Nunchi
Nunchi (눈치, littéralement « mesure oculaire »[1]), est un mot coréen décrit comme étant l'art et la capacité d'écouter et d'évaluer ce que les gens pensent et ressentent[2].
Étroitement lié au concept plus large de paralangage, le nunchi repose également sur une compréhension de son propre statut par rapport à celui de ses interlocuteurs.
Le concept de nunchi, et son abondance ou son absence, constitue la base de nombreuses expressions et idiomes communs. Par exemple, une personne socialement maladroite peut être qualifiée de nunchi eoptta (눈치 없다), ce qui signifie « absence de nunchi ». L'expression nunchi itda (눈치 있다) fait référence à une personne vive d'esprit[3].
Dans la culture
modifier- Dans le film d'Éric Lartigau, #Jesuislà, la trame de l'histoire est la poursuite de Stéphane, joué par Alain Chabat, à rencontrer Soo, joué par Bae Doo-na. Alors que pour Soo, il ne s'agit que d'instaurer des contacts, en s'appuyant sur le Nunchi, à travers les réseaux sociaux sans rencontrer les personnes dans la vie réelle.
Dans la sphère professionnelle
modifierFaire preuve de Nunchi est fondamental dans le monde du travail.
Références
modifier- Sonja Vegdahl et Ben Hur, CultureShock! Korea : A Survival Guide to Customs and Etiquette, Marshall Cavendish International Asia Pte Ltd, , 357 p. (ISBN 978-981-4408-94-3, lire en ligne), p. 36
- Nadia Hamam marty, « Le nunchi, l'art coréen pour comprendre ce que pensent et ressentent les autres », Madame Figaro, (lire en ligne , consulté le )
- Euny Hong, Le pouvoir du nunchi : le secret coréen pour doper son intelligence émotionnelle, Hugo poche, dl 2021 (ISBN 978-2-7556-8778-1 et 2-7556-8778-9, OCLC 1263192503, lire en ligne)
Bibliographie
modifier- (en) Ki-Hong Kim, « Expression of Emotion by Americans and Koreans », in Korean Studies, 1985, vol. 9, p. 38-56, [lire en ligne]
- (en) Ki-Hong Kim, « Cross-Cultural Differences Between Americans and Koreans in Nonverbal Behavior », in In Ho-Min Sohn (dir.), Korean Language: Its Structure and Social Projection, 1975, p. 5-18
- (en) Kim Kyong-Dong, « The Culture of Industrial Relations in Korea: An Alternative Sociological Approach », in Asian Journal of Social Science, 2004, Vol. 32, no 3, p. 458-475 (« Nunchi », p. 472-473) [lire en ligne]
- (en) Steffen Kromer, Emotional Intelligence: Korean Nunchi Across Borders and Identities in Multinational Corporations and the Private Sphere in the Twenty-first Century, Royal Holloway, University of London, 2017 (PhD)
- (en) Steffen Kromer, Transnational Management: Identity and Nunchi in Multinational Corporations, Berry Street Books, 2018, 302 p. (ISBN 978-1632331731) (texte remanié de sa thèse)
- Bouriane Lee-Le Neindre, « Spécificité culturelle des apprenants coréens et perspectives didactiques dans l'enseignement des langues et des cultures étrangères », in Études de linguistique appliquée, vol. no 126, no 2, 2002, p. 157-167, [lire en ligne].
- (en) Jung Yeon Yim, Nunchi, a Korean Value of Social Intelligence, and Its Relationships to Emotional Intelligence, Psychological Functioning, and Interpersonal Problems, Biola University, La Mirada, California, 2017, 154 p. (Ph. D. Rosemead School of Psychology)
- Yolande Zauberman, Paulina Spiechowicz, « Nunchi », in Les Mots qui nous manquent. Encyclopédie, Calmann-Lévy, 2016, p. 23 (ISBN 9782702161319), voir vidéo Nunchi, nos désirs anticipés... et silencieux, tournée par Yolande Zauberman pour mettre en images ce concept [1])
- Déborah Romain-Delacour, Jimin Lee, « Nunchi : connectez-vous aux autres. La méthode coréenne pour développer sa capacité à deviner ce que pensent et ressentent les autres pour une vie harmonieuse ». Eyrolles, 2024, 210 p. (ISBN 978-2416012730)