René Basset (linguiste)
René Basset, né le à Lunéville, et mort le à Alger, est un spécialiste de langues berbère et arabe.
Naissance |
Lunéville |
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Décès |
(à 68 ans) Alger |
Nationalité | France |
Enfants | André Basset et Henri Basset |
Formation | École pratique des hautes études, Collège de France et Institut national des langues et civilisations orientales |
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Profession | Professeur d'université (d), linguiste, traducteur (en), folkloriste et collecteur de textes traditionnels (d) |
Approche | orientaliste |
Distinctions | Commandeur de la Légion d'honneur, officier des Palmes académiques (d), grand officier de l'ordre du Nichan Iftikhar (d), Ordre de Ménélik II (en) et chevalier de l'ordre de Saint-Sylvestre (d) |
Membre de | Société asiatique, Société orientale allemande, Institut de France, Académie des Lyncéens, Société royale d'études orientales, académie des sciences de Lisbonne, Société de linguistique de Paris, Académie royale d’histoire, Académie arabe de Damas et Académie des sciences d'outre-mer |
Biographie
modifierRené Basset naît le à Lunéville. Il est le fils de Joseph Basset (1817-1870), avocat et juge de paix suppléant dans cette ville, et de Barbe-Élisabeth Simon[1],[2]. Après avoir obtenu une licence ès lettres à Nancy, il s'oriente vers les études orientales à partir de 1874 et fréquente le Collège de France, l'École des hautes études et l'École des langues orientales[3], dont il sort diplômé en arabe, turc et persan[2].
À l'issue de son cursus, il rejoint en 1880 l'École des lettres d'Alger[3], fondée à la fin de l'année précédente par les autorités coloniales françaises, sous la direction d'Émile Masqueray[4]. René Basset y enseigne d'abord la littérature arabe[5], avant d'adjoindre à cette discipline un cours de dialectologie berbère à partir de 1885[6]. Dès ses débuts, il donne à son enseignement une orientation scientifique et philologique, dédaignant la profondeur littéraire des textes[7] : cette approche purement analytique vaut à ses cours une faible audience — moins d'une dizaine d'élèves[8], ainsi que les critiques d'Émile Masqueray, qui déplore « que l'érudit ait étouffé chez lui le littérateur »[7]. Malgré ces divergences, René Basset succède à Masqueray en tant que directeur de l'École des lettres après la mort de ce dernier en 1894[7] : il y passe le reste de sa carrière, devenant doyen lorsque l'École devient la faculté des lettres de l'université d'Alger[3].
Membre des sociétés asiatiques de Paris, Leipzig et Florence, il collabore au Journal asiatique et étudia l'islam de Chine. Il a collaboré à la revue de folkloristique Mélusine de 1884 à 1888[9], ainsi qu'à la Revue des traditions populaires de 1886 à 1919[9].
Il est le père d'André Basset et d'Henri Basset.
Publications
modifier- Étude sur la zenatia du Mzab [10]
- Notes de lexicographie berbère 1887. sur le site Archive[11]
- La Religion des Berbères de l'antiquité jusqu'à l'islam, Les Belles Lettres (ISBN 978-9931-328-03-2)
- Prières des musulmans chinois, Éditions Ernest Leroux, 1878
- Son anthologie Mille et un contes, récits et légendes arabes a été rééditée sous la direction de Aboubakr Chraïbi, chez José Corti, Collection Merveilleux n° 29, 2005, 2 tomes, 504 et 702 p. (édition originale parue en 1924 chez Maisonneuve frères). (ISBN 2-7143-0858-9)
Distinctions
modifierŒuvres rééditées
modifier- René Basset, Contes berbères, Ibis Press, 2008 (ISBN 978-2-910728-70-0). Introductions de Guy Basset et Mohand Lounaci. (Les notes et bibliographies originales, non reproduites dans cet ouvrage, étaient accessibles sur le site d'Ibis Press, qui n'existe plus ; la société Ibis Press a été liquidée en 2012).
Notes et références
modifier- Bruno Delmas, Rémi Marchand et Michel Capot, Institut de France, « BASSET Marie Joseph René », sur La France savante, (consulté le )
- Burnand 1924, p. 44.
- Delaborde 1924, p. 8.
- Messaoudi 2015, § 7.
- Messaoudi 2015, § 13.
- Sellès 2013, § 10.
- Messaoudi 2015, § 15.
- Messaoudi 2015, § 16.
- Guy Basset, Jeux et enjeux des contes, in : René Basset, Contes berbères, Ibis Press (voir Œuvres rééditées).
- [1]
- (en) « Notes de lexicographie berbère : René Basset : Free Download, Borrow, and Streaming : Internet Archive », sur Internet Archive (consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- « Basset (René) », dans René Burnand (dir.), Qui êtes-vous ? Annuaire des contemporains. Notices biographiques, Paris, C. Delagrave et al., , p. 44.
- Guy Basset, « Basset, René (1855-1924) », dans Jeannine Verdès-Leroux (dir.), L'Algérie et la France, Paris, Robert Laffont, [détail de l’édition], p. 96-97
- François Delaborde, « Éloge funèbre de M. René Basset, correspondant de l'Académie », Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, vol. 68, no 1, , p. 7-12
- Alain Messaoudi, « L'École d'Alger, prestige colonial et rayonnement international », dans Les arabisants et la France coloniale, 1780-1930, Lyon, ENS Éditions, (ISBN 978-2-84788-557-6, DOI 10.4000/books.enseditions.3724)
- Michèle Sellès, « Les manuels de berbère publiés en France et en Algérie (XVIIIe – XXe siècle) : d'une production orientaliste à l'affirmation d'une identité postcoloniale », dans Sylvette Larzul et Alain Messaoudi (dir.), Manuels d'arabe d'hier et d'aujourd'hui, Éditions de la Bibliothèque nationale de France, (lire en ligne)
Liens externes
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- Ressources relatives à la recherche :
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Contes populaires berbères (1887) en ligne sur gallica.
- Nouveaux contes berbères (1897) en ligne sur archive.org.