Canon de 20 mm Oerlikon

canon automatique

Le canon de 20 mm Oerlikon est un canon automatique produit par Oerlikon Contraves, basé sur une arme conçue par l'Allemand Reinhold Becker au début de la Première Guerre mondiale. Aux côtés du canon suédois Bofors 40 mm, le 20 mm Oerlikon fut l'un des plus importants développements de canon du XXe siècle. De nombreuses variantes de ce canon - au sol (fixe ou tracté), sur des navires et des aéronefs - sont utilisées par les Alliés et l'Axe pendant la Seconde Guerre mondiale, et certains sont encore en service en 2020.

Canon de 20 mm Oerlikon
Image illustrative de l'article Canon de 20 mm Oerlikon
Un canon moderne Oerlikon 20 mm/85 KAA sur un navire de la Royal Navy en 2009.
Caractéristiques de service
Type Canon automatique
Service 1940-
Production
Concepteur Drapeau de la Suisse Suisse
Année de conception 1924
Constructeur Oerlikon
Production 1927
Caractéristiques générales
Longueur du canon seul L70 : 2,21 m
Calibre 20 mm
Cadence de tir L70 : 450 coups/min
L85 : 900 coups/min
Vitesse initiale L70 : 820 m/s
L85 : 1 050 m/s
Portée pratique L70 : 914 m
L85 : 1 500 m
Portée maximale L70 : 4 389 m
L85 : 6 800 m
Munitions Obus de 20 mm

Histoire

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Origines

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Durant la Première Guerre mondiale, l'Allemand Reinhold Becker développe un canon de 20 mm, le canon de 20 mm Becker (en) utilisant le blowback API[n 1]. Il utilise des munitions de 20 × 70 mm et possède une cadence de tir de 300 coups par minute. Il est surtout utilisé monté sur des avions et comme canon antiaérien vers la fin de la guerre.

En raison du traité de Versailles, qui bannit la production de telles armes en Allemagne, les brevets et les dessins sont transférés en 1919 à la firme suisse SEMAG (Seebacher Maschinenbau Aktien Gesellschaft), basée près de Zurich. SEMAG améliore l'arme et en 1924, elle met en production le SEMAG L, une arme lourde (43 kg) qui tire des munitions plus puissantes (20 × 100 mm) à une cadence légèrement plus élevée de 350 coups par minute.

Cette même année, SEMAG fait faillite. La firme Oerlikon (nommée d'après l’ancienne commune d'Oerlikon, intégrée à Zurich en 1934, où elle est basée) acquiert alors les droits sur l'arme, ainsi que les usines et les employés de SEMAG.

Oerlikon

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L'Oerlikon 20 mm (en position de tir anti-aérien à 45°) à bord du HMS Hermione en 1942

En 1927, l'Oerlikon S est ajouté à la ligne de production. Il tire des munitions encore plus grosses (20 × 110 mm) et atteint une vitesse à la bouche de 830 m/s (contre 490 m/s pour le canon original de Becker). En contrepartie, la cadence de tir est réduite (280 coups par minute). Le but de cette version est d'améliorer les performances du canon en tant qu'arme antichar et antiaérienne, ce qui requiert une vitesse à la bouche plus élevée.

Seconde Guerre mondiale

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Le canon Oerlikon de 20 mm a été particulièrement utilisé dans les marines de guerre.

Initialement, la Royal Navy n'était pas favorable à ce canon pour la défense aérienne rapprochée. Durant les années 1937-1938, Lord Louis Mountbatten, alors capitaine de vaisseau dans la Royal Navy, a tenté de convaincre le haut-commandement d'évaluer les capacités de ce canon, en vain. La donne changea lorsque l'amiral Roger Backhouse, alors commandant en chef de la Home Fleet, fut nommé First Sea Lord. Au cours de la première moitié de 1939, un contrat pour 1 500 canons produits en Suisse a été conclu. Toutefois, en raison de retards, puis de la chute de la France en juin 1940 seulement 109 canons ont été livrés au Royaume-Uni. Tous les canons Oerlikon importés de Suisse en 1940 ont été montés sur différents affûts pour servir de canons antiaériens terrestres. Quelques semaines avant la chute de la France, Oerlikon approuva la fabrication de ces canons au Royaume-Uni sous licence. La Royal Navy réussit à acheminer clandestinement de Zürich les plans et les documents nécessaires. La production des premiers canons Oerlikon britanniques a commencé à Ruislip, dans la banlieue de Londres à la fin de 1940. Les premiers canons ont été livrés à la Royal Navy en mars ou . Le RAF Regiment utilisa massivement le Oerlikon. Il était le principal armement des squadrons de DCA légère en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, en Italie et en Europe de l'Ouest jusqu'à l'introduction du canon Bofors 40/L60 40 mm de 1943. De nombreux squadrons continuèrent à l'utiliser jusqu'à la fin de la guerre aux côtés du Bofors. Les squadrons opérant en Extrême-Orient étaient équipés exclusivement du 20 mm Oerlikon.

