walter Edwards|titre chapitre={{langue|en|Archeology and cultural properties management}}|auteurs ouvrage=Jennifer Robertson, Katsumi Nakao, Walter Edwards, Tomomi Yamaguchi et al.|titre ouvrage={{langue|en|A Companion to the Anthropology of Japan}}|éditeur=John Wiley & Sons|lieu=New York|année=2008|collection={{langue|en|Blackwell Companions to Anthropology}}|oclc=899164876|isbn=9781405141451|isbn2=140514145X|id=RobertsonEdwards2008}}.
* {{Ouvrage|langue=en|langue originale=ja|auteur1=Dōshin Satō|traducteur=Hiroshi Nara|titre=Modern Japanese Art and the Meiji State|sous-titre={{langue|en|the Politics of Beauty}}|titre original={{langue|ja|明治国家と近代美術 : 美の政治学}}|traduction titre=L'art moderne japonais sous l'ère Meiji|lieu=Los Angeles|éditeur=Getty Research Institute|année=2011|année première édition=1999|pages totales=365|isbn=978-1-60606-059-9|isbn2=1606060597|oclc=913055784|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=P5u33A3EXskC&printsec=frontcover|id=Satō2011}}.
* {{article|langue=en|auteur=Geoffrey R. Scott|éditeur=Faculté de droit de l'[[université de Washington]]|titre={{langue|en|The cultural property laws of Japan}}|sous-titre={{langue|en|social, political, and legal influences}}|traduction titre=Les lois du Japon sur la préservation des biens culturels : leurs influences sociales, politiques et juridiques|périodique={{langue|en|Pacific Rim law & policy journal}}|année=2011|mois=février|volume=12|numéro=2|pages=88|lieu=[[Seattle]]|url=http://digital.law.washington.edu/dspace-law/bitstream/handle/1773.1/728/12PacRimLPolyJ315.pdf|format=pdf|site=digital.law.washington.edu|issn=1066-8632|oclc=25734715|consulté le=2 octobre 2016|id=Scott2003}}.{{plume}}
* {{Chapitre|langue=fr|auteur1=Anna Seidel|titre chapitre=Kokuhō|sous-titre chapitre=note à propos du terme « trésor national » en Chine et au Japon|auteurs ouvrage=[[Étienne Lamotte]], [[Yves Hervouet]], [[Herbert Franke (sinologue)|Herbert Franke]], [[Jacques Gernet]], [[Edwin G. Pulleyblank]], Anna Seidel et al.|titre ouvrage=[[Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient]]|lieu=Paris|éditeur=[[École française d'Extrême-Orient|EFEO]]|nature ouvrage=revue|oclc=754150329|doi=10.3406/befeo.1981.3364|année=1981|volume=69|tome=1|format électronique=pdf|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/befeo_0336-1519_1981_num_69_1_3364|consulté le=2 octobre 2016|id=Seidel1981}}.{{plume}}
* {{lien web|langue=fr|auteur1=Mika Yokoyama|titre=Le patrimoine culturel immatériel, dit « Trésor humain », au Japon|mois=mars|année=2012|url=http://www.droit-aliments-terre.eu/documents/sources_lascaux/articles/2012/Mika_Yokoyama_Patrimoine culturel immatériel au Japon_mars2012_definitif.pdf|format=pdf|éditeur=Programme Lascaux|consulté le=1 octobre 2016|id=Yokoyama2012}}.

=== Articles connexes ===
* [[Protection du patrimoine culturel]]
* [[Patrimoine culturel du Japon]]
* [[Liste du patrimoine mondial au Japon|Patrimoine mondial au Japon]]
==== Listes ====

* [[Liste des Trésors nationaux du Japon (autres écrits)]]
* [[Liste des Trésors nationaux du Japon (châteaux)]]
* [[Liste des Trésors nationaux du Japon (documents anciens)]]
* [[Liste des Trésors nationaux du Japon (peintures)]]
* [[Liste des Trésors nationaux du Japon (sanctuaires)]]
* [[Liste des Trésors nationaux du Japon (sculptures)]]
* [[Liste des Trésors nationaux du Japon (temples)]]
* [[Liste des Trésors nationaux du Japon (écrits : livres chinois)]]
* [[Liste des Trésors nationaux du Japon (écrits : livres japonais)]]

=== Liens externes ===
{{Autres projets|Commons=Category:National Treasures of Japan|commons titre=Trésors nationaux du Japon}}
* {{Lien web|langue=fr|auteur institutionnel=Institut national pour l'héritage culturel|titre=e-Museum : trésors nationaux et biens culturels importants des musées nationaux du Japon|url=http://www.emuseum.jp|consulté le=4 décembre 2016}}.
* {{Lien web|langue=ja|auteur institutionnel=[[Agence pour les Affaires culturelles]]|url=http://kunishitei.bunka.go.jp/bsys/|titre=国指定文化財等データベース|traduction titre=Base de données : classement national des biens culturels|consulté le=4 décembre 2016}}.
* {{Autorité}}

{{Palette|Trésors nationaux du Japon}}
{{Portail|Japon|culture|protection du patrimoine}}
{{Article de qualité|oldid=133248678|date=10 janvier 2017}}

[[Catégorie:Trésor national au Japon|*]]
[[Catégorie:Culture japonaise]]
[[Catégorie:Protection du patrimoine]]