Henri Arvon
Henri Arvon, né Heinz Aptekmann ( - ) est un historien des idées d'origine juive allemande, ayant obtenu la nationalité française en 1939. Il a écrit de nombreux ouvrages sur l'histoire de l'anarchisme et du mouvement libertaire.
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Heinz Aptekmann |
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À la fin de son existence, il était devenu libertarien[1].
Né dans une famille[4] ,[5] juive de Bayreuth, Heinz Aptekmann fait ses études secondaires au lycée de la ville et obtient son "Abitur" en 1933. Juif, il fuit l'Allemagne après la prise de pouvoir des nazis. La nationalité allemande lui ayant été retirée c'est comme apatride qu'il se fixe à Strasbourg où il poursuit ses études, logeant dans un foyer pour jeunes réfugiés.
Il fait son service militaire à partir de 1937 à Granville et s'engage en 1939 dans l'armée française. Il obtient la nationalité française et pour faire sortir sa future épouse Marta Weinberg, exilée comme lui, du camp où elle était internée, ils se marient en 1939. Démobilisé, il rejoint l'Université de Clermont-Ferrand où il occupe un poste d'enseignant à l'Institut d'Études Germaniques. À la suite de l'invasion de la zone libre, et après avoir échappé de peu à une arrestation en [6], il se cachera à la campagne avec son épouse jusqu'à la Libération et gagnera sa vie en intervenant dans des émissions culturelles diffusées sur France Culture et travaillera la terre pour avoir de quoi se nourrir.
Après la Libération, Il enseigne alors à l'École Militaire Préparatoire de Billom, tout en préparant l'agrégation, qu'il obtient en 1946[7],[8].
À partir de cette date, il professe au Prytanée national militaire à La Flèche, où il restera jusqu'en 1965[9]. Il rejoint en 1966 l'Université de Clermont-Ferrand avant de devenir professeur à Paris X en 1971. Il y enseignera jusqu'à sa retraite en 1982.
Père d'une petite Cécile en 1945, il perd son épouse en 1978. Remarié en 1982, il vivra en Espagne jusqu'à ses derniers jours en 1992.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages philosophiques ou de vulgarisation philosophique. En 1951, a été publiée, pour la première fois, son ouvrage intitulé « Le bouddhisme » aux PUF, dans la collection « Que sais-je ? ». Celui-ci, réédité plus d’une vingtaine de fois est un ouvrage de référence introductif au bouddhisme. Henri Arvon y décrit en premier lieu les racines politiques et spirituelles du bouddhisme et, ensuite, tente de décrire les principes généraux du bouddhisme ainsi que les conditions de sa diffusion à travers l’Asie.
Bibliographie
modifier- Ouvrages
- L'Anarchisme, coll. « Que sais-je ? » no 479, P.U.F., Paris 1951
- Le Bouddhisme, coll. « Que sais-je ? », P.U.F., Paris 1951 (trad. allem. 1951)
- Aux sources de l’existentialisme : Max Stirner, coll. « Epithémée », P.U.F., Paris 1954 (trad. allem. 2012)
- Le Marxisme, coll. « Collection Armand Colin », Armand Colin, Paris 1955
- Feuerbach, coll. « SUP – Philosophes », P.U.F., Paris 1964
- La Philosophie du travail, coll. « Initiation philosophique », P.U.F., Paris 1969
- La Philosophie allemande, coll. « Philosophies de tous les temps », Seghers, Paris, 1970
- L’Athéisme, coll. « Que sais-je ? », P.U.F., Paris 1970
- Lénine, coll. « Philosophes de tous les temps », Seghers, Paris 1970
- L'Esthétique marxiste, coll. « Initiation philosophique », P.U.F., Paris 1970
- Bakounine, coll. « Philosophes de tous les temps », Seghers, Paris 1972
- Georges Lukacs ou Le Front Populaire en Littérature, coll. « Philosophes de tous les temps », Seghers, Paris 1973
- Max Stirner ou l’expérience du néant, coll. « philosophes de tous les temps », Seghers, Pasris 1973
- Le Gauchisme, coll. « Que sais-je ? », P.U.F., Paris 1974
- Les Juifs et l’Idéologie, P.U.F., Paris 1978
- L’Anarchisme au XXe siècle, P.U.F., Paris 1979
- 1921, la révolte de Cronstadt, coll. « La mémoire du siècle », Complexe, Bruxelles 1980
- L’Autogestion, coll. « Que sais-je ? » no 1832, P.U.F., Paris 1980
- Les Libertariens Américains - De l’anarchisme individualiste à L'anarcho-capitalisme, P.U.F., Paris 1983
- Participations encyclopédiques
- « Anarchisme », in Encyclopædia Universalis, vol. 1, p. 988–991.
- « Stirner (Max)», in Encyclopædia Universalis, vol. 15, p. 388–389
Notes et références
modifier- Michel Onfray. Traité d'athéologie, éditions Grasset, Paris, 2005 - dans la partie de la bibliographie nommée "athéologie"
- (en) « My War Services, Part5 contributed by Michael Maynard : A journey to France », sur BBC, (consulté le )
- « Hommage d’un ancien étudiant au germaniste et philosophe Henri ARVON (1914-1992) », (consulté le )
- Lui-même et deux frères, Günther et Gerd.
- (de) « Über ganze Welt verstreut », sur DerWesten, (consulté le )
- "Rafle" du 25 novembre 1943. Thierry Féral attribue à des interrogatoires brutaux un traumatisme coxo-rachidien qui le fera souffrir toute sa vie. C'est plus vraisemblable que l'explication de M.Maynard qui attribue leur santé ruinée aux durs travaux des champs, aux privations et à l'angoisse des dénonciations.
- Classement spécial - Enregistré curieusement comme Arvon-Aptekmann (Joseph) !
- « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 »
- Aimé de ses élèves, ceux-ci lui avaient donné le surnom affectueux de Papa Arvon.
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressource relative à la recherche :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (de) Der Stirner-Forscher Henri Arvon par Bernd A. Laska
- (de) Den Bann brechen! - Max Stirner redivivus | Henri Arvon par Bernd A. Laska
- Bibliographie Henri Arvon par Bernd A. Laska