 
Alignement de canons 20 mm Oerlikon à bord du USS Hornet en février 1945.

Les canons de 20 mm Oerlikon conçus par Oerlikon furent l'une des armes antiaériennes les plus produites durant la Seconde Guerre mondiale. Les États-Unis en fabriquèrent 124 735 à eux seuls principalement utilisés au sein de la US Navy. Lors de son introduction en 1941, ce canon remplaça en partie les mitrailleuses M2 de 12,7 mm et resta la principale arme antiaérienne jusqu'à l'introduction du canon Bofors 40 mm en 1943[1]. Lors de la guerre du Pacifique, 32 % des avions japonais abattus entre et furent attribués à cette arme avec un maximum de 48,3 % dans la seconde moitié de l'année 1942. En 1943, le nouveau système de visée Mark 14 améliora considérablement l'efficacité de ces canons. Cependant, ils se révélèrent peu efficaces contre les attaques kamikazes à la fin de la guerre et furent en partie remplacés par les canons de 40 mm[1].

La Marine royale canadienne a popularisé l’utilisation du canon 20 mm Oerlikon contre des cibles de surface, navires ou sous-marins, arme qui s'est avérée très efficace contre les U-Boot et les ponts de navires plus importants. Une poignée de corvettes furent équipées avec l'arme vers la fin de la guerre, mais elle dotait alors plus souvent des frégates et des destroyers.

Le Oerlikon 20 mm a également servi de base au canon polonais de 20 mm Polsten. Dessiné par des ingénieurs polonais en exil au Royaume-Uni, il devait notamment être à bas coût, 129 pièces au lieu de 250, sans pour autant être moins efficace. Cette arme a été mise en service en 1944 et sera très utilisée jusque dans les années 1950, notamment sur des chars Cromwell et les premiers modèles de char Centurion.

Versions

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  • Oerlikon FF: à l'origine employait l'obus 20 × 70 RB du canon Becker, puis le plus puissant 20 × 72 RB. FF pour "Flügel Fest" car il devait être monté dans des ailes d'avion.
  • Oerlikon FFL : mécaniquement similaire au FF, mais employait l'obus 20 × 100 RB
  • Oerlikon S : obus plus puissant 20 × 110 RB. Poids : 62 kg. Cadence : 280 coups par minute.
  • Oerlikon FFS : basé sur le S. Poids 39 kg. Cadence de 470 coups par minute.
  • Oerlikon SS : basé sur le S.
  • Oerlikon 20 mm/85 KAA

Versions du Royaume-Uni

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  • 20 mm Mk I, version de base (version Oerlikon ?), en service en 1939
  • 20 mm Mk II, version (UK) développée et produite au Royaume-Uni, en service en 1941

Versions des États-Unis

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  • 20 mm Mk II, version modifiée produite aux États-Unis, en service en 1941. Livrée également au Royaume-Uni dans le cadre du Lend-Lease et directement sur les navires fournit.
  • 20 mm Mk III
  • 20 mm Mk IV, version produite aux États-Unis

La munition utilisée est la même pour les versions britanniques Mk I et II et les versions de l'US Navy Mk II et Mk IV.

Selon le manuel (US Ordnance Phamphlet No. 911) 911. 20 mm. A.A. Gun de la US Navy datant de les versions des éléments de la pièce étaient les suivantes :

  • 20 mm. machine gun mechanisms Marks 2 and 4 (mécaniques)
  • 20 mm. gun barrels Marks 2 , 3, 4, and 4 mod 1 (canons)
  • 20 mm. sight Marks 2, 4, 4 mod 1, 5 (viseurs)
  • 20 mm. magazines Marks 2 and 4 (magasins)
  • 20 mm. shoulder rests Marks 2, 4, 5 and 5 mod 1 (épaulières)

Caractéristiques

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Caractéristiques du 20 mm Automatique Gun MK IV américain (Oerlikon S)

  • Calibre : 20 mm
  • Cadence de tir : 465-480 (cycle) coups/min
  • Poids du projectile : 0,119 kg
  • Plafond pratique : 1 097 m
  • Masse : 66,68 kg (canon seulement)
  • Longueur de l'arme : 2,21 m
  • Élévation : −10 à 75°
  • Rotation : 360°
  • Vitesse initiale : 831 m/s

Utilisateurs

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Pays l'ayant acquis avant 1945

