Ubayd Allah al-Mahdi

homme politique fatimide

‘Ubayd Allah al-Mahdî[1] (arabe : عبيد اللّه المهدي بن الحسين `ubayd allah al-mahdī ben al-ḥusayn) est né en Syrie ou Khuzestan en 873[2]. Il a pris la succession de Radi ‘Abd Allah az-Zaki comme imâm des ismaéliens en 881. Il est mort au Maghreb, en Ifrqiya, le 934[3].

Ubayd Allah al-Mahdi
Fonction
Calife fatimide
-
Biographie
Naissance
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Askar Mukram (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Nom dans la langue maternelle
عبيد الله المهديVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Famille
Père
Abd Allah al-Radi (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant

Biographie

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La mission d'Abû `Abd Allâh ach-Chî'î

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Le centre intellectuel ismaélien se trouvait en Syrie à As-Salamiya. Cette érudition chiite inquiétait le calife abbasside. L'imam Ismaël ben Ja`far as-Sâdiq fils du sixième imâm chiite avait envoyé au Maghreb des missionnaires (da`i) chargés de préparer la venue d'un « envoyé ». Parmi ces missionnaires Abû `Abd Allâh ach-Chî'î sut construire une petite entité ismaélienne en Kabylie avec l'aide des berbères Kutama. Il usa pour cela d'argumentation et de persuasion. Il sut ménager les populations en promettant la suppression des impôts non coraniques.

`Ubayd Allâh al-Mahdî se décide finalement à fuir la Syrie pour rejoindre le Maghreb. Il échoue à rencontrer Abû `Abd Allâh, et se réfugie à Sijilmassa dans le Sud du Maroc. Cette ville avait été un des foyers du Kharidjisme. En 905, à la demande du souverain local aghlabide Zyadat Allâh, le gouverneur de Sijilmassa le met en résidence surveillée.

Le , Abû `Abd Allâh vainc définitivement les Aghlabides près de Laribus. Six jours après il entre dans leur capitale Raqqâda. Abû `Abd Allâh part vers Sijilmassa pour y rencontrer enfin son imam qu'il n'a jamais vu. Au passage il détruit l'Imamat rostémide de Tahert ([4]).

Prise du pouvoir d'`Ubayd Allâh al-Mahdî

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Le , `Ubayd Allâh al-Mahdî arrive triomphalement à Raqqâda vêtu de soie noire tandis que son fils porte un costume semblable de soie orange. Tous les notables arabes ou non sont là pour le recevoir et lui prêter serment d'allégeance. La loi islamique est promulguée et tous les interdits renforcés.

Le , il prit le titre de calife et de « commandeur des croyants » malgré l'existence du calife Abbasside. Ce fut la première fois que deux califes régnèrent au même moment. En 911, Abû `Abd Allah poussé par son frère se mit à comploter contre ce calife qu'il avait en quelque sorte créé. `Ubayd Allah fit mettre à mort un certain nombre de chefs kutamas devenus rebelles puis fit exécuter Abû `Abd Allah et son frère en 911[5]. Les kutamas qui étaient plus attachés à Abû `Abd Allah qu'au nouveau calife se révoltèrent. `Ubayd Allah parvint à contrôler la situation sur le continent, mais il perdit une partie des terres de l'ancien royaume Aghlabide en Sicile notamment.

Les tentatives de conquête de l'Égypte

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Aussitôt le Maghreb pacifié, Al-Mahdî se tourne vers l'Égypte car son ambition est de recréer un grand empire musulman. En 913, le fils d'Al-Mahdî, Al-Qâ'im, commande une flotte qui longe la côte de l'Égypte puis prend Tripoli avant de revenir.

Au cours de l'année suivante Hubasa ben Yusûf se dirige vers l'est, il prend Syrte. Le [6] il entre dans Barqah (Benghazi). Le [7], Al-Qâ'im part à son tour vers l'Égypte avec une importante armée. Mais contrairement aux ordres reçus, Hubasa ben Yusûf n'attend pas l'arrivée d'Al-Qâ'im pour poursuivre son avancée et prendre Alexandrie le [8]. L'armée des Abbassides parvient à empêcher les Fatimides à entrer plus avant en Égypte. Les armées fatimides se retirent, mais Al-Qâ'im laisse une garnison à Barqah et rentre à Raqqâda le 915[9].

En 914, Al-Mahdî décide de faire construire le port de Mahdia au sud-est de Kairouan qu'il choisit comme capitale de son royaume. Cette nouvelle capitale qui est inaugurée en grande pompe le après sept années de travaux, devait lui permettre de préparer une flotte pour reprendre l'offensive en Égypte.

En 919, Al-Qâ'im fait une deuxième tentative d'invasion de l'Égypte. L'armée fatimide sous son commandement part le [10]. Dès le [11], l'avant garde de son armée arrive à Alexandrie. Les armées fatimides contournent la ville pour se diriger vers la capitale. Elles sont de nouveau repoussées après une défaite navale à Rosette contre la flotte abbasside (). Elles se replient vers Barqah[12].

Tenant peut-être compte de ses échecs en Égypte, `Ubayd Allah renforce ses arrières en entreprenant la conquête du Maghreb en 922. Il mit en place un émir local mais il ne contrôlait pas réellement la région. Les émirs omeyyades de Cordoue suscitant des troubles dans la région au nord et les Idrisides au sud.

La dureté du régime imposé par `Ubayd Allah aboutit à la renaissance dans la population du Maghreb des courants kharijites.

`Ubayd Allah est mort le [13] et son fils Abû al-Qâsim al-Qâ'im bi-Amr Allah, avec qui il a fait toutes ses campagnes, lui succède.

  1. arabe : ‘ubayd allah al-madhī ben al-ḥusayn, عبيد اللّه المهدي بن الحسين
  2. (en) Aḥmad ibn al-Rashīd Ibn al-Zubayr, Book of Gifts and Rarities, Harvard CMES, (ISBN 978-0-932885-13-5, lire en ligne)
  3. Ernest MercierHistoire de l'Afrique septentrionale, Volume 1 Adamant Media Corporation (ISBN 1421253453 et 9781421253459)
  4. Julien 1994, p. 393.
  5. d'après Julien 1994, p. 394.
    Le d'après (en) « Rebellion of Abul Abbas », sur ismaili.net.
    En juillet 911 d'après (en) Encyclopedia Britannica, vol. 10, (lire en ligne), « Fatimites, or Fatimides », p. 204
  6. 7 rajab 301 A.H.
  7. 14 dhu al-hijja 301 A.H.
  8. 2 safar 302 A.H.
  9. Julien 1994, p. 395.
  10. 1er dhu al-qa`da 306 A.H.
  11. 8 safar 307 A.H.
  12. Ismaili History, (en) Expedition against Egypt
  13. 15 rabi al-awwal 322 A.H.

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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