« Marie Touchet » : différence entre les versions

'''Marie Touchet''', comtesse d'Entragues, nénée à [[Orléans]] en [[1549]] et morte à [[Paris]], le {{Date|28|mars|1638}}), a étaitété la [[Liste des maîtresses des rois de France|maîtresse du roi]] [[Charles IX de France|Charles IX]]. pendant neuf ans.

De son union avec le roi, elle eut le [[Charles d'Angoulême (1573-1650)|bâtard d'Angoulême]] (1573). Elle fut également la mère d'[[Catherine Henriette de Balzac d'Entragues|Henriette d'Entragues]], favorite controversée du roi [[Henri IV de France|Henri IV]]. Dans les [[années 1600]], elle fut compromise par les complots fomentés contre le roi par ses enfants.

Marie Touchet est la fille de Jean Touchet, sieur de Beauvais et du Quillard, conseiller du roi, lieutenant [[huguenot]] du [[bailliage]] d'[[Orléans]]<ref name="Gaboriau">Gaboriau, p. 200 et suiv.</ref> et non pas [[parfumeur]]{{, [[apothicaire]] ou [[notaire]]}}<ref name="Vatout">Jean Vatout, p. 18</ref>, et de [[Marie Mathy]], fille d'Orable Mathy, médecin du roi d'origine flamande<ref name="Vatout"/>.

Les versions divergent quant aux circonstances exactes de cette rencontre. AÀ 16 ans, elle aurait, selon certains historiens, rencontré et aimé à Orléans, le jeune roi de [[France]] [[Charles IX de France|Charles IX]], 15 ans, lors de son périple dans le royaume aux côtés de sa mère [[Catherine de Médicis]] et du [[Michel de L'Hospital|chancelier de l'Hôpital]] (1565).

[[Fichier:Marietouchet.jpg|thumbvignette|250px|right|[[Gravure]] du {{s-|XIX|e}} représentant Marie Touchet telle qu'on l'imaginait à l'époque [[Romantisme|romantique]].]]

Tous ses contemporains s'accordent pour reconnaître qu'elle était fort belle « le visage rond, les yeux vifs et bien fendus, le front plus petit que grand, le nez d'une juste proportion, la bouche petite et le bas du visage admirable. Elle était en outre spirituelle et enjouée » ; son portrait peint par [[François Clouet]] nous la montre bien en chair, avec de magnifiques épaules et une très belle gorge. Les historiens hésitent pour attribuer le tableau présenté à [[Diane de Poitiers]] ou Marie Touchet. Le jeune Charles<ref name="Gaboriau"/> ou des poètes composent l'anagramme du nom de la [[maîtresse royale]] qui donne : «  Je charme tout  ».

Selon un autre écrivain de l'époque, {{Citation|son esprit était aussi incomparable que sa beauté''}} et d'ajouter qu'elle avait {{Citation|''le visage plus rond qu'ovale. Ses yeux, trop grands peut-être, avaient une expression de douceur infinie ; son nez était du dessin le plus fin;, ses cheveux noirs et merveilleusement abondants ; et sa bouche rose et mignonette s'ouvrait sur des dents plus blanches que neige<ref name="Gaboriau"/>.}}

Longtemps, le roi cherche à garder secrète cette liaison, pour ne pas déplaire à la reine-mère [[Catherine de Médicis]]. Dans un premier temps, les amants se retrouvent dans un repaire de chasse où le roi se rend de nuit et sans escorte<ref name="Gaboriau"/>. Mais Marie Touchet ne tarde pas à tomber enceinte. Informée par ses « espions » de cette liaison, Catherine de Médicis, ordonne à son fils d'éloigner cette maîtresse. Charles IX envoie alors sa bien-aimée sur les terres du [[duché de Savoie]]<ref name="Gaboriau"/>. C'est là qu'elle donne naissance à un fils qui ne survit que quelques jours. Mais trois ans d'éloignement n'ont pas raison de cet amour<ref name="Vatout"/>.

Lorsqu'elle apprit les projets de mariage<ref>Selon [[Jean Papire Masson]] (p. 524), cet épisode a lieu une fois le mariage célébré.</ref> entre le Roi et l'archiduchesse [[Élisabeth d'Autriche (1554-1592)|Élisabeth d'Autriche]] en [[1570]], Marie Touchet demande à se faire apporter le portrait de la future reine, avant de déclarer pleine d'assurance : {{citation|L'Allemande ne me fait pas peur}}. {{Citation|Inférant par là}}, ajoute [[Brantôme (écrivain)|Brantôme]], {{Citation|qu'elle présumait tant de soi et de sa beauté, que le roi ne saurait s'en passer<ref>[[{{ouvrage|auteur=Brantôme|lien auteur=Brantôme (écrivain)|Brantôme]],titre=Recueil p.des Dames |pages= 223|passage= 25}}</ref>.}}

La suite lui donnera raison et Charles IX conserva la liaison qu'il avait tissée avec Marie Touchetelle.

Marie Touchet, dont [[Jules Michelet|Michelet]] dit qu'elle était aussi gracieuse et instruite que spirituelle et bonne, va accoucher d'un fils de son amant royal au [[château du Fayet]], près de [[Barraux]], le {{Date|28|avril|1573}}. Cette maison forte du {{s-|XII|e}} avait été acquise, en [[1543]] par [[Arthaud de Maniquet]]. Elle resteest restée dans cette famille jusqu'au {{s-|XVIII|e}}.

Marie Touchet épouse, en 1578, François de Balzac d'Entragues, gouverneur d'Orléans, de qui elle a deux filles, [[Catherine Henriette de Balzac d'Entragues]] et [[Marie-Charlotte de Balzac d’Entragues]]. Toutes deux seront maîtresses d'[[Henri IV de France|Henri IV]] (qui s'engagera même à épouser la première)<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Jean-Michel Normand|titre="Sexe et pouvoir" : Marie Touchet, l’influente maîtresse protestante de Charles IX|périodique=Le Monde|date=2020-07-23|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/series-d-ete/article/2020/07/23/sexe-et-pouvoir-marie-touchet-l-influente-maitresse-protestante-de-charles-ix_6047010_3451060.html|consulté le=2022-04-25}}</ref>.

* [[Pierre Bayle]], {{Google Livres|Gqo-AAAAcAAJ|Dictionaire historique et critique}}, Volume 3, Reinier Leers, Rotterdam, 1702, pp{{p. |2905-2907}}

* Jean-Francois [[Jean-François Dreux du Radier|Dreux du Radier]], {{Google Livres|O8gWAAAAQAAJ|Mémoires historiques, critiques et anecdotes des reines et régentes de France}}, Volume 5, Michel Rey, 1776, {{p. |115-120}}

[[Catégorie:Maîtresse d'un roi de France au XVIe siècle]]

[[Catégorie:Décès en mars 1638]]