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Australie
Belgique
Royaume de Bulgarie
Canada
Danemark
  • Marine royale danoise : 20 mm Mk M/42 LvSa & LvSa2 (de 1945 à 2004), appellation avant 1952: 20 mm RK L/65 M/42, produit sous licence aux États-Unis[3]
États-Unis

Fabriqué sous le nom de "20 mm Automatique Gun MK IV"

Espagne
France
Empire du Japon

Fabriqué au Japon

Grèce
Italie

Canon de 20 mm Scotti

Norvège
Nouvelle-Zélande
Pays-Bas
Pologne
  • Marine Polonaise: 20/70 Oerlikon Mk II/IV sur d'anciens navires de la Royal Navy
Roumanie
Royaume-Uni

Fabrication sous licence

  • 20/70 Oerlikon Mk II/IV. Ce canon a équipé une grande partie des navires britanniques
  • Royal Navy : Oerlikon 20 mm/85 KAA en service
  • British Army :
  • Merchant Navy (United Kingdom) : bateaux marchand armés de 20/70 Oerlikon Mk II/IV
Suisse
  • Oerlikon 20 mm 1938: 1 472 pièces en tout. 8 commandés en , 28 autres livrés en . Fin 1939 l'armée suisse en possédait 131 principalement utilisés dans six batteries de DCA 20 (22-27). En 1941 il y avait 59 batteries de DCA légère avec 520 canons de 20 mm et 370 télémètres. En tout l'armée a possédé 1 472 pièces Oerlikon 20 mm 1938.
  • Canon de DCA 43 /44 de 20 mm Oerlikon: Année 1943. Calibre : 20 mm. Portées aéronefs lents (hélico) : 2 500 m. Portées aéronefs rapides : 1 500 m. Cadence de tir : 630 coups/min. Tracté par véhicule. Tous retiré du service en 1992.
  • Canon de DCA 54 Oerlikon de 20 mm[4], 10 ILa /5TG, GAI-BO1 1 250 pièces. Année: 1954. Poids : 0,547 t. Servants : 3 hommes. Calibre : 20 mm. Portées aéronefs lents (hélico) : 2 000 m. Portées aéronefs rapides : 1 500 m. Portée horizontale : 5 700 m. Cadence de tir : 1 000 coups/min. Chargeurs : chargeur en tambour de 20 ou 50 cartouches ou boîte de 8 cartouches. Unité de feu : 4 pièces. Tous retiré du service en 1992.
  • Canon DCA tritube 43 /57 de 20 mm Oerlikon: Poids : Année 1957. Poids : 0,37 t ?. Servants : 6 hommes. Calibre : 3 × 20 mm. Portées aéronefs lents (hélico) : 2 500 m. Portées aéronefs rapides : 1 500 m. Cadence de tir : 3 × 630 coups/min.
Troisième Reich
  • z 36 20 mm Oerlikon AA gun, Mod 1934
  • canon MG FF : plusieurs versions modifiées du Oerlikon FF fabriquée en grand nombre par Ikaria Werke Berlin.
  • Messerschmitt Bf 109
URSS
Yougoslavie
  • Marine

Pays l'ayant acquis après 1945

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Afrique du sud
Allemagne
Arabie Saoudite
  • Marine royale saoudienne
Argentine
Autriche
Bangladesh
Chili
Corée du Sud
Égypte
Équateur
Israël
 
Un canon de 20 mm Oerlikon installé sur un patrouilleur Sa'ar IV israélien.
Inde
Iran
Royaume d'Italie
Japon
Koweït
  • Gardes-côtes : sur les patrouilleurs de type Al Shaheed, OPV310 et Subahi[7].
Maroc
Mauritanie
Pérou
Philippines
Portugal
Thaïlande
Taïwan
Turquie
  • Sur le sous-marin Yıldıray German Type IXA submarine lancé en 1946[8].
Venezuela

Notes et références

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  1. Le Blowback API est un système de rechargement utilisant le mouvement de la douille renvoyée en arrière par les gaz de l'explosion

Références

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  1. a et b (en) « United States of America 20 mm/70 (0.79") Marks 2, 3 & 4 », NavWeaps.com, (consulté le )
  2. (en) Bulgarian Navy, Amphibious ships, MFP type landing self-propelled barges (1941-1944/1944), navypedia.org.
  3. (en) 20 mm Mk M/42 LvSa & LvSa2 (1945-2004), Danish Navy history.
  4. Racine, M., « Le nouveau canon de 20 mm. de nos troupes de DCA », Revue Militaire Suisse, vol. 2, no 99,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Republic of Korea, navypedia.org.
  6. (en) IRAN, navypedia.org.
  7. (en) Kuwait, navypedia.org.
  8. (en) Turkish navy, navypedia.org.

Voir aussi

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Articles connexes

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