Joseph Henry Blackburne

Joseph Henry Blackburne ([1]-), surnommé « La Mort Noire », est un joueur d'échecs britannique. Il a dominé le monde des échecs britannique durant la dernière partie du XIXe siècle. Il a appris à jouer à l'âge relativement tardif de 18 ans, mais a rapidement été amené à conduire une carrière échiquéenne qui s'est étalée sur 50 ans. Rapidement devenu numéro deux mondial grâce à un enchaînement de victoires en tournois, il prenait un réel plaisir à populariser les échecs en donnant des démonstrations à l'aveugle ou en simultanée à travers le pays.

Joseph Henry Blackburne
Joseph Henry Blackburne
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Naissance
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Voir et modifier les données sur Wikidata (à 82 ans)
LondresVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetières de Brockley et Ladywell (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Sport

Biographie et carrière

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Joseph Henry Blackburne est né à Manchester en décembre 1841. Il a d'abord appris à jouer aux dames enfant et c'est seulement après avoir entendu parler des exploits de Paul Morphy à travers l'Europe qu'il s'est intéressé aux échecs. Il rejoignit alors le club d'échecs de Manchester autour de 1860 et apprit beaucoup de la théorie des finales avec Bernhard Horwitz.

Blackburne a commencé à travailler dans le commerce de sous-vêtements, mais après s'être rapidement amélioré dans les années 1860, il décida de devenir un joueur d'échecs professionnel. Au cours de la saison 1868-1869, il remporte la deuxième Challenge Cup de la British Chess Association (ancêtre du championnat de Grande-Bretagne) disputée à Londres, après avoir battu le champion en titre, Cecil de Vere, et est dûment considéré comme le meilleur joueur anglais.

Durant les vingt années suivantes, Blackburne a voyagé à travers le monde en affrontant les plus grands du monde des échecs. Il s'est régulièrement placé dans le top 5 des classements mondiaux et a effectué d'excellentes performances dans de nombreux tournois internationaux. Il finit

En 1870, il termina troisième du très fort tournoi d'échecs de Baden-Baden 1870, ex æquo avec Gustav Neumann, derrière Anderssen et Steinitz[2]. En 1883, il finit troisième du tournoi d'échecs de Londres 1883 derrière les deux meilleurs joueurs de l'époque : Zukertort et Steinitz.

Ses résultats furent cependant irréguliers lorsqu'il utilisa ses talents en compétition et il rencontra des difficultés contre l'élite mondiale. Il a perdu deux matchs contre Steinitz en 1862 (+1-7=2) et 1876 (+0-7=0) et un match contre Emanuel Lasker en 1892 (+0-6=4). Il a fait mieux contre Zukertort ; après avoir perdu un match en 1881 (+2-7=5), il s'est débrouillé pour gagner le second en 1887 (+5-1=7) et il a obtenu un résultat similaire contre Isidor Gunsberg les mêmes années - gagnant en 1881 (+7-4=3) mais perdant la revanche en 1887 (+2-5=6). Le match de 1876 contre Wilhelm Steinitz s'était déroulé au West End Chess Club de Londres et était considéré à l'époque comme un match de championnat du monde non officiel. La mise était de 60 £ de chaque côté, le vainqueur empochant le tout. Il s'agissait d'une somme considérable à l'époque de l'ère victorienne - 60 £ de cette époque seraient à peu près équivalents à 4 000 £ aujourd'hui, soit environ 6 000 .

Blackburne gagnait essentiellement sa vie grâce à ses voyages à travers le pays, en donnant des exhibitions simultanées et des démonstrations en aveugle. Il a en effet visité le nord-est de l'Angleterre en 1889 pour aider à promouvoir la Teesside Chess Association nouvellement créée. Blackburne a visité la région pour deux démonstrations de simultanées et une rencontre en aveugle. Il demandait 1 shilling pour une partie simultanée ou 2 shilling et demi pour jouer en aveugle, et il prouva qu'il était pratiquement imbattable, gagnant 29 fois, faisant nulle 2 fois et perdant seulement une seule fois dans les parties en simultanée. Les yeux bandés, il a fait +7-0=1. Sa tendance à boire du whisky pendant la partie le conduisit un jour à vider le verre de son adversaire. Peu après, l'adversaire abandonna, l'amenant à railler : « Mon adversaire a laissé un verre de whisky en prise, et je l'ai pris en passant ». Blackburne soutenait que boire du whisky lui éclaircissait l'esprit et améliorait son jeu, il tentait de prouver cette théorie aussi souvent que possible.

Au cours des années 1890, Blackburne avait la réputation de jouer plus de 2 000 parties par an en simultanée et il avait même voyagé à l'étranger dans différents pays, tels que les Pays-Bas, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, pour donner des exhibitions. Parallèlement, il se maria deux fois et eut un fils de sa seconde femme, Mary Fox. Il joua en premier échiquier pour l'équipe anglaise dans onze des matchs anglo-américains par câble qui commencèrent en 1896 et, dans les six premiers matchs, il marqua un score de 3,5 à 0,5 contre le premier échiquier américain, tenu par Harry Pillsbury.

En 1914, il participa au Championnat d'Angleterre contre Frederick Yates mais, à 72 ans, ses meilleurs jours étaient derrière lui et sa santé fragile l'empêcha de participer à la finale pour le titre. Plus tôt dans la même année, il avait participé à son dernier tournoi international majeur à Saint-Pétersbourg, où il avait vaincu le jeune Aaron Nimzowitsch, mais maintenant, il se concentrait sur l'écriture de sa rubrique échiquéenne dans The Field, un poste qu'il garda jusqu'à sa mort en 1924, à 82 ans.

Style de jeu

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Joseph Henry Blackburne fut une icône du jeu d'échecs romantique en raison de son style de jeu extrêmement ouvert et hautement tactique. Sa grande barbe noire et son style à la fois offensif et agressif lui firent gagner le surnom de (de) der Schwarze Tod (« La Mort noire », en référence à la peste noire) après sa performance au cours du tournoi de Vienne de 1873. En 1881, selon un calcul rétroactif de classement sur le site chessmetrics[3], il était le deuxième joueur le mieux classé au monde. Il était particulièrement fort dans les finales et avait une grande capacité combinatoire qui lui permit d'emporter de nombreux prix de beauté, mais on se souvient surtout de lui pour ses parties simultanées et ses démonstrations populaires qui captaient l'imagination du grand public rassemblé pour le regarder jouer.

Un exemple de partie

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La partie suivante est tirée du « Que Sais-je? » Le Jeu d'échecs par François Le Lionnais paru en 1957 (réédition en 1974). Elle a été disputée le 18 octobre 1891 lors d'une séance de 12 parties simultanées contre les plus forts joueurs du Club de Birmingham.
J. H. Blackburne - R. H. Taylor
1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. Fc4 Fc5 4. b4 Fxb4 5. c3 Fa5 6. d4 exd4 7. 0-0 dxc3 8. Db3 Df6 9. e5 Dg6 10. Cxc3 Cge7 11. Fa3 b5? (11...0-0) 12. Cxb5 a6 13. Cd6+!! cxd6 14. exd6 Cf5 15. Tfe1+ Fxe1? (15...Rd8!) 16. Txe1+ Rf8 17. Db6! Tb8? (un coup qui semble naturel, mais totalement perdant en raison de la réponse qui suit) 18. Dxc6! Df6? (18...Ce3 19. fxe3 f6) 19. Dc7 Ta8 20. Fb2 1-0.

Publication

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Mr. Blackburne's Games at Chess, qu'il publia en 1899, a été réédité par Moravian Chess. Il contient plus de 400 de ses parties, environ 20 problèmes qu'il a composés, et une courte biographie.

Mat de Blackburne

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Anecdote

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abcdefgh
8
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
8
77
66
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33
22
11
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7...Cf3 Mat

La douteuse ouverture Blackburne, le gambit shilling (en) (1.e4 e5 2.Cf3 Cc6 3.Fc4 Cd4?!), a été attribuée à Blackburne car il l'aurait prétendument utilisée pour gagner rapidement contre les amateurs, emportant ainsi le shilling mis en jeu dans la partie. Cela a été mis en question par Bill Wall[4], qui précise que l'anecdote semble provenir de la seconde édition (1992) de The Oxford Companion to Chess, de D. Hooper et K. Whyld, et qu'il n'y a aucune mention d'une quelconque partie jouée par Blackburne avec cette ouverture. Il est à noter que Michel Roos[5] intitule cette ouverture variante Bird de l'italienne en donnant la partie-miniature suivante : 1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. Fc4 Cd4 4. Cxe5 Dg5 5. Cxf7 Dxg2 6. Tf1 Dxe4+ 7. Fe2 Cf3#.

Notes et références

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Références

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  1. Edward Winter, (en) Blackburne’s year of birth sur le site chesshistory.com.
  2. Giffard et Biénabe 2009, p. 1012.
  3. (en) www.chessmetrics.com calcul rétroactif de classement
  4. (en) Bill Wall
  5. dans son Que sais-je? n° 2520 Histoire des échecs, (ISBN 9782130-429289), 1990, page 40.

Bibliographie

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Liens externes